Plan de gestion de la souris des moissons de la sous-espèce megalotis (Reithrodontomys megalotis megalotis) au Canada - 2015 [Proposition]

Environnement Canada. 2015. Plan de gestion de la souris des moissons de la sous-espèce megalotis (Reithrodontomys megalotis megalotis) au Canada [Proposition]. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada, Ottawa. iv + annexe.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir plus d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote1de bas de page.

Photo de la couverture : Andy Teucher

Also available in English under the title: “Management Plan for the Western Harvest Mouse megalotis subspecies (Reithrodontomys megalotis megalotis) au Canada [Proposed]”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l’Environnement, 2015. Tous droits réservés.

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Le contenu du présent document (à l’exception des photos et des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au le gouvernement du Canada la permission d’adopter le Plan de gestion de la souris des moissons (Reithrodontomys megalotis) en Colombie-Britannique (partie 2 du présent document), conformément à l’article 69 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement Canada a inclus une addition (partie 1) à ce plan de gestion, afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le plan de gestion du gouvernement fédéral visant la souris des moissons de la sous-espèce megalotis au Canada consiste en deux parties :

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au Plan de gestion de la souris des moissons (Reithrodontomys megalotis) en Colombie-Britannique, préparée par Environnement Canada.

Partie 2 – Plan de gestion de la souris des moissons (Reithrodontomys megalotis) en Colombie-Britannique, préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique.

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note2de bas de page, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. Aux termes de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion des espèces inscrites comme espèces préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès accomplis dans les cinq années suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Aux termes de l’article 65 de la LEP, le ministre compétent, dans ce cas-ci le ministre fédéral de l’Environnement, doit élaborer un plan de gestion pour toute espèce inscrite comme espèce préoccupante. L’article 69 de la LEP autorise le Ministre à adopter en tout ou en partie un plan déjà préparé à l’égard d’une espèce sauvage, s’il estime que ce plan comporte les mesures voulues pour la conservation de l’espèce.

Le plan provincial de gestion de la souris des moissons ci-joint (partie 2 du présent document) a été remis, à titre d’avis scientifique, aux compétences responsables de la gestion de l’espèce en Colombie-Britannique. Environnement Canada a préparé le présent supplément fédéral afin de respecter les exigences de la LEP.

Pour que la conservation de l’espèce soit couronnée de succès, il faut pouvoir compter sur l’engagement et la coopération des nombreux intervenants qui participeront à la mise en œuvre des orientations établies dans le présent plan de gestion, car ni Environnement Canada ni aucune autre compétence ne pourraient y parvenir seuls. Tous les Canadiens sont donc invités à appuyer le plan de gestion et à contribuer à sa mise en œuvre, dans l’intérêt de la souris des moissons de la sous-espèce megalotis et de la société canadienne dans son ensemble.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Les sections suivantes ont été ajoutées pour satisfaire aux exigences particulières de la LEP qui ne sont pas prises en considération dans le Plan de gestion de la souris des moissons (Reithrodontomys megalotis) en Colombie-Britannique (partie 2) et pour fournir des renseignements actualisés ou supplémentaires sur la sous-espèce megalotis.

La présente section modifie la section 2, « Information sur la situation de l’espèce », du plan de gestion provincial pour refléter le statut et les cotes de conservation de la sous-espèce megalotis établis par NatureServeNote3de bas de page.

Statut légal : espèce préoccupante (inscrite à l’annexe 1 de la LEP) (2007)

Environ 0,3 % de l'aire de répartition mondiale de cette sous-espèce se trouve au Canada (COSEWIC, 2007).

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement produits aux termes de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote4de bas de page. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement et d’évaluer si les mesures proposées dans le document de planification du rétablissement auront un impact sur des composantes de l’environnement ou d’influer sur l’atteinte des buts et objectifs de la Stratégie fédérale de développement durableNote5de bas de page.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. On reconnaît toutefois que, outre les avantages attendus, certains programmes peuvent avoir des conséquences imprévues sur l’environnement. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, tout particulièrement des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont pris en compte dans le plan de gestion lui-même, et sont en outre résumés dans le paragraphe ci-dessous.

La section 8 du plan de gestion provincial indique que les efforts visant le maintien de l’habitat de la souris des moissons ne devraient pas avoir d’effets négatifs sur d’autres espèces et que les mesures de rétablissement devraient être bénéfiques pour les espèces cooccurrentes.

Les mesures de rétablissement de la sous-espèce megalotis (p. ex., activités d’inventaire et de suivi, d’atténuation des menaces et de sensibilisation) qui seront mises en œuvre tiendront compte de toutes les espèces en péril cooccurrentes, de sorte que celles-ci et leur habitat ne subiront aucun impact négatif. Ces mesures de rétablissement seront probablement bénéfiques aux autres espèces qui partagent l’aire de répartition de la souris des moissons de la sous-espèce megalotis.

Parmi les espèces des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen en Colombie-Britannique qui sont inscrites à la LEP et qui peuvent être présentes sur le même territoire que la souris des moissons de la sous-espèce megalotis figurent les suivantes : blaireau d’Amérique de la sous-espèce jeffersonii (Taxidea taxus jeffersonii) et salamandre tigrée de l’Ouest (Ambystoma tigrinum; population des montagnes du Sud), tous deux désignés espèces en voie de disparition en vertu de la LEP; Pic de Lewis (Melanerpes lewis; population des montagnes du Sud), crotale de l’Ouest (Crotalus oreganus) et crapaud du Grand Bassin (Spea intermontana), tous trois désignés espèces menacées en vertu de la LEP.

COSEWIC 2007. COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Western Harvest Mouse Reithrodontomys megalotis megalotis and Reithrodontomys megalotis dychei in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada, Ottawa. vii + 27 pages. [Aussi disponible en français : COSEPAC 2007. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la souris des moissons de la sous-espèce megalotis (Reithrodontomys megalotis megalotis) et de la sous-espèce dychei (Reithrodontomys megalotis dychei) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Vii + 31 p.]


La présente série réunit les plans de gestion visant à conseiller la Province de Colombie-Britannique, conformément aux priorités et mesures de gestion prévues dans le cadre de conservation de la Colombie-Britannique (British Columbia Conservation Framework). La Province rédige de tels plans pour les espèces risquant de devenir menacées ou en voie de disparition en raison de leur vulnérabilité à l’égard de certaines activités humaines ou de certains phénomènes naturels, ou pour les espèces pour lesquelles une gestion est requise afin d’atteindre des objectifs en matière de population relatifs à la gestion des écosystèmes, aux utilisations de ces espèces par l’homme, ou aux services écologiques qu’elles rendent.

Le plan de gestion énonce un ensemble coordonné de mesures de conservation et d’utilisation des terres qui doit à tout le moins garantir que l’espèce ciblée ne deviendra pas menacée ou en voie de disparition, ou qu’elle sera gérée pour son utilisation ou des buts relatifs aux écosystèmes ou aux services écologiques. Le plan doit résumer les données scientifiques les plus rigoureuses sur la biologie de l’espèce et sur les facteurs qui la menacent, comme fondement pour l’élaboration d’un cadre de gestion. Il doit enfin fixer des buts et objectifs pour la conservation de l’espèce ou de son habitat et recommander des approches permettant d’atteindre ces buts et objectifs.

Le plan de gestion fournit de l’information utile sur les facteurs menaçant l’espèce ainsi que des lignes directrices sur les mesures que peuvent appliquer les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres, les conservationnistes, les universitaires et les gouvernements intéressés par la conservation de l’espèce et de son habitat.

Pour en savoir plus sur la planification du rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant [en anglais seulement] sur le sujet à l’adresse suivante :
http://www.env.gov.bc.ca/wld/recoveryplans/rcvry1.htm

Le rapport original (en anglais) dont la traduction française est présentée ici doit être cité comme suit :

B.C. Ministry of Environment. 2014. Management Plan for the Western Harvest Mouse (Reithrodontomys megalotis) in British Columbia. Prepared for the B.C. Ministry of Environment, Victoria, BC. 21 pp.

Souris des moissons dans l’Okanagan Sud. Photographie prise par Andy Teucher.

On peut télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement :
http://www.env.gov.bc.ca/wld/recoveryplans/rcvry1.htm

ISBN : 978-0-7726-6815-8

Le présent plan de gestion a été préparé par le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique. Il vise à conseiller les compétences responsables et les organisations susceptibles de participer à la gestion de l’espèce.

Le présent document énonce les mesures de gestion jugées nécessaires, d’après les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles disponibles, pour empêcher que les populations de souris des moissons de Colombie-Britannique ne deviennent menacées ou en voie de disparition. La mise en œuvre des mesures de gestion visant à atteindre les buts et les objectifs énoncés dans le présent document est assujettie aux priorités et aux contraintes budgétaires des organisations participantes. Le but, les objectifs et les approches en matière de gestion pourraient être modifiés à l’avenir afin de tenir compte de nouvelles orientations ou constatations.

Les compétences responsables ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, celui-ci ne présente pas nécessairement les positions officielles de ces organismes, ni les opinions personnelles de chacune des personnes concernées.

Pour que la conservation de l’espèce soit couronnée de succès, il faudra compter sur l’engagement et la coopération des nombreux intervenants qui participeront éventuellement à la mise en œuvre du présent plan de gestion. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique invite tous les citoyens de la province à participer à la conservation de la souris des moissons.

De nombreuses personnes ont participé à l’élaboration du présent plan d’action. Une première ébauche a été établie par Gabrielle Pang (Service canadien de la faune – Environnement Canada), et Megan Harrison (Service canadien de la faune – Environnement Canada) a formulé des commentaires et révisé l’ébauche. Orville Dyer (Ministère des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles de la Colombie-Britannique) a révisé le document aux fins de publication à la suite d’un examen externe effectué par Dave Nagorsen et Mike Sarell (consultants). Cet examen a été financé par le Land Based Investment Fund. Orville Dyer, Purnima Govindarajulu (Ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique), Megan Harrison, Dave Nagorsen, Mike Sarell, et Leah Westereng (Ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique) ont évalué les menaces pesant sur la souris des moissons. Leah Westereng a fourni des informations et des conseils techniques.

La souris des moissons (Reithrodontomys megalotis) a été désignée « préoccupante » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en raison d’une aire de répartition restreinte ainsi qu’une zone d’occurrence et une zone d’occupation restreintes. Elle figure sur la liste des espèces préoccupantes à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Colombie-Britannique, le Conservation Data Centre a attribué à la souris des moissons la cote S2S3 (en péril à vulnérable), et l’espèce figure sur la liste bleue provinciale. La souris des moissons est une espèce de priorité 2 sous le but 3 (Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes) du cadre de conservation de la Colombie-Britannique.

La souris des moissons est un petit rongeur omnivore des prairies. En Colombie-Britannique, l’espèce se rencontre dans les prairies intermontagnardes des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen, où elle occupe des secteurs à couverture herbacée haute, principalement dans la zone biogéoclimatique à graminées cespiteuses mais aussi dans les zones biogéoclimatiques à pin ponderosa et intérieure à douglas. L’espèce niche au sol sous la végétation dense ou dans les arbustes.

Les menaces pesant sur la souris des moissons comprennent la perte d’habitat due à la conversion des terres aux fins de développement résidentiel et agricole ainsi que le pâturage du bétail, la prédation par les chats et l’application de rodenticides. Le manque d’études exhaustives a mené à des lacunes dans les connaissances, et ces lacunes limitent la compréhension des autres menaces pesant sur l’espèce.

Le but de la gestion est de maintenir des populations stables ou croissantes de souris des moissons dans l’ensemble de l’aire de répartition connue de l’espèce en Colombie-Britannique.

Les objectifs de gestion de la souris des moissons sont les suivants :

  1. Établir des cibles quantitatives en matière de population, d’habitat et de répartition pour maintenir des populations viables.
  2. Assurer la protectionNote6de bas de page des espèces prioritaires et de leur habitat.
  3. Évaluer et atténuer les menaces actuelles pesant sur les populations prioritaires en Colombie-Britannique.
  4. Combler les lacunes dans les connaissances relatives aux éléments clés de l’écologie de la souris des moissons (p. ex. superficie du domaine vital, dispersion, importance relative de divers types d’habitat) et aux menaces pesant sur l’espèce (p. ex. impacts du pâturage par le bétail, rodenticides).

Sommaire de l'évaluation - avril 2007

Souris des moissonsNote de bas de information sur la situation de l'espècea

La souris des moissons est un petit (8,0-15,0 g) rongeur omnivore des prairies (Nagorsen, 2005). Elle est la plus petite espèce de rongeur de Colombie-Britannique, sa longueur totale variant de 116 mm à 151 mm, et sa queue mince et bicolore peu poilue comptant pour environ la moitié de sa longueur (Nagorsen, 2005). L’espèce a un pelage de couleur fauve, des flancs chamois, un ventre dont la couleur varie de blanc à gris et une bande longitudinale foncée au milieu du dos qui s’étend du front à la queue. Les autres caractéristiques particulières à la souris des moissons sont les oreilles dénudées et les pattes postérieures blanches. La souris des moissons ressemble aux souriceaux des espèces plus communes que sont la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus) et la souris domestique (Mus musculus). Le souriceau d’une souris sylvestre de taille comparable à une souris des moissons se distingue par son pelage gris terne, et le souriceau de la souris commune, par sa queue dénudée (Nagorsen, 2005).

La souris des moissons est présente en grand nombre partout en Amérique du Nord, et son aire de répartition s’étend dans une grande partie de l’ouest et du centre des États-Unis et du Mexique. Le centre-sud de la Colombie-Britannique et le sud-est de l’Alberta constituent la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce en Amérique du Nord (COSEWIC, 2007; figure 1). Bien qu’il existe peu d’information sur l’abondance des populations de souris des moissons aux États-Unis, des densités aussi élevées que 60 individus par hectare ont été signalées dans certaines régions du pays (Whitford, 1976).

L’aire de répartition canadienne de la souris des moissons représente moins de 1 % de l’aire de répartition totale de l’espèce en Amérique du Nord. Deux sous-espèces sont connues au Canada : la sous-espèce dychei, présente dans le sud-est de l’Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan (Proulx et Proulx, 2012), et la sous-espèce megalotis, dans le sud de la Colombie-Britannique (COSEWIC, 2007).

En Colombie-Britannique, la souris des moissons de la sous-espèce megalotis est présente dans l’ensemble de la vallée de l’Okanagan, aussi loin au nord que Vernon, ainsi que dans la vallée de la rivière Similkameen, vers le nord jusqu’à Keremeos (figure 2; tableau 1). Les estimations de la densité des populations varient selon le type d’habitat, la saison et l’année (Sullivan et Sullivan, 2006, 2008). Sullivan et Sullivan (2004) indiquent une densité maximale de 80 individus par hectare en Colombie-Britannique. L’abondance fluctue d’une saison à l’autre, mais les causes de ces fluctuations ne sont pas bien connues (Nagorsen, 2005; Sullivan et Sullivan, 2008). Skupski (1995) ainsi que Sullivan et Sullivan (2008) ont avancé que la variation à l’échelle locale de l’abondance des populations pouvait être régie par une dynamique de type source-puits à grande échelle ou par une compétition à l’échelle locale avec d’autres petits mammifères. La superficie du domaine vital de l’espèce en Colombie-Britannique est inconnue; aux États-Unis, selon certaines estimations effectuées dans le sud-ouest du pays, elle varie de 0,95 ha à 1,12 ha (Nagorsen, 2005). Il n’existe aucune estimation de l’abondance générale ou des tendances des populations à l’échelle provinciale ou nationale, parce que les observations de souris des moissons proviennent en grande partie des données du piégeage périodique de petits mammifères qui visait de nombreuses espèces plutôt que de relevés ciblés de la souris des moissons.

Figure 1. Répartition de la souris des moissons en Amérique du Nord (COSEWIC, 2007). La sous-espèce megalotis est présente à l’ouest des montagnes Rocheuses.
Carte
Description longue pour la figure 1

La figure 1 compare les aires de répartition de Reithrodontomys megalotis,de la sous-espèce megalotis et de la sous-espèce dychei. L’aire de répartition de Reithrodontomys megalotis s’étend de l’ouest des États-Unis au nord du Mexique. Celle de la sous-espèce megalotis est semblable, mais atteint aussi le sud de la Colombie-Britannique. La sous-espèce dychei, quant à elle, est surtout présente dans le centre des États-Unis et dans le sud de l’Alberta.

Figure 2. Populations de souris des moissons en Colombie-Britannique, selon les mentions de captures de 1941 à 2011.
Carte
Description longue pour la figure 2

La figure 2 montre la répartition de l'espèce en Colombie-Britannique. Les 11 populations se trouvent en bordure du lac Okanagan, du lac Skaha, du lac Osoyoos et de la rivière Similkameen.

Tableau 1. Populations de souris des moissons en Colombie-Britannique (B.C. Conservation Data Centre, 2013).
PopulationNotea.1du tableau 1 État et descriptionNoteb.1du tableau 1 Propriété/tenure
1. À l’ouest de Vernon Présumée existante. Dernière capture en 1991, habitat intact en 2012
  • Privé
2. À l’est de Vernon Présumée existante. Dernière capture en 2001, habitat intact en 2012
  • Provincial (parc provincial Kalamalka Lake)
3. Kelowna Présumée existante. Dernière capture en 2002, habitat intact en 2012
  • Privé
4. Parc Okanagan Mountain Présumée existante. Dernière capture en 1993, habitat intact en 2012
  • Provincial (parc provincial Okanagan Mountain)
  • Privé (sur un ranch près du parc)
5. Penticton Présumée existante. Dernière capture en 2001, habitat intact en 2012
  • Privé
  • Réserve des Premières Nations (à l’intérieur de la distance de dispersion)
6. Lac Vaseux Présumée existante. Dernière capture en 2007, habitat intact en 2012
  • Fédéral (Réserve nationale de faune de Vaseux-Bighorn)
  • Privé
7. Lac White Présumée existante. Dernière capture en 1997, habitat intact en 2012
  • Fédéral (Conseil national de recherches du Canada)
  • Provincial (aire protégée White Lake Grasslands)
8. Oliver Présumée existante. Dernière capture en 2001, perte d’habitat à la localité de la capture de 2001 en 2012, mais habitat intact vers l’ouest (au site de la capture de 1990)
  • Privé
  • Réserve des Premières Nations (à l’intérieur de la distance de dispersion)
9. Osoyoos Existante. Dernière capture en 2013. En 2012, perte d’habitat aux points de plusieurs captures, mais habitat intact à l’intérieur de la distance de dispersion
  • Privé
  • Réserve des Premières Nations (à l’intérieur de la distance de dispersion)
  • Provincial (aire protégée South Okanagan Grasslands; Sage and Sparrow Grasslands, Conservation de la nature Canada; réserve écologique Haynes Lease)
10. Chopaka (poste frontalier de Nighthawk) Présumée existante. Dernière capture en 1995, habitat intact en 2012
  • Privé
  • Réserve des Premières Nations (à l’intérieur de la distance de dispersion)
  • Provincial (aire protégée South Okanagan Grasslands)
11. Keremeos Présumée existante. Dernière capture en 2001, habitat intact en 2012
  • Privé

En Colombie-Britannique, la souris des moissons a été trouvée à des altitudes variant de 300 m à 900 m, mais la plupart des mentions ont été effectuées à une altitude inférieure à 600 m (Nagorsen, 2005, 2013). L’espèce a été signalée dans les zones biogéoclimatiques à graminées cespiteuses (BG), à douglas de l’Intérieur (IDF) et à pin ponderosa (PP) (B.C. Conservation Data Centre, 2013). La présence de la souris des moissons se limite généralement aux fonds de vallées ou aux pentes exposées au sud des écosections du bassin de l’Okanagan Sud, des hautes terres de l’Okanagan Sud, du chaînon Okanagan, et du bassin de l’Okanagan Nord (COSEWIC, 2007).

L’espèce se rencontre dans des habitats caractérisés par une couverture abondante d’arbustes et de grandes graminées, y compris (en ordre décroissant de densités observées) les champs abandonnés, la steppe arbustive à armoises, les vergers, les zones riveraines, les pinèdes et les haies (Sullivan et Sullivan, 2004, 2006, 2008; COSEWIC, 2007). En Colombie-Britannique, les densités les plus élevées (80 individus par hectare) ont été trouvées dans un champ abandonné irrigué contenant des résidus de luzerne (Sullivan et Sullivan, 2004). Cependant, les densités de souris des moissons sont habituellement moins grandes. Sullivan et Sullivan (2008) ont signalé des densités allant jusqu’à 10 individus par hectare dans des champs abandonnés et dans un verger biologique et jusqu’à 5 individus par hectare dans des habitats à armoises. Walt Klenner (données inédites, 1994) a observé des densités pouvant atteindre 41 individus par hectare dans la steppe à purshie tridentée, dans le sud de l’Okanagan. La souris des moissons a besoin de grandes graminées et d’une couverture végétale dense pour se reproduire, s’alimenter et se mettre à l’abri des prédateurs (Kaufman et Fleharty, 1974). Elle est principalement associée à la purshie tridentée (Purshia tridentata), à l’armoise tridentée (Artemisia tridentata), à la bigelovie puante (Ericameria nauseosa) ainsi qu’à des graminées comme l’agropyre à épi (Pseudoroegneria spicata) et les stipes (Stipa spp.). D’autres espèces d’arbustes sont également associées à la souris des moissons : les rosiers sauvages (Rosa spp.), le seringa de Lewis (Philadelphus lewisii), l’amélanchier à feuilles d’aulne (Amelanchier alnifolia) et l’aubépine de Douglas (Crataegus douglasii) (Nagorsen, 2005; Sullivan et Sullivan, 2008).

Il n’existe aucune estimation de la superficie du domaine vital ou des distances de dispersion de la souris des moissons en Colombie-Britannique (Nagorsen, 2005); plusieurs études ont néanmoins permis d’estimer la superficie du domaine vital et les distances de dispersion des populations de l’espèce aux États-Unis. Pearson (1959) a montré que la superficie du domaine vital de la souris des moissons est probablement petite, comme l’indiquent les déplacements entre des pistes se trouvant à plus de 18 m (45 pieds) l’une de l’autre. Selon diverses autres études menées aux États-Unis, la superficie moyenne du domaine vital de l’espèce se situe entre 0,44 ha et 1,12 ha (O’Farrell, 1974; Meserve, 1977). Le diamètre moyen des domaines vitaux hypothétiques de Brant (1962) a été estimé à environ 100 m (250 pieds). Une étude menée au Kansas a révélé que la capacité de dispersion de la souris des moissons était de 375 m à 3 200 m (Clark et coll., 1988).

Les nids de la souris des moissons ont une couche extérieure d’herbes fibreuses et une couche intérieure de végétaux plus doux. Ils sont généralement construits dans la végétation et des arbustes denses et jusqu’à une hauteur de 1 m du sol, mais sont parfois situés dans des terriers ou au sol (COSEWIC, 2007). Dans le sud de la Colombie-Britannique, la période de reproduction s’étend de mars à novembre (Sullivan et Sullivan, 2008). Bien que les femelles en captivité puissent avoir jusqu’à 14 portées par année, les femelles sauvages au Canada ont probablement 2 ou 3 portées par année (Hayssen et coll., 1993; Nowak, 1999; COSEWIC, 2007).

Selon Sullivan et Sullivan (2008), le taux de survie au début du stade de souriceau varie en fonction du type d’habitat, étant de 3,27 souriceaux par femelle gestante dans les champs abandonnés, de 5 souriceaux par femelle gestante dans les vergers biologiques, et de 1 souriceau par femelle gestante dans les habitats linéaires.

La souris des moissons passe une grande partie de son temps au sol et dans les arbustes à la recherche de graines, de fleurs, de champignons et de plantes herbacées (Cahalane, 1961). Elle se nourrit aussi d’invertébrés, les arthropodes (en particulier les larves de lépidoptères) pouvant compter pour jusqu’à 30 % de son régime alimentaire sur la côte de Californie (Meserve, 1977). La recherche de nourriture se fait principalement durant la nuit, et rien n’indique que la souris des moissons cache sa nourriture dans des terriers ou à proximité.

Bien qu’il ne semble y avoir aucun signe d’hibernation chez la souris des moissons, les individus peuvent entrer en léthargie par temps froid (Thompson, 1985). Ce comportement pourrait être essentiel à la survie de l’espèce dans les conditions de l’hiver canadien.

La souris des moissons est une espèce nidicole omnivore, nocturne et non migratrice qui établit des relations écologiques avec de nombreuses autres espèces durant les périodes de reproduction et d’hivernage.

Elle est un prédateur d’invertébrés, en particulier d’arthropodes comme les larves de lépidoptères (Cahalane, 1961; Whitaker et Mumford, 1972; Meserve, 1977; Johnson et Gaines, 1988; Jekanoski et Kaufman, 1995; Nagorsen, 2005).

Les prédateurs possibles de la souris des moissons sont les suivants : rapaces diurnes ou nocturnes (p. ex. hiboux et chouettes, pies-grièches), geais, couleuvres, ratons laveurs, renards, belettes, mouffettes, blaireaux et coyotes (Brant, 1962; Marti, 1974; Cannings, 1987; Brillhart et Kaufman, 1994). D’après l’analyse des boulettes de régurgitation de nyctales, on pense que 5 % du régime alimentaire de la Petite Nyctale (Aegolius acadicus) dans le sud de la Colombie-Britannique se compose de souris des moissons (Cannings, 1987).

Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et coll., 2008). Aux fins d’évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considérationNote7de bas de page. Les menaces présentées ici ne comprennent ni les caractéristiques biologiques de l’espèce ou de la population (p. ex. la dépression de consanguinité, la faible abondance de la population, l’isolement génétique) ni la probabilité de régénération ou de recolonisation des écosystèmes, qui sont considérées comme des facteurs limitatifs (tableau 2)Note8de bas de page.

La plupart des menaces sont liées aux activités humaines, mais peuvent aussi être d’origine naturelle. L’incidence des activités humaines peut être directe (p. ex. la destruction de l’habitat) ou indirecte (p. ex. l’introduction d’espèces envahissantes). Les effets des phénomènes naturels (p. ex. les incendies, les ouragans, les inondations) peuvent être particulièrement importants lorsque l’espèce ou l’écosystème est concentré en un lieu ou que les occurrences sont peu nombreuses, parfois à cause des activités humaines (Master et coll.,2009). En conséquence, la définition d’une menace inclut les phénomènes naturels, mais il faut appliquer cette définition avec prudence. Les événements stochastiques doivent seulement être considérés comme une menace lorsqu’une espèce ou un habitat est atteint par d’autres menaces, a perdu sa résilience et est donc devenu vulnérable à la perturbation (Salafsky et coll.,2008). En pareil cas, l’incidence de ces événements sur la population ou l’écosystème sera beaucoup plus grande que l’incidence qu’ils auraient eue dans le passé.

La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (IUCN–CMP) (section 1.1) et est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre (CDC) de la Colombie-Britannique et le cadre de conservation (Conservation Framework) de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, consulter le site Web du Partenariat pour les mesures de conservation (en anglais seulement) (Conservation Measures Partnership, 2010). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Elles sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’« impact » de la menace est calculé selon la portée et la gravité de la menace. Pour de plus amples informations sur les modalités d’assignation des valeurs, voir Master et coll. (2009) et les notes de bas de tableau. Les menaces qui pèsent sur la souris des moissons ont été évaluées pour l’ensemble de la province (tableau 2).

Tableau 2. Classification des menaces pour la souris des moissons.
No de la menace Description de la menace ImpactNotea.2du tableau 2 PortéeNoteb.2du tableau 2 GravitéNotec.1du tableau 2 ImmédiatetéNoted.1du tableau 2 Population(s)
1 Développement résidentiel et commercial Faible Petite Extrême Élevée -
1.1 Zones résidentielles et urbaines Faible Petite Extrême Élevée Vernon (ouest), Kelowna, Penticton, Oliver, Osoyoos, Keremeos
1.2 Zones commerciales et industrielles Négligeable Négligeable Extrême Élevée -
1.3 Zones touristiques et récréatives Négligeable Négligeable Grave Élevée -
2 Agriculture et aquaculture Faible Généralisée Faible Élevée -
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Faible Petite Extrême Élevée Vernon (ouest), Kelowna, Penticton, Oliver, Osoyoos, Keremeos
2.3 Élevage de bétail Inconnu Généralisée Inconnu Élevée Penticton, lac Vaseux, lac White, Oliver, Osoyoos, Chopaka, Keremeos
3 Production d’énergie et exploitation minière Négligeable Négligeable Non établie Élevée -
3.2 Exploitation de mines et de carrières Négligeable Négligeable Non établie Élevée -
4 Corridors de transport et de service Inconnu Généralisée Inconnu Élevée -
4.1 Routes et voies ferrées Inconnu Généralisée Inconnu Élevée Toutes
4.2 Lignes de services publics Négligeable Généralisée Négligeable Élevée -
6 Intrusions et perturbations humaines Négligeable Négligeable Non établie Élevée -
6.1 Activités récréatives Négligeable Négligeable Non établie Élevée Étendue inconnue
7 Modification des systèmes naturels Négligeable Petite Négligeable Élevée -
7.1 Incendies et suppression des incendies Négligeable Petite Négligeable Élevée Toutes
7.3 Autres modifications de l’écosystème Négligeable Négligeable Faible Élevée -
8 Espèces, gènes ou maladies envahissants ou autrement problématiques Faible Restreinte Modérée Élevée -
8.1 Espèces (ou maladies) exotiques (non indigènes) envahissantes Faible Restreinte Modérée Élevée Toutes
9 Pollution Faible Petite Grave Élevée -
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles Faible Petite Grave Élevée Vernon (ouest), Kelowna, Penticton, Oliver, Osoyoos, lac White, Keremeos

À l’échelle de la province, l’impact global des menaces pesant sur la souris des moissons est moyenNote9de bas de page. Ces menaces sont les suivantes : habitations et zones urbaines; cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois; élevage et élevage à grande échelle (tableau 2). L’information détaillée est exposée ci-dessous, par catégorie de menace de niveau 1.

1.1 Zones résidentielles et urbaines

La population humaine dans la région de l’Okanagan croît, en particulier dans les secteurs à faible altitude où on rencontre les prairies occupées par la souris des moissons. De 1976 à 2006, la population humaine dans la région de l’Okanagan et de la Similkameen a augmenté de 47 % pour atteindre 305 011 habitants (Statistics Canada, 2011). D’ici 2022, il est prévu que le développement urbain augmentera de 5 % dans le district régional Okanagan-Similkameen (Province of British Columbia, 2011). Les populations de Vernon (ouest), Kelowna, Penticton, Oliver, Osoyoos et Keremeos sont particulièrement menacées parce qu’elles se rencontrent sur des terres privées et à proximité de quartiers résidentiels. Les travaux d’urbanisation entraînent une perte d’habitat, qui est habituellement extrême; cependant, cette menace étant assez localisée, l’impact global devrait diminuer au cours des 10 prochaines années.

1.2 Zones commerciales et industrielles

Même si l'on peut s'attendre à ce que certains parcs industriels et l'aéroport de Kelowna soient agrandis, l'impact de cette menace est négligeable.

1.3 Zones touristiques et récréatives

L’expansion touristique et récréative continuera (p. ex. peut-être un nouveau terrain de golf à Peachland, circuit de Formule 1 dans la région d’Osoyoos); cependant, la portée de cette menace est négligeable.

2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Les vergers et les vignobles sont nombreux dans les environs de la vallée de l’Okanagan Sud. La conversion des prairies en terres cultivées a éliminé de grandes zones de steppes arbustives qui sont importantes pour la souris des moissons (B.C. Ministry of Environment, Lands and Parks, 1998; Wood, 2003). Wood (2003) a calculé un taux de disparition de 220 ha/année de steppe arbustive à purshie tridentée durant la période 2001–2003, en raison principalement du développement agricole. La souris des moissons occupe aussi les habitats à armoises arbustives, qui subissent l’impact mais qui sont moins menacés parce qu’ils occupent un grand secteur et qu’ils sont moins recherchés pour la viticulture que la steppe arbustive à purshie tridentée. Dans la région de l’Okanagan et de la Similkameen, 5 965 ha de terres sont occupés par des vergers d’arbres fruitiers et d’arbres à noix et des cultures de petits fruits (B.C. Ministry of Agriculture and Lands, 2006). La conversion future des terres à des fins agricoles dans la vallée de l’Okanagan devrait être associée principalement à l’augmentation des superficies destinées à la viticulture. Bremmer et Bremmer (2008, 2011) ont quantifié l’augmentation des superficies destinées à la viticulture entre 2008 et 2011. Selon leurs données, au cours des dix prochaines années, environ 582 ha et 50 ha de nouveaux vignobles seront exploités dans la région de l’Okanagan Sud et de la Similkameen et la région de Vernon, respectivement. Même si la plupart des nouveaux vignobles seront aménagés dans des vergers existants, certains autres le seront dans des pâturages et des habitats naturels. Étant donné que seule une petite partie de l’habitat de la souris des moissons devrait être touchée, et donc uniquement une petite proportion de l’espèce, l’impact global de cette menace a été calculé comme faible. Les impacts directs du fauchage des champs de luzerne pourraient aussi poser problème, mais on ne connaît pas ces impacts.

2.3 Élevage de bétail

Le pâturage du bétail influe sur l’abondance et la composition des populations et des communautés de petits mammifères en modifiant la structure physique de la couverture végétale (Grant et coll., 1982). Les densités relatives de souris des moissons sont corrélées positivement à l’épaisseur de la litière formée par les plantes (Kaufman et coll., 1988; Masters et coll., 1998), et la litière peut subir l’incidence négative du pâturage du bétail. Des 37 000 ha de prairies domaniales de la région de l’Okanagan, 83,3 % sont sous baux de pâturage (Grasslands Conservation Council of B.C., 2004), y compris des aires protégées. La diminution de la disponibilité de la nourriture et de la couverture végétale mènera probablement au déclin des populations de souris des moissons. Dans l’est du Colorado, Moulton et coll. (1981) ont constaté que la souris des moissons était absente des habitats dans lesquels les armoises arbustives avaient été broutées. Walt Klenner (comm. pers., 2013) a trouvé diverses densités de populations de souris des moissons dans un éventail de conditions de pâturage du bétail, dans l’habitat de la purshie tridentée de la vallée de l’Okanagan Sud. Cependant, son analyse des données est incomplète, et les impacts des conditions de pâturage sur la souris des moissons ne sont pas clairement établis. D’autres facteurs, y compris la densité des arbustes, la saison de pâturage et les espèces végétales envahissantes, peuvent influer sur l’impact exercé par le pâturage sur l’abondance annuelle ou saisonnière de la souris des moissons. L’impact de l’élevage et de l’élevage à grande échelle doit être examiné plus avant.

3.2 Exploitation de mines et de carrières

Une quantité négligeable d'habitat de la souris des moissons pourrait être perdue en raison de l'exploitation de carrières (p. ex. des gravières).

4.1 Routes et voies ferrées

La perte de prairies dans les vallées de l’Okanagan et de la Similkameen à cause des routes et des voies ferrées n’a pas été quantifiée, mais elle pourrait être importante (Grasslands Conservation Council of B.C., 2004). Les routes fragmentent l’habitat de la souris des moissons et peuvent entraver la dispersion et les déplacements de l’espèce (Kozel et Fleharty, 1979). Cependant, plus de 90 % de l’ensemble des observations connues de la souris des moissons ont été effectuées près d’une route ou à proximité de zones densément peuplées, ce qui donne à penser que l’espèce exploite les habitats linéaires et l’habitat de lisière (Munro, 1958; Nagorsen, 2005). L’ensemble des populations se trouvant à l’intérieur de la distance de dispersion des routes, l’impact des routes, positif ou négatif, touche donc l’ensemble des populations. L’impact global des routes et des voies ferrées est inconnu.

4.2 Lignes de services publics

Des souris des moissons peuvent être tuées directement par le creusage de tranchées pour l’installation de canalisations de services, lorsqu’aucune mesure d’atténuation de la menace n’est prise. Cependant, l’impact de cette menace à l’échelle des populations devrait être négligeable.

6.1 Activités récréatives

L’utilisation de véhicules hors route peut causer à long terme des dommages à l’habitat dans les prairies. Cependant, la portée de cette activité dans l’habitat de la souris des moissons est probablement négligeable. L’impact des randonneurs, des cyclistes, des ornithologues amateurs et des campeurs ne touche qu’une très petite portion de l’habitat, et est donc négligeable.

7.1 Incendies et suppression des incendies

La souris des moissons est probablement susceptible aux effets des incendies, tant directs qu’indirects (Kaufman et coll., 1988). Les incendies de forêt surviennent souvent durant les mois secs de l’été dans les régions des vallées de l’Okanagan Sud et de la Thompson, et empêchent l’empiètement des forêts et la régénération de la végétation. La lutte anthropique contre les incendies fait augmenter la probabilité d’un incendie catastrophique, qui peut entraîner une réduction marquée des populations et, du moins temporairement, altérer gravement l’habitat d’alimentation (Noss et coll., 2006).

La densité des populations de souris des moissons diminue immédiatement après un incendie en raison de l’émigration et de la mortalité des individus (Kaufman et coll., 1988; McMillan, 1995). Les souris des moissons installant leurs nids au-dessus du sol, le taux de mortalité des souriceaux et des adultes peut être élevé. Le rétablissement des populations des effets d’un incendie semble se faire rapidement (entre 2 et 4 ans), en raison de l’immigration d’individus et de la reproduction accrue qui suivent la production de graines et l’augmentation de la litière formée par les plantes (Kaufman et coll., 1988; COSEWIC, 2007). Les densités relatives de souris des moissons sont corrélées positivement à l’épaisseur de la litière formée par les plantes (Kaufman et coll., 1988; Masters et coll., 1998). De manière globale, l’impact des incendies est négligeable.

La souris des moissons peut être touchée par la lutte contre les incendies sur de longues périodes, lorsque les arbres remplacent les prairies et les arbustes. L’impact de la lutte contre les incendies devrait être négligeable.

7.3 Autres modifications de l'écosystème

Whitaker et Mumford (1972) ont suggéré que le fauchage effectué dans le cadre de travaux réguliers d’entretien des routes constitue une menace importante pour la souris des moissons occupant les lisières. Cependant, le fauchage n’est réalisé que le long des routes asphaltées et seulement sur les accotements, ce qui représente une portion négligeable de l’habitat de l’espèce. La souris des moissons utilise les lisières des fossés ou des routes qui, de manière générale, ne sont pas fauchées. L’impact du fauchage est donc négligeable.

8.1 Espèces (ou maladies) exotiques (non indigènes) envahissantes

Il est présumé que des chats féraux et des chats domestiques se trouvent dans environ 10 à 25 % de l’habitat de la souris des moissons, et il est connu qu’ils tuent des rongeurs (M. Sarell, comm. pers., 2014). À l’intérieur de ces zones, la gravité de la prédation exercée par les chats domestiques devrait être modérée. Hawkins et coll. (2004) ont constaté que 85 % des souris des moissons et des souris sylvestres (Peromyscus sp.) piégées dans une étude qu’ils ont menée en Californie provenaient d’une zone « sans chat » par opposition à une zone dans laquelle les chats avaient été attirés par des apports nutritifs supplémentaires. Les taux de piégeage n’ont pas été différents de ceux des campagnols, ce qui donne à penser que les souris des moissons et les souris sylvestres sont plus vulnérables à la prédation que les campagnols. Étant donné que la portée de cette menace est actuellement restreinte, l’impact des espèces de mammifères envahissantes est actuellement estimé comme étant faible; cependant, l’expansion rurale et agricole devrait aggraver la menace que constituent les chats domestiques à l’avenir.

Bien qu’on trouve des plantes envahissantes non indigènes partout dans l’habitat de la souris des moissons, on ne connaît pas l’impact de ces plantes sur l’espèceNote10de bas de page.

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles

Les rodenticides sont largement utilisés pour lutter contre les populations de campagnols (Microtus spp.) et de gaufres gris (Thomomys talpoides) dans les vergers et les vignobles de l’Okanagan. Les dommages aux cultures causés par la souris des moissons ne sont pas du même ordre que ceux de certains autres rongeurs, et l’abondance de la souris des moissons étant faible par rapport à celle d’autres rongeurs, la souris des moissons n’est pas précisément visée par les rodenticides (M. Sarell, comm. pers., 2014). Cependant, si l’hypothèse selon laquelle la souris des moissons dépend de l’habitat de lisière est correcte, les rodenticides pourraient avoir un plus grand impact sur l’espèce. Les rodenticides peuvent avoir des incidences sur les populations locales de souris des moissons (COSEWIC, 2007); cependant, comme ils ne sont utilisés que dans une petite partie de l’aire de répartition de l’espèce (portée), l’impact associé à l’empoisonnement aux rodenticides est considéré comme faible.

Le but de la gestion est de maintenir des populations stables ou croissantes de souris des moissons dans l’ensemble de l’aire de répartition connue de l’espèce en Colombie-Britannique.

La souris des moissons est susceptible de demeurer une espèce préoccupante (et donc peu susceptible d’être retirée de l’annexe 1) en raison de son aire de répartition limitée dans le sud de la Colombie-Britannique et de la perte permanente d’important habitats de prairies des basses terres provoquée par le développement urbain et agricole. Cependant, il sera possible d’éviter que l’espèce passe à un niveau supérieur à celui d’espèce préoccupante (c.-à-d. au niveau d’espèce menacée) en maintenant l’aire de répartition actuelle de l’espèce; pour y arriver, il faudra réduire au minimum les menaces afin de maintenir la stabilité des populations. En raison du manque de données de base, il est impossible pour l’instant d’établir des cibles quantitatives en matière d’abondance des populations et de superficie d’habitat. L’établissement de cibles quantitatives en matière de population et d’habitat se fera lorsque les lacunes dans les connaissances auront été comblées.

  1. Établir des cibles quantitatives en matière de population, d’habitat et de répartition pour maintenir des populations viables.
  2. Assurer la protectionNote11de bas de page des populations prioritaires et de leur habitat.
  3. Évaluer et atténuer les menaces actuelles pesant sur les populations prioritaires en Colombie-Britannique.
  4. Combler les lacunes dans les connaissances relatives aux éléments clés de l’écologie de la souris des moissons (p. ex. superficie du domaine vital, dispersion, importance relative de divers types d’habitat) et aux menaces pesant sur l’espèce (p. ex. impacts du pâturage par le bétail, rodenticides).

Les mesures suivantes ont été classées d’après les groupes de mesures du cadre de conservation de la Colombie-Britannique (B.C. Ministry of Environment, 2010). Leur état d’avancement pour l’espèce est indiqué entre parenthèses.

Tableau 3. Mesures de gestion recommandées et calendrier de mise en œuvre proposé pour la souris des moissons.
Objectifs Mesures pour atteindre les objectifs MenaceNotea.3du tableau 3 ou préoccupation abordée Priorité
1, 2 Mettre au point et valider un modèle d’habitat pour faciliter la cartographie de l’habitat qui servira à l’estimation des populations (à partir des estimations de densités existantes) et établir des cibles appropriées en matière de populations et d’habitat. Lacunes dans les connaissances Essentielle
2 Utiliser le modèle d’habitat pour déterminer les emplacements prioritaires (c.-à-d. de grandes superficies d’habitat de grande qualité et bien connectées) aux fins de la protection de l’habitat. Toutes Nécessaire
2 Protéger et gérer l’habitat et les populations prioritaires de la souris des moissons. Toutes Nécessaire
3 Élaborer et mettre en œuvre des pratiques exemplaires de gestion pour l’espèce. Toutes Nécessaire
4

Travailler avec les chercheurs :

  • évaluer la superficie du domaine vital et les habitudes de déplacements des populations en Colombie-Britannique;
  • terminer les études des individus marqués dans divers habitats de lisière afin d’en déterminer l’importance pour soutenir les populations résidentes et les déplacements entre les parcelles d’habitat ainsi que la dynamique source-puits des populations de Colombie-Britannique;
  • mener une étude bien conçue des impacts du pâturage qui intègre les données recueillies durant des études antérieures comme l’étude de Walt Klenner en 1994–1995;
  • réaliser une étude des effets des rodenticides sur la souris des moissons.
Lacunes dans les connaissances Nécessaire
Nécessaire
Nécessaire
Bénéfique

La protection et la gestion de l’habitat sont nécessaires au maintien des populations existantes de souris des moissons. Les prairies de faible altitude occupées par l’espèce ont été touchées par le développement (Lea, 2008) et devront être protégées pour mettre fin aux pertes insoutenables. Adopter une approche écosystémique en matière de conservation afin de protéger une quantité suffisante d’habitat bien connecté sera vraisemblablement bénéfique à la souris des moissons et à d’autres espèces des steppes arbustives.

Les nombreuses lacunes dans les connaissances sur la souris des moissons doivent être priorisées et comblées pour que les mesures de réduction des menaces soient efficaces et qu’elles visent les menaces qui ont le plus d’impact sur l’espèce.

Les indicateurs de rendement présentés plus bas permettront d’évaluer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs de gestion au cours des cinq prochaines années.

Bien que les prairies occupent une très petite partie de la Colombie-Britannique, elles constituent un habitat important pour plus de 30 % des espèces menacées et en voie de disparition de la province (Grasslands Conservation Council of B.C., 2004). Les mesures visant à maintenir les steppes arbustives seront donc bénéfiques pour de nombreuses espèces végétales et animales autres que la souris des moissons qui compte sur les prairies ouvertes pour y trouver de l’habitat et de la nourriture. Il ne devrait y avoir aucun effet négatif.

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