Iris lacustre Iris (Iris lacustris) évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Photo de l’iris lacustre (Iris lacustris) en fleurs

Préoccupante – 2010

Table des matières

Information sur le document

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l'iris lacustre (Iris lacustris) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 35 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2004. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’iris lacustre (Iris lacustris) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 23 p.

Note de production :
Le COSEPAC tient à remercier Judith Jones et Jarmo Jalava, qui ont rédigé le rapport de situation sur l’iris lacustre (Iris lacustris) au Canada. Le COSEPAC remercie également Parcs Canada, qui a financé la préparation du présent rapport. Le rapport a été examiné sous la supervision d’Erich Haber puis de Bruce Bennett, coprésidents du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, avec la contribution de membres du COSEPAC. À la suite de cet examen, la version initiale du rapport a pu faire l’objet d’ajouts ou de modifications.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel
Site Web

Illustration/photo de la couverture :
Iris lacustre -- Photo prise par Judith Jones.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2011.
No de catalogue CW69-14/418-2011F-PDF
ISBN 978-1-100-97299-2

COSEPAC
Sommaire de l'évaluation

Sommaire de l'évaluation – novembre 2011

Nom commun
Iris lacustre

Nom scientifique
Iris lacustris

Statut
Préoccupante

Justification de la désignation
Ce petit iris vivace clonal, vulnérable à l'échelle mondiale et endémique aux Grands Lacs, n'est présent au Canada que dans des zones situées près des rives du lac Huron, en Ontario. Des 40 populations canadiennes existantes, réunissant plus de 50 millions de tiges, deux tiers se trouvent hors des aires protégées et sont vulnérables à l'aménagement du littoral. Cette espèce est également vulnérable à la construction de routes, au piétinement, et à la suppression des incendies. Toutefois, de récents efforts de relevés, lesquels ont grandement augmenté le nombre de populations et de plants, ont permis de réduire le niveau de risque pour cette espèce.

Répartition
Ontario

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en novembre 2004. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2010.

COSEPAC
Résumé

Iris lacustre
Iris lacustris

Information sur l’espèce

L’iris lacustre est une petite plante vivace à feuilles plates et rubanées disposées dans un seul plan. La plante se propage à l’aide de rhizomes et forme souvent ainsi de grandes colonies de pousses. Les fleurs, sans pédoncule, sont produites près du sol et comportent des sépales voyants bleus ou violets pourvus de crêtes barbues orangées. Lorsque la plante n’est pas en fleur, l’espèce peut être confondue avec la tofieldie glutineuse, qui pousse souvent dans les mêmes milieux.

Répartition

L’iris lacustre est endémique au bassin des Grands Lacs et ne pousse que sur les littoraux nord du lac Michigan et du lac Huron. L’espèce compte 40 populations existantes au Canada (toutes situées en Ontario) ainsi que 80 sites au Michigan et 15 au Wisconsin. L’aire de répartition canadienne actuelle s’étend depuis le sud du comté de Bruce jusqu’à Tobermory ainsi que sur la rive sud de l’île Manitoulin depuis le chenal Owen jusqu’aux environs de la baie Carter, et une population isolée se trouve à la baie Bélanger.

Habitat

Au Canada, l’iris lacustre pousse dans des alvars, sur des rivages à substratum de dolomie, sur des crêtes de plage de sable ou de gravier ainsi que dans des clairières de forêts de conifères. La majorité des populations se trouvent à moins de 500 m de la rive du lac Huron, mais les plus grandes se rencontrent jusqu’à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres. Les incendies ont probablement joué un rôle important dans la formation des milieux servant d’habitat à l’espèce. En l’absence de feu, la succession naturelle finit par créer des conditions qui ne conviennent plus à l’iris lacustre. Ce processus peut prendre entre une cinquantaine et plusieurs centaines d’années. Le développement foncier du littoral a altéré ou détruit l’habitat dans certaines localités, tandis qu’il l’a amélioré dans d’autres en créant des ouvertures dans le couvert et de nouveaux terrains dégagés. Environ 37 % de la population canadienne totale de l’espèce se trouve dans des zones protégées.

Biologie

L’iris lacustre fleurit de la mi-mai au début juin. La plante est autocompatible, mais le taux naturel de fructification est peu élevé. On estime qu’il faut au moins 7 années (de la germination à la première floraison) pour que la plante parvienne à maturité. On ne connaît pas l’âge moyen des individus ni la durée d’une génération, mais on peut supposer que certains individus vivent plusieurs dizaines d’années, étant donné la grandeur de certaines colonies. Les graines possèdent un appendice huileux qui attire les fourmis, mais la distance à laquelle les graines peuvent être ainsi dispersées est probablement faible par rapport à la grandeur des colonies. L’espèce a une très faible diversité génétique. La population totale n’est pas jugée très fragmentée.

Taille et tendances des populations

Plusieurs colonies répertoriées dans le cadre de relevés récents occupent des superficies de plusieurs hectares ou plusieurs kilomètres carrés, ou encore des bandes linéaires longues de plusieurs kilomètres. En ce moment, l’espèce comporte au Canada un effectif total de plus de 50 millions de ramets, soit au moins 50 fois plus que ce qui avait été signalé auparavant. Cette estimation comprend la découverte récente de grandes populations et se fonde sur la réalisation de relevés plus approfondis dans des sites déjà connus et sur une réévaluation de données déjà recueillies. On dispose de peu d’information sur les tendances, car la plupart des populations n’ont été observées qu’une fois, ou bien leur taille n’avait jamais été évaluée auparavant. Huit populations occupant moins de 10 m² ou comptant moins de 1 000 ramets semblent connaître un déclin dû à la succession végétale et au développement foncier du littoral, et on sait que certaines parties de quelques populations sont déjà disparues.

Facteurs limitatifs et menaces

L’iris lacustre est actuellement exposé à diverses menaces anthropiques ainsi qu’à divers facteurs limitatifs naturels ou intrinsèques. Les menaces sont le développement foncier et la construction de routes le long du littoral, la perte d’habitat liée à l’élimination des incendies ainsi que la circulation de VTT, de machinerie lourde, de piétons et de bicyclettes. Les facteurs limitatifs sont l’incapacité de la plante de pousser à l’ombre, le manque d’insectes pollinisateurs, la faible diversité génétique de l’espèce et sa faible capacité de dispersion. L’aménagement de chalets et la circulation de VTT et de piétons dans les sentiers peuvent constituer soit une menace, soit un avantage pour l’espèce, selon l’intensité des travaux d’aménagement ou de l’utilisation des sentiers. Dans certains cas, l’iris lacustre peut prospérer grâce à des activités humaines.

Importance de l’espèce

L’iris lacustre est endémique à la région des Grands Lacs, et toutes ses populations se trouvent en Ontario, au Michigan ou au Wisconsin. L’espèce n’est employée d’aucune façon à des fins culturelles particulières, et on ne lui connaît aucun usage culturel ou médicinal chez les groupes autochtones de la région. Cependant, la plante est voyante et attire même le regard quand elle est en fleur, et le Michigan en a fait sa fleur sauvage emblématique en 1998.

Protection actuelle

L’iris lacustre figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril fédérale, à titre d’espèce menacée, ainsi qu’à l’annexe 4 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario, à titre d’espèce de transition devant être inscrite comme espèce menacée. L’habitat de l’espèce n’est encore réglementé sur aucun territoire.

Une partie de la population d’iris lacustre de la réserve de Wikwemikong se trouve dans un secteur désigné « zone sauvage protégée » (protected wilderness) depuis le milieu des années 1980, aux termes d’une résolution du conseil de bande. L’exploitation forestière, le développement résidentiel et la chasse sont interdits dans ce secteur. Deux parcs nationaux et plusieurs parcs provinciaux assurent également une certaine protection à nombre de populations.

L’organisme NatureServe a attribué à l’iris lacustre la cote G3 (vulnérable) à l’échelle mondiale et la cote N3 (vulnérable) à l’échelle du Canada. Le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario lui a attribué la cote S3 (vulnérable) à l’échelle de cette province.

Résumé technique

Iris lacustris

Iris lacustre Dwarf Lake Iris

Répartition au Canada (province/territoire/océan) : Ontario

Données démographiques

 
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2008] est utilisée).
Il faut compter environ 7 années depuis la germination jusqu’à la première floraison, mais la plupart des individus font partie de colonies vivant longtemps et se propageant par voie asexuée.
Au moins 7 années
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Cette plante à rhizome forme des colonies et compte des dizaines de millions de ramets (pousses). Il peut être difficile d’estimer le nombre d’individus matures dans le cas de grandes colonies, et la superficie occupée est probablement une mesure plus utile en pareil cas. On ne connaît pas les tendances, car la plupart des populations ont fait l’objet d’une seule visite ayant permis d’en consigner l’effectif ou la superficie. La plupart des populations sont d’origine clonale. Comme l’effectif total est supérieur à 50 millions de ramets et que la plupart des populations ont été observées une seule fois, il est difficile de détecter ou même d’inférer un déclin.
On ne sait pas
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Les menaces sont connues, mais non facilement réversibles.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

 
Superficie estimée de la zone d’occurrence
Un polygone convexe a été tracé autour de l’ensemble des populations, à l’aide du logiciel GoogleEarth Pro, et la surface de ce polygone a été calculée à l’aide du logiciel.
8 232 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
L’IZO est fondé sur le nombre de carrés de 2 x 2 km du quadrillage UTM qui sont occupés par l’espèce sur une carte montrant l’ensemble de son aire de répartition.
348 km² (mailles de 2 km)
La population totale est-elle très fragmentée? Non
Nombre de « localités »*
Comme certaines populations occupent une superficie supérieure à 1 km², chaque population peut comprendre plusieurs localités, selon la nature des menaces. L’espèce compte 40 populations existantes, séparées par au moins 1 km. Le nombre de localités n’a pas été établi, mais il est supérieur à 10 (seuil fixé pour le critère B du COSEPAC).
>10
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de la zone d’occupation?
L’espèce a connu un déclin de 5 % depuis les années 1890, et des déclins futurs sont à prévoir si la construction de chalets et le développement résidentiel se poursuivent dans les zones occupées par l’espèce.
Oui
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations?
Cinq autres populations sont disparues avant 1989.
Il y a un léger déclin, car 2 populations sont disparues depuis 1989.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*? Non
Y a-t-il un déclin [continu observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
La succession végétale a causé une lente perte d’habitat, sur 50 à 100 années ou davantage; le développement foncier a aussi causé une perte d’habitat; certaines activités humaines ont dégagé de nouvelles superficies d’habitat.
La tendance nette est une réduction modérée, avec déclin à long terme de la qualité.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation? Non

* Voir les documents : Instructions pour la préparation des rapports de situation du COSEPAC et Définitions et abréviations approuvées par le COSEPAC.

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

 
Population Nbre d’individus matures
Les 40 populations canadiennes sont énumérées au tableau 1, à la fin du présent document. Plus de 50 millions de ramets
L’espèce est une plante à rhizome qui forme des colonies et compte des dizaines de millions de ramets (pousses).  

Analyse quantitative

 
Probabilité de disparition de l’espèce de la nature Aucune n’est disponible

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Les facteurs suivants sont des menaces :
1. développement foncier et construction de routes sur le littoral;
2. circulation de VTT , de machinerie lourde, de piétons et de bicyclettes;
3. élimination des incendies.
Les facteurs suivants sont limitatifs :
1. manque d’insectes pollinisateurs;
2. faible capacité de dispersion;
3. isolement génétique et faible diversité génétique;
4. sensibilité à la succession végétale.
Les facteurs 1 et 2 peuvent être nuisibles ou bénéfiques, selon l’intensité des activités humaines. Le facteur 3 est grave mais agit lentement (sur 50 à 100 ans ou davantage).

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

 
Situation des populations de l’extérieur États-Unis : espèce menacée
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d’une immigration à partir de populations externes existe-t-elle? Une telle immigration et improbable

Statut existant

COSEPAC : espèce préoccupante (novembre 2010)

Statut et justification de la désignation

 
Statut
Espèce préoccupante
Code alphanumérique
Sans objet
Justification de la désignation
Ce petit iris vivace clonal, vulnérable à l'échelle mondiale et endémique aux Grands Lacs, n'est présent au Canada que dans des zones situées près des rives du lac Huron, en Ontario. Des 40 populations canadiennes existantes, réunissant plus de 50 millions de tiges, deux tiers se trouvent hors des aires protégées et sont vulnérables à l’aménagement du littoral. Cette espèce est également vulnérable à la construction de routes, au piétinement et à la suppression des incendies. Toutefois, de récents efforts de relevés, lesquels ont grandement augmenté le nombre de populations et de plants, ont permis de réduire le niveau de risque pour cette espèce.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : sans objet.
Critère B (petite aire de répartition et déclin ou fluctuation) : sans objet.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : sans objet.
Critère D (très petite population ou répartition restreinte) : sans objet.
Critère E (analyse quantitative) : données insuffisantes.

Préface

Beaucoup de nouvelle information a été recueillie sur l’iris lacustre depuis la rédaction du dernier rapport de situation. La zone d’occurrence canadienne de l’espèce est passée de 382 km² à 8 232 km². De nombreuses nouvelles populations ont été découvertes, et certaines populations déjà signalées, qu’on croyait occuper seulement quelques mètres carrés, occupent finalement un grand nombre de kilomètres carrés. La plus grande population occupe ainsi plus de 14 km², et la deuxième en importance, plus de 7 km². Au Canada, l’espèce compte au moins 40 populations existantes et a un effectif estimatif de plus de 50 millions de ramets. On ne possède toujours pas de données sur les tendances démographiques, car l’effectif, ou la superficie, de la plupart des populations a été noté une seule fois, mais l’espèce est certainement exposée à un risque beaucoup moins élevé qu’on ne le croyait auparavant.

Historique du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine la situation, à l'échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés et populations (importantes à l'échelle nationale) sauvages jugées en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles, poissons, mollusques, lépidoptères, plantes vasculaires, lichens et mousses.

Composition du COSEPAC
Le COSEPAC est formé de représentants des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique) et de trois organismes non gouvernementaux, ainsi que des coprésidents des groupes de spécialistes des espèces. Le Comité se réunit pour examiner les rapports sur la situation des espèces candidates.

Définitions 2010

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Espèce disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Espèce menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Espèce non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
****Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d'Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur L'iris lacustre Iris lacustris au Canada - 2010.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Iris lacustris Nutt.

Nom commun français : Iris lacustre

Nom commun anglais : Dwarf Lake Iris

Famille : Iridacées

Grand groupe végétal : Monocotylédones

Synonymes : Iris cristata Ait. subsp. lacustris (Nutt.) Iltis
Iris cristata Ait. var. lacustris (Nutt.) Dykes

L’Iris lacustris était auparavant considéré comme une sous-espèce ou une variété de l’Iris cristata (Dykes, 1913; Mason et Iltis, 1965), mais il est maintenant reconnu comme espèce distincte en raison de sa morphologie, de son habitat, de sa répartition ainsi que du nombre et de la configuration de ses chromosomes (Foster, 1937; Scoggan, 1978; Henderson, 2003). Dans la Flora of North America (Henderson, 2003), on distingue l’Iris lacustris de l’Iris cristata par sa plus petite taille, son tube floral en forme d’entonnoir et ses spathes (bractées foliacées entourant l’ovaire) moins carénées.
 
On retrouve l’Iris cristata dans les forêts riches du sud–est des États–Unis (Cronquist, 1991). Son aire de répartition est totalement distincte de celle de l’Iris lacustris. Les deux espèces ne sont donc jamais observées ensemble. Toutefois, des analyses génétiques ont montré qu’à une certaine époque, ces deux iris formaient une même espèce. Une étude sur la diversité isoenzymatique (Hannan et Orick, 2000) a révélé que l’Iris lacustris a probablement une origine plutôt récente et serait issu d’une portion limitée du patrimoine génétique de l’Iris cristata (voir la section Structure spatiale et variabilité de la population, ci–dessous).

Description morphologique

L’iris lacustre est une plante vivace de petite taille (mesurant au plus 20 cm de hauteur) possédant des feuilles plates et rubanées (de 0,5 à 1,0 cm de largeur et de 6 à 18 cm de longueur) disposées sur un seul plan et se déployant un peu comme un éventail (figure 1). La plante se propage grâce à des rhizomes (tiges souterraines) et forme fréquemment une colonie de ramets (pousses individuelles) qui peut occuper une grande superficie, allant de quelques mètres carrés à quelques kilomètres carrés (figure 2). La fleur est sessile et enveloppée par les feuilles à sa base, alors que chez l’iris versicolore (Iris versicolor), espèce commune, la fleur est montée sur un pédoncule. Chaque fleur a un diamètre de 3 à 5 cm et comporte trois sépales pétaloïdes dotés de crêtes orangées et barbues, trois pétales bien développés et trois petits styles pétaloïdes surplombant les sépales (figure 1). Les fleurs peuvent atteindre une hauteur de 10 cm, et leur couleur varie généralement du bleu au violet, sauf chez la forme albiflora, à fleurs blanches (Cruise et Catling, 1972). Le fruit est une capsule (fruit sec).

Figure 1. Iris lacustris en fleur. Photo prise par Judith Jones.

Photo de l’iris lacustre en fleur.

Figure 2. Grande colonie de ramets d’Iris lacustristapissant le sol. Photo prise par Jarmo Jalava.

Photo d’une grande colonie de ramets d’iris lacustres tapissant le sol.

Lorsqu’il n’est pas en fleur, l’iris lacustre peut être mépris pour la tofieldie glutineuse (Triantha glutinosa), qui pousse dans une grande partie de son habitat. Tout comme l’iris lacustre, la tofieldie glutineuse possède des feuilles plates et rubanées et peut former de grandes colonies. Cependant, les feuilles de la tofieldie glutineuse sont généralement plus étroites, plus charnues et d’un vert plus foncé que celles de l’iris lacustre. Ces caractères varient toutefois d’une plante à l’autre et ne sont pas des indicateurs parfaits. Ainsi, pour clairement distinguer les espèces, il est préférable de réaliser les relevés au début juin, alors que l’iris lacustre est en fleur, ou de la mi–juillet à la mi–août, quand les tiges verticales collantes ainsi que les fleurs blanches ou les fruits rougeâtres de la tofieldie glutineuse sont observables.

Structure spatiale et variabilité de la population

On estime depuis longtemps que l’Iris cristata est le plus proche parent de l’Iris lacustris, puisqu’il s’agit du seul autre iris de l’est de l’Amérique du Nord dont les pétales portent des crêtes. Les deux espèces sont polyploïdes (Pringle, 1976), mais le nombre chromosomique de l’Iris cristata est 2n = 24, 32, tandis que celui de l’Iris lacustris est 2n = 32, 42 (Henderson, 2003). Hannan et Orick (2000) ont découvert des preuves génétiques de l’origine géologiquement récente de l’Iris lacustris, qui serait issu d’une portion isolée et appauvrie du patrimoine génétique de l’Iris cristata. Aucun des locus de l’Iris lacustris ne présentait une variation isoenzymatique détectable, et presque toutes les isoenzymes de l’Iris lacustris avaient une mobilité électrophorétique identique à celle des isoenzymes correspondantes de l’Iris cristata.

Les données génétiques donnent à croire que l’Iris lacustris aurait une origine évolutive récente. Les populations se trouvant actuellement sur le littoral des lacs ne peuvent être apparues avant le retrait des glaces, survenu il y a 11 000 ans (Karrow, 1987). En effet, elles sont probablement apparues beaucoup plus tard, puisque les sites actuels étaient inondés au cours de la période du Nipissing, il y a 9 000 à 6 000 ans (Morton et Venn, 2000). Dans son ensemble, l’espèce est génétiquement appauvrie, peut-être en raison des effets fondateurs d’une série d’épisodes de disparition et de recolonisation. De plus, la forte tendance de l’Iris lacustris à se reproduire par voie végétative, c’est–à–dire à produire de nouveaux individus à partir des rhizomes plutôt que par pollinisation croisée, fait en sorte que l’espèce forme de grandes colonies composées de nombreux individus génétiquement identiques. Ce phénomène explique la perpétuation de la faible diversité génétique de l’espèce.

Unités désignables

On reconnaît une seule unité désignable pour l’Iris lacustris, en raison de son aire de répartition restreinte, qui se trouve entièrement dans l’aire écologique nationale du COSEPAC des plaines des Grands Lacs, de l’uniformité de son habitat dans toute cette aire de répartition et de la faible diversité génétique de l’espèce.

Importance

L’iris lacustre est endémique à la région des Grands Lacs. Toutes les populations de l’espèce se trouvent en Ontario, au Michigan ou au Wisconsin. La plante est voyante et attire le regard lorsqu’elle est en fleur; elle a de plus été choisie comme fleur sauvage emblématique du Michigan en 1998 (Michigan Natural History Magazine, 2002). L’espèce n’est employée d’aucune façon à des fins culturelles particulières, et les Autochtones de la région n’en font aucune utilisation médicinale ou culturelle connue (King, comm. pers.., 1997; Chegahno, comm. pers.., 2009; Flamand, comm. pers.., 2009). Cependant, l’Iris cristata, espèce étroitement apparentée, était utilisé contre les troubles digestifs (Hamel et Chiltosky, 1975).

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’iris lacustre est endémique au bassin des Grands Lacs et est présent uniquement sur les littoraux nord du lac Michigan et du lac Huron (figure 3). Aux États–Unis, il y a actuellement 80 sites connus au Michigan (MNFI, 2007) et 15 au Wisconsin (U.S. Fish and Wildlife Service, 1988). Autrefois, l’espèce comptait des populations situées plus au sud, jusqu’à Milwaukee, au Wisconsin, et jusqu’à Windsor, en Ontario, mais ces populations étaient déjà jugées historiques avant les années 1960 (Guire et Voss, 1963).

Figure 3. Aire de répartition mondiale de l’Iris lacustris. La largeur de la bande est légèrement exagérée, les populations ne se trouvant généralement qu’à quelques kilomètres de la rive, sauf certaines exceptions. Les cercles représentent les populations historiques. Veuillez noter que la répartition de l’espèce n’est pas continue comme l’indique cette carte.

Carte de l’aire de répartition mondiale de l’iris lacustre.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’iris lacustre n’est présent qu’en Ontario (figure 4). À quelques exceptions près, l’espèce est presque toujours observée le long ou tout au plus à quelques kilomètres de la rive du lac Huron. Son aire de répartition actuelle forme une bande de 160 km longeant le littoral du lac Huron, à partir de la région d’Inverhuron, dans le sud du comté de Bruce, jusqu’à Tobermory, ainsi qu’une bande d’environ 30 km longeant la rive sud de l’île Manitoulin, depuis le chenal Owen jusqu’aux environs de la baie Carter. On trouve également une population isolée 70 km plus à l’ouest, à la baie Bélanger, à l’extrémité ouest de l’île Manitoulin. Cette population est située plus près des populations de l’île Drummond, au Michigan, que des autres populations canadiennes. Le Canada compte environ 40 populations d’iris lacustre, dont la taille varie, allant de colonies de quelques ramets à des colonies occupant plusieurs kilomètres carrés (tableau 1).

Figure 4. Aire de répartition canadienne de l’Iris lacustris. Les cercles représentent les populations historiques. La largeur de la bande est légèrement exagérée, les populations ne se trouvant généralement qu’à quelques kilomètres de la rive, sauf certaines exceptions. Veuillez noter que la répartition de l’espèce n’est pas continue comme l’indique cette carte.

Carte de l’aire de répartition canadienne de l’iris lacustre.
Tableau 1. Taille et dernières dates d’observation des populations d’Iris lacustris existantes, potentielles ou dont la situation est inconnu.

Les populations indiquées en italique n’ont pas été observées depuis plus de 20 ans et pourraient être disparues. Elles figurent à la fin de la liste, avec indication des sites où elles pourraient se trouver, au cas où des recherches supplémentaires seraient nécessaires. Légende : JVJ--Jarmo Jalava; J2--Judith Jones; KM--Kristina Makkay; JKM--J.K. Morton; M&V--Morton et Venn; MJO--Michael Oldham. Le fait qu’un numéro d’occurrence d’élément ( OE) du CIPN soit rayé signifie que le site appartient à une autre OE déjà existante ou devrait être considéré comme une OE distincte et porter un nouveau numéro.
Site No
d’identi- fication
du
COSEPAC
No
d’OE
du
CIPN
Régime foncier Taille de la population selon le rapport du COSEPAC (Makkay, 2004) Effectif ou superficie mis à jour (source : travaux de terrain de J2 ou de JVJ, sauf mention contraire) Dernières observations Commentaires IZO

2 x 2 (km²)
ÎLE MANITOULIN
1 042
034
7834
3160
Parcs Ontario et littoral appartenant au MRNO Site non visité Colonies occupant en tout 10 ha MJO, 2004;
J2, 2000
034 / 3160 mention erronée 4
2   ?? Parcs Ontario et littoral appartenant au MRNO Site non visité Colonies occupant en tout 2 ha J2, 2000   8
3 031 3157 Terrain privé et terrain municipal Population non trouvée ~ 10 000 ramets J2, 2006   4
4 NOUVEAU NOUVEAU Terrain municipal Population non signalée 2 colonies; < 1 000 ramets J2, 2008   4
5 NOUVEAU 064 correc- tement appliqué Terrain municipal et terrain privé Population non signalée Population éparse sur ~ 5,5 km de littoral; > 1 million de ramets J2, 2006   12
6 032 3158 Terrain privé et terrain municipal Principale colonie = 40 m², ~ 730 pousses, 115 fleurs. Colonie de 7,5 m², ~ 200 pousses, 50 fleurs. Colonie de 1 m², 100 pousses, 35 fleurs. Population éparse sur ~ 5 km de littoral;
1 million de ramets
J2, 2006   12
7 033 3159 Terrain privé Population non trouvée; cotée H > 10 000 ramets J2, 2007   4
8 NOUVEAU NOUVEAU Première nation (PN) Population non signalée ~ 75 000 ramets (Jones, 2007, 2008a) J2 et personnel de la PN, 2007   20
9 NOUVEAU NOUVEAU Première nation Population non signalée > 7,5 km²; 1 million de ramets J2 et personnel de la PN, 2007   44
10 030 3156 Première nation Site non visité > 10 000 ramets J2 et personnel de la PN, 2007   4
11 NOUVEAU NOUVEAU Première nation Population non signalée > 30 000 ramets J2 et personnel de la PN, 2007   4
PÉNINSULE DE BRUCE
12   91764 Terrain privé 2 petites colonies : 1 colonie de 6 m² (~ 1 000 ramets, 200 fleurs) et 1 colonie de 1 m²   KM, 2003
JKM, 1973
  8
13 023 3150 Terrain privé et réserve naturelle appartenant à une organisation non gouvernementale (ONG) Population non trouvée 40 000 à 80 000 ramets JVJ, 2004   8
14 022 3149 Terrain privé Colonie de 30 individus + colonie de 4 m² (~ 1 000 pousses, 1 fleur) ~ 11 000 ramets (2 148 ramets recensés lors d’un relevé partiel en 2007) (Jalava, 2007) JVJ, 2007   12
15 017 3148 Parc national de la Péninsule-Bruce ~ 275 600 ramets répartis entre 24 colonies occupant en tout ~ 464 m²   KM, 2003   16
      Parc national de la Péninsule-Bruce Population non signalée 265 000 à 280 000 ramets répartis entre 4 très grandes colonies au sud de la route + environ 3 600 ramets répartis entre 3 colonies JVJ, 2007    
16     Parc national de la Péninsule Bruce Population non signalée Aucune donnée sur la population dans le rapport de 1991; population non trouvée en 2007 (Jalava, 2007) JVJ, 2007   4
17     Parc national de la Péninsule Bruce Population non signalée ~ 21 200 ramets (Jalava, 2008a) JVJ, 2006   4
18     Première nation Population non signalée Johnson, 1991 1991   8
19 038 5931 Parc national de la Péninsule-Bruce et terrain de Conservation de la nature Canada 3 colonies occupant en tout 53 m² (~ 8 600 pousses) 50 000 à 100 000 ramets à la baie Corisande (ZINS); 95 361 ramets répartis entre 6 colonies sur le sentier menant au domaine Rover et ~ 100 ramets dans le domaine Rover JVJ, 2005   36
  53 64287 Réserve naturelle provinciale 6 500 ramets occupant 50 m² + > 500 ramets   JVJ, 2006    
20 016 91788 91763
84794
3147
Terrain appartenant au MRNO, réserve naturelle appartenant à une ONG et terrain privé – forêt Krug 5 colonies occupant ~ 630 m² dans une aire d’environ 2 ha (~ 97 200 pousses) + 3 petites colonies occupant 4,5 m² (~ 1 800 pousses) ~ 45 280 000 ramets occupant environ 14,5 km² (Jalava, 2007) + 430 ramets JVJ, 2007 Vaste superficie; englobe 4 populations auparavant considérées distinctes. 20
21 015   Terres de la Couronne et terrain privé ~ 26 000 ramets occupant 240 m² 836 ramets répartis entre deux colonies distinctes recensées au cours d’un relevé partiel (Jalava, 2007) JVJ, 2007   16
22   3162 Terrain privé Population non signalée (OE no 36) ~ 12 000 + ramets (Johnson, 2004) JVJ, 2006   4
23     Terrain privé Population non signalée « Plusieurs colonies de plusieurs centaines d’individus » Ecoplans, 1999   4
24 041 5934 Réserve naturelle appartenant à une ONG Site non visité; coté H > 1 500 ramets (Jalava, 2008a) JVJ, 2006   4
25 013 3144 Terrain privé Colonie occupant 1,5 m²
(~ 1 000 ramets);
~ 2 200 ramets signalés par Schaefer en 1996
> 3 000 KM, 2003 La localité signalée par Makkay est dans un autre alvar que celle signalée par Schaefer. 4
26 NOUVEAU NOUVEAU Terrain privé Population non signalée > 5 000 ramets J2, 2006   4
27   3142 Probablement terrain privé Population non signalée Colonie occupant 1 m²;
D. Sutherland et
C. Jones
Sutherland, 2004 À plus de 1 km de l’OE 3142 4
28 010 3142 Terrain privé et forêt visée par une entente conclue par l’Office de protection de la nature de la vallée de la Sauble Colonie occupant 1 m² ~ 25 000 ramets répartis entre plusieurs colonies (Jalava, 2008c) JVJ, 2006   4
29 037 3163 Réserve naturelle appartenant à une ONG Population non trouvée < 100 ramets en 2004 (CIPN, 2008) Maher, 2004   4
30 011 64288 Terrain privé ~ 400 pousses   KM, 2003   4
31 59 64288 Terrain privé ~ 4 000 pousses occupant en tout 27 m²   KM, 2003 À plus de 1 km de l’OE 64288 8
32 « Nouveau site » 3140 Terrain privé 300 000 pousses 1992 : « abondant »; ~ 2 250 pousses en 2008 JVJ, 2008   4
    64288 Terrain privé Population non signalée Effectif important Atkinson,
1992 (dans CIPN, 2008)
« En bordure de la tourbière, à l’extrémité est du lot 39 »  
33 040 5933 Première nation Site non visité Aucun renseignement Schaefer, 1996   4
34   18251 Première nation Population non signalée Aucun renseignement Johnson, 1991   4
35   64288 Première nation Population non signalée De 6 000 à 7 500 pousses Johnson, 2004 À plus de 1 km de l’OE 64288 4
36 007 92779 Terrain privé Population non trouvée; peut-être existante ~ 5 300 pousses réparties entre 10 colonies dans la Walkers Woods Nature Preserve et 10 000 à 20 000 pousses sur le terrain privé adjacent JVJ, 2008   4
37 006 3138 Première nation Colonie occupant 0,5 m²   KM, 2003   4
COMTÉ DE BRUCE
38 005 3137 Terrain privé Colonie de 1 m² Population non trouvée en 2008 en 1 heure de recherche (Jalava, 2008c) KM, 2003   4
39 63,
65
027
3135
5930
3136
Parcs Ontario Espèce abondante dans le parc
Population principale : 215 400 ramets occupant en tout 20 ha
Extrémité nord-est du parc : 118 m², ~ 46 000 ramets
Terrain de camping :
26 m², ~ 9 000 pousses + colonie de 1 m²
La superficie évaluée par Toth (comm. pers., 2008) montre la présence semi-continue de l’espèce sur ~ 10 km.
Propriété supplémentaire :
2 200 à 4 200 ramets (Jalava, 2005)
Toth, 2008

Jalava, 2005

Johnson, 2004

Makkay, 2003
  20
40 002 3134 Terrain privé et terrain appartenant à l’Office de protection de la nature de la vallée de la Saugeen Population non trouvée 220 pousses sur un terrain privé en 2008 JVJ
2008
D’autres petites populations pourraient encore être présentes autour de chalets privés. 4
POPULATIONS POTENTIELLES OU DONT LE STATUT EST INCONNU
  035 3161 Parc marin national Fathom Five Site non visité Population non trouvée au cours des derniers relevés. En 2007, JVJ n’a trouvé aucun milieu favorable à l’emplacement noté sur la carte; quelques sites potentiellement favorables n’ont pas encore fait l’objet de relevés 20 individus signalés par le personnel de la PN de la péninsule de Bruce au début des années 1980. L’espèce est mentionnée dans un rapport du parc (Brownell, 1984)  
    3134 Terrain privé Population non signalée Population non trouvée par JVJ en 2008; habitat fortement altéré Présence signalée en 1990 lors d’une évaluation des terres humides. Certains milieux potentiels n’ont pas encore fait l’objet d’un relevé.  
  029 3155 Parc marin national Fathom Five Site non visité; échantillon recueilli en 1982 par Morton (2008) « petite colonie » Population non trouvée par Jalava (2007) ou Schaefer (1996) M&V, 1982    
    84791 Terrain privé Population non signalée Aucune donnée sur la population dans le rapport de 1987; population non trouvée au cours du relevé de 2007, peu de milieux favorables (Jalava, 2007) M&V, 1987    
  039 5932 Parc provincial Population non trouvée Population non trouvée MacDonald, 1982    

Le nombre de localités d’iris lacustres est difficile à déterminer. Cependant, compte tenu des 40 populations existantes et du fait que certaines d’entre elles mesurent plus de quelques kilomètres carrés, le nombre des localités est certainement supérieur à 10 (seuil fixé pour le critère B du COSEPAC). Les grandes populations d’iris lacustres ne peuvent chacune constituer une seule localité, puisqu’il est hautement improbable qu’un seul phénomène menaçant puisse affecter toute la population, comme l’exige la définition de « localité » de l’UICN. Le nombre de localités que compte une seule grande population dépend du type de menace possible envisagé, car le nombre de localités obtenu peut varier selon les menaces. De plus, les 40 populations existantes se trouvent à au moins un kilomètre les unes des autres. Enfin, les menaces les plus importantes, comme l’élimination des incendies et le développement foncier du littoral, visent la totalité ou une grande partie des populations, mais ces phénomènes agissent trop lentement pour permettre d’appliquer la définition de « localité ». L’effectif de l’iris lacustre est actuellement estimé à plus de 50 millions de ramets, et l’espèce est beaucoup plus répandue qu’on ne l’avait signalé précédemment. La population totale n’est pas très fragmentée.

En se fondant sur le nombre de populations connues dans le monde, on peut estimer que la population d’iris lacustre du Canada représente jusqu’à 30 % de la répartition mondiale de l’espèce (40 au Canada sur 135 dans le monde). Cependant, ce calcul ne tient pas compte de la taille de chacune des populations.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Au Canada, l’espèce possède une zone d’occurrence de 8 232 km², mais les eaux du lac Huron, entre la péninsule de Bruce et l’île Manitoulin, occupent la plus grande partie du polygone. L’indice de la zone d’occupation (IZO) est de 348 km² selon un quadrillage de 2 x 2 km. On a obtenu l’IZO en comptant les carrés de 2 x 2 km où l’espèce est présente, sur le quadrillage UTM d’une carte topographique au 1/50 000 (tableau 1).

Populations historiques ou disparues

L’iris lacustre a été signalé en 1874 par Macoun aux îles Fishing, dans le comté de Bruce, mais n’y a pas été revu depuis (tableau 2). Un spécimen (herbier CAN) a été récolté par Macoun en 1901 à Sandwich, en Ontario, aujourd’hui la ville de Windsor, mais l’espèce, dont l’habitat a probablement été détruit par l’urbanisation, n’a pas été signalée ultérieurement. Une population qui se trouvait dans l’est de South Baymouth n’a pas été observée depuis les années 1950. Parmi les autres mentions historiques, on compte une mention faite en 1954 dans la péninsule de Bruce, sur les bords de la baie Stokes, ainsi qu’un spécimen recueilli en 1989 dans le parc provincial Inverhuron. Ni l’une ni l’autre de ces populations n’ont été retrouvées par Makkay (2003) ou par Jalava (2008a). L’espèce n’a jamais été jugée répandue, car elle n’a fait l’objet d’aucune autre mention historique au sud du comté de Bruce (Guire et Voss, 1963; COSEPAC, 2004).

Tableau 2. Populations d’iris lacustre historiques ou présumées disparues (cotées SH ou SX).
No d’identification du COSEPAC No d’OE du CIPN Localité Régime foncier Taille de la population selon le rapport du COSEPAC (Makkay, 2004) Relevés récents Dernière observation Commentaires
    Wikwemikong no 5 Première nation Population non signalée Population non trouvée en 2006 ou 2007 Jones, 1997 Habitat altéré
001 3133 Parc provincial Inverhuron Parcs Ontario Population non trouvée Population non trouvée par JVJ au cours de recherches intensives en 2008 1989 Population présumée disparue
047 3159 South Baymouth (côté est de la ville) Terrain privé et terrain municipal Population non trouvée Population non trouvée en 2006 1959 Habitat disparu
014 3145 Baie Stokes Terrain privé Population non trouvée   1954  
024 3151 Au sud de Tobermory Inconnu Population non trouvée Population non trouvée en 2003 1931 Les données sur l’emplacement sont très vagues; il pourrait s’agir d’une population existante connue sous un autre nom
  3154 Sandwich (Windsor)     Sandwich fait maintenant partie de la ville de Windsor; habitat disparu 1901  
026 3153 Îles Fishing Terrain en majeure partie privé   Population non trouvée par JVJ au cours d’un inventaire dans la ZINS (Jalava, 2006c) ou au cours d’études précédentes à ces îles 1874  

Populations potentielles et populations dont la situation est inconnue

Des spécimens d’iris lacustre ont été récoltés à l’île Bears Rump en 1982 (Brownell, 1984; Morton, comm. pers.., 2009) et à l’île Doctor en 1987 (CIPN, 2008). L’espèce a également été signalée à l’île Cove (Morton et Venn, 1987). Ces îles se trouvent au large de la pointe nord de la péninsule de Bruce. Les populations pourraient être disparues, puisqu’elles n’ont pas été observées depuis plus de 20 ans malgré les relevés récents (Schaefer, 1996; Jalava, 2008a). Une population située près de la pointe Scott (comté de Bruce) relevée lors d’une évaluation des terres humides est présumée disparue en raison de l’altération de l’habitat. Cependant, ce secteur pourrait héberger quelques populations et est considéré comme un site favorable à l’espèce qui n’a pas encore fait l’objet de relevés (Jalava, 2008a). Les populations potentielles ou dont la situation est inconnue sont présentées au tableau 1.

Mentions erronées

Trois mentions de l’iris lacustre provenant de l’île Manitoulin et consignées dans la base de données du Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN; ministère des Richesses naturelles de l’Ontario) sont présumées erronées. Premièrement, bien que l’espèce ait été signalée à l’île Fitzwilliam par Noble (1995), elle n’a jamais été retrouvée par J.K. Morton et J. Venn (Morton et Venn, 2000; Venn, comm. pers.., 2009). Lors de récents relevés, Jones (2008a) y a noté la présence de grandes colonies de tofieldie glutineuse qui occupaient presque tout le milieu favorable à l’iris lacustre, mais elle n’a observé aucun iris lacustre. Deuxièmement, il existe une mention de l’espèce à l’île Maiden, située au sud de l’île Manitoulin, près de la baie de Michael. En fait, selon les données de Morton et Venn (Venn, comm. pers., 2006), le site se trouve « à l’est de l’île Maiden », ce qui réfère à un site situé sur la rive de l’île Manitoulin. Des relevés (Jones, 2008a) ont confirmé l’absence d’iris lacustre et de milieu favorable à l’espèce à l’île Maiden. Troisièmement, une mention de l’espèce a été faite à la pointe Girouard, à l’extrémité sud de la baie Bélanger. Ce site est mentionné dans le rapport du COSEPAC (2004), mais n’a fait l’objet d’aucun relevé. Les renseignements fournis par Winterhalder sur la position du spécimen qu’il a récolté en 1969 sont « 1 km au nord de la pointe Girouard », ce qui réfère à la population principale de la baie Bélanger (Venn, comm. pers.., 2006). De plus, lors de son relevé à la pointe Girouard, Jones (2006) n’a observé aucun iris et a noté que l’ensemble du milieu favorable était envahi par une dense végétation.

On présume également que deux des mentions de l’espèce provenant de la péninsule de Bruce sont erronées. Argus et al. (1982-1987) ont commis une erreur en faisant référence à un spécimen récolté par Krotkov en 1933 près de la « baie Big ». En effet, les auteurs affirment que le spécimen provient de la partie de la péninsule de Bruce qui se trouve du côté de la baie Georgienne plutôt que de la partie qui se trouve du côté du lac Huron, comme l’avait indiqué Krotkov sur une carte (1940). On fait référence à cette mention erronée dans le rapport du COSEPAC (2004). Il semble que le spécimen provient plutôt de la baie Dorcas (CIPN, 2008). Une mention de la présence de l’espèce à l’île Cove, remontant au début des années 1980, pourrait également être erronée. Le site en question, indiqué sur une carte, a été visité (Jalava, 2007), mais il s’agissait d’une ancienne plage de moellons ne constituant pas un milieu favorable à l’iris lacustre. Il reste possible que l’iris lacustre soit présent ailleurs dans cette grande île, puisqu’on y trouve des milieux susceptibles d’abriter l’espèce. Les mentions erronées ou non confirmées figurent au tableau 3.

Tableau 3. Mentions erronées de l’iris lacustre.
Source de la dernière observation ou mention No du COSEPAC No d’OE Région Emplacement précis Commentaires
Spécimen récolté en 1969 par K. Winterhalder   3160 Manitoulin Au nord de la pointe Girouard Erreur dans la base de données du CIPN; la localité se trouve à 1 km au nord de la pointe Girouard. C’est donc la population de l’est de la baie Bélanger.
Spécimen récolté en 1973 par J.K. Morton et J. Venn 064 84805 Manitoulin « Maiden Island » (selon la base de données du CIPN) Erreur dans la base de données du CIPN; l’emplacement où le spécimen a été récolté par M&V se trouve « à l’est de l’île Maiden » et NON à l’île Maiden; lors d’un relevé réalisé en 2008 à l’île Maiden, aucun iris lacustre n’a été trouvé et aucun milieu convenant à l’espèce n’a été observé. La mention réfère plutôt à la population de la baie de Michael.
Population mentionnée dans le document Site district 5E2 GAP analysis (Noble, 1995) 067 84804 Manitoulin Île Fitzwilliam Lors d’un relevé réalisé en 2008, aucun iris n’a été trouvé, et on a observé une population de tofieldie glutineuse occupant tout le milieu favorable à l’iris lacustre.
Spécimen récolté en 1933 par Krotkov       « Big Bay » Réfère probablement à une population de la baie Dorcas, qui ne se trouve pas sur la baie Georgienne.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L’iris lacustre pousse dans des sols sableux et graveleux humides ainsi que dans les crevasses humides de sols calcaires (Voss, 1972). Au Canada, l’espèce se rencontre dans des alvars, sur des rivages à substratum de dolomie, dans d’anciennes crêtes de plages de sable ou de gravier ainsi que dans des éclaircies de forêts de conifères et le long de lisières de forêts, en sol calcaire. On retrouve parfois l’espèce dans des milieux humides, notamment en bordure de tourbières minérotrophes à plantes graminoïdes. Aux États-Unis, l’espèce pousse également sur des plages de sable (Penskar et al., 2001). L’iris lacustre colonise parfois les milieux perturbés (Trick et Fewless, 1984).

L’espèce se trouve généralement à l’arrière du littoral, en bordure de la forêt, et la majorité des localités se trouvent à moins de 500 m de la rive. Cependant, les plus grandes populations sont situées à l’intérieur des terres, jusqu’à plusieurs kilomètres du lac Huron, dans des forêts de conifères comportant de nombreuses ouvertures du couvert ou dans des zones qui se trouvaient sur le littoral à l’époque postglaciaire (anciennes crêtes de plages). Une des populations de la péninsule de Bruce se trouve à plus de 10 km de la rive du lac Huron (Jalava, 2008a).

Les forêts qui entourent ou bordent l’habitat de l’iris lacustre sont généralement dominées par le thuya occidental (Thuja occidentalis) ou le sapin baumier (Abies balsamea). L’iris lacustre peut également être observé sous le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), le pin rouge (Pinus resinosa), le pin gris (P. banksiana), le pin blanc (P. strobus) et l’épinette blanche (Picea glauca). On retrouve souvent l’iris lacustre aux côtés du raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi), du carex de Richardson (Carex richardsonii), du carex ivoirin (C. eburnea) et du polygale paucifolié (Polygala paucifolia). Comme l’iris lacustre est abondant dans les forêts claires de pin gris et de pin rouge (deux espèces grandement dépendantes du feu) et dans les régions de l’île Manitoulin qu’on sait avoir brûlé (Jones, 2007; Jones, données inédites, 2008; Flamand, données inédites, 2007), on peut penser que le feu a joué un certain rôle dans la formation de son habitat.

L’iris lacustre peut tolérer une vaste gamme de microclimats, de types de sol et de pH, mais sa croissance et sa reproduction sont optimales dans les sols peu profonds et bien drainés qui se trouvent à la mi–ombre. Au Michigan, on a observé la plus forte production de fleurs et de fruits dans les milieux où l’intensité lumineuse est intermédiaire, où le sol est jeune et où la nappe phréatique se trouve à plus de 25 cm de la surface (Van Kley et Wujek, 1993). Selon Engelken (2003), les populations qui connaissent le plus grand succès de reproduction sont situées dans des sites où la couverture forestière est relativement clairsemée.

On ne comprend pas exactement pourquoi l’iris lacustre possède une aire de répartition aussi limitée et ne pousse pas dans les autres milieux qui lui semblent favorables aux environs du lac Huron et de la baie Georgienne. Parmi les facteurs possibles, on compte la faible capacité de dispersion de l’espèce et la lenteur de la colonisation des milieux favorables après la glaciation (Jalava, 2008b).

La répartition actuelle de l’habitat de l’iris lacustre a probablement été déterminée par l’évolution de la région à l’époque postglaciaire et par les conditions climatiques passées. La présence de dépôts de charbon montre qu’au cours de l’hypsithermal (il y a environ 6 500 ans), des feux importants ont balayé la région (Morton et Venn, 2000). On peut donc supposer qu’il y avait beaucoup plus de terrains dégagés dans la région à cette époque. L’aire de répartition actuelle de l’iris lacustre pourrait correspondre à ce qu’il reste de son ancien habitat, après 6 500 ans de succession naturelle et de croissance forestière (périodiquement interrompues par des feux naturels et anthropiques). Ainsi, il se pourrait que l’iris lacustre puisse pousser ailleurs que dans les milieux littoraux, mais que ceux-ci soient les seuls milieux favorables encore disponibles.

Tendances en matière d’habitat

L’absence de feu ou d’autre facteur écologique au rôle équivalent finit par provoquer une densification de la végétation et une fermeture du couvert forestier, ce qui crée des conditions non propices pour l’iris lacustre. Ce processus s’échelonne sur une cinquantaine à plusieurs centaines d’années, si on se fie au temps comparable que met ce changement à se produire dans les alvars (Jones et Reschke, 2005). Dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne, l’espèce pousse actuellement dans des milieux correspondant à des stades intermédiaires de la succession, où le couvert va de très clairsemé à presque fermé (un couvert entièrement fermé ne conviendrait pas). Pour des précisions, voir les sections Taille et tendances des populations ainsi que Menaces et facteurs limitatifs. On ne possède aucune donnée sur la superficie historique de l’habitat, ni sur les tendances concernant la perte d’habitat due à la succession naturelle.

Le développement foncier et le lotissement du littoral modifient également l’habitat de l’iris lacustre. Le développement a altéré ou détruit l’habitat de l’espèce dans certaines localités, alors qu’il l’a amélioré dans d’autres en réduisant le couvert forestier et en créant de nouveaux espaces dégagés. Pour une analyse approfondie de la question, voir la section Menaces et facteurs limitatifs.

Biologie

Cycle vital et reproduction

L’Iris lacustris fleurit de la mi-mai au début juin. Les fleurs sont parfaites (elles possèdent à la fois des étamines et un pistil) et restent généralement ouvertes pendant environ trois jours. On estime qu’il faut compter au minimum sept ans (de la germination à la première floraison) avant que les individus n’atteignent leur maturité sexuelle (Planisek, 1983). L’âge moyen des individus et des colonies ainsi que la durée d’une génération sont inconnus. L’âge moyen est difficile à déterminer, même à partir des nœuds des rhizomes, puisque les rhizomes fourchent fréquemment et s’entrecroisent dans le sol. On ne possède aucune donnée sur l’âge des individus ou des colonies, mais on peut déduire, en se fondant sur la taille de certaines colonies (de l’ordre de plusieurs mètres carrés, voire plusieurs kilomètres carrés), que certains individus vivent probablement des décennies.

Certains facteurs environnementaux influent sur la reproduction de l’Iris lacustris. Lorsque la luminosité est faible ou que l’humidité est élevée, la densité de fleurs, de fruits et de pousses diminue (Van Kley et Wujek, 1993; Engelkin, 2003). En pareil cas, les colonies persistent souvent plusieurs années en se propageant uniquement par voie végétative. Les plantes sont autocompatibles, mais leur production naturelle de fruits et de graines est peu élevée (Hannan et Orick, 2000). L’autopollinisation est plus fréquente que la pollinisation croisée et donne une plus importante production de fruits, mais seulement environ la moitié des ovules produisent des graines (Planisek, 1983). Les graines germent sporadiquement après de longues périodes de dormance (Makholm, 1986).

Une abeille de la famille des Halictidés, l’Augochlorella striata (Larson, 1998), des bourdons (Bombus spp.), un papillon de la famille des Sphingidés, l’Hemaris affinis, et un coléoptère de la famille des Staphylinidés (Engelken, 2003) visitent les fleurs d’Iris lacustris. L’Augochlorella striata a également été observé sur les fleurs d’autres espèces, ce qui laisse croire qu’il n’est sans doute pas spécifique à l’Iris lacustris (Larson, 1998). Les bourdons sont également généralistes (Colla et Dumesh, 2010). La présence et l’efficacité des vecteurs de pollinisation constituent probablement des facteurs limitatifs (Engelken, 2003).

Multiplication artificielle et utilisation commerciale

Au jardin botanique W.J. Beal, au Michigan, on a réussi à multiplier l’iris lacustre, sans toutefois obtenir une meilleure production de graines que dans des conditions naturelles (Chittenden, 1995). L’iris lacustre est également populaire comme plante de rocaille, et ses graines sont offertes par quelques entreprises (COSEPAC, 2004). On ignore l’origine des plants et des graines qu’on trouve sur le marché. Des individus provenant de l’île Manitoulin ont été transplantés dans un jardin privé à Ottawa, en Ontario, où ils ont même produit des fruits. Ils ont survécu un certain nombre d’années avant d’être supplantés par les graminées de la pelouse (Jones, données inédites). On peut donc croire que l’iris lacustre n’a pas besoin du microclimat propre aux zones littorales pour vivre.

Physiologie et adaptabilité

Chaque hiver, les pousses de l’iris lacustre meurent jusqu’à leur point d’insertion sur le rhizome, et la plante entre en dormance. Au printemps, de nouvelles pousses naissent sur les rhizomes. Des nœuds renflés marquent sur le rhizome l’emplacement des pousses des années précédentes.

La sensibilité de l’iris lacustre à la sécheresse pourrait expliquer son apparente intolérance à un fort ensoleillement (COSEPAC, 2004). L’espèce peut pousser dans une vaste gamme de sols, notamment de sable, de gravier ou de lœss sur substratum calcaire, dont le pH va de 5,4 à 7,5 (Van Kley et Wujek, 1993).

L’iris lacustre possède une faible adaptabilité, étant donné sa faible diversité génétique et son aire de répartition limitée. Cependant, dans certains cas, l’espèce peut prospérer grâce aux activités humaines. L’iris lacustre peut profiter des espaces semi–dégagés qu’on retrouve près des chalets, et on observe plusieurs conditions dans lesquelles l’espèce prospère (voir la section Menaces liées aux activités humaines). Une utilisation légère de véhicules tout-terrain (VTT) peut également être bénéfique pour l’iris lacustre, si elle permet de garder les sentiers dégagés lorsque la végétation devient trop dense. L’espèce prospère en bordure et même parfois à l’intérieur des voies d’accès et des sentiers peu passants, particulièrement lorsque le milieu environnant est devenu trop ombragé ou encombré par une végétation dense. L’iris lacustre peut survivre autour des chalets dont le terrain est fauché et râtelé de temps à autre, et il pousse en abondance dans certains fossés régulièrement fauchés, en bordure de routes.

Dispersion

Les graines de l’iris lacustre possèdent un élaïosome (appendice huileux) blanc de forme hélicoïdale, dont les fourmis peuvent se nourrir (Chittenden et Carrinton, 1996). Plusieurs espèces de fourmis et une espèce de centipède ont été observées en train de transporter des graines d’iris lacustre (Planisek, 1983), mais on ignore à quelle distance les graines sont ainsi dispersées. Comme l’iris lacustre pousse en colonies et a la capacité d’occuper de grandes superficies, on peut supposer que la dispersion effectuée par les fourmis ne représente qu’une très courte distance par rapport à la grandeur des colonies, qui peuvent mesurer plusieurs kilomètres carrés. La population totale d’iris lacustre n’est pas jugée très fragmentée, selon la définition du COSEPAC. Cependant, la plupart des populations se trouvent à une grande distance les unes des autres, ce qui est d’autant plus significatif que l’espèce est dispersée par des fourmis.

Relations interspécifiques

Peu de signes de broutage ont été observés lors des travaux de terrain (Jones et Jalava, obs. pers., 1996; Jones et Jalava, obs. pers., 2009). Des larves d’insectes et des tamias rayés ont été vus en train de consommer les capsules (Makholm, 1986).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Presque toute la rive sud de l’île Manitoulin a fait l’objet de relevés dans le cadre de plus de sept projets de cartographie visant des alvars et des espèces en péril (voir par exemple : Reschke et al., 1999; Jones, 2000, 2007, 2008a et 2008b; Jones et Jalava, 2008). Depuis 2004, les rédacteurs du présent rapport ont cherché le site de toutes les mentions connues de l’Iris lacustris (voir le tableau 1 pour obtenir plus de détails sur les dernières observations). En 2007 et 2008, un relevé complet des espèces en péril a été réalisé dans la réserve indienne non cédée de Wikwemikong, et tous les milieux convenant à l’Iris lacustris ont été parcourus (Jones, 2007). De plus, Jones (2000) a établi la carte des populations de la baie Bélanger.

Depuis 2002, environ 31 des quelque 35 populations d’Iris lacustris signalées antérieurement dans la péninsule de Bruce et dans le sud du comté de Bruce ont fait l’objet de relevés (CIPN, 2008; Jalava, 2007, 2008a, 2008b et 2008c; Makkay, 2003). Dans le cas des autres populations, les indications concernant l’emplacement étaient trop vagues, ou on a refusé l’accès au terrain.

Abondance

L’abondance de l’iris lacustre est difficile à quantifier. L’espèce peut être commune ou même abondante aux endroits où elle est présente et y former de grandes et denses colonies. Au cours des relevés récents, on a signalé plusieurs colonies occupant des hectares ou des kilomètres carrés ou formant des bandes longues de nombreux kilomètres (Jalava et Jones, 2008). Comme ces populations peuvent réunir des dizaines de millions de ramets, l’ordre de grandeur du nombre de ramets est probablement plus important que ce nombre lui-même. Pour estimer l’effectif d’une colonie, on peut d’abord établir le nombre de ramets par mètre carré correspondant à chaque classe de densité (élevée, moyenne ou faible), puis évaluer le nombre de mètres carrés de chaque classe de densité que comporte la colonie. Ensuite, il suffit de multiplier le nombre de mètres carrés de chaque classe de densité par le nombre de ramets par mètre carré.

Dans le cas de cette plante à rhizome formant des colonies, ce qui constitue un « individu » dépend de la définition de ce terme. Selon la définition du COSEPAC (2010), « les unités reproductrices au sein d’un clone devraient être comptées comme des individus [matures], sauf lorsqu’elles sont incapables de survivre isolées ». Les ramets peuvent donc être considérés comme des individus matures. Cependant, le nombre d’individus génétiquement distincts est inconnu, et un grand groupe de ramets peut appartenir à un même individu génétique. Ainsi, malgré la floraison, la pollinisation et la production de graines, le potentiel de brassage génétique d’une très grande colonie sera faible si la plupart des ramets sont des clones d’un même individu. Toutefois, on ignore si le faible taux d’allogamie et l’isolement génétique constituent des facteurs limitatifs, puisque l’espèce se reproduit principalement par voie végétative.

On possède aujourd’hui beaucoup d’information nouvelle sur la répartition de l’iris lacustre, et on sait que l’espèce est beaucoup plus répandue et abondante qu’on ne l’avait indiqué précédemment. Dans le rapport du COSEPAC (2004), la population totale d’iris lacustre en Ontario était estimée à environ un million de ramets, mais aucune des populations sur lesquelles est fondée cette estimation n’occupait plus de quelques centaines de mètres carrés (Makkay, 2003). De plus, Makkay n’a pas visité ou ne connaissait pas 25 des 40 populations actuellement jugées existantes. Certaines des populations mentionnées dans le rapport du COSEPAC (2004) sont en fait beaucoup plus grandes qu’on ne l’avait alors indiqué. On estimait par exemple que la population no 20 de la péninsule de Bruce occupait environ 3 ha, alors qu’elle occupe plus de 14 km²; on estimait également que la population située près de South Baymouth, à l’île Manitoulin (site no 32 dans le rapport du COSEPAC de 2004), occupait quelques mètres carrés, alors qu’il s’agit en fait de deux populations, qui s’étendent sur plus de 10 km le long du littoral (sites nos 6 et 7 de l’île Manitoulin).

On estime aujourd’hui que l’espèce est beaucoup plus abondante, car on a découvert de nouvelles populations, on a réalisé des relevés plus approfondis de sites déjà connus, et on a réévalué les données existantes. Au Canada, la population totale s’élève probablement à plus de 50 millions de ramets. Cette nouvelle estimation est au moins 50 fois plus élevée que celle figurant dans le rapport du COSEPAC (2004), mais cette augmentation est attribuable à la découverte de nouvelles populations et à des recherches plus exhaustives, et non à une croissance de l’effectif.

Jones (2008) a estimé que l’iris lacustre occupe actuellement une superficie de 9 à 10 km² dans le district de Manitoulin. Jalava (2008a) a pour sa part estimé que l’espèce occupe actuellement une superficie d’environ 15,5 km² dans le nord de la péninsule de Bruce et une superficie de moins de 0,5 km² dans le sud du comté de Bruce. L’iris lacustre occuperait donc une superficie totale d’environ 25 km² au Canada.

Fluctuations et tendances

Il est difficile de juger des fluctuations et tendances, puisque la majorité des populations ont fait l’objet d’un seul relevé ou seulement de relevés n’ayant donné lieu à aucune évaluation d’abondance.

Bien qu’aucune donnée ne soit disponible sur les tendances des populations d’iris lacustre, on sait que huit des populations ont une superficie inférieure à 10 m² ou comptent moins de 1 000 ramets (tableau 1, sites nos 3, 12, 24, 27, 29, 30, 37 et 38). Dans les secteurs où se trouvent ces populations, le couvert forestier est en train de se refermer à cause de la succession naturelle, ou bien l’habitat a été altéré ou détruit par les activités humaines. La petite taille de ces populations laisse croire qu’elles sont en déclin.

Certaines populations ont perdu une partie de leur effectif et sont donc aujourd’hui plus petites qu’il y a 15 ans. Une portion indéterminée des sites nos 3 et 7 est disparue avec la construction de chalets et de chemins d’accès, mais de petites colonies ont survécu autour de certains chalets (Jalava, 2008a).

Par ailleurs, environ 10 000 à 20 000 ramets sont « apparus » sur un terrain privé (site no 36) quand le propriétaire en a retiré une couche de litière (Jalava, 2008a). Aucun ramet ne semble présent dans les terrains voisins qui sont toujours recouverts de litière.

Immigration de source externe

Puisque certaines populations sont isolées (par exemple celle de la baie Bélanger) ou situées sur des îles, l’iris lacustre est probablement capable de se disperser occasionnellement sur de grandes distances. Le transport de morceaux de rhizome par l’eau (inondations, érosion par la glace, tempêtes, etc.) pourrait vraisemblablement constituer un moyen de dispersion. De plus, les graines sont dispersées à de courtes distances par les fourmis. Cependant, il est peu probable que les populations du Canada puissent être sauvées par celles des États-Unis. En effet, une distance de plusieurs centaines de kilomètres et les eaux du lac Huron séparent la principale population canadienne des populations des comtés d’Alpena et de Presque Isle, au Michigan. Même la population canadienne située le plus à l’ouest, celle de la baie Bélanger, à île Manitoulin, se trouve à plus de 50 km de la population des États-Unis la plus proche, située à l’île Drummond. De plus, ces deux populations sont séparées par des étendues d’eau et par l’île Cockburn, qui ne renferme aucun milieu favorable à l’espèce.

Menaces et facteurs limitatifs

Trois menaces liées aux activités humaines et quatre facteurs limitatifs naturels ou intrinsèques pourraient actuellement faire obstacle à la survie de l’iris lacustre. Certains autres facteurs pourraient également constituer des menaces. Les menaces liées aux activités humaines sont les suivantes :

  1. développement foncier et construction de routes sur le littoral;
  2. circulation de VTT, de machinerie lourde, de piétons ou de bicyclettes;
  3. élimination des incendies.

Les facteurs limitatifs sont les suivants :

  1. besoins spécifiques de l’espèce en matière d’habitat, qui exposent l’espèce à une perte d’habitat due à la succession végétale, aggravée par l’élimination des incendies;
  2. manque d’insectes pollinisateurs;
  3. faible capacité de dispersion;
  4. faible diversité génétique.

Menaces liées aux activités humaines

Le développement résidentiel et la construction de routes le long du littoral du lac Huron ont un impact sur l’iris lacustre et son habitat. Le défrichement et la construction de bâtiments, de voies d’accès et de routes endommagent directement les plantes, arrachent les sols minces et peuvent entièrement détruire l’habitat. L’aménagement de pelouses exige l’élimination de la végétation existante et parfois l’ajout de matériaux de remblai et de terre arable, qui peuvent introduire des mauvaises herbes dans le milieu. Ces menaces ont eu un impact particulièrement grave dans le comté de Bruce et dans les secteurs de la baie Carter et de South Baymouth, à l’île Manitoulin, où le littoral est en train d’être lotissé, aux dépens de l’habitat, pour la construction de chalets et de résidences secondaires.

Cependant, de nombreux propriétaires de chalet conservent leur lot dans un état relativement naturel, et l’abattage de quelques arbres crée dans le couvert des ouvertures qui rendent le milieu plus favorable à l’iris lacustre (Jones et Jalava, obs. pers., 1996-2008; COSEPAC, 2004). Par conséquent, l’aménagement de chalets peut constituer soit une menace, soit un avantage pour l’espèce, selon l’intensité des travaux effectués. D’ailleurs, les observations de Jones et Jalava (obs. pers., 1996-2008) montrent qu’il existe des cas où l’iris lacustre peut prospérer grâce
à des activités humaines.

La circulation de machinerie lourde et de VTT dans l’habitat de l’iris lacustre peut détruire des individus de l’espèce, arracher le sol s’il est mince, créer des ornières et introduire des mauvaises herbes. Comme il est difficile de restreindre l’utilisation des VTT, celle-ci est très préoccupante, même si elle peut profiter localement à l’espèce dans certains cas (voir le paragraphe suivant). L’utilisation de machinerie lourde est une menace modérée pour certaines populations des terres des Premières Nations de l’île Manitoulin. L’utilisation de VTT est une menace pour ces populations ainsi que pour certaines populations hors parc de la péninsule de Bruce.

Cependant, une utilisation légère de VTT peut parfois profiter à l’iris lacustre, si elle permet à des pistes de demeurer dégagées lorsque la végétation environnante devient trop dense (voir la section Physiologie et adaptabilité). Par conséquent, tout comme l’aménagement de chalets, l’utilisation de VTT sur les pistes peut constituer soit une menace, soit un avantage, selon l’intensité de cette activité.

Facteurs limitatifs naturels

La perte d’habitat due à la succession végétale constitue un facteur limitatif pour l’iris lacustre (Jalava, 2008a; Jones et Jalava, obs. pers., 1996-2008), et ce facteur est aggravé par l’élimination des incendies. Le manque de lumière finit par réduire le nombre de fleurs et de fruits produits. Si la succession amène la formation d’un couvert continu, elle réduit le succès reproducteur de l’espèce. Dans de nombreux sites, Jones et Jalava (obs. pers., 1996-2008) ont observé des colonies de ramets poussant sous couvert forestier complet et ne produisant aucune fleur. Dans de nombreux sites, il ne reste que quelques ramets ou quelques petites colonies de ramets, parce que le couvert s’est refermé ou que la végétation est devenue trop dense. La modification de l’habitat par la succession végétale est un phénomène répandu, auquel sont confrontées presque toutes les petites colonies. C’est donc un des principaux facteurs limitant la taille des colonies.

Les forêts ouvertes étaient beaucoup plus communes il y a 100 ou 150 ans, car elles se formaient à la suite d’incendies (Jones et Reschke, 2005). Les plus grandes populations connues d’iris lacustre se trouvent justement dans de tels secteurs ayant brûlé dans le passé. Or, il se peut que les incendies ne se produisent plus jamais à des échelles aussi vastes qu’autrefois. Par conséquent, l’élimination des incendies par les humains constitue maintenant un facteur limitatif pour l’espèce.

La présence et l’efficacité des insectes pollinisateurs pourraient être un facteur limitatif intrinsèque pour l’iris lacustre. En effet, Planisek (1983) a constaté que seulement 3 % des extrémités de pousses produisent des fruits, alors que 13 % fleurissent. Pourtant, l’iris lacustre est autocompatible, et l’autopollinisation se produit réellement (Larson, 1998). Engelken (2003) a étudié le succès reproducteur de l’iris lacustre dans trois types de milieux de la péninsule de Bruce et a constaté que la pollinisation manuelle des fleurs permet d’accroître de 15 à 25 % la production de fruits, par rapport à la pollinisation naturelle par les insectes. Dans les trois types de milieux, moins de 5 % des fleurs laissées à la pollinisation naturelle ont produit des fruits. L’auteur en a conclu que la reproduction sexuée est fortement limitée par la faible dispersion du pollen et par le manque de vecteurs de pollinisation adéquats. Il avance également que l’iris lacustre n’attire pas beaucoup les pollinisateurs potentiels et que le faible taux de fructification pourrait être lié à la nature et au nombre des pollinisateurs présents.

On croit que les bourdons pollinisent l’iris lacustre, et des études récentes (voir par exemple CSPNA, 2006) ont permis de constater des déclins chez les abeilles (et bourdons) indigènes et les autres insectes pollinisateurs. On ne sait pas si ce facteur peut nuire aux populations d’iris lacustre. Comme l’iris lacustre se propage principalement par multiplication végétative, le manque de reproduction sexuée allogame pourrait ne pas être grave pour l’espèce. Le manque d’insectes pollinisateurs est ici présenté à titre de facteur potentiellement limitatif pouvant empêcher l’espèce d’accroître son aire de répartition ou de mieux résister aux dommages que subit son habitat.

La faible capacité de dispersion de l’espèce pourrait également constituer un facteur limitatif intrinsèque, mais elle n’a pas été étudiée à cet égard.

La faible diversité génétique de l’espèce augmente le risque que des populations soient éliminées par une maladie. Elle réduit également la capacité globale de l’espèce à s’adapter aux changements à long terme de l’environnement. Ce facteur limitatif s’applique probablement à l’ensemble de la population canadienne et particulièrement aux plus petites sous-populations.

Autres menaces possibles

Les herbicides et le sel routier ont été évoqués comme menaces pour les populations d’iris lacustre des États-Unis (NatureServe, 2009). Cependant, comme la majorité des populations canadiennes sont éloignées des routes principales, elles ne sont pas sujettes à un tel impact. L’effet de la cueillette demeure faible ou même négligeable pour le moment. Jalava (2008b) a avancé que le manque de sensibilisation du public pouvait constituer une menace, en faisant valoir que les propriétaires fonciers risquaient de détruire les individus stériles de l’espèce ainsi que leur habitat.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Protection et statuts légaux

L’iris lacustre figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale, à titre d’espèce menacée. La LEP assure une protection aux individus de l’espèce se trouvant sur le territoire domanial (parcs nationaux, terres du ministère de la Défense nationale, territoires des Premières Nations, etc.). L’habitat essentiel de l’espèce a été délimité dans le programme de rétablissement (Jalava, 2008b), lequel a été mis dans le registre public établi conformément à la LEP.

L’iris lacustre figure par ailleurs à l’annexe 4 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario, à titre d’espèce de transition devant être inscrite comme espèce menacée. La LEVD assure une protection juridique à l’espèce sur tout le territoire ontarien et y protègera en outre l’habitat réglementé de l’espèce, à compter de 2013, si celle-ci possède toujours le statut d’espèce menacée. L’habitat de l’espèce n’est encore réglementé sur aucun territoire. La Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation de l’Ontario prévoit que ces parcs et ces réserves doivent être gérés de manière à maintenir l’intégrité écologique de l’habitat des espèces indigènes, y compris les espèces en péril.

Aux États-Unis, l’iris lacustre est désigné « espèce menacée » (Threatened) et officiellement inscrit à ce titre depuis 1988 aux termes d’une loi fédérale, l’Endangered Species Act.

Statuts et classifications non prévus par la loi

L’organisme NatureServe a attribué à l’iris lacustre la cote N3 (vulnérable) à l’échelle du Canada. L’espèce a reçu la cote S3 (vulnérable) à l’échelle de l’Ontario (Oldham et Brinker, 2009).

Aux États-Unis, l’espèce a reçu la cote N3 (vulnérable) à l’échelle du pays et la cote S3 (vulnérable) à l’échelle du Michigan et du Wisconsin. L’évaluation la plus récente du statut de l’espèce aux États-Unis a été entreprise en 2007 (USFWS, 2009). À l’échelle mondiale, NatureServe (2009) a attribué à l’espèce la cote G3 (vulnérable).

Protection et propriété de l’habitat

En ce qui a trait à la propriété de l’habitat, les 40 populations canadiennes se répartissent ainsi :

  • 13 se trouvent entièrement sur des terrains privés;
  • 9 se trouvent entièrement dans des parcs nationaux ou provinciaux ou des réserves naturelles privées;
  • 5 se trouvent en partie sur des terrains privés et en partie dans des parcs nationaux ou provinciaux, des terres administrées par un Office de protection de la nature, des réserves naturelles privées, des terres de la Couronne ou des terres fédérales;
  • 9 se trouvent entièrement sur des terres des Premières Nations;
  • 3 se trouvent en partie sur des terrains privés et en partie sur des terres municipales;
  • 1 se trouve entièrement sur des terres municipales.

Environ 37 % de la population canadienne totale jouit d’un régime foncier lui conférant une certaine protection, si on exclut les populations se trouvant en terrain privé à l’intérieur de zones d’intérêt naturel et scientifique (ZINS).

Une partie de la population d’iris lacustre de la réserve de Wikwemikong se trouve dans un secteur désigné « zone sauvage protégée » (protected wilderness) depuis le milieu des années 1980, aux termes d’une résolution du conseil de bande. L’exploitation forestière, le développement résidentiel et la chasse sont interdits dans ce secteur.

Remerciements et experts contactés

L’Agence Parcs Canada a appuyé financièrement les travaux de terrain de grande envergure que Jones et Jalava ont réalisés de 2006 à 2008 à l’égard de l’iris lacustre. Les deux rédacteurs remercient cette agence de son soutien continu. Ils tiennent également à remercier J.K. Morton et Joan Venn, de l’Université de Waterloo, qui leur ont transmis des données sur les localités de l’île Manitoulin, ainsi que Gary Allen, Frank Burrows et Jeff Truscott, de Parcs Canada, qui leur ont fourni des données et un soutien technique. Ils souhaitent enfin remercier l’Équipe de rétablissement des alvars de sa précieuse contribution.

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Judith Jones détient un baccalauréat et une maîtrise ès sciences. Elle travaille à son compte à titre de biologiste-conseil depuis 1995. Ses travaux ont porté sur une vaste gamme de sujets, dont les écosystèmes d’alvar, les inventaires de milieux naturels, la récolte durable de l’if du Canada (Taxus canadensis), les études d’impact environnemental visant divers projets de développement du sud de l’Ontario ainsi que le rétablissement des espèces en péril. Elle a déjà rédigé plusieurs programmes de rétablissement et rapports de situation du COSEPAC et est membre de diverses équipes de rétablissement. Elle étudie l’iris lacustre depuis 1996.

Jarmo Jalava est écologiste-conseil et travaille sur les espèces en péril et la planification de la conservation depuis 1978 en Ontario. Il est auteur ou coauteur de plus de 100 articles et rapports dans le domaine de l’écologie et il a réalisé l’inventaire de plusieurs centaines de zones naturelles du sud et du centre de l’Ontario. Il est le rédacteur d’un rapport de situation du COSEPAC et de nombreux programmes de rétablissement d’espèces en péril.

Collections examinées

Aucun spécimen n’a été examiné pour la présente mise à jour. Presque toutes les localités déjà signalées ont été visitées au cours des 10 dernières années.

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