Programme de rétablissement de l’aster feuillu (Symphyotrichum frondosum) au Canada [Proposition] – Partie 2


Programme de rétablissement de l’aster feuillu (Symphyotrichum frondosum) en Colombie-Britannique

Photo : aster feuillu

Préparé par l’Équipe de rétablissement de l’aster feuillu

British Columbia -- Ministry of Environment

Août 2009

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Information sur le document – Partie 2

Liste des tableaux

Liste des figures

Table des matières – Partie 2


La série de programmes de rétablissement de la Colombie-Britannique

La série présente les programmes de rétablissement qui sont préparés en tant qu’avis à l’intention de la province de la Colombie-Britannique sur l’approche stratégique générale nécessaire pour rétablir les espèces en péril. La province prépare des programmes de rétablissement qui répondent à ses engagements relatifs au rétablissement des espèces en péril en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Le rétablissement des espèces en péril est l’ensemble des mesures visant à arrêter ou à renverser le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays et à réduire ou à supprimer les menaces pesant sur l’espèce, de manière à améliorer ses chances de persistance à l’état sauvage.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement représente les meilleures connaissances scientifiques disponibles sur ce qui doit être effectué pour en arriver au rétablissement d’une espèce ou d’un écosystème. Un programme de rétablissement énonce ce qui est connu et ce qui n’est pas connu au sujet d’une espèce ou d’un écosystème. Il définit également les menaces qui pèsent sur l’espèce ou l’écosystème, et ce qui doit être réalisé pour atténuer ces menaces. Les programmes de rétablissement établissent des buts et des objectifs de rétablissement, et recommandent des approches pour le rétablissement de l’espèce ou de l’écosystème.

Les programmes de rétablissement sont généralement préparés par une équipe de rétablissement composée de membres d’organismes responsables de la gestion de l’espèce ou de l’écosystème, de spécialistes d’autres organismes, d’universités, de groupes de conservation, de groupes autochtones et d’intervenants, s’il y a lieu.

Et ensuite?

Dans la plupart des cas, on procédera à l’élaboration d’un ou de plusieurs plans d’action visant à préciser et à orienter la mise en œuvre du programme de rétablissement. Les plans d’action comprennent des renseignements plus détaillés sur ce qui doit être accompli pour répondre aux objectifs du programme de rétablissement. Cependant, le programme de rétablissement offre des renseignements importants sur les menaces qui pèsent sur les espèces et sur les besoins en matière de rétablissement de ces dernières, renseignements qui peuvent servir aux particuliers, aux collectivités, aux utilisateurs des terres et aux conservationnistes s’intéressant au rétablissement des espèces en péril.

Pour en savoir plus

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter le site Web du ministère de l’Environnement portant sur la planification du rétablissement (en anglais seulement) (Ministry of Environment Recovery Planning).

Référence recommandée

Équipe de rétablissement de l’aster feuillu. 2009. Programme de rétablissement de l’aster feuillu (Symphyotrichum frondosum) en Colombie-Britannique, préparé pour le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), 17 p.

Illustration/photographie de la couverture

Brian Klinkenberg

Exemplaires additionnels

Il est possible de télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement

Données de publication anglaise

ISBN 978-0-7726-6194-4
Date: August 6, 2009
British Columbia. Ministry of Environment.
Recovery strategy for the short-rayed alkali aster (Symphyotrichum frondosum) in British Columbia [ressource électronique]

Avis

Le présent programme de rétablissement a été préparé par l’Équipe de rétablissement de l’aster feuillu en tant qu’avis à l’intention des compétences et des organismes responsables qui peuvent participer au rétablissement de l’espèce. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique a reçu le présent avis afin de respecter son engagement en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Le présent document détermine les programmes de rétablissement qui sont jugés nécessaires au rétablissement des populations de l’aster feuillu en Colombie-Britannique, et ce, en se fondant sur les meilleurs renseignements scientifiques et les meilleures connaissances traditionnelles disponibles. Les mesures de rétablissement visant à réaliser les buts et les objectifs déterminés dans le présent document sont sujettes aux priorités et aux restrictions budgétaires des organismes et des organisations participants. Ces buts, ces objectifs et ces approches de rétablissement peuvent être modifiés dans le futur afin de répondre aux nouveaux objectifs et aux nouveaux résultats des recherches.

Les compétences responsables et tous les membres de l’équipe de rétablissement ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, le document ne représente pas nécessairement les positions officielles des organismes, ni les opinions personnelles de tous les membres de l’équipe de rétablissement.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépend de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui pourraient participer à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Le ministère de l’Environnement encourage tous les gens de la Colombie-Britannique à participer au rétablissement de l’aster feuillu.

Table des matières – Partie 2


Équipe de rétablissement de l’aster feuillu
Harold Baumbrough, biologiste, Naramata (C.-B.)
Brenda Costanzo (coprésidente), ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (C.-B.)
Orville Dyer (coprésident), ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Penticton (C.-B.)
Matt Fairbarns, botaniste, Victoria (C.-B.)
Terry McIntosh, botaniste, Vancouver (C.-B.)

Anciens membres de l’équipe de rétablissement
Pam Krannitz (à la retraite), autrefois au Service canadien de la faune, Environnement Canada, Vancouver (C.-B.)
Ted Lea (à la retraite), écologiste des végétaux, Victoria (C.-B.)

Conseiller technique
Ron Hall, Bande indienne d’Osoyoos, Oliver (C.-B.)

Table des matières – Partie 2

Brian Klinkenberg

Table des matières – Partie 2

Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique est responsable de l’élaboration d’un programme de rétablissement de l’aster feuillu en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada. Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada, région du Pacifique et du Yukon, a participé à la préparation de ce programme de rétablissement.

Table des matières – Partie 2

Merci aux personnes suivantes pour les renseignements importants qu’elles ont fournis sur les populations de Symphyotrichum frondosum en Colombie-Britannique : Harold Baumbrough, Eva Durance, Orville Dyer, Matt Fairbarns et Frank Lomer.

Table des matières – Partie 2

L’aster feuillu est une plante annuelle fleurissant vers la fin de l’été, observée en Colombie-Britannique sur le bord des lacs et des étangs dans la vallée de l’Okanagan. On trouve huit populations existantes de l’espèce sur le bord de quatre lacs : Osoyoos, Vaseux, Skaha et Max. Deux présences éphémères de l’espèce ont été observées dans la vallée du cours inférieur du fleuve Fraser, mais puisqu’il ne s’agit que d’individus isolés, de nouveaux relevés sont nécessaires pour déterminer si les populations vont persister dans ce secteur. Ces observations ne sont pas prises en compte dans le présent programme de rétablissement.

L’habitat convenable pour l’aster feuillu comprend l’étroite ligne de rivage des lacs et des étangs, le long de plages sablonneuses ou boueuses humides. Ces secteurs sont sous l’influence des variations saisonnières du niveau d’eau et de l’action des vagues dans des zones étroites très proximales et sèches qui surplombent la plage et qui sont susceptibles d’être inondées périodiquement. L’aster feuillu est une espèce issue de la banque séminale, dont dépend le recrutement de l’espèce certaines années. Cette espèce riveraine et la banque de semences sont liées à la dynamique des lacs, notamment à l’action des vagues, qui élimine les monticules organiques et disperse les semences, aux niveaux d’eau élevés, qui régissent l’empiètement par des espèces ligneuses et autres, et à l’abaissement estival, qui permet la germination à partir de la banque de semences.

Dans le cas de trois des cinq populations du lac Osoyoos et de celles des lacs Vaseux et Skaha, l’espèce est menacée par l’exploitation des plages à des fins récréatives et par les activités d’aménagement qui y sont associées.

Le but du rétablissement à long terme fixé pour l’aster feuillu est de maintenir les populations existantes dans l’aire de répartition connue de l’espèce au Canada.

Les objectifs de rétablissement sont les suivants :

  1. Protéger les populations et leur habitat aux endroits occupés connus de la vallée de l’Okanagan d’ici 2013.
  2. Combler les lacunes dans les connaissances sur l’habitat optimal, les effets des niveaux d’eau sur la germination et la survie, les répercussions des activités de loisir et d’aménagement ainsi que les effets des espèces envahissantes d’ici 2013.
  3. Établir les tendances démographiques de toutes les populations connues (de 2009 à 2013).
  4. Déterminer, d’ici 2013, si d’autres populations viables existent dans le bassin versant du fleuve Fraser et dans la partie sud de la vallée de l’Okanagan.

Pour le moment, aucun habitat essentiel ne peut être désigné pour l’aster feuillu au Canada. L’habitat essentiel sera vraisemblablement proposé quand seront achevés les travaux nécessaires pour quantifier les besoins particuliers de l’espèce en termes d’habitat et de territoire, les études sur sa biologie ainsi que le suivi des populations, en vue d’en établir les tendances. Il faudra également consulter les propriétaires fonciers et les organisations concernés.

Un plan d’action pour le rétablissement de l’espèce sera achevé d’ici 2013.

Table des matières – Partie 2

Date de l’évaluation : Avril 2006

Nom commun (population) : Aster feuillu

Nom scientifique : Symphyotrichum frondosum

Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition

Justification de la désignation : Une plante herbacée annuelle de rives de lacs présente seulement dans quelques sites restants dans des habitats restreints. Les petites populations peuvent être perturbées par des activités comme le piétinement, l’aménagement des plages, la propagation des plantes envahissantes et l’aménagement potentiel d’une infrastructure d’envergure à un des sites primaires.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique de la désignation selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

L’aster feuillu (Symphyotrichum frondosum; autrefois appelé Aster frondosus) est une plante à fleurs annuelle à racine pivotante, rarement pérenne, de la famille des astéracées (Douglas et al., 1998). En Colombie-Britannique, la plante est de taille petite ou moyenne (de 1 à 60 cm), elle a de petites fleurs semblables à une marguerite, avec des pétales roses ou blanchâtres et un fleuron jaune. Les plantes plus grandes, fortement ramifiées, produisent de nombreuses fleurs. Les feuilles alternes sont généralement de forme oblancéolée. Les feuilles inférieures pétiolées (à courte tige) deviennent sessiles (sans tige) vers le sommet de la plante. Les semences sont des akènes (fruits secs à une seule graine qui n’ouvrent pas à maturité) munis de soies courtes au sommet.

L’aster feuillu n’est observé qu’en Amérique du Nord, où on le trouve en Colombie-Britannique (C.-B.) et vers le sud, dans les États de l’Utah, de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de la Californie ainsi qu’au Mexique (COSEPAC, 2006; figure 1). En C.-B., on compte actuellement huit populations existantes dans la partie sud de la vallée de l’Okanagan (COSEPAC, 2006; figure 2; tableau 1).

Cinq populations sont réparties autour du lac Osoyoos, sur les rives nord-ouest, nord-est, est, sud-est et sud-ouest (tableau 1). Une population (rive sud-est) compte trois sous-populations : celle de Cottonwood Park, et deux autres sous-populations[1]; cependant, celle de Cottonwood Park a disparu en 2002. Deux des cinq populations du lac Osoyoos ont été découvertes après la publication du rapport de situation (COSEPAC, 2006), soit celles des berges du sud-ouest et du nord-ouest, indiquées au tableau 1. Les trois autres populations sont celles de l’extrémité sud du lac Skaha[2] (dans le parc provincial commémoratif Christie), de la rive est du lac Vaseux[2] (trois sous-populations) et de la rive du lac Max.

Figure 1. Répartition nord-américaine de l’aster feuillu (d’après le rapport du COSEPAC de 2006).

La figure 1 présente l’aire de distribution nord-américaine de l’aster feuillu, qui est concentrée dans l’ouest des États-Unis et jusque dans le sud de la Colombie Britannique.

Figure 2. Répartition de l’aster feuillu en Colombie-Britannique et au Canada[3] (COSEPAC, 2006). Les points peuvent désigner plus d’une population.

La figure 2 présente l’aire de distribution canadienne de l’aster feuillu dans le sud de la Colombie Britannique.

Une nouvelle sous-population a été découverte à la population du lac Vaseux après la publication du rapport de situation du COSEPAC, en 2006 (Dyer et al., 2007). La nouvelle sous-population (3), située à 370 m au nord de la sous-population 1 du parc provincial du lac Vaseux, contenait des milliers d’individus, dont 305 en fleurs. Cette sous-population s’est établie naturellement dans un habitat récemment créé par une coulée de débris dans le lac Vaseux, en 2004. Des relevés ont été effectués dans la zone touchée par la coulée de débris entre 2004 et 2007, mais aucune plante n’y a été observée avant 2007. Dyer et des collaborateurs (2007) ont revisité la sous-population 2 du parc provincial du lac Vaseux, située à 93 m au nord de la sous-population 1, au camping du parc, et y ont dénombré 15 individus en 2007. Auparavant, en 2005, Frank Lomer avait observé deux individus à la sous-population 2 (CDC, 2008).

Deux populations historiques n’ont pu être retracées avec précision (en raison de l’imprécision géographique des données initiales) dans les données actuelles du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique : les enregistrements du « lac Osoyoos » et de « Penticton » d’Eastham, en 1939 et en 1947 respectivement (B.C. CDC, 2008). Le premier enregistrement a été incorporé à la population de la rive nord-est du lac Osoyoos par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique. En l’absence de spécimens d’herbier, le second enregistrement n’a pas été incorporé à des données de population existantes et n’est pas pris en compte dans le présent programme de rétablissement. Cependant, il pourrait s’agir de la population du lac Max.

De plus, deux autres observations de l’espèce ont été signalées, dont l’une a été mentionnée auparavant dans le rapport de situation : à Surrey (C.-B.), sur un amoncellement de matières de dragage le long du fleuve Fraser, 1 individu (1994); à New Westminster (C.-B.), sur le bord de la rivière, 1 individu (septembre 2006). Ces enregistrements peuvent indiquer que l’espèce est présente dans la partie supérieure du bassin versant du Fraser (Lomer, communication personnelle, 2007), mais ne semblent pas représenter des populations viables. C’est pourquoi nous n’en tiendrons pas compte dans le présent programme de rétablissement, à moins qu’une nouvelle observation n’en établisse le statut de populations viables.

Tableau 1. Populations existantes d’asters feuillus en Colombie-Britannique

Emplacement de la population[4] Sous-population Données sur l’abondance et date de la dernière observation Régime foncier[5]
lac Osoyoos, rive nord-ouest (OE9) s.o. 2007 : un individu non divulgué
lac Osoyoos, rive nord-est (OE2) s.o. 1993 : 50-70 individus non divulgué
lac Osoyoos, rive est (OE6) s.o. 1999 : 40+ individus sur 200 non divulgué
lac Osoyoos, rive sud-est (OE3) sous-population 1 Cottonwood Park 2000 : un individu/2 m
2002 : disparue
Ville d’Osoyoos
lac Osoyoos, rive sud-est (OE3) sous-population 2 1992 : aucune donnée non divulgué
lac Osoyoos, rive sud-est (OE3) sous-population 3 2002 : 5 individus/ non divulgué
lac Osoyoos, rive sud-ouest (OE8) s.o. 2007 : 10 individus non divulgué
lac Vaseux (OE4) sous-population 1 1999 : 100 individus/20
2002 : 100 individus/20
2003 : 12 individus/4
2005 : 287 individus en fleurs
2006 : 59 individus en fleurs
2007 : 186 individus en fleurs
2008 : 0 individu
parc provincial
lac Vaseux (OE4)

sous-population 2 – (2005)

2005 : 2 individus
2007 : 15/20

parc provincial (93 m au nord de la sous-population 1)
lac Vaseux (OE4) sous-population 3 – (2007; coulée de débris) 2007 : des milliers (305 individus en fleurs)
2008 : moins que l’année précédente
parc provincial (370 m au nord de la sous-population 1)
lac Skaha (Christie Beach = parc provincial commémoratif Christie OE5) s.o. 1999 : 4 900 individus/500
2002 : 525 individus/500
2003 : > 100 individus
2005 : 13 individus en fleurs
2006 : 191 individus en fleurs
2007 : 63 individus en fleurs
parc provincial
lac Max (lac Madeline) camping West Bench, Penticton (OE7) s.o. 2003 : 5 individus
2005 : 0
2006 : 0
2007 : aucune vérification
2008 : 0
Privé (The Land Conservancy et le district régional de South Okanagan)

Le Canada compte pour moins de un pour cent de la répartition mondiale de l’espèce. Le pourcentage de l’aire de répartition historique est inconnu, tout comme le rythme de son évolution au cours des 10 dernières années. Cependant, cette espèce peut connaître des variations d’abondance au fil des ans (voir les données sur l’abondance au tableau 1). La zone d’occurrence canadienne de l’espèce est de 56 km², sans les observations du fleuve Fraser, considérées comme représentant des populations éphémères (matières susceptibles d’être emportées dans le fleuve Fraser). La zone d’occupation combinée au Canada est de 900 .

À l’échelle mondiale, l’espèce a la cote G4 (apparemment non en péril). Aux États-Unis, l’aster feuillu est classé S2 (en péril) au Wyoming et n’est pas classifié (SNR) en Arizona, en Californie, au Colorado, en Idaho, dans le Maine, au Nevada, au Nouveau-Mexique, en Oregon, en Utah et dans l’État de Washington. Dans le Montana, l’espèce est classé SH (possiblement disparue) (NatureServe, 2008). L’espèce a la cote S1 (gravement en péril) en C.-B. et représente une espèce de priorité 1 en vertu du but 3 du Conservation Framework de la Colombie-Britannique (en anglais seulement)

Table des matières – Partie 2

Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat

En Colombie-Britannique, l’aster feuillu pousse dans la zone biogéoclimatique de la graminée cespiteuse, dans le sud de la vallée de l’Okanagan (COSEPAC, 2006). C’est une espèce émergente tardive, observée le long des rives humides, dans des habitats lacustres, notamment des plages sablonneuses (lac Osoyoos) et des zones de faible abaissement de lacs et d’étangs (lac Vaseux, lac Skaha, lac Max) (COSEPAC, 2006).

En Californie, l’espèce pousse également dans le sol granitique des prés et des flancs de montagne et à proximité des battures, des marais, des étangs et des fossés humides et alcalins. On la trouve aussi souvent dans les steppes (COSEPAC, 2006; Flora North America, 2007). En Oregon, l’espèce est présente dans des vasières (Fertig, 2000).

Chez les espèces adaptées au milieu riverain, la fluctuation du niveau de l’eau est importante pour la dynamique des populations. Cette fluctuation signifie que les plantes riveraines subissent l’influence de l’énergie des vagues, susceptible de réduire l’accumulation de matières organiques et la concurrence d’autres espèces végétales et d’améliorer la dispersion des semences.

La germination a été observée en mai et en juin, lorsque le niveau d’eau s’abaisse (Baumbrough, communication personnelle, 2007), bien que la germination puisse aussi se produire plus tôt. La floraison est observée de la fin de juillet jusqu’au début d’octobre, durant la période d’abaissement. Les asters sont couramment dispersés par le vent, mais l’action des vagues, les courants des lacs et la sauvagine peuvent aussi contribuer à sa dispersion (COSEPAC, 2006).

Les banques de semences permettent à la végétation de se régénérer durant les périodes d’étiage (Keddy et Reznicek, 1986), alors que les niveaux d’eau élevés jouent un rôle essentiel pour la survie des espèces riveraines en réduisant les invasions d’autres espèces, souvent ligneuses (Keddy et Reznicek, 1982).

Rôle écologique

Cette espèce rare est présente en C.-B. à la limite nord de son aire de répartition, ce qui représente une présence périphérique importante. Le rôle écologique de cette espèce reste inconnu.

Facteurs limitatifs

On ne dispose pas de renseignements particuliers sur les facteurs limitatifs chez cette espèce. Cependant, l’écologie des espèces riveraines en général est bien connue (Keddy, 2000) et révèle des facteurs limitatifs pertinents pour l’aster feuillu :

Table des matières – Partie 2

Classification des menaces
Tableau 2. Tableau de classification des menaces pour l’aster feuillu

1 Dégradation par des activités récréatives
(lacs Vaseux, Skaha et Osoyoos)
Caractéristiques de la menace
Catégorie de menace Perte ou dégradation d’habitat Étendue généralisée (trois populations)
Échelle locale Échelle de l’aire de répartition
Menace générale Activités récréatives Occurrence courante
Fréquence Saisonnière
Menace spécifique Utilisation des plages – bains de soleil, creusage, mise à l’eau et entreposage d’embarcations, piétinement et compaction Certitude causale inconnue
Gravité modérée
Stress Réduction de l’abondance Niveau de préoccupation élevé
2 Aménagement des plages (lacs Skaha et Osoyoos) Caractéristiques de la menace
Catégorie de menace Perte ou dégradation d’habitat Étendue généralisée (deux des quatre populations)
Échelle locale Échelle de l’aire de répartition
Menace générale Altération de l’habitat Occurrence courante
Fréquence saisonnière
Menace spécifique Retournement du sol de la plage Certitude causale Inconnue, mais pouvant aller de moyenne à élevée pour la population du lac Skaha. Faible pour la sous-population 3, rive sud-est du lac Osoyoos.
Gravité Élevée
Stress Perte de semis, de plantes matures et de semences Niveau de préoccupation Élevé
3 Espèces végétales envahissantes (lacs Vaseux, Max, Osoyoos et Skaha) Caractéristiques de la menace
Catégorie de menace Espèces exotiques ou envahissantes Étendue généralisée (quatre populations)
Échelle locale Échelle de l’aire de répartition
Menace générale Altération des caractéristiques de l’habitat Occurrence courante
Fréquence Récurrente
Menace spécifique La concurrence pour les ressources est source d’ombrage pour les semis Certitude causale Moyenne
Gravité Élevée
Stress Réduction de la croissance Niveau de préoccupation Élevé
4 Bétail (lac Osoyoos) Caractéristiques de la menace
Catégorie de menace Perte ou dégradation d’habitat Étendue Localisée
Échelle locale Échelle de l’aire de répartition
Menace générale Utilisation par le bétail --effets sur le rivage Occurrence inconnue
Fréquence occasionnelle
Menace spécifique Altération des caractéristiques de l’habitat; piétinement des végétaux Certitude causale Faible
Gravité inconnue
Stress Réduction de l’abondance Niveau de préoccupation faible
5 Aménagement des rives
(lac Osoyoos)
Caractéristiques de la menace
Catégorie de menace Perte ou dégradation d’habitat Étendue Localisée
Échelle locale Échelle de l’aire de répartition
Menace générale Aménagement du rivage Occurrence Une perte historique (sous-population 1, sud-est du lac Osoyoos); une potentielle
Fréquence inconnue
Menace spécifique Conversion ou fragmentation de l’habitat Certitude causale Élevée
Gravité inconnue
Stress Réduction de la taille et de la viabilité des populations; disparition des populations Niveau de préoccupation élevé
6 Perte de la dynamique naturelle des lacs : contrôle du niveau de l’eau (lacs Skaha, Vaseux et Osoyoos) Caractéristiques de la menace
Catégorie de menace Perte ou dégradation d’habitat Étendue généralisée (trois populations)
Localisée Échelle locale Échelle de l’aire de répartition
Menace générale Contrôle du niveau d’eau des lacs Occurrence Courante
Fréquence continue/saisonnière
Menace spécifique Altération des niveaux d’eau naturels Certitude causale Moyenne
Gravité Élevée
Stress Réduction de la taille et de la viabilité des populations Niveau de préoccupation Élevé

Table des matières – Partie 2

Description des menaces

1. Dégradation par des activités récréatives (lacs Vaseux, Skaha et Osoyoos)
Les activités récréatives peuvent nuire à trois populations en raison du piétinement et de la compaction du sol par les passants. Bien qu’elle soit saisonnière (p. ex. baignade, mise à l’eau et entreposage d’embarcations), cette menace peut entraîner des effets directs sur les populations.

2. Aménagement des plages (lacs Skaha et Osoyoos)
Pour deux populations, les activités d’aménagement de plages, notamment le retournement du sol à la plage du lac Skaha, peuvent constituer une menace (p. ex. par le dispersement de semences de plantes envahissantes, comme le mélilot blanc [Melilotus alba]), mais aussi exercer une influence positive sur ces populations en atténuant la concurrence des autres végétaux. S’il est effectué après la germination et avant la grenaison, le retournement du sol peut avoir des effets négatifs importants, comme la perte de semis, de plantes matures et de semences.

3. Espèces végétales envahissantes (lacs Vaseux, Skaha, Max et Osoyoos)
Au cours des années de sécheresse en particulier, les conditions qui prévalent le long des lacs et des étangs peuvent favoriser l’émergence d’espèces autres que riveraines qui poussent en sol sec, dont des espèces envahissantes. Cette situation peut être exacerbée par les fluctuations du niveau des lacs, qui réduisent l’action des vagues et, subséquemment, l’enlèvement des matières organiques des secteurs riverains. La présence d’espèces envahissantes, perceptible au lac Vaseux, a été signalée au lac Max (Baumbrough, communication personnelle, 2007). En particulier, le mélilot blanc (Melilotus alba) a été abondant au lac Vaseux en 2004, alors qu’il était imperceptible au cours des deux années précédentes. L’espèce était dominante à l’extrémité nord du lac et faisait ombrage aux semis de l’aster feuillu. Les espèces envahissantes signalées au lac Max en 2005 comprenaient la salicaire commune (Lythrum salicaria), la cynoglosse officinale (Cynoglossum officinale), la grande bardane (Arctium lappa), le chardon des champs (Cirsium arvense), la centaurée diffuse (Centaurea diffusa) et la potentille dressée (Potentilla recta). Au lac Max également, la quenouille à feuilles larges (Typha latifolia), espèce indigène, et le scirpe (Scirpus sp.) ont empiété dans une zone occupée auparavant par l’aster feuillu. Cet empiètement observé tout autour du lac Max contribue probablement à modifier la dynamique du niveau du lac et peut rendre l’endroit impropre à l’espèce.

4. Bétail (lac Osoyoos)
La présence de bétail est observée dans la zone occupée par la sous-population 3, sur la rive sud-est du lac Osoyoos (COSEPAC, 2006). Malgré les clôtures érigées pour contrer le problème (Douglas, 1999), le bétail pénètre occasionnellement dans cette zone. Les bêtes ne semblent pas consommer l’aster feuillu, mais peuvent le piétiner.

5. Aménagement des rives (lac Osoyoos)
Avec l’attrait exercé par les habitats riverains, les aménagements urbains et commerciaux menacent les populations non protégées. Les travaux d’aménagement réalisés le long des berges du lac Osoyoos (par exemple, la route sur digue aménagée sur la rive sud du lac, là où l’aster feuillu a été observé) ont probablement causé la perte de sous-populations de l’espèce ou, à tout le moins, d’habitat potentiel où elle aurait pu se développer (J. Penny, communication personnelle, 2007). Lomer (communication personnelle, 2002) a constaté la perte d’une sous-population à Cottonwood Park, au lac Osoyoos, occasionnée par le déchargement de roches pour l’aménagement d’un brise-lame. L’une des populations découvertes récemment le long de la rive nord-ouest du lac Osoyoos se trouve dans l’emprise d’un projet d’aménagement (McIntosh, communication personnelle, 2007).

6. Transformation de la dynamique écologique ou des processus naturels : perte de la dynamique naturelle des lacs – contrôle du niveau de l’eau (lacs Skaha, Vaseux et Osoyoos)
Une série de barrages aménagés le long de la vallée de l’Okanagan, notamment le barrage Zosel, à Oroville (Washington), contrôle les niveaux d’eau des lacs Osoyoos et Vaseux. Malgré qu’on puisse présumer l’effet de ces barrages sur l’aster feuillu, on ignore l’incidence réelle qu’exercent ces installations et le contrôle des niveaux d’eau sur les populations de l’espèce dans la vallée de l’Okanagan. Ces barrages sont en place depuis des décennies (p. ex. le barrage Zosel, sur le lac Osoyoos, date de 1929 alors que celui du lac Vaseux a été construit en 1921), et Eastham (1947) indique que l’espèce est abondante au lac Osoyoos. Cependant, le nombre des populations historiques et antérieures à l’aménagement des barrages est inconnu, tout comme la prévalence des populations dans la région avant ces constructions. L’évaluation d’Eastham peut refléter une période (ou peut-être un cycle) d’abondance de l’espèce. Pour évaluer les menaces qui pèsent sur l’aster feuillu, nous avons tenu compte du fait que les espèces riveraines sont adaptées à la fluctuation des niveaux d’eau, y compris les crues régulières ainsi que l’abaissement estival et l’envasement qui y est associé, de même que l’action des vagues, qui réduit le volume de matières organiques et, en définitive, la concurrence. Le contrôle du niveau d’eau agit sur ces paramètres. L’altération du niveau des lacs risque de réduire l’étroite bande riveraine que pourrait occuper l’espèce, puis altérer la persistance ou l’émergence des semences de la banque séminale et le recrutement subséquent. Le contrôle du niveau des lacs peut agir sur la dynamique des vagues, qui fait partie intégrante de l’écologie des plantes riveraines en milieu lacustre (Keddy, 2000; Keddy et Reznicek, 1986).

Table des matières – Partie 2

Table des matières – Partie 2

Table des matières – Partie 2

  1. Existe-t-il ou non des individus capables de reproduction pouvant accroître le taux de croissance ou l’abondance de la population? Oui, les populations actuelles d’asters feuillus peuvent se reproduire (les membres de la famille des astéracées se reproduisent facilement par semis), comme le montre l’établissement récent d’une sous-population au lac Vaseux.
  2. Un habitat convenable suffisant pour assurer le maintien de l’espèce existe-t-il actuellement ou pourrait-il être créé par des mesures de gestion ou de remise en état de l’habitat? Oui, il existe un habitat suffisant pour l’espèce. Par exemple, au lac Vaseux, une petite plage formée lors d’une tempête en 2004 constitue un nouvel habitat colonisable par l’espèce.
  3. L’adoption de mesures de rétablissement peut-elle contribuer à prévenir ou à atténuer les menaces importantes qui pèsent sur l’espèce ou son habitat? Oui, quelques-unes des menaces peuvent être atténuées par des mesures de gestion efficace, notamment le contrôle éventuel d’espèces envahissantes.
  4. Les techniques de rétablissement nécessaires existent-elles et leur efficacité a-t-elle été démontrée? Oui, des techniques de rétablissement de l’espèce existent déjà.

Compte tenu de l’évaluation précédente, le rétablissement de l’espèce est réalisable sur les plans biologique et technique.

Table des matières – Partie 2

Le but du rétablissement à long terme pour l’aster feuillu est de maintenir les populations existantes dans l’aire de répartition connue de l’espèce au Canada.

Table des matières – Partie 2

Puisque l’espèce est annuelle (fluctuation du nombre d’individus dans les populations d’une année à l’autre) et qu’il n’existe pas de données sur les tendances des populations, il est impossible de fixer des buts de rétablissement en termes de nombres. De plus, rien n’indique que l’espèce était plus abondante autrefois. L’atténuation des menaces par des activités de remise en état comme l’élimination des plantes envahissantes ou le contrôle du niveau d’eau est plus susceptible d’influer sur le rétablissement de l’espèce que sa réintroduction.

  1. Protéger les populations et leur habitat aux endroits occupés connus de la vallée de l’Okanagan d’ici 2013.
  2. Combler, d’ici 2013, les lacunes dans les connaissances sur l’habitat optimal, les effets des niveaux d’eau sur la germination et la survie, les répercussions des activités de loisir et d’aménagement ainsi que les effets des espèces envahissantes.
  3. Établir les tendances démographiques de toutes les populations connues (de 2009 à 2013).
  4. Déterminer, d’ici 2013, si d’autres populations existent dans le bassin versant du fleuve Fraser et dans la partie sud de la vallée de l’Okanagan.

Table des matières – Partie 2

Une stratégie globale pour aborder les menaces comprendra des activités de protection et de gestion de l’habitat, de recensement et de suivi, de recherche et de sensibilisation. Ces tâches seront réalisées généralement par des programmes et des partenariats d’intendance bénévoles, comme le South Okanagan-Similkameen Conservation Program (SOSCP) [programme de conservation de South Okanagan-Similkameen]. La protection de l’habitat peut prendre bien des formes : accords d’intendance et conventions de conservation relatifs à des terres privées, affectation de terres sur le territoire domanial et protection dans les aires des gouvernements fédéral, provinciaux et locaux. Une approche plurispécifique, comprenant d’autres espèces végétales tributaires des plages qui sont désignées par le COSEPAC ou inscrites à la liste rouge provinciale, est recommandée pour les secteurs où les aires de répartition se chevauchent.

Table des matières – Partie 2

Tableau de planification du rétablissement
Tableau 3. Planification du rétablissement de l’aster feuillu

Priorité Obj. Menace ou préoccupation abordée Stratégie générale pour aborder les menaces Approches recommandées pour l’atteinte des objectifs de rétablissement
Urgent 1 Perte ou dégradation d’habitat – mortalité liée à la dégradation causée par les activités récréatives, l’aménagement des plages et du rivage, les espèces végétales envahissantes, le bétail Sensibilisation du public – intendance et communication avec les propriétaires et les gestionnaires des terres, aménagement des sites
  • Encourager tous les propriétaires et gestionnaires de terres à en effectuer l’intendance et la gestion pour assurer la persistance de l’espèce, notamment par l’adoption des meilleures pratiques de gestion pour atténuer les menaces
  • Conclure, avec les propriétaires et les gestionnaires de terres, des accords d’intendance efficaces à tous les endroits occupés par l’espèce
Urgent 2 Lacunes dans les connaissances Études scientifiques
  • Mettre au point un programme de recherche par priorité en vue de clarifier les lacunes dans les connaissances, notamment en ce qui concerne l’habitat optimal, les effets du niveau d’eau sur la germination et la survie, l’incidence des activités de loisir et d’aménagement et l’action des plantes envahissantes. Le programme de recherche devrait comprendre des possibilités de partenariat avec les universités.
Nécessaire 1, 2 Changements dans la dynamique écologique ou les processus naturels Contrôle du niveau d’eau

Contrôler les niveaux d’eau en collaboration avec la Commission mixte internationale et les propriétaires privés

Urgent 1, 3 Lacunes dans les connaissances Suivi des populations Établir les tendances dans les populations par un contrôle annuel des sites connus
Nécessaire 4 Lacunes dans les connaissances Recensement Recenser les habitats potentiels dans la portion supérieure du bassin versant du Fraser et la partie sud de la vallée de l’Okanagan

Table des matières – Partie 2

  1. Des mesures de suivi des populations indiquent le maintien ou l’augmentation de leur effectif aux lieux d’observation d’ici 2013 (objectif 1).
  2. Des accords sont conclus avec les gestionnaires et propriétaires de terres visés, des pratiques exemplaires sont établies et un suivi annuel permet de déterminer l’incidence des menaces d’ici 2013 (objectifs 1 et 3).
  3. Les lacunes dans les connaissances sont comblées par des études scientifiques d’ici 2013 (objectif 2).
  4. Des études examinent l’incidence des menaces sur les populations et ces menaces sont atténuées d’ici 2013 (objectif 2).
  5. Des relevés d’habitat convenable pour de nouvelles populations sont effectués dans le bassin versant du fleuve Fraser et la région de South Okanagan, d’ici 2013 (objectif 4).

Table des matières – Partie 2

Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

Aucun habitat essentiel au sens de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral ne peut être désigné actuellement pour l’aster feuillu. On s’attend à ce qu’une désignation de l’habitat essentiel soit proposée après qu’auront été réalisés des travaux visant à quantifier les besoins de l’espèce en matière d’habitat et de territoire, de nouvelles recherches sur la biologie de l’espèce et un suivi des populations permettant d’en dégager les tendances. Il faudra également consulter les propriétaires fonciers et les organisations concernés.

Calendrier d’études recommandé pour la désignation de l’habitat essentiel
Tableau 4. Calendrier des études

Description de l’activité Résultat/justification Échéance
Caractériser les habitats des populations existantes. L’évaluation des populations non perturbées des États-Unis sera importante. Quantifier les variables des habitats afin de comprendre de façon détaillée les conditions de croissance, ce qui aidera à définir/délimiter l’habitat essentiel. 2009-2013
Recenser les populations non décrites dans la partie sud de la vallée de l’Okanagan et du tronçon supérieur du bassin versant du Fraser. Déterminer les habitats et les populations additionnels importants. 2009-2013
Mener des études sur l’écologie des banques de semences, en évaluant notamment la durée de la viabilité, la fréquence de la dormance des graines et la superficie couverte par la banque de semences. La connaissance de la superficie couverte par la banque de semences, de sa profondeur ainsi que de la largeur des parcelles susceptibles d’être désignées comme zones d’appui à la banque séminale guidera la définition de l’habitat essentiel.
Il importe de comprendre la dormance pour connaître les aires susceptibles d’être occupées par l’espèce, même si les plantes ne sont pas visibles.
2009-2013
Faire des études en vue de clarifier les menaces recensées. Connaissance des effets pouvant agir sur l’habitat essentiel. 2009-2013

Deux populations se trouvent dans des parcs provinciaux (lac Vaseux et lac Skaha). Celle du lac Max est située sur une terre privée et est protégée par une convention de conservation administrée par The Land Conservancy et le district régional d’Okanagan-Similkameen. Des pratiques de gestion sont actuellement à l’étude en vue de réduire les effets potentiels sur l’aster. Aux autres endroits, des discussions sur les options d’intendance doivent être menées avec les propriétaires et les gestionnaires des terres.

Douglas (1999) a observé les espèces suivantes en association avec l’aster feuillu aux emplacements du lac Osoyoos : Rotala ramosior (rotala rameux), Ammannia robusta(ammannie robuste), Eleocharis acicularis (éléocharide aciculaire), Cyperus aristatus (C. squarrosus; souchet courbé), Eleocharis geniculata (éléocharide géniculée) et Lipocarpha micrantha (lipocarphe à petites fleurs). Le rotala rameux, l’ammannie robuste et le lipocarphe à petites fleurs sont des plantes inscrites à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. Les interactions particulières avec ces espèces et d’autres sont inconnues, mais il est prévu que les mesures de rétablissement menées pour l’aster feuillu bénéficieront aussi à ces plantes en péril.

Les mesures de rétablissement pourraient avoir des incidences sur les secteurs socioéconomiques suivants : loisirs, pâturage du bétail et projets d’aménagement. L’impact sera probablement de faible importance étant donné que l’aire totale occupée est de moins de un hectare.

Pour que l’espèce en péril puisse être adéquatement protégée, il faudra impérativement amener les intervenants à adopter des pratiques d’intendance sous divers régimes fonciers. L’intendance suppose la coopération volontaire de propriétaires fonciers dans la protection des espèces en péril et des écosystèmes dont elles dépendent. Le préambule de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral précise que « les activités d’intendance visant la conservation des espèces sauvages et de leur habitat devraient bénéficier de l’appui voulu » et que « tous les Canadiens ont un rôle à jouer dans la conservation des espèces sauvages, notamment en ce qui a trait à la prévention de leur disparition du pays ou de la planète ». Dans l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique, il est reconnu que « l’intendance par les propriétaires de terres et de plans d’eau, ainsi que par leurs utilisateurs, est essentielle afin d’éviter que des espèces ne deviennent en péril et pour protéger et rétablir les espèces qui sont en péril » et que « des mesures coopératives et volontaires sont les premières approches pour assurer la protection et le rétablissement des espèces en péril ».

Les mesures de rétablissement seront intégrées au South Okanagan-Similkameen Conservation Program. De plus, si les populations observées dans la vallée du bas Fraser sont considérées comme viables, les mesures de rétablissement seront intégrées au South Coast Conservation Program (SCCP) [programme de conservation de la côte Sud] au moyen d’une approche plurispécifique.

Un plan d’action pour le rétablissement sera achevé d’ici 2013.

British Columbia Conservation Data Centre. 2006. BC Species and Ecosystems Explorer, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), disponible à l’adresse : http://srmapps.gov.bc.ca/apps/eswp/ (consulté en janvier 2007; en anglais seulement).

CalFlora: Information on California plants for education, research and conservation [application Web]. 2007. Berkeley (California): The Calflora Database (en anglais seulement) [organisme à but non lucratif] , (consulté le 24 janvier 2007) .

Channell, R. 2005. The conservation value of peripheral populations: the supporting science, in Species at Risk 2004: Pathways to Recovery, Victoria (Colombie-Britannique).

COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster feuillu (Symphyotrichum frondosum) au Canada (PDF; 515 Ko), Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa (Ontario), vi + 23 p.

Douglas, G.W. 1999. Status of Toothcup in British Columbia, Wildlife Bulletin B-94, BC Environment, disponible à l’adresse : http://wlapwww.gov.bc.ca/wld/documents/statusrpts/b94.pdf.

Douglas, G.W., D.V. Meidinger et J. Pojar (éd.). 2001. Illustrated flora of British Columbia, Volume 6: Monocotyledons (Acoraceae through Najadaceae), ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs et ministère des Forêts de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

Dyer, O., C. Klym et S. Bunge. 2007. Short-rayed aster (Aster frondosum) Vaseux Lake and Christie Memorial (2003, 2005, 2006, 2007), rapport non publié du ministère de l’Environnement, Penticton (Colombie-Britannique), 21 p.

Fertig, W. 2000. Survey for Ute Ladies’ Tresses (Spiranthes diluvialis) along the Sweetwater River in Pathfinder National Wildlife Refuge, préparé pour le Bureau of Reclamation, University of Wyoming, Laramie.

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Klinkenberg, B. (éd.). 2006. E-Flora BC: electronic atlas of the plants of British Columbia (en anglais seulement), Lab for Advanced Spatial Analysis, Department of Geography, University of British Columbia, Vancouver (Colombie-Britannique) [consulté le 24 janvier 2007 à 11:36:53].

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Wisheu, I.C., et P.A. Keddy. 1991. Seed banks of a rare wetland plant community: distribution patterns and effects of human-induced disturbance, Journal of Vegetation Science 2: 181-188.

Communications personnelles

Baumbrough, Harold, biologiste, Naramata (Colombie-Britannique). 2007. Communication personnelle à R. Klinkenberg.

Dyer, Orville, biologiste de la faune, ministère de l’Environnement, Penticton (Colombie-Britannique). 2007. Communication personnelle à B. Klinkenberg et à R. Klinkenberg.

Durance, Eva, naturaliste, Penticton (Colombie-Britannique). 2007. Communication personnelle à R. Klinkenberg.

Fairbarns, Matt, botaniste, Victoria (Colombie-Britannique). 2007. Communication personnelle à R. Klinkenberg.

Lea, Ted, écologiste des végétaux, ministère de l’Environnement, Victoria (Colombie-Britannique). 2007. Communication personnelle à B. Klinkenberg et à R. Klinkenberg.

Lomer, Frank, botaniste, New Westminster (Colombie-Britannique). 2007. Communication personnelle à R. Klinkenberg.

Table des matières – Partie 2


1 L’emplacement de ces deux sous-populations n’est pas divulgué pour respecter la vie privée des propriétaires fonciers.

2 Remarque : Dans le document, les renvois aux populations des lacs Vaseux ou Skaha concernent les populations ayant fait l’objet de relevés dans le parc provincial du lac Vaseux ou le parc provincial commémoratif Christie, respectivement. L’espèce est aussi présente sur les terres privées adjacentes, qui n’ont pas fait l’objet de relevés puisque la permission des propriétaires n’a pas été sollicitée pour ce faire.

3 La répartition exclut les lieux de collecte de la vallée du Fraser.

4 Les numéros des OE renvoient aux occurrences d’éléments consignées au Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique.

5 Le régime foncier peut être tenu secret pour respecter la vie privée des propriétaires.

6 L’accumulation de nutriments a été mentionnée dans le rapport de situation du COSEPAC et nécessite de nouvelles études.

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