Entosthodon rouilleux (Entosthodon rubiginosus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

Entosthodon rouilleux

Entosthodon rouilleux

Photo: © Marc Jones au lac Roundup, en 2015.

Préoccupante
2017

Table des matières

Liste des figures

  • Figure 1. Morphologie comparative de l’Entosthodon fascicularis(a – e) et de l’E. rubiginosus(f – j); a, f : marge de feuille supérieure (x175); b, g : feuille caulinaire (a : x12, b : x16); c, h : capsule à l’état frais (c : x12, h : x16); d, i : capsule à l’état sec (d : x12, i : x16); e, j : cellules supérieures de la paroi de la capsule (x175).
  • Figure 2. Gamétophytes et jeunes sporophytes (partiellement recouverts par leur coiffe) d’Entosthodon rubiginosus, dans le secteur du lac White.
  • Figure 3. Mentions de l’entosthodon rouilleux en Amérique du Nord. La situation de l’espèce est toutefois inconnue dans la plupart des localités qui ne sont pas situées au Canada.
  • Figure 4. Répartition canadienne de l’entosthodon rouilleux. Sites : 1. lac Roundup; 2. lac Lost; 3. ruisseau Riske; 4. baie Cooney; 5. Quilchena; 6. Princeton; 7. lacs Twin; 8. Observatoire; 9. lac White; 10. ruisseau Park; 11. Grasslands; 12. ruisseau Strawberry; 13. ruisseau Maple; 14. Climax; 15. Courval; 16. Gravelbourg; 17. Lake of the Rivers.
  • Figure 5. Relevés réalisés en Colombie­Britannique en 2015 dans le cadre desquels l’entosthodon rouilleux n’a pas été trouvé. Ces 27 sites font partie de ceux qui contenaient des milieux propices à l’entosthodon rouilleux mais qui n’avaient pas fait l’objet de relevés auparavant. L’entosthodon rouilleux n’a été trouvé dans aucun de ces sites. Sites : 1. lacs Tremblay; 2. lac Barkley; 3. lacs AWN; 4. lac Greer; 5. lac East; 6. lac Rock; 7. lac 1; 8. lac 2; 9. lac 3; 10. lac 4; 11. lac 5; 12. lac Lomond; 13. lac Long 1; 14. lac Long 2; 15. lac Long 3; 16. lac Long 4; 17. lac Long 5; 18. lac Long 6; 19. lac Buse; 20. Upper Buse 1; 21. Upper Buse 2; 22. Buse Rye; 23. Sciutto 1; 24. Sciutto 3; 25. Sciutto 4; 26. Sciutto 5; 27. Sciutto 6.

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Information sur les occurrences connues de l’entosthodon rouilleux au Canada, y compris les dates des relevés, la situation en 2015, le degré de perturbations, l’effectif des sous-populations et le régime foncier. L’effectif estimatif des sous-populations correspond à celui du dernier relevé où l’espèce a été observée.

Liste des annexes

Information sur le document

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’entosthodon rouilleux (Entosthodon rubiginosus), 2017

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur l’entosthodon rouilleux

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante :

COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’entosthodon rouilleux (Entosthodon rubiginosus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 49 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2004. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’entosthodon rouilleux (Entosthodon rubiginosus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 21 p.

Note de production :

Le COSEPAC remercie Lyn Baldwin et Marc Jones d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’entosthodon rouilleux (Entosthodon rubiginosus) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par René Belland, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mousses et lichens du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site Web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Rusty Cord-moss Entosthodon rubiginosus in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Entosthodon rouilleux - Photo prise par Marc Jones au lac Roundup, en 2015.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation - avril 2017

Nom commun
Entosthodon rouilleux
Nom scientifique
Entosthodon rubiginosus
Statut
Préoccupante
Justification de la désignation
La répartition et l’abondance connues de cette mousse ont augmenté de façon significative en raison de la recherche sur le terrain et de la collecte depuis l’évaluation initiale de l’espèce par le COSEPAC en 2004, résultant ainsi à une diminution du risque d’extinction. L’espèce est maintenant observée en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, et une quantité considérable d’habitat potentiel inexploré existe. De faibles déclins ont été observés, et des menaces potentielles, incluant la présence de bétail, les changements climatiques, la conversion de l’habitat naturel en zones agricoles, ainsi que les espèces envahissantes, ont été identifiées. L’espèce demeure en péril et pourrait devenir « menacée » à moins que les menaces soient atténuées avec une efficacité démontrée.
Répartition
Colombie-Britannique, Saskatchewan
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2004. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 2017.

COSEPAC résumé

Entosthodon rouilleux
Entosthodon rubiginosus

Description et importance de l’espèce sauvage

L’entosthodon rouilleux est une petite mousse vert pâle à vert moyen qui pousse en tiges isolées ou en petites touffes. Il mesure 2 ou 3 mm de hauteur, est difficile à apercevoir et est souvent caché parmi les autres mousses. L’entosthodon rouilleux est endémique à l’Amérique du Nord et est rare dans l’ensemble de son aire de répartition. Les occurrences canadiennes sont situées à l’extrémité nord de l’aire de répartition nord­américaine de l’espèce. Outre les occurrences canadiennes, il y a sept occurrences connues aux États-Unis (dont une historique). L’entosthodon rouilleux se distingue de l’Entosthodon fascicularis, espèce semblable, par des caractères microscopiques de la paroi de la capsule.

Répartition

L’entosthodon rouilleux est endémique à l’ouest de l’Amérique du Nord et se rencontre en régions arides et semi-arides, en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Montana, en Arizona, au Nouveau-Mexique, au Texas et dans l’État de Washington. Au Canada, l’entosthodon rouilleux a été trouvé dans 17 sites, soit 12 dans la région intérieure sud de la Colombie-Britannique et 5 dans le sud-ouest de la Saskatchewan.

Habitat

Au Canada, l’entosthodon rouilleux pousse uniquement dans des sols salins et généralement limoneux ou argileux qui sont mouillés une partie de l’année et bordent les étangs, les lacs et les vasières, ou encore sur les pentes suintantes de milieux par ailleurs relativement secs. Il pousse sur le sol dénudé et tolère une certaine accumulation de litière et une certaine présence de plantes vasculaires. L’entosthodon rouilleux se rencontre le plus souvent dans une étroite bande entourant les milieux humides, en terrain plat ou en pente très douce. L’espèce n’a jamais été trouvée dans des milieux salins où dominent les grandes espèces de joncs et de cypéracées. La salinité de l’habitat est due à l’évaporation de l’eau durant les mois les plus chauds, qui laisse des minéraux dans le sol.

Biologie

L’entosthodon rouilleux peut être une espèce annuelle ou une espèce vivace à courte durée de vie (~2 ans) et produit régulièrement des sporophytes. La dispersion à courte distance des spores, la persistance des spores dans le sol et la dispersion de fragments d’individus contribuent probablement toutes au maintien des sous-populations d’entosthodon rouilleux. L’entosthodon rouilleux présente des caractères physiologiques qui lui permettent de survivre dans les milieux arides et semi-arides, notamment sa capacité de demeurer en dormance durant des périodes prolongées, la marge enroulée de ses feuilles et la présence de soies à l’extrémité de celles-ci.

Taille et tendances des populations

L’entosthodon rouilleux a été signalé dans 17 sites, soit 12 dans la région intérieure sud de la Colombie-Britannique et 5 dans le sud-ouest de la Saskatchewan. Il pourrait être disparu de deux sites en Colombie-Britannique. Les relevés continus des bryophytes ont permis une augmentation du nombre de sites connus : seulement quatre sites avaient été signalés au moment de la publication du premier rapport de situation sur l’espèce, en 2004. La plupart des sites connus renferment de petites touffes composées de moins de 10 individus, mais deux sites récemment découverts en Colombie-Britannique, au ruisseau Park, dans le bassin du lac White, et au lac Roundup, dans le secteur d’entraînement de Chilcotin, hébergent de grandes sous­populations comptant plus de 1 000 individus. D’après les nouveaux relevés, la plupart des sous­populations situées dans le bassin du lac White et dans la région de Chilcotin semblent être stables. Toutefois, plusieurs des petites sous­populations n’ont pas été retrouvées en 2015, de sorte qu’il est difficile d’estimer les tendances en matière d’abondance.

Menaces et facteurs limitatifs

L’entosthodon rouilleux pousse uniquement dans des sols dénudés mouillés une partie de l’année et généralement associés à des lacs, à des étangs, à des vasières ou à des zones de suintement salins. Les menaces pesant sur l’espèce sont l’utilisation de l’habitat par le bétail, la modification des régimes hydrologiques associée aux changements climatiques, la conversion des milieux humides en terres agricoles, les espèces exotiques envahissantes, l’utilisation de véhicules hors route et les perturbations causées par la Bernache du Canada. L’utilisation intensive de l’habitat par le bétail, qui peut avoir des effets directs (piétinement des individus) et indirects (perturbation du sol) sur l’entosthodon rouilleux, représente une menace d’impact moyen à faible pour l’espèce. La plupart des sites connus sont accessibles au bétail, et l’utilisation de l’habitat par le bétail est plutôt intensive dans certains sites. On ignore quels sont les effets sur l’entosthodon rouilleux des modifications des régimes hydrologiques des milieux humides causés par les changements des températures et des précipitations. L’habitat de l’entosthodon rouilleux pourrait devenir plus sec et plus éphémère et être davantage exposé à des conditions météorologiques extrêmes à cause des changements climatiques. La conversion des milieux humides en terres agricoles représente une menace négligeable pour l’entosthodon rouilleux dans les sites des Prairies, mais aucun des sites connus en Saskatchewan ne semble actuellement être menacé par cette activité. Les autres menaces ont probablement un impact négligeable, ou leur impact est inconnu.

Protection, statuts et classements

Le COSEPAC a classé l’entosthodon rouilleux espèce en voie de disparition, et l’espèce figure à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. NatureServe a attribué à l’entosthodon rouilleux la cote de conservation mondiale de G1G3 (gravement en péril à vulnérable; risque de disparition élevé à modéré). En Colombie­Britannique, l’espèce a été inscrite sur la liste bleue (taxon préoccupant particulièrement sensible ou vulnérable aux activités humaines ou aux phénomènes naturels) et s’est vu attribuer la cote de conservation de S2S3 (en péril à vulnérable; risque élevé à modéré de disparition) par le Conservation Data Centre de la province. L’espèce est considérée comme historique (SH, espèce pour laquelle il existe seulement des mentions datant de plus de 50 ans, mais susceptible d’être retrouvée) par le Montana Natural Heritage Program, et aucune cote ne lui a été attribuée en Arizona, au Nouveau-Mexique et dans l’État de Washington. Les occurrences qui se trouvent dans le secteur d’entraînement de Chilcotin et dans le bassin du lac White sont protégées dans une certaine mesure par les lignes directrices existantes en matière de gestion.

Résumé technique

Nom scientifique:
Entosthodon rubiginosus
Nom français:
Entosthodon rouilleux
Nom anglais:
Rusty Cord-moss
Répartition au Canada(province/territoire/océan) :
(province/territoire/océan) : Colombie­Britannique, Saskatchewan

Information démographique

Information démographique
Sujet Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée). ­< = 2 ans (durée incertaine, mais l’espèce est une annuelle ou une « nomade » à courte durée de vie)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui, observé
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. Si les sous­populations de la baie Cooney et de Princeton sont effectivement disparues, cela représenterait un déclin < 1 % de la population.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé? a. Inconnu
b. Probablement
c. Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Peu probable

Information sur la répartition

Information sur la répartition
Sujet Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 239 865 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté).
68 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? a. Inconnu
b. Oui, selon une dispersion sur de courtes distances (la plus probable); probablement pas selon une dispersion sur de longues distances (potentielle).
nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme. (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
15, excluant les deux localités présumées disparues.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Oui, observé (si on suppose que l’espèce est disparue de deux sites)
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.?
Oui, observé (si on suppose que l’espèce est disparue de deux sites)
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non
Nombre d’individus matures dans chaque sous-population
Province Sous-population (utilisez une fourchette plausible) Nombre d’individus matures
Colombie­Britannique Lac Roundup 1 600–3 200
Colombie­Britannique Lac Lost < 10
Colombie­Britannique Ruisseau Riske < 10
Colombie­Britannique Baie Cooney > 10
Colombie­Britannique Quilchena < 10
Colombie­Britannique Princeton < 10
Colombie­Britannique Lacs Twin < 10
Colombie­Britannique Observatoire < 10
Colombie­Britannique Lac White < 100
Colombie­Britannique Ruisseau Park > 1 000
Colombie­Britannique Grasslands 400–800
Colombie­Britannique Ruisseau Strawberry < 10
Saskatchewan Ruisseau Maple < 10
Saskatchewan Climax < 10
Saskatchewan Courval < 10
Saskatchewan Gravelbourg < 10
Saskatchewan Lake of the Rivers < 10
Saskatchewan Total 3 100–5 200

Analyse quantitative

Analyse quantitative
Sujet Information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Aucune analyse n’a été effectuée.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)
Sujet Information
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce?

Oui

  • Pâturage de bétail (impact moyen à faible)
  • Conversion de l’habitat en terres agricoles utilisées pour des cultures annuelles (impact négligeable)
  • Utilisation de VTT (impact négligeable)
  • Exercices militaires (impact négligeable)
  • Relevés à des fins de suivi et de rétablissement (impact négligeable)
  • Espèces exotiques envahissantes (impact non calculé)
  • Perturbations associées à la Bernache du Canada (impact inconnu)
  • Déplacement et altération de l’habitat / sécheresses associés aux changements climatiques (impact inconnu)
  • Augmentation des tempêtes et des inondations attribuable aux changements climatiques (impact inconnu)

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents? L’entosthodon rouilleux a besoin d’un type de substrat très précis : sols dénudés qui sont mouillés une partie de l’année et sont généralement associés à des lacs, à des étangs, à des vasières et à des zones de suintement salins.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. Espèce signalée dans l’État de Washington, au Montana (historique), en Arizona, au Nouveau­Mexique et au Texas.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Elle n’a pas été constatée, mais elle est possible.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
Les conditions se détériorent-elles au Canada?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Probablement
Les conditions de la population source se détériorent-elles?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Non
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Nature délicate de l’information sur l’espèce
Sujet Information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut
Sujet Information
COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2004. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en avril 2017.

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut recommandé et justification de la désignation
Sujet Information
Statut recommandé Préoccupante
Code alphanumérique Sans objet.
Justification de la désignation La répartition et l’abondance connues de cette mousse ont augmenté de façon significative en raison de la recherche sur le terrain et de la collecte depuis l’évaluation initiale de l’espèce par le COSEPAC en 2004, résultant ainsi à une diminution du risque d’extinction. L’espèce est maintenant observée en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, et une quantité considérable d’habitat potentiel inexploré existe. De faibles déclins ont été observés, et des menaces potentielles, incluant la présence de bétail, les changements climatiques, la conversion de l’habitat naturel en zones agricoles, ainsi que les espèces envahissantes, ont été identifiées. L’espèce demeure en péril et pourrait devenir « menacée » à moins que les menaces soient atténuées avec une efficacité démontrée.

Applicabilité des critères

Applicabilité des critères
Sujet Information
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) Sans objet. L’ampleur du déclin observé, estimé, inféré, prévu ou présumé du nombre d’individus matures dans le passé, dans le présent et au cours des 10 prochaines années (3 générations = 6 ans) est inconnue. Le déclin estimé sur 5 ans est faible (-1 %) et ne s’approche pas des seuils nécessaires pour satisfaire au critère A.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) Sans objet. L’indice de zone d’occupation (68 km2) est inférieur au seuil établi pour la catégorie « espèce en voie de disparition », (B2), et des déclins continus du nombre de localités et d’individus matures ont été observés, mais la population n’est pas gravement fragmentée, il y a au moins 15 localités et il est peu probable que la population subisse des fluctuations extrêmes.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) Sans objet. Le nombre estimatif d’individus matures (2 800-4 500) est inférieur au seuil établi pour la catégorie « espèce menacée » et un déclin continu du nombre d’individus matures est observé, mais l’ampleur estimée de ce déclin est faible (-1 % sur 5 ans) et est insuffisante pour satisfaire au critère C1. Deux sous­populations comptent plus de 1 000 individus matures, et il existe au moins 13 autres sous­populations connues; ces deux facteurs sont donc supérieurs aux seuils fixés pour le critère C2.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) Sans objet. Le nombre total d’individus matures (2 800-4 500) et l’indice de zone d’occupation (68 km2) sont supérieurs aux seuils établis.
Critère E (analyse quantitative) Sans objet. Il n’a pas été possible de réaliser une analyse quantitative au moyen des données existantes.

Préface

Au moment de la publication du premier rapport de situation sur l’entosthodon rouilleux, l’espèce avait été signalée dans seulement quatre localités au Canada, toutes situées dans la région intérieure sud de la Colombie­Britannique (COSEWIC, 2004). Depuis, le nombre de localités signalées est passé à 17, mais l’espèce pourrait être disparue de deux de celles-ci (dont une qui n’avait pas été confirmée dans le premier rapport de situation). Deux des nouvelles localités découvertes en Colombie­Britannique contiennent de grandes sous-populations d’entosthodon rouilleux, ce qui est venu grandement accroître l’effectif connu de l’espèce au Canada. Cinq des nouvelles localités se trouvent dans le sud-ouest de la Saskatchewan. La découverte de celles-ci a donc entraîné une augmentation considérable de la zone d’occurrence et de la zone d’occupation par rapport à ce qui était indiqué dans le rapport précédent.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Entosthodon rubiginosus (R. S. Williams) Grout

Synonyme : Funaria rubiginosa (R. S. Williams)

Citation bibliographique : Funaria rubiginosa, Bryologist 16:37-39, planche IV, figures 10-19, 1913.

Nom français : Entosthodon rouilleux

Nom anglais : Rusty Cord-moss

Famille : Funariacées

La grande famille des Funariacées se caractérise par ses mousses de petite taille dont les gamétophytes sont très semblables; la plupart des taxons possèdent de larges feuilles vert clair présentant de grandes cellules de couleur pâle (Crum et Anderson, 1981). Plusieurs de ces espèces sont des annuelles ou des bisannuelles, et certaines sont vivaces (McIntosh, 2007a). Les genres qui composent cette famille ont été délimités en fonction des caractères du sporophyte (génération produisant les spores) et plus précisément par la forme, la grosseur et le caractère plus ou moins droit de la capsule (sporange) ainsi que par le degré de développement (ou l’absence) du péristome (couronne d’appendices semblables à des dents qui entourent l’orifice apical de la capsule).

Le genre Entosthodon réunit des espèces minuscules et tire son nom du fait que le péristome, s’il existe, est inséré assez loin du bord de l’orifice, à l’intérieur de la capsule. Chez les espèces du genre Entosthodon, la capsule est légèrement exserte, dressée, symétrique et munie d’un opercule (couvercle). Les spores sont modérément grosses.

En Amérique du Nord, il existe douze espèces d’Entosthodon, dont seulement deux sont présentes au Canada, l’E. rubiginosus et l’E. fascicularis. On croyait que ces deux espèces étaient limitées à la Colombie­Britannique (Ireland et al., 1987; Anderson et al., 1990), mais l’E. rubiginosus a depuis été signalé en Saskatchewan.

Description morphologique

La présente description a été établie à partir de celles de Grout (1933), de Lawton (1971) et de Miller et Miller (2007), ainsi qu’à partir des observations personnelles de T. McIntosh. Plusieurs des caractères décrits sont illustrés à la figure 1, et on trouvera à la figure 2 la photographie d’une petite touffe d’entosthodon rouilleuxpoussant dans le secteur du lac White, dans le sud de la Colombie-Britannique.

L’entosthodon rouilleuxest une petite mousse acrocarpe (produisant ses organes femelles et ses sporophytes au bout des tiges principales), haute de 2 à 3 mm (atteignant parfois 5 mm), de couleur vert pâle à vert moyen. La mousse pousse en tiges isolées ou en petites touffes. L’espèce est difficile à apercevoir et souvent cachée parmi les autres mousses. Les feuilles pleinement développées sont rapprochées et réunies au sommet de la tige, qui est dressée. Elles mesurent 1,5 à 2,4 mm de longueur et en moyenne environ 1 mm de largeur. Elles sont ovées ou parfois plutôt obovées, acuminées à aiguës, dressées-étalées à l’état humide et légèrement contortées à l’état sec. La marge des feuilles est habituellement plane, ou rarement un peu irrégulière vers le sommet, sans bordure distincte, bien que parfois certaines cellules marginales soient un peu plus courtes que les cellules laminales. La nervure n’atteint généralement pas le sommet de la feuille chez les feuilles caulinaires inférieures, tandis qu’elle est excurrente chez les feuilles supérieures.

Il existe des incertitudes quant à la répartition des organes sexuels de l’entosthodon rouilleux, mais l’espèce est probablement autoïque (organes mâles et femelles situés sur la même tige), puisque la plupart des gamétophytes semblent produire un sporophyte chaque année. Le sporophyte est petit, mesurant 4 ou 5 mm (allant parfois jusqu’à 7 mm) de hauteur. Les sporophytes arrivent à maturité à la fin de l’hiver et au printemps et, en Colombie-Britannique, ils demeurent généralement visibles jusqu’en automne, même si les feuilles de la mousse tendent à sécher et à devenir difficiles à apercevoir. La coiffe (capuchon de tissus gamétophytiques protégeant le jeune sporophyte) est relativement grande et distincte et couvre entièrement la capsule pendant sa maturation. Elle est fendue près de la base et est surmontée d’une longue pointe mince. La capsule est dressée, plutôt piriforme (en forme de poire), brun-rouge à brun-jaune à maturité et généralement un peu contractée sous l’orifice et plissée à l’état sec. L’orifice est bordé d’une série de cellules rectangulaires-transversales, alors que les cellules situées juste en dessous sont allongées et ont les parois épaissies (chez l’espèce semblable E. fascicularis, ces cellules sont petites et irrégulièrement isodiamétriques). L’opercule est conique, et le péristome est rudimentaire ou absent. Les spores sont papilleuses et de grosseur variable (25 à 35 µm).

On trouvera des clés d’identification et des illustrations supplémentaires dans Grout (1933), Lawton (1971) et Miller et Miller (2007). McIntosh (1986) fournit un exposé sur l’Entosthodon rubiginosus et les espèces apparentées.

Figure 1. Morphologie comparative de l’Entosthodon fascicularis (a – e) et de l’E. rubiginosus (f – j); a, f : marge de feuille supérieure (x175); b, g : feuille caulinaire (a : x12, b : x16); c, h : capsule à l’état frais (c : x12, h : x16); d, i : capsule à l’état sec (d : x12, i : x16); e, j : cellules supérieures de la paroi de la capsule (x175).
Morphologie  comparative de l’Entosthodon fascicularis (a – e) et de l’E. rubiginosus (f –  j)
Photo: © Dessins a, b et f d’après Lawton (1971); autres dessins par T. McIntosh.
Description longue de la figure 1

Dessins illustrant la morphologie comparative de la marge d’une feuille supérieure, d’une feuille caulinaire, d’une capsule à l’état frais, d’une capsule à l’état sec et des cellules supérieures de la paroi de la capsule de l’Entosthodon fascicularis et de l’E. rubiginosus.

Figure 2. Gamétophytes et jeunes sporophytes (partiellement recouverts par leur coiffe) d’Entosthodon rubiginosus, dans le secteur du lac White.
Gamétophytes et  jeunes sporophytes (partiellement recouverts par leur coiffe)
Photo: © +/- x18; photographie par Ole Westby
Description longue de la figure 2

Photo de gamétophytes et de jeunes sporophytes d’entosthodon rouilleux, prise dans le secteur du lac White, en Colombie-Britannique.

Structure spatiale et variabilité de la population

Le genre Entosthodon a été délimité en fonction des caractères morphologiques du sporophyte, mais le concept du genre et les caractères utilisés pour le définir ont été contestés (Crum et Anderson, 1981; Fife, 1985; Miller et Miller, 2007). De fait, de récentes analyses de loci d’ADN portant sur neuf genres de la famille des Funariacées (y compris 10 espèces du genre Entosthodon) donnent fortement à penser que le genre Entosthodon est polyphylétique, ce qui signifie que les espèces du genre Entosthodon ne sont pas toutes issues d’un ancêtre commun (Liu et al., 2012). Toutefois, ce fait ne signifie pas nécessairement que le concept d’espèce est invalide dans le cas de l’entosthodon rouilleux. Aucune étude n’a été publiée concernant la structure génétique de la population de l’entosthodon rouilleux.

Unités désignables

Au Canada, l’entosthodon rouilleux a été observé dans deux régions, soit la région intérieure sud de la Colombie­Britannique, dans l’aire écologique nationale des montagnes du Sud, et le sud-ouest de la Saskatchewan, dans l’aire écologique nationale des Prairies. Ces régions sont séparées par plusieurs centaines de kilomètres. Cependant, aucune différence n’a été constatée quant aux caractéristiques morphologiques ou au cycle vital de l’entosthodon rouilleux entre les deux régions, et l’espèce n’a fait l’objet d’aucune étude moléculaire, de sorte qu’on considère qu’il y a une seule unité désignable.

Importance de l’espèce

L’entosthodon rouilleux est endémique à l’Amérique du Nord. Les occurrences canadiennes sont situées à l’extrémité nord de l’aire de répartition nord-américaine de l’espèce. L’entosthodon rouilleux est rare dans l’ensemble de son aire de répartition en Amérique du Nord; outre les localités canadiennes, l’espèce a été signalée dans seulement sept sites aux États-Unis.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’entosthodon rouilleux est endémique à l’ouest de l’Amérique du Nord (Lawton, 1971; Miller et Miller, 2007), où on le retrouve de façon éparse dans les régions arides et semi-arides. Selon les renseignements contenus dans la littérature et les herbiers, 24 occurrences de l’entosthodon rouilleux ont été répertoriées en Amérique du Nord (figure 3). On trouve des mentions de l’espèce au Montana (localité type de l’espèce), en Arizona, au Nouveau-Mexique, au Texas, dans l’État de Washington, en Colombie­Britannique et en Saskatchewan (Williams, 1913; McCleary, 1953; Ireland et al., 1984; McIntosh, 1989). Au Montana, on n’en connaît qu’une récolte, faite en 1887 sur les berges de la rivière Missouri, près de Great Falls. Certains ont essayé de retrouver cette occurrence, mais ces efforts ont été vains, en partie parce que leurs recherches n’étaient pas exhaustives et en partie parce que les berges naturelles de la rivière, en amont et en aval de Great Falls, ont été inondées par la construction de barrages (NatureServe, 2015). Si des tentatives ont été faites pour retrouver d’autres occurrences aux États-Unis, elles n’ont pas été documentées.

Figure 3. Mentions de l’entosthodon rouilleux en Amérique du Nord. La situation de l’espèce est toutefois inconnue dans la plupart des localités qui ne sont pas situées au Canada.
Mentions de l’entosthodon rouilleux en  Amérique du Nord.
Description longue de la figure 3

Carte de la répartition de l’entosthodon rouilleux dans l’ouest de l’Amérique du Nord. Vingt-quatre localités (fondées sur des mentions d’herbier) sont indiquées, dispersées dans des régions arides et semi-arides, en Arizona, au Nouveau-Mexique, au Texas, dans l’État de Washington, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’entosthodon rouilleux a été signalé dans 17 sites (figure 4), soit 12 sites dans la région intérieure sud de la Colombie­Britannique et 5 sites dans le sud­ouest de la Saskatchewan (tableau 1). En Colombie­Britannique, l’entosthodon rouilleux a été observé dans des milieux humides salins situés à l’intérieur de prairies semi-arides. Ces sites se trouvent près de Osoyoos, de Princeton et de Kamloops, dans la vallée de Nicola et dans la région de Chilcotin, et on trouve un ensemble de sites dans le bassin du lac White. En Saskatchewan, les sites se trouvent dans des milieux humides salins ou des zones de suintement salines associés à des prairies.

Figure 4. Répartition canadienne de l’entosthodon rouilleux. Sites : 1. lac Roundup; 2. lac Lost; 3. ruisseau Riske; 4. baie Cooney; 5. Quilchena; 6. Princeton; 7. lacs Twin; 8. Observatoire; 9. lac White; 10. ruisseau Park; 11. Grasslands; 12. ruisseau Strawberry; 13. ruisseau Maple; 14. Climax; 15. Courval; 16. Gravelbourg; 17. Lake of the Rivers.
Répartition canadienne de l’entosthodon  rouilleux.
Description longue de la figure 4

Carte de la répartition canadienne de l’entosthodon rouilleux montrant 17 sites, dont 12 dans la région intérieure sud de la Colombie-Britannique et 5 dans le sud-ouest de la Saskatchewan. En Colombie-Britannique, l’entosthodon rouilleux se rencontre dans des milieux humides salins situés à l’intérieur de prairies semi-arides. En Saskatchewan, les sites se trouvent dans des milieux humides salins ou des zones de suintement salines associées à des prairies.

Tableau 1. Information sur les occurrences connues de l’entosthodon rouilleux au Canada, y compris les dates des relevés, la situation en 2015, le degré de perturbations, l’effectif des sous-populations et le régime foncier. L’effectif estimatif des sous-populations correspond à celui du dernier relevé où l’espèce a été observée.
Localité Site Année de découverte Dernier relevé Situation en 2015 Qualité de l’habitata Effectif de la sous-populationb Régime foncier
Colombie­Britannique Colombie­Britannique Colombie­Britannique Colombie­Britannique Colombie­Britannique Colombie­Britannique Colombie­Britannique Colombie­Britannique
Chilcotin 1. Lac Roundup 2012 2015 Occurrence retrouvée et ayant pris de l’ampleur Excellente-bonne 1 600–3 200 Défense nationale
cellule vide 2. Lac Lost 2012 2015 Non retrouvée, situation inconnue Faible < 10 Défense nationale
cellule vide 3. Ruisseau Riske 2002 2015 Retrouvée Bonne < 10 Terres de la Couronne
Kamloops 4. Baie Cooney 1981 2015 Non retrouvée, possiblement disparue Inconnue > 10 Inconnu
Nicola 5. Quilchena 2007 2007 Aucun relevé effectué Faible < 10 Terrain privé
Princeton 6. Princeton 1980 2015 Non retrouvée, possiblement disparue Faible < 10 Terrain privé
Bassin du lac White 7. Lacs Twin 2011 2011 Aucun relevé effectué Faible < 10 Nature Trust
cellule vide 8. Observatoire 2011 2015 Non retrouvée; probablement existante Passable < 10 Conseil national de recherches
cellule vide 9. Lac White 1980 2015 Retrouvée Bonne < 100 Terres de la Couronne, bail de Nature Trust
cellule vide 10. Ruisseau Park 2006 2011 Aucun relevé effectué Bonne > 1 000 Terrain privé, en partie Nature Trust
cellule vide 11. Grasslands 2011 2015 Retrouvée Bonne 400–800 Terres de la Couronne, aire protégée White Lake Grasslands
Osoyoos 12. Ruisseau Strawberry 2007 2015 Non retrouvée, situation inconnue Bonne < 10 Terres de la Couronne
Saskatchewan Saskatchewan Saskatchewan Saskatchewan Saskatchewan Saskatchewan Saskatchewan Saskatchewan
Sud-ouest de la Sask. 13. Ruisseau Maple 2007 2015 Non retrouvée, situation inconnue Faible < 10 Terrain privé
cellule vide 14. Climax 2007 2015 Non retrouvée, situation inconnue Faible < 10 Terrain privé
cellule vide 15. Courval 2007 2015 Non retrouvée; probablement existante Passable < 10 Terrain privé
cellule vide 16. Gravelbourg 2007 2015 Non retrouvée, situation inconnue Faible < 10 Terrain privé
cellule vide 17. Lake of the Rivers 2007 2015 Non retrouvée; probablement existante Bonne < 10 Terrain privé

a La qualité de l’habitat est fondée sur la présence de microhabitats convenant à l’entosthodon rouilleux et au degré de perturbations du site (reflétant généralement l’utilisation de l’habitat par le bétail).

b L’effectif des sous-populations représente le nombre estimatif de sporophytes, qui est considéré comme un substitut du nombre minimum d’individus.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence de l’entosthodon rouilleux au Canada s’élève à 239 865 km2. L’indice de zone d’occupation de l’espèce, fondé sur un quadrillage à mailles de 2 km de côté, est de 68 km2. Ces valeurs sont fondées sur les 15 localités où l’entosthodon rouilleux était encore existant (ou présumé existant) en 2015 (tableau 1). La zone d’occurrence et la zone d’occupation de l’entosthodon rouilleux ont donc considérablement augmenté depuis la publication du premier rapport de situation sur l’espèce, en 2004, ces valeurs s’établissant alors respectivement à 20 000 km2 et à 12 km2. L’augmentation de la zone d’occurrence est attribuable à la découverte des localités de la Saskatchewan. L’entosthodon rouilleux pourrait être présent dans d’autres secteurs de la région des fondrières des Prairies, notamment en Alberta, dans l’est de la Saskatchewan et au Manitoba, et des relevés additionnels pourraient donc mener à l’augmentation de la zone d’occurrence et de la zone d’occupation connues de l’espèce.

Activités de recherche

La découverte de l’entosthodon rouilleux au Canada ainsi que les mentions initiales de la plupart des localités connues de l’espèce sont attribuables aux relevés et aux activités de recherche menés par T. McIntosh. L’entosthodon rouilleux a été découvert pour la première fois au Canada en 1980, au lac White, en Colombie­Britannique (McIntosh, 1989). D’autres localités ont également été découvertes dans le cadre de relevés généraux des bryophytes réalisés de 1980 à 1983 par T. McIntosh pour ses recherches doctorales, d’un relevé des zones arides de la province mené de 1997 à 2001 ainsi que de relevés ciblés réalisés en 2002 et 2003 pour la préparation du premier rapport de situation du COSEPAC sur l’entosthodon rouilleux. Au moment de la publication de ce rapport de situation, l’entosthodon rouilleux avait été trouvé dans seulement quatre localités en Colombie­Britannique : au lac White et dans des sites situés à proximité de Princeton, de Kamloops et du ruisseau Riske (COSEWIC, 2004). Des recherches ciblées et générales supplémentaires réalisées dans le bassin du lac White en 2006, 2007 et 2011 ont mené à la découverte de trois nouveaux sites dans cette région. S’appuyant sur le programme de rétablissement provincial (British Columbia Bryophyte Recovery Team, 2008), le programme de rétablissement fédéral comprend six sites existants : quatre sites dans le bassin du lac White, au lac White, au ruisseau Park, à l’observatoire de RNCan et à l’aire protégée White Lake Grasslands, ainsi que les sites à proximité de Princeton et du ruisseau Riske (Environment Canada, 2012). Le site de Kamloops (baie Cooney) a été considéré comme disparu, car l’entosthodon rouilleux n’y a pas été retrouvé lors des relevés ciblés réalisés en 2002-2003 et 2005. À la suite de consultations avec T. McIntosh et C. Bjork en vue de la préparation de la présente mise à jour du rapport de situation, 10 sites additionnels ont été inclus. Les sites de Quilchena et du ruisseau Strawberry ont été découverts de manière fortuite par C. Bjork en 2007 (comm. pers., 2015), un site additionnel a été trouvé dans le bassin du lac White, aux lacs Twin, en 2011 (T. McIntosh, comm. pers., 2015), deux sites ont été signalés sur une terre appartenant au ministère de la Défense nationale, dans le secteur d’entraînement de Chilcotin, aux lacs Roundup et Lost, en 2012 (McIntosh 2015), et cinq sites ont été découverts de manière fortuite dans le sud-ouest de la Saskatchewan, dans le cadre de recherches visant le ptérygoneure de Kozlov (Pterygoneurum kozlovii) (McIntosh, 2007b). Les travaux de terrain menés en vue de la préparation du présent rapport ont permis une augmentation considérable de l’étendue et de l’abondance connues de l’espèce au site du lac Roundup. Le nombre total de localités connues au Canada est donc de 17, y compris deux sites où l’espèce pourrait être disparue, soit le site de la baie Cooney, près de Kamloops, et le site à proximité de Princeton, où l’entosthodon rouilleux n’a plus été observé depuis 2002, malgré les nombreux relevés réalisés, et où l’habitat est en mauvaise condition. Une description des sites est donnée à l’annexe 1. Vingt-sept sites salins additionnels situés dans des milieux humides, sur le rivage de lacs et sur les pentes suintantes ont fait l’objet de relevés ciblant l’entosthodon rouilleux en 2015 en Colombie­Britannique, en vue de la préparation du présent rapport, mais l’espèce n’y a pas été trouvée (figure 5; annexe 2).

T. McIntosh a mené sur une période de plusieurs dizaines d’années de vastes relevés dans les milieux propices à l’entosthodon rouilleux en Colombie­Britannique, mais, malgré cela, il n’a peut-être visité que 50 % des milieux pouvant convenir à l’espèce dans la province (T. McIntosh, comm. pers., 2015). Il est possible que l’entosthodon rouilleux soit passé inaperçu dans certaines localités à cause de la vaste superficie de l’habitat potentiel et des contraintes liées au temps de recherche. La découverte de l’entosthodon rouilleux en Saskatchewan signifie que celui-ci pourrait être présent dans d’autres secteurs de la région des fondrières des Prairies, notamment dans le sud de l’Alberta, le sud de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba. Cette région renferme des millions de milieux humides situés dans des dépressions, dont de nombreux sont petits, peu profonds et saisonniers (ESTR Secretariat, 2014). La région des fondrières des Prairies n’a pas fait l’objet de recherches de grande ampleur visant les bryophytes (probablement beaucoup moins de 1 % de la région a été visité). En Alberta, des inventaires systématiques ont été effectués dans près de 200 milieux humides de prairie, mais aucun spécimen de l’espèce n’a été récolté dans ces sites (Alberta Biodiversity Monitoring Institute, 2015).

Figure 5. Relevés réalisés en Colombie­Britannique en 2015 dans le cadre desquels l’entosthodon rouilleux n’a pas été trouvé. Ces 27 sites font partie de ceux qui contenaient des milieux propices à l’entosthodon rouilleux mais qui n’avaient pas fait l’objet de relevés auparavant. L’entosthodon rouilleux n’a été trouvé dans aucun de ces sites. Sites : 1. lacs Tremblay; 2. lac Barkley; 3. lacs AWN; 4. lac Greer; 5. lac East; 6. lac Rock; 7. lac 1; 8. lac 2; 9. lac 3; 10. lac 4; 11. lac 5; 12. lac Lomond; 13. lac Long 1; 14. lac Long 2; 15. lac Long 3; 16. lac Long 4; 17. lac Long 5; 18. lac Long 6; 19. lac Buse; 20. Upper Buse 1; 21. Upper Buse 2; 22. Buse Rye; 23. Sciutto 1; 24. Sciutto 3; 25. Sciutto 4; 26. Sciutto 5; 27. Sciutto 6.
Relevés réalisés en Colombie­Britannique en  2015
Description longue de la figure 5

Carte montrant l’emplacement des relevés dans le cadre desquels l’entosthodon rouilleux n’a pas été trouvé en Colombie-Britannique en 2015.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Au Canada, l’entosthodon rouilleux pousse uniquement dans les sols salins et généralement limoneux ou argileux qui sont mouillés une partie de l’année et bordent les étangs, les lacs et les vasières, ou encore sur les pentes suintantes de milieux par ailleurs relativement secs. Il pousse sur le sol dénudé et tolère une certaine accumulation de litière et une certaine présence de plantes vasculaires, particulièrement les espèces graminoïdes. Parmi les plantes vasculaires couramment associées à l’entosthodon rouilleux, on compte le distichlis dressé (Distichlis stricta), le carex très grêle (Carex praegracilis), et l’élyme à chaumes rudes (Elymus trachycaulus). Les autres espèces observées en association avec l’entosthodon rouilleux sont l’élyme cendré (Leymus cinereus) dans le sud de la Colombie­Britannique, particulièrement dans le bassin du lac White, et la puccinellie de Nuttall (Puccinellia nuttalliana) en Saskatchewan. Les mousses souvent associées sont le bryum cespiteux (Bryum caespiticium), la faucillette courbée (Drepanocladus aduncus), la tortule éphémère (Hennediella heimii) et l’amblystégie prolifère (Conardia compacta). L’entosthodon rouilleux se rencontre le plus souvent dans une étroite bande entourant les milieux humides, en terrain plat ou en pente très douce. L’espèce n’a jamais été trouvée dans des milieux salins où dominent les grandes espèces de joncs et de cypéracées. La salinité de l’habitat est due à l’évaporation de l’eau durant les mois les plus chauds, qui laisse des minéraux dans le sol.

Les milieux humides salins sont relativement communs dans la région intérieure sud de la Colombie­Britannique, le long des vallées fluviales et des terres basses adjacentes, ainsi que dans la région des fondrières des Prairies, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. En Colombie­Britannique, les milieux humides salins sont particulièrement communs dans une région relativement vaste située au sud et à l’ouest du lac Williams, mais ils sont aussi assez communs dans des bandes plutôt étroites dans les portions sèches des vallées du Fraser, de la Thompson, de Nicola, de la Similkameen, et de l’Okanagan. Ces milieux se trouvent généralement dans la zone biogéoclimatique à graminées cespiteuses, la zone à pin ponderosa et la zone intérieure sèche à douglas (Meidinger et Pojar, 1991).

Il y a probablement des centaines de milieux humides salins en Colombie­Britannique, mais relativement peu d’entre eux semblent propices à l’entosthodon rouilleux. D’après les relevés antérieurs, l’habitat potentiel de l’entosthodon rouilleux semble principalement restreint aux milieux suivants :

  1. Zones salines mouillées une partie de l’année présentant des superficies de sol dénudé; il peut s’agir d’étangs distincts, de complexes isolés réunissant de petits étangs et des terrains suintants, ou encore de pentes suintantes. La fréquence de l’entosthodon rouilleux semble la plus élevée à proximité des étangs et la moins élevée sur les pentes suintantes.
  2. Terrains plats ou à pente très douce à couvert végétal bas adjacents à des zones où le sol est complètement recouvert d’une croute de dépôt salin; dans ces zones, les plantes vasculaires dominantes sont souvent le distichlis dressé et le carex très grêle (la puccinellie de Nuttall est fréquemment une espèce codominante dans les prairies). L’entosthodon rouilleux n’a jamais été trouvé dans des milieux où dominent les grandes espèces de joncs et de cypéracées.
  3. Zones dégagées (non ombragées) situées à des altitudes relativement faibles, dans des peuplements d’armoises, des prairies et des forêts claires de pin ponderosa (Pinus ponderosa), ou parfois de douglas (Pseudotsuga menziesii) ou de pin tordu (Pinus contorta); dans ces zones, l’entosthodon rouilleux se rencontre souvent en association avec l’élyme cendré.
  4. Zones où les mousses à port dressé prédominent; l’entosthodon rouilleux n’a été trouvé dans aucun site dominé par les mousses rampantes, comme la faucillette courbée, mais il peut se rencontrer dans les zones adjacentes à celles où pousse la faucillette courbée.

Tendances en matière d’habitat

Les conditions de l’habitat (qu’elles soient bonnes ou mauvaises) semblent être stables (maintien de la disponibilité du microhabitat et du degré de perturbations au fil du temps) dans la plupart des sites qui hébergent l’entosthodon rouilleux et ont fait l’objet de plus d’un relevé. Environ la moitié des sites connus au Canada comptent seulement quelques (< 10) individus et renferment un habitat qui semble être de faible qualité, ce qui est souvent attribuable aux perturbations importantes du sol par le bétail (tableau 1). Ce type de perturbations pourrait avoir causé la disparition de l’espèce au site de Princeton; les perturbations causées par le piétinement y sont très élevées, et l’entosthodon rouilleux n’y a pas été retrouvé en 2004, 2006, 2011 et 2015. Le piétinement, ou peut-être l’aménagement résidentiel, pourrait être responsable de la disparition de l’espèce dans le site de Kamloops (Environment Canada, 2012), mais cela est difficile à déterminer puisque l’emplacement exact de ce site est inconnu. La qualité de l’habitat est demeurée bonne ou excellente au fil du temps dans plusieurs sites dans le bassin du lac White, dans la région de Chilcotin et en Saskatchewan (tableau 1).

Biologie

L’entosthodon rouilleux est une petite mousse acrocarpe poussant en tiges isolées ou en petites touffes dans des sols qui sont mouillés une partie de l’année et sont généralement salins, à l’intérieur de prairies et de steppes arbustives semi-arides. Aucune étude n’a été menée sur la biologie particulière de l’espèce.

Cycle vital et reproduction

D’après la classification des stratégies biologiques de During (1979), l’entosthodon rouilleux est probablement une espèce annuelle ou une espèce « nomade » à courte durée de vie (< = 2 ans), vu l’énergie élevée qu’il consacre à la reproduction, notamment sa fréquente production de sporophytes et la taille élevée de ses spores, ainsi que la durée de vie relativement courte de ses gamétophytes. Cette stratégie est observée chez les espèces qui vivent dans des milieux éphémères présentant des microhabitats qui réapparaissent régulièrement.

L’entosthodon rouilleux tire peut-être parti du sol nu qui caractérise les milieux en début de succession végétale (Porley, 2000). Dans certaines parties de l’aire de répartition, notamment dans le bassin du lac White, les sols minéraux qui conviennent à l’espèce sont souvent exposés par des perturbations à petite échelle associées au gaufre gris (Thomomys talpoides) (T. McIntosh, comm. pers., 2015). Les spores dormantes présentes dans le réservoir du sol ont une incidence sur les pools d’espèces régionaux dans le cas des mousses des milieux arides (Smith, 2013), et cette dynamique pourrait contribuer au maintien au fil du temps de l’entosthodon rouilleux dans les localités où il est présent. Les tiges souterraines de la plante portent de nombreux petits bourgeons qui semblent persister d’une année à l’autre (T. McIntosh, obs. pers., 2004). Chez d’autres espèces de mousses qui poussent dans des milieux semblables à ceux où on rencontre l’entosthodon rouilleux, on a observé que la reproduction pouvait se faire par fécondation croisée ainsi que par autofécondation (Natcheva et Cronberg, 2004; Klips, 2015).

Physiologie et adaptabilité

Chez les bryophytes, l’eau et les nutriments sont transportés à la surface des tiges. En général, la photosynthèse et le métabolisme diminuent à mesure que l’humidité du substrat diminue (Proctor, 2009). L’entosthodon rouilleux se rencontre principalement dans des milieux arides et semi-arides qui subissent des sécheresses prolongées, de sorte que sa capacité de conservation de l’eau est probablement un facteur essentiel à sa survie et à sa croissance. L’entosthodon rouilleux présente plusieurs caractères morphologiques considérés comme des adaptations permettant aux bryophytes de prolonger leur stockage externe d’eau, notamment la marge enroulée des feuilles et la présence de soies à l’extrémité de celles-ci (Guerra et al., 1992; Tao et Zhang, 2012).

Dispersion

Chez les bryophytes, la dispersion peut se faire sur de longues distances, grâce aux spores qui sont souvent transportées par le vent et peuvent être entraînées par les vents de haute altitude, ainsi que sur de courtes distances, grâce à une dispersion locale des spores, à la persistance des spores dans le réservoir du sol et à la dispersion de fragments d’individus. Les mécanismes de dispersion sur de courtes distances sont probablement importants pour le maintien de l’entosthodon rouilleux dans un site, mais on ignore si la dispersion sur de longues distances est commune ou importante.

Relations interspécifiques

L’entosthodon rouilleux forme habituellement de petites touffes ou se retrouve sous forme de sujets dispersés parmi d’autres espèces de mousses. Il est souvent associé à des espèces du genre Bryum, à la tortule éphémère et à l’amblystégie prolifère. La compétition pour l’espace est probablement l’interaction la plus négative entre les bryophytes (Rydin, 1997). L’entosthodon rouilleux ne semble pas être une espèce compétitrice dominante, et il est possible que ses effectifs soient limités par son étroite association avec des espèces cooccurrentes. L’espèce est susceptible d’avoir des interactions négatives avec des peuplements de plantes vasculaires hauts ou denses, puisqu’elle ne se rencontre jamais dans des milieux humides dominés par des plantes graminoïdes hautes à rhizome. Dans le bassin du lac White, l’entosthodon rouilleux est souvent observé à la base de sujets de l’élyme cendré, et cette espèce pourrait le protéger dans une certaine mesure contre le piétinement par le bétail.

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les occurrences de l’entosthodon rouilleux ont été découvertes dans le cadre de relevés généraux, notamment ceux menés par T. McIntosh pour ses recherches doctorales, de façon fortuite durant des relevés ciblés visant d’autres espèces, comme ceux visant le ptérygoneure de Kozlov (Pterygoneurum kozlovii) en Saskatchewan (McIntosh, 2007b), ou dans le cadre de relevés ciblés visant directement l’entosthodon rouilleux. Pour la préparation du présent rapport, des relevés ont été effectués par L. Baldwin, W. Jones et T. McIntosh, de juin à septembre 2015. Les relevés ont été réalisés dans 15 sites déjà connus hébergeant l’entosthodon rouilleux ainsi que dans 27 nouveaux sites susceptibles de convenir à l’espèce (tableau 1; figure 5). L’entosthodon rouilleux n’a été trouvé dans aucun de ces 27 nouveaux sites.

Pour les localités déjà connues ayant fait l’objet de nouveaux relevés, les coordonnées UTM des points de collecte ont été fournies par T. McIntosh. Ces points ont été retrouvés au moyen d’un appareil Garmin GPSMap 76Cx, et des recherches méticuleuses ont été faites dans les milieux propices situés dans un rayon de 50 m (ou parfois plus) pour trouver l’entosthodon rouilleux. Dans les sites faisant l’objet d’un premier relevé, les milieux susceptibles d’accueillir l’entosthodon rouilleux ont été parcourus à pied, durant 30 à 60 minutes pour chaque site. Environ 150 heures­personnes ont été consacrées aux relevés sur le terrain. L’abondance de l’entosthodon rouilleux a été fondée sur le nombre de sporophytes, qui a été utilisé comme un substitut du nombre minimum d’individus. Les sporophytes ont été directement dénombrés lorsqu’il y en avait moins de 10, ou, dans le cas des localités comptant de multiples touffes, le nombre de sporophytes par touffe et le nombre de touffes par site ont été estimés.

En 2014, le personnel du Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada (SCF-ECCC), en collaboration avec Parcs Canada et le Nature Conservancy Trust de la Colombie-Britannique, a établi trois parcelles de suivi permanentes; une se trouve dans l’une des sous-populations du ruisseau Park, et les deux autres se trouvent dans le site de Grasslands, soit une dans chacune des sous­populations (annexe 1). Les parcelles mesurent 10 m sur 10 m et sont centrées sur la zone présentant la plus forte densité d’individus de l’espèce. Dans chaque parcelle, le nombre de sporophytes est dénombré et la superficie occupée par les individus ou les touffes est estimée dans cinq microparcelles permanentes de 50 cm sur 50 cm. Ces microparcelles sont centrées sur les touffes les plus grandes ou les superficies présentant les plus fortes concentrations d’individus à l’intérieur de la parcelle.

Abondance

D’après les estimations effectuées dans les sites, la population canadienne totale de l’entosthodon rouilleux compterait 3 100 à 5 200 individus (tableau 1). Il s’agit seulement d’une estimation grossière, puisque les dénombrements n’ont pas été effectués de manière précise dans les deux plus grands sites, ceux du lac Roundup et du ruisseau Park.

Fluctuations et tendances

Des données sur l’abondance ont été recueillies dans les trois parcelles de suivi permanentes de SCF-ECCC en 2014 et en 2015. Ces données varient fortement d’une année à l’autre : dans la parcelle 1 de Grasslands, les sporophytes étaient au nombre de 728 en 2014 et de 273 en 2015 (superficie occupée de 78 cm2 et de 55 cm2, respectivement), dans la parcelle 2 de Grasslands, ils étaient au nombre de 104 en 2014 et de 130 en 2015 (superficie occupée de 11 cm2 et de 17 cm2, respectivement), et dans la parcelle du ruisseau Park, les sporophytes étaient au nombre de 117 en 2014 et de 832 en 2015 (superficie occupée de 6 cm2 et de 69 cm2, respectivement). Ce projet n’en est qu’à ses débuts et ne permet pas encore d’estimer les fluctuations annuelles de façon fiable, et les résultats pourraient être faussés par le fait que les échantillonnages ont été réalisés à des périodes différentes et que les perturbations ont différé entre les années. En effet, les parcelles ont été échantillonnées à la fin juin en 2014 et en mai en 2015. Au site du ruisseau Park, qui est davantage exposé, la fin juin pourrait être trop tardive pour l’échantillonnage (de nombreux sporophytes étaient secs/désintégrés et n’ont pas pu être dénombrés en 2014), et dans la parcelle 1 de Grasslands, le pâturage du bétail a repris entre le relevé de 2014 et celui de 2015.

Dans la plupart des sites connus, l’entosthodon rouilleux est peu commun et est représenté par moins de 10 individus formant une ou quelques petites (généralement < 4 cm2) touffes. L’effectif estimatif des sous-populations du ruisseau Riske et du lac Roundup (portion du site ayant fait l’objet de relevé en 2012) semble être stable, mais il est difficile de déterminer les tendances, puisque plusieurs des sites qui comptaient un petit nombre d’individus n’ont pas été retrouvés en 2015.

Selon une estimation grossière de la taille de la population, la disparition supposée de l’espèce aux sites de Princeton et de la baie Cooney représenterait un déclin de 0,4 à 0,6 % de la population (tableau 1).

Immigration de source externe

Bien que quelques petites localités de l’entosthodon rouilleux aient été trouvées aux États-Unis, dans l’État de Washington et (historiquement) au Montana, 95 % de la population connue se trouvent au Canada, principalement en Colombie­Britannique. L’entosthodon rouilleux produit régulièrement des sporophytes, et les spores des bryophytes peuvent être dispersées par le vent sur plusieurs milliers de kilomètres (Muñoz et al., 2004); une colonisation à partir de la population d’entosthodon rouilleux des États-Unis est donc possible.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Les menaces pesant sur l’entosthodon rouilleux ont été évaluées au moyen du calculateur des menaces de l’UICN (annexe 3). L’impact global des menaces est moyen­faible.

Agriculture

Élevage de bétail (impact moyen à faible)

Le bétail (principalement les bovins) peut avoir une incidence directe sur l’entosthodon rouilleux, en piétinant les individus de l’espèce ou en les recouvrant de fumier. En outre, l’élevage du bétail peut modifier les caractéristiques physiques et chimiques du sol, notamment le taux d’infiltration, la masse volumique apparente, la microtopographie et les teneurs en éléments nutritifs (Greenwood et McKenzie, 2001; Pietola et al., 2005; Wei et al., 2011), et ainsi avoir un effet indirect sur l’espèce. Les perturbations causées par le bétail peuvent aussi favoriser la colonisation du milieu par des plantes envahissantes. L’entosthodon rouilleux a besoin de sol dénudé, de sorte que les perturbations du sol associées à une utilisation modérée par le bétail pourraient être bénéfiques à l’espèce dans les cas où l’accumulation de litière ou la couverture de plantes vasculaires sont élevées. Cependant, une forte utilisation aurait probablement des effets négatifs sur l’espèce. L’utilisation intensive de l’habitat de l’entosthodon rouilleux par le bétail a probablement causé la disparition de l’espèce à la localité de Princeton (British Columbia Bryophyte Recovery Team, 2008) et a entraîné une diminution de la couverture de bryophytes au secteur d’entraînement de Chilcotin (McIntosh, 2015).

Dans la plupart des sites hébergeant l’entosthodon rouilleux, des signes de la présence de bétail peuvent être observés dans la totalité ou dans une partie du milieu. Certaines parties du terrain sont clôturées dans deux sites (lac White et Grasslands). Dans dix localités, au moins une partie de l’habitat fait ou a déjà fait l’objet d’une utilisation intensive par le bétail : lac Lost, baie Cooney, Princeton, lacs Twin, observatoire, lac White, ruisseau Park, ruisseau Maple, Climax et Gravelbourg. Ces sous-populations, sauf celle du ruisseau Park, comptent un effectif estimatif extrêmement faible.

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact négligeable).

Au Canada, environ 70 % des milieux humides ont été drainés pour la création de terres agricoles; de 1985 à 2001, plus de 200 000 ha de milieux humides ont été détruits dans la région des fondrières des Prairies, dont 62 % ont été convertis en terres cultivées (Rashford et al., 2011). Aucune des localités de l’entosthodon rouilleux en Saskatchewan n’est apparemment menacée par le drainage ou par l’agriculture, mais la conversion des milieux humides a déjà détruit et détruit actuellement de l’habitat potentiel dans la région, et trois sous­populations, soit celles du ruisseau Maple, de Climax et de Gravelbourg, pourraient être à risque. La menace serait d’une gravité extrême dans ces localités, vu la très petite taille des sous-populations, mais sa portée pour la population canadienne globale est négligeable.

Intrusions et perturbations humaines

Activités récréatives (impact négligeable)

L’utilisation de VTT représente une menace potentielle, et elle a déjà été observée dans le passé au lac White. Le lac White n’est maintenant plus facilement accessible en VTT, et aucun signe d’utilisation de ces véhicules n’a été observé en 2015.

Exercices militaires (impact négligeable)

Des perturbations du sol, probablement causées par des activités militaires passées, ont été observées au site du lac Roundup. Toutefois, depuis la découverte des localités de l’entosthodon rouilleux dans le secteur d’entraînement de Chilcotin en 2012, le MDN évite de mener des exercices d’entraînement dans ces zones.

Travail et autres activités (impact négligeable)

Les biologistes peuvent réaliser des échantillonnages dans les localités de l’entosthodon rouilleux à des fins d’inventaire, de suivi et de rétablissement. La récolte de spécimens n’est pas nécessaire pour l’identification de l’entosthodon rouilleux.

Espèces envahissantes et autrement problématiques

Espèces non indigènes envahissantes (impact non calculé)

Les espèces exotiques envahissantes représentent une menace potentielle. Certaines espèces envahissantes, notamment le chiendent commun (Elymus repens), le pâturin des prés (Poa pratensis) et le laiteron des champs (Sonchus arvensis), peuvent coloniser les parcelles de sol dénudé et entraîner une augmentation considérable de la litière, réduisant ainsi l’habitat disponible pour l’entosthodon rouilleux. Toutefois, les espèces exotiques envahissantes ne semblent pas représenter une menace considérable dans les localités connues de l’entosthodon rouilleux. L’accumulation de litière, peu importe la source, peut limiter l’habitat de l’entosthodon rouilleux, mais la couche de litière était faible à modérée dans la plupart des localités de l’entosthodon rouilleux et ne semblait pas représenter une menace importante.

Espèces indigènes problématiques (impact inconnu)

Des perturbations mineures associées à la Bernache du Canada (Branta canadensis) ont été observées aux sites des lacs Roundup et Lost. Les matières fécales de la Bernache du Canada et les perturbations du sol qu’elle cause en se nourrissant pourraient avoir des répercussions sur l’entosthodon rouilleux, mais cette menace a probablement un faible impact.

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Déplacement et altération de l’habitat / sécheresses (impact inconnu)

L’entosthodon rouilleux a des besoins très précis en matière d’habitat et dépend d’un régime hydrologique étroit, et il est probable que les modifications des milieux humides auraient une forte incidence sur l’espèce. Il est difficile de prédire l’impact des changements climatiques sur les milieux humides dans la région intérieure sud de la Colombie­Britannique et dans les Prairies. Selon les modèles climatiques pour le bassin de l’Okanagan, en Colombie­Britannique, la température et la variabilité des précipitations augmenteront, mais la fonte des neiges diminuera, tout comme les débits printaniers et annuels (Merritt et al., 2006). Bunnell et al. (2011) prédisent un assèchement généralisé des milieux humides en Colombie­Britannique, mais selon Lee et al. (2015) les milieux humides saisonniers de moyenne à faible altitude du nord-ouest de l’Amérique du Nord, notamment ceux du bassin de l’Okanagan, pourraient devenir plus humides. De légères modifications de la valeur et du régime temporel des températures et des précipitations peuvent avoir un effet considérable sur le régime hydrologique des petits milieux humides des Prairies (Zhang et al., 2011). Selon les modèles climatiques pour la région des fondrières des Prairies, on prévoit une hausse des températures et des précipitations et une augmentation de l’évapotranspiration ainsi que de la fréquence et de la gravité des sécheresses et des inondations (Renton et al., 2015). Dans cette région, les températures et les précipitations ont dans l’ensemble augmenté au cours du 20e siècle, mais une tendance à l’assèchement a été observée au cours de cette période dans l’ouest des Prairies (Millett et al., 2009), et certains modèles climatiques mondiaux prédisent que les températures et les précipitations augmenteront d’ici le milieu du 21e siècle par rapport à la fin du 20e siècle (Töyrä et al. 2005). Toutefois, les précipitations additionnelles tomberont probablement sous forme de pluie, et les précipitations sous forme de neige devraient diminuer (Dumanski et al., 2015). En outre, la hausse des températures hivernales et l’augmentation de la sublimation peuvent également contribuer à la diminution du manteau neigeux, entraînant ainsi une diminution du volume d’eau et un raccourcissement des hydropériodes dans les milieux humides des Prairies (Johnson et al., 2010).

L’entosthodon rouilleux se rencontre dans les milieux demeurant humides une partie de l’année. La persistance de ces milieux avec les modifications des régimes climatiques dépendra probablement de l’interaction entre les changements des températures (dans l’ensemble et de manière saisonnière) et celles de précipitation (dans l’ensemble et répartition des précipitations sous forme de pluie et sous forme de neige). On ignore si la hausse de l’évapotranspiration et de la sublimation et la diminution des précipitations de neige associée à la hausse des températures seront compensées par l’augmentation des précipitations sous forme de pluie. Les changements associés au climat pourraient faire en sorte que l’habitat de l’entosthodon rouilleux devienne plus sec, plus éphémère et soit davantage exposé aux conditions météorologiques extrêmes. En outre, les changements associés au climat pourraient différer entre les sous­populations de la Colombie­Britannique et de la Saskatchewan.

Tempêtes et inondations (impact inconnu)

Des modèles climatiques incluant les bassins hydrographiques de la région intérieure sud de la Colombie­Britannique prédisent que les probabilités d’épisodes extrêmes d’inondation augmenteront légèrement (Salathé et al., 2010, 2014; Tohver et al., 2014) ou diminueront (Loukas et al., 2002). Dans les Prairies, en Saskatchewan, un suivi intensif du régime hydrologique d’un petit bassin hydrographique a permis de déterminer que le débit de pointe et le volume des crues avaient grandement augmenté (Dumanski et al., 2015). Certaines occurrences de l’entosthodon rouilleux, notamment celles situées dans des pentes ou en bordure de cours d’eau ou de lacs, pourraient être particulièrement vulnérables aux perturbations associées aux inondations. Ce serait notamment le cas des sites du ruisseau Park, du lac White et de l’observatoire.

Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs pour l’entosthodon rouilleux sont ses besoins spécifiques en matière de substrat : sols dénudés mouillés une partie de l’année et généralement associés à des lacs, à des étangs, à des vasières ou à des zones de suintement salins.

Nombre de localités

Il y a 15 localités (excluant les 2 sites où l’espèce est disparue) de l’entosthodon rouilleux au Canada, définies en fonction de la menace la plus plausible, soit l’utilisation de l’habitat par le bétail, qui se produit de façon asynchrone dans de l’aire de répartition de l’espèce. Actuellement, l’utilisation de l’habitat par le bétail peut potentiellement toucher toutes les localités connues de l’entosthodon rouilleux (mais certaines portions de deux sites sont clôturées), et dix localités subissent ou ont déjà subi une utilisation intensive par le bétail : lac Lost, baie Cooney, Princeton, lacs Twin, observatoire, lac White, ruisseau Park, ruisseau Maple, Climax et Gravelbourg. On ignore quels seront les effets exacts des changements climatiques sur l’habitat de l’entosthodon rouilleux, mais toutes les localités connues pourraient être touchées par cette menace. Dans le cadre du relevé de 2015, l’entosthodon rouilleux a été retrouvé dans seulement 4 des 15 localités connues.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Le COSEPAC a classé l’entosthodon rouilleux espèce en voie de disparition, et l’espèce figure à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral.

Statuts et classements non juridiques

NatureServe a attribué à l’entosthodon rouilleux la cote de conservation mondiale de G1G3 (gravement en péril à vulnérable; risque de disparition très élevé à modéré) (NatureServe, 2015). En Colombie­Britannique, l’espèce a été inscrite sur la liste bleue (taxon préoccupant particulièrement sensible ou vulnérable aux activités humaines ou aux phénomènes naturels) et a reçu la cote de conservation de S2S3 (en péril à vulnérable; risque élevé à modéré de disparition) (B.C. Conservation Data Centre, 2015). L’entosthodon rouilleux est coté SH (historique, espèce pour laquelle il existe seulement des mentions datant de plus de 50 ans, mais susceptible d’être retrouvée) par le Montana Natural Heritage Program, et aucune cote ne lui a été attribuée par l’Arizona Natural Heritage Program, Natural Heritage New Mexico et le Washington Natural Heritage Program (NatureServe, 2015).

Protection et propriété de l’habitat

Les localités connues de l’entosthodon rouilleux se trouvent sur des terrains privés ainsi que sur des terres de la Couronne provinciales et fédérales (tableau 1). Dans le cas de plusieurs sites qui se trouvent sur des terres de la Couronne, des plans de gestion protègent l’entosthodon rouilleux dans une certaine mesure. Dans le secteur d’entraînement de Chilcotin, le ministère de la Défense nationale semble limiter les activités d’entraînement autour des localités connues de l’entosthodon rouilleux (McIntosh, 2015). Dans le bassin du lac White, le Nature Trust of British Columbia, le Ministry of Environment de la Colombie-Britannique et l’Observatoire fédéral de radioastrophysique collaborent à la planification des activités de conservation (BC Ministry of Environment, 2003) et sont informés de la présence de l’entosthodon rouilleux. Le Nature Trust est propriétaire de terrains et détient des baux pour des terres fédérales où l’entosthodon rouilleux est présent, qui forment le White Lake Biodiversity Ranch. Parmi les mesures de gestion mises en œuvre à ce ranch, certaines portions du lac White, qui comprennent des localités connues de l’entosthodon rouilleux, ont été clôturées pour y empêcher le pâturage du bétail. Une portion du site de Grasslands a également été clôturée pour en exclure le bétail.

Remerciements et experts contactés

Ce rapport n’aurait pu être produit sans l’aide inestimable de Terry McIntosh, qui a indiqué les coordonnées des sites ayant fait l’objet de relevés et participé aux relevés de terrain. Merci également à Curtis Bjork pour les données de collecte qu’il a fournies, à Angela Manweiler pour avoir organisé la visite du secteur d’entraînement de Chilcotin et avoir fourni des cartes du site ainsi qu’à Jenny Wu pour avoir créé les cartes de la répartition et avoir calculé les zones d’occurrence.

Experts contactés

Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique
Ministry of Environment de la Colombie-Britannique
Victoria (Colombie-Britannique)

Curtis Bjork
Botaniste
Clearwater (Colombie-Britannique)

Jennifer Doubt
Conservatrice - Botanique
Musée canadien de la nature
Ottawa (Ontario)

David F. Fraser
Unit Head, Scientific Authority Assessment
Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique
Victoria (Colombie-Britannique)

Jeff Keith
Ministry of Environment de la Saskatchewan
Conservation Data Centre de la Saskatchewan
Regina (Saskatchewan)

Olivia Lee
Bryophyte, Fungi & Lichen Collections Manager
University of British Columbia Herbarium
Vancouver (Colombie-Britannique)

Angela Manweiler
Acting BC Mainland Advisor
Défense nationale
Chilliwack (Colombie-Britannique)

Rachel McDonald
Défense nationale
Ottawa (Ontario)

Terry McIntosh
Botaniste
Vancouver (Colombie-Britannique)

Rhonda L. Millikin
Chef, Évaluation des populations
Service canadien de la faune
Environnement Canada
Delta (Colombie-Britannique)

Patrick Nantel
Biologiste de la conservation
Parcs Canada
Gatineau (Québec)

Jennifer Rowland
Chef de section
Politiques, stratégies et gouvernance
(Infrastructure et environnement)
Défense nationale
Ottawa (Ontario)

Samantha Song
Gestionnaire, Service de la conservation des populations
Service canadien de la faune
Environnement Canada
Edmonton (Alberta)

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Tohver, I.M., A.F. Hamlet et S.-Y. Lee. 2014. Impacts of 21st-century climate change on hydrologic extremes in the Pacific Northwest region of North America. Journal of the American Water Resources Association 50:1461–1476.

Toyrä, J., A. Pietroniro et B. Bonsal. 2005. Evaluation of GCM Simulated Climate over the Canadian Prairie Provinces. Canadian Water Resources Journal 30:245–262.

Wei, L., H. Hai-Zhou, Z. Zhi-Nan et W. Gao-Lin. 2011. Effects of grazing on the soil properties and C and N storage in relation to biomass allocation in an alpine meadow. Journal of Soil Science and Plant Nutrition 11:27–39.

Williams, R.S. 1913. Brachymenium macrocarpum Card. in Florida and Funaria rubiginosa, sp. nov. The Bryologist 16:36–39.

Zhang, H., G.H. Huang, D. Wang et X. Zhang. 2011. Uncertainty assessment of climate change impacts on the hydrology of small prairie wetlands. Journal of Hydrology 396:94–103.

Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Lyn Baldwin a obtenu son doctorat en écologie végétale de l’Université de la Colombie-Britannique. Sa thèse a porté sur les effets de la fragmentation de la forêt sur les communautés de bryophytes. Elle a également étudié le rôle des bandes tampons riveraines dans le maintien des communautés de bryophytes des forêts de haute altitude de la région intérieure de la Colombie-Britannique. Mme Baldwin est maintenant professeure agrégée au département des sciences biologiques de l’Université Thompson Rivers (Thompson Rivers University) à Kamloops, en Colombie-Britannique.

W. Marc Jones possède plus de quinze années d’expérience en recherche dans le domaine de l’écologie végétale et en relevés de terrain. Il a étudié les relations végétaux­habitat dans plusieurs écosystèmes de la Colombie-Britannique et de la côte nord-ouest des États-Unis. Il s’intéresse principalement aux effets de l’interaction des perturbations et des facteurs environnementaux sur la diversité et le fonctionnement des communautés végétales des milieux humides et riverains. M. Jones a travaillé comme écologiste pour les programmes de conservation du patrimoine naturel du Montana et de l’État de Washington de même que pour le Ministry of Forests de la Colombie­Britannique.

Collections examinées

Les herbiers suivants ont été consultés pour ce qui est des mentions actuelles de l’entosthodon rouilleux :

California Academy of Sciences

San Francisco (Californie)

Personne-ressource : Debra Trock, Collections Manager, Herbarium

Duke University Herbarium

Durham (Caroline du Nord)

Personne-ressource : Jonathan Shaw, Curator of Bryophytes

University of British Columbia, Beaty Biodiversity Museum

Vancouver (Colombie­Britannique)

Personne-ressource : Olivia Lee

Université du Colorado, Musée d’histoire naturelle

Boulder (Colorado)

Personne-ressource : J Ryan Allen

Annexe 1. Description des localités connues de l’entosthodon rouilleux au Canada.

1. Site : lac Roundup

Localité : Chilcotin (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Oui

Relevé précédent : 2012

Sous­populations : 1a, 1b, 1c, 1d, 2

Description : Ce site se trouve dans le secteur d’entraînement de Chilcotin. La sous­population 1a a été signalée par T. McIntosh en 2012. La sous­population 1 se situe sur un terrain plat dominé par des plantes graminoïdes et comportant une microtopographie localisée en crêtes et creux, à environ 140 m à l’ouest de l’extrémité nord du lac Roundup. La sous­population 1 fait environ 180 m sur 100 m et comprend 4 parcelles peu voyantes d’habitat occupé : 1a (50 m × 20 m), 1 b (50 m × 20 m), 1c (25 m × 25 m) et 1d (un seul point). La sous­population 2 se trouve sur un terrain plat dégagé, dominé par les plantes graminoïdes et adjacent à une cariçaie et à un marécage, à environ 500 m au sud-ouest de la sous-population 1. Elle occupe une parcelle d’environ 25 m sur 25 m. La sous­population 1a renferme 1 000 à 2 000 individus, et la sous­population 1b, 500 à 1 000 individus, répartis en touffes éparses de > 50 individus. La sous­population 1c renferme > 100 individus répartis en touffes localisées. La sous­population 1d renferme < 25 individus répartis entre 3 petites touffes. La sous­population 2 renferme < 100 individus répartis entre 3 touffes comptant respectivement 10, 10 et > 50 individus. Dans tous les cas, l’entosthodon rouilleux pousse sur le sol dénudé, parfois au pied de graminées. Les plantes vasculaires associées à l’entosthodon rouilleux sont l’Elymus trachycaulus, le Distichlis spicata, le Carex praegracilis, le Poa pratensis, le Spartina gracilis et le Symphyotrichum ericoides. Parmi les bryophytes associées, on compte une espèce du genre Bryum, l’Hennediella heimii et le Drepanocladus aduncus. Une zone en terrain plat située à environ 300 m à l’ouest et à 100 m au sud de la sous-population 1 a fait l’objet de relevés visant l’entosthodon rouilleux, ainsi que le marécage et les baissières qui se trouvent à environ 80 m à l’est de la sous-population 2.

Menaces : Dans ce site, l’habitat est en condition bonne à excellente. Il est possible que des perturbations associées au pâturage du bétail surviennent, mais des signes de pâturage intermittent de faible intensité ont été observés uniquement dans la sous­population 1c. Il est possible que la sous-population 2 soit touchée par des perturbations associées à la Bernache du Canada. Dans la sous-population 1, la microtopographie en crêtes et creux pourrait être attribuable, au moins partiellement, à des perturbations du sol passées ou à des chemins anciens. Aucune circulation hors route n’a été observée.

2. Site : lac Lost

Localité : Chilcotin (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2012

Description : Ce site se trouve dans le secteur d’entraînement de Chilcotin et a été signalé par T. McIntosh en 2012. Il se situe sur un monticule dégagé et plutôt plat qui descend jusqu’au lac. Quelques individus de l’espèce y ont été récoltés en 2012. L’entosthodon rouilleux n’a pas été retrouvé en 2015. Le site présente une abondance de superficies de sol dénudé. Les espèces végétales dominantes sont le Distichlis spicata, le Spartina gracilis, le Carex praegracilis et le Bryum caespiticium.

Menaces : L’habitat est en mauvaise condition à ce site. Le site est petit et fortement perturbé, les perturbations étant probablement causées par la Bernache du Canada et le bétail.

3. Site : ruisseau Riske

Localité : Chilcotin (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Oui

Relevé précédent : 2002

Description : Ce site se trouve dans une baissière, dans une pente d’une inclinaison de 15 degrés. Deux touffes d’entosthodon rouilleux, séparées par environ 5 m, y ont été découvertes. Les touffes faisaient 2 cm sur 2 cm et renfermaient respectivement 3 et 1 individus. L’entosthodon rouilleux poussait sur le sol. Les plantes associées étaient le Juncus balticus, le Poa pratensis, le Carex praegracilis,le Symphyotrichum ericoides, le Bryum caespiticium et le Drepanocladus aduncus. Deux baissières additionnelles situées dans un milieu semblable, à environ 875 m et 975 m au nord de la localité, ont été visitées, mais aucun individu de l’espèce n’y a été trouvé.

Menaces : L’habitat est en bonne condition, même si la couche de litière est épaisse dans cette zone. Le site semble faire l’objet d’un pâturage mineur par le bétail.

4. Site : baie Cooney

Localité : Kamloops (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevés précédents : 1981, 2002-2003, 2005

Description : Ce site renfermait > 10 individus observés sur un sol mouillé une partie de l’année, dans un milieu humide salin. Son emplacement précis est inconnu, et il n’a pas été retrouvé durant les relevés réalisés en 2002-2003, en 2005 et en 2015. L’espèce pourrait être disparue de ce site.

Menaces : Des signes de pâturage du bétail de différentes intensités ont été observés à tous les emplacements examinés, lors de tous les nouveaux relevés.

5. Site : Quilchena

Localité : Nicola (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Aucun relevé effectué

Relevé précédent : 2007

Description : Ce site a été découvert en 2007 par C. Bjork. Le propriétaire du terrain n’a pas donné son autorisation pour que le site soit revisité en 2015. Ce site est occupé par une dépression humide durant une partie de l’année qui a été accentuée pour en augmenter la capacité de rétention de l’eau pour le bétail. La taille de la population est inconnue.

Menaces : On ignore dans quelle condition est l’habitat, mais le site fait l’objet d’un pâturage continu.

6. Site : Princeton

Localité : Princeton (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevés précédents : 1980, 2002, 2004, 2006, 2011

Description : L’entosthodon rouilleux a été observé pour la dernière fois en 2002 (trois petites touffes d’environ 1 cm2 chacune). Il n’a pas été retrouvé durant les relevés subséquents, et il pourrait être disparu de cette localité vu le pâturage du bétail qui y est intensif.

Menaces : L’habitat à ce site est en mauvaise condition à cause du pâturage très intensif.

7. Site : lacs Twin

Localité : bassin du lac White (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Aucun relevé effectué

Relevé précédent : 2011

Description : Quelques individus ont été observés par T. McIntosh en 2011. Ils poussaient sur un sol dénudé, à proximité d’un petit bloc rocheux, dans une petite baissière saline.

Menaces : Cette zone fait l’objet d’un pâturage intensif par le bétail. La qualité de l’habitat y est médiocre.

8. Site : observatoire

Localité : bassin du lac White (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevés précédents : 2011, 2013

Sous­populations : entrée de l’observatoire de RNCan, ruisseau Kearns

Description : Ce site comprend deux petites touffes d’entosthodon rouilleux : une touffe de 5 cm sur 5 cm composée de < 10 individus, située en bordure du ruisseau Kearns, immédiatement au nord de l’entrée de l’observatoire de RNCan (observée en 2011), ainsi qu’une touffe de 1 cm sur 1 cm comprenant deux individus, adjacente au ruisseau Kearns, à environ 400 m au sud-est (observée en 2013). Ces deux localités ainsi qu’un secteur de 1 400 m aux abords du ruisseau Kearns et les baissières associées ont fait l’objet de relevés, mais l’entosthodon rouilleux n’y a pas été trouvé. La sous-population de l’entrée de l’observatoire de RNCan est abritée par un gros bloc rocheux, et la sous­population du ruisseau Kearns se trouvait à la base d’un Leymus cinereus. Bien qu’il n’ait pas été retrouvé à ce site en 2015, l’entosthodon rouilleux y est probablement encore existant.

Menaces : L’utilisation de l’habitat par le bétail est intensive le long du ruisseau Kearns, et le piétinement pourrait limiter l’établissement et la persistance de l’entosthodon rouilleux. De plus, les berges du ruisseau Kearns ont récemment été inondées. Ce phénomène pourrait avoir eu des effets négatifs sur les individus de l’espèce déjà établis. Il a entraîné une diminution considérable des superficies de sol dénudé à la sous­population de l’entrée de l’observatoire de RNCan et pourrait être responsable de l’augmentation de la couverture de graminées dans cette localité, notamment l’Elymus repens, espèce envahissante.

9. Site : lac White

Localité : bassin du lac White (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Oui

Relevés précédents : 1980, 1992, 2002-2007, 2011

Sous­populations : lac White, ravine

Description : La sous-population du lac White pousse le long d’une pente douce menant au rivage du lac White. Elle occupe une superficie d’environ 500 m2 et comprend plus de 20 petites touffes en plus d’individus épars. L’entosthodon rouilleux a été observé sur des buttes de sol dénudé et à la base du Leymus cinereus. En 2015, deux touffes de 2 cm sur 2 cm comptant chacune 5 à 10 individus ont été observées à la base du Leymus cinereus. La sous-population de la ravine se trouve le long d’une ravine se jetant dans le lac White. Quelques individus y ont été observés en 2011, mais aucun n’a été trouvé en 2015.

Menaces : L’habitat est de bonne qualité dans la totalité de la sous-population du lac White, et celle-ci se trouve dans une zone clôturée qui empêche le bétail d’y accéder. L’habitat de la sous-population de la ravine est accessible au bétail et fait l’objet d’un pâturage intensif.

10. Site : ruisseau Park

Localité : bassin du lac White (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Aucun relevé effectué

Relevés précédents : 2006, 2011, 2014, 2015

Sous­populations : 1a, 1c, 2

Description : Dans cette localité, l’entosthodon rouilleux pousse sur le sol le long de ravines ou sur des buttes situées en terrain plat. La sous-population 1a est la plus vaste et renferme des centaines de touffes ainsi que de nombreux individus dispersés le long d’une ravine, dans une zone d’environ 10 à 15 m de largeur sur 100 m de longueur. La sous­population 1b se situe à environ 50 m à l’est de la sous-population 1a et comprend cinq touffes comptant au total < 50 individus. La sous­population 2 se trouve à environ 800 m à l’est de la sous-population 1a. Dans une parcelle permanente établie par le SCF­ECCC, 117 sporophytes ont été observés en juin 2014, et 832 sporophytes ont été observés en mai 2015 (superficies respectives de 6 et de 69 cm2). Le propriétaire du terrain n’a pas donné son autorisation pour la réalisation de relevés dans les sous­populations 1a et 1c en 2015.

Menaces : Ce site fait l’objet d’un pâturage intermittent, mais parfois intensif. En général, l’habitat semblait en bonne condition en 2015, et la population d’entosthodon rouilleux est probablement stable à ce site.

11. Site : Grasslands

Localité : bassin du lac White (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Oui

Relevés précédents : 2011, 2014, 2015

Sous­populations : 1a, 1b

Description : La sous­population 1a se trouve sur une pente à inclinaison de 10 degrés, au pied d’un versant. Le site est dégagé, et des Pinus ponderosa, des Artemisia tridentata et de grandes touffes de Leymus cinereus y sont dispersés. En 2011, environ 100 individus de l’espèce ont été signalés dans une zone de 5 m sur 5 m. Dans une parcelle de suivi permanente établie par le SCF-ECCC, 728 sporophytes ont été observés en juin 2014, et 273 sporophytes ont été observés en mai 2015 (superficies respectives de 78 et de 55 cm2). En juillet 2015, plusieurs petites touffes, à l’intérieur et à l’extérieur de la parcelle permanente, ont été observées; elles comptaient au total < 50 individus. Ces touffes se situaient sur d’anciens monticules de gaufres, près de la base de Leymus cinereus. La sous­population 1b se trouve à environ 175 m au sud de la sous-population 1a. Dans une parcelle de suivi permanente établie par le SCF-ECCC, 104 sporophytes ont été observés en juin 2014, et 130 sporophytes ont été observés en mai 2015 (superficies respectives de 11 et de 17 cm2).

Menaces : L’habitat est de bonne qualité dans ce site. La sous­population 1a n’est pas protégée par des clôtures, et le piétinement associé au pâturage du bétail pourrait limiter l’établissement et la persistance de l’entosthodon rouilleux à cet emplacement. La sous­population 1b est clôturée et protégée du bétail.

12. Site : ruisseau Strawberry

Localité : Osoyoos (Colombie-Britannique)

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2007

Description : Ce site se trouve sur des monticules de sol, dans une petite ravine peu profonde. Seulement quelques individus ont été trouvés en 2007. L’entosthodon rouilleux n’a pas été retrouvé en 2015.

Menaces : L’habitat semble de bonne qualité.

13. Site : ruisseau Maple

Localité : Sud-ouest de la Saskatchewan

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2007

Description : Quelques individus de l’espèce ont été trouvés sur le sol, sur les bords fortement dégradés d’une dépression saline où le Distichlis spicata et le Puccinellia nuttalliana étaient présents. L’entosthodon rouilleux n’y a pas été retrouvé en 2015.

Menaces : L’habitat est de mauvaise qualité, et le site est fortement utilisé par le bétail. Si l’entosthodon rouilleux est encore présent à ce site, son effectif y est probablement faible.

14. Site : Climax

Localité : Sud-ouest de la Saskatchewan

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2007

Description : Ce site se trouve en bordure d’un marécage, dans une communauté composée du Puccinellia nuttalliana et du Distichlis spicata. Quelques individus ont été observés en 2007, mais ils n’ont pas été retrouvés en 2015.

Menaces : L’habitat est de mauvaise qualité, et le site est fortement piétiné par le bétail. Si l’entosthodon rouilleux est encore présent à ce site, son effectif y est probablement faible.

15. Site : Courval

Localité : Sud-ouest de la Saskatchewan

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2007

Description : Ce site se trouve sur un terrain plat adjacent à un petit cours d’eau. Quelques individus ont été observés sur des monticules de sol, à la base du Puccinellia nuttalliana. L’entosthodon rouilleux n’y a pas été retrouvé en 2015.

Menaces : L’habitat semble de qualité passable. Le site n’a pas récemment fait l’objet d’un pâturage, mais la couche de litière y était d’épaisseur modérée à élevée. Il est probable que l’entosthodon rouilleux est encore présent à ce site.

16. Site : Gravelbourg

Localité : Sud-ouest de la Saskatchewan

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2007

Description : Quelques individus ont été trouvés sur des monticules de sol, le long d’un petit banc, sous une clôture, à la limite d’un marécage salin. Les plantes associées étaient le Puccinellia nuttalliana et le Distichlis spicata. L’entosthodon rouilleux n’a pas été retrouvé en 2015.

Menaces : L’habitat est de mauvaise qualité. Le site a été utilisé de façon intensive par le bétail, mais la clôture pourrait offrir une certaine protection contre le piétinement. Des signes d’utilisation de véhicules hors route y ont aussi été observés. Si l’entosthodon rouilleux est encore présent à ce site, son effectif y est probablement faible.

17. Site : lake of the Rivers

Localité : Sud-ouest de la Saskatchewan

Espèce retrouvée en 2015 : Non

Relevé précédent : 2007

Description : Quelques individus de l’espèce ont été observés sur le sol, en terrain plat, dans une zone de suintement entourée d’affleurements rocheux. La végétation adjacente était dominée par le Juncus balticus, le Poa pratensis et le Grindelia squarrosa.

Menaces : L’habitat est de bonne qualité. Très peu de perturbations ont été observées dans le site, mais les superficies de sol dénudé y étaient tout de même abondantes. Il est probable que l’entosthodon rouilleux est encore présent à ce site.

Annexe 2. Emplacements additionnels ayant fait l’objet de relevés visant l’entosthodon rouilleux (l’espèce n’a été trouvée dans aucun cas). Tous les emplacements se trouvaient en Colombie­Britannique. Tableau disponible auprès du Secrétariat du COSEPAC.

Annexe 3. Calculateur des menaces de l’UICN pour l’entosthodon rouilleux

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Entosthodon rubiginosus
Date
15/06/2016
Évaluateur(s) :
René Belland (coprésident), Dwayne Lepitzki (animateur), Marc Jones et Lyn Baldwin (rédacteurs), Jennifer Doubt, Janet Marsh, Karen Golinski (membres du SCS), Dave Fraser (membre du COSEPAC pour la C.-B.), Joe Carney (coprésident) et Angèle Cyr (Secrétariat).
Références :
Ébauche du rapport de situation du COSEPAC et calculateur des menaces; téléconférence concernant les menaces le 15 juin 2016
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 1 0
D Faible 0 1
- Impact global des menaces calculé : Moyen Faible
Impact global des menaces attribué :
CD = Moyen-faible
Commentaires sur l’impact global des menaces
L’immédiateté est évaluée en fonction d’une période de 10 années, car la durée d’une génération de l’espèce est < 2 ans.
Tableau de menace
Menace Description des menaces Impact (calculé) Impact - description (calculé) Portée (10 proch. années) Gravité (10 ans ou 3 gén.) Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
1.1 Zones résidentielles et urbaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide Cette menace a participé à la disparition de l’espèce dans le site de Kamloops (menace passée).
1.2 Zones commerciales et industrielles cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
1.3 Zones touristiques et récréatives cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2 Agriculture et aquaculture CD Moyen-faible Grande (31­70 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) cellule vide
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême (71-100 %) Modérée-faible Cette menace se limite aux populations de la Saskatchewan, qui comprennent 1 à 2 % de la population totale connue. Peut­être moins de 1 %.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2.3 Élevage de bétail CD Moyen-faible Grande (31­70 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (continue) Presque toutes les localités pourraient être touchées par le pâturage du bétail. Un très petit sous-ensemble est actuellement utilisé de manière intensive pour le pâturage. Cette menace ne touche pas les terres du MDN. Le site de Princeton est particulièrement affecté par cette menace.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3 Production d’énergie et exploitation minière cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.1 Forage pétrolier et gazier cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.2 Exploitation de mines et de carrières cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.3 Énergie renouvelable cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4 Corridors de transport et de service cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4.1 Routes et voies ferrées cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4.2 Lignes de services publics cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4.3 Voies de transport par eau cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4.4 Corridors aériens cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5 Utilisation des ressources biologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.2 Cueillette de plantes terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6 Intrusions et perturbations humaines cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) cellule vide
6.1 Activités récréatives cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère (1­10 %) Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/3 gén) Le site du lac White n’est pas facilement accessible par VTT. Impact négligeable.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) La plus grande sous-population se trouve sur des terres appartenant au MDN. On ignore s’il existe un plan de gestion, mais le personnel du MDN sait où pousse l’entosthodon rouilleux et évite de mener des exercices d’entraînement dans ces zones.
6.3 Travail et autres activités cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Des inventaires peuvent être réalisés par des biologistes du rétablissement. La récolte de spécimens n’est pas nécessaire pour l’identification de l’entosthodon rouilleux.
7 Modifications des systèmes naturels cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême - Élevée (31-100 %) Élevée (continue) cellule vide
7.1 Incendies et suppression des incendies cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.3 Autres modifications de l’écosystème cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême - Élevée (31-100 %) Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/3 gén) cellule vide
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques cellule vide Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) cellule vide
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes/ agents pathogènes cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide Les plantes vasculaires envahissantes peuvent représenter une menace pour une petite sous-population. Cette menace a plutôt des effets sur l’habitat. Le chiendent commun devient de plus en plus abondant dans un site. Les plantes envahissantes causent une augmentation de la couverture ainsi que de la couche de litière. Cette menace n’est pas présente actuellement dans les sites hébergeant l’entosthodon rouilleux, mais elle pourrait se propager dans certains sites.
8.2 Espèces indigènes problématiques/ agents pathogènes cellule vide Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) Broutage par la Bernache du Canada à un site (lac Lost). La menace que représente la Bernache du Canada ne fera que s’accentuer dans le futur. Également pâturage du bétail.
8.3 Matériel génétique introduit cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8.4 Espèces problématiques/ maladies d’origine inconnue cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8.5 Maladies d’origine virale ou maladies à prions cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8.6 Maladies dont la cause est inconnue cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9 Pollution cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.2 Effluents industriels et militaires cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.4 Déchets solides et ordures cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.5 Polluants atmosphériques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.6 Apports excessifs d’énergie cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10 Phénomènes géologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.1 Volcans cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.2 Tremblements de terre et tsunamis cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.3 Avalanches et glissements de terrain cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents cellule vide Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) cellule vide
11.1 Déplacement et altération de l’habitat cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide On ignore quels seront les effets des changements climatiques sur l’habitat. Toutes les localités pourraient être touchées, mais la gravité de cette menace est inconnue et sera probablement variable. Des signes d’assèchement par rapport aux conditions historiques ont été observés.
11.2 Sécheresses cellule vide Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) Les sécheresses pourraient toucher toutes les localités.
11.3 Températures extrêmes cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11.4 Tempêtes et inondations cellule vide Inconnu Grande (31­70 %) Inconnue Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans/3 gén) Cette menace risque davantage de toucher les sous­populations situées sur des pentes ou à côté d’étangs ou de lacs. L’augmentation de l’intensité des tempêtes hivernales entraînera une hausse du ruissellement et de l’érosion. Atteint à peine le minimum de la plage d’intensité.
11.5 Autres impacts cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide

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