Programme de rétablissement multi-espèces visant les espèces en péril dans l'écosystème de Chênaies de Garry

Titre officiel : Programme de rétablissement multi-espèces visant les plantes en péril des mares printanières et autres milieux humides saisonniers associés aux chênaies de Garry au Canada

Programme de rétablissement multi-espèces visant les plantes en péril des mares printanières et autres milieux humides saisonniers associés aux chênaies de Garry au Canada

Loi sur les espèces en péril
Programmes de rétablissement


Les Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril – Quelques mots sur la collection

Qu'est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?

La LEP est une contribution majeure du gouvernement fédéral à l'effort national de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Cette loi entrée en vigueur en 2003 a notamment pour but de « permettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées ».

Qu'est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est l'ensemble des mesures visant à arrêter ou inverser le déclin d'une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays et à atténuer ou supprimer les menaces pesant sur elle, de manière à améliorer ses chances de survie dans la nature. L'espèce est considérée comme rétablie lorsque son maintien à long terme dans la nature a été assuré.

Qu'est-ce qu'un programme de rétablissement?

Le programme de rétablissement d’une espèce est un document de planification énonçant ce qui doit être fait pour arrêter ou inverser son déclin. Il définit les buts et objectifs du rétablissement et précise les grands types de mesures à prendre. La planification détaillée se fait à l’étape du plan d’action.

Dans le cadre de l'Accord pour la protection des espèces en péril, les provinces et territoires du Canada ainsi que les trois organismes fédéraux qui doivent appliquer la LEP (Environnement Canada, Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada) se sont engagés à élaborer des programmes de rétablissement. Les articles 37 à 46 de la LEP (Loi sur les espèces en péril) énumèrent les éléments que doivent contenir les programmes de rétablissement publiés dans la présente collection et définissent le processus d'élaboration de ces programmes.

Le programme de rétablissement doit être élaboré dans un délai de un ou deux ans après l'inscription de l'espèce sur la liste des espèces sauvages en péril, selon le statut qui lui est attribué et la date de l'évaluation. Un délai de trois ou quatre ans est autorisé pour les espèces inscrites au moment de l'entrée en vigueur de la LEP.

Prochaines étapes

Dans la plupart des cas, on procédera à l'élaboration d'un ou de plusieurs plans d'action visant à préciser et orienter la mise en œuvre du programme de rétablissement. Cependant, les orientations fixées dans le programme de rétablissement sont suffisantes pour qu'on puisse commencer à obtenir la participation des collectivités, des conservationnistes ainsi que des utilisateurs des terres et des eaux aux activités de rétablissement. En outre, l'absence de certitude scientifique absolue ne saurait justifier le report de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin de l'espèce.

La collection

La présente collection réunit les programmes de rétablissement préparés ou adoptés par le gouvernement fédéral conformément à la LEP. La collection s’accroîtra régulièrement avec l’inscription de nouvelles espèces et avec la mise à jour des programmes déjà publiés.

Pour en savoir plus

Pour de plus amples renseignements sur la Loi sur les espèces en péril (LEP) et sur les projets de rétablissement, consulter le registre de la LEP ainsi que le site web du Secrétariat du rétablissement (www.especesenperil.gc.ca/recovery/default_f.cfm).

 

Programme de rétablissement multi espèces visant les plantes en péril des mares printanières et autres milieux humides saisonniers associés aux chênaies de Garry au Canada

Juillet 2006

Citation recommandée

Agence Parcs Canada, 2006. Programme de rétablissement multi-espèces visant les plantes en péril des mares printanières et autres milieux humides saisonniers associés aux chênaies de Garry au Canada. In Programmes de rétablissement en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Agence Parcs Canada, Ottawa. 82 pp.

Exemplaires additionnels

Des exemplaires additionnels peuvent être téléchargés à partir du Registre public de la Loi sur les espèces en péril.

Données de catalogage avant publication de la Bibliothèque nationale du Canada

Titre de la vedette principale :
Programme de rétablissement multi-espèces visant les plantes en péril des mares printanières et autres milieux humides saisonniers associés aux chênaies de Garry au Canada

Photographies de la couverture :

Mike Miller

Also available in English under the title Recovery Strategy for Multi-Species at Risk in Vernal Pools and other Ephemeral Wet Areas Associated with Garry Oak Ecosystems in Canada.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l'Environnement, 2005. Tous droits réservés.

Le contenu du présent document (sauf l'illustration de la couverture) peut être utilisé sans permission, à condition que la source en soit adéquatement mentionnée.

Compétences responsables

Les espèces visées par le présent programme de rétablissement se rencontrent au Canada uniquement dans la province de Colombie-Britannique. Le programme a été élaboré par l'Agence Parcs Canada au nom du ministre compétent (le ministre de l'Environnement), en partenariat avec le gouvernement de la Colombie-Britannique.

Auteur

Michael T. Miller, Ph.D.
201-340 Linden Ave. Victoria BC
lambdarules@yahoo.com
Tél. : (250) 383-8876

pour le Groupe de mise en oeuvre du rétablissement des plantes en péril
de l’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry.

Remerciements

Le présent document a été établi d'après une ébauche rédigée aux fins de consultation par M.T. Miller pour le Groupe de mise en œuvre du rétablissement des plantes en péril de l'Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry. L'auteur tient à remercier tout particulièrement les personnes suivantes, qui lui ont fourni de précieux commentaires et ont consacré du temps à relire le manuscrit : Ted Lea, Brenda Costanzo, Marilyn Fuchs, Matt Fairbarns, Hans Roemer, Adolph Ceska, Carrina Maslovat, Terry McIntosh et Marta Donovan. La préparation du présent programme a été financée par la Société canadienne pour la conservation de la nature, le Habitat Conservation Trust Fund et le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britanique. Le Habitat Conservation Trust Fund a été créé par une loi de l'Assemblée législative pour financer la protection, la restauration et la mise en valeur de l'habitat essentiel de poissons et d'autres animaux dans toutes les régions de Colombie Britannique. Une surtaxe perçue sur les permis de pêche à la ligne, de chasse et de piégeage et sur les licences de guide est versée dans ce fonds. Les dons, déductibles du revenu imposable, sont également acceptés.

Avant-propos

Le présent programme de rétablissement vise six espèces végétales en voie de disparition qui poussent dans les mares printanières et autres milieux humides saisonniers : le lotier à feuilles pennées (Lotus pinnatus), le psilocarphe élevé (Psilocarphus elatior), le jonc de Kellogg (Juncus kelloggii), la renoncule à feuilles d'alisme (Ranunculus alismifolius var. alismifolius), l'orthocarpe à épi feuillu (Orthocarpus bracteosus) et la minuartie naine (Minuartia pusilla). Au Canada, ces espèces se rencontrent (ou se rencontraient) surtout à l'intérieur de chênaies de Garry et d'écosystèmes associés se trouvant dans l'île de Vancouver et les îles Gulf, où elles sont essentiellement limitées aux zones côtières de basse altitude. Toutes ces espèces sont également présentes aux États-Unis, mais dans plusieurs cas leurs populations canadiennes sont considérablement séparées (disjointes) des populations des États-Unis.

En vertu de l'article 37 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le ministre compétent est tenu d'élaborer un programme de rétablissement à l'égard de toute espèce disparue du pays, en voie de disparition ou menacée. L'Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry, la Province de Colombie-Britannique et l'Agence Parcs Canada ont dirigé l'élaboration du présent programme, qui répond aux exigences des articles 39 à 41 de la LEP en matière de contenu et de processus. Le programme a été élaboré en coopération ou consultation avec de nombreuses personnes et de nombreux organismes, dont : l'Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry, la Province de Colombie-Britannique et Environnement Canada; de nombreux groupes autochtones établis à l'intérieur de l'aire de répartition des espèces visées; de nombreuses organisations non gouvernementales à vocation environnementale, comme The Land Conservancy et la Société canadienne pour la conservation de la nature; certains intervenants du secteur industriel, comme la société Weyerhaeuser et BC Hydro; certains propriétaires fonciers, dont le ministère de la Défense nationale. Près de 1700 personnes et organismes ont ainsi été directement contactés et informés du programme de rétablissement et se sont vu offrir l'occasion d'y participer.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une évaluation environnementale stratégique (EES) est réalisée pour tous les projets de rétablissement d'espèces en péril désignées aux termes de la LEP. Le but de cette évaluation est de garantir que les conséquences pour l'environnement des politiques, plans et programmes publics proposés seront prises en compte dès l'étape de leur élaboration, de manière à permettre une prise de décision éclairée.

Les programmes de rétablissement visent à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général, mais ils peuvent avoir des effets imprévus sur l'environnement. Le processus de planification, fondé sur des lignes directrices nationales, prend en compte directement tous les effets environnementaux et tout particulièrement l'impact possible sur des espèces non visées ou leur habitat. Les résultats de l'EES ont été intégrés au programme lui-même, mais ils sont également résumés ci-dessous.

Le programme de rétablissement ici proposé ne présente aucun risque évident pour l'environnement. La mise en œuvre des mesures qui y sont énoncées devrait au contraire avoir un effet bénéfique pour l'environnement, car elles ciblent les espèces qui risquent le plus de subir des dégâts irréversibles. Le présent document décrit les menaces pesant sur ces espèces et leur habitat, dans la mesure où elles sont connues, ainsi que les lacunes existant dans les connaissances. Le document permet de connaître l'état des connaissances actuelles sur l'habitat essentiel à la survie et au rétablissement des espèces visées et propose un programme de mesures devant permettre de délimiter les milieux constituant cet habitat. Le programme fixe enfin les objectifs du rétablissement, en fonction des menaces spécifiées et des lacunes existant dans les connaissances. Les mesures visant à atteindre ces objectifs devront donc contribuer à atténuer ces menaces et à combler ces lacunes, ce qui aura un effet positif sur les populations des espèces visées.

La cohérence du présent programme de rétablissement et des plans connexes est favorisée par la structure de l'Équipe de rétablissement, qui est constituée de comités réunissant plusieurs intervenants. La participation effective de ces intervenants devrait permettre au programme et aux plans connexes d'influer les uns sur les autres, ce qui assurera une certaine cohérence et même une certaine synergie.

Sommaire

Le présent programme de rétablissement vise six espèces végétales en voie de disparition qui poussent dans les mares printanières et autres milieux humides saisonniers : le lotier à feuilles pennées (Lotus pinnatus), le psilocarphe élevé (Psilocarphus elatior), le jonc de Kellogg (Juncus kelloggii), la renoncule à feuilles d'alisme (Ranunculus alismifolius var. alismifolius), l'orthocarpe à épi feuillu (Orthocarpus bracteosus) et la minuartie naine (Minuartia pusilla). Au Canada, ces espèces se rencontrent (ou se rencontraient) surtout à l'intérieur de chênaies de Garry et d'écosystèmes associés se trouvant dans l'île de Vancouver et les îles Gulf, où elles sont essentiellement limitées aux zones côtières de basse altitude. Toutes ces espèces sont également présentes aux États-Unis, mais dans plusieurs cas leurs populations canadiennes sont considérablement séparées (disjointes) des populations des États-Unis. Le présent programme est un des volets du programme de rétablissement des chênaies de Garry et des écosystèmes associés, défini dans le document Recovery Strategy for Garry Oak and Associated Ecosystems and their Associated Species at Risk in Canada: 2001-2006.

Quatre principaux types de milieux sont visés par le présent programme : les mares printanières, les baissières inondées au printemps, les suintements printaniers et les zones riveraines saisonnièrement inondées. Les mares printanières sont des cuvettes isolées, inondées de façon saisonnière, qui se forment à la surface de couches imperméables telles qu'un horizon induré, un horizon argileux compact ou le substratum rocheux. Ces mares se rencontrent sous des climats de type méditerranéen qui font qu'elles sont inondées en hiver et au début du printemps mais s'assèchent entièrement ou partiellement durant l'été. Les baissières inondées au printemps ressemblent aux mares printanières, mais elles sont d'ordinaire moins profondes et ont des limites moins définies et une période d'inondation plus courte. Les suintements printaniers sont des filets d'eau peu profonds qui apparaissent dans les lieux où les eaux souterraines émergent en terrain incliné, généralement dans la partie inférieure d'un versant. Les zones riveraines saisonnièrement inondées sont des terrains bas voisins de cours d'eau permanents, de lacs ou de marais, qui sont inondées pendant la crue hivernale ou printanière mais s'assèchent durant l'été. Tous ces milieux sont naturellement très fragmentés et se présentent en petites zones isolées le long des rivages et sur les petites îles. L'urbanisation a intensifié leur fragmentation naturelle, et les espèces qui s'y trouvent affrontent toutes sortes de menaces.

Approche en matière d’intendance

Pour mettre en œuvre une protection efficace des espèces en péril, il sera très important d'entreprendre des activités d'intendance à l'égard de terrains présentant divers régimes fonciers et notamment de terrains privés et de réserves des Premières Nations. Ces activités supposent une coopération volontaire des propriétaires des terrains visés en vue de protéger les espèces en péril et les écosystèmes nécessaires à leur survie. En effet, dans le préambule de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale, il est admis « que les activités d'intendance visant la conservation des espèces sauvages et de leur habitat devraient bénéficier de l'appui voulu pour éviter que celles-ci deviennent des espèces en péril » et « que tous les Canadiens ont un rôle à jouer dans la conservation des espèces sauvages, notamment en ce qui a trait à la prévention de leur disparition du pays ou de la planète ». De même, dans l'Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique, il est reconnu que « l'intendance par les propriétaires de terres et de plans d'eau, ainsi que par leurs utilisateurs, est essentielle afin d'éviter que des espèces ne deviennent en péril et de protéger et rétablir les espèces qui sont en péril » et que « les mesures coopératives et volontaires sont les premières approches pour assurer la protection et le rétablissement des espèces en péril ».

Menaces

Les mares printanières et les milieux connexes ont probablement diminué énormément par rapport à leur ancienne abondance à cause de leur conversion en d'autres types de milieux. Les parcelles de milieu demeuré intact continuent d'être menacées par l'urbanisation et par la demande accrue en loisirs de plein air. L'empiétement d'arbustes ainsi que de graminées et autres plantes herbacées introduites constitue une autre menace. La suppression des incendies a modifié davantage la composition végétale, les régimes hydrologiques et le cycle des éléments nutritifs, tout en augmentant la charge de matières combustibles. Les activités telles que le drainage des milieux humides, le creusage de fossés, le fauchage, le cyclisme, la promenade avec chiens, l'entretien des emprises de services publics et le dépôt d'ordures peuvent également constituer des menaces. En dernier lieu, comme la plupart des populations sont petites et occupent de petites superficies, elles peuvent être intrinsèquement menacées par les événements démographiques et écologiques de nature stochastique.

Faisabilité du rétablissement

Il faudra d'autres études et essais pour déterminer s'il y a des obstacles insurmontables à la restauration des populations existantes, à l'implantation de populations dans les localités de stations disparues et à l'implantation de populations dans de nouvelles localités. Cependant, compte tenu du principe de prudence sur lequel repose la Loi sur les espèces en péril et la volonté d'éviter que des espèces ne disparaissent inutilement du pays, nous avons présumé, aux fins du présent programme, qu'une forme ou l'autre de rétablissement est réalisable, sur les plans technique et biologique.

Buts et objectifs du rétablissement

Les buts à long terme du présent programme à l'égard de chacune des espèces visées sont de maintenir ou d'accroître leur effectif, de les rétablir dans toute leur zone d'occurrence et leur zone d'occupation historiques, par la translocation d'individus vers les stations historiques ou vers de nouveaux milieux leur convenant, et d'assurer la viabilité à long terme des populations.

Les objectifs à court terme (5 à 10 ans) devant permettre d'atteindre ces buts à long terme sont les suivants :

  1. Assurer la protection des populations actuelles au moyen de mesures d'intendance et d'autres mécanismesNote de bas de page 1.
  2. Obtenir la coopération de tous les propriétaires fonciers visés pour la protection de l'habitat.
  3. Atténuer les menaces que constituent les activités récréatives, les modifications du régime des eaux et l'eutrophisation pour l'habitat ou la survie des espèces.
  4. Atténuer les menaces que constituent la succession végétale et l'empiétement des espèces envahissantes pour l'habitat ou la survie des espèces.
  5. Restaurer le fonctionnement d'au moins 10 mares printanières qui ont abrité des stations historiques (mais qui ne remplissent plus leurs fonctions).
  6. Répertorier et classer 5 à 10 milieux potentiels de translocation pour chacune des espèces en péril.
  7. Établir de nouvelles populations (ou sous-populations) de chacune des espèces conformément au but fixé pour son rétablissement.
  8. Augmenter la taille ou le taux de croissance des populations actuelles conformément au but fixé pour le rétablissement de chaque espèce.
  9. Établir des zones de conservation des mares printanières dans le parc Uplands, à l'île Trial, à Rocky Point et dans les plaines Harewood.
  10. Sensibiliser le public à l'existence des mares printanières et des espèces en péril associées ainsi qu'à l'importance de les conserver.

Approches stratégiques

Sept approches générales ont été retenues pour l'atteinte des buts et objectifs de rétablissement des espèces visées :

  1. Protection et intendance de l'habitat
  2. Démarches auprès des propriétaires fonciers
  3. Recherches écologiques
  4. Restauration de l'habitat et gestion des stations
  5. Accroissement des populations et implantation de nouvelles populations
  6. Relevés et suivi
  7. Éducation et vulgarisation

Habitat essentiel

Pour l'instant, aucun habitat essentiel n'est proposé dans le présent programme aux fins de désignation aux termes de l'article 2 de la Loi sur les espèces en péril fédérale.

Bien que les besoins en matière d'habitat des espèces visées soient assez bien connus, il faudra que des travaux plus concluants soient réalisés avant que des parcelles spécifiques puissent être délimitées aux fins de la protection de l'habitat essentiel. Cette désignation devrait être proposée dans un ou plusieurs des plans d'action de rétablissement, une fois que les propriétaires fonciers et les organisations touchés auront été consultés, que des mesures d'intendance auront été élaborées avec eux et que les travaux encore requis pour quantifier l'habitat essentiel de chaque espèce et les superficies nécessaires auront été réalisés.

Une fois qu'auront été réalisés des travaux clés tels que l'élaboration et la mise en œuvre d'un programme d'intervention auprès des propriétaires (comportant notamment des activités d'intendance), on peut s'attendre à ce que l'habitat essentiel proposé inclue les milieux actuellement occupés par une ou plusieurs des espèces visées par le présent programme, ainsi que tout terrain plus élevé adjacent contribuant directement au maintien du régime hydrologique de l'habitat principal des espèces visées. Une définition de l'habitat essentiel proposé plus complète et incorporant également l'habitat potentiel nécessaire au rétablissement sera proposée à une date ultérieure, dans le cadre du Plan d'action de rétablissement. Selon les connaissances actuelles, l'habitat potentiel pourrait en outre inclure :

  • Les mares, suintements printaniers et autres milieux humides saisonniers, naturels et intacts, d'une superficie supérieure à 1 m2, situés dans le sud-est de l'île de Vancouver ou dans une des îles Gulf et ayant les propriétés écologiques requises pour servir d'habitat de rétablissement pour une espèce en péril, ainsi qu'une zone tampon de 20 m, à évaluer, autour de chacun de ces milieux.
  • Les micro-bassins et autres éléments hydrologiques, y compris les terrains élevés, qui contribuent au remplissage ou à l'assèchement des mares printanières et autres milieux humides susmentionnés et sont nécessaires à une période d'inondation suffisante, à la qualité de l'eau ainsi qu'à l'humidité du sol requise pour la croissance, la reproduction et la dispersion des espèces en péril et pour la germination de leurs graines.

Exemples d’activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel éventuellement désigné

Divers types d'activités risqueraient fortement d'entraîner la destruction de l'habitat essentiel éventuellement proposé dans le cadre d'un plan d'action, dont le lotissement résidentiel, l'usage de véhicules tout-terrain à des fins récréatives, le dépôt d'ordures, l'aménagement de chemins d'exploitation forestière, l'entretien des corridors de services publics, l'assèchement des milieux humides, le drainage, le creusage et le dragage de fossés ainsi que l'aménagement de tremplins pour le saut à bicyclette.

Méthodes existantes et proposées pour la protection de l’habitat

Le niveau de protection dont jouissent actuellement les stations visées par le présent programme varie de « aucune protection » à « protection effective ». Les méthodes pouvant permettre de les protéger comprennent : la conclusion d'accords d'intendance ou de conservation (entente juridique par laquelle le propriétaire d'un terrain limite volontairement la nature et l'étendue des travaux d'aménagement pouvant y être réalisés, afin de protéger ses caractéristiques naturelles); l'acquisition directe des terrains visés.

Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Une définition officielle de l'habitat essentiel ne pourra être faite qu'au terme d'un processus en plusieurs étapes visant à :

  • déterminer les limites physiques, les caractéristiques biologiques et le régime foncier actuel des milieux occupés ou propices;
  • estimer quelle proportion de ces milieux doivent être protégés pour que les buts du rétablissement puissent être atteints;
  • déterminer les menaces pesant sur l'habitat;
  • collaborer avec les propriétaires et gestionnaires des terrains en vue de la protection des espèces par voie d'intendance ou d'autres mécanismes;
  • faire examiner les résultats par des pairs.

La date d'achèvement recommandée pour ces mesures et les autres mesures qui seraient nécessaires est 2009.

Impact prévu sur les espèces non ciblées

Le présent programme reconnaît l'importance de toute la communauté biologique des mares printanières ainsi que des chênaies de Garry et écosystèmes associés dans leur ensemble. En mettant l'accent sur la protection de l'habitat, le maintien des régimes hydrologiques, la restauration de l'habitat et la sensibilisation du public, on s'attend à ce que les méthodes ici recommandées profitent non seulement aux espèces en péril visées, mais aussi à l'ensemble de leur communauté. Un programme de recherches visant à prévoir l'impact précis des mesures sur les autres espèces en péril sera décrit dans le Plan d'action de rétablissement.

Incidences socioéconomiques du rétablissement

Le rétablissement des espèces en péril et la restauration des milieux menacés associés aux chênaies de Garry favoriseront la biodiversité, la santé et la productivité de l'environnement et une meilleure appréciation de ces espèces et milieux particuliers, ce qui aura globalement une utilité sociale dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. En effet, la beauté naturelle des chênaies de Garry et écosystèmes connexes de la vallée du Bas-Fraser, des îles Gulf et de l'île de Vancouver constitue une ressource importante pour la population de la province, en permettant une industrie récréotouristique vigoureuse. La protection de ces espaces naturels, de leur biodiversité et de leur potentiel récréatif est d'une immense valeur pour l'économie locale.

Certaines activités menées à l'intérieur ou aux alentours de mares printanières et d'autres milieux humides saisonniers risquent de nuire à des espèces en péril sensibles. Les activités qui peuvent ainsi affecter les espèces en péril ou l'intégrité des milieux dont ils dépendent sont celles qui :

  • modifient ou perturbent des processus hydrologiques importants pour le maintien de ces milieux;
  • provoquent directement ou indirectement l'introduction d'espèces indigènes ou exotiques pouvant altérer le milieu biotique ou abiotique de manière à nuire à des processus importants pour le maintien des complexes de mares printanières;
  • détruisent ou endommagent directement une espèce en péril (piétinement, utilisation de véhicules, etc.);
  • modifient ou détruisent des mares printanières ou d'autres milieux humides saisonniers (travaux de remblai, etc.).

Les mares printanières et autres milieux humides saisonniers sont des éléments rares du paysage, et la superficie globalement requise pour leur protection physique est relativement restreinte. Une réduction efficace des activités pouvant leur nuire peut être obtenue par une planification minutieuse et une évaluation environnementale des travaux de développement et autres activités prévues ainsi que par une bonne disposition des corridors destinés au transport et aux activités récréatives.

Les mesures de rétablissement pourraient affecter certaines activités socioéconomiques : activités récréatives; lotissement de terres privées; exploitation forestière; autres activités d'exploitation ou d'entretien. Cet impact devrait demeurer faible dans presque tous les cas.

Lacunes dans les connaissances

Afin de combler les lacunes actuelles dans les connaissances, il faudra obtenir plus de données sur : la répartition des espèces et la situation de leurs populations; la répartition et l'état des mares printanières; les cibles de restauration convenant aux communautés des mares printanières; la démographie des espèces et la dynamique de leurs populations; les caractéristiques de leur microhabitat; le régime de perturbation optimal; la réaction des espèces (y compris les espèces non végétales) et de leur habitat aux activités de restauration; les techniques de multiplication et d'entreposage des semences; l'impact du changement climatique.

Évaluation et mesures du rendement

Les résultats ci dessous seront indicateurs des progrès accomplis vers le rétablissement :

  • Établissement de cibles pour l'effectif, la viabilité et la zone d'occupation des espèces visées
  • Désignation officielle de l'habitat essentiel dans le cadre d'un plan d'action
  • Atteinte du niveau recommandé de protection pour l'habitat essentiel
  • Comblement de lacunes dans les connaissances requises
  • Protection d'un grand nombre de milieux prioritaires par l'acquisition de terrains et par la conclusion d'accords de conservation ou d'intendance
  • Amélioration d'un certain nombre de mares printanières par diverses mesures de restauration

Échéance prévue pour l’élaboration du plan d’action

Il est recommandé que le plan d'action de rétablissement soit prêt au plus tard en octobre 2009.

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