Conservation des espèces en péril : cadre national

Objectif

L’objectif du Cadre national pour la conservation des espèces en péril (CNCEP) est de soutenir la mise en œuvre de l’Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril de 1996 en établissant un ensemble de principes, objectifs et approches déterminantes communes pour la conservation des espèces en péril que tous les participants peuvent partager et utiliser en collaboration.

Objectifs

Les objectifs particuliers du Cadre sont les suivants :

Contexte

En 1992, le Canada est devenu le premier pays industrialisé à ratifier la Convention sur la biodiversité biologique et s’est engagé à fournir une « protection efficace » aux espèces canadiennes en péril et aux habitats et écosystèmes importants dont elles dépendent.

La mise en œuvre de la Convention exigeait entre autres actions, l’élaboration d’une Stratégie canadienne de la biodiversité afin de tracer une orientation stratégique et un cadre d’action pour tous les paliers de gouvernement. La Stratégie fait la promotion de la conservation de la biodiversité et de l’utilisation durable des ressources biologiques et décrit la contribution et la participation du Canada aux efforts internationaux de mise en œuvre de la Convention.

Le Cadre national axé sur les résultats en matière de biodiversité complète la Stratégie en définissant les résultats à atteindre pour maintenir la biodiversité canadienne. Un des objectifs fondamentaux du Cadre est d’empêcher que des espèces sauvages soient en péril au Canada. Il est essentiel d’intervenir dès qu’un danger se présente pour garantir une gestion efficace des ressources et un aménagement adéquat des paysages et réduire les procédures de rétablissement onéreuses et contrariantes qui s’ensuivent. Les gouvernements, les organismes et communautés autochtones, les secteurs industriels et autres intervenants, lorsqu’ils travaillent activement en collaboration, auront accès à un plus vaste éventail et à une plus grande variété d’options pour la gestion de l’utilisation des sols.

Un autre élément clé de la Stratégie canadienne de la biodiversité est l’Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril de 1996. Les provinces et territoires ont la grande responsabilité des espèces sauvages au Canada ainsi que de la gestion des terres provinciales et territoriales dont dépendent plusieurs espèces à risque, tandis que le gouvernement fédéral exerce la responsabilité directe des espèces aquatiques et des oiseaux migratoires qui se trouvent sur les territoires domaniaux. La conservation des espèces en péril exige donc une démarche en collaboration, associée à la reconnaissance et à la coordination des responsabilités et des activités avec l’ensemble des compétences et des participants. L’Accord décrit les engagements pris par les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux, soit de désigner les espèces en péril, de protéger leur habitat et d’élaborer des plans de rétablissement, ainsi que d’adopter des lois, des règlements, des politiques et des programmes complémentaires, y compris en matière d’intendance.

Conformément aux engagements pris dans la Stratégie canadienne de la biodiversité et dans l’Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril, la Loi sur les espèces en péril (LEP) est entrée en vigueur en 2004. Le mandat de la Loi sur les espèces en péril (LEP) est d’empêcher que les espèces sauvages ne disparaissent ou ne soient en voie de disparition, de permettre le rétablissement des espèces disparues, en voie de disparition ou menacées par l’activité anthropique et de gérer les espèces préoccupantes de manière à leur éviter de se trouver en voie de disparition ou d’être menacées.

Les provinces et les territoires ont également à leur disposition des moyens législatifs, réglementaires et politiques pour assurer la protection des espèces en péril. Le rôle que jouent les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les responsabilités qu’ils assument pour la réalisation des programmes de protection des espèces en péril sont définis par les accords bilatéraux et d’autres instruments.

Le cycle de conservation des espèces en péril

La conservation des espèces en péril suit un cycle précis : évaluation, protection, planification du rétablissement, mise en œuvre et surveillance et évaluation, comme l’illustre le diagramme qui suit. Elle est fondée sur une démarche de gestion souple qui prévoit une surveillance constante de la progression dans la réalisation des objectifs établis en matière de conservation et de protection ainsi que l’évaluation des stratégies adoptées, les données qui en découlent sont intégrées à chacun des éléments du cycle de conservation. On favorisera des interventions précoces à des moments précis du cycle pour accélérer la mise en œuvre d’une protection efficace et des mesures de rétablissement. Tout comme dans le cas de l’Accord de 1996, le manque de données scientifiques ne sera pas une raison pour retarder la mise en application de mesures pouvant éviter ou réduire autant que possible les risques auxquels les espèces en péril font face.

Afin de garantir la mise en place d’un processus pancanadien uniforme et coordonné de conservation des espèces en péril et de prise de décision efficace, le Cadre cible ce qui suit.

Table des matières

Cycle de conservation des espèces en péril

Éléments fondamentaux

Évaluation

L’évaluation comporte une procédure en deux volets comme cela est énoncé ci-dessous.

  1. En premier lieu, les autorités examinent ensemble l’état général de leurs espèces sauvages, utilisant pour ce faire la meilleure information disponible et les données d’inventaire, pour déterminer si des espèces dont la protection relève de leurs champs de compétence sont en péril.
  2. En second lieu, les espèces considérées comme en péril font l’objet d’un examen plus approfondi effectué dans le cadre d’une démarche scientifique afin de mieux comprendre la nature et la gravité du risque. On pourra en tirer une classification, à savoir espèce disparue, en voie de disparition, en danger de disparition, menacée, préoccupante, données insuffisantes ou non en péril.

L’objectif de l’évaluation est d’identifier officiellement les espèces en péril, ou celles qui s’y acheminent, afin de planifier et de mettre en œuvre les mesures appropriées à leur protection et/ou à leur rétablissement.

Un ensemble de principes clés servira à orienter la procédure d’évaluation. Plus précisément, la procédure d’évaluation possédera les caractéristiques énoncées ci-dessous.

Protection

Une fois qu’on a établi qu’une espèce est en péril, il faut prendre des mesures le plus rapidement possible pour protéger les espèces, mettre en place des mécanismes de protection visant à empêcher que la situation ne se dégrade davantage et soutenir les initiatives de rétablissement.

L’objectif des mesures de protection consiste à protéger les individus ainsi que les zones dont ils dépendent. L’application de mesures de protection peut précéder l’élaboration d’un plan ou d’une stratégie qui décriront en détail les objectifs de rétablissement et les mesures nécessaires pour les atteindre, y compris des mesures de protection plus poussées.

Un ensemble de principes clés servira à orienter la procédure de protection. Plus précisément, la procédure doit comporter les caractéristiques énoncées ci-dessous.

Planification du rétablissement

La planification du rétablissement est un processus à deux volets qui prévoit ce qui suit :

L’objectif de la planification du rétablissement est d’améliorer la probabilité de survie et de rétablissement d’espèces en péril en déterminant les implications scientifiques, sociales, économiques et écologiques associées au rétablissement des espèces et en élaborant une série de mesures qui pourront être rapidement mises en œuvre par les autorités et les intervenants.

Un ensemble de principes clés servira à orienter la procédure de planification. Plus précisément, la procédure doit comporter les caractéristiques énoncées ci-dessous.

Mise en œuvre

La mise en œuvre survient au moment où les mesures identifiées à l’étape de la planification du rétablissement sont appliquées en vue de mener à bien les stratégies de rétablissement et d’atteindre les objectifs fixés.

L’objectif est de veiller à ce que les autorités responsables, les propriétaires fonciers, les gestionnaires de terres et autres intervenants responsables atteignent les objectifs fixés à l’étape de la planification du rétablissement.

Un ensemble de principes clés servira à orienter la procédure de mise en œuvre. Plus précisément, la procédure doit comporter les caractéristiques énoncées ci-dessous.

Surveillance et évaluation

Par surveillance et évaluation, s’entend la procédure d’examen des mesures entreprises jusqu’à une date donnée pour évaluer si les mesures de conservation sont sur la bonne voie et que les objectifs de rétablissement que l’on s’était fixés sont atteints.

L’objectif de la surveillance et de l’évaluation se décline en trois volets :

  1. détecter les changements dans l’état de conservation d’une espèce;
  2. déterminer l’efficacité des mesures de protection et de rétablissement;
  3. mesurer la progression dans l’atteinte des objectifs de rétablissement.

Un ensemble de principes clés servira à orienter la procédure de surveillance et d’évaluation. Plus précisément, la procédure doit comporter la caractéristiques énoncées ci-dessous.

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