Couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum): évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2015

Couleuvre d’eau du lac Érié
Photo gracieuseté © Joe Crowley, 2016

Préoccupante
2015

Table des matières

Liste des figures

  • Figure 1. Aire de répartition mondiale de la couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) en Amérique du Nord (encadré) et dans la région des îles de l’ouest du lac Érié.
  • Figure 2. Calcul de la zone d’occurrence et de l’indice de zone d’occupation (IZO) de la couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) au Canada.
  • Figure 3. Cotes de qualité de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié attribuées au rivage de l’île Pelée (voir la méthodologie et la justification aux tableaux 1 et 2). Orthoimage (2010) du projet d’orthoimagerie du Sud Ouest de l’Ontario (MRNFO).

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Types de couverture terrestre constituant le rivage de l’île Pelée, tels que déterminés à partir de l’orthoimage de 2010
  • Tableau 2. Estimations de population fondées sur l’évaluation de l’habitat riverain de l’île Pelée et les densités estimées par King et al. (2006a)

Liste des annexes

Information sur le document

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Cananda

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante : Registre public des espèces en péril site Web.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la couleuvre d'eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 25 p.

CAMPBELL, C.A. 1991. Rapport de situation du COSEPAC sur la couleuvre d'eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 67 p.

Note de production :

Le COSEPAC tient à remercier Rob Willson d’avoir rédigé la version préliminaire du rapport de situation sur la couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) au Canada, en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Jim Bogart, coprésident du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et reptiles, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision avec l’aide des autres membres de ce sous-comité.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Lake Erie Watersnake Nerodia sipedon insularum in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Couleuvre d’eau du lac Érié -- Photo gracieuseté de Joe Crowley.

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2015

Nom commun
Couleuvre d’eau du lac Érié
Nom scientifique
Nerodia sipedon insularum
Statut
Préoccupante
Justification de la désignation
La répartition canadienne de cette population unique de couleuvre d’eau se limite à quatre petites îles dans le lac Érié. Aux États-Unis, les sous-populations se sont rétablies en raison d’une augmentation de la quantité de poissons proies, résultant de l’introduction du gobie à taches noires. Il n’est pas certain qu’un rétablissement semblable se soit produit chez les sous-populations canadiennes. Il existe des préoccupations à savoir que la plus grande sous-population sur l’île Pelée continue d’être menacée par la mortalité attribuable à la circulation routière, le développement riverain et la persécution par les humains.
Répartition
Ontario
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1991 et en avril 2006. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2015.

COSEPAC Résumé

Couleuvre d’eau du lac Érié
Nerodia sipedon insularum

Description et importance de l’espèce sauvage

La couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) est l’une des deux sous-espèces de la couleuvre d’eau (Nerodia sipedon, famille des Colubridés) que l’on trouve au Canada. Sa coloration varie d’un gris uniforme (tirant souvent sur le verdâtre ou brunâtre terne) dépourvu de tout motif à un agencement régulier de taches dorsales et latérales foncées. Les écailles ventrales, généralement blanches ou blanc jaunâtre, présentent souvent des mouchetures foncées. Son corps est trapu et couvert d’écailles carénées, tandis que sa grosse tête est couverte de larges écailles lisses. Des études à long terme sur la couleuvre d’eau du lac Érié ont servi de modèles pour comprendre des processus évolutionnaires comme les échanges génétiques entre populations et la sélection, en plus de mettre en évidence un rare exemple d’une espèce qui tire profit de l’introduction d’une espèce envahissante.

Répartition

La couleuvre d’eau du lac Érié a l’une des plus petites aires de répartition des serpents de l’Amérique du Nord. Au Canada, elle n’est présente que sur quatre îles du bassin ouest du lac Érié (îles Pelée, Middle, East Sister et Hen). Aux États-Unis, on la trouve en Ohio, sur un petit segment du rivage de la terre ferme et 11 îles à l’extrémité ouest du lac Érié.

Habitat

Durant la saison active, la couleuvre d’eau du lac Érié fréquente des rivages rocheux ou sableux, de même que des corniches de calcaire ou de dolomite fissurées abritant plus ou moins de végétation. Elle utilise aussi des talus de pierres naturels ou artificiels. Elle se nourrit dans l’eau, mais s’éloigne alors rarement à plus de 200 m du rivage. On la rencontre par ailleurs rarement à plus de 100 m à l’intérieur des terres durant la saison active, et elle passe alors la plupart de son temps à moins de 13 m du bord de l’eau. La distance qu’elle parcourt dans les terres en saison active dépend de la disponibilité d’abris et peut-être de congénères durant la saison d’accouplement. Les sites d’hibernation se trouvent plus loin à l’intérieur des terres et consistent habituellement en des cavités ou crevasses dans le sol ou le roc.

Biologie

La couleuvre d’eau du lac Érié peut vivre jusqu’à 12 ans à l’état sauvage. Elle atteint la maturité sexuelle à l’âge de 3 ou 4 ans. La parade nuptiale comporte une compétition « en mêlée » au cours de laquelle plusieurs mâles courtisent une même femelle. Les femelles se reproduisent souvent chaque année. La femelle donne naissance à des petits vivants. La taille de la portée atteint en moyenne 23 couleuvreaux et est positivement corrélée à la taille de la mère. Les proies dont se nourrissait la couleuvre d’eau du lac Érié par le passé ont aujourd’hui largement été remplacées par le gobie arrondi (Neogobius melanostomus), qui a envahi le lac Érié au début des années 1990.

Taille et tendances de la population

Entre le début du XIXe siècle et le début des années 1960, la couleuvre d’eau du lac Érié était très abondante sur plusieurs îles de l’ouest du lac Érié. Ses populations ont diminué dans la dernière moitié du XXe siècle, mais elles augmentent maintenant sur les îles américaines du lac, apparemment en raison de l’apport accru de proies dû à l’introduction du gobie arrondi, une espèce envahissante. Il n’existe pas de données sur les tendances des populations sur les îles canadiennes, mais la persistance de plusieurs menaces laisse croire que ces populations sont encore en déclin.

Menaces et facteurs limitatifs

La mortalité anthropique intentionnelle ou accidentelle, particulièrement la mortalité routière, constitue dans doute la plus grave menace pesant sur l’espèce. La réduction de la quantité et de la qualité de l’habitat est une autre menace importante. L’espèce est également menacée par la contamination de l’environnement et une forte prédation. La petite aire de répartition et la faible population sont des facteurs limitatifs qui rendent la couleuvre d’eau du lac Érié plus vulnérable aux perturbations.

Protection, statuts et classements

NatureServe cote le taxon couleuvre d’eau du lac Érié comme en péril à l’échelle mondiale (cote G5T2) ainsi qu’en Ontario (cote S2). Au Canada, le COSEPAC a évalué la couleuvre d’eau du lac Érié et l’a désignée espèce en voie de disparition en 1991 et en 2006. Elle a été inscrite en 2009 à la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. Entrée en vigueur en 2008, la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario protège la couleuvre d’eau du lac Érié (inscrite comme espèce en voie de disparition à la Liste des espèces en péril en Ontario). Le taxon est désigné « reptile spécialement protégé » en vertu de la Loi sur la protection du poisson et de la faune de l’Ontario. Sur l’île Middle, le taxon est protégé par la Loi sur les parcs nationaux du Canada. La couleuvre d’eau du lac Érié a été retirée de la liste fédérale des espèces menacées et en voie de disparition aux États-Unis le 16 août 2011. L’État de l’Ohio la désigne espèce en voie de disparition (endangered).

Résumé technique

Nom scientifique :
Nerodia sipedon insularum
Nom français :
Couleuvre d’eau du lac Érié
Nom anglais :
Lake Erie Watersnake
 
Répartition au Canada :
Ontario

Données démographiques

Données démographiques de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) Environ six ans
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui, déclin continu inféré d’après la persistance de plusieurs menaces, notamment la mortalité accidentelle ou intentionnelle et la perte d’habitat.
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations] Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?

a) oui, pour certaines des causes;
b) oui, pour certaines des causes;

c) oui, pour certaines des causes dans certaines localités; non, pour plusieurs causes comme la mortalité accidentelle ou intentionnelle.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Information sur la répartition de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 188 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) [Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.] 72 km2 (valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté)
La population totale est-elle gravement fragmentée, c’est-à-dire que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) éloignées les unes des autres par une distance plus grande que celle sur laquelle l’espèce peut se disperser? a) non
b) non
Nombre de localités (utiliser une fourchette plausible pour tenir compte de l’incertitude, le cas échéant) (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.) 3 ou 4 (voir Nombre de localités dans la section Menaces et facteurs limitatifs)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Déclin possible de l’indice de zone d’occupation si la sous-population sur la plus petite des îles, l’île Hen, qui est une propriété privée, disparaissait
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Déclin possible du nombre de sous-populations si la sous-population sur la plus petite des îles, l’île Hen, qui est une propriété privée, disparaissait
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.) Déclin possible du nombre de localités si la sous-population sur la plus petite des îles, l’île Hen, qui est une propriété privée, disparaissait
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui, déclin observé
Oui, déclin prévu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? (Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.) Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures dans chaque sous-population

Nombre d’individus matures de l'espèce
Sous-population : Nombre d’individus matures (valeurs approximatives, voir la section Abondance)
Île Pelée 3286
Île Middle 119 (IC à 95 % : 67-246)
Île East Sister 50
Île Hen < 15
Total 3470

Analyse quantitative

Analyse quantitative de l'espèce
Éléments du résumé technique information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Analyse pas effectuée

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, par ordre décroissant d’impact)

  1. Mortalité anthropique intentionnelle ou accidentelle
  2. Perte et dégradation de l’habitat
  3. Contamination environnementale
  4. Prédation
  5. Aire de répartition (petites populations qui sont davantage susceptibles à la stochasticité démographique ou environnementale)

Le calculateur des menaces a-t-il été appliqué à l’espèce, et dans l’affirmative, par qui?

Oui, en mai 2015.

Le calculateur des menaces a été appliqué durant une réunion à laquelle ont participé Jim Bogart (coprésident du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et des reptiles du COSEPAC), Ruben Boles (Service canadien de la faune), Richard King (Northern Illinois University), Patrick Nantel (Parcs Canada), Scott Reid (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario), Kristin Stanford (Ohio State University Stone Laboratory), Rob Willson (rédacteur du rapport de situation), David Fraser, qui a animé la réunion, et Bev McBride (Secrétariat du COSEPAC), qui a pris des notes.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Statut des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada

États-Unis : La couleuvre d’eau du lac Érié a été retirée de la liste fédérale des espèces menacées et en voie de disparition aux États-Unis le 16 août 2011; elle demeurera espèce préoccupante durant une période de surveillance obligatoire de cinq ans après son retrait de la liste (USFWS, 2010).

L’État de l’Ohio la désigne espèce en voie de disparition (endangered).

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Oui
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
Les conditions se détériorent-elles au Canada? Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe). Peut-être

Les conditions de la population source se détériorent-elles? Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).

Non
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Oui

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Les informations sur les données sensibles de l'espèce
Éléments du résumé technique information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Seule l’information de localisation des sites d’hibernation est de nature délicate.

Historique du statut

Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1991 et en avril 2006. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en novembre 2015.

Statut et justification de la désignation :

Statut :
Espèce préoccupante
Code alphanumérique :
Sans objet
Justification de la désignation :
La répartition canadienne de cette population unique de couleuvre d’eau se limite à quatre petites îles dans le lac Érié. Aux États-Unis, les sous-populations se sont rétablies en raison d’une augmentation de la quantité de poissons proies, résultant de l’introduction du gobie à taches noires. Il n’est pas certain qu’un rétablissement semblable se soit produit chez les sous-populations canadiennes. Il existe des préoccupations à savoir que la plus grande sous-population sur l’île Pelée continue d’être menacée par la mortalité attribuable à la circulation routière, le développement riverain et la persécution par les humains.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Ne correspond pas au critère. Un déclin continu est inféré et projeté, mais on en ignore l’ampleur.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond aux critères de la catégorie « en voie de disparition » B1 et B2 parce que la superficie de la zone d’occurrence (188 km 2) et l’IZO (72 km 2) sont bien inférieurs aux seuils fixés pour la catégorie; correspond au sous-critère a parce que l’espèce est présente dans moins de cinq localités, mais rien n’indique un déclin du nombre d’individus matures.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Ne correspond pas au critère. Le nombre d’adultes est inférieur au seuil fixé pour la catégorie « en voie de disparition », mais il existe plus d’une sous-population et plus de 1000 individus matures dans une sous-population, et rien n’indique un déclin du nombre d’adultes.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) :
Ne correspond pas au critère.
Critère E (analyse quantitative) :
Sans objet; analyse pas effectuée en raison du manque de données.

Préface

L’événement le plus important depuis le précédent rapport de situation du COSEPAC sur la couleuvre d’eau du lac Érié est le retrait de celle-ci de la liste des espèces menacées et en voie de disparition aux États-Unis le 16 août 2011 (USFWS, 2010). Ce retrait s’explique principalement par le nombre croissant d’individus sur les îles américaines. Il n’existe pas de données récentes comparables sur la population au Canada.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril(LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2015)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Le Nerodia sipedon insularum(couleuvre d’eau du lac Érié / Lake Erie Watersnake) est l’une des deux sous-espèces de la couleuvre d’eau (Nerodia sipedon) au Canada, l’autre étant la couleuvre d’eau du Nord (Nerodia sipedon sipedon) (Crother, 2012). La couleuvre d’eau du lac Érié n’est présente que sur la péninsule Catawba-Marblehead et les îles dans l’ouest du lac Érié (Conant et Clay, 1963; USFWS, 2003), alors qu’on trouve la couleuvre d’eau du Nord ailleurs en Ohio et dans de nombreux États du centre et de l’est des États-Unis, ainsi qu’en Ontario et au Québec, au Canada. Conant et Clay (1937) ont désigné le Nerodia s. insularum comme un taxon distinct, ce qui continue d’être reconnu dans les listes de noms officiels d’espèces établies par les organismes herpétologiques de l’Amérique du Nord (Crother, 2012). Toutefois, comme les seuils de définition des sous-espèces évoluent constamment, le statut taxinomique de la couleuvre d’eau du lac Érié pourrait être réévalué, ce qui ne changerait rien à sa désignation par le COSEPAC.

Description morphologique

La couleuvre d’eau du lac Érié a le dos gris, verdâtre terne ou brun, avec des motifs très variables d’un individu à l’autre, allant de l’absence de motif à des motifs réguliers de bandes dorsales et taches latérales plus foncées (parfois rougeâtres) (Conant et Clay, 1937 et 1963; King, 1986; King et Lawson, 1997; Rowell, 2012). La taille relative et la position de ces bandes et taches restent inchangées durant toute la vie de l’individu (King et Lawson, 1997). La face ventrale est en général blanche ou blanc jaunâtre (souvent parsemée de mouchetures foncées), la base des écailles ventrales étant de la même couleur que les écailles dorsales (Conant et Clay, 1937). Les écailles du corps sont carénées, c’est-à-dire que chacune a une crête au milieu. La couleuvre n’a qu’une seule plaque anale (Conant et Collins, 1998).

La couleuvre d’eau du lac Érié se distingue des autres couleuvres d’eau par sa livrée plus grisâtre et complètement ou partiellement exempte de taches ou de bandes (Conant et Clay, 1937), alors que la couleuvre d’eau du Nord présente un motif régulier de taches et de bandes (bien qu’elles peuvent être très peu marquées et difficiles à voir sur les individus plus foncés).

La couleuvre d’eau du lac Érié est un serpent de taille moyenne dont la longueur du museau au cloaque varie de 15,5 cm (chez les deux sexes) à 86 cm chez le mâle et à 110 cm chez la femelle (King, 1986; Stanford, 2012).

Structure spatiale et variabilité des populations

Les populations de couleuvres d’eau sur les îles de l’ouest du lac Érié sont séparées de celles sur la terre ferme en Ohio et en Ontario par 5 à 14 km d’eau, ce qui constitue une barrière naturelle à leurs déplacements (USFWS, 2003). Les motifs peu ou modérément marqués qui ornent le corps des couleuvres d’eau semblent favorisés sur les îles parce qu’ils permettent aux couleuvres de se confondre avec les rivages rocheux dénudés (Ehrlich et Camin, 1960; King et Lawson, 1997). Les îles abritent non seulement des individus à livrée unie (sans motifs), mais aussi des individus qui présentent des motifs réguliers plus ou moins marqués. Cette variation laisse croire que la couleuvre d’eau du Nord vivant sur la terre ferme et la couleuvre d’eau du lac Érié qui vit sur des îles s’hybrident encore. Les déplacements des couleuvres entre les îles ainsi qu’entre les îles et la terre ferme créent un flux génétique (King et Lawson, 1997). Toutefois, les déplacements entre les îles semblent rares et n’ont été documentés qu’à deux reprises (King, 2002; D. Jacobs, comm. pers., septembre 2005). D’après l’analyse génétique de la variation allozymique, seulement 0,08 à 1 % des effectifs des sous-populations insulaires (N. s. insularum) seraient remplacés par des couleuvres d’eau du Nord de la terre ferme à chaque génération (King et Lawson, 1995 et 1997). Comme la fréquence des divers patrons de coloration semble être demeurée stable depuis 1980, cela a vraisemblablement aussi été le cas de la sélection et du flux génétique (Ray et King, 2006).

Unités désignables

L’aire de répartition de la couleuvre d’eau du lac Érié au Canada se restreint aux îles du bassin ouest du lac Érié. Ainsi, la sous-espèce n’est présente que dans une seule province faunique, soit la province faunique carolinienne, et une seule écorégion (7E, zone carolinienne). Une seule unité désignable est donc reconnue.

Importance de l’espèce

La couleuvre d’eau du lac Érié a été étudiée de façon plus approfondie que de nombreux autres taxons de serpents (p. ex. Camin et al., 1954; Camin et Ehrlich, 1958; Ehrlich et Camin, 1960; King, 1986; King et Lawson, 1997; Hendry et al., 2001; King et al., 2006b; Stanford, 2012; documents cités dans ces articles). Richard King et ses collaborateurs ont effectué des travaux de terrain sur l’espèce durant quatre périodes intensives, soit 1980-1985, 1988-1992, 1996-1998 et 2000-2004, et les travaux se poursuivent (King et al., 2006b; Stanford, 2012). La durée de ces études fait de la couleuvre d’eau du lac Érié un des serpents les plus étudiés en Amérique du Nord.

Le polymorphisme de coloration observé chez cette sous-espèce constitue un exemple classique de changement microévolutionnaire, pour lequel on comprend bien les effets de la sélection, du flux génétique, de l’hérédité et de l’historique de population (King, 1987, 1992 et 1993a; King et Lawson, 1995 et 1997; Hendry et al., 2001; Ray et King, 2006).

Non seulement la couleuvre d’eau du lac Érié sert de modèle pour comprendre les processus évolutionnaires, mais, en outre, sa relation avec le gobie arrondi (Apollonia melanostomus) offre aux chercheurs un rare exemple d’une espèce menacée qui tire profit de l’introduction d’une espèce envahissante (King et al., 2006b; King et al., 2008; Jones et al., 2009; USFWS, 2010).

Répartition

Aire de répartition mondiale

La couleuvre d’eau du lac Érié n’est présente que sur les îles de l’archipel du lac Érié et une petite zone du rivage de la péninsule Catawba-Marblehead, située en Ohio (figure 1; mais voir USFWS [2003] qui traite des formes intermédiaires entre cette sous-espèce et la couleuvre d’eau du Nord sur la péninsule). L’archipel du lac Érié est composé de 22 îles : 9 au Canada (îles Pelée, Middle, East Sister, Middle Sister, Hen, North Harbour, Big Chicken, Chick et Little Chicken) et 13 aux États-Unis (îles Kelleys, South Bass, Middle Bass, North Bass, West Sister, Rattlesnake, Sugar, Green, Ballast, Gibraltar, Gull, Starve et Lost Ballast). Les mentions remontant à 1893 laissent croire que la couleuvre d’eau du lac Érié était présente sur toutes les îles du bassin ouest du lac (King, 1998), mais, comme l’indique Rowell (2012; p. 274), il n’existe aucune mention historique de sa présence sur les îles Chick, Big Chicken et Little Chicken. Ces trois petites îles ne sont guère plus que des récifs, qui sont submergés ou presque lorsque le niveau d’eau est élevé ou durant des tempêtes. Bien qu’il soit possible qu’une couleuvre d’eau du lac Érié s’aventure sur ces îles pour chasser ou faire halte lorsqu’elle se déplace entre d’autres îles, rien n’indique que ces îles constituent de l’habitat pour la sous-espèce. Couvrant moins de 40 km de diamètre, l’aire de répartition mondiale de la couleuvre d’eau du lac Érié est l’une des plus petites d’un serpent en Amérique du Nord (King et al., 2006b).

Aire de répartition canadienne

Au Canada, on sait que la couleuvre d’eau du lac Érié est actuellement présente sur les îles Pelée, Middle et East Sister (figure 1). La sous-espèce a été observée sur l’île Hen en 1990, mais on ignore si elle y est encore présente (figure 1). Les îles canadiennes représentent 41 km (environ 38 %) des 109 km d’habitat riverain de la sous-espèce à l’échelle mondiale (King, 1998). L’île Pelée est la plus grande île (4148 ha) de l’aire de répartition de la sous-espèce. La population canadienne de couleuvres d’eau du lac Érié est définie comme l’ensemble des individus qui vivent sur les îles canadiennes du bassin ouest du lac Érié (figure 1). Puisque les déplacements d’une île à une autre sont rares (voir la section Dispersion et migration), il semble prudent de considérer cette population comme distincte de la population américaine.

Figure 1. Aire de répartition mondiale de la couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) en Amérique du Nord (encadré) et dans la région des îles de l’ouest du lac Érié.
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Description longue pour la figure 1

Carte montrant l’aire de répartition mondiale de la couleuvre d’eau du lac Érie en Amérique du Nord, où elle n’est présente que sur les îles de l’archipel du lac Érié et une petite zone du rivage de la péninsule Catawba-Marblehead, située en Ohio. Un code de couleurs indique, pour chaque île de l’aire de répartition, si l’espèce est actuellement présente, si elle était historiquement présente (présente avant 1990, mais présence actuelle inconnue), si sa sitaution est inconnue ou si elle a probablement disparue.

Figure 2. Calcul de la zone d’occurrence et de l’indice de zone d’occupation (IZO) de la couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum) au Canada.
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Description longue pour la figure 2

Carte montrant la zone d’occurrence et l’indice de la zone d’occupation (IZO) de la couleuvre d’eau du lac Érié au Canada. La superficie de la zone d’occurrence est estimée à 188 kilomètres carrés (d’après la méthode du plus petit polygone convexe), et l’IZO à 72 kilomètres carrés (24 carrés de quadrillage de 2 km x 2 km). L’IZO comprend tout l’habitat riverain et tous les hibernacles possibles sur les quatre îles au Canada (îles Pelée, Middle, East Sister et Hen) où l’espèce est présente.

Localités

Tel qu’indiqué dans la section Menaces et facteurs limitatifs et le calculateur de menaces (annexe 1), le nombre de localités fondées sur les menaces est de 3 ou 4 (selon l’existence actuelle ou non de la sous-population de l’ile Hen). L’île Pelée est la seule localité où la menace la plus plausible est la circulation routière. Les îles Middle, East Sister et peut-être aussi l’île Hen sont considérées comme des localités distinctes. La menace la plus plausible sur ces îles est la stochasticité démographique qui pourrait nuire aux petites sous-populations qu’elles abritent.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence de la couleuvre d’eau du lac Érié au Canada est estimée à 188 km2. L’indice de zone d’occupation (IZO) de la couleuvre d’eau du lac Érié au Canada est estimé à 72 km2. L’IZO tient compte de tout l’habitat riverain et des hibernacles possibles sur les quatre îles au Canada (îles Pelée, Middle, East Sister et Hen) où la sous-espèce est présente (voir la figure 2).

Activités de recherche

Les activités de recherche de la couleuvre d’eau du lac Érié sur les îles canadiennes du lac ont varié. La sous-espèce a toujours été observée sur les îles East Sister, Middle et Pelée. Par contre, s’il est possible que la sous-espèce ait été présente par le passé sur les îles Middle Sister et North Harbour, on a fouillé ces îles durant les années 1980 et 1990 sans y trouver de couleuvres d’eau (King et al., 1997). Des couleuvres d’eau du lac Érié ont été observées sur l’île Hen en 1990, mais, à l’instar des îles Middle Sister et North Harbour, l’île Hen est une propriété privée, et les tentatives pour avoir accès à ces îles depuis le début des années 1990 ont été vaines. L’Agence Parcs Canada gère l’île Middle et elle y effectuait des relevés ciblant la couleuvre d’eau du lac Érié jusqu’en 2011 (Parks Canada Agency, 2012); depuis 2011, les efforts de recherche s’y sont limités à des observations fortuites faites dans le cadre d’autres travaux de surveillance (T. Dobbie, comm. pers., octobre 2014). Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (MRNFO) gère la réserve naturelle provinciale de l’Île-East-Sister et deux secteurs de l’île Pelée (les réserves naturelles provinciales de la Pointe-Lighthouse et de la Pointe-Fish), qui sont donc visités régulièrement par des employés du ministère.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

D’après des études radiotélémétriques menées par Stanford et al. (2010), l’USFWS (2003) a classé tous les habitats utilisés par la couleuvre d’eau du lac Érié en deux groupes : l’habitat estival essentiel et l’habitat d’hibernation essentiel. Comme les études radiotélémétriques de la sous-espèce menées par Stanford et al. (2010) sur les îles américaines étaient plus exhaustives que celles menées sur les îles Pelée et Middle par le MRNFO (D. Jacobs, données inédites), cette classification en deux catégories d’habitat est adoptée dans le présent rapport, sauf que l’habitat estival est désigné habitat de saison active et qu’on a éliminé le qualificatif « essentiel ». Les types d’habitats et leur description sont les mêmes que dans le programme de rétablissement de la couleuvre d’eau du lac Érié du gouvernement de l’Ontario (Willson et Cunnington, 2015).

Habitat d’hibernation

La couleuvre d’eau du lac Érié utilise des crevasses dans le roc, des cavités dans des tas ou talus de pierres ou de terre, des terriers de rongeurs, des masses racinaires, des fondations de bâtiments, des drains souterrains et des vieux puits comme habitat d’hibernation (USFWS 2003, D. Jacobs, données inédites). Les adultes peuvent hiberner seuls ou en groupe (USFWS, 2003; D. Jacobs, données inédites), et ils partagent à l’occasion des sites d’hibernation avec des couleuvres fauves de l’Est (Pantherophis gloydi), des couleuvres agiles bleues (Coluber constrictor foxii) ou des couleuvres rayées (Thamnophis sirtalis sirtalis) (B. Porchuk et R. Willson, données inédites).

En Ontario, des couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées ont hiberné dans des endroits se trouvant à au moins 13 m du bord de l’eau (fourchette de 13 à 105 m; moyenne de 53 m); 50 % des sites d’hibernation étaient situés à moins de 56 m de l’eau, 75 % à moins de 69 m, et 90 % à moins de 95 m (D. Jacobs, données inédites). Sur l’île Pelée, on a trouvé des sites d’hibernation probables jusqu’à 500 m du bord de l’eau d’après des observations d’individus tôt au printemps dans des sites dont les caractéristiques physiques indiquent qu’ils pourraient servir d’habitat d’hibernation (R. Willson, données inédites). Il convient de mentionner que bon nombre des couleuvres d’eau du lac Érié trouvées à plus de 95 m du bord de l’eau sont juvéniles. Par exemple, on a trouvé des jeunes jusqu’à 610 m du bord de l’eau au printemps (R. Willson, données inédites).

Sur les îles américaines, 75 % des couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées ont hiberné à moins de 71 m du bord de l’eau (Stanford et al., 2010). La sous-espèce émerge habituellement de ses hibernacles dans la deuxième moitié d’avril ou en mai (Stanford et al. 2010). Un mois à un mois et demi après leur émergence, la plupart des individus se seront dispersés sur le rivage du lac Érié où on peut les trouver sous des roches, dans des talus de pierres, dans des tas de débris ligneux, sous des planches de bois ou des déchets échoués sur la plage, ou sous terre (D. Jacobs, données inédites).

Habitat de saison active

L’habitat de saison active comprend les zones utilisées par la sous-espèce pour se chauffer au soleil, s’abriter, s’alimenter, s’accoupler, réaliser sa gestation, donner naissance à ses petits et se déplacer. Stanford et al. (2010) ont constaté qu’à l’exception des déplacements vers les sites hibernation, 75 % des relocalisations de couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées ont été faites à moins de 13 m du bord de l’eau. Dans ce milieu riverain, la sous-espèce utilise des crevasses dans du roc calcaire ou dolomitique, des fragments de roches, des pierres de carapace, des galets, de la végétation (vivante ou morte), des tas ou talus de pierres ou de terre, des déchets de tôle ou des planches de bois (Campbell et al., 1991; USFWS, 2003; M.J. Oldham, comm. pers., 2005) pour se chauffer au soleil, s’abriter, s’accoupler, réaliser sa gestation et donner naissance à ses petits. Les rives sablonneuses, plus communes sur l’île Pelée que sur les autres îles, qui sont dépourvues de roches ou de végétation à quelques mètres de l’eau semblent être utilisées moins fréquemment (D. Jacobs, R. Willson et B. Porchuk, données inédites). On a toutefois observé des couleuvres d’eau du lac Érié aborder sur une plage pour finir d’avaler leur proie (R. Willson, données inédites), et on en a vu en nombres appréciables se reposer ou se chauffer au soleil sur des plages (J. Crowley, comm. pers., 2013). La sous-espèce s’alimente dans l’eau le long du rivage, dans des chenaux et dans des milieux humides (B. Porchuk, données inédites). Stanford (2012) a constaté que 95 % des individus qu’il radiopistait ne se déplaçaient pas sur une distance linéaire de plus de 952 m de rivage. Des relevés systématiques par bateau ont montré que 95 % des individus (n = 130) ne s’alimentaient pas à plus de 178 m de la rive (Jones et al., 2009; Stanford, 2012). La couleuvre d’eau du lac Érié est fidèle non seulement à son habitat d’hibernation, mais aussi à des éléments ou endroits précis le long du rivage (USFWS, 2003; D. Jacobs, données inédites). Sur l’île Pelée, elle a été observée à l’intérieur des terres, dans les chenaux qui drainent certaines parties de l’île, ainsi que dans des étangs ou milieux humides créés par l’exploitation de carrières (M.J. Oldham, comm. pers., 2005; B. Porchuk et R. Willson, données inédites).

Tendances en matière d’habitat

Îles canadiennes

L’île Pelée est la plus grande des îles dans l’ouest du lac Érié, tant en superficie (environ 4148 ha) qu’en longueur de rivage (environ 37,5 km). Le rivage de l’île et des autres îles canadiennes a été numérisé à partir d’orthophotographies aériennes (obtenues durant la saison morte en 2010, résolution de 20 cm, exactitude horizontale et verticale de 50 cm; projet d’orthoimagerie du Sud-Ouest de l’Ontario, MRNFO). La numérisation et le calcul des valeurs géospatiales ont été effectués dans un système d’information géographique (SIG).

Sur l’île Pelée, la longueur du rivage, et donc de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié, est variable en grande partie en raison des courants lacustres qui déposent des sédiments et des fluctuations du niveau de l’eau. Par exemple, la forme de la pointe Lighthouse, au coin nord-est de l’île, dépend de deux courants qui longent la rive nord de l’île (Kamstra et al., 1995). Le lac Henry, qui est actuellement un milieu humide fermé par des barres de sable (visible sur les orthoimages de 2010), était auparavant une terre agricole jusqu’en 1972, puis une baie peu profonde du lac Érié, telle que décrite par Kamstra et al. (1995; orthoimages de 2000). Des changements semblables, mais à plus petite échelle, se sont également produits à la pointe Fish, au coin sud-ouest de l’île, où les courants, les tempêtes et les variations du niveau d’eau modifient périodiquement la connexion hydrologique entre l’étang Fox et le lac Érié (B. Porchuk et R. Willson, données inédites).

Les changements qu’a connus le lac Henry depuis le dernier rapport de situation ont sans doute accru la longueur de l’habitat riverain disponible pour la couleuvre d’eau du lac Érié. Il est difficile de savoir si la quantité d’habitat d’alimentation aquatique a augmenté dans le lac Henry, car les dépôts de sable s’y étendent de plus en plus. Ces dépôts ont en bonne partie été colonisés par le roseau commun (Phragmites australis australis), et on peut supposer qu’à l’intérieur des grandes colonies de ce roseau, le rayonnement solaire est trop faible pour permettre aux couleuvres de maintenir leurs températures corporelles préférées. Toutefois, les bordures des denses colonies monospécifiques de roseaux communs pourraient constituer un habitat terrestre convenable dans les parties du lac Henry qui étaient auparavant de l’eau libre. Le roseau commun est également présent à d’autres endroits le long du rivage de l’île Pelée, et sa propagation pourrait constituer une perte constante d’habitat de thermorégulation le long du rivage. Le roseau commun est une espèce envahissante qui se propage rapidement et qui continuera sans doute de se propager dans d’autres secteurs maintenant qu’elle est établie sur l’île.

La construction de maisons, de quais et d’ouvrages de protection contre l’érosion a causé une perte visible d’habitat de saison active depuis le rapport de situation précédent, mais le niveau de développement est modéré. On ignore si la construction le long du rivage a détruit de l’habitat d’hibernation; il est d’ailleurs très difficile de documenter la perte de ce type de microhabitats. Dans au moins un cas, un hibernacle communautaire connu sur l’île Pelée a été détruit sur un terrain privé durant un « nettoyage » de la propriété à la fin des années 1990 (A. Woodliffe et B. Porchuk, données inédites).

Comme les îles Middle et East Sister sont des parcs protégés, aucune perte ou dégradation d’habitat autorisée ne devrait s’y produire. La hausse des populations nicheuses de cormorans à aigrettes (Phalacrocorax auritus) a considérablement réduit le couvert forestier sur ces îles (Hébert et al., 2005), mais on ignore si ces changements nuisent à la couleuvre d’eau du lac Érié. Bien que l’île North Harbour ait été grandement modifiée par son propriétaire, les côtés nord et ouest de l’île pourraient servir d’habitat d’un point de vue structurel (orthoimages de 2010). Les îles Hen et Middle Sister, qui sont privées et difficiles à surveiller, semblent présenter des zones d’habitat potentiel d’après l’examen d’orthoimages de 2010. Les îles Big Chicken, Little Chicken et Chick ne sont guère plus que des récifs et ne sont sans doute pas menacées par le développement foncier, mais elles n’offrent probablement qu’un habitat transitoire minimal de faible qualité à la couleuvre d’eau du lac Érié. Bien que l’habitat de la sous-espèce sur toutes les îles canadiennes soit protégé par des lois et politiques provinciales et fédérales, la surveillance et l’application des lois y sont difficiles parce que bon nombre d’entre elles sont relativement inaccessibles.

Bien que certains secteurs du rivage des îles canadiennes ne puissent être utilisés comme habitat (p. ex. surfaces durcies comme des quais ou murs de soutènement en ciment), aucun de ces secteurs n’est plus long que la distance de déplacement normale de la couleuvre d’eau du lac Érié. Ainsi, la fragmentation de l’habitat de saison active est limitée. La circulation sur les routes de l’île Pelée n’est pas assez dense pour constituer un obstacle au déplacement des couleuvres, mais la qualité de l’habitat traversé par ces routes est réduite en raison de la mortalité causée par les véhicules.

Biologie

Cycle vital et reproduction

La couleuvre d’eau du lac Érié peut vivre jusqu’à 12 ans à l’état sauvage (King et al., 2006b). Elle atteint la maturité sexuelle à l’âge de trois ou quatre ans, soit à une longueur du museau au cloaque d’environ 56 cm pour les mâles et d’environ 66,5 cm pour les femelles (King, 1986; Stanford, 2012).

La parade nuptiale et l’accouplement ont lieu entre le début de mai et le début de juin et, comme chez d’autres serpents natricinés, comportent une compétition en mêlée (plusieurs mâles courtisent en même temps la même femelle), qui entraîne une forte concentration de couleuvres (USFWS, 2003). La couleuvre d’eau du lac Érié est vivipare, c’est-à-dire qu’elle donne naissance à des petits vivants (Ernst et Ernst, 2003). King (1986) a observé des portées variant de 9 à 50 couleuvreaux, et Bishop et Rouse (2006) ont dénombré en moyenne 26,9 embryons (fourchette de 13 à 46) chez 29 couleuvres d’eau du lac Érié sur l’île Pelée. Thomas (1949) a signalé une portée de 57 couleuvreaux sur l’île Middle en 1945. La taille d’une portée est positivement corrélée à la taille de la mère (King et al., 2008). La parturition a lieu entre la mi-août et la fin de septembre (King, 1986). Bien que les femelles ne soient pas toutes gravides chaque année, la reproduction annuelle des femelles est courante chez les populations étudiées aux États-Unis (Stanford, 2012). La longueur moyenne du museau au cloaque des nouveau-nés est de 18,1 cm SVL, et leur poids moyen de 4,8 g (King, 1986).

Physiologie et adaptabilité

Le régime alimentaire de la couleuvre d’eau du lac Érié a subi un changement rapide et presque complet depuis l’invasion du lac Érié par le gobie arrondi au début des années 1990 (King et al. 2006 b). En effet, le gobie arrondi constitue maintenant plus de 90 % du régime alimentaire de la couleuvre d’eau du lac Érié (King et al. 2008), alors qu’auparavant, celle-ci se nourrissait de poissons et d’amphibiens indigènes (King, 1993b; King et al., 2006b). Des données indiquent que ce changement, qui s’est produit en seulement une ou deux générations de couleuvres (King et al. 2006 b), a profité à la sous-espèce en lui permettant d’accroître son taux de croissance, sa taille corporelle et sa fécondité (King et al., 2006b; King et al., 2008; Jones et al., 2009). Ces effets bénéfiques sur les populations de couleuvres d’eau du lac Érié auraient beaucoup influé sur le rétablissement de la sous-espèce et sur son retrait de la liste des espèces en péril aux États-Unis (voir USFWS, 2010).

La couleuvre d’eau du lac Érié peut s’adapter à une certaine modification du rivage par les humains. On l’a observée utiliser des structures anthropiques, p. ex. des enrochements et des quais enrochés à encoffrement de bois ou d’acier, comme habitat pour se chauffer au soleil ou s’abriter (USFWS, 2003). Par contre, elle n’utilise pas les quais de tôle d’acier, ni les ouvrages antiérosion en béton coulé (USFWS, 2003). Non seulement a-t-on observé la sous-espèce utiliser des structures anthropiques, mais certains des sites étudiés les plus aménagés par les humains sur les îles américaines ont présenté les plus fortes densités de population de couleuvres d’eau dans des inventaires récents (Stanford, 2012). Comme l’a mentionné Stanford (2012), il est plausible que les secteurs à forte population humaine abritent moins d’oiseaux prédateurs de la couleuvre d’eau du lac Érié, p. ex. le grand héron (Ardea herodias) et l’aigrette neigeuse (Egretta thula).

Aux États-Unis et au Canada, des études radiotélémétriques ont montré que les couleuvres d’eau du lac Érié sont fidèles à leur site d’hibernation et à certaines parties du rivage durant la saison active (D. Jacobs, comm. pers., 2005; Stanford et al., 2010). On ignore dans quelle mesure les individus peuvent s’adapter à être déplacés de leurs sites préférés en raison de la destruction de l’habitat par des activités de construction.

La phénologie et le niveau d’activité de la couleuvre d’eau du lac Érié dépendent beaucoup des conditions météorologiques saisonnières locales. King (1986) a observé des individus entrer dans l’eau la première semaine de mai lorsque la température de l’eau était d’environ 5 °C. La sous-espèce sort habituellement de son hibernation lorsque la température de l’air quotidienne maximale moyenne atteint 12,8 °C, soit en avril ou en mai, et elle commence à hiberner lorsque la température de l’air quotidienne minimale moyenne baisse à 15,5 s°C, soit en septembre ou en octobre (King, 2003).

Dispersion et migration

Des déplacements de couleuvres d’eau du lac Érié sur plusieurs kilomètres, d’une île à l’autre ou d’une île à la terre ferme, sont documentés. Par exemple, en 2002, un individu a parcouru une distance en ligne droite de 11 km de l’île Kellys à l’île Middle (D. Jacobs, données inédites). En 2007, un autre individu, qu’on avait muni d’un transpondeur passif intégré à l’île Middle Bass, a été recapturé à la pointe Pelée (sur la terre ferme), à une distance en ligne droite de 32,9 km (Parks Canada Agency, 2012). La radiotélémétrie et les données de capture-recapture indiquent cependant que ces déplacements à grande distance d’une île à l’autre ou d’une île à la terre ferme sont rares (Stanford, 2012; D. Jacobs, données inédites). En effet, aucune des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées par Stanford et al. (2010) n’a été relocalisée sur une île autre que son île d’origine. Ce résultat diffère des observations régulières de couleuvres fauves de l’Est radiopistées se déplaçant d’une île à l’autre dans la baie Georgienne (Lawson, 2005; MacKinnon, 2005; COSEWIC, 2008).

Tel que mentionné à la section Exigences en matière d’habitat, la couleuvre d’eau du lac Érié mène sa vie aquatique essentiellement à moins de 178 m du rivage (Stanford et al. 2010). Cette distance restreinte et la longueur de rivage relativement petite fréquentée par chaque individu durant la saison active tendent à confirmer l’idée que les déplacements d’une île à une autre ou à la terre ferme sont rares. De plus, les différences dans les niveaux de contamination mesurés chez des couleuvres d’eau du lac Érié de différents secteurs de l’île Pelée (Bishop et Rouse, 2006) portent à croire que la plupart des individus ne se déplacent pas très loin.

Relations interspécifiques

La couleuvre d’eau du lac Érié se nourrit maintenant presque exclusivement de gobies arrondis, une espèce envahissante arrivée dans les Grands Lacs au début des années 1990 (King et al., 2006b; Jones et al., 2009; Stanford, 2012). Les populations de couleuvres d’eau du lac Érié ont profité de ce changement alimentaire (Stanford, 2012). Comme la sous-espèce s’alimente essentiellement dans une étroite bande d’eau littorale, il est possible qu’elle ait des effets locaux sur les populations de gobies arrondis (Jones et al.2009).

Les prédateurs connus de la couleuvre d’eau du lac Érié comprennent le goéland argenté (Larus argentatus), le grand héron, le merle d’Amérique (Turdus migratorius), le raton laveur (Procyon lotor), le renard roux (Vulpes vulpes), la couleuvre agile bleue et des animaux domestiques comme les chats et les chiens (King 1986; USFWS, 2003). D. Jacobs (comm. pers., novembre 2004) a observé des couleuvres d’eau du lac Érié mortes portant des blessures causées par des oiseaux sur des îles peuplées de cormorans. On n’a cependant trouvé aucune preuve directe de prédation durant les relevés effectués sur l’île Middle, où les sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié semblent augmenter (Parks Canada Agency, 2012).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

La plupart des activités d’échantillonnage visant à déterminer les tailles et tendances des sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié ont porté sur les îles américaines, particulièrement depuis 1999, lorsque la sous-espèce a été inscrite à la liste des espèces menacées de la Endangered Species Act des États-Unis (USFWS, 2003). Richard King a effectué des inventaires de la sous-espèce sur plusieurs îles canadiennes de 1980 à 1985 (King, 1985 et 1986), en 1989-1990 (Campbell et al., 1991) et en 2003 (King et al., 2006a). Le dernier inventaire, celui de 2003, s’est toutefois limité à une seule visite (King et al., 2006a). Par contre, les inventaires sur les îles américaines ont augmenté en intensité et en portée, selon les recommandations du plan de rétablissement aux États-Unis (USFWS, 2003 et 2010).

Le MRNFO et Parcs Canada ont réalisé des inventaires des sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié sur les îles East Sister et Middle (Parks Canada Agency, 2012; D. Jacobs, données inédites). Des inventaires limités ont été effectués sur l’île Pelée en 1999 (Brooks et al., 2000) et en 2004-2005 (D. Jacobs, comm. pers., 2015). Le MRNFO n’a effectué aucun inventaire visant la sous-espèce sur l’île Pelee depuis 2005 (M. Cairns, comm. pers., 2014), et, sur l’île Middle, il n’y a eu que des observations fortuites de la sous-espèce dans le cadre d’autres programmes de surveillance depuis 2011 (T. Dobbie, comm. pers., 2014). Les inventaires sur les îles américaines et canadiennes ont été effectués par des méthodes de capture-recapture et de recherche en zone limitée et de durée limitée.

Abondance

Île Pelée

Tel qu’indiqué à la section Activités et méthodes d’échantillonnage, les relevés de la couleuvre d’eau du lac Érié effectués sur l’île Pelée depuis 18 ans avaient une portée limitée. Par contre, les inventaires réalisés sur les îles américaines ont été intensifs et étendus (King et al., 2006a; USFWS, 2010). Ainsi, la méthode suivante a servi à estimer la population de l’île Pelée au moyen des données américaines.

Premièrement, tout le rivage de l’île Pelée a été classé en divers types de couverture terrestre qui varient selon leur qualité en tant qu’habitat de saison active de la couleuvre d’eau du lac Érié. Outre les 37,5 km de rivage du lac Érié comprenant des quais permanents, le rivage de 5,5 km du lac Henry a également été classé puisqu’il a une structure et une fonction semblables à celles du rivage du lac Érié. Le classement a été effectué manuellement dans un SIG en examinant l’orthoimage de 2010 sur laquelle étaient superposées des zones tampons de distance à la rive. Le tableau 1 présente les diverses classes de rivage et leur justification.

Deuxièmement, une cote de qualité de l’habitat a été attribuée à chaque classe de rivage. Par exemple, une cote de zéro a été attribuée au rivage durci, et la cote la plus élevée, soit 5, au rivage constitué de pierres de carapace au bord de l’eau. Le nombre de cotes est limité (inférieur au nombre de classes de rivage), mais pourra être modifié dans le futur. La figure 3 présente les cotes attribuées à tous les segments de rivage de l’île Pelée.

Troisièmement, les estimations de densité (nombre de couleuvres d’eau adultes par km de rivage) faites par King et al. (2006a) pour les îles américaines ont été multipliées par les longueurs de rivage de chaque cote de qualité calculée pour l’île Pelée. Les estimations de densité utilisées comme multiplicateurs variaient selon la cote de qualité d’habitat attribuée. King et al. (2006a) se sont servis de cette méthode pour estimer l’abondance des couleuvres sur des segments de rivage d’îles américaines qui n’avaient jamais fait l’objet d’un relevé. Le tableau 2 présente les cotes de qualité d’habitat, leur justification et les estimations de densité de couleuvres pour l’île Pelée. La population totale de couleuvres d’eau du lac Érié sur l’île Pelée a ainsi été estimée à 3286 adultes. Les estimations de l’abondance sur l’île Pelée ont été calculées à partir des densités estimées par King et al. (2006a) pour les îles américaines parce que ces densités sont plus récentes et plus robustes que celles calculées à partir des données d’inventaire sur l’île Pelée. La densité attribuée à l’habitat de la plus haute qualité sur l’île Pelée est de 141 adultes/km, valeur qui correspond aux sites de densité intermédiaire de King et al.(2006a). À titre de comparaison, la densité médiane estimée par King et al. aux 10 sites qui présentaient les plus fortes densités était de 370 adultes/km (fourchette de 217 à 1107). Pour chaque cote de qualité d’habitat attribuée, le choix de l’estimation de densité (de 0 à 141 adultes/km) visait à calculer des estimations d’abondance prudentes pour l’île Pelée. Par conséquent, il est probable que l’estimation de la sous-population de 3286 adultes sur l’île Pelée (tableau 2) soit une valeur minimale. À titre de comparaison, voici les tailles de population estimées en 2008 pour les quatre plus grandes îles américaines (USFWS, 2010) : 3270 sur l’île Kelleys, 2270 sur l’île South Bass, 2610 sur l’île Middle Bass, et 970 sur l’île North Bass (voir la taille relative des îles à la figure 1).

Figure 3. Cotes de qualité de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié attribuées au rivage de l’île Pelée (voir la méthodologie et la justification aux tableaux 1 et 2). Orthoimage (2010) du projet d’orthoimagerie du Sud Ouest de l’Ontario (MRNFO).
carte
Description longue pour la figure 3

Orthoimage de l’île Pelée montrant l’habitat riverain classé en fonction de sa qualité pour la couleuvre d’eau du lac Érié sur une échelle de 0 (pas de l’habitat) à 5 (habitat de la plus haute qualité). Les routes sont indiquées sur l’image.

Tableau 1. Types de couverture terrestre constituant le rivage de l’île Pelée, tels que déterminés à partir de l’orthoimage de 2010.  
Type de couverture terrestre Longueur totale (km) Description
Pierres de carapace au bord de l’eau 10,08 Type le plus étendu
Pierres de carapace couvertes de remblai au bord de l’eau 0,10 Un seul segment de rivage
Substratum rocheux avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 5 m de l’eau 4,20 Distance de 5 m utilisée pour classer les segments de rivage qui offrent l’habitat de la plus haute qualité parce qu’ils présentent les plus faibles distances entre l’eau et un abri.
Sable avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 5 m de l’eau 1,78 Distance de 5 m utilisée pour classer les segments de rivage qui offrent l’habitat de la plus haute qualité parce qu’ils présentent les plus faibles distances entre l’eau et un abri.
Substratum rocheux avec couvert végétal à moins de 5 m de l’eau 0,72 Distance de 5 m utilisée pour classer les segments de rivage qui offrent l’habitat de la plus haute qualité parce qu’ils présentent les plus faibles distances entre l’eau et un abri.
Sable avec couvert végétal à moins de 5 m de l’eau 1,66 Distance de 5 m utilisée pour classer les segments de rivage qui offrent l’habitat de la plus haute qualité parce qu’ils présentent les plus faibles distances entre l’eau et un abri.
Substratum rocheux avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 13 m de l’eau 1,41 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Sable avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 13 m de l’eau 1,20 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Substratum rocheux avec couvert végétal à moins de 13 m de l’eau 1,44 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Sable avec couvert végétal à moins de 13 m de l’eau 3,57 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Sable avec mur à moins de 13 m de l’eau 0,06 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Substratum rocheux sans couvert végétal à moins de 13 m de l’eau 1,25 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Sable sans couvert végétal à moins de 13 m de l’eau 9,46 Distance de 13 m utilisée pour classer les segments de rivage dans lesquels Stanford et al. (2010) ont fait 75 % des relocalisations des 54 couleuvres d’eau du lac Érié radiopistées; cette distance a servi de valeur clé de l’habitat dans le plan de rétablissement des États Unis (USFWS, 2003)
Roseaux communs (Phragmites australis australis) au bord de l’eau 3,95 Seulement au lac Henry
Végétation courte à moins de 5 m de l’eau : graminées 0,24 Un seul segment de rivage
Mur vertical à environ 13 m de l’eau sur la rive nord 0,08 Un seul segment de rivage
Quais longs et étroits à l’extrémité nord 0,58 -
Quai vieux et court à l’extrémité nord 0,03 -
Surface durcie : rampe de mise à l’eau 0,01 -
Surface durcie : mur vertical 1,15 Comprend la majeure partie du quai de traversier sur le côté ouest de l’île.
Tableau 2. Estimations de population fondées sur l’évaluation de l’habitat riverain de l’île Pelée et les densités estimées par King et al. (2006a).
Cote de qualité Type de couverture terrestre Justification de la cote de qualité Densité (adultes/km) attribuée Justification de la densité choisie Population estimée
5
  • Pierres de carapace au bord de l’eau
  • Substratum rocheux avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 5 m de l’eau
  • Substratum rocheux avec couvert végétal à moins de 5 m de l’eau
  • Sable avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 5 m de l’eau
  • Sable avec couvert végétal à moins de 5 m de l’eau
Accès facile à un abri; on observe régulièrement des couleuvres d’eau dans ces zones sur l’île Pelée et les îles américaines semblables. 141

Selon King et al. (2006a), cette valeur est la densité médiane pour les 10 sites qui ont présenté une densité intermédiaire de couleuvres d’eau (densités variant de 83 à 203 adultes/km).

Valeur choisie afin d’obtenir des estimations prudentes pour l’île Pelée.

2599
4 Substratum rocheux avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 13 m de l’eau Accès encore relativement facile à un abri; une cote plus élevée est attribuée à un couvert rocheux qu’à un couvert végétal parce que ce dernier se dégrade plus vite. 48

Selon King et al. (2006a), cette valeur est la densité médiane pour les 10 sites qui ont présenté les plus faibles densités (densités variant de 11 à 68 adultes/km) selon des analyses de marquage-recapture et du taux de capture.

Cette faible valeur de densité est appliquée à plusieurs cotes de qualité d’habitat afin d’obtenir des estimations prudentes pour l’île Pelée.

68
3 Substratum rocheux avec couvert végétal à moins de 13 m de l’eau Accès encore relativement facile à un abri 48 - 69
2
  • Sable avec couvert végétal à moins de 13 m de l’eau
  • Sable avec pierres de carapace ou fragments de roche visibles sur l’orthoimage à moins de 13 m de l’eau
  • Roseaux communs (Phragmites australis australis) au bord de l’eau
  • Végétation courte à moins de 5 m de l’eau : graminées
Une cote moins élevée est attribuée à un couvert végétal qu’à un couvert rocheux parce que le premier se dégrade plus vite. 48 - 430
1
  • Pierres de carapace couvertes de remblai au bord de l’eau
  • Substratum rocheux sans couvert végétal à moins de 13 m de l’eau
  • Sable sans couvert végétal à moins de 13 m de l’eau
  • Sable avec mur à moins de 13 m de l’eau
  • Mur vertical à environ 13 m de l’eau sur la rive nord
Habitat de qualité moindre en raison de plus grandes distances entre l’eau et un abri, mais encore susceptible d’abriter la sous-espèce. 11 Cette valeur est la densité minimum estimée sur les îles américaines par King et al. (2006a). 120
0
  • Quais longs et étroits à l’extrémité nord
  • Quai vieux et court à l’extrémité nord
  • Surface durcie : mur vertical
  • Surface durcie : rampe de mise à l’eau
Il est peu probable que la sous-espèce fréquente les surfaces durcies; on ignore si les quais peuvent servir d’habitat.  0 Il est peu probable que la sous-espèce fréquente les surfaces durcies; on ignore si les quais peuvent servir d’habitat.  0

Total: 3286

Île Middle

R. King a mené un inventaire sur l’île Middle de 1980 à 1984 : il a capturé 0,27 couleuvre par heure-personne sur 1,10 km de rivage. Ces données ont permis d’estimer à 35 (15-112) le nombre d’individus sur l’île (moins de 30 adultes), soit 32 par kilomètre de rivage (Campbell et al., 1991). Le 31 mai 1990, 13 couleuvres d’eau du lac Érié, dont 12 adultes, ont été capturées et cinq autres ont été aperçues en 4,5 heures, soit un taux de capture de 2,89 par heure-personne (Campbell et al., 1991). De 2001 à 2005, du personnel du MRNFO a trouvé 54 couleuvres d’eau du lac Érié adultes en 25 visites de l’île Middle (D. Jacobs, données inédites; D. Jacobs, comm. pers., 2005). Selon D. Jacobs (comm. pers., 2005), l’île Middle comptait au moins 43 adultes en 2002 (dans l’hypothèse d’une immigration nulle). La population de couleuvres d’eau du lac Érié adultes de l’île était estimée à 50 dans le rapport du COSEPAC de 2006.

Depuis 2005, d’autres inventaires ont été réalisés sur l’île Middle dans le cadre du programme de gestion de Parcs Canada (Parks Canada Agency, 2012). Zorn (2007; cité dans Parks Canada Agency, 2012) a calculé à partir des données recueillies depuis 2001 les estimations suivantes de la population de l’île : 2002 = 77 (IC à 95 % : 32-265), 2003 = 69 (IC à 95 % : 30-235), 2004 = 141 (IC à 95 % : 60-386), 2005 = 54 (IC à 95 % : 35-111), 2006 = 96 (IC à 95 % : 51-234) et 2007 = 119 (IC à 95 % : 67-246). Il s’agit sans doute de sous-estimations puisque relativement peu des échantillons étaient des recaptures (Zorn, 2007). Parks Canada Agency (2012) résume comme suit d’autres résultats récents : « En 2008, 19 individus (trois morts) ont été capturés, tous pour la première fois, durant quatre visites à l’île; en 2010, 43 individus ont été capturés, dont 34 pour la première fois, durant trois visites; en 2011, 56 individus ont été capturés, dont 39 pour la première fois, durant quatre visites (PPNP, 2011). » [Traduction]

Île East Sister

En 1980 et en 1983, l’île East Sister a fait l’objet de quatre inventaires. King (1986) y a trouvé 0,21 couleuvre adulte par heure sur 1 km de rivage et a estimé la population moyenne de l’île à 25 adultes. À partir de données recueillies sur le terrain de 1988 à 1992, King (2002) a estimé la densité de population à 52 adultes par km de rivage et la population totale de l’île à 109 adultes. De 2001 à 2005, du personnel du MRNFO a trouvé 30 couleuvres d’eau du lac Érié adultes en 17 visites à l’île East Sister (D. Jacobs, comm. pers., 2004). Selon D. Jacobs (comm. pers., 2005), l’île comptait au moins 19 adultes connus (dans l’hypothèse d’une immigration nulle) en 2002.

La population de couleuvres d’eau du lac Érié matures de l’île East Sister était estimée à 100 dans le rapport du COSEPAC de 2006.

Île Hen

Il n’y a eu aucun rapport sur les effectifs de la couleuvre d’eau du lac Érié sur l’île Hen depuis le rapport de Campbell et al. (1991). Le rapport de 1991 indique qu’en mai 1990, R. King a observé 10 à 15 couleuvres d’eau sur le rivage en 35 minutes. Des scientifiques du MRNFO ont tenté en vain d’obtenir du propriétaire de l’île la permission d’y accéder. Étant donné la hausse des populations de couleuvres d’eau du lac Érié sur les îles américaines depuis 1990 (King et al., 2006a), il semble probable que la sous-espèce soit présente sur l’ile Hen, à moins qu’il y ait eu une disparition localisée.

Fluctuations et tendances

Tel que mentionné dans les sections précédentes, il n’y a pas eu suffisamment de données recueillies sur les îles canadiennes pour déterminer les tendances récentes de leurs populations. Selon l’USFWS (2010), la croissance réelle des populations de couleuvres d’eau du lac Érié adultes dans huit sites intensément étudiés de 2001 à 2008 s’est chiffrée à environ 6 % par année (IC à 95 % : 2-10 %). Cette croissance a coïncidé avec les mesures prises par l’Ohio Division of Wildlife et l’USFWS pour mettre fin à la persécution des couleuvres, ainsi qu’avec les effets favorables sur la couleuvre d’eau du lac Érié du changement de régime alimentaire qu’elle a effectué pour profiter d’une source de nourriture extrêmement abondante, soit le gobie arrondi (USFWS, 2010).

Il est possible que la population de couleuvres d’eau du lac Érié au Canada ait également augmenté, mais il est difficile d’extrapoler les tendances de la population américaine à la population canadienne en raison des différences possibles dans l’ampleur des menaces qui pèsent sur ces populations (voir la section Menaces et facteurs limitatifs). La mortalité routière demeure relativement élevée sur l’île Pelée, la sous-espèce continue probablement d’être persécutée dans une certaine mesure, et la perte d’habitat attribuable au développement foncier et à une espèce envahissante, le roseau commun (Phragmites australis australis), se poursuit, quoiqu’à un faible taux. Il est donc possible que la population de couleuvres d’eau du lac Érié au Canada diminue encore quelque peu, malgré l’effet favorable d’une source de nourriture plus abondante.

Immigration de source externe

Des données indiquent que les couleuvres d’eau se déplacent à l’occasion d’une île à une autre ou à la terre ferme. Ainsi, l’immigration d’individus provenant d’îles américaines se produit, mais rarement (voir la section Dispersion et migration). On ignore si cette immigration serait suffisante pour maintenir la population canadienne.

Menaces et facteurs limitatifs

Selon l’évaluation effectuée en mai 2015 au moyen du calculateur de menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’impact global des menaces est faible (annexe 1). Plusieurs menaces de faible impact ont été calculées et sont abordées ci-bas.

Mortalité anthropique intentionnelle ou accidentelle

Selon l’USFWS (2003), la persécution par les humains constituait la principale menace ou facteur limitatif pour les populations de couleuvres d’eau du lac Érié aux États-Unis. De même, le programme de rétablissement de la sous-espèce du gouvernement de l’Ontario (Willson et Cunnington, 2015) a reconnu que cette menace est importante.

Persécution

Une grande proportion de la population humaine a une aversion pour les serpents, laquelle semble augmenter pour les serpents qui fréquentent les eaux où les gens se baignent. Les couleuvres d’eau du lac Érié peuvent atteindre une assez grande taille et sont faciles à voir sur le rivage des îles du lac Érié où elles sont présentes. Elles fréquentent des endroits à proximité des humains, et on en trouve souvent dans des bateaux ou même dans des maisons ou à proximité. Lorsqu’on approche d’une couleuvre d’eau du lac Érié, elle se sauve rapidement dans l’eau ou sous un abri. Les individus qui ne se sauvent pas s’aplatissent souvent la tête et le corps et attaquent parfois. Bien qu’elle ne soit pas venimeuse, la couleuvre d’eau du lac Érié peut mordre lorsqu’on la manipule. Elle peut également se contorsionner ou exsuder un liquide nauséabond de ses glandes anales pour se défendre lorsqu’on la manipule. Des individus ont souvent été tués intentionnellement en raison de ces caractéristiques. Campbell et al. (1991) ont compilé des rapports sur les campagnes d’extermination qui ont visé cette espèce, notamment sur les îles Rattlesnake et Middle. Selon Campbell et al. (1991) et l’USFWS (2003), la couleuvre d’eau du lac Érié a fait l’objet de beaucoup de collectes et de persécution depuis 150 ans.

La collecte de couleuvres d’eau du lac Érié ne se produit plus à l’échelle qu’elle avait historiquement, et, à ce que l’on sache, elles ne sont pas tuées à grande échelle sur les îles américaines ou canadiennes. Toutefois, on a trouvé plusieurs individus morts sur les îles Middle et East Sister en 2006, et bien qu’on n’ait pas pu confirmer la cause de ces morts, la persécution par des humains semble avoir été la cause la plus plausible (D. Jacobs, données inédites). Ashley et al. (2007) ont montré qu’un certain nombre d’individus tués par des véhicules motorisés sur des routes sont intentionnellement écrasés. Certains propriétaires de terrains sur des îles canadiennes et américaines considèrent que le statut d’espèce protégée de la couleuvre d’eau du lac Érié menace leurs droits de propriété privée ou fait obstacle au développement (Olive, 2012), ce qui accroît la probabilité de persécution.

Comme l’a décrit Seymour (2009), l’analyse des opinions des résidants des îles américaines indique qu’un pourcentage acceptable d’entre eux ne tuent plus intentionnellement des serpents. L’USFWS a donc déterminé que l’objectif de réduire la persécution de la couleuvre d’eau du lac Érié à un niveau acceptable pour la retirer de la liste des espèces en péril avait été atteint (Seymour, 2009). Il est toutefois peu probable que cette tendance soit la même en Ontario. À la fin des années 1990, la perception d’un conflit entre la conservation des serpents et les droits de propriété privée a entraîné de l’hostilité à l’égard de plusieurs espèces de serpents en péril sur l’île Pelée, y compris la couleuvre d’eau du lac Érié. Certains résidants ont encore une attitude négative à l’égard des serpents en péril, de sorte que la persécution demeure probablement une menace pour la sous-espèce au Canada.

Mortalité accidentelle

L’île Pelée est la seule île canadienne de l’archipel du lac Érié où l’on trouve des routes. Comme des routes longent le bord de l’eau sur presque tout le pourtour de l’île (figure 3), le risque de mortalité routière est relativement élevé. Des naturalistes et du personnel du MRNFO observent régulièrement des couleuvres d’eau du lac Érié tuées sur les routes. La coloration des couleuvres d’eau du lac Érié les rend souvent difficiles à voir sur les routes non revêtues ou couvertes de poussières, et les couleuvres cessent souvent de bouger à l’approche d’un véhicule ou d’une personne (R. Willson, données inédites).

Des relevés des serpents tués sur les routes ont été réalisés sur l’île Pelée de 1993 à 1995 (Brooks et Porchuk, 1997), de 1998 à 1999 (Brooks et al., 2000) et durant les printemps de 2000 à 2002 (Willson, 2002). Bien que ces relevés eussent pour objectif principal de déterminer la répartition de la couleuvre d’eau du lac Érié sur l’île, ils permettent d’estimer le nombre d’individus qui peuvent être tués sur les routes de l’île. En 1995, 64 couleuvres d’eau du lac Érié ont été trouvées mortes sur les routes de l’île (Brooks et al., 2000). Les chercheurs n’ont pas enregistré la classe d’âge des couleuvres mortes dans ce relevé, mais ils ont trouvé seulement quatre de ces 64 couleuvres mortes en août, période où les couleuvres nouveau-nées sont présentes, et le relevé ne s’est pas poursuivi en septembre. Par conséquent, au moins 60 de ces couleuvres étaient des adultes, des juvéniles ou des jeunes nés l’année précédente. Durant les relevés printaniers de 2000 à 2002 (du 13 avril au 15 mai), on a trouvé 12 adultes, 2 juvéniles et 7 jeunes de l’année précédente (classes d’âge selon King [1986]) morts sur les routes (Willson, 2002). Huit des 12 adultes étaient des femelles (R. Willson, données inédites). D’après ces données, il est évident que de nombreuses couleuvres d’eau du lac Érié sont tuées par des automobiles sur les routes de l’île chaque printemps, probablement lorsqu’elles se déplacent de leur habitat d’hibernation à l’intérieur des terres vers leur habitat de saison active sur le rivage. Il est raisonnable de présumer que des couleuvres d’eau du lac Érié sont aussi régulièrement tuées sur les routes en septembre et en octobre lorsqu’elles se déplacent de leur habitat riverain à leur habitat d’hibernation à l’intérieur des terres, bien qu’on n’ait pas effectué de relevé des serpents tués sur les routes à cette période de l’année (R. Willson et B. Porchuk, données inédites). Certaines routes sur l’île Pelée se trouvent suffisamment près du rivage pour traverser l’habitat estival, et, à ces endroits, de la mortalité routière se produit sans doute tout au long de l’été.

L’examen quinquennal réalisé par l’USFWS en 2009 (Seymour, 2009) a conclu que la mortalité anthropique accidentelle sur les routes ne constitue pas une importante menace pour la population de couleuvres d’eau du lac Érié. Le document Proposed Rule to remove the Lake Erie Watersnake (Nerodia sipedon insularum) from the Federal list of Endangered and Threatened Wildlife (USFWS, 2010) tire la même conclusion. Voici le raisonnement de Seymour (2009; p. 13) :

« […] un relevé des serpents tués sur les routes a été mené sur les quatre grandes îles américaines du 26 juin au 15 juillet 2005 (Reider, 2005). […] Le rapport annuel de 2007 de M. King (King, 2007) énonce ce qui suit : “Des 71 serpents morts trouvés, 45 étaient des couleuvres d’eau [du lac Érié], et parmi ces dernières, 38 étaient des nouveau-nés, 5 des juvéniles et 2 des adultes. Ces résultats portent à croire que la mortalité routière des couleuvres d’eau [du lac Érié] est relativement faible (Brown et Weatherhead, 1999). Les données disponibles sur la mortalité des couleuvres d’eau indiquent que la survie des nouveau-nés est faible, de sorte que la mortalité routière de cette classe d’âge a sans doute peu d’impact sur les tendances des populations de couleuvres d’eau.”

« Bien que cette étude fût limitée par le fait que le relevé de mortalité n’ait porté que sur une seule saison, et que d’autres relevés de mortalité permettraient sans doute de mieux comprendre les niveaux de mortalité routière, elle montre que les couleuvres d’eau du lac Érié adultes ne subissent pas une forte mortalité routière. D’ailleurs, la population de couleuvres d’eau du lac Érié adultes continue de croître, malgré des taux de mortalité routière probablement constants depuis avant l’inscription de la sous-espèce à la liste des espèces en péril. »

Les données du relevé américain sur la mortalité routière sont limitées pour ce qui est de renseigner sur l’importance de la menace que constitue la mortalité routière sur l’île Pelée parce qu’elles ne portent que sur une seule période de 19 jours à un moment de l’année où les couleuvres d’eau du lac Érié ne se déplacent pas entre leur habitat de saison active et leur habitat d’hibernation. Ainsi, ces données ne constituent pas une estimation utile de la mortalité des adultes. De plus, les différences possibles dans les tendances de la circulation et la répartition spatiale des routes rendent la comparaison directe difficile. Par exemple, les routes de l’île Pelée ont tendance à se trouver très près du rivage, ce qui présente un risque élevé de mortalité routière par rapport aux routes se trouvant davantage à l’intérieur des terres. Étant donné la proximité au rivage des routes sur l’île Pelée et le taux de mortalité routière relativement élevé qui a été observé, il est possible que cette mortalité contribue au déclin de la population. Row et al.(2007) ont montré qu’un taux annuel de mortalité routière de trois couleuvres obscures (Pantherophis spiloides) femelles adultes était suffisant pour accroître la probabilité de disparition d’une sous-population de 7 % à plus de 90 % en 500 ans. Bien qu’il y ait des différences dans la durée d’une génération et le taux de reproduction entre la couleuvre obscure et la couleuvre d’eau du lac Érié, les taux annuels de mortalité routière de cette dernière sont peut-être suffisamment élevés pour avoir des conséquences semblables sur sa population. 

Comme les autres îles canadiennes n’abritent que de petites sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié, la mortalité causée par les véhicules sur les routes de l’île Pelée constitue sans doute la principale menace pour la survie et le rétablissement de la sous-espèce au Canada. Il est cependant possible que les effets néfastes de la mortalité routière sur les sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié de l’île Pelée soient compensés par les mêmes facteurs qui font augmenter les sous-populations du côté américain.

Les couleuvres d’eau du lac Érié sont également susceptibles d’être blessées ou tuées par d’autres types de véhicules motorisés. Des tondeuses à gazon en ont tué des individus (B. Porchuk, données inédites), et il semble plausible que des hélices de bateaux blessent ou tuent des individus à l’occasion. Stanford (2004; cité dans Seymour [2009]) a envoyé un questionnaire aux propriétaires de bateau enregistrés afin d’évaluer le taux de mortalité intentionnelle ou involontaire de couleuvres d’eau du lac Érié attribuable aux activités de pêche ou de navigation. D’après les résultats obtenus par Stanford, Seymour (2009) a conclu que la mortalité accidentelle causée par la navigation ou la pêche n’est pas suffisamment élevée pour nuire aux sous-populations.

Des scientifiques américains ont observé de nombreuses couleuvres d’eau du lac Érié empêtrées et mortes dans des filets de jardinage et des filets anti-érosion (USFWS, 2010). On a également documenté de la mortalité de serpents causée par ces types de filets en Ontario.

Perte et dégradation de l’habitat

Le défrichement, le fauchage de la végétation, la pulvérisation d’herbicides, le remblayage, la perturbation de talus de roches, le durcissement du rivage et le nettoyage général de propriétés riveraines peuvent tous endommager ou détruire de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié (USFWS, 2003). Le développement riverain comportant ces activités réduit la quantité et la qualité de l’habitat de la sous-espèce.

Il est possible que les grandes colonies de roseaux communs réduisent la qualité et la disponibilité d’habitat pour la couleuvre d’eau du lac Érié. Certains secteurs de la réserve naturelle provinciale de la Pointe-Lighthouse abritent de fortes densités de roseaux communs qui présentent des conditions d’habitat apparemment défavorables à la sous-espèce.

Tel que décrit dans la section Tendances en matière d’habitat, on ignore si la modification de la couverture végétale et des communautés d’arbres par des cormorans à aigrettes nicheurs nuit à l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié.

Les phénomènes météorologiques violents et les variations du niveau d’eau du lac Érié pourraient également nuire aux sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié. Les phénomènes météorologiques violents toucheraient probablement une bonne partie de chaque sous-population sur les petites îles, et les variations du niveau d’eau pourraient réduire l’habitat disponible sur les trois petites îles.

Contamination environnementale

Fernie et al. (2008) ont constaté que les couleuvres d’eau du lac Érié échantillonnées à trois sites sur l’île Pelée présentaient certaines des plus faibles concentrations moyennes de biphényles polychlorés (PCB) et de dichlorodiphényldichloroéthylène (DDE) mesurées dans leur étude. Il reste cependant à déterminer si les concentrations mesurées nuisent aux paramètres de reproduction des couleuvres d’eau du lac Érié femelles, particulièrement à la survie des embryons (Fernie et al., 2008). Bishop et Rouse (2006) ont toutefois conclu que les concentrations de contaminants dans les couleuvres d’eau du lac Érié de l’île Pelée ne réduisaient pas la survie des embryons.

Prédation

La prédation de jeunes couleuvres d’eau du lac Érié par les cormorans à aigrettes pourrait constituer une menace sur les îles Middle et East Sister. Le Service canadien de la faune surveille ces oiseaux depuis leur arrivée dans la région au début des années 1980. Au cours des dernières années, les populations de cormorans à aigrettes ont atteint un sommet sans précédent de près de 6 000 nids par île (C. Weseloh, données inédites), ce qui correspond à une population d’environ 24 000 individus par île (dans l’hypothèse que chaque nid compte deux adultes et deux jeunes). En 2001, des chercheurs spécialistes des serpents ont trouvé une couleuvre d’eau du lac Érié juvénile qui semblait avoir été tuée (mais pas mangée) par un oiseau d’espèce inconnue (D. Jacobs, données inédites). Il manque cependant de données probantes indiquant que les cormorans à aigrettes s’attaquent aux couleuvres d’eau du lac Érié, et l’USFWS (2003 et 2010) n’a pas jugé que ce risque de prédation constituait une menace pour les sous-populations de couleuvres d’eau du lac Érié aux États-Unis. Rien n’indique non plus que cette menace serait importante pour les sous-populations au Canada.

Les dindons sauvages (Meleagris gallopavo) pourraient menacer les couleuvres d’eau du lac Érié juvéniles sur l’île Pelée. En 2002, environ 25 de ces oiseaux ont été relâchés à divers endroits sur l’île dans le cadre d’une collaboration entre le ministère des Richesses naturelles, le Wild Turkey Release Program, le Canton de Pelée et le Pelee Island Sportsman’s Club. Il existe maintenant sur l’île une grande population de dindons sauvages qui fait l’objet d’une chasse depuis 2004 (OMNR, 2007).

Aire de répartition

La petite aire de répartition de la couleuvre d’eau du lac Érié et les faibles effectifs de ses sous-populations sur certaines des îles la rendent vulnérable à la disparition causée par la stochasticité démographique et environnementale, des phénomènes catastrophiques et la perte de variabilité génétique (Caughley, 1994; Burkey, 1995; Madsen et al., 1996; Frankham, 1998). De fait, la sous-espèce a déjà disparu de certaines îles du lac Érié (p. ex. l’île West Sister; USFWS, 2003). On comprend que les sous-populations vivant sur de petites îles sont vulnérables à la disparition depuis que MacArthur et Wilson (1963) ont présenté leur théorie de la biogéographie insulaire. Ce phénomène constitue un facteur limitatif pour les taxons comme la couleuvre d’eau du lac Érié qui sont restreints à une petite aire de répartition composée d’îles.

Nombre de localités

La mortalité routière constitue la menace la plus plausible sur l’île Pelée. Comme le montre la figure 3, des routes longent une grande proportion du rivage de l’île. Bon nombre de ces routes se trouvent dans la zone que traversent régulièrement les couleuvres d’eau du lac Érié (p. ex. lorsqu’elles se déplacent entre leur habitat de saison active et leur habitat d’hibernation). Par conséquent, une forte augmentation de la circulation (p. ex. en raison d’un important développement immobilier) nuirait à une grande partie de la sous-population de couleuvres d’eau du lac Érié de l’île Pelée. Il s’agit de loin de la plus grande sous-population puisqu’elle représente plus de la moitié de la population totale au Canada; on peut considérer chacune des sous-populations sur les autres petites comme occupant une localité distincte, ce qui donne un nombre total de quatre localités, si l’on présume que la sous-population de l’île Hen existe encore. Sur l’île Middle, les cormorans qui utilisent l’île comme site de perchage ont grandement modifié l’habitat, mais on ignore s’ils ont un effet sur les couleuvres d’eau. Les phénomènes météorologiques violents et les variations du niveau d’eau du lac Érié sont les phénomènes les plus plausibles qui pourraient nuire à une grande proportion de chacune des sous-populations des îles Middle, East Sister et Hen. S’ils sont assez graves, de tels phénomènes pourraient également nuire à une grande proportion des couleuvres d’eau du lac Érié de l’île Pelée, bien qu’ils ne soient pas considérés comme une menace dans l’évaluation réalisée au moyen du calculateur de menaces, et une grande incertitude entoure l’ampleur de l’impact qu’ils auraient. Chacune de ces îles devrait être considérée comme une localité distincte parce que chacune est vulnérable à des menaces qui pourraient rapidement toucher tous les individus présents ou au moins un grand pourcentage de la sous-population.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Au Canada, la couleuvre d’eau du lac Érié a été désignée espèce en voie de disparition par le COSEPAC en 1991 et en 2006 et inscrite en 2009 à la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. Entrée en vigueur en 2008, la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario protège la couleuvre d’eau du lac Érié (inscrite comme espèce en voie de disparition à la Liste des espèces en péril en Ontario) en vertu de ses articles 9 et 10. Le taxon est désigné « reptile spécialement protégé » aux termes de la Loi sur la protection du poisson et de la faune de l’Ontario. Sur l’île Middle, l’espèce est protégée par la Loi sur les parcs nationaux du Canada.

La couleuvre d’eau du lac Érié a été retirée de la liste des espèces menacées et en voie de disparition aux États-Unis le 16 août 2011; elle demeurera espèce préoccupante durant une période de surveillance obligatoire de cinq ans après son retrait de la liste (USFWS, 2010).

L’État de l’Ohio la désigne espèce en voie de disparition (endangered). Le gouvernement de l’Ohio (Division of Parks and Recreation et Division of Natural Areas and Preserves) possède et gère certaines parties des îles américaines du lac Érié, dont une à des fins de conservation et de protection des couleuvres d’eau (USFWS, 2003).

Statuts et classements non juridiques

NatureServe (2014) attribue à la couleuvre d’eau du lac Érié la cote mondiale G5T2 (c.-à-d. que l’espèce est manifestement répandue, abondante et non en péril, mais que la sous-espèce est en péril), la cote nationale N2 (en péril) tant aux États-Unis qu’au Canada et la cote infranationale S2 (en péril) en Ontario. L’UICN n’a pas évalué la couleuvre d’eau du lac Érié.

Protection et propriété de l’habitat

  • La couleuvre d’eau du lac Érié bénéficie d’une protection générale de l’habitat en vertu de l’article 10 de la LEVD de l’Ontario.
  • En date de 2014, les propriétés suivantes contenaient de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié et appartenaient à des organisations ayant parmi leurs principaux objectifs la protection du patrimoine naturel :
    • réserve naturelle provinciale de la Pointe-Lighthouse (MRNFO);
    • réserve naturelle provinciale de la Pointe-Fish (MRNFO);
    • réserve naturelle de l’Île-East-Sister (MRNFO);
    • aire de conservation de l’alvar du chemin Stone (office de protection de la nature de la région d’Essex);
    • île Middle (Parcs Canada);
    • alvar du chemin Stone (Conservation de la nature Canada);
    • forêt de la pointe Middle (Conservation de la nature Canada).
  • La gestion de ces propriétés varie selon les objectifs des organismes qui en sont responsables (p. ex., voir NCC, 2008; Parks Canada Agency, 2012).
  • Les propriétaires d’autres terres contenant de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié ont établi des servitudes de conservation avec Conservation de la nature Canada.
  • Les propriétaires de terres contenant de l’habitat de la couleuvre d’eau du lac Érié (certaines restrictions liées à la superficie s’appliquent) sont admissibles au Programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées. Ce programme offre aux propriétaires une exonération intégrale de l’impôt foncier sur la partie de leur propriété qui est considérée comme de l’habitat d’une espèce en voie de disparition.

Remerciements et experts contactés

Les rédacteurs remercient toutes les personnes qui ont contribué au rapport de situation précédent ainsi que les experts contactés énumérés plus bas. Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada a financé le présent rapport. Joe Crowley a pris la photographie de la page couverture.

Experts contactés

Tammy Dobbie, écologiste, parc national de la Pointe-Pelée, Parcs Canada

Joe Crowley, herpétologue spécialiste des espèces en péril, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (MRNFO)

Amelia Argue, analyste des politiques p.i., Direction des espèces en péril, MRNFO

Kate MacIntyre, biologiste de gestion p.i., district d’Aylmer, MRNFO

Melody Cairns, écologiste de zone, Parcs Ontario, zone Sud-Ouest, MRNFO

Martina Furrer, biologiste de l’information sur la biodiversité, Centre d’information sur le patrimoine naturel

Neil Jones, coordonnateur des CTA, Secrétariat du COSEPAC

Jenny Wu, Secrétariat du COSEPAC

Deb Jacobs, spécialiste de la couleuvre d’eau du lac Érié, ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique de l’Ontario

Richard King, professeur, Northern Illinois University

Kristin Stanford, Lake Erie Watersnake Research Scientist, Ohio State University Stone Laboratory

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Rob Willson a obtenu un baccalauréat et une maîtrise ès sciences de l’Université de Guelph. Il a effectué de la recherche sur les serpents de l’île Pelée de 1994 à 2004 et a étudié l’écologie et la conservation du serpent massasauga et de la couleuvre à nez plat durant huit ans dans le cadre de projets du MRNFO au parc provincial Killbear et à Parry Sound. Il a rédigé des rapports du COSEPAC sur plusieurs serpents de l’Ontario et a corédigé le programme de rétablissement provincial de la couleuvre d’eau du lac Érié. Il travaille actuellement comme consultant en écologie en Ontario.

Glenn Cunnington a obtenu un baccalauréat et une maîtrise ès sciences de l’Université Trent. Ses travaux de maîtrise comprenaient une étude sur l’écologie de la couleuvre à nez plat. Il a obtenu un doctorat de l’Université Carleton pour une thèse sur les effets du bruit de la circulation routière sur les caractéristiques de la vocalisation d’amphibiens. Il a corédigé le programme de rétablissement provincial de la couleuvre d’eau du lac Érié et travaille actuellement comme consultant en écologie en Ontario.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée pour le présent rapport.

Annexe 1.

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Couleuvre d’eau du lac Érié (Nerodia sipedon insularum)
Identification de l’élément
-
Code de l’élément
-
Date
11 mai 2015
Évaluateur(s) :
Jim Bogart (Coprésident du Sous-comité de spécialistes des amphibiens et des reptiles du COSEPAC), Ruben Boles (Service canadien de la faune), Richard King (Northern Illinois University), Patrick Nantel (Parcs Canada), Scott Reid (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario), Kristin Standford (Ohio State University Stone Laboratory), Rob Willson (rédacteur du rapport de situation)
Animateur : David Fraser; Secrétariat du COSEPAC (notes) : Bev McBride.
Références :
-
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de nniveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de nniveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 0 0
D Faible 2 2
- Impact global des menaces calculé : Faible Faible
Impact global des menaces attribué :
-
Justification de l’ajustement de l’impact :
-
Commentaires sur l’impact global des menaces
Durée de génération de 6 ans.
Tableau d’évaluation des menaces.
# Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) Négligeable Petite (1-10 %) Négligeable (<1%) Élevée (continue) -
1.1 Habitations et zones urbaines Négligeable Petite (1-10 %) Négligeable (<1%) Élevée (continue) -
1.2 Zones commerciales et industrielles Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) Il faut vérifier les plans d’expansion des quais commerciaux ou de construction d’une marina pour les prochaines années.
1.3 Tourisme et espaces récréatifs - - - - Aucun nouveau développement prévu pour les dix prochaines années.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) -
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) Il faut vérifier tout plan d’expansion de vignoble dans les zones concernées.
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) D - Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) -
3.2 Exploitation de mines et de carrières D - Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) L’exploitation de carrières peut entraîner la perte d’individus, mais elle crée de nouvelles zones d’habitat.
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) D - Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) -
4.1 Routes et voies ferrées D - Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) Il faut obtenir plus d’information sur la circulation et son augmentation pour confirmer cette menace (particulièrement si la gravité était ultérieurement déterminée être plus élevée que ce qui est indiqué). Comment les modifications des services de traversier influent-elles sur le niveau de circulation et à quoi s’attend-on au cours des dix prochaines années?
4.2 Lignes de services publics Inconnu Inconnue Inconnue Élevée (continue) Les changements seraient liés à de nouveaux développements, qui sont inconnus.
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (<1%) Élevée (continue) -
5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (<1%) Élevée (continue) La capture d’individus pour en faire des animaux de compagnie ou le commerce serait négligeable, voire inexistante. Il y a de la persécution de la sous-espèce. De l’éducation et de la sensibilisation pourraient réduire le taux de persécution. 
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques - - - - La sous-espèce peut se prendre dans des filets maillants près du rivage, mais, à ce qu’on sache, cela ne se produit pas actuellement autour de l’île Pelée.
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) - - - - -
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (continue) -
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Pas une menace Petite à restreinte (1-30 %) Neutre ou avantage possible Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Des canaux, que la sous-espèce fréquente, sont dragués à l’occasion. Les permis de dragage, qui restreignent le dragage à certaines périodes de l’année, devraient empêcher qu’il nuise à des individus. Le dragage améliore probablement l’habitat.
7.3 Autres modifications de l’écosystème Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Élevée (continue) -
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Inconnu Petite (1-10 %) Négligeable (<1%) - -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) Pour la présente évaluation, le dindon sauvage est considéré comme une espèce introduite qui n’a jamais été indigène à l’île Pelée. On soupçonne que le dindon sauvage pourrait manger la couleuvre d’eau du lac Érié. On prévoyait mener des études à cet égard à l’été de 2015. Des études non publiées menées par le gouvernement de l’Ontario sur l’île Pelée, à l’alvar de Carden et sur la péninsule Bruce ont montré que les dindons sauvages n’avaient pas mangé de vertébrés du tout. On ne croit pas que le roseau envahissant Phragmites constitue une menace. La couleuvre d’eau du lac Érié semble profiter de l’envahissement du lac par le gobie arrondi.
8.2 Espèces indigènes problématiques Négligeable Petite (1-10 %) Négligeable (<1%) Élevée (continue) Des cormorans à aigrettes, qui sont de plus en plus abondants, pourraient manger des couleuvres d’eau du lac Érié, principalement sur les îles Middle et East Sister. On trouve des ratons laveurs sur l’île Pelée depuis les années 1990. Impacts inconnus.
8.3 Introduction de matériel génétique - - - - Bien que les variations des individus laissent croire que la couleuvre d’eau du lac Érié et la couleuvre d’eau du Nord (qui vit sur la terre ferme) s’hybrident, il est rare que des individus se déplacent entre les îles et la terre ferme. On ne s’attend pas à ce que du matériel génétique introduit constitue un problème pour la couleuvre d’eau du lac Érié au cours des dix prochaines années.
9 Pollution (en anglais seulement) Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) -
9.2 Effluents industriels et militaires Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) Des quantités résiduelles de PCB et de DDE ont été trouvées dans certains échantillons. Effet inconnu.
9.3 Effluents agricoles et forestiers Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) On soupçonne que les effluents agricoles contribuent aux proliférations d’algues nuisibles. Effet inconnu.
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - - -
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) - - - - -

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

Glossaire

Impact
Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution ou de la dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est insignifiante/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
Portée
Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %).
Gravité
Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible = > 0 %).
Immédiateté
Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); insignifiante/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

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