Plie canadienne (Hippoglossoides platessoides) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2009

Dessin au trait d’une plie canadienne (Hippoglossoides platessoides)

Population des Maritimes – Menacée
Population de Terre-Neuve-et-Labrador – Menacée
Population de l'Arctique – Données insuffisantes
2009



COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada
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COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada


Les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Plie canadienne Hippoglossoides platessoides population des Maritimes, population de Terre-Neuve-et-Labrador et population de l'Arctiqueau Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 80 p.
(Rapports de situation du Registre public des espèces en péril)

Note de production :
Le COSEPAC remercie Rick M. Rideout, M. Joanne Morgan et Corina Busby d’avoir rédigé le rapport de situation provisoire sur la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides) en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Leur participation à la rédaction du rapport a pris fin avec l’acceptation du rapport provisoire. Les modifications apportées au rapport de situation durant la préparation du présent rapport ont été faites sous la supervision de Paul Bentzen, coprésident du sous-comité de spécialistes des poissons marins du COSEPAC, appuyé par Peter Shelton, du même sous-comité.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel : COSEWIC/COSEPAC@ec.gc.ca
Site Web : http://www.cosepac.gc.ca/fra/sct5/index_f.cfm

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the American Plaice Hippoglossoides platessoides, Maritime population, Newfoundland and Labrador population and Arctic population, in Canada.

Illustration de la couverture :
Plie canadienne -- Illustration par Goude 1884. Tirée de ''Oceanic Ichthyology'' par G. Brown Goode et Tarleton H. Bean publiée 1896.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009.
No de catalogue : CW69-14/578-2009F-PDF
ISBN : 978-1-100-91927-0

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Sommaire de l’évaluation

 

Sommaire de l’évaluation – Avril 2009

Nom commun :
Plie canadienne - Population des Maritimes

Nom scientifique :
Hippoglossoides platessoides

Statut :
Menacée

Justification de la désignation :
Ce poisson dextre s’enfouit dans les sédiments pour échapper à ses prédateurs et piéger ses proies. Il est largement réparti sur les deux côtés de l’Atlantique Nord, de la mer de Barents aux îles Britanniques à l’est, et du nord de l’île de Baffin jusqu’à Rhode Island à l’ouest. Cette population est présente dans le golfe du Saint-Laurent, le plateau néo-écossais, la baie de Fundy et le Banc Georges. Espèce relativement sédentaire n’évoluant pas en bancs, elle était probablement, à un certain moment, le poisson plat le plus abondant dans le nord-ouest de l’Atlantique. Pendant une période de 36 ans (environ 2,25 générations), l’abondance des individus matures a diminué d’environ 86 p. 100 dans le golfe du Saint-Laurent, et de 67 p. 100 dans le plateau néo-écossais. La surpêche représente une cause importante du déclin, mais une hausse apparente du taux de mortalité naturelle dans les années 1990, au moment où la majeure partie du déclin a eu lieu, a probablement aussi joué un rôle. Le déclin semblerait avoir cessé dans le golfe, mais pourrait se poursuivre dans le plateau néo-écossais. Les petites pêches dirigées dans le golfe sont gérées par quota dans le sud, mais ne le sont pas dans le nord. Dans le plateau néo-écossais et la baie de Fundy, l’espèce est gérée avec d’autres poissons plats comme stock plurispécifique et aucune mesure de gestion spécifique n’est en place pour assurer la durabilité.

Répartition :
Océan Atlantique

Historique du statut :
Espèce désignée « menacée » en avril 2009. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

 

Sommaire de l’évaluation – Avril 2009

Nom commun :
Plie canadienne - Population de Terre-Neuve-et-Labrador

Nom scientifique :
Hippoglossoides platessoides

Statut :
Menacée

Justification de la désignation :
Ce poisson dextre s’enfouit dans les sédiments pour échapper à ses prédateurs et piéger ses proies. Il est largement réparti sur les deux côtés de l’Atlantique Nord, de la mer de Barents aux îles Britanniques à l’est, et du nord de l’île de Baffin jusqu’à Rhode Island à l’ouest. On trouve la présente population à partir du détroit d’Hudson jusqu’à la limite septentrionale du Grand Banc et vers l’ouest, au nord du chenal Laurentien jusqu’au sud-ouest de Terre-Neuve. Espèce relativement sédentaire n’évoluant pas en bancs, elle était probablement, à un certain moment, le poisson plat le plus abondant dans le nord-ouest de l’Atlantique, et sa pêche dans les eaux terre-neuviennes a déjà été la plus importante pêche aux poissons plats au monde. Pendant une période de 47 ans (environ 3 générations), l’abondance a diminué d’environ 96 p. 100. La surpêche représente une cause importante du déclin, mais une hausse apparente du taux de mortalité naturelle dans les années 1990, au moment où la majeure partie du déclin a eu lieu, a probablement aussi joué un rôle. Le déclin semblerait maintenant avoir cessé, mais les effectifs demeurent inférieurs au seuil préventif estimé pour ce stock. Malgré un moratoire sur la pêche dirigée, certaines prises accessoires importantes et mal réglementées nuisent au rétablissement. De plus, les engins de pêche sont sélectifs quant à la taille et récoltent les plus gros individus, ce qui réduit le potentiel reproducteur de la population. Il a été démontré que le taux de mortalité naturelle a augmenté, ce qui réduit la capacité de la population de résister à la mortalité attribuable à la pêche.

Répartition :
Océan Atlantique

Historique du statut :
Espèce désignée « menacée » en avril 2009. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

 

Sommaire de l’évaluation – Avril 2009

Nom commun :
Plie canadienne - Population de l'Arctique

Nom scientifique :
Hippoglossoides platessoides

Statut :
Données insuffisantes

Justification de la désignation :
L’information servant à établir avec assurance toute catégorie de risque du COSEPAC n’est pas disponible. Des données sur la répartition, l’abondance et l’habitat spécifique, incluant tout changement observé au cours du temps, sont particulièrement nécessaires.

Répartition :
Océan Arctique

Historique du statut :
Espèce étudiée en avril 2009 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ». Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

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Résumé

Plie canadienne
Hippoglossoides platessoides

Population des Maritimes
Population de Terre-Neuve-et-Labrador
Population de l'Arctique

Information sur l’espèce

L’espèce Hippoglossoides platessoides, communément désignée plie canadienne en français et American Plaice en anglais, appartient à la famille des Pleuronectidés, les poissons plats dextres. Elle est souvent commercialisée sous l’appellation de sole, et elle est connue en Europe sous le nom de balai et de faux flétan. Elle a un corps comprimé latéralement. L’adulte porte les deux yeux du côté droit de la tête (côté oculaire) et repose sur le côté gauche (côté aveugle). Le côté oculaire présente habituellement une coloration uniforme, variant du rouge au brun grisâtre, tandis que le côté aveugle est blanc. La tête est habituellement petite, mais la bouche est relativement grande.

Répartition

La plie canadienne fréquente toutes les parties des plates–formes continentales des deux côtés de l’Atlantique Nord. Son aire de répartition s’étend de la mer de Barents jusqu’aux îles Britanniques du côté est, et du cercle polaire arctique jusqu’au Rhode Island du côté ouest. Son aire de répartition n’a probablement pas subi d’important changement depuis quelques décennies. Au Canada, l’espèce est répartie de façon continue sur le banc Georges, la baie de Fundy et le plateau néo–écossais, dans le golfe du Saint–Laurent, autour de Terre–Neuve, le long du Labrador et le long de la côte est de l’île de Baffin (Nunavut). On trouve des populations de l’espèce voisines des populations canadiennes le long de la côte ouest du Groenland, autour du Bonnet flamand, dans le golfe du Maine et sur le banc Georges.

Habitat

La plie canadienne existe sous forme d’œufs et de larves pélagiques durant les premières semaines de sa vie. À ce stade, la qualité de l’habitat dépend principalement de la température et de la disponibilité de proies. Les juvéniles benthiques préfèrent des profondeurs de 100 à 200 m où les sédiments sont constitués de petites particules dont ils peuvent se servir pour s’enfouir partiellement ou complètement. Les adultes sont moins exigeants en matière d’habitat. On en a capturé dans des régions qui présentent un large éventail de salinités et de températures. Dans la nature, les individus semblent préférer les températures allant de -0,5 à 4 °C; il est possible que certains évitent activement les eaux beaucoup plus froides que -1 °C. Comme les juvéniles, les adultes préfèrent les sédiments où ils peuvent s’enfouir, mais il est probable que la plage des tailles de particules qui leur conviennent augmente avec la taille des individus. La plie canadienne peut occuper des habitats physiques moins favorables (température, type de sédiment, etc.) pour avoir accès à des proies abondantes.

Biologie

Le cycle vital de la plie canadienne varie dans la partie canadienne de son aire de répartition. Dans la population de Terre–Neuve–et–Labrador, elle semble atteindre la maturité plus tard que dans celles du golfe du Saint–Laurent et du plateau néo–écossais, mais on dispose de peu de données récentes à cet égard pour ces 2 dernières populations. Selon les données disponibles, l’âge à maturité semble être passé de 10 ou 11 ans ou plus à 6 ou 8 ans depuis quelques décennies. La durée de génération est de 15 ou 16 ans. Les œufs mesurent généralement de 1,5 à 2,8 mm de diamètre. Le nombre d’œufs que produit une femelle dépend de sa taille corporelle : une femelle de 30 cm peut produire jusqu’à 400 000 œufs, tandis qu’une femelle de 60 cm peut en produire plus de un million. La fécondité varie cependant beaucoup dans le temps et d’une région à l’autre.

La plie canadienne pond ses œufs en plusieurs lots, jusqu’à 10, durant une saison de fraie; chaque lot d’œufs ne représente donc qu’une fraction du nombre total d’œufs potentiellement pondus par une femelle. Une femelle peut ainsi frayer durant plus de 1 mois. Les œufs et les larves sont pélagiques. Les larves s’alimentent à même le vitellus durant les premiers jours après l’éclosion, puis se nourrissent principalement de copépodes et d’autre zooplancton. La larve se métamorphose en juvénile à une longueur de 20 à 40 mm : son œil gauche migre vers le côté droit de la tête, et son corps s’aplatit latéralement. Les juvéniles ne fréquentent qu’une partie (< 200 m) de la gamme des profondeurs occupées par les adultes (principalement de 100 à 300 m). Les adultes ne semblent pas effectuer de grandes migrations pour frayer, mais ils peuvent se déplacer vers des eaux légèrement plus profondes et plus chaudes l’hiver. Dans la plupart des régions, cette migration hivernale ne nécessite qu’un petit déplacement latéral en raison du talus continental abrupt, mais la plie du golfe du Saint–Laurent doit se déplacer davantage pour atteindre des chenaux plus profonds.

Tailles et tendances des populations

Les tailles des populations matures ont été estimées à partir de données relatives aux captures d’individus en âge de se reproduire obtenues par le ministère des Pêches et des Océans (MPO) du Canada dans des relevés de recherche indépendants des pêches. De plus, on peut estimer l’abondance des adultes à l’aide d’un modèle dépendant des pêches appelé analyse de population virtuelle (APV), modulé selon les données de relevés indépendants des pêches, qui est disponible pour la plie canadienne du Grand Banc (divisions 3LNO de l’Organisation des pêches de l'Atlantique Nord-Ouest [OPANO]).

En tenant compte de toutes les données biologiques et données de répartition et en suivant les lignes directrices du COSEPAC pour reconnaître les unités désignables inférieures à l’espèce, trois ou quatre unités désignables (UD) de la plie canadienne ont été déterminées en eaux canadiennes. Lorsque suffisamment de données sont disponibles, les tendances de l’abondance des adultes sont présentées. Chaque UD englobe plusieurs unités de gestion utilisées par le MPO pour évaluer l’état des stocks et, le cas échéant, allouer des quotas de pêche.

Population de l’Arctique

Il s’agit des plies canadiennes qui occupent les eaux au nord du détroit d’Hudson et à l’est de l’île de Baffin, au Nunavut (divisions 0A et 0B de l’OPANO). On en sait peu sur cette population, et il manque de données pour endéterminer les tendances temporelles d’abondance. Par contre, on sait que la population voisine à l’ouest du Groenland est maintenant décimée après un déclin rapide.

Population de Terre-Neuve–et–Labrador

Il s’agit des plies canadiennes qui occupent les eaux qui s’étendent de la zone juste au sud du détroit d’Hudson vers le sud-est jusqu’au Grand Banc (à l’est de Terre-Neuve), puis vers l’ouest jusqu’au cap Ray (la pointe sud–ouest de Terre–Neuve). Cette vaste population est divisée en 3 stocks pour la gestion et l’évaluation : 1) le stock au large du Labrador et de la côte nord-est de Terre–Neuve (divisions 2GHJ3K de l’OPANO), 2) le stock occupant le Grand Banc (divisions 3LNO) et 3) le stock du banc de Saint–Pierre (sous-division 3Ps). Ce dernier stock couvre aussi la sous-division 3Pn où il ne fait pas l’objet d’évaluation formelle. Le taux de déclin de l’abondance des adultes dans la population de Terre-Neuve–et–Labradorvarie quelque peu selon la source des données pour 3LNO, mais se situe autour de 94 à 96 % sur une période de 28 à 47 ans. Le déclin s’est produit pour la majeure partie au début des années 1990, et, malgré un possible léger rétablissement ces dernières années, la biomasse de la population reste inférieure à la valeur Blim, seuil prudent de biomasse minimalement acceptable.

Population des Maritimes

Il s’agit des plies canadiennes qui occupent 2 grandes région : le golfe du Saint–Laurent, qui s’étend à l’ouest de Terre–Neuve jusqu’à l’estuaire maritime du Saint–Laurent (divisions 4RS et 4T), et le plateau néo–écossais, y compris la baie de Fundy (divisions 4VW et 4X). Cette UD couvre aussi la partie canadienne du banc Georges. Comme la répartition de la plie canadienne est ininterrompue, la population des Maritimes est considérée comme une seule UD. Toutefois, comme l’espèce pourrait fort bien constituer des populations distinctes dans le golfe du Saint–Laurent et le plateau néo–écossais, le déclin a été calculé séparément pour les 2 régions. Les séries chronologiques de l’abondance des adultes sur 36 ans (environ 2,25 générations) montrent un déclin de 86 % et de 67 % pour le golfe du Saint–Laurent et le plateau néo–écossais, respectivement.

Facteurs limitatifs et menaces

On croit que la surpêche est le principal facteur responsable du déclin des stocks de plie canadienne, mais il semblerait qu’une hausse de la mortalité naturelle attribuable aux eaux exceptionnellement froides aurait aussi pu jouer un rôle. La plie canadienne est visée par une pêche dirigée dans les divisions 4T (quota de 750 t), ainsi que dans 4R et 3Pn où il n’y a pas de quota. Il y a aussi une pêche dirigée sur le plateau néo–écossais où l’espèce est gérée avec les autres poissons plats comme un seul stock. Ailleurs, la pêche dirigée de la plie canadienne est sous moratoire. Compte tenu des diverses mesures de gestion, la mortalité par pêche ne devrait en théorie plus être préoccupante, mais la capture accessoire de la plie canadienne dans d’autres pêches dirigées (morue franche, limande à queue jaune, sébaste, flétan du Groenland, plie grise et crevette) constitue actuellement la plus grave menace pour le rétablissement de l’espèce. On craint également qu’un grand nombre de plies canadiennes ne soient rejetées illégalement à l’eau dans le golfe du Saint–Laurent et sur le plateau néo–écossais.

Importance de l’espèce

La plie canadienne était probablement jadis le poisson plat le plus abondant dans l’Atlantique Nord–Ouest. La pêche commerciale dirigée de l’espèce a débuté lorsqu’on a mis au point des chaluts de fond et que le marché du poisson frais (filets congelés) s’est développé. La pêche de la plie canadienne sur les Grands Bancs de Terre-Neuve était la plus grande pêche de poisson plat au monde; en débarquements et en valeur, elle représentait parfois 10 % de toute la pêche canadienne de poissons plats dans l’Atlantique. L’extension des eaux territoriales à 200 milles marins a rendu la pêche de la plie canadienne presque exclusivement canadienne jusqu’au début des années 1990 lorsque le déclin de la population a donné lieu à un moratoire sur la pêche de tous les stocks de Terre–Neuve. La fermeture des pêches traditionnelles dans les années 1990 a d’abord accru l’intérêt commercial pour la plie canadienne là où sa pêche était encore permise, mais les restrictions sur les prises accessoires d’autres espèces, la conjoncture du marché, les inquiétudes concernant l’état des stocks et les faibles totaux autorisés des captures (TAC) ont concouru à réduire les débarquements totaux à environ 1 % des niveaux historiques.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Comme la plie canadienne n’est pas visée par la Loi sur les espèces en péril du Canada, ni inscrite à la Liste rouge des espèces menacées ou en voie de disparition de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et que NatureServe ne lui a pas attribué de cote de conservation mondiale, elle ne fait l’objet d’aucune protection particulière.

Il existe des pêches dirigées à la plie canadienne dans les divisions 4T (quota de 750 t) ainsi que 4R et 3Pn (pêches non gérées par quota). Dans les divisions 4VW, un quota combiné de 1 000 t s’applique à la pêche dirigée des plies canadienne et grise et de la limande à queue jaune, tandis que le quota combiné est de 2 000 t pour la pêche dirigée des plies canadienne, grise et rouge et de la limande à queue jaune dans les divisions 4X5Y. Toutes les autres zones de pêche font l’objet d’un moratoire sur la pêche dirigée de la plie canadienne et de restrictions sur les prises accessoires, mais ces mesures ne sont pas efficaces. Dans certains cas, la plie canadienne est visée par des pêches malgré le moratoire.

L’incapacité à faire respecter les limites de prises accessoires constitue le plus grand obstacle au rétablissement des stocks de plie de Terre-Neuve, tandis que, dans le sud du golfe du Saint–Laurent, le plus grand obstacle au rétablissement résulterait de la pêche dirigée et de l’incapacité, du moins par le passé, à empêcher le rejet de petites plies. Sur le plateau néo–écossais et dans la baie de Fundy, les poissons plats sont gérés comme un stock plurispécifique, et aucune mesure explicite n’est donc appliquée pour assurer la durabilité des stocks de plie canadienne ou des autres espèces de poissons plats.

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Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions
(2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)Note de bas de page 1
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)Note de bas de page 2
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)Note de bas de page 3
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)Note de bas de page 4, Note de bas de page 5
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce..

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 


Rapport de situation du COSEPAC sur la Plie canadienne Hippoglossoides platessoides

Population des Maritimes
Population de Terre-Neuve-et-Labrador
Population de l'Arctique

au Canada
2009

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes


Information sur l’espèce

Nom et classification

La plie canadienne (figure 1), Hippoglossoides platessoides (Fabricius, 1780), appartient à la classe des Actinoptérygiens, à l’ordre des Pleuronectiformes et à la famille des Pleuronectidés (poissons plats dextres). Elle est souvent commercialisée sous l’appellation de sole, et elle est connue en Europe sous les noms de balai et de faux flétan. En anglais, on l’appelle American plaice (nom officiel), plaice, Canadian plaice, sand dab, long rough dab (Royaume–Uni, île de Man, Europe), American dab, dab, flounder et sole (Scott et Scott, 1988; Wheeler, 1992; Cooper et Chapleau, 1998; Froese et Pauly, 2000; Nelson et al., 2004). On l’a jadis désignée Hippoglossoides limandoides (Bloch, 1787) et Pleuronectes platessoides (Fabricius, 1780). Deux sous–espèces étaient reconnues : Hippoglossoides platessoides platessoides dans l’Atlantique Ouest et Hippoglossoides platessoides limandoides dans l’Atlantique Est (Scott et Scott, 1988).


Figure 1: Dessin de la plie canadienne

Dessin au trait d’une plie canadienne (Hippoglossoides platessoides)

(tiré de Goude, 1884)


Description morphologique

La plie canadienne est un poisson plat benthique marin au corps latéralement comprimé. Sa larve est pélagique et présente une symétrie bilatérale. Durant la métamorphose, son corps se comprime latéralement, et l’œil gauche migre vers le côté droit de la tête. Le côté oculaire du corps présente habituellement une coloration uniforme rougeâtre à brun grisâtre, mais on observe fréquemment de petits individus portant de 3 à 5 taches foncées de chaque côté du corps (Bigelow et Schroeder, 1953; Scott et Scott, 1988). Le côté aveugle est habituellement blanc. Elle a une petite tête, mais sa bouche est relativement grande, se prolongeant jusque sous le milieu de l’œil, et sa mâchoire inférieure est proéminente. Chaque mâchoire porte une rangée de petites dents coniques (Scott et Scott, 1988). La nageoire dorsale (de 76 à 101 rayons) débute devant le milieu de l’œil gauche et se termine à la base du pédoncule caudal. La nageoire anale (de 60 à 79 rayons) commence sous la partie postérieure de l’opercule et s’étend jusqu’à l’épine osseuse pré–anale dorsale proéminente. Les nageoires pectorales (de 9 à 12 rayons) arrondies sont situées derrière les nageoires pelviennes (6 rayons). La nageoire caudale est arrondie et convexe. Les extrémités des rayons des longues nageoires dorsale et anale sont blanches. La ligne latérale du côté oculaire est évidente; elle est droite sauf au-dessus de la nageoire pectorale où elle est légèrement arquée. Le côté oculaire porte des écailles cténoïdes qui le rendent rugueux au toucher, tandis que les écailles du côté aveugle sont principalement lisses et cycloïdes. Le nombre de vertèbres varie de 42 à 48. La longueur des individus varie selon l’endroit, mais ne dépasse habituellement pas 61 cm.


Description génétique

La structure génétique des populations de la plie canadienne est peu connue, car une seule étude a été réalisée à cet égard. Stott et al. (1992) ont effectué des analyses électrophorétiques des produits de 40 locus codant pour des protéines et des polymorphismes de longueurs de fragments de restriction de l’ADN mitochondrial pour étudier la structure génétique de la population de plie canadienne dans le golfe du Saint–Laurent. Ils ont ainsi analysé 344 plies capturées dans la division 4T de l’OPANO en 1988, en plus de 465 et de 285 plies capturées dans les divisions 4RST en 1989 et en 1990, respectivement. Les analyses n’ont montré aucune différence significative entre les 6 sites d’échantillonnages dans le golfe. La comparaison entre la plie canadienne du Grand Banc (division 3N de l’OPANO; n=43) et celle du golfe n’indique pas non plus de différenciation génétique significative entre les 2 régions (Stott et al., 1992).

La base de données GenBankMD (en anglais seulement) contient 15 séquences d’ADN et 4 séquences de protéines pour l’Hippoglossoides platessoides


Unités désignables

Selon les lignes directrices actuelles du COSEPAC, une population ou un groupe de populations doit satisfaire aux critères de caractère distinct et d’importance pour se qualifier comme une UD. La mesure dans laquelle les populations de plies canadiennes satisfont à ces critères est abordée ci–dessous.

Caractère distinct

Comme mentionné plus haut, la seule étude génétique menée sur la plie canadienne n’a montré aucune différence entre divers emplacements dans le golfe du Saint–Laurent, ni entre le golfe et le Grand Banc (Stott et al., 1992). Ces chercheurs ont comparé entre les régions 4 locus pour 1988 et 6 locus pour 1989 et 1990. L’hétérozygosité attendue moyenne a varié de 0,051 à 0,071 pour tous les 40 locus examinés, et de 0,027 à 0,040 pour les 35 locus dont les produits ont été identifiés pour les échantillons de 1988. Il faut remarquer que le petit nombre et les faibles hétérozygosités des locus variables ont conféré une puissance statistique relativement faible à l’étude génétique. Chez d’autres espèces comme la morue franche, des analyses de marqueurs ADN plus variables comme des microsatellites ont révélé une structure génétique des populations qui n’était pas détectable par l’analyse d’allozymes ou d’ADN mitochondrial (Carr et al., 1995; Bentzen et al., 1996; Ruzzante et al., 1996 et 2001). En outre, la taille énorme des populations de plies canadiennes avant la pêche porte à croire que le nombre de générations depuis l’établissement post–glaciaire des populations a peut–être été insuffisant pour permettre l’apparition de différences génétiques neutres (Hauser et Carvalho, 2008).

Les données sur la répartition de l’espèce n’indiquent pas non plus de populations distinctes de plies canadiennes. Bien que les densités de population varient beaucoup (par exemple, l’abondance est élevée sur le Grand Banc), il n’existe aucun hiatus bien défini dans la répartition de l’espèce dans toute son aire au Canada (figure 2).


Figure 2 : Répartition de la plie canadienne au Canada

Carte montrant la répartition canadienne de la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides).

Chaque point représente un trait de chalut de relevé (et de pêche commerciale dans l’Arctique) ayant capturé au moins une plie canadienne (comprend les données des séries chronologiques complètes disponibles)

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La meilleure indication de populations distinctes est fournie par des études sur la dispersion et les préférences en matière de profondeur, analysées en fonction de la bathymétrie de l’Atlantique Nord–Ouest. Des données de marquage et des données sur les parasites portent à croire que la plie canadienne est relativement sédentaire et n’effectue pas de longues migrations (Pitt, 1969; Zubchenko, 1985; Morgan, 1996); il serait donc peu probable que les populations se mélangent beaucoup, du moins aux stades juvénile et adulte. Les œufs et les larves pélagiques présentent un potentiel de dispersion, mais les observations de Nevinsky et Serebryakov (1973) montrent que ces stades vitaux ont tendance à rester autour des aires de fraie. La gamme des profondeurs préférées par la plie canadienne s’étend de 100 à 300 m (Bowering et Brodie, 1991), ce qui est moins profond que les profondeurs des 2 larges chenaux qui traversent l’aire de répartition de l’espèce au Canada, soit le chenal Laurentien entre Terre–Neuve et les autres provinces de l’Atlantique et le détroit d’Hudson entre l’île de Baffin et le Labrador. La différence dans l’âge à maturité entre Terre–Neuve et le plateau néo-écossais indique que le chenal Laurentien constitue une barrière au mélange des populations de plies canadiennes. Beacham (1983) a observé que l’âge auquel 50 % des femelles atteignaient la maturité de 1975 à 1979 était de 6,7 ans dans le Sydney Bight et de 5,7 ans sur le banc Banquereau, alors que, pour la même période, Bowering et al. (1996) ont calculé un âge à maturité de 10,5 à 11,5 ans chez les femelles du banc Saint–Pierre.

Importance

Les critères d’importance acceptables comprennent les preuves d’adaptation locale. Aucune donnée ne montre clairement de variation adaptative chez la plie canadienne, mais la répartition latitudinale extrêmement vaste de l’espèce ainsi que la variation considérable de son âge de maturité entre le plateau néo-écossais et les eaux terre–neuviennes portent à croire qu’il pourrait y avoir des différences adaptatives entre les populations. En outre, des données moléculaires et des données d’élevage en milieu commun sur les deux seuls poissons marins étudiés en détail à cet égard, soit la morue franche et le flet d’Europe, montrent des variations génétiques d’adaptation à la température et à la salinité, à des échelles spatiales relativement petites dans certains cas (Hutchings et al., 2007; Hemmer-Hansen et al., 2007a et b; Larsen et al., 2007 et 2008; Moen et al., 2008).

Un autre critère d’importance acceptable est le fait qu’une population occupe une partie importante de l’aire de répartition canadienne de l’espèce. Chacune des 3 UD de la plie canadienne identifiées ci–dessous est délimitée par de profonds chenaux océaniques qui séparent sans doute des populations (ou groupes de populations) distinctes et chacune couvre une bonne partie (au moins 275 000 km2) de l’aire de répartition canadienne de l’espèce.

Population de l’Arctique

Les plies canadiennes de cette UD occupent les eaux à l’est de l’île de Baffin, au Nunavut (divisions 0A et 0B de l’OPANO; voir figure 3), jusqu’à la baie de Baffin au nord et jusqu’au détroit d’Hudson au sud (figure 4).


Figure 3 : Divisions de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord–Ouest (OPANO)

Carte montrant les divisions de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest.

 


Figure 4 : Les trois UD suggérées pour la détermination de la situation de la plie canadienne sur le plan de la conservation au Canada

Carte montrant les trois unités désignables (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 4

Carte montrant les trois unités désignables proposées aux fins de la détermination de la situation de la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides) au Canada.


Population de Terre-Neuve–et–Labrador

Il s’agit des plies canadiennes qui occupent les eaux qui s’étendent du détroit d’Hudson et du cap Chidley (la pointe nord du Labrador) vers le sud-est jusqu’au Grand Banc (à l’est de Terre-Neuve), puis vers l’ouest jusqu’au cap Ray (la pointe sud–ouest de Terre–Neuve) (figure 4). Le chenal Laurentien, qui est relativement large et profond, constitue la limite sud de cette UD (figure 5). La population de Terre–Neuve–et–Labrador est divisée en 3 stocks pour la gestion et l’évaluation : le stock au large du Labrador et de la côte nord-est de Terre–Neuve (divisions 2GHJ3K de l’OPANO), le stock occupant le Grand Banc (divisions 3LNO) et le stock du banc de Saint–Pierre (sous-division 3Ps) (figure 3). Cette population occupe aussi la sous–division 3Pn où elle ne fait pas l’objet d’évaluation formelle.


Figure 5 : Carte bathymétrique de la côte est du Canada

Carte bathymétrique de la côte est du Canada (voir description longue ci-dessous).

Montrant les chenaux et bancs au large mentionnés dans le texte (isobathes de 200 m et de 1 000 m).

Description pour la figure 5

Carte bathymétrique de la côte est du Canada montrant les isobathes de 200 m et de 1 000 m ainsi que les noms des bancs et des chenaux au large mentionnés dans le texte.


Il s’agit de loin de l’UD la plus vaste au plan géographique, la plie canadienne occupant entièrement chacune des 3 unités de gestion des pêches qui la composent (figure 6). Certaines données indiquent que ces 3 unités de gestion pourraient correspondre à des populations distinctes. Une analyse du nombre de vertèbres a montré qu’il existerait plusieurs populations dans cette région (Pitt, 1963), ce qui n’a cependant pas été corroboré par des analyses ultérieures du nombre de rayons de la nageoire anale (Pitt, 1975a). En outre, Bowering et al. (1998) ont constaté que la morphométrie est très peu utile pour délimiter les stocks de plie canadienne.


Figure 6 : Répartition de la plie canadienne dans la région de Terre–Neuve–et–Labrador de 1997 à 2006

Quartre cartes montrant la répartition de la plie canadienne (voir description longue ci-dessous).

En haut à gauche : divisions 2J3K; en haut à droite : divisions 3LNO (données du relevé d’automne); en bas à gauche : divisions 3LNO (données du relevé de printemps); en bas à droite : sous–division 3Ps
(kg par trait de chalut d’un navire de relevé canadien)

Description pour la figure 6

Quartre cartes montrant la répartition de la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides) dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador de 1997 à 2006. Les données concernent les divisions 2J3K, 3LNO (données du relevé d’automne), 3LNO (données du relevé de printemps) et 3Ps de l’Organisation des pêches de l’Atlantique-Nord-Ouest (OPANO). La répartition est fondée sur le nombre de kilogrammes par trait de chalut d’un navire de relevé canadien.


La plie canadienne se déplace peu dans cette région. Par exemple, des individus du banc Hamilton (2J), du banc de l’île Funk (3K), du Bonnet flamand (3M) et du Grand Banc (3LNO) différaient tous quant aux parasites qu’ils portaient et à leurs degrés d’infestation (Zubchenko, 1985). Les 2 études de marquage classique effectuées sur la plie canadienne du Grand Banc (3LNO) ont montré que les poissons s’étaient très peu déplacés (distance moyenne de 52 milles marins [96 km] ou moins) à partir de leur site de remise à l’eau, même au bout de plusieurs années (Pitt, 1969; Morgan, 1996). Les recaptures de poissons marqués semblaient indiquer un mélange de plies canadiennes entre les divisions 3LNO, mais pas entre ces divisions et les stocks voisins (divisions 2J3K et sous–division 3Ps). Toutefois, les sites de remise à l’eau étaient généralement restreints au talus est du Grand Banc (Pitt, 1969) ou centrés sur la partie du Grand Banc se trouvant dans la division 3L (Morgan, 1996). Les résultats auraient peut–être été différents si les individus avaient été marqués plus près de la limite nord de la division 3L ou de la limite ouest de la division 3O. En fait, Pitt (1969) a signalé un petit nombre de recaptures de plies qui avaient été marquées dans la baie St. Mary’s (un secteur côtier de la division 3O près de la limite de la sous–division 3Ps), ce qui a confirmé leur déplacement dans la sous–division 3Ps. Aucun marquage n’a été réalisé dans 2J3K ou 3Ps pour déterminer si ces plies se déplacent vers le Grand Banc.

Le potentiel de mélange par dérive d’œufs et de larves entre ces différentes zones n’a pas été étudié pour la plie canadienne, mais il l’a été pour la morue. Ainsi, les modèles de dérive de particules utilisés par Helbig et al. (1992) semblaient indiquer que les œufs et les larves produits sur le banc Hamilton et la plate–forme continentale du nord–est de Terre–Neuve n’étaient pas transportés sur le Grand Banc par le courant du Labrador. Par contre, Pepin et Helbig (1997) ont depuis montré que les variations de courants dues aux tempêtes ou aux tourbillons océaniques peuvent entraîner une importante immigration de morues à ces stades sur le Grand Banc. Helbig et al. (1992) ont également montré que des œufs et des larves peuvent dériver du Grand Banc vers certains secteurs de 3Ps; ils estiment que, dans certaines conditions, la sous–division 3Ps pourrait servir d’aire d’alevinage de morues juvéniles provenant du Grand Banc. La dérive d’œufs et de larves de la plie canadienne n’a pas été étudiée, mais elle pourrait être semblable à celle observée pour la morue. Étant donné les résultats contradictoires de bon nombre des études de délimitation des stocks dans cette région, il n’existe pas de données irréfutables indiquant s’il faut regrouper ou séparer les 3 stocks de la région de Terre–Neuve. Par conséquent, les 3 stocks sont regroupés en une seule UD pour le présent rapport.

Population des Maritimes

Il s’agit des plies canadiennes qui occupent 2 grandes régions : le golfe du Saint–Laurent, qui s’étend à l’ouest de Terre–Neuve et comprend l’estuaire maritime du Saint–Laurent (divisions 4RS et 4T), et le plateau néo-écossais, y compris la baie de Fundy et la partie canadienne du banc Georges (divisions 4VW et 4X) (figures 3, 4 et 5). La plie canadienne du golfe du Saint–Laurent est gérée comme 2 stocks (divisions 4RS et 4T de l’OPANO), mais seul le stock du sud du golfe (division 4T) est évalué. Le MPO gère la plie canadienne du plateau néo-écossais comme 2 stocks (divisions 4VW et 4X).

La plie canadienne occupe également le banc Georges, au sud des Maritimes, mais seule l’extrémité nord-est du banc Georges se trouve en eaux canadiennes, et l’espèce n’est pas abondante dans ce secteur. Bien que le chenal de Fundy qui sépare les bancs Georges et Browns pourrait constituer au moins une barrière partielle au mélange, aux fins du présent rapport, l’UD des Maritimes comprend la plie canadienne occupant la partie canadienne du banc Georges. Le MPO n’évalue pas la plie canadienne sur le banc Georges, sans doute parce que la majeure partie du banc se trouve en eaux américaines.

Certaines observations portent à croire que l’UD des Maritimes, à l’instar de l’UD de Terre–Neuve–et–Labrador, pourrait comprendre plusieurs populations distinctes. Par exemple, les 2 grandes régions, soit le golfe du Saint–Laurent et le plateau néo-écossais, pourraient abriter des populations indépendantes. Dans le nord du golfe du Saint-Laurent (divisions 4RS), la plie canadienne n’est pas gérée par quota, et il n’y a eu aucune étude d’identification de stock dans cette région. Le MPO gère séparément les parties nord et sud du golfe, qui sont délimitées par le chenal Laurentien. On trouve peu de plies canadiennes dans les parties profondes du chenal (figure 7). Dans le sud du golfe, une étude sur la présence de 2 acanthocéphales parasitant la plie canadienne montre que les parties est et ouest pourraient abriter des stocks distincts (McClelland et Melendy, 2007). Des données sur la croissance, la morphologie et la répartition appuient la notion voulant que les plies des parties sud–est et sud–ouest du golfe soient biologiquement distinctes et constituent 2 centres de répartition (Powles, 1965; Morin et al., 2001; Stobo et Fowler, 2006), mais pas nécessairement des stocks distincts (dérive des larves, etc.).


Figure 7 : Répartition de la plie canadienne dans le golfe du Saint–Laurent

Trois cartes montrant la répartition de la plie canadienne (voir description longue ci-dessous).

Les deux cartes du haut montrent la répartition dans le nord et le sud du golfe de 1997 à 2006. De 1984 à 1989, le poisson plat a été échantillonné dans l’ensemble du golfe au moyen du même navire équipé du même chalut, ce qui a permis de présenter ensemble les répartitions dans le nord et le sud du golfe (carte du bas)
(kg par trait de chalut d’un navire de recherche canadien)

Description pour la figure 7

Trois cartes montrant la répartition de la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides) dans le golfe du Saint-Laurent. La première et la deuxième cartes montrent la répartition dans le nord et le sud du golfe de 1997 à 2006. La troisième carte montre les répartitions ensemble dans le nord et le sud du golfe de 1984 à 1989. (kg par trait de chalut d’un navire de recherche canadien).


D’autres observations militent contre la séparation du golfe du Saint–Laurent en différents stocks de plies. Bien que peu d’individus soient capturés sous l’isobathe de 200 m dans les chenaux Laurentien et Esquiman, la répartition semble continue entre le nord et le sud du golfe où les 2 régions convergent près de la Gaspésie, ce qui indique un mélange possible des plies des 2 régions (Busby et al., 2007). Swain et Morin (1996) ont analysé des données recueillies de 1971 à 1992 et n’ont trouvé aucune différence dans l’abondance par classes de taille entre les parties est et ouest du sud du golfe. Morin et al. (1998) ont étendu ces analyses à la mortalité ainsi qu’à l’abondance et la croissance par classes d’âge et n’ont aussi rien trouvé qui appuierait la séparation de la population du sud du golfe en composantes est et ouest. Enfin, comme mentionné plus haut, la seule étude génétique effectuée sur la plie canadienne n’a montré aucune différence génétique significative entre diverses régions du golfe du Saint–Laurent (Stott et al., 1992).

Le MPO divise la plie canadienne du plateau néo-écossais en 2 unités de gestion (4VW et 4X), le banc Banquereau abritant habituellement la plus forte concentration d’individus (figure 8). Les unités de gestion ne visent cependant pas à correspondre aux différents stocks de plies canadiennes puisqu’elles ont été établies pour gérer d’autres espèces. Dans cette région, le MPO gère la plie canadienne comme faisant partie d’un stock combiné comprenant également la limande à queue jaune ainsi que les plies grise et rouge.


Figure 8 : Répartition de la plie canadienne sur le plateau néo-écossais de 1997 à 2006

Carte montrant la répartition de la plie canadienne (voir description longue ci-dessous).

(kg par trait de chalut d’un navire de recherche canadien)

Description pour la figure 8

Carte montrant la répartition de la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides) sur le plateau néo-écossais de 1997 à 2006. La répartition est fondée sur le nombre de kilogrammes par trait de chaleut d’un navire de relevé canadien.

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La zone où les populations du plateau néo-écossais, du golfe du Saint–Laurent et de Terre–Neuve–et–Labrador sont les plus rapprochées présente un fort potentiel de mélange entre les populations et peut donc être considérée comme une zone importante et controversée pour la détermination des UD de la plie canadienne dans l’Atlantique Nord–Ouest. Des données de marquage laissent croire que des plies canadiennes du sud-ouest du golfe migrent vers la région du Sydney Bight, au nord–est de l’île du Cap-Breton (sous-division 4Vn) où elles se mélangent avec la population du plateau néo-écossais (M. Fowler, MPO, Dartmouth, comm. pers.). On croit cependant que cette migration et ce mélange sont saisonniers, c’est–à-dire que les plies du sud du golfe migrent dans 4Vn l’hiver et qu’elles retournent dans le golfe avant la fraie; on ignore donc s’il y a isolement reproductif entre les 2 populations. La question se compliquerait encore davantage si la population résidante du Sydney Bight était distincte de celle du plateau néo-écossais, comme le proposent Fowler et Stobo (2000). Toutefois, jusqu’à preuve du contraire, la plie canadienne du Sydney Bight est considérée comme faisant partie de la population du plateau néo-écossais englobée par l’UD des Maritimes.


Répartition

Aire de répartition mondiale

La plie canadienne est une espèce marine arctique-boréale et tempérée, présente des 2 côtés de l’Atlantique Nord sur les plates–formes continentales du nord-est de l’Amérique du Nord et du Nord de l’Europe (figure 9). Du côté est de l’Atlantique, on la trouve entre les latitudes 70 °N et 50 °N, depuis l’Islande, puis le long de la côte norvégienne et autour de Spitsbergen jusqu’à la mer de Barents. Elle fréquente la mer du Nord, l’ouest de la mer Baltique et les eaux entourant les îles Britanniques, notamment la Manche, sa limite sud (Bigelow et Schroeder, 1953; Scott et Scott, 1988). Elle est commune dans les eaux à l’ouest du Groenland jusqu’à Upernavik au nord (près du cercle polaire arctique et de 72 °N) (Bigelow et Schroeder, 1953). Dans l’ouest de l’Atlantique, on la trouve, du nord au sud, depuis le détroit de Davis, le long de la côte du Labrador, sur le banc de Terre–Neuve et le Bonnet flamand, jusqu’au golfe du Maine et aux eaux du Rhode Island (Scott et Scott, 1988; Pitt, 1989; Bowering et Brodie, 1991).


Figure 9 : Répartition mondiale de la plie canadienne

Carte montrant la répartition mondiale de la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides), adaptée de Froese et Pauly (2000).

(adapté de Froese et Pauly, 2000)


Aire de répartition canadienne

La plie canadienne est présente dans l’ensemble du nord–ouest de l’Atlantique et y était jadis probablement le poisson plat le plus abondant (Pitt, 1989). Son aire de répartition canadienne (figure 2) s’étend au nord jusqu’à la baie de Baffin et l’est de la baie d’Hudson, bien qu’elle soit présente en plus grand nombre au sud de la latitude 56 °N. Historiquement, les captures de l’espèce étaient les plus élevées sur le Grand Banc, au sud–est de Terre–Neuve, particulièrement dans la partie nord du Grand Banc, soit dans la division 3L (Bowering et Brodie, 1991), mais d’importantes captures étaient également faites sur d’autres bancs de pêche le long des côtes de Terre–Neuve et du Labrador, notamment le banc Hamilton (2J), le nord-est de la plate–forme continentale de Terre–Neuve (3K) et le banc de Saint–pierre (3Ps) (les figures 3 et 5 montrent les zones de gestion des pêches de l’OPANO et les principaux bancs de pêche, respectivement). La plie canadienne est également présente dans l’ensemble du golfe du Saint–Laurent, particulièrement sur les hauts-fonds des Îles de la Madeleine, et le long de la côte de la Nouvelle–Écosse, depuis le Sidney Bight (côte nord–est de l’île du Cap–Breton) jusqu’à la baie de Fundy (Bigelow et Schroeder, 1953; Scott et Scott, 1988). L’extrémité nord–est du banc Georges constitue le point le plus au sud de l’aire de répartition de l’espèce au Canada (Pitt, 1989), mais on la trouve au sud jusqu’au cap Cod.

En ce qui concerne la répartition d’une espèce, le COSEPAC définit la zone d’occurrence comme « la superficie délimitée par la ligne imaginaire continue la plus courte possible pouvant renfermer tous les sites connus, déduits ou prévus de présence actuelle d’un taxon » et la zone d’occupation comme « la superficie occupée par un taxon à l’intérieur de sa zone d’occurrence ». La zone d’occurrence diffère de la zone d’occupation lorsque la première comprend des secteurs où l’habitat ne convient pas au taxon ou n’est pas occupé par celui–ci. Les chenaux d’eau profonde pourraient constituer des habitats qui ne conviennent pas à la plie canadienne dans sa zone d’occurrence, mais ils couvrent une superficie limitée. Par conséquent, sa zone d’occurrence et sa zone d’occupation sont essentiellement les mêmes (couvrant environ un million de kilomètres carrés) et sont restées relativement inchangées ou ont même légèrement augmenté durant la période couverte par la série chronologique (voir plus loin Tailles et tendances des populations).


Habitat

Besoins en matière d’habitat

On ne connaît pas en détail les besoins de la plie canadienne en matière d’habitat, mais les résultats du petit nombre d’études en laboratoire ainsi que les données obtenues par échantillonnage de l’espèce à divers endroits renseignent sur l’environnement de l’espèce.

Comme les œufs et les larves sont pélagiques, leurs besoins en matière d’habitat sont sans doute principalement liés à la température et à la disponibilité des proies. Une température relativement élevée accroît la vitesse de développement des larves (Shepherd et al., 2000) et raccourcit donc la durée du stade larvaire très vulnérable (Houde, 1987). Par contre, une température trop élevée (≥ 14 °C) tue des plies au stade d’œuf (Howell et Caldwell, 1984). Les principales proies que consomme la larve sont des diatomées, des copépodes et d’autres espèces de zooplancton (Pepin et Penney, 1997).

Aux stades juvénile et adulte, la plie canadienne est benthique et présente une coloration cryptique. Elle s’enfouit souvent dans les sédiments pour se cacher de ses prédateurs et possiblement aussi pour se mettre à l’affût de ses proies. Ainsi, le type de sédiments est sans doute un aspect important de son habitat, particulièrement pour le stade juvénile (Gibson et Robb, 1992), car une petite plie à ce stade ne peut probablement s’enfouir que dans des sédiments fins parce qu’elle n’a pas la force de s’enfouir dans des sédiments moins meubles. Sur le Grand Banc, les juvéniles sont présents en plus forte densité dans des sédiments sableux ou coquilliers et sont moins abondants (ou presque absents dans certains cas) sur les fonds vaseux, sableux–vaseux, sableux–rocheux et pierreux (Walsh et al., 2004a).

Le large éventail de conditions du milieu dans lesquelles on a capturé des plies canadiennes adultes indique qu’il s’agit d’une espèce généraliste dont les besoins en matière d’habitat ne sont pas très contraignants. Comme les juvéniles, les adultes s’enfouissent couramment dans les sédiments, probablement pour éviter les prédateurs. Morgan (2000) a observé en laboratoire que la plie canadienne préfère nettement un substrat de sable graveleux à un substrat de gravier, et ce, même à des températures hors de ses préférences. Comme les poissons plats de grande taille peuvent exercer de plus grandes forces, ils peuvent s’enfouir dans des sédiments plus grossiers que les petits individus. Les préférences en matière de sédiments pourraient cependant varier dans l’espace. Par exemple, selon Bigelow et Schroeder (1953), des plies ont été capturées en grands nombres sur des fonds vaseux dans la partie ouest plus profonde du golfe du Saint–Laurent. Il est également possible que le type de sédiments où l’on capture des individus corresponde moins à l’habitat préféré du poisson étudié qu’à celui de ses proies. Par exemple, à l’est de Terre–Neuve, on a trouvé des plies canadiennes occupant des fonds sableux près d’affleurements rocheux, sans doute parce que ceux–ci constituent l’habitat préféré de l’oursin vert, une proie importante de la plie (Keats, 1991).

La plie canadienne préfère habituellement des profondeurs de 100 à 300 m (Bowering et Brodie, 1991). On a signalé des captures à de plus grandes profondeurs, notamment des concentrations de poissons à plus de 700 m (Walsh et Brodie, 1987) et des captures allant jusqu’à 1 400 m dans la division 3L (Iglesias et al., 1996), mais on considère ces 2 cas comme des anomalies. La variabilité de la répartition en profondeur de la plie canadienne sur le Grand Banc est normalement associée à la fraie et à l’alimentation à la bordure de la plate–forme continentale (Bowering et Brodie, 1991), où le déplacement en profondeur ne nécessite pas un grand déplacement latéral (Pitt, 1969). Les changements saisonniers dans les préférences de profondeur seraient liés à la température, les poissons migrant vers des eaux plus profondes et plus chaudes l’hiver (Powles, 1965; Morgan et Brodie, 1991). Sur le Grand Banc, les juvéniles ont tendance à occuper des habitats restreints dans l’aire des adultes, surtout à des profondeurs de 100 à 200 m dans la partie nord et à moins de 100 m dans la partie sud (Walsh, 1994a; Walsh et al., 2004a).

En milieu naturel, on trouve habituellement la plie canadienne à des températures variant de -1,5 à 13 °C. Sa température préférée (Tp) est de -0,5 à 2,5 °C dans la région de Terre–Neuve–et–Labrador selon Bowering et Brodie (1991), et de 1 à 4 °C sur le plateau néo-écossais selon Scott (1982), qui précise que la Tp est plus élevée sur le sud du plateau. Morgan (1992) a observé qu’en captivité, la plie canadienne tolère une large plage de température (de -1,4 à 15 °C), mais qu’elle cesse de s’alimenter et perd du poids à température très froide. On a d’ailleurs observé, dans certaines circonstances, des migrations de plies canadiennes du Grand Banc hors de zones d’eaux froides (≤ –1,2 °C), ce qui semble indiquer une répartition saisonnière liée à la température de l’eau (Morgan et Brodie, 1991; Swain et al., 1998).

La plie canadienne adulte ne semble pas particulièrement exigeante en matière de salinité ou de proies. On l’a capturée à des salinités variant de 31 à 34 g/kg (Scott, 1982), et il n’existe qu’une seule mention de captures à une salinité de 20-22 g/kg dans l’inlet Hamilton au Labrador (Backus, 1957). Comme elle est très opportuniste en matière d’alimentation (voir la section Relations interspécifiques), elle ne dépend sans doute pas de la disponibilité d’un seul type de proie. Elle se nourrit de polychètes, d’échinodermes, de mollusques, de crustacés et de petits poissons, et son alimentation varie souvent selon l’endroit (voir la section Relations interspécifiques). Personne n’a étudié les besoins de l’espèce en oxygène dissous, mais il serait particulièrement intéressant de le faire pour la population du golfe du Saint–Laurent puisque de vastes zones du golfe présentent une stratification thermique et peuvent subir une hypoxie chronique (Gilbert et Pettigrew, 1997).


Tendances en matière d’habitat

Les séries chronologiques disponibles sur la plie canadienne ne présentent aucune tendance évidente en matière d’habitat, à l’exception possible de la température de l’océan. En effet, les eaux de l’Atlantique Nord–Ouest étaient particulièrement froides à la fin des années 1980 et au début des années 1990 (Colbourne et al., 1997). Durant cette période, on a trouvé la plie canadienne du Grand Banc et du Bonnet flamand en eaux plus profondes, où elle évitait sans doute les eaux moins profondes plus froides. Il est toutefois difficile de bien évaluer les tendances de l’abondance en eaux plus profondes parce qu’on n’effectuait pas toujours de relevé dans ces strates.


Protection et propriété

Bien que les stocks de Terre–Neuve soient actuellement protégés par un moratoire de pêche, la plie canadienne n’est nulle part complètement à l’abri de la pêche. Un secteur sur les bancs d’Émeraude et Western du plateau néo-écossais (4W) a été fermé à la pêche pour protéger des aires d’alevinage de l’aiglefin (MPO, 2001). Bien qu’elle ne visait pas à protéger la plie canadienne, cette interdiction de pêche semble avoir entraîné une hausse de l’abondance de cette plie dans le secteur visé (Frank et al., 2000). Pour une espèce comme la plie canadienne qui fraie partout dans son aire de répartition, il serait peut–être plus difficile d’identifier des habitats essentiels et de mettre en œuvre un programme de protection de ce genre. Walsh (1992) a toutefois identifié certains secteurs du Grand Banc de Terre–Neuve où les plies canadiennes juvéniles sont très abondantes et qui pourraient être des aires d’alevinage préférées. Bien qu’il ne semble pas y avoir de ségrégation spatiale entre les juvéniles et les adultes, les premiers occupent un habitat restreint (profondeur < 200 m) dans la zone fréquentée par les adultes (profondeur de 40 à 1 500 m) (Walsh et al., 2004a). L’aire de répartition de la plie canadienne le long de la côte nord–américaine se trouve principalement à l’intérieur de la limite des eaux canadiennes de 200 milles marins, mais le « nez » et la « queue » du Grand Banc, qui se trouvent en eaux internationales, semblent être d’importantes aires d’alevinage qu’il serait sans doute très difficile de protéger.


Biologie

Cycle vital et reproduction

La plie canadienne fraie généralement partout dans son aire de répartition (Walsh, 1994b), mais certaines zones sont associées avec une activité de fraie beaucoup plus grande qu’ailleurs, peut-être simplement en raison d’une plus grande abondance que d’une sélection des lieux de fraie par les géniteurs. Autour de Terre–Neuve et du Labrador, on a observé l’espèce frayer sur le banc Hamilton et le nord-est de la plate–forme continentale de Terre–Neuve (Pitt, 1966), et elle fraie largement sur l’ensemble du Grand Banc et du banc de Saint–Pierre (Pitt, 1966; Nevinsky et Serebryakov, 1973; Morgan, 2001; Ollerhead et al., 2004). Dans le golfe du Saint–Laurent, elle fraie surtout à l’est et à l’ouest des hauts–fonds des Îles de la Madeleine (Powles, 1965) jusque dans la baie des Chaleurs (de Lafontaine, 1990). On n’a pas identifié d’aire de fraie précise dans le nord du golfe, mais la présence d’œufs et de larves (Able, 1978) indique au moins qu’elle fraie dans la région (Rod Morin, MPO, Moncton, comm. pers.). Sur le plateau néo-écossais, le banc Banquereau constitue la principale aire de fraie, mais l’espèce fraie partout sur le banc Western et aussi, dans une moindre mesure, sur le banc Browns (Neilson et al., 1988). Au sud de l’aire de répartition canadienne, l’espèce fraie sur le banc Georges et dans des secteurs côtiers du golfe du Maine (Johnson, 2004). Les lieux de fraie de la population de l’Arctique n’ont pas été identifiés, mais, selon Pitt (1966), la plie canadienne y fraie probablement sur toute la plate–forme continentale, y compris dans le détroit de Davis.

Le moment de la fraie de la plie canadienne dans le nord-ouest de l’Atlantique varie selon les régions. La fraie a lieu d’abord dans le golfe du Maine et sur le banc Georges (février), puis sur le Bonnet flamand (mi-mars), ensuite sur le plateau néo–écossais, le banc de Saint–Pierre, le Grand Banc et le nord–est de la plate–forme de Terre–Neuve (avril et mai) et enfin dans les régions nordiques le long de la côte du Labrador (mai). Le début de la fraie est sans doute lié à des signaux environnementaux comme l’accroissement de la température de l’eau ou de la durée du jour (Nevinsky et Serebryakov, 1973). En général, les individus de grande taille et ceux qui occupent des eaux profondes commencent à frayer avant les poissons qui sont plus jeunes ou qui occupent des eaux moins profondes (Pitt, 1966). La fraie se déroule habituellement à des températures variant de 0 à 2,5 °C sur le Grand Banc (Pitt, 1966) et atteignent 4,4 °C dans la région du golfe du Maine et du banc Georges (Bigelow et Schroeder, 1953; Nevinsky et Serebryakov, 1973).

Bien qu’on ait observé la plie canadienne effectuer de grandes migrations de fraie dans la mer de Barents (Milinsky, 1944), ce n’est pas le cas dans la majeure partie de son aire de répartition canadienne. Toutefois, dans le golfe du Saint–Laurent, la plie canadienne qui passe l’hiver dans le chenal Laurentien ou en bordure de celui–ci retourne dans le secteur des hauts–fonds des Îles de la Madeleine avant la fraie.

Les plies canadiennes d’un groupe donné fraient toutes en même temps, et les femelles peuvent produire jusqu’à 10 lots d’œufs sur une période de plus d’un mois (Nagler et al., 1999). La fécondité augmente avec la taille de la femelle et serait déterminée au début de la vitellogenèse (Zamarro, 1992), bien que la femelle présenterait un certain potentiel de recrutement et de développement rapide d’oocytes vitellogènes durant la saison de fraie (Maddock et Burton, 1999). Pitt (1964) a constaté que la fécondité variait entre le sud du Grand Banc (417 000 œufs à une taille de 30 cm), le nord du Grand Banc (148 000 œufs à une taille de 30 cm) et le sud de la plate–forme du Labrador (125 000 œufs à une taille de 32 cm). Rideout et Morgan (2007) ont observé que la fécondité de l’espèce varie dans le temps et l’espace, ils estiment qu’on risque de se méprendre beaucoup sur le potentiel reproductif des stocks si l’on néglige cette variabilité.

Les œufs de la plie canadienne, de forme sphérique, mesurent de 1,5 à 2,8 mm de diamètre; ils flottent, présentent un grand espace périvitellin et sont dépourvus de globule d’huile (Fahay, 1983). Bien qu’on n’en sache à peu près rien du comportement de reproduction de l’espèce, on croit qu’elle fraie près du fond (Pitt, 1989). Lorsqu’ils sont fertilisés, les œufs deviennent moins denses que l’eau, montent dans la colonne d’eau et flottent près de la surface. Le temps d’éclosion dépend de la température; on a observé l’éclosion au bout de 11 à 14 jours à environ 4 °C pour des larves mesurant de 4 à 6 mm, puis l’absorption du vitellus quelque 5 jours plus tard lorsque les larves mesurent de 6,2 à 7,5 mm (Fahay, 1983). Les tourbillons océaniques et les faibles courants sur les principales aires de fraie ont tendance à garder les œufs et les larves dans la région où ils sont produits (Nevinsky et Serebryakov, 1973).

La plie canadienne présente une croissance généralement lente et une longévité moyenne (Scott et Scott, 1988). Les femelles croissent plus vite et sont plus grandes que les mâles à tout âge donné. Les individus âgés comprennent beaucoup plus de femelles que de mâles.

La taille et l’âge à maturité varient selon les régions et ont changé au fil des années. Les premières estimations de l’âge et de la taille à maturité pour la plie de Terre–Neuve et du Labrador variaient généralement de 12 à 15 ans (de 43 à 54 cm) pour les femelles et de 5 à 7 ans (de 24 à 29 cm) pour les mâles, sauf sur le Bonnet flamand où les femelles atteignaient la maturité à 7 et 8 ans seulement, soit à 41 cm (Pitt, 1966). Des estimations plus récentes indiquent de fortes baisses de la taille (de 28 % chez les mâles et de 10 % chez les femelles) et de l’âge (de 35 % chez les mâles et de 24 % chez les femelles) à maturité depuis la fin des années 1960 pour les 3 stocks de Terre–Neuve; l’âge moyen des femelles à maturité est passé d’environ 11 ans à 8,5 ans à la fin des années 1980 et au début des années 1990 (Morgan et Colbourne, 1999). Ces changements pourraient résulter de la mortalité par pêche spécifique à la taille (Barot et al., 2005). Les premières estimations de la taille et de l’âge à maturité de l’espèce sur le plateau néo-écossais (de 1959 à 1968) variaient de 10,5 à 11,5 ans (de 33,0 à 41,4 cm) pour les femelles, et de seulement 4 à 5 ans (de 22 à 23 cm) pour les mâles (Beacham, 1983; Bakken, 1987). En 1979, les valeurs avaient beaucoup diminué, les femelles atteignant la maturité entre 4,7 et 6,7 ans (de 27,2 à 30,8 cm) (Beacham, 1983; Bakken, 1987). Il n’existe pas de données pour les dernières décennies. Dans le golfe du Saint–Laurent, les premières données sur la maturité montrent que la maturité était atteinte à 10 ans (41 cm) chez les femelles, et à 6 ans (25 cm) chez les mâles (Powles, 1965). Des données de relevés plus récents dans le sud du golfe indiquent un déclin de la taille et de l’âge à maturité, les valeurs médianes depuis 1997 se chiffrant à 6,1 ans (26,4 cm) pour les femelles et à 3,7 ans (18,9 cm) pour les mâles (Rod Morin, MPO, Moncton, comm. pers.).

Les estimations du taux de mortalité instantané de la plie canadienne au Canada varient de 0,13 à 0,26 (Huntsman, 1918; Powles, 1969; Pitt, 1972 et 1982; Bakken, 1987); selon Busby et al. (2007), un taux de 0,2 est une estimation raisonnable pour cette espèce. Morgan et Brodie (2001) ont trouvé que des valeurs M de 0,53 pour tous les âges durant la période de 1989 à 1996 et de 0,2 pour toutes les autres années ont permis le meilleur ajustement du modèle APV aux données sur l’espèce dans les divisions 3LNO. Le fait que les estimations de la mortalité totale des stocks de Terre–Neuve sont restées élevées après l’entrée en vigueur du moratoire de pêche en 1995 porte à croire que la mortalité naturelle était exceptionnellement forte et qu’elle aurait contribué au déclin de la population (Bowering et al., 1997; Morgan et al., 2002). Morin et al. (2008) ont récemment estimé un taux de mortalité naturelle de 0,53 pour la plie canadienne du sud du golfe; ils estiment que, malgré un faible taux d’exploitation, la baisse de la biomasse jumelée à la faible productivité du stock augurent mal pour l’amélioration de l’état du stock.

Le COSEPAC définit habituellement la durée de génération comme l’âge moyen des parents d’une cohorte, mais indique que, lorsque la durée de génération varie en raison de pressions que subit la population, la durée de génération devrait être estimée pour la période avant la perturbation. On calcule la durée de génération comme l’âge à la première reproduction + 1/M, où M est le taux instantané de mortalité naturelle. On estime l’âge à la première reproduction par l’âge auquel 50 % des poissons ont atteint la maturité (A50) pour un stock le plus près possible de son état non exploité (c.–à–d. les plus anciennes données disponibles). La valeur A50 pour les 3 populations de plies canadiennes est d’environ 11 ans, ce qui donne une durée de génération de 16 ans.


Predation

La plie canadienne est la proie de divers animaux à différents stades de son développement, selon sa taille relative à celle du prédateur, entre autres facteurs. Ses œufs et ses larves sont mangés par la plupart des prédateurs qui s’alimentent dans la zone pélagique supérieure au printemps. Malheureusement, il existe peu d’échantillons de contenus stomacaux d’espèces pélagiques comme le hareng, le maquereau et le capelan dans des zones au large, car ces poissons sont plutôt pêchés près des côtes.

La morue franche, en particulier les grands individus (≥ 35 cm), est le prédateur de petites plies canadiennes le mieux étudié, sinon le mieux connu (Morissette et al., 2003). Dans leur synthèse des études sur l’alimentation de la morue dans le sud du golfe, Hanson et Chouinard (2002) ont calculé que la plie et les autres poissons plats ne représentaient que 6 % (en poids) de la nourriture ingérée par les morues mesurant plus de 46 cm. La prédation de la plie canadienne par la morue semble cependant varier dans le temps. Un modèle de bilan de masse de l’écosystème montre que la proportion de la plie canadienne dans la nourriture de grosses morues serait passée de 2,9 % dans les années 1980 à une valeur allant jusqu’à 22 % dans les années 1990 dans le sud du golfe (Savenkoff et al., 2004), et d’environ 3 % dans les années 1980 et 1990 à une valeur allant jusqu’à 13 % au début des années 2000 dans le nord du golfe (Morissette et al., 2003; Savenkoff et al., 2005). Un modèle semblable indique que la plie canadienne constituait de 1 à 5 % de la nourriture ingérée par les grosses morues dans la région de Terre–Neuve–et–Labrador (Bundy et al., 2000). Powles (1958; 1965) a été le seul à estimer l’effet de la prédation par la morue sur les populations de plies canadienne : il a estimé que la morue consommait chaque année environ 1,5 % des plies canadiennes d’une longueur de moins de 35 cm, en remarquant cependant que l’abondance de la morue diminuait dans le sud du golfe et qu’il avait probablement surestimé la mortalité attribuable à la prédation par la morue.

La plie canadienne est aussi la proie du phoque du Groenland et du phoque gris sur le plateau néo-écossais, dans le golfe du Saint–Laurent (Benoît and Bowen, 1990a; 1990b) et au large de Terre–Neuve (Lawson et al., 1998; Hammill and Stenson, 2000). Dans le golfe du Saint–Laurent, la plie canadienne constitue de 3 à 5 % (en poids) de la nourriture de ces phoques (Savenkoff et al., 2004; 2005).


Physiologie

La physiologie de la plie canadienne n’a pas été étudiée en détail, mais on dispose de certaines données, concernant principalement sa tolérance à la température et à la salinité, son endurance à la nage et sa capacité aérobique.

La plie canadienne tolère un large éventail de conditions du milieu, mais ces conditions ne conviennent pas toutes à sa croissance et à sa reproduction. On a étudié l’effet de diverses conditions du milieu sur des caractères de performance, comme la croissance, et sur des paramètres sanguins, comme le taux de cortisol, indicateur de stress. Par exemple, Munro et al. (1994) ont examiné les réactions physiologiques à de faibles salinités et ont constaté que, même si l’espèce présente une tolérance moyenne aux changements de salinité, les individus exposés à une faible salinité (7 g/L) présentaient des taux de cortisol plasmique (28 g/L) plus élevés que les témoins. Ils ont aussi observé une forte baisse des taux de sodium et de potassium plasmiques et une hausse de la teneur en eau des muscles. Par ailleurs, Berthiaume et al. (1993) ont observé une augmentation significative des tumeurs à Lymphocystis chez des plies exposées à cette faible salinité.

La plie canadienne tolère aussi une large gamme de températures, aussi basses que –1,8 °C (Pitt, 1975b). Morgan (1992) a montré qu’elle tolère de rapides baisses de température sur 96 heures et qu’elle peut survivre au moins 77 jours à -1,4 °C. Cette tolérance est peut–être attribuable à la présence d’une protéine antigel très symétrique, presque entièrement formée d’hélices alpha, récemment identifiée chez la plie canadienne (Gauthier et al., 2005). Audet et al. (1993) ont néanmoins observé des taux élevés de cortisol plasmique chez des plies en janvier, ce qui porte à croire que les températures froides pourraient causer un certain stress physiologique. Toutefois, dans certains cas, la plie peut préférer des températures plus froides. Ainsi, Morgan (1993) a montré que des plies captives en conditions de nourriture limitée se déplaçaient vers des milieux plus froids : la plie pourrait ainsi profiter de la température pour réduire son métabolisme et économiser ses réserves d’énergie en période de pénurie de nourriture.

Selon Priede et Holliday (1980), la capacité aérobique de certaines espèces de poissons plats pourrait être insuffisante pour leur permettre de nager à leur vitesse optimale. Des études sur l’endurance à la nage de la plie canadienne et les conséquences pour sa capturabilité, montrent qu’elle peut adopter un certain nombre de stratégies de nage (nage à vitesse constante; nage entrecoupée de pauses au fond; alternance de poussée soudaine et de glisse), la stratégie adoptée dépendant dans une certaine mesure de la taille de l’individu et de la température de l’eau (Winger et al., 1999). Les taux de consommation d’oxygène de routine (COR) mesurés chez la plie canadienne diffèrent significativement de ceux mesurés chez la limande à queue jaune et la plie rouge (MacIsaac et al., 1997). Ainsi, à une température froide (2 °C), la COR de la plie canadienne était légèrement plus élevée que celle des autres poissons plats, mais à des températures de 11 et de 14 °C, elle pouvait maintenir sa COR à des taux significativement plus faibles que les autres poissons plats.


Déplacements et dispersion

Dans la majeure partie de son aire de répartition au Canada, la plie canadienne n’effectue pas de grande migration (Walsh, 1994b), se limitant à des déplacements à la recherche d’une température favorable ou de nourriture (Powles, 1965; Pitt, 1969; Morgan et Brodie, 1991; Swain et al., 1998). Dans la région du Grand Banc, Morgan et Brodie (1991) ont observé que l’espèce effectue un déplacement saisonnier pour éviter une exposition prolongée à des eaux froides (sur les talus du Grand Banc, ce déplacement n’implique pas nécessairement une grande migration latérale parce que la profondeur change rapidement [Pitt, 1969]). Par contre, dans le golfe du Saint–Laurent, le déplacement automnal à partir des aires d’alimentation côtières vers les eaux plus profondes et plus chaudes du chenal Laurentien (Powles, 1965; Swain et al., 1998) constitue une migration plus importante. Des études de marquage effectuées sur le Grand Banc au large de Terre–Neuve indiquent de possibles migrations entre des zones côtières et hauturières (Pitt, 1969; Konstantinov et Noskov, 1972), mais les recaptures n’étaient pas suffisantes pour confirmer s’il s’agissait d’un déplacement saisonnier habituel ou du déplacement aléatoire de très peu d’individus.

La dispersion de la plie canadienne par la dérive de ses œufs et de ses larves est peu connue, mais on la déduit à partir des moments et des lieux de fraie connus et de ce que l’on sait des courants. Nevinsky et Serebryakov (1973) ont examiné la répartition spatiotemporelle de la fraie de l’espèce dans le nord–ouest de l’Atlantique grâce à des échantillons d’icthyoplancton recueillis par le PINRO (Polar Research Institute of Marine Fisheries) de 1959 à 1970. Ils ont constaté que l’espèce frayait sur les plates–formes continentales à des profondeurs de 50 à 250 m, dans des zones de tourbillons et de turbulence produits par le courant froid du Labrador sur le Grand Banc et par les eaux froides s’écoulant du golfe du Saint–Laurent dans le nord du plateau néo-écossais. Les œufs et les larves à divers stades de développement (longueur allant de 3 à 22 mm), étaient généralement observés ensemble dans le même habitat dans les aires de fraie ou à proximité. D’après ces observations, les chercheurs ont conclu que les premiers stades de développement de l’espèce ne dérivent pas loin des aires de fraie. Des conclusions semblables ont été tirées par Frank et al. (1992) qui ont constaté que les premiers stades larvaires de l’espèce sur le Grand Banc avaient tendance à rester sur le banc parce que celui-ci est vaste et que les courants subtidaux sont faibles dans la région.


Relations interspécifiques

La plie canadienne interagit avec d’autres espèces autant comme prédateur que comme proie. Elle peut aussi concurrencer d’autres espèces pour l’obtention de ressources, mais cette compétition a fait l’objet de beaucoup moins d’études publiées. La prédation de la plie a été abordée plus haut, et la présente section porte sur les principales proies de la plie canadienne.

La plie canadienne est considérée comme un prédateur opportuniste à tous ses stades vitaux. Elle se nourrit de toute proie disponible de taille convenable, et son régime alimentaire varie selon sa taille, l’endroit et la saison. La larve se nourrit principalement de zooplancton, notamment de copépodes. Le juvénile et l’adulte mangent des polychètes, des échinodermes, des crustacés et des poissons (le capelan, le lançon, d’autres poissons plats, etc.). Les petits individus (de 0 à 9 cm) se nourrissent surtout de polychètes et de petits crustacés, et les poissons constituent une plus grande part du régime alimentaire à mesure que les individus grossissent, atteignant 80 % chez les individus de 30 à 50 cm (Powles, 1965; Pitt, 1973; Zamarro, 1992; Link et al., 2002; González et al., 2003; Johnson, 2004). On observe peu de cannibalisme chez l’espèce (González et al., 2003). Sur le Grand Banc (Pitt, 1973; Zamarro, 1992) et dans le golfe du Saint–Laurent (Powles, 1965), la plie canadienne cesse de s’alimenter l’hiver et se nourrit intensément de mai à octobre.

Dans le nord du golfe, au milieu des années 1980, le régime alimentaire de la plie canadienne était surtout constitué d’échinodermes et de capelan (Morissette et al., 2003). Au milieu des années 1990, il était surtout constitué d’échinodermes, de grand zooplancton (longueur > 5 mm), de mollusques et de capelan (Savenkoff et al., 2004), et durant la période de 2000 à 2002, de grand zooplancton, de mollusques, d’autres invertébrés benthiques et de capelan (Savenkoff et al., 2005). Dans le sud du golfe, le régime alimentaire des petits individus (< 35 cm) se composait surtout de grand zooplancton et d’invertébrés benthiques au milieu des années 1980 et au milieu des années 1990 (Savenkoff et al., 2004). Les individus de grande taille (≥ 35 cm) se nourrissaient surtout d’échinodermes et de grand zooplancton au milieu des années 1980 et d’échinodermes, de grand zooplancton et de polychètes au milieu des années 1990.


Adaptabilité

La plie canadienne étant considérée comme une espèce euryhaline et eurybathe, elle devrait pouvoir tolérer des changements modérés dans son milieu et s’y adapter. Elle occupe un large éventail de substrats dans son aire de répartition et elle est un prédateur opportuniste qui semble capable de s’adapter à des changements dans la gamme des proies disponibles. Elle tolère une large gamme de températures, mais on sait qu’elle cherche parfois activement des eaux à ses températures préférées ou qu’à tout le moins elle se déplace pour éviter les eaux froides (Morgan et Brodie, 1991; Swain et al., 1998).

Ollerhead et al. (2004) ont récemment cartographié les aires de fraie de la plie canadienne sur le Grand Banc. Le développement de l’exploration et de la production pétrolières et gazières ces dernières années fait craindre une perturbation de ces habitats potentiellement essentiels de l’espèce. De plus, on ignore si ces activités pourraient influer sur des comportements vitaux de l’espèce. Le fait que les poissons plats s’éloignent directement d’un chalut avant qu’ils puissent le voir semble indiquer qu’ils ont la capacité de percevoir l’arrivée du chalut. On ignore dans quelle mesure la plie canadienne sent les activités de prospection sismique et si ces activités perturbent le comportement lié aux processus vitaux essentiels comme la reproduction.

On croit que le déclin de la taille et de l’âge à maturité de la plie canadienne constitue une réaction évolutionnaire à la hausse de la mortalité (Barot et al., 2005). L’élimination sélective d’individus immatures et matures d’une population par la pêche ou la mortalité naturelle crée une pression sélective qui réduit la durée de la période juvénile de façon à accroître la probabilité que les individus se reproduisent avant de mourir. Ainsi, le déclin de la taille et de l’âge à maturité est considéré comme une réponse adaptative de la population cherchant à maintenir une reproduction élevée lorsque la mortalité est forte et que la taille de la population diminue.


Tailles et tendances des populations

On peut déterminer les tailles et les tendances des populations de poissons à partir de données de relevés indépendants des pêches ou de l’analyse de population virtuelle (APV). Toutefois, la seule APV de plie canadienne actuellement reconnue porte sur la composante de la population de Terre–Neuve–et–Labrador qui occupe le Grand Banc (divisions 3LNO de l’OPANO). Dans le présent rapport, les 2 sources de données (de relevés et de l’APV) sont utilisées pour estimer le taux de déclin de la population de Terre–Neuve–et–Labrador, tandis que les données de relevés ont servi à estimer le taux de déclin de la population des Maritimes. Le taux de déclin n’a pu être estimé pour la population de l’Arctique en raison du manque de données. À des fins de comparaison, le taux de déclin estimé de toute la population de plies canadiennes du Canada (traitée comme une seule unité) est également présenté.


Méthodologie

Pour une unité de gestion, on peut estimer le taux de déclin d’une population à partir de la pente de la régression linéaire du logarithme naturel (ln, ou loge) de l’abondance (Nt) sur le temps (t, en années). L’équation de régression est « ln (Nt) = α + β*t », et on calcule le pourcentage de déclin sur t années par l’équation « (1 – exp(β*t))*100 ». Chacune des populations de plies canadiennes identifiées dans le présent rapport est constituée de plus d’une unité de gestion. L’abondance devrait donc théoriquement être déterminée pour chaque unité de gestion, puis les valeurs obtenues devraient être totalisées pour obtenir l’abondance des adultes dans chaque population, et le taux de déclin de la population serait calculé de la même façon.

Cette méthode ne permet de calculer le taux de déclin que sur la série chronologique commune aux unités de gestion concernées. Toutefois, cette technique souffre d’un problème bien plus grave : elle repose sur l’hypothèse voulant que la capturabilité de la plie canadienne (c.-à-d. la proportion des individus pouvant être capturés par l’engin de pêche qui le sont effectivement) soit constante dans le temps et l’espace. Il est cependant peu probable que la capturabilité soit la même dans chacune des unités de gestion qui forment une population, ou même d’une saison à l’autre dans une unité de gestion (p. ex. entre les données de relevé de printemps et d’automne dans 3LNO). Par conséquent, une méthode légèrement différente a été utilisée pour calculer le déclin des populations aux fins du présent rapport.

Le taux de déclin a été calculé à l’aide d’un modèle linéaire généralisé à fonction logarithmique et à structure d’erreur gamma. Le relevé a été inclus comme facteur, ce qui devrait permettre de tenir compte d’au moins une partie des différences de capturabilité. L’année a été incluse en tant que covariable qui présente une pente commune à tous les relevés.

abondance=e point intersection + y+ B, y= effet de l'année (la pente commune), B=effet du relevé

Afin de mieux tenir compte de la possibilité que la capturabilité varie entre les unités de gestion, les analyses ont été effectuées avec et sans facteur de pondération (superficie couverte par le relevé). Dans tous les cas, on a utilisé une mesure directe ou indirecte de l’abondance (en milliers) des poissons adultes. Comme les analyses pondérées et non pondérées ont donné des estimations du taux de déclin qui diffèrent de moins de 1 % pour les populations de Terre–Neuve–et–Labrador et du golfe du Saint–Laurent et de moins de 2 % pour la population du plateau néo-écossais, seuls les résultats des analyses pondérées sont présentés ici (l’annexe 3 présente les résultats de tous les modèles). Les résultats sont présentés en comparaison avec ceux de la méthode plus simpliste reposant sur l’hypothèse d’une capturabilité constante.

Le taux de déclin a été calculé sur le nombre d’années de chaque série chronologique (tableau 2, annexe 2) parce que dans chaque cas le nombre d’années était inférieur à la période de 3 fois la durée de génération recommandée par le COSEPAC (3 x 16 ans = 48 ans).

Le taux de déclin peut être calculé soit pour l’abondance totale des poissons, soit pour l’abondance des adultes. Le présent rapport met l’accent sur les changements dans l’abondance des adultes, mais l’annexe 1 présente les données d’abondance totale.

Comme certaines espèces de poissons ont tendance à se concentrer dans leur habitat préféré lorsque leur abondance est réduite (MacCall, 1990; Simpson et Walsh, 2004), on a examiné, en plus des variations de l’abondance, les données spatiales pour déterminer les changements dans la zone d’occupation de la population. La superficie occupée pondérée selon le plan d’échantillonnage (en anglais design-weighted area occupied : DWAO) et la superficie minimale occupée par 95 % de la population (D95) ont été calculées selon les méthodes décrites en détail à l’annexe 2.


Population de Terre–Neuve–et–Labrador

Activités de recherche

Pêches et Océans Canada (Région de Terre–Neuve) réalise chaque année des relevés plurispécifiques stratifiés aléatoires au chalut de fond dans les divisions 3LNO de l’OPANO au printemps (d’avril à juin) depuis 1971 et à l’automne (de la fin de septembre à la mi-décembre) depuis 1977. Les relevés couvraient des profondeurs allant de 45 à 731 m jusqu’en 1984 au printemps et jusqu’en 1990 à l’automne, puis ils ont été étendus à des zones hauturières dans les divisions 2J, 3K et 3LNO. En raison d’un changement de navire en 1995, le chalut à crevettes Campelen 1800 a remplacé le chalut Engel 145, et la couverture des relevés a été étendue dans les divisions 3KL, 3M et 2GH, y compris à des strates de profondeur supérieure à 1 000 m (Brodie, 2005). Au total, 2 navires de recherche sont maintenant utilisés pour les relevés, soit habituellement le Wilfred Templeman dans les divisions 3LNO jusqu’à 731 m de profondeur et dans une partie de la division 3K (en général les strates côtières et ouest), et le Teleost dans la sous–zone 2, la majeure partie de la division 3K, la partie profonde (> 731 m) des divisions 3LNO et les 9 strates profondes de la division 3M (Bonnet flamand et les environs). À 2 occasions (en 1996 et 2001), l’Alfred Needler, également équipé d’un chalut Campelen 1800, a servi pour ces relevés.

La couverture du relevé printanier est relativement constante depuis quelques années, à l’exception de 2006, lorsque des problèmes mécaniques n’ont permis qu’une couverture minimale dans les divisions 3NO, principalement dans les strates les moins profondes, et que le relevé s’est terminé à la fin de juin, beaucoup plus tard que d’habitude. La couverture du relevé automnal a été plus variable. Des pannes de navire ont réduit la couverture, particulièrement dans les strates profondes, pour certaines années, notamment au cours de 2004 et 2006. Pendant 5 ans, notamment de 2002 à 2005, le relevé a duré jusqu’en janvier en raison de pannes de navire. Étant donné le temps de relevé limité et les nombreuses pannes de navire, on a décidé d’éliminer la division 2G du relevé et d’échantillonner la division 2H aux 2 ans. La division 3M a fait l’objet d’un relevé complet en 1996, mais depuis on n’échantillonne que les strates profondes du nord et de l’ouest du Bonnet flamand. Tous les détails du plan d’échantillonnage sont présentés dans Doubleday (1981), Walsh et al. (2004b), Brodie (2005) et Brodie et Stansbury (2007).

En plus des relevés habituels, un relevé des poissons plats juvéniles a été effectué jusqu’à 91 m de profondeur de 1985 à 1988. La profondeur maximale a été augmentée à 183 m dans les relevés de 1989 à 1991, puis à 273 m dans ceux de 1992 à 1994. Le plan d’échantillonnage stratifié aléatoire était semblable à celui des relevés habituels des poissons de fond, mais on s’est servi d’un chalut à crevette Yankee 41 à 2 bras et à mailles de 38 mm, muni d’un cul à doublure de mailles étirées de 12 mm (McCallum et Walsh, 1996). Ces relevés se sont déroulés de la mi–août à la mi–septembre en 1985 et 1986 et de 1988 à 1993, en septembre et en octobre en 1994, et du 1er au 13 novembre en 1987 (Morgan et al., 1997). Lorsqu’on a commencé à utiliser le chalut Campelen pour les relevés habituels en 1995, on a cessé le relevé des juvéniles parce que ce chalut les échantillonne adéquatement.

Le Canada a mené des relevés stratifiés aléatoires dans les sous–divisions 3Ps et 3Pn chaque année de 1972 à 2005, mais la couverture était faible avant 1980. Ces relevés se déroulaient surtout en février et en mars avant 1993, et depuis, ils se déroulent en avril. En 1993, il y a eu 2 relevés, un en février et l’autre en avril. Au total, 3 engins différents ont été utilisés pour obtenir cette série chronologique : le chalut Yankee 36 a servi de 1971 à 1982, puis l’Engel 145 de 1983 à 1995 et le Campelen 1800 de 1996 à 2005. Il existe une équation permettant de convertir les données obtenues avec le deuxième chalut en unités propres au chalut Campelen pour 3Ps (Morgan et al., 1998), mais il n’y en a pas pour la conversion des données obtenues avec le premier chalut, ni pour la conversion entre les captures des 3 chaluts pour 3Pn. La Région du Québec du MPO a également effectué un relevé de la sous–division 3Pn de 1993 à 2003, mais ces données ne sont pas présentées ici.

Lorsque c’est possible, des strates indexées sont utilisées pour évaluer les populations. Étant donné la couverture incomplète sur toute la série chronologique, les strates d’eaux côtières et d’eaux profondes ajoutées récemment aux relevés d’automne ont été exclues de l’analyse, tout comme le relevé d’automne de 2004 dans 3LNO et 3Ps et le relevé de printemps de 2006 dans 3LNO.

Tendances des populations

On a calculé le nombre d’individus matures dans les divisions 2J3K, 3LNO (printemps), 3LNO (automne) et 3Ps en appliquant les ogives de maturité des mâles et des femelles par taille aux nombres de mâles et de femelles, respectivement, dans le stock. On a fait la somme de ces nombres pour obtenir le nombre d’individus matures. En outre, les tailles de population obtenues pour 3LNO par l’APV ont été appliquées au rapport du nombre de femelles sur le nombre de mâles, puis on a appliqué une ogive de maturité pour calculer la proportion des femelles matures; le nombre de mâles a été calculé en soustrayant le nombre de femelles de l’estimation de l’effectif total du stock, puis on a appliqué une ogive de maturité des mâles pour obtenir la proportion de mâles matures chaque année. On a fait la somme de ces nombres pour obtenir le nombre d’individus matures. Les divisions 2GH et la sous–division 3Pn ont été exclues de ces analyses en raison de la sporadicité des données de relevé, de problèmes de conversion de données entre les différents types d’engins utilisés et, dans le cas de 3Pn, d’un manque de données sur la maturité (l’annexe 1 présente les données d’abondance totale disponibles pour ces secteurs).

L’abondance de la plie canadienne adulte dans 3LNO peut être calculée à partir de 3 sources de données : les données de relevé de printemps, les données de relevé d’automne et les estimations par APV. La plus récente estimation de l’abondance totale des individus matures se chiffre à environ 171 millions. Les analyses des tendances des populations ont d’abord été effectuées sur les données de printemps seulement, puis sur les données des relevés printanier et automnal et ensuite sur les estimations de l’APV pour 3LNO seulement. Le taux calculé de déclin de l’abondance de la population adulte de Terre–Neuve–et–Labrador est semblable pour les 3 méthodes (de 94 à 96 %); la série chronologique est plus courte pour les données de relevé (1978-2006) que pour les estimations par APV (1960-2006). Ce taux de déclin appliqué à 3 fois la durée de génération donne un déclin de 97 à 99 %.

Quant à la méthode simpliste (hypothèse de capturabilité constante), le taux de déclin de la population de Terre–Neuve–et–Labrador et la longueur de la série chronologique dépendent beaucoup de l’indice d’abondance dans 3LNO choisi pour le calcul. Ainsi, le déclin de la population adulte de 3LNO et la longueur de la série chronologique sont respectivement de 85 % et de 21 ans pour les données du relevé de printemps, de 52 % et de 16 ans pour celles du relevé d’automne, et 93 % et de 23 ans pour les estimations par APV.

Lorsqu’on analyse séparément les 3 unités de gestion qui forment cette population, le déclin du stock d’adultes est de 97 % sur 28 ans dans les divisions 2J3K (représentatives de la sous–zone 2+3K), de 94 % sur 47 ans dans 3LNO (estimations par APV) et de 85 % sur 23 ans dans 3Ps. En général, les modèles sont peu ajustés aux données (r2 < 0,50), à l’exception de celui pour 3LNO (r2 = 0,75), parce que l’abondance n’a pas constamment diminué sur toute la période. Au contraire, la population a plutôt connu un déclin rapide suivi d’une période de stabilité ou même de légère hausse (figure 10). Malgré la légère hausse ces dernières années, la biomasse de la composante 3LNO de la population reste inférieure à la valeur Blim (seuil prudent de biomasse sous lequel on considère que la probabilité d’un faible recrutement est élevée, fixé à 50 000 tonnes pour ce stock). En 2007, le Conseil scientifique de l’OPANO (Northwest Atlantic Fisheries Organization (NAFO), 2007) prévoyait que le stock de 3LNO pourrait atteindre Blim en 2009 si l’on ramenait F à 0, mais qu’au Factuel (0,31), Blim ne serait pas atteint avant 2012.


Figure 10 : Abondance des plies canadiennes matures de la population de Terre–Neuve–et–Labrador

Cinq graphiques montrant les tendances de l’abondance (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 10

Cinq graphiques montrant les tendances de l’abondance des individus matures au sein de la population de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) de Terre-Neuve-et-Labrador.


La superficie occupée pondérée selon le plan d’échantillonnage (DWAO) pour la population de Terre–Neuve–et–Labrador, qui dépassait légèrement 450 000 km2 en 2005, ne présente aucune tendance significative, peu importe si l’on utilise les données de printemps ou d’automne pour 3LNO (figure 11). La DWAO des stocks qui forment cette population n’a montré aucune tendance, sauf dans 3Ps où elle a même légèrement augmenté. La superficie minimale occupée par 95 % de la population (D95) présente une légère tendance positive dans 2J3K et 3Ps, mais aucune tendance générale dans 3LNO (relevés de printemps ou d’automne). La D95 se chiffrait à quelque 36 000 km2 dans 2J3K en 2006, à 46 000 km2 dans 3LNO en 2006 et à 8 000 km2 dans 3Ps en 2005.

Tableau-sommaire du taux de déclin de l’abondance de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) (94 à 96 %) de 1960 à 2006. Le tableau indique également l’âge à maturité, la durée de génération, la source des données et le type de données
Âge à maturité (ans) Durée de génération (ans) Source des données Type de données Période Taux de déclin
mâles de 5 à 7
femelles de 12 à 15
16 relevés et APV nombre d’individus matures de 1960 à 2006 de 94 à 96 %

 


Population des Maritimes

Les tendances de l’abondance ont été calculées séparément pour le golfe du Saint–Laurent et le plateau néo-écossais étant donné la possibilité que l’on traite la plie canadienne dans ces deux régions comme des UD distinctes.

Activités de recherche dans le golfe du Saint–Laurent

Les régions du Québec et du Golfe du MPO sont respectivement responsables des relevés dans le nord et le sud du golfe du Saint–Laurent, bien que la Région du Québec effectue également des relevés dans les strates de profondeur supérieure à 100 brasses (183 m) de la division 4T. Le relevé dans le nord du golfe a généralement lieu en août et inclut l’estuaire maritime. Lorsque ce relevé a débuté en 1984, il était effectué par le navire de recherche Lady Hammond équipé d’un chalut Western IIa, mais, depuis 1990, il est effectué par le Navire de la Garde côtière canadienne (NGCC) Alfred Needler équipé d’un chalut à crevettes URI 81’/114’ (doublure du cul à mailles de 19 mm). Le protocole d’échantillonnage stratifié selon la profondeur est resté le même, mais certaines procédures ont été modifiées, par exemple la vitesse de chalutage et la durée des traits. Une expérience de pêche réalisée en 1990 pour comparer les 2 combinaisons de navire et de chalut (Hammond-Western IIA et Needler-URI) n’a pas permis d’établir un facteur de conversion pour la capture de la plie canadienne. Par conséquent, une nouvelle série chronologique a débuté en 1990 pour ce relevé. Le relevé dans le nord du golfe a connu un second changement de navire et de chalut en 2004 lorsqu’on s’est mis à utiliser le NGCC Teleost et un chalut à crevettes Campelen 1800 (doublure du cul à mailles de 12,9 mm). Des expériences de pêche comparée ont été menées en 2004 et en 2005 (Bourdages et al., 2007) et ont permis d’établir un facteur de conversion fondé sur la taille des poissons pour comparer les taux de capture des 2 combinaisons de navire et de chalut (Needler-URI et Teleost-Campelen).


Figure 11 : Superficie occupée par la population de plies canadiennes de Terre–Neuve–et–Labrador

Six graphiques montrant les tendances de la zone d’occupation (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 11

Six graphiques montrant les tendances de la zone d’occupation de la population de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) de Terre-Neuve-et-Labrador. Les données sont fondées sur des relevés menés dans les divisions 2J3K, 3LNO et 3Ps de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest.


En 1991, on a étendu la couverture du relevé à des strates à l’ouest de Terre–Neuve et au détroit de Belle-Isle vers le nord. Ce rapport présente donc les tendances de l’abondance pour les relevés d’été dans le nord du golfe de 1991 à 2006. En raison de pannes de navire, 6 strates n’ont pu être échantillonnées, et 10 autres n’ont été échantillonnées qu’une fois durant le relevé de 2004. Les résultats pour cette année du relevé ont donc été exclus des analyses de l’abondance et de la zone d’occupation. Les pannes et d’autres problèmes qui ont restreint le temps d’utilisation des navires ont empêché d’échantillonner la strate 840, située dans le détroit de Belle-Isle, 9 fois depuis 1991. L’indice du relevé est calculé sur 51 strates couvrant 115 350 km2.

Le sud du golfe (4T) a fait l’objet d’un relevé chaque année en septembre depuis 1971. La zone du relevé est divisée en 24 strates (3 strates côtières ont été ajoutées en 1984, mais elles n’ont pas servi pour les analyses sur la plie canadienne). Le relevé a été mené à partir de 4 chalutiers de recherche : le E.E. Prince de 1971 à 1985, le Lady Hammond de 1985 à 1991, l’Alfred Needler de 1991 à 2005, et le Teleost depuis 2004. L’engin de pêche a été changé une fois : le chalut Yankee 35 jusqu’en 1985, puis le Western IIa. Des expériences de pêche comparée ont été menées en 1985, 1992, 2004 et 2005 pour établir les facteurs conversion, au besoin (Benoît et Swain, 2003; Benoît, 2006). Le relevé de 2003 a été omis des analyses de l’abondance et de la zone d’occupation parce qu’un chalutier de recherche non étalonné avait été substitué au navire habituel en panne cette année–là.

Tendances de la population du golfe du Saint–Laurent

Cette population regroupe les stocks suivants établis pour la gestion des pêches : 1) nord du golfe du Saint–Laurent (divisions 4RS de l’OPANO) et 2) sud du golfe du Saint–Laurent (division 4T). On estime que l’abondance des adultes en 2006 dépassait 315 millions. Le taux de déclin de la population durant la période de 1971 à 2006, estimé à partir des données des relevés dans le nord et le sud du golfe, se chiffre à 86 %, ce qui donne un taux de 92 % sur une période de 3 fois la durée de génération.

Il faut utiliser une série chronologique beaucoup plus courte (de 1991 à 2006) lorsqu’on calcule le déclin en supposant que la capturabilité ne varie pas d’un endroit à l’autre. Cette méthode indique que, sur cette période de 16 ans, la population adulte dans le golfe aurait diminué de 57 %. La série chronologique est beaucoup plus longue (de 1971 à 2006) pour la composante de la population occupant le sud du golfe (figure 12), où l’effectif du stock a chuté de 85 % depuis le début de la série chronologique. La courte série chronologique de l’effectif du stock adulte dans le nord du golfe ne présente aucune tendance.


Figure 12 : Abondance des plies canadiennes matures de la population du golfe du Saint–Laurent

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 12

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance des individus matures au sein de la population de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) du golfe du Saint-Laurent.


La plie canadienne est largement répandue dans le golfe, sauf dans les eaux profondes des chenaux Laurentien et Esquiman. En 2006, la superficie occupée pondérée selon le plan d’échantillonnage (DWAO) dans le golfe dépassait 160 000 km2. La DWAO présente une tendance significative à la hausse pour l’ensemble de la population du golfe (figure 13) ainsi que pour la composante dans le nord du golfe, mais aucune tendance significative dans le sud du golfe sur la longue série chronologique. La superficie minimale occupée par 95 % de la population était d’environ 48 000 km2 et 38 000 km2 respectivement dans le nord et dans le sud du golfe, et à la hausse dans les 2 régions.


Figure 13 : Superficie occupée par la population de plies canadiennes du golfe du Saint–Laurent

Trois graphiques montrant les tendances de la zone d’occupation (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 13

Trois graphiques montrant les tendances de la zone d’occupation de la population de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) du golfe du Saint-Laurent.


Activités de recherche sur le plateau néo-écossais

La plie canadienne sur le plateau néo-écossais fait l’objet d’un relevé stratifié aléatoire chaque été depuis 1970. Toute la série chronologique souffre de nombres limités de traits de chalut par strate et peut–être d’une capturabilité douteuse de l’espèce par le chalut utilisé, ce qui donne des estimations très variables. Les estimations de l’abondance sont donc souvent considérées comme des indices relatifs, mais elles devraient convenir aux fins du présent rapport étant donné la tendance à la baisse à long terme de la plie canadienne du plateau néo-écossais (Busby et al. 2007).

Il manque les indices d’abondance pour 2004, 2006 et 2007 dans la série chronologique des données de relevé sur le plateau néo-écossais, en raison d’un changement de navire en 2004 et d’une erreur de compilation des données. Selon des analyses préliminaires, l’ajout des données pour ces 3 années ne modifierait pas les conclusions de ce rapport.

Tendances de la population du plateau néo-écossais

Comme il n’existe aucune donnée de maturité récente sur cette population, il est pratique courante (en se fondant sur les données de maturité historiques et la taille habituelle de recrutement à la pêche) de considérer les individus de plus de 30 cm comme adultes (Mark Fowler, MPO, Dartmouth, comm. pers.).

L’abondance de la plie canadienne adulte sur le plateau néo-écossais en 2005 est estimée à quelque 29 millions d’individus. Cette abondance a diminué de 67 % durant la série chronologique (1970-2005) lorsqu’on l’analyse par un modèle linéaire généralisé. Cette baisse correspond à un déclin de 77 % sur une période de 3 fois la durée de génération. Le modèle de régression linéaire simpliste (c.–à-d. qui ne tient pas compte d’une capturabilité variable selon les régions) donne un déclin de 69 % pour la série chronologique. Lorsqu’on analyse séparément les composantes nord (4VW) et sud (4X) de la population, leurs taux de déclin respectifs sont de 70 et 56 % (figure 14). L’abondance dans 4X est faible par rapport à celle dans 4VW et semble influer moins sur la tendance pour l’ensemble de la population. Il faut remarquer que l’absence de données sur les proportions de mâles et de femelles matures par âge a peut-être un effet sur le calcul du taux de déclin dans cette UD par rapport aux UD pour lesquelles ces données sont disponibles.


Figure 14 : Abondance des plies canadiennes matures de la population du plateau néo-écossais

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 14

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance des individus matures au sein de la population de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) du plateau néo-écossais.


La superficie occupée pondérée selon le plan d’échantillonnage (DWAO) pour la plie canadienne sur le plateau néo-écossais se chiffrait à quelque 112 000 km2 en 2005. La DWAO ne présente aucune tendance (figure 15) pour l’ensemble de la population du plateau néo-écossais du golfe ainsi que sa composante ouest (4X), mais elle a légèrement diminué pour la composante est (4VW). La superficie minimale occupée par 95 % de la population (D95) atteignait presque 49 000 km2 dans 4VW et 22 000 km2 dans 4X, mais ne présente aucune tendance significative dans les 2 régions.

 

Tableau indiquant le taux de declin des populations de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) du golfe du Saint-Laurent (86 % de 1971 à 2006) et de celle du plateau néo-écossais (67 % de 1970 à 2005). Le tableau indique également l’âge à maturité, la durée de génération, la source des données et le type de données.
Région Âge à maturité (ans) Durée de génération (ans) Source des données Type de données Période Taux de déclin
Golfe du Saint–Laurent mâles 6
femelles 10
16 relevé nombre d’individus matures de 1971 à 2006 86 %
Plateau néo–écossais mâles de 4 à 5
femelles de 10,5 à 11,5
16 relevé nombre d’individus matures de 1970 à 2005 67 %

 


Figure 15 : Superficie occupée par la population de plies canadiennes du plateau néo-écossais

Trois graphiques montrant les tendances (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 15

Trois graphiques montrant les tendances de la zone d’occupation de la population de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) du plateau néo-écossais dans les divisions 4VW, 4X et 4VWX de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord Ouest.


Toute la population canadienne

Le taux de déclin de l’ensemble de la population canadienne a été calculé à l’aide d’un modèle linéaire généralisé à fonction logarithmique et à structure d’erreur gamma. Le relevé a été inclus comme facteur et l’année comme covariable de pente commune à tous les relevés.

abondance=e point intersection + y+ B, y= effet de l'année (la pente commune), B=effet du relevé

Dans certains cas, l’ajustement du modèle comprend un facteur de pondération en fonction de la superficie du relevé. Dans tous les cas, on a utilisé une mesure directe ou indirecte de l’abondance (en milliers) des poissons adultes. Comme l’abondance de la plie canadienne adulte dans 3LNO peut être calculée à partir de 3 sources de données (données de relevé de printemps, données de relevé d’automne et estimations par APV), 3 modèles ont été appliqués séparément. Le premier modèle a été appliqué aux données du relevé de printemps dans 3LNO et aux données des relevés suivants : 2J3K (1978-2005), 3LNO printemps (1985-2005), 3Ps (1983-2005), 4RS (1991-2006 sauf 2004), 4T (1971-2006 sauf 2003), 4VW (1970-2005) et 4X (1970–2005). Le deuxième modèle a été appliqué aux données des relevés de printemps et d’automne dans 3LNO, tandis que, pour le troisième modèle, les données des relevés dans 3LNO (printemps et automne) ont été remplacées par les résultats de l’APV pour ce stock (1960-2006). Chaque modèle a été exécuté avec et sans le facteur de pondération.

Les taux de déclin de la population canadienne ont varié de 87 à 95 % (tableau 1). L’annexe 3 présente les résultats de tous les modèles.

 

Tableau 1 (3LNO printemps) : Estimations du taux de déclin de l’ensemble de la population adulte de plies canadiennes au Canada. Les résultats des six applications du modèle qui sont présentés ont été obtenus en combinant les données pour toutes les régions afin d’estimer une pente commune qui sert à calculer le taux de déclin.
Indices pour 3LNO Période Nombre d’années Pente Erreur-type de la pente % de déclin
Série chrono. 3x durée de géné.
pondéré de 1970 à 2006 37 -0,074 0,0046 93,5 97,1
non pondéré de 1970 à 2006 37 -0,055 0,0041 86,9 92,9

 

Tableau 1 suite (LNO automne et printemps) : Estimations du taux de déclin de l’ensemble de la population adulte de plies canadiennes au Canada. Les résultats des six applications du modèle qui sont présentés ont été obtenus en combinant les données pour toutes les régions afin d’estimer une pente commune qui sert à calculer le taux de déclin.
Indices pour 3LNO Période Nombre d’années Pente Erreur-type de la pente % de déclin
Série chrono. 3x durée de géné.
pondéré 1970-2006 37 years -0.072 0,0044 93,0 96,8
non pondéré de 1970 à 2006 37 -0,055 0,0039 86,9 92,9

 

Tableau 1 suite (3LNO APV) : Estimations du taux de déclin de l’ensemble de la population adulte de plies canadiennes au Canada. Les résultats des six applications du modèle qui sont présentés ont été obtenus en combinant les données pour toutes les régions afin d’estimer une pente commune qui sert à calculer le taux de déclin.
Indices pour 3LNO Période Nombre d’années Pente Erreur-type de la pente % de déclin
Série chrono. 3x durée de géné.
pondéré de 1960 à 2006 47 -0,063 0,0032 94,8 95,1
non pondéré de 1960 à 2006 47 -0,055 0,0034 92,5 92,9

 


Immigration de source externe

La possibilité qu’une population de plies canadiennes réduite ou disparue profite d’une immigration à partir d’une population voisine dépendra de l’ampleur du mélange entre les populations, de l’état de la population voisine et de la probabilité que les immigrants survivent et se reproduisent dans leur nouveau milieu. Les immigrants pourraient provenir de populations canadiennes adjacentes ou de populations qui se trouvent entièrement ou partiellement hors des eaux canadiennes.

En raison du manque de données sur la population de plies canadiennes de l’Arctique et de la partie nord voisine (division 2G) de la population de Terre–Neuve, il est actuellement impossible d’évaluer le degré de mélange entre ces 2 populations et la possibilité que l’immigration à partir d’une de ces populations aide au rétablissement de l’autre. Le chenal Laurentien limite le mélange entre la population de Terre–Neuve–et–Labrador et celle des Maritimes, mais il ne constitue pas une barrière absolue et pourrait permettre un faible niveau d’immigration ou d’émigration. Les plies canadiennes du golfe du Saint–Laurent et du plateau néo-écossais peuvent se mélanger dans la division 4V sans avoir à traverser le chenal Laurentien, ce qui, d’après des données de marquage, se passerait à des degrés variables selon les saisons. Il est donc conclu que toutes les populations canadiennes pourraient, du moins en théorie, profiter d’une immigration à partir de populations canadiennes voisines.

Il est également possible que des populations hors des eaux canadiennes puissent aider au rétablissement de populations canadiennes de l’espèce. Par exemple, on ignore si la population de l’Arctique en eaux canadiennes se mélange avec la population groenlandaise (SA1) du détroit de Davis. La dernière évaluation du stock SA1 par l’OPANO remonte à 2005 : le Conseil scientifique de l’OPANO concluait que ce stock restait décimé et que même de faibles prises accessoires dans la pêche à la crevette suffiraient à réduire son potentiel de rétablissement (Siegstad et al., 2005). Les données des récents relevés de l’UE-Allemagne et du Groenland dans SA1 montrent que l’abondance et la biomasse restent inférieures à ce qu’elles étaient au milieu des années 1980 (Fock et al., 2007; Sünksen et Jørgensen, 2007). Ainsi, une immigration à partir de la population de l’ouest du Groenland est possible, mais peu probable en raison du faible effectif de ce stock.

Le Bonnet flamand, qui se trouve immédiatement à l’est du Grand Banc, juste à l’extérieur des eaux territoriales du Canada, apparaît de prime abord comme une zone importante d’où pourrait provenir une immigration de plies canadiennes qui aiderait au rétablissement de la population de Terre–Neuve–et–Labrador, surtout sur le Grand Banc. Ces 2 populations sont toutefois séparées par la Passe flamande, dont la profondeur dépasse 1 500 m par endroits. L’absence de captures de la plie canadienne dans les parties les plus profondes de ce chenal ainsi que les différences de part et d’autre du chenal dans la faune parasite (Zubchenko, 1985) et les traits héréditaires comme la taille et l’âge à maturité indiquent que les 2 populations se mélangent peu ou pas du tout (Morgan et Bowering, 2006). Le potentiel d’immigration d’adultes qui traverseraient la Passe flamande semble donc très faible. De plus, la dérive d’œufs et de larves du Bonnet flamand vers le Grand Banc est extrêmement improbable en raison du fort courant que produit dans la Passe flamande la branche sud du courant du Labrador. En outre, la population du Bonnet flamand semble avoir diminué autant que la population de Terre–Neuve–et–Labrador (Casas et Troncoso, 2005), ce qui réduirait aussi la probabilité d’une immigration aidant au rétablissement.

Les eaux américaines au sud du plateau néo-écossais sont occupées par la population du golfe du Maine – banc Georges. Ici aussi, on croit que les eaux profondes du chenal de Fundy et du bassin Jordan réduisent le potentiel de mélange entre les 2 populations. Il existe 2 régions étroites, l’une située entre le bassin Jordan et le continent et l’autre entre le bassin et le chenal de Fundy, qui sont moins profondes et qui pourraient permettre le passage entre les 2 populations. Toutefois, un individu marqué dans la baie de Fundy en 1973, puis capturé environ 4 ans plus tard au large de Portland (Maine), constitue la seule preuve de mélange entre les 2 populations (Mark Fowler, MPO, Dartmouth, comm. pers.). Même s’il y avait un certain mélange, le potentiel d’immigration à partir de la population du golfe du Maine – banc Georges est sans doute très faible puisque cette population est actuellement à son plus bas niveau historique (O’Brien, 2006).

Il est important de souligner encore que la plie canadienne est très sédentaire. Ainsi, même si le mélange est possible, le potentiel d’une immigration suffisante pour aider une population à se rétablir est très faible, et ne pourrait se réaliser que sur une très longue période. Il ne faut pas non plus oublier que toutes les populations canadiennes et leurs voisines étrangères sont à leur minimum historique, ce qui réduit le potentiel d’immigration aidant au rétablissement.


Facteurs limitatifs et menaces

On croit que le grave déclin de la plupart des populations de plies canadiennes résulte directement de la surpêche, mais d’autres facteurs y ont peut–être contribué. Dans la plupart des cas, le début des années 1990 a été une période de déclin marqué, mais aussi une période d’eaux exceptionnellement froides, ce qui aurait pu accroître la mortalité naturelle (Colbourne et al. 1997; Morgan et al. 2002).

Il n’y a jamais eu de pêche dirigée de la plie canadienne dans les divisions 0A et 0B de l’OPANO, c’est-à-dire la population de l’Arctique. On la capture fréquemment comme prise accessoire dans les pêches à la crevette (la grande majorité) et au flétan du Groenland dans ces régions. L’ajout de la grille Nordmore aux chaluts à crevettes dans le milieu des années 1990 a permis de réduire les prises accessoires à moins de 20 t par année (Margaret Treble, MPO, Winnipeg, comm. pers.). Comme on ignore la taille de la population de l’Arctique, il n’est pas possible de déterminer l’effet de ce niveau de prises accessoires.

Les 3 stocks de Terre–Neuve (2J3K, 3LNO et 3Ps) font l’objet d’un moratoire de pêche, mais la plie canadienne est capturée accessoirement dans les pêches dirigées d’autres espèces. Le moratoire dans la sous-zone 2 et la division 3K est entré en vigueur en 1994, et la limite de prises accessoires y a été fixée à 500 t. Cette limite a été réduite à 100 t par année de 1995 à 1997. De 1998 à 2003, le Total allowable catch (TAC) a été fixé à 0. De 1994 à 1999, les prises accessoires déclarées étaient inférieures à 30 t par année, la plupart dans des pêches au filet maillant. Les faibles prises accessoires étaient attribuables à la forte réduction du TAC en 1994 ainsi qu’au moratoire et aux pêches limitées à la morue dans 2J3KL, qui ont essentiellement éliminé une importante source de prises accessoires de plies canadiennes après 1992 (Dwyer et al., 2003). Les captures de plies canadiennes ont augmenté de 2000 à 2002, principalement en raison de l’effort accru de pêche au flétan du Groenland dans la division 3K (Brodie et Power, 2003). Il était préoccupant de constater que les prises accessoires échantillonnées en 2001 et en 2002 dans la pêche au flétan du Groenland étaient constituées de 97 à 98 % de femelles. Dans la plupart des années, les prises accessoires sont faites dans la division 3K; les prises dans 2GH ont été négligeables (aucune n’a été déclarée depuis 1990). Dans la division 2J, des captures de 2 t seulement ont été déclarées de 1993 à 2002 (Dwyer et al., 2003). Il y a eu un débat (Hutchings, 1996; Bowering et al., 1997; Morgan et al., 2002) à savoir si l’effondrement de la population dans la région est attribuable à la mortalité par pêche (y compris les prises accessoires).

Sur le Grand Banc, la plie canadienne est capturée accessoirement dans les pêches dirigées de la raie, du sébaste, de la limande à queue jaune et du flétan du Groenland. Les captures de plies canadiennes ont diminué pendant quelques années après l’entrée en vigueur du moratoire en 1995, mais ont augmenté lorsqu’on a ouvert la pêche à la limande à queue jaune en 2000. En 2005, les prises accessoires totales de plies canadiennes se sont chiffrées à 4 100 t dans 3LNO, dont 1 464 t capturées par des navires canadiens, principalement (97 %) dans la pêche dirigée de la limande à queue jaune. En 2006, les prises accessoires totales de plies canadiennes se sont chiffrées à 2 800 t, dont seulement 92 t capturées par des navires canadiens, principalement dans la pêche au sébaste dans 3O puisqu’il n’y avait pratiquement pas de pêche à la limande à queue jaune (Dwyer et al., 2007). Shelton et Morgan (2005) ont conclu que les niveaux de prises accessoires de plies canadiennes sur le Grand Banc étaient suffisants pour empêcher le rétablissement de l’espèce et ont jugé qu’à moins de prendre rapidement des mesures pour réduire considérablement les prises accessoires, il y avait peu de chance que le stock se reconstitue à l’intérieur de limites biologiques acceptables. Selon des analyses récentes, le niveau actuel de mortalité par pêche permettrait à la population de la plie canadienne du Grand Banc d’augmenter légèrement. Toutefois, la hausse prévue à moyen terme (5 ans) ne serait que la moitié de celle prévue en l’absence de mortalité par pêche, et la biomasse des géniteurs resterait inférieure à son seuil de référence selon le principe de précaution, soit 50 000 t (valeur sous laquelle on n’a jamais observé un bon recrutement), au bout de 5 ans (Dwyer et al., 2007).

Sur le banc Saint–Pierre (sous–division 3Ps), la capture accessoire de la plie canadienne est aussi considérée comme une grave menace pour le stock et son rétablissement. L’espèce y est protégée par un moratoire depuis 1993, mais sa capture accessoire dans les pêches dirigées de la morue franche et de la plie grise a beaucoup augmenté depuis 1995. Depuis 1999, les captures accessoires de plies canadiennes constituent plus de 20 % de la pêche à la plie grise et moins de 5 % de la pêche à la morue, sauf en 2002 lorsqu’elles ont montées à 6,5 %. De 1999 à 2005, la pêche à la plie grise au chalut à panneaux était responsable de 25 à 30 % de toutes les prises de plies canadiennes. Dans cette pêche, le pourcentage autorisé de prises accessoires de plies canadiennes est de 50 %, comparativement à 10 % dans d’autres pêches, mais les taux réels ont varié de 49 à 143 % (Morgan et al., 2005). De toute évidence, la pêche dans 3Ps vise la plie canadienne malgré le « moratoire ». Peu importe si la pêche est la principale cause ou non de l’effondrement des populations de la plie canadienne, l’incapacité à faire respecter les limites de prises accessoires dans les stocks terre–neuviens (surtout par les pêcheurs canadiens et étrangers sur les Grands Bancs et les pêcheurs canadiens dans 3Ps) constitue peut–être le plus grand obstacle au rétablissement de ces stocks (Shelton et Morgan, 2005).

Dans le sud du golfe du Saint–Laurent, la plie canadienne est visée par une pêche dont le TAC est passé de 750 t à 500 t en 2008. L’espèce est visée par une pêche non gérée par quota dans le nord du golfe. Par le passé, le rejet des petits poissons était très courant dans la pêche aux engins mobiles de cette région et se chiffre au tiers des débarquements. Lorsque les débarquements de l’espèce diminuaient durant les années 1980 dans le sud du golfe du Saint–Laurent, le rejet et l’écrémage ont empêché le stock de se rétablir. Malgré les mesures de gestion appliquées depuis 1993 pour prévenir le rejet de poissons, certaines infractions continuent d’être commises, ce qui entraîne de temps à autre des fermetures de la pêche (Morin et al., 2001). Le recrutement continue d’être faible, et la pêche se poursuit. Pourtant, on prévoit qu’au taux actuel de mortalité naturelle, le stock reproducteur diminuerait même si l’on cessait toute pêche (Morin et al., 2008).

Sur le plateau néo-écossais (4VW et 4X), la plie canadienne est visée par des pêches gérées par des TAC confondant plusieurs espèces de poissons plats. La gestion de stocks plurispécifiques ne facilite pas les stratégies de gestion au niveau d’une espèce ou d’une population. Les données de débarquements commerciaux ne distinguent pas entre les différentes espèces de poissons plats. On croit que ce régime empêche les pêcheurs de viser une seule espèce et de rejeter des espèces selon les restrictions de quota. Ces dernières années, les quotas ont été appropriés en ce qui concerne l’espèce en plus mauvais état. Dans les pêches à la morue et à l’aiglefin de 4X, les prises accessoires constituent souvent une bonne part des TAC. Dans 4VW, les pêches au poisson plat, à la goberge et au sébaste sont les seules pêches au chalut de fond ouvertes. Depuis quelques années, la demande du marché pour les espèces de poissons plats est généralement faible, de sorte que l’absence d’autres pêches au chalut de poisson de fond en eau peu profonde dans 4VW écarte la possibilité de rejet. L’autorisation d’identifier les espèces de poissons plats comme « poisson plat non précisé » constitue un important problème pour évaluer l’état des diverses populations de ces poissons sur le plateau néo-écossais et dans la baie de Fundy. Il s’agit d’une source de confusion qui empêche souvent d’utiliser des données de captures commerciales à des fins d’évaluation.


Importance de l’espèce

La plie canadienne était probablement jadis le poisson plat le plus abondant de l’Atlantique Nord–Ouest et comptait parmi les poissons de fond les plus exploités à des fins commerciales (Pitt, 1989). Comme l’espèce ne forme pas de bancs et qu’elle s’enfouit dans les sédiments, elle n’a pas fait l’objet d’une pêche commerciale avant l’utilisation des chaluts de fond qui a débuté dans les années 1930-1940. Au début, elle était visée par des pêches ponctuelles lorsque les stocks d’espèces traditionnelles (morue, hareng, maquereau, flétan, aiglefin et goberge) s’épuisaient. La pêche commerciale dirigée de l’espèce a débuté dans les années 1950 avec le développement du marché du poisson frais (filets congelés). La pêche de la plie canadienne sur les Grands Bancs de Terre-Neuve était la plus grande pêche de poissons plats au monde; en débarquements et en valeur, elle représentait parfois 10 % de toute la pêche canadienne de poisson plat dans l’Atlantique. L’extension des eaux territoriales à 200 milles marins a rendu la pêche de la plie canadienne presque exclusivement canadienne jusqu’au début des années 1990 lorsque le déclin de la population a donné lieu à un moratoire sur la pêche de tous les stocks de Terre–Neuve. La fermeture des pêches traditionnelles dans les années 1990 a d’abord rehaussé l’intérêt commercial pour la plie canadienne là où la pêche était encore permise, mais les restrictions sur les prises accessoires d’autres espèces, la conjoncture du marché, les inquiétudes concernant l’état des stocks et les faibles totaux autorisés des captures ont concouru à réduire les débarquements totaux à environ 1 % des niveaux historiques.


Protection actuelle ou autres désignations de statut

Comme la plie canadienne n’est pas visée par la Loi sur les espèces en péril du Canada, ni inscrite à la Liste rouge (2006) des espèces menacées ou en voie de disparition de l’UICN, et que NatureServe ne lui a pas attribué de cote de conservation mondiale, elle ne fait l’objet d’aucune protection particulière.

Il existe des pêches dirigées à la plie canadienne dans 4T (quota de 500 t) ainsi que dans 4R et 3Pn (pêches non gérées par quota). Dans les divisions 4VW, un quota combiné de 1 000 t s’applique à la pêche dirigée des plies canadienne et grise et de la limande à queue jaune, tandis que le quota combiné est de 2 000 t pour la pêche dirigée des plies canadienne, grise et rouge et de la limande à queue jaune dans les divisions 4X5Y. Toutes les autres zones de pêche font l’objet d’un moratoire sur la pêche dirigée de la plie canadienne et de restrictions sur les prises accessoires, mais ces mesures ne semblent généralement pas efficaces. Les restrictions sur les prises accessoires varient selon la région, la taille du navire et l’espèce visée. Par exemple, la limite de prises accessoires pour les navires de pêche aux engins mobiles de 65 à 100 pieds est de 5 % lorsqu’ils visent toute espèce de poisson de fond dans 3LNO, mais de 50 % lorsqu’ils visent la plie grise dans 3Ps. Tous les débarquements de plies canadiennes doivent être vérifiés à quai dans toutes les régions. La couverture de la pêche par des observateurs varie. Il existe un protocole concernant les petits poissons, à savoir que lorsque 15 % ou plus des captures mesurent moins de 30 cm, on ferme la pêche dans la région durant 10 jours et, si cela se produit 2 fois la même année, on peut fermer la pêche à long terme.

L’incapacité à faire respecter les limites de prises accessoires constitue le plus grand obstacle au rétablissement des stocks de plies canadiennes de Terre-Neuve, tandis que le plus grand obstacle au rétablissement dans le golfe du Saint–Laurent résulte de la pêche dirigée, jumelée au rejet illégal des petites prises. Sur le plateau néo-écossais et dans la baie de Fundy, les poissons plats sont gérés comme un stock plurispécifique, et aucune mesure explicite n’est donc appliquée pour assurer la durabilité des stocks de plies canadiennes ou des autres espèces de poissons plats.


Résumé technique – population des Maritimes

Hippoglossoides platessoides

Plie canadienne - population des Maritimes
American Plaice

Répartition au Canada : Terre-Neuve, Québec, Nouveau Brunswick, Île du Prince Édouard, Nouvelle Écosse / golfe du Saint Laurent, plateau néo écossais, baie de Fundy

Données démographiques

Durée d’une génération (estimée)
16 ans
Pourcentage estimé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des trois dernières générations
De 67 à 86 %
Pourcentage [prévu ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [cinq ou dix prochaines années Ou deux ou trois prochaines générations]
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [cinq ou dix ans Ou deux ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure
S.O.
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Oui
Est-ce que les causes du déclin sont comprises?
Oui
Est-ce que les causes du déclin ont cessé?
Incertain
Tendance [observée, prévue ou inférée] du nombre de populations
Stable
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Non


Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
275 000 km 2
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occurrence
Stable
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Indice de la zone d’occupation (IZO)
275 000 km 2
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occupation
Stable
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation?
Non
La population totale est elle très fragmentée?
Non
Nombre d’emplacements actuels
S.O.
Tendance du nombre d’emplacements
S.O.
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements?
S.O.
Tendance de [la superficie ou la qualité] de l’habitat
Aucune


Nombre d’individus matures dans chaque population

Nombre d’individus matures dans chaque population
Population Nbre d’individus matures
Nord du golfe du Saint Laurent (4RS) ~ 125 millions
Sud du golfe du Saint Laurent (4T) ~ 190 millions
Est du plateau néo-écossais (4VW) ~ 27 millions
Ouest du plateau néo-écossais (4X) ~ 2 millions
Total ~ 344 millions
Nombre de populations (emplacements) S.O.


Analyse quantitative

Non effectuée


Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Pêche dirigée, capture accessoire dans des pêches visant d’autres espèces et rejet illégal des petits poissons.


Immigration d’une source externe

Situation des populations externes?
Population du banc Georges (États Unis) : décimée
Population de Terre-Neuve-et-Labrador : à son creux historique ou presque
Une immigration a t elle été constatée?
Non
Des individus immigrants seraient ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Probablement
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Improbable


Statut existant

COSEPAC : Menacée (avril 2009)


Statut et justification de la désignation

Statut : Menacée
Code alphanumérique : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », A2b, mais est désignée « menacée », A2b, en raison de sa zone d’occurrence vaste et stable et du grand nombre d’adultes.

Justification de la désignation :
Ce poisson dextre s’enfouit dans les sédiments pour échapper à ses prédateurs et piéger ses proies. Il est largement réparti sur les 2 côtés de l’Atlantique Nord, de la mer de Barents aux îles Britanniques à l’est, et du nord de l’île de Baffin jusqu’à Rhode Island à l’ouest. Cette population est présente dans le golfe du Saint-Laurent, le plateau néo-écossais, la baie de Fundy et le Banc Georges. Espèce relativement sédentaire n’évoluant pas en bancs, elle était probablement, à un certain moment, le poisson plat le plus abondant dans le nord-ouest de l’Atlantique. Pendant une période de 36 ans (environ 2,25 générations), l’abondance des individus matures a diminué d’environ 86 % dans le golfe du Saint-Laurent, et de 67 % dans le plateau néo-écossais. La surpêche représente une cause importante du déclin, mais une hausse apparente du taux de mortalité naturelle dans les années 1990, au moment où la majeure partie du déclin a eu lieu, a probablement aussi joué un rôle. Le déclin semblerait avoir cessé dans le golfe, mais pourrait se poursuivre dans le plateau néo-écossais. Les petites pêches dirigées dans le golfe sont gérées par quota dans le sud, mais ne le sont pas dans le nord. Dans le plateau néo-écossais et la baie de Fundy, l’espèce est gérée avec d’autres poissons plats comme stock plurispécifique et aucune mesure de gestion spécifique n’est en place pour assurer la durabilité.


Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », A2b, en raison d’un déclin de plus de 50 % dont les causes ne sont pas bien comprises et n’ont peut être pas cessé.

Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Ne s’applique pas parce que la zone d’occurrence couvre plus de 20 000 km2 et la zone d’occupation plus de 2 000 km2

Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Ne s’applique pas parce que la population compte plus de 10 000 individus.

Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Ne s’applique pas parce que le nombre d’individus matures dépasse 1 000 et que la zone d’occupation couvre plus de 20 km2.

Critère E (Analyse quantitative):
Aucune.


Résumé technique – population de Terre–Neuve–et–Labrador

Hippoglossoides platessoides

Plie canadienne - population de Terre Neuve et Labrador
American Plaice

Répartition au Canada : Terre Neuve et Labrador / océan Atlantique

Données démographiques

Durée d’une génération (estimée)
16 ans
Pourcentage estimé de la réduction du nombre total d’individus matures au cours des trois dernières générations
De 94 à 96 %
Pourcentage [prévu ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [cinq ou dix prochaines années Ou deux ou trois prochaines générations]
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [cinq ou dix ans Ou deux ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure
S.O.
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
Incertain
Est-ce que les causes du déclin sont comprises?
Partiellement
Est-ce que les causes du déclin ont cessé?
Incertain
Tendance [observée, prévue ou inférée] du nombre de populations
Stable
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Non


Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
456 000 km 2
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occurrence
Stable
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Indice de la zone d’occupation (IZO)
456 000 km 2
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occupation
Stable
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation?
Non
La population totale est elle très fragmentée?
Non
Nombre d’emplacements actuels
S.O.
Tendance du nombre d’emplacements
S.O.
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements?
S.O.
Tendance de [la superficie ou la qualité] de l’habitat
Aucune


Nombre d’individus matures dans chaque population

Population Nbre d’individus matures
Sous zone 2 et division 3K de l’OPANO ~ 43 millions
Grand Banc (divisions 3LNO de l’OPANO) ~ 90 millions
Banc de Saint Pierre (sous division 3Ps de l’OPANO) ~ 38 millions
Total ~ 171 millions
Nombre de populations (emplacements) S.O.


Analyse quantitative

Pas effectuée


Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Pêche dirigée (actuellement sous moratoire) et capture accessoire dans des pêches visant d’autres espèces.


Immigration d’une source externe

Situation des populations de l’extérieur?
Population du Bonnet flamand (eaux internationales) : décimée
Population de l’Arctique : situation inconnue
Population des Maritimes : à son creux historique ou presque
Une immigration a t elle été constatée?
Non
Des individus immigrants seraient ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Probablement
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Improbable


Statut existant

COSEPAC : Menacée (avril 2009)


Statut et justification de la désignation

Statut : Menacée
Code alphanumérique : Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », A2b, mais est désignée « menacée », A2b, car la répartition reste stable et l’abondance actuelle fait en sorte qu’il est peu probable que la probabilité d’extinction soit de 20 % sur 5 générations (80 ans).

Justification de la désignation :
Ce poisson dextre s’enfouit dans les sédiments pour échapper à ses prédateurs et piéger ses proies. Il est largement réparti sur les 2 côtés de l’Atlantique Nord, de la mer de Barents aux îles Britanniques à l’est, et du nord de l’île de Baffin jusqu’à Rhode Island à l’ouest. On trouve la présente population à partir du détroit d’Hudson jusqu’à la limite septentrionale du Grand Banc et vers l’ouest, au nord du chenal Laurentien jusqu’au sud-ouest de Terre-Neuve. Espèce relativement sédentaire n’évoluant pas en bancs, elle était probablement, à un certain moment, le poisson plat le plus abondant dans le nord-ouest de l’Atlantique, et sa pêche dans les eaux terre-neuviennes a déjà été la plus importante pêche aux poissons plats au monde. Pendant une période de 47 ans (environ 3 générations), l’abondance a diminué d’environ 96 %. La surpêche représente une cause importante du déclin, mais une hausse apparente du taux de mortalité naturelle dans les années 1990, au moment où la majeure partie du déclin a eu lieu, a probablement aussi joué un rôle. Le déclin semblerait maintenant avoir cessé, mais les effectifs demeurent inférieurs au seuil préventif estimé pour ce stock. Malgré un moratoire sur la pêche dirigée, certaines prises accessoires importantes et mal réglementées nuisent au rétablissement. De plus, les engins de pêche sont sélectifs quant à la taille et récoltent les plus gros individus, ce qui réduit le potentiel reproducteur de la population. Il a été démontré que le taux de mortalité naturelle demeure élevé, ce qui réduit la capacité de la population de résister à la mortalité attribuable à la pêche.


Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », A2b, en raison d’un déclin de plus de 90 % sur 3 générations, dont les causes ne sont pas bien comprises et n’ont peut être pas cessé.

Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Ne s’applique pas parce que la zone d’occurrence couvre plus de 20 000 km2 et la zone d’occupation plus de 2 000 km2

Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Ne s’applique pas parce que la population compte plus de 10 000 individus.

Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Ne s’applique pas parce que le nombre d’individus matures dépasse 1 000 et que la zone d’occupation couvre plus de 20 km2.

Critère E (Analyse quantitative):
Aucune


Résumé technique – population de l’Arctique

Hippoglossoides platessoides

Plie canadienne - population de l’Arctique
American Plaice

Répartition au Canada : Nunavut / océan Arctique

Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population)
Inconnue
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [cinq ou dix dernières années Ou deux ou trois dernières générations]
Inconnu
Pourcentage [prévu ou soupçonné] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [cinq ou dix prochaines années Ou deux ou trois prochaines générations]
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [cinq ou dix ans Ou deux ou trois générations] couvrant une période antérieure et ultérieure
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles?
S.O.
Est-ce que les causes du déclin sont comprises?
S.O.
Est-ce que les causes du déclin ont cessé?
S.O.
Tendance [observée, prévue ou inférée] du nombre de populations
Inconnue
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Improbable
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Improbable


Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
250 000 km 2
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occurrence
Inconnue
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Improbable
Indice de la zone d’occupation (IZO)
Inconnu
Tendance [observée, prévue ou inférée] de la zone d’occupation
Inconnue
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation?
Improbable
La population totale est elle très fragmentée?
Improbable
Nombre d’emplacements actuels
S.O.
Tendance du nombre d’emplacements
S.O.
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements?
S.O.
Tendance de [la superficie ou la qualité] de l’habitat
Inconnue


Nombre d’individus matures dans chaque population

Nombre d’individus matures dans chaque population
Population Nbre d’individus matures
Total Inconnu
Nombre de populations (emplacements) Inconnu


Analyse quantitative

Non effectuée


Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Inconnues


Immigration d’une source externe

Situation des populations externes?
Population du Groenland : décimée
Une immigration a t elle été constatée?
Non
Des individus immigrants seraient ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Probablement
La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Improbable


Statut existant

COSEPAC : Données insuffisantes (avril 2009)


Statut et justification de la désignation

Statut : Données insuffisantes
Code alphanumérique : S.O.

Justification de la désignation :
L’information servant à établir avec assurance toute catégorie de risque du COSEPAC n’est pas disponible. Des données sur la répartition, l’abondance et l’habitat spécifique, incluant tout changement observé au cours du temps, sont particulièrement nécessaires.


Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) :
S.O.

Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
S.O.

Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
S.O.

Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
S.O.

Critère E (Analyse quantitative):
S.O.


Remerciements et experts contactés

Le présent rapport s’appuie beaucoup sur un rapport produit par le MPO dans le cadre du Processus consultatif régional (PCR) visant à faire le point sur la situation de la plie canadienne au Canada (Busby et al., 2007). La contribution de tous ceux qui ont participé au PCR a grandement été appréciée. Les rédacteurs du rapport remercient les fonctionnaires du ministère des Pêches et des Océans du Canada qui leur ont fourni les données de relevés utilisées dans les analyses et avec qui ils ont eu des discussions utiles sur l’espèce au pays. Ils sont particulièrement reconnaissants à Karen Dwyer, Dawn Maddock Parsons, Don Power, Mark Fowler, Rod Morin et Margaret Treble.

Une demande d’information en matière de connaissances traditionnelles autochtones concernant la plie canadienne au Canada n’avait pas reçu de réponse au moment de la présentation du rapport.

Environnement Canada a financé le rapport.


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Sommaires biographiques des rédacteurs du rapport

Rick Rideout est boursier invité au Centre des pêches de l’Atlantique Nord–Ouest (ministère des Pêches et des Océans), situé à St. John’s (Terre-Neuve). Ses publications portent surtout sur la biologie de la reproduction de poissons marins et sur l’estimation de leur potentiel de reproduction. La plie canadienne est une des espèces qu’il étudie actuellement.

Joanne Morgan est chercheure scientifique au Centre des pêches de l’Atlantique Nord–Ouest (ministère des Pêches et des Océans), situé à St. John’s (Terre-Neuve). Ses travaux actuels se concentrent sur le potentiel de reproduction de poissons marins et sur l’effet de changements dans ce potentiel sur la productivité des populations. Elle participe aussi à l’évaluation de stocks de poissons.

Corina Busby est biologiste au Centre des pêches de l’Atlantique Nord–Ouest (ministère des Pêches et des Océans), situé à St. John’s (Terre-Neuve). Ses recherches se sont concentrées sur la physiologie de poissons marins et dulcicoles, principalement des espèces aquacoles.


Annexe 1 : Tendances et taux de déclin de l’abondance totale pour les populations de plies canadiennes du Canada

Jusqu’ici, ce rapport ne présente les données d’abondance que pour les individus matures. Cette annexe présente les données disponibles sur l’abondance totale des plies canadiennes.

L’abondance totale des plies canadiennes dans les divisions 2J3K a diminué à partir du début de la série chronologique en 1978 et est restée très faible depuis 1990, ne présentant aucun signe de rétablissement depuis cette année (figure 16). Selon les relevés de printemps et d’automne dans les divisions 3LNO, l’abondance totale a rapidement diminué à la fin des années 1980 et au début des années 1990 et aurait peut­–être légèrement augmenté depuis 10 ou 15 ans. Dans la sous–division 3Ps, l’abondance a également rapidement diminué à la fin des années 1980 et au début des années 1990, mais elle n’a montré aucun signe de rétablissement depuis.

Les tendances de l’abondance des plies canadiennes dans les divisions 2GH et la sous–division 3Ps sont présentées séparément en raison des problèmes de conversion des données pour tenir compte des différences de navires, de chaluts et de relevés (déjà décrits). Il est difficile de distinguer une tendance de l’abondance totale dans les 2 régions (figure 17).

Les tendances de l’abondance totale dans le golfe du Saint–Laurent (figure 18) correspondent aux tendances de l’abondance des adultes, c’est–à–dire une tendance à la baisse dans 4T et aucune tendance dans 4RS.

L’abondance des plies canadiennes sur le plateau néo-écossais a baissé d’environ 70 % du milieu des années 1970 au début des années 1990 (figure 19) et est restée faible depuis.


Figure 16 : Abondance totale des plies canadiennes de la population de Terre–Neuve–et–Labrador

Cinq graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 16

Cinq graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) au sein de la population de Terre-Neuve-et-Labrador.

 


Figure 17 : Abondance totale des plies canadiennes dans les divisions 2GH et la sous–division 3Pn

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 17

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) dans les divisions 2GH et 3Pn de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest

 


Figure 18 : Abondance totale des plies canadiennes de la population du golfe du Saint–Laurent

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 18

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) au sein de la population du golfe du Saint-Laurent.

 


Figure 19 : Abondance totale des plies canadiennes de la population du plateau néo-écossais

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 19

Deux graphiques montrant les tendances de l’abondance totale de plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) au sein de la population du plateau néo-écossais.


Annexe 2 : Calcul de la superficie de la zone d’occupation

Cette annexe présente les détails de la méthode utilisée pour estimer la superficie occupée et le degré de concentration des plies canadiennes dans les eaux du Canada. Les données utilisées proviennent de relevés stratifiés aléatoires (Doubleday et Rivard, 1981), et les indices sont calculés selon ce plan d’échantillonnage.

La superficie occupée pondérée selon le plan d’échantillonnage (en anglais design-weighted area occupied : DWAO) a été calculée comme suit :

Équation mathématique (superficie occupée pondérée)

où At est la DWAO pour l’année t, S est le nombre de strates, ni est le nombre de traits de chalut dans la strate i, ai est la superficie de la strate i, et Yj est le nombre d’individus capturés dans le trait de chalut j.

La superficie occupée par 95 % de la population (D95) a aussi été calculée. Pour ce faire, on a d’abord calculé les fonctions de distribution cumulative pondérée selon les captures :

Équation mathématique (superficie occupée par 95 % de la population)

où wj est la proportion de la superficie du relevé se trouvant dans la strate pêchée par le trait de chalut j divisée par le nombre de traits de chalut dans cette strate, et Ῡ est le nombre moyen stratifié de plies canadiennes par trait. F(c)t est le nombre estimé d’individus présents à une densité de c ou moins pour l’année t. On a évalué F à intervalles de 0,01 et on a calculé la densité correspondant à F = 0,05 (c05). Il s’agit de la densité à ou sous laquelle on estime que les 5 % des individus à la répartition la plus clairsemée se trouvent. On a calculé la superficie contenant ces 5 % d’individus comme suit :

Équation mathématique (superficie occupée par les 5 % de la répartition la plus clairsemée des Plies canadiennes).

La superficie occupée par 95 % de la population est :

équation mathématique (superficie occupée par 95 % de la population)

où SAT est la superficie totale du relevé.

Il manquait de données sur la population de l’Arctique pour en calculer la DWAO et la D95.

Pour les autres populations, on s’est servi seulement des strates indexées.

En ce qui a trait à la population de Terre–Neuve–et–Labrador, les données pour les divisions 2GH étaient irrégulières et ont donc été exclues des analyses, comme l’ont été les données pour la sous–division 3Pn (voir plus bas). Ainsi, seules les données pour 2J3KLNOPs ont servi à calculer les indices de superficie occupée par cette population. Pour les divisions 3LNO, les strates d’eaux profondes et d’eaux côtières qui ont été ajoutées récemment à la zone couverte par le relevé ont été exclues. On s’est servi des données de printemps (de 1985 à 2005) et d’automne (de 1990 à 2006, sauf 2004). La superficie couverte était moins élevée dans le relevé de printemps avant 1992 et dans le relevé d’automne avant 1994. Les strates côtières ajoutées récemment à la zone du relevé dans 3Ps ont été exclues. La superficie couverte par le relevé dans 3Ps a diminué après la modification de 5 strates en 1994.


Annexe 3 : Résultats des modèles linéaires utilisés pour calculer le taux de déclin des populations de plies canadiennes au Canada

Des modèles de régression linéaire et des modèles linéaires généralisés ont servi à calculer le taux de déclin des populations de plies canadiennes au Canada. La régression linéaire convient au calcul du taux de déclin pour une seule unité de gestion (tableau 2). Pour appliquer la régression linéaire au calcul du taux de déclin de la population d’unités de gestion combinées, il faut poser l’importante hypothèse d’une capturabilité constante entre les relevés et n’utiliser que la série chronologique commune aux divers jeux de données.

Tableau 2 : Résumé des modèles linéaires utilisés pour calculer le taux de déclin des populations de plies canadiennes au Canada
Unité(s) de gestion Période Nbre d’années Pente E.-T. de la pente Ajust. du modèle Niveau de signific. % de déclin
2J3K de 1978 à 2005 28 -0,127 0,008 0,915 < 0,0001 97,11
3LNOprintemps de 1985à 2005 21 -0,083 0,020 0,482 0,0005 82,61
3LNOautomne de 1990 à 2006 17 -0,046 0,018 0,331 0,0196 54,33
3LNOAPV de 1960 à 2006 47 -0,061 0,005 0,756 < 0,0001 94,34
3Ps de 1983 à 2005 23 -0,084 0,021 0,440 0,0006 85,35
4RS de 1991 à 2006 16       0,9699  
4T de 1971 à 2006 36 -0,053 0,007 0,622 < 0,0001 85,22
4VW de 1970 à 2005 36 -0,034 0,006 0,500 < 0,0001 70,17
4X de 1970 à 2005 36 -0,023 0,006 0,300 0,0006 55,67
2J3KLNOprintempsPsNote de bas de page a de 1985 à 2005 21 -0,090 0,018 0,573 < 0,0001 84,77
2J3KLNOautomnePsNote de bas de page a de 1990 à 2005 16 -0,055 0,018 0,406 0,0106 52,17
2J3KLNOVPAPsNote de bas de page a de 1983 à 2005 23 -0,119 0,012 0,818 < 0,0001 93,49
4RSTNote de bas de page a de 1991 à 2006 16 -0,052 0,014 0,538 0,0028 56,69
4VWXNote de bas de page a de 1970 à 2005 36 -0,033 0,005 0,536 < 0,0001 69,30

Afin de composer avec des capturabilités qui auraient pu varier selon les zones et les moments des relevés, on s’est servi de modèles linéaires généralisés, avec et sans pondération selon la superficie des relevés, pour estimer une pente commune aux régions que l’on regroupe.

La figure 20 montre l’ajustement d’un modèle général appliqué à toutes les données. Les courbes prédites par le modèle général intégrant différentes données pour les divisions 3LNO sont présentées ainsi que les données de chaque relevé.


Figure 20 : Ajustement des modèles linéaires généralisés servant à calculer le taux de déclin de l’abondance des individus matures pour une seule UD regroupant toutes les plies canadiennes du Canada

Huit graphiques montrant les ajustements des modèles linéaires généralisés (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 20

Huit graphiques montrant les ajustements des modèles linéaires généralisés utilisés pour calculer le taux de déclin de l’abondance des individus matures lorsque toutes les plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) au Canada sont considérées comme formant une seule unité désignable.

 

Figure 20 (suite)

Dix graphiques montrant les ajustements des modèles linéaires généralisés (voir description longue ci-dessous).

Le modèle intègre les données de toutes les régions pour obtenir une pente commune. Les courbes varient selon la source des données utilisées pour les divisions 3LNO (voir la légende). Les calculs ont été effectués avec (à droite) et sans (à gauche) pondération par superficie du relevé

Description pour la figure 20

Dix graphiques montrant les ajustements des modèles linéaires généralisés utilisés pour calculer le taux de déclin de l’abondance des individus matures lorsque toutes les plies canadiennes (Hippoglossoides platessoides) au Canada sont considérées comme formant une seule unité désignable.

 


Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable.

Incluant les données de printemps seulement pour 3LNO

Non pondéré

Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement

Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps seulement pour 3LNO, non pondéré. Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement.
Critère DL Valeur Valeur/DL
Somme des carrés des écarts 186 48,8121 0,2624
Somme des carrés des écarts mise à l'échelle 186 201,7772 1,0848
Chi carré de Pearson 186 43,7318 0,2351
Chi carré de Pearson mis à l'échelle 186 180,7764 0,9719
Log du rapport de vraisemblance   -2286,63  

Analyses des paramètres estimés
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps seulement pour 3LNO, non pondéré. Analyses des paramètres estimés.
Paramètre DL Estimation Erreur-type Intervalle de confiance de Wald à 95 % Chi carré Prob. > chi carré
   
Intercept 1 117,1357 8,1582 101,1460 133,1255 206,15 <,0001
year 1 -0,0548 0,0041 -0,0629 -0,0468 179,07 <,0001
stock 2J3K 1 4,0407 0,1246 3,7964 4,2850 1051,12 <,0001
stock 3LNOsp 1 5,4452 0,1356 5,1794 5,7110 1611,84 <,0001
stock 3Ps 1 2,9950 0,1315 2,7373 3,2527 518,79 <,0001
stock 4RS 1 4,2930 0,1553 3,9886 4,5974 764,15 <,0001
stock 4T 1 4,8757 0,1174 4,6455 5,1058 1723,76 <,0001
stock 4VW 1 2,4429 0,1160 2,2155 2,6703 443,47 <,0001
stock 4X 0 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    
Scale 1 4,1338 0,4039 3,4133 5,0063    

 

Pondéré par superficie
Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps seulement pour 3LNO, pondéré par superficie. Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement.
Critère DL Valeur Valeur/DL
Somme des carrés des écarts 186 5058241,724 27194,8480
Somme des carrés des écarts mise à l'échelle 186 205,8237 1,1066
Chi carré de Pearson 186 4400445,5921 23658,3096
Chi carré de Pearson mis à l'échelle 186 179,0575 0,9627
Log du rapport de vraisemblance   -2315,6594  

Analyses des paramètres estimés
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps seulement pour 3LNO, pondéré par superficie. Analyses des paramètres estimés.
Paramètre DL Estimation Erreur-type Intervalle de confiance de Wald à 95 % Chi carré Prob. > chi carré
   
Intercept 1 155,1221 9,0674 137,3503 172,8938 292,67 <,0001
year 1 -0,0739 0,0046 -0,0828 -0,0650 263,83 <,0001
stock 2J3K 1 3,9670 0,1579 3,6574 4,2766 630,85 <,0001
stock 3LNOsp 1 5,4949 0,1567 5,1878 5,8019 1230,10 <,0001
stock 3Ps 1 3,0222 0,1964 2,6373 3,4071 236,81 <,0001
stock 4RS 1 4,4457 0,1941 4,0653 4,8261 524,72 <,0001
stock 4T 1 4,8178 0,1735 4,4778 5,1578 771,39 <,0001
stock 4VW 1 2,4255 0,1778 2,0771 2,7739 186,15 <,0001
stock 4X 0 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    
Scale 1 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    

 


Incluant les données de printemps et d'automne pour 3LNO

Non pondéré
Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps et d'automne pour 3LNO, non pondéré. Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement.
Critère DL Valeur Valeur/DL
Somme des carrés des écarts 201 50,3894 0,2507
Somme des carrés des écarts mise à l'échelle 201 218,0462 1,0848
Chi carré de Pearson 201 45,2901 0,2253
Chi carré de Pearson mis à l'échelle 201 195,9806 0,9750
Log du rapport de vraisemblance   -2504,2651  

Analyses des paramètres estimés
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps et d'automne pour 3LNO, non pondéré. Analyses des paramètres estimés.
Paramètre DL Estimation Erreur-type Intervalle de confiance de Wald à 95 % Chi carré Prob. > chi carré
   
Intercept 1 116,9589 7,8508 101,5716 132,3462 221,94 <,0001
year 1 -0,0548 0,0039 -0,0625 -0,0470 192,74 <,0001
stock 2J3K 1 4,0410 0,1218 3,8023 4,2797 1100,88 <,0001
stock 3LNOfa 1 5,6404 0,1472 5,3520 5,9288 1469,23 <,0001
stock 3LNOsp 1 5,4449 0,1325 5,1851 5,7047 1687,51 <,0001
stock 3Ps 1 2,9948 0,1285 2,7429 3,2467 543,06 <,0001
stock 4RS 1 4,2922 0,1517 3,9949 4,5895 800,86 <,0001
stock 4T 1 4,8759 0,1148 4,6510 5,1008 1805,28 <,0001
stock 4VW 1 2,4430 0,1134 2,2208 2,6652 464,28 <,0001
stock 4X 0 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    
Scale 1 4,3272 0,4071 3,5986 5,2033    

 

Pondéré par superficie
Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps et d'automne pour 3LNO, pondéré par superficie. Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement.
Critère DL Valeur Valeur/DL
Somme des carrés des écarts 201 5513358,1372 27429,6425
Somme des carrés des écarts mise à l'échelle 201 222,1910 1,1054
Chi carré de Pearson 201 4834743,3671 24053,4496
Chi carré de Pearson mis à l'échelle 201 194,8425 0,9694
Log du rapport de vraisemblance   -2531,7971  

Analyses des paramètres estimés
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de printemps et d'automne pour 3LNO, pondéré par superficie. Analyses des paramètres estimés.
Paramètre DL Estimation Erreur-type Intervalle de confiance de Wald à 95 % Chi carré Prob. > chi carré
   
Intercept 1 151,2034 8,6985 134,1546 168,2522 302,16 <,0001
year 1 -0,0719 0,0044 -0,0805 -0,0634 271,59 <,0001
stock 2J3K 1 3,9741 0,1586 3,6633 4,2850 627,90 <,0001
stock 3LNOfa 1 5,7535 0,1638 5,4325 6,0745 1234,30 <,0001
stock 3LNOsp 1 5,4905 0,1574 5,1819 5,7990 1216,47 <,0001
stock 3Ps 1 3,0199 0,1973 2,6332 3,4067 234,19 <,0001
stock 4RS 1 4,4311 0,1949 4,0492 4,8130 517,13 <,0001
stock 4T 1 4,8236 0,1743 4,4821 5,1652 766,17 <,0001
stock 4VW 1 2,4271 0,1786 2,0770 2,7772 184,61 <,0001
stock 4X 0 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    
Scale 1 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    

 


Incluant les données de l'APV seulement pour 3LNO

Non pondéré
Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de l'APV seulement pour 3LNO, non pondéré. Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement.
Critère DL Valeur Valeur/DL
Somme des carrés des écarts 212 53,4326 0,2520
Somme des carrés des écarts mise à l'échelle 212 228,5274 1,0780
Chi carré de Pearson 212 48,8029 0,2302
Chi carré de Pearson mis à l'échelle 212 208,7265 0,9846
Log du rapport de vraisemblance   -2610,7126  

Analyses des paramètres estimés
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de l'APV seulement pour 3LNO, non pondéré. Analyses des paramètres estimés.
Paramètre DL Estimation Erreur-type Intervalle de confiance de Wald à 95 % Chi carré Prob. > chi carré
   
Intercept 1 116,4544 6,7704 103,1848 129,7241 295,86 <,0001
year 1 -0,0545 0,0034 -0,0612 -0,0478 256,78 <,0001
stock 2J3K 1 4,0418 0,1223 3,8021 4,2816 1091,72 <,0001
stock 3LNOvpa 1 4,1182 0,1106 3,9015 4,3348 1387,61 <,0001
stock 3Ps 1 2,9944 0,1292 2,7411 3,2476 536,99 <,0001
stock 4RS 1 4,2900 0,1515 3,9930 4,5870 801,48 <,0001
stock 4T 1 4,8767 0,1153 4,6508 5,1026 1790,18 <,0001
stock 4VW 1 2,4432 0,1140 2,2198 2,6667 459,13 <,0001
stock 4X 0 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    
Scale 1 4,2769 0,3929 3,5722 5,1207    

 

Pondéré par superficie
Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de l'APV seulement pour 3LNO, pondéré par superficie. Critères d'évaluation de la qualité de l'ajustement.
Critère DL Valeur Valeur/DL
Somme des carrés des écarts 212 6513768,6846 30725,3240
Somme des carrés des écarts mise à l'échelle 212 233,7962 1,1028
Chi carré de Pearson 212 6272782,0923 29588,5948
Chi carré de Pearson mis à l'échelle 212 225,1465 1,0620
Log du rapport de vraisemblance   -2646,5010  

Analyses des paramètres estimés
Résultats des modèles linéaires pour la plie canadienne considérée comme une unité désignable, incluant les données de l'APV seulement pour 3LNO, pondéré par superficie. Analyses des paramètres estimés.
Paramètre DL Estimation Erreur-type Intervalle de confiance de Wald à 95 % Chi carré Prob. > chi carré
   
Intercept 1 132,5708 6,4265 119,9751 145,1665 425,55 <,0001
year 1 -0,0626 0,0032 -0,0689 -0,0563 376,37 <,0001
stock 2J3K 1 4,0061 0,1676 3,6777 4,3345 571,65 <,0001
stock 3LNOvpa 1 4,0545 0,1596 3,7418 4,3673 645,60 <,0001
stock 3Ps 1 3,0075 0,2091 2,5977 3,4173 206,89 <,0001
stock 4RS 1 4,3582 0,2052 3,9559 4,7605 450,89 <,0001
stock 4T 1 4,8519 0,1844 4,4904 5,2133 692,25 <,0001
stock 4VW 1 2,4353 0,1893 2,0644 2,8063 165,56 <,0001
stock 4X 0 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    
Scale 1 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000    

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