Requin bleu (Prionace glauca) North Atlantic and Pacific populations : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2016

Image représentant la vue latérale d’un requin bleu, Prionace glauca
Photo : Requin bleu © Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, 2016

Non en péril
2016

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

Information sur le document

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2016. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le requin bleu (Prionace glauca), population de l'Atlantique Nord et population du Pacifique Nord au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xviii + 56 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le requin bleu (Prionace glauca) -population Altantique et Pacifique au Canada  – Mise à jour.  Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 53 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Howard Powles d’avoir rédigé l’évaluation et le rapport de situation sur le requin bleu (Prionace glauca) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par John Neilson et John Reynolds, respectivement coprésident et ancien coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons marins.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Blue Shark Prionace glauca, Atlantic population and Pacific population, in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Requin bleu -- Photo/illustration : Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique.

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2016

Nom commun
Requin bleu - population de l’Atlantique Nord
Nom scientifique
Prionace glauca
Statut
Non en péril
Justification de la désignation
Cette espèce est productive, relativement à d’autres espèces de requins pélagiques. Elle compte une seule population fortement migratrice dans l’Atlantique Nord, population dont une partie est présente dans les eaux canadiennes de façon saisonnière. Les taux de capture des pêches canadiennes entre 1995 et 2013 sont stables ou présentent une légère augmentation, et aucune tendance ne se dégage de la composition par taille mise à jour des captures entre 2001 et 2016. Les problèmes de prises accessoires indiqués dans l’évaluation précédente ont été réduits grâce à des mesures de gestion. Huit indices dépendants des pêches utilisés dans une évaluation récente (2015) des stocks n’indiquent aucune tendance globale. La plupart des modèles de population intégrant ces indices n’indiquaient aucun déclin de la biomasse du stock reproducteur.
Répartition
Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador, Océan Atlantique
Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en avril 2006. Réexamen du statut et inscription à la catégorie « non en péril » en novembre 2016.
Nom commun
Requin bleu - population du Pacifique Nord
Nom scientifique
Prionace glauca
Statut
Non en péril
Justification de la désignation
Cette espèce est productive, relativement à d’autres espèces de requins pélagiques. Elle compte une seule population fortement migratrice dans le Pacifique Nord, population dont une partie est présente dans les eaux canadiennes de façon saisonnière. Les indices d’abondance dépendants de la pêche pratiquée dans de plus petites zones montrent diverses tendances du milieu des années 1970 à 2013. Une évaluation de la population intégrant ces indices donne à penser que l’abondance a récemment augmenté. Il n’y a pas de menaces significatives pesant sur l’espèce dans les eaux canadiennes.
Répartition
Colombie-Britannique, Océan Pacifique
Historique du statut
Espèce étudiée en avril 2006 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ». Réexamen du statut et inscription à la catégorie « non en péril » en novembre 2016.

COSEPAC Résumé

Requin bleu
Prionace glauca

Population de l'Atlantique Nord
Population du Pacifique Nord

Description et importance de l’espèce sauvage

Le requin bleu fait partie de la famille des Carcharhinidés. Il est reconnaissable par sa coloration distinctive; il est bleu foncé sur le dos, bleu vif sur les flancs et blanc sur le ventre. Il a un corps mince pouvant atteindre 3,8 mètres de longueur. Il s’agit de l’une des espèces de requins les plus abondantes et les plus répandues au monde. Le requin bleu fait partie des espèces de requins les plus fécondes (capables d’avoir un nombre relativement élevé de petits). Il fait également partie des espèces dont la croissance est la plus rapide. Le requin bleu est le seul membre de la famille des Carcharhinidés qui est présent de façon régulière à la fois dans les eaux tempérées et dans les eaux tropicales.

Répartition

On trouve le requin bleu dans tous les océans tempérés et tropicaux du monde, le plus souvent au large et dans les eaux de surface. Une population migratrice existe dans l’océan Atlantique Nord, et une autre, dans l’océan Pacifique Nord, populations dont font partie les individus qu’on retrouve au Canada. Au large du Canada atlantique, l’espèce est la plus abondante dans les eaux du Gulf Stream, au large du plateau continental, mais le requin bleu est aussi commun dans les eaux du plateau continental au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. L’espèce peut aussi être observée dans le golfe du Saint-Laurent et au nord des bancs de Terre-Neuve. Au large du littoral pacifique du Canada, les requins bleus sont communs dans les eaux du plateau continental, de même que dans les eaux océaniques.

Le requin bleu est une espèce fortement migratrice. Ses habitudes de déplacement sont complexes et la structure spatiale de la population est liée à des éléments du cycle vital (âge, sexe, stade de maturité) ainsi qu’à la répartition des proies.

Deux unités désignables (UD)Note1de bas de page distinctes sont proposées, une dans les eaux canadiennes de l’Atlantique et une dans les eaux canadiennes du Pacifique.

Habitat

Le requin bleu vit dans les milieux pélagiques des océans et des plateaux continentaux, entre la surface de l’eau et une profondeur d’au moins 600 m. Il préfère les milieux dans lesquels la température de l’eau se situe entre 12 et 20 °C. Les requins bleus effectuent des migrations saisonnières. Par exemple, les individus qu’on trouve dans le plateau continental de l’Atlantique Nord-Ouest en été se déplacent dans des eaux plus profondes au large du plateau continental en novembre, pour y passer l’hiver. Les individus qui vivent dans les océans effectuent une remarquable migration nycthémérale entre les eaux de surface durant la nuit et les eaux profondes (environ 400 m) durant le jour.

Biologie

Une portée peut comprendre entre 4 et 135 petits, mais la moyenne est d’environ 30 petits par portée, ce qui est relativement élevé pour un requin pélagique. À la naissance, le requin bleu mesure entre 35 et 50 cm de longueur et, à maturité, il mesure entre 200 et 220 cm de longueur. Il a une période de gestation de 9 à 12 mois et il peut se reproduire annuellement ou tous les 2 ans. On estime sa longévité à 15, 20 ou 30 ans, selon différentes études. Selon les diverses estimations, l’âge de maturité du requin bleu serait situé entre 4 et 6 ans pour les mâles et entre 6 et 7 ans pour les femelles, ou entre 6 et 7 ans pour les deux sexes. On en sait peu sur la mortalité naturelle; les estimations disponibles convergent vers un taux de mortalité instantané d’environ 0,2, mais ce taux varie entre 0,07 et 0,48. Si on utilise un âge de maturité de 7 ans et un taux de mortalité naturelle de 0,2, on estime que la durée d’une génération est de 12 ans, mais elle pourrait varier entre 7 et 21 ans. On considère que le requin bleu est une espèce relativement productive en comparaison avec d’autres espèces de requins pélagiques de l’Atlantique.

Le requin bleu consomme plusieurs espèces de poissons et de céphalopodes (calmars et pieuvres) principalement pélagiques, mais aussi des espèces démersales lorsqu’il vit dans un plateau continental.

Taille et tendances de la population

Les données liées aux tendances des populations sont fondées sur les captures par unité d’effort (CPUE) des pêches, principalement les prises accessoires dans les activités de pêche commerciale à la palangre visant les espadons et les thons. Les données sur les prises de requins lors de ces activités de pêche sont imprécises ou inexistantes, en particulier avant le milieu des années 1990, ce qui fait en sorte qu’on a souvent utilisé des techniques variées pour estimer le nombre de requins bleus capturés. Les changements des CPUE de la pêche commerciale pourraient ne pas correspondre aux changements de la taille d’une population puisque les CPUE sont une mesure de la densité d’un endroit au sein de l’aire de répartition de l’espèce.

Les séries de données sur les CPUE sont disponibles pour les eaux canadiennes de l’Atlantique et du Pacifique, mais elles montrent une forte variabilité et ne sont pas considérées comme étant représentatives des tendances des effectifs des populations.

Pour la population de l’Atlantique Nord, huit séries de données sur les CPUE couvrant divers types de pêche, régions et périodes n’ont montré aucune tendance globale de 1970 à 2013. Les résultats d’une évaluation de la population effectuée par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT, 2015) suggèrent que l’effectif est actuellement élevé et que la pression de la pêche est faible. Par contre, ces résultats sont considérés comme incertains à cause de problèmes liés aux données d’entrée. Aucune estimation du nombre total d’individus dans la population n’est disponible.

Pour la population du Pacifique Nord, les deux séries de données sur l’indice d’abondance qui permettent de mieux refléter les tendances des populations montrent un déclin de 1976 à la fin des années 1980, suivi d’une augmentation jusqu’au début des années 2000, puis d’un déclin subséquent. Une évaluation de la population effectuée par le Comité scientifique international pour le thon et les espèces voisines dans le Pacifique Nord (ISC, 2014) a montré que la biomasse des stocks était élevée en 1971, puis qu’elle a diminué à son plus bas niveau de la fin des années 1980 au début des années 1990, pour ensuite remonter au niveau du début des années 1970. En 2011, on a estimé la biomasse du stock de femelles reproductrices à 450 000 t, et la biomasse totale des reproducteurs, à 622 000 t, en utilisant 2 modèles. On a estimé que l’abondance des stocks était supérieure au niveau qui produirait le rendement maximal durable (RMD), un niveau de référence souvent utilisé qui indique le rendement maximal qu’une ressource renouvelable peut fournir sans compromettre son renouvellement par la croissance naturelle et la reproduction. Par contre, il y a quelques incertitudes quant aux résultats à cause des problèmes avec les données d’entrée.

Menaces et facteurs limitatifs

Les prises accessoires dans les activités de pêche commerciale à la palangre visant les espadons et les thons sont la principale source de mortalité anthropique chez les requins bleus. Les pêches récréatives et les pêches commerciales utilisant différents types d’engins de pêche sont responsables d’un plus faible nombre de prises. De façon générale, cette espèce n’est pas prisée pour sa viande, mais dans certaines régions, les individus pêchés sont conservés. Le requin bleu est de loin l’espèce la plus commune dans le commerce international d’ailerons de requin. Si on se fie à la quantité d’ailerons vendus, on estime que la quantité de requins bleus pêchés à l’échelle mondiale serait de l’ordre de 200 000 à 500 000 t/an pour le début et le milieu des années 2000. Bien que le Canada ait interdit l’ablation des ailerons de requin (pratique qui consiste à enlever les ailerons des requins et à rejeter le reste de la carcasse en mer), l’exportation d’ailerons de requins vers les marchés internationaux est permise, mais on ne sait pas dans quelle mesure.

Plusieurs requins bleus pêchés sont rejetés en mer. Selon les études, on a estimé la mortalité par rejets des requins hameçonnés à 23 %, ou à 15 % pour les pêches commerciales et 10 % pour les pêches récréatives.

Dans l’Atlantique Nord, on estime que les prises totales de requins bleus avaient oscillé autour de 35 000 t/an depuis le début des années 1980, mais le nombre de prises ne cesse d’augmenter depuis le début des années 1990. La mortalité due aux pêches canadiennes est estimée à environ 400 t/an depuis le milieu des années 1990 et tient compte de la mortalité due aux prises et aux rejets.

Dans le Pacifique Nord, on estime que la moyenne des prises de requins bleus évaluée à 46 000 t/an est restée relativement stable de 2000 à 2010. En 1981, le nombre de prises a atteint son sommet, soit 113 000 t. Les prises canadiennes enregistrées sont très basses, soit moins de 20 t/an au cours des dernières années. Ces prises proviennent des pêches commerciales (et un peu des pêches récréatives) dans les eaux du plateau continental.

Protection, statuts et classements

Les stratégies de gestion du requin bleu au Canada ont été résumées dans le plan d’action national pour la conservation et la gestion des requins (2007). Depuis juin 1994, l’enlèvement des ailerons des requins (pratique qui consiste à couper les ailerons et à jeter le reste de la carcasse en mer) est interdit partout au Canada. Néanmoins, le Canada permet la vente d’ailerons de requin à l’intérieur de ses frontières ainsi que leur exportation vers des marchés internationaux.

Au Canada atlantique, on a rédigé un plan d’action pour la conservation de certaines espèces de requins pélagiques du Canada atlantique. Dans les pêches de poissons pélagiques à la palangre dans la région des Maritimes, on rejette volontairement les requins pélagiques à la mer. De plus, l’utilisation d’hameçons circulaires, qui devrait réduire la mortalité des requins, est obligatoire depuis 2012 (sauf pour les pêches à T.-N.-L.). Dans d’autres types de pêches, il est obligatoire de remettre les requins bleus à la mer ou de déclarer les débarquements. Les requins capturés lors des pêches récréatives doivent être remis à l’eau, sauf en Nouvelle-Écosse où, lors des tournois de pêche, les individus d’une longueur supérieure à 244 cm peuvent être conservés.

Dans le Pacifique canadien, il est interdit de conserver les requins bleus qui ont été pris lors de pêches commerciales de thonidés et de poissons de fond ainsi que lors de pêches récréatives.

À l’échelle internationale, le Plan d’action international pour la conservation et la gestion des requins (1999) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a encouragé les organisations régionales qui gèrent les pêches pélagiques dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord à élaborer de mesures de gestion, comme l’interdiction de la pratique d’enlèvement des ailerons de requin et l’amélioration des données relatives à la capture des requins.

Le requin bleu a été désigné « non en péril » dans l’Atlantique Nord et dans le Pacifique Nord par le COSEPAC en 2016. À l’échelle mondiale, le requin bleu figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en tant qu’espèce quasi menacée.

Résumé technique - population de l’Atlantique Nord

Nom scientifique :
Prionace glauca
Nom français :
Requin bleu – population de l’Atlantique Nord
Nom anglais :
Blue Shark – North Atlantic population
Répartition au Canada :
Océan Atlantique; Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, Québec

Données démographiques

Données démographiques de l'espèce
Éléments du résumé technique information

Durée d’une génération

  • Selon G = âge à maturité + 1/mortalité naturelle.
  • L’âge de maturité des femelles utilisé est 7 ans, mais les estimations varient entre 5 et 7 ans.
  • Le taux de mortalité naturelle utilisé est 0,2, mais les estimations varient entre 0,07 et 0,48.
  •  ans selon les estimations ci-dessus.
12 ans
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre total d’individus matures? Non, les tendances futures sont inconnues.
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations] Inconnu

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].

  • Déduit à partir des séries chronologiques sur les captures par unité d’effort : huit séries montrent des tendances variables selon la période et la région, mais aucune tendance globale n’a été observée entre 1970 et 2013.
  • Une passe d’un modèle de population montre un déclin de 65 % du début des années 1980 au milieu des années 1990, suivi d’un effectif stable.
  • D’autres modèles de population montrent que celle-ci est demeurée stable pendant la période correspondant aux séries chronologiques (de 1970 à 2013).
Aucune tendance globale
Pourcentage [prévu ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Les menaces sont connues et réversibles, mais elles n’ont pas cessé.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Information sur la répartition de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 900 420 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
Note : la vraie valeur de l’IZO serait beaucoup plus importante, mais la valeur d’IZO indiquée est conforme à celle obtenue avec les méthodes du COSEPAC
> 2 000 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée? Non
Nombre de localités
> 10, puisque les requins bleus sont capturés par différentes pêches exploitées selon différents régimes de gestion
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures dans chaque population

Nombre d’individus matures de l'espèce
Population : Inconnue
Total -

Analyse quantitative

Analyse quantitative de l'espèce
Éléments du résumé technique information

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]

  • Le modèle de population montre que l’abondance est supérieure au rendement maximal durable et la mortalité par pêche est inférieure à ce niveau.
Aucune analyse

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

Prises accessoires lors des pêches, principalement la pêche commerciale à la palangre : des améliorations récentes à la gestion pourraient avoir réduit les taux de mortalité, même si le nombre de requins bleus conservés pourrait avoir augmenté dans le cas de certaines pêches.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Situation des populations de l’extérieur Une seule population dont font partie les individus du Canada
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Connue
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Oui

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Les informations sur les données sensibles de l'espèce
Éléments du résumé technique information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Espèce désignée « préoccupante » en avril 2006. Réexamen du statut et inscription à la catégorie « non en péril » en novembre 2016.

Statut et justification de la désignation :

Statut et justification de la désignation :
Éléments du résumé technique information
Statut : Non en péril
Code alphanumérique : Sans objet
Justification de la désignation : Cette espèce est productive, relativement à d’autres espèces de requins pélagiques. Elle compte une seule population fortement migratrice dans l’Atlantique Nord, population dont une partie est présente dans les eaux canadiennes de façon saisonnière. Les taux de capture des pêches canadiennes entre 1995 et 2013 sont stables ou présentent une légère augmentation, et aucune tendance ne se dégage de la composition par taille mise à jour des captures entre 2001 et 2016. Les problèmes de prises accessoires indiqués dans l’évaluation précédente ont été réduits grâce à des mesures de gestion. Huit indices dépendants des pêches utilisés dans une évaluation récente (2015) des stocks n’indiquent aucune tendance globale. La plupart des modèles de population intégrant ces indices n’indiquaient aucun déclin de la biomasse du stock reproducteur.

Applicabilité des critères :

Applicabilité des critères
Éléments du résumé technique information
Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) :
Critère non satisfait, population stable ou en croissance.
Critère B
(petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Critère non satisfait, la zone d’occurrence et l’IZO dépassent les limites.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Critère non satisfait, la taille de la population dépasse les limites.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) :
Critère non satisfait.
Critère E
(analyse quantitative) :
Analyse non effectuée.

Résumé technique - population du Pacifique Nord

Nom scientifique :
Prionace glauca
Nom français :
Requin bleu – Population du Pacifique Nord
Nom anglais :
Blue Shark – North Pacific population
Répartition au Canada :
Océan Pacifique, Colombie-Britannique

Données démographiques

Données démographiques de l'espèce
Éléments du résumé technique information

Durée d’une génération

  • Selon G = âge à maturité + 1/mortalité naturelle
  • L’âge de maturité des femelles utilisé est 7 ans, mais on estime qu’il varie entre 5 et 7 ans
  • Le taux de mortalité naturelle utilisé est 0,2, mais on estime qu’il varie entre 0,07 et 0,48
  • La durée d’une génération pourrait varier de 7 à 21 ans selon les estimations
12 ans
Y a-t-il un déclin continu observé du nombre total d’individus matures? Non, les tendances futures sont inconnues.
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations] Inconnu

Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].

  • Déduit à partir des données sur les captures commerciales par unité d’effort : les indices ne montrent aucune tendance globale. De façon individuelle, certains indices présentent des augmentations ou des diminutions.
  • Estimation du modèle de population : La population augmente depuis les trois dernières générations.
Aucune tendance globale
Pourcentage [prévu ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu, même si la mortalité par pêche a récemment commencer à diminuer (selon le modèle de la population).
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé? Les menaces sont connues et réversibles, mais elles n’ont pas cessé.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Information sur la répartition de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 544 900 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté).
> 2 000 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée? Non
Nombre de localités
> 10, puisque les requins bleus sont capturés par différentes pêches exploitées selon différents régimes de gestion
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures dans chaque population

Nombre d’individus matures de l'espèce
Population : Nombre d’individus matures

Population

  • Selon le modèle, la biomasse du stock de femelles reproductrices était de 450 000 t en 2011.
  • La biomasse totale des reproducteurs était de 622 000 t en 2011.
  • Si on utilise une estimation approximative de 100 kg/individu, on obtiendrait un nombre d’individus de l’ordre de 4,5 millions de femelles reproductrices et de 6,2 millions d’individus reproducteurs.
Estimation la plus faible, très approximative, de 6 millions d’individus (population totale du Pacifique)
Total Inconnu

Analyse quantitative

Analyse quantitative de l'espèce
Éléments du résumé technique information

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]

  • Le modèle de population disponible montre une augmentation récente des effectifs.
Aucune analyse de population virtuelle officielle, mais le modèle de population disponible suggère une faible probabilité

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

Prises accessoires lors des pêches, principalement la pêche commerciale à la palangre : des améliorations récentes à la gestion pourraient avoir réduit les taux de mortalité.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Situation des populations de l’extérieur Une seule population dont proviennent les individus du Canada
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Connue
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Oui

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Les informations sur les données sensibles de l'espèce
Éléments du résumé technique information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Espèce étudiée en avril 2006 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ». Réexamen du statut et inscription à la catégorie « non en péril » en novembre 2016.

Statut et justification de la désignation :

Statut et justification de la désignation :
Éléments du résumé technique information
Statut : Non en péril
Code alphanumérique : Sans objet
Justification de la désignation : Cette espèce est productive, relativement à d’autres espèces de requins pélagiques. Elle compte une seule population fortement migratrice dans le Pacifique Nord, population dont une partie est présente dans les eaux canadiennes de façon saisonnière. Les indices d’abondance dépendants de la pêche pratiquée dans de plus petites zones montrent diverses tendances du milieu des années 1970 à 2013. Une évaluation de la population intégrant ces indices donne à penser que l’abondance a récemment augmenté. Il n’y a pas de menaces significatives pesant sur l’espèce dans les eaux canadiennes.

Applicabilité des critères :

Applicabilité des critères
Éléments du résumé technique information
Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) :
Critère non satisfait, population stable ou en croissance.
Critère B
(petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Critère non satisfait, la zone d’occurrence et l’IZO dépassent les limites.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Critère non satisfait, la taille de la population dépasse les limites.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) :
Critère non satisfait.
Critère E
(analyse quantitative) :
Analyse non effectuée.

Préface

Depuis la dernière évaluation du COSEPAC (2006), il y a eu une augmentation considérable des connaissances sur le requin bleu. De nouvelles compilations des données de marquage dans l’Atlantique Nord et dans le Pacifique Nord ont permis de comprendre les mouvements et la structure de la population à l’échelle du bassin océanique. De plus, une étude génétique a confirmé qu’il n’y avait qu’une seule population de requins bleus dans le Pacifique Nord. Les études réalisées grâce à des étiquettes détachables de collecte de données par satellite ont permis d’obtenir des renseignements sur l’utilisation de l’habitat, les déplacements des individus et la mortalité après la remise à l’eau. On a également fait de nouvelles estimations des taux de mortalité des individus capturés, puis remis à l’eau. Dans le bassin de l’Atlantique et dans celui du Pacifique, on a effectué des évaluations de la population en utilisant les données de la plupart des pêches capturant cette espèce, en plus d’utiliser plusieurs approches de modélisation. À la fois dans l’Atlantique et le Pacifique canadiens, les données liées aux prises de requins bleus ont été compilées de façon assez détaillée; dans l’Atlantique canadien, où le nombre de prises est plus élevé, on a effectué une estimation de la mortalité en intégrant les données liées aux prises ainsi que celles liées à la survie des individus remis à l’eau.

Aucune décision d’inscription n’a été prise depuis la recommandation de statut du COSEPAC en 2006.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Le requin bleu, Prionace glauca (Linnæus, 1758), est la seule espèce du genre Prionace. Il appartient à la famille des Carcharhinidés (Compagno, 1984), qui regroupe 12 genres et 48 espèces. Le requin bleu est la seule espèce de cette famille qu’on trouve régulièrement dans les eaux tempérées; les autres se limitant essentiellement aux milieux tropicaux. En anglais, cette espèce se nomme Blue Shark.

Description morphologique

Le requin bleu est facilement reconnaissable grâce à sa coloration distinctive. La région dorsale est d’un bleu foncé vif et les flancs sont d’un bleu clair. La coloration tourne brusquement au blanc dans la région ventrale (Nakano et Stevens, 2008). Il a un corps long et mince, atteignant 3,8 m de longueur. Les caractéristiques anatomiques les plus évidentes sont : un long museau pointu ainsi que de longues nageoires pectorales en forme de faucille (Mecklenburg et al., 2002) (figure 1). Le requin bleu possède une nageoire caudale qui porte, juste sous l’extrémité du lobe supérieur, l’échancrure distinctive qui caractérise les carcharhinidés. Les yeux sont grands et munis d’une paupière inférieure nictitante (qui peut s’ouvrir et se fermer). Cette espèce de requin a cinq fentes branchiales de taille moyenne; celle du milieu est la plus longue et les deux dernières sont placées au-dessus de la nageoire pectorale. L’apparence des dents des deux mâchoires diffère; les dents de la mâchoire supérieure sont triangulaires, incurvées vers l’arrière et ont des bords finement dentelés, tandis que celles de la mâchoire inférieure sont droites, pointues et ont des bords lisses (Compagno et al., 2005).

Figure 1. Requin bleu, Prionace glauca. Source : Hart (1973).
Illustration d’un requin bleu la vue latérale (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 1

Illustration d’un requin bleu, montrant un corps long et mince, un long museau pointu ainsi que de longues nageoires pectorales en forme de faucille. Le requin bleu possède une nageoire caudale qui porte, juste sous l’extrémité du lobe supérieur, l’échancrure distinctive qui caractérise les carcharhinidés. Il a également de grand yeux et cinq fentes branchiales de taille moyenne.

Structure spatiale et variabilité des populations

Atlantique

Le requin bleu est l’espèce de requin océanique la plus étudiée en ce qui concerne le marquage; on compte plus de 100 000 individus marqués au Canada, aux États-Unis, en Irlande, aux Açores, au Japon, où on trouve une flottille de palangriers pélagiques, et dans d’autres pays (Kohler et Turner, 2008; ICCATNote2de bas de page, 2009). Les déplacements des requins bleus sur de longues distances sont bien documentés. Pour les individus marqués au large des États-Unis, les déplacements vers l’est de l’Atlantique Nord étaient communs; le déplacement moyen entre le lieu de marquage et le lieu de recapture était de 857 km et le temps moyen avant la recapture était de 0,9 an (Kohler et Turner, 2008). Quelques requins bleus marqués et remis à l’eau dans l’Atlantique Nord ont été recapturés dans l’Atlantique Sud (ICCAT, 2009). Kohler et Turner (2008) ont remarqué que, de tous les individus marqués et recapturés, seulement cinq se sont déplacés de l’Atlantique Nord à l’Atlantique Sud. D’après les études de marquage, on considère qu’il n’y a qu’une seule population de requins bleus dans l’Atlantique Nord (Kohler et Turner, 2008; ICCAT, 2009).

La distribution spatiale de la population de l’Atlantique Nord est établie selon une sous-structure considérable en fonction de l’âge, du sexe et du stade de maturité des individus (figure 2) (Nakano et Stevens, 2008). Les jeunes des deux sexes, les femelles subadultes et les mâles adultes sont prédominants dans l’ouest de l’Atlantique Nord, où les femelles adultes sont rares. On trouve les femelles adultes, dont plusieurs sont gravides, dans la région des îles Canaries et de la côte ouest de l’Afrique, d’environ 27° à 32° de latitude nord. L’accouplement a lieu d’environ 32° à 35° de latitude nord au printemps et à l’été. Les jeunes restent dans les aires de croissance, qui couvrent de grandes parties de l’Atlantique Nord, et n’entreprennent pas les longues migrations des adultes avant d’avoir atteint une longueur de 130 cm. Même si la nature incomplète des observations, en particulier aux sites de marquage, suscite certaines incertitudes quant aux résultats, de récentes études confirment le portrait général de la situation (p. ex., Vandeperre et al., 2014).

Pacifique

Le requin bleu possède une aire de répartition pan-pacifique. S’appuyant sur une étude de la diversité génétique nucléaire à des locus microsatellites réalisée à plusieurs endroits dans l’aire de répartition du Pacifique Nord, King et al. (2015) ont conclu qu’il n’y a qu’une population de requins bleus dans le Pacifique Nord. De vastes efforts de marquage dans l’est, le centre et l’ouest du Pacifique Nord indiquent que cette espèce entreprend de longs déplacements dans tout le Pacifique Nord. Par contre, aucune donnée de marquage n’a encore montré que l’espèce effectuait des déplacements traversant l’équateur, si on se fie aux données recueillies grâce aux 31 954 individus marqués et aux 489 individus recapturés depuis les années 1970 (Sippel et al., 2011). De façon générale, les renseignements disponibles indiquent qu’il n’y a qu’une population dans le Pacifique Nord, distincte des individus du Pacifique Sud.

Figure 2. Sous-structure de la population de requins bleus (a) pendant l’automne et l’hiver (b) pendant le printemps et l’été. Source : Nakano et Stevens (2008).
Deux cartes illustrant la sous structure de la distribution spatiale (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 2

Deux cartes illustrant la sous structure de la distribution spatiale (liée à l’âge, au sexe et au stade de maturité) de la population de requins bleus de l’Atlantique Nord en automne et en hiver (carte du haut) ainsi qu’au printemps et en été (carte du bas). La carte du bas montre également les aires de reproduction, de mise bas et de croissance.

Dans le Pacifique Nord, la distribution spatiale de la population dépend du sexe et du stade de maturité des individus (ISCNote3de bas de page, 2014). Les plus petits individus mâles et femelles (< 50 cm de longueur précaudale) cohabitent dans les aires de mise bas entre 35° et 40° de latitude nord environ. On peut trouver les mâles et les femelles subadultes (entre 100° et 150 cm de longueur précaudale) dans les bandes situées de 30° à 40° de latitude nord et de 35° à 50° de latitude nord, respectivement, tandis que les plus gros subadultes et les adultes sont plus au sud, étant donné que la reproduction se produit dans la bande de 20° à 30° de latitude nord.

Unités désignables

Selon les résultats de marquage résumés par Kohler et Turner (2008) et l’ICCAT (2009), une seule unité désignable est proposée pour le requin bleu dans l’Atlantique canadien. Ainsi, les individus du Canada feraient partie de la grande population de l’Atlantique Nord.

Par ailleurs, selon les résultats de marquage résumés par l’ISC (2014) et le travail sur la génétique fait par King et al. (2015), une seule unité désignable est proposée pour le requin bleu dans le Pacifique canadien. Les individus du Canada feraient donc partie de l’unique population du Pacifique Nord.

En tenant compte des critères du COSEPAC pour les unités désignables, il y a suffisamment de preuves pour établir le « caractère distinct » des deux unités désignables proposées, d’après le caractère distinct et la séparation géographique à l’échelle du bassin océanique. Le critère d’« importance » est également satisfait pour l’unité désignable du Pacifique, où une étude de la diversité microsatellitaire appuie fortement l’existence d’une seule population de requins bleus dans le Pacifique Nord (King et al., 2015).

Importance de l’espèce

Le requin bleu est l’une des espèces de requins les plus abondantes et les plus répandues au monde. Il est sans aucun doute un élément important des écosystèmes pélagiques des océans tropicaux et des océans tempérés. Il fait également partie des espèces de requins les plus fécondes et de celles qui ont la croissance la plus rapide (Nakano et Stevens, 2008). Le requin bleu est la seule espèce de la grande famille des Carcharhinidés qui est souvent présente dans les eaux tempérées ainsi que dans les eaux tropicales.

Jusqu’à maintenant, le requin bleu n’a pas encore été choisi pour faire l’objet du processus formel de collecte des connaissances traditionnelles autochtones du COSEPAC (Jones, comm. pers., 2014).

Répartition

Aire de répartition mondiale

On trouve des requins bleus dans tous les océans tempérés et tropicaux du monde, surtout dans les eaux de surface et au large des côtes (figure 3). Il n’y a aucun signe de réduction ni d’expansion de l’aire de répartition mondiale.

Figure 3. Aire de répartition mondiale du requin bleu. Source de la carte : FAO (2004)
Carte de la répartition mondiale du requin bleu (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 3

Carte de la répartition mondiale du requin bleu, qui est présent dans tous les océans tempérés et tropicaux du monde, surtout dans les eaux de surface et au large des côtes.

Aire de répartition canadienne

Atlantique

Si on se fie aux prises de requins bleus lors des pêches commerciales de poissons pélagiques à la palangre et des pêches récréatives, l’aire de répartition canadienne inclut les eaux du Gulf Stream au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve (figures 4 et 5). On trouve aussi des requins bleus dans le plateau continental au nord de Terre-Neuve, à environ 49° de latitude nord. L’espèce a également été observée à partir du golfe du Saint-Laurent, ce qui inclut la côte ouest de Terre-Neuve (Campana et al., 2015; Cormier, comm. pers., 2014; Mallet, comm. pers., 2014), et dans le plateau continental du Labrador (figure 5).

Figure 4. Emplacement des prises de requins bleus déclarées par des observateurs canadiens des pêches en mer sur tous les navires commerciaux de 1998 à 2014. Source : Campana et al. (2015).
Carte montrant l’emplacement des prises (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 4

Carte montrant l’emplacement des prises de requins bleus déclarées par des observateurs canadiens des pêches en mer sur tous les navires commerciaux de 1998 à 2014.

Figure 5. Emplacement des prises de requins bleus d’après les informations des observateurs des pêches en mer du ministère des Pêches et des Océans de la région de Terre-Neuve-et-Labrador sur tous les navires commerciaux de 1980 à 2012. Source : Campana et al. (2015).
Carte montrant l’emplacement des prises de requins bleus (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 5

Carte montrant l’emplacement des prises de requins bleus d’après les relevés des observateurs des pêches en mer du ministère des Pêches et des Océans de la région de Terre Neuve et Labrador sur tous les navires commerciaux de 1980 à 2012.

Pacifique

Les requins bleus sont capturés par les pêches à la palangre de fond au large du plateau continental du Pacifique canadien et occasionnellement à l’intérieur de ce plateau (figure 6). Comme le requin bleu est une espèce pélagique vivant dans l’océan, sa répartition s’étend au large du plateau continental et au delà de la zone économique exclusive du Canada (ZEE).

Figure 6. Captures moyennes de requins bleus par unité d’effort (kg/100 hameçons) lors de la pêche de poissons de fond à la palangre dans les eaux canadiennes du Pacifique de 1998 à 2010. Dans la figure, les carrés font 0,2° × 0,2°. Source : King (2011).
Carte montrant le nombre moyen de captures par unité d’effort (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 6

Carte montrant le nombre moyen de captures par unité d’effort (kilogramme par 100 hameçons) de requins bleus lors de la pêche de poissons de fond à la palangre dans les eaux canadiennes du Pacifique de 1998 à 2010.

William et al. (2010) ont décrit un grand regroupement de requins océaniques observés de façon constante près du rebord du plateau continental du bassin de la Reine Charlotte pendant trois étés (de 2004 à 2006). Une portion importante de ces requins (15 %) était des requins bleus (l’espèce dominante, représentant 63 % des individus identifiés, était la taupe du Pacifique, Lamna ditropis). Selon une estimation de l’abondance totale évaluée à environ 10 000 requins, le regroupement aurait compris environ 1 500 requins bleus. Ce nombre aurait pu avoir été sous estimé puisqu’il a été calculé selon des dénombrements à la surface.

La présence des requins bleus dans les eaux canadienne du Pacifique varie selon les saisons. Les requins bleus sont pêchés toute l’année lors de la pêche au chalut des poissons de fond et de mai à octobre lors de la pêche à la palangre des poissons de fond. Pour ces deux types de pêche, les quantités record de prises de requin sont enregistrées en août et en septembre (King, 2011). Aucun requin bleu n’a été observé au printemps lors des recensements des mammifères marins de Williams et al. (2010) et le regroupement décrit plus haut a été observé en juillet et en août.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Dans l’Atlantique canadien, la superficie de la zone d’occurrence est de 900 420 km2; le calcul utilisé exclut la présence occasionnelle de requins bleus dans le golfe de Saint-Laurent et dans le plateau continental du Labrador. L’indice de zone d’occupation (IZO) est supérieur à 2 000 km2 (seuil utilisé dans les critères quantitatifs pour déterminer le statut).

Dans le Pacifique canadien, la superficie de la zone d’occurrence est de 544 900 km2 et l’indice de zone d’occupation est supérieur à 2 000 km2.

Activités de recherche

Les renseignements concernant la répartition du requin bleu proviennent presque exclusivement des pêches. Cette espèce fait souvent l’objet de prises accessoires dans une grande variété de pêches commerciales et récréatives (voir la section sur les « menaces »). Les pêches qui capturent des requins bleus sont assez intensives et largement répandues pour dresser un portrait précis de la répartition de l’espèce au Canada et à l’échelle mondiale.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le requin bleu, une des espèces de requins les plus répandues, est présent dans les milieux pélagiques des océans et des plateaux continentaux (Nakano et Stevens, 2008). Les individus sont répartis de la surface à au moins 600 m de profondeur et peuvent se trouver à proximité des zones côtières (Nakano et Stevens, 2008), mais rarement là où la profondeur est inférieure à 50 m (Campana et al., 2015). Le requin bleu préfère des températures variant entre 12 et 20 °C.

D’après des renseignements obtenus en observant 23 individus munis d’étiquettes détachables de collecte de données par satellite de 2003 à 2007, l’utilisation de l’habitat des requins bleus vivant au large du Canada atlantique varie selon la saison. Les individus restent près de la surface de l’eau pendant la majorité de l’été et de l’automne et se déplacent dans des eaux plus profondes (en général de 100 à 300 m) vers la fin du mois de novembre. Dans les eaux profondes du Gulf Stream au large du Canada atlantique, l’espèce a montré une migration nycthémérale marquée en se déplaçant entre des eaux d’une profondeur moyenne de 74 m la nuit et des eaux d’une profondeur moyenne de 412 m, le jour. Ces déplacements ont lieu parce que les requins poursuivent leurs proies : des calmars et des poissons-proies qui se déplacent verticalement (Campana et al., 2011). Musyl et al. (2011) ont aussi décrit de telles migrations nycthémérales verticales dans le centre du Pacifique.

Biologie

Cycle vital, paramètres démographiques et reproduction

Une portée de requin bleu peut comprendre entre 4 et 135 petits (Snelson et al., 2008), mais la moyenne est d’environ 30 petits par portée (Nakano et Stevens, 2008), ce qui est relativement élevé pour un requin pélagique. À la naissance, le requin bleu mesure entre 35 et 50 cm de longueur totale (Nakano et Stevens, 2008). Dans la plupart des régions, la reproduction est saisonnière, et la majorité des petits naissent au printemps et à l’été, bien que la parturition puisse se produire à d’autres moments (Nakano et Stevens, 2008). Le requin bleu a une période de gestation de 9 à 12 mois. Certains éléments probants indiquent que les femelles se reproduisent chaque année (Snelson et al., 2008), mais il semble que la reproduction tous les deux ans, comme pour les autres requins pélagiques, serait la norme (Nakano et Stevens, 2008).

On a déterminé l’âge de requins bleus en comptant les anneaux vertébraux, mais les estimations de l’âge n’ont pas été validées (Nakano et Stevens, 2008). D’après des études sur l’âge et la croissance d’individus de l’Atlantique Nord, de l’Atlantique Sud et du Pacifique Nord, Nakano et Stevens (2008) ont établi que la longévité de cette espèce était d’environ 20 ans, tandis que l’ICCAT (2009, tableau 1) a estimé la longévité à 15 ans et l’ISC (2014, tableau 4), à 30 ans.

Tableau 1. Productivité (r, taux intrinsèque d’augmentation des populations par année) et durée d’une génération pour 20 stocks de requins pélagiques et de raies, classés en ordre décroissant de productivité. Les estimations de la productivité sont des médianes et les limites de confiances supérieures et inférieures sont de 80 %. Source : ICCAT (2013)
Stock Productivité (r) LIC LSC Durée d’une génération (an)
Requin bleu del’Atlantique Nord 0,314 0,279 0,345 8,2
Requin bleu del’Atlantique Sud 0,299 0,264 0,327 9,8
Pastenague violettede l’Atlantique Nord (Pteroplatytrygon violacea) 0,230 0,181 0,279 6,2
Requin-marteau commun(Sphyrna zygaena) 0,225 0,213 0,237 13,4
Requin tigre (Galeocerdocuvier) 0,190 0,180 0,200 15,6
Requin rameur (Carcharhinuslongimanus) 0,121 0,104 0,137 10,4
Requin-marteau halicornede l’Atlantique Sud (Sphyrnalewini) 0,121 0,110 0,132 21,6
Requin-renard (Alopiasvulpinus) 0,121 0,099 0,143 11,0
Requin-marteau halicornede l’Atlantique Nord 0,096 0,093 0,107 21,6
Requin soyeux del’Atlantique Nord (Carcharhinus falciformis) 0,078 0,065 0,090 14,4
Requin marteau tiburo (Sphyrna mokarran) 0,070 0,069 0,071 27,1
Requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus) 0,058 0,049 0,068 25,0
Requin-taupe commun (Lamna nasus) 0,052 0,044 0,059 20,3
Pastenague violettede l’Atlantique Sud 0,051 0,004 0,096 6,6
Requin obscur (Carcharhinusobscurus) 0,043 0,035 0,050 29,6
Requin soyeux del’Atlantique Sud 0,042 0,029 0,054 16,5
Requin de nuit (Carcharhinus signatus) 0,041 0,028 0,053 14,9
Petit requin-taupe (Isurus paucus) 0,029 0,020 0,038 25,2
Requin gris (Carcharhinusplumbeus) 0,010 0,005 0,024 21,8
Requin renard à grosyeux (Alopias superciliosus) 0,009 0,001 0,018 17,8

Des études effectuées dans différents bassins océaniques ont établi les longueurs à maturité suivantes (Nakano et Stevens, 2008) : une longueur totale de 218 cm pour les mâles et de 221 cm pour les femelles, dans l’Atlantique Ouest; une longueur totale de 221 cm pour les femelles, dans le golfe de Guinée; une longueur totale de 200 cm pour les deux sexes, dans le Pacifique Nord; une longueur totale variant de 229 à 235 cm pour les mâles et de 205 à 229 cm pour les femelles, dans le Pacifique Sud.

Les études citées par Nakano et Stevens (2008) indiquent généralement que l’âge de la maturité sexuelle se situe entre 4 à 6 ans pour les mâles et entre 5 à 7 ans pour les femelles, tandis que Snelson et al., (2008) résument les études existantes en établissant l’âge de maturité entre 6 et 7 ans pour les deux sexes.

Les déductions faites à partir d’études fondées sur la relation entre le taux de croissance et/ou la longévité et la mortalité donnent des taux de mortalité instantanée variant entre 0,07 et 0,48, et une moyenne de 0,23 (Campana et al., 2015). L’ISC (2014, tableau 4) a estimé la mortalité naturelle selon l’âge pour une espérance de vie de 30 ans et a obtenu une moyenne de mortalité naturelle pour tous les âges d’environ 0,15. En utilisant la relation entre l’espérance de vie et la mortalité naturelle définie par Hewitt et Hoenig (2005) (M ≈ 4,22/tmax, où tmax est l’espérance de vie), la mortalité naturelle pourrait varier entre 0,28 (pour une espérance de vie de 15 ans) et 0,14 (pour une espérance de vie de 30 ans). Les estimations disponibles convergent à environ 0,2, mais il y a encore des incertitudes liées à la fois à l’espérance de vie et à la mortalité naturelle.

La meilleure estimation de la durée d’une génération est de 12 ans. Elle est calculée avec la formule G = tmat + 1/M, où tmat est l’âge de maturité (établi à 7 ans, soit la valeur la plus élevée de l’intervalle conformément à une approche prudente) et M est la mortalité naturelle (on a utilisé une valeur de 0,2). La durée d’une génération pourrait varier entre 7 et 21 ans, selon les valeurs comprises dans les intervalles de l’âge des femelles à maturité et de la mortalité naturelle mentionnés plus haut.

Selon l’évaluation de l’ICCAT, le requin bleu est l’espèce la plus productive des requins pélagiques et des raies de l’océan Atlantique Sud et de l’océan Atlantique Nord (tableau 1).

Physiologie et adaptabilité

Peu d’études ont été publiées sur la physiologie de cette espèce. D’après des observations faites sur le terrain, le requin bleu préfère les eaux où la température se situe entre 12 et 20 °C (Nakano et Stevens, 2008). Le requin bleu s’adapte facilement à une grande variété de milieux dans les eaux pélagiques et les eaux des plateaux continentaux, et on le trouve à la fois dans les eaux tempérées et dans les eaux tropicales. Les habitudes de migration nycthémérale observées dans les eaux libres des océans pourraient conférer au requin bleu des avantages liés à la thermorégulation (Campana et al., 2015).

Déplacements et dispersion

Le requin bleu est une espèce fortement migratrice. Ses habitudes de déplacement sont complexes et la distribution spatiale de la population est liée à des éléments du cycle vital ainsi qu’à la répartition des proies. Les études de marquage sont la principale source d’information sur les déplacements de cette espèce. Même si de nombreux individus ont été marqués au cours des dernières années, les résultats de ces études sont affectés par les zones relativement restreintes dans lesquelles on fait du marquage. Les résultats sont aussi affectés parce qu’on dépend de la pêche pour recapturer les individus marqués.

Atlantique Nord

Kohler et Turner (2008) ont résumé les résultats du programme de marquage coopératif du NMFS des États-Unis au cours duquel 91 450 requins bleus ont été marqués de 1962 à 2000. Le taux de recapture total était de 5,9 %. Les distances parcourues variaient entre 0 et 6 926 km et la moyenne était de 857 km. Les résultats montrent aussi que 75 % des requins ont été recapturés à moins de 1 500 km de l’endroit où ils avaient été marqués. Le temps entre le marquage et la recapture variait entre 1 jour et 9,1 ans, et la moyenne était de 0,9 an. On a observé que 214 requins marqués dans l’ouest de l’Atlantique Nord (4,4 % des 4 862 individus marqués) et 10 requins marqués dans l’est de l’Atlantique Nord (7,2 % des 138 individus relâchés) ont effectué des migrations transatlantiques.

Les requins marqués au large du Canada atlantique entre 1971 et 2002 (916 individus) ont généralement été recapturés dans le centre et l’est de l’Atlantique, aussi loin qu’en Afrique (figure 7). Des habitudes migratoires similaires ont également été observées dans une étude plus récente (2 321 individus marqués depuis 2006) (Campana et al., 2015). Plusieurs individus marqués au large du nord-est des États-Unis ont été recapturés par les pêches canadiennes (Campana et al., 2015).

Figure 7. Déplacement des requins bleus marqués au Canada (figure du haut) et recapturés au Canada (figure du bas) entre 1971 et 2002 dans le cadre du programme de marquage du NMFS des États-Unis. Les pointes de flèche représentent les lieux de recapture. Source : Campana et al. (2015).
Deux cartes montrant les endroits où les requins bleus ont été marqués (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 7

Deux cartes montrant les endroits où les requins bleus ont été marqués (carte du haut) ou recapturés (carte du bas) dans les eaux canadiennes dans le cadre du programme de marquage du National Marine Fisheries Service des États Unis entre 1971 et 2002. Les pointes de flèches représentent les lieux de recapture.

Kohler et Turner (2008) ont présenté un résumé général des déplacements de la population de l’Atlantique. Dans l’ouest de l’Atlantique Nord, l’aire de répartition des requins bleus pendant l’hiver est située à l’est du Gulf Stream et comprend la mer des Sargasses. Pendant les mois d’avril et de mai, lorsque les eaux du plateau continental se réchauffent, les requins bleus se rapprochent des côtes, dans le secteur du plateau continental entre la Caroline du Nord et Terre-Neuve. La reproduction a lieu dans cette région, principalement pendant l’été. À la fin de l’été et à l’automne, les requins se déplacent au sud et en haute mer, vers des endroits situés au large du sud-est des États-Unis, dans les Caraïbes ainsi que dans le centre, l’est et le sud de l’Atlantique Nord. Dans l’est de l’Atlantique Nord, on observe des déplacements similaires. En effet, durant l’été, on trouve des individus loin au nord, jusqu’en Irlande et en Écosse, et même dans la mer du Nord et dans des secteurs autour de la mer Baltique. En hiver, on trouve des requins bleus près des îles Canaries. Les petits individus (longueur de 100 à 110 cm) restent dans des secteurs plus restreints du centre de l’Atlantique et ne font pas les grandes migrations nord-sud. Le portrait du déplacement des requins bleus demeure incomplet dû à la répartition irrégulière des sites de marquage, et aux efforts de marquage qui sont beaucoup plus faibles dans l’est que dans l’ouest de l’Atlantique. Par contre, des études plus récentes (p. ex. Vandeperre et al., 2014) confirment le portrait général.

Pacifique Nord

Nakano et Stevens (2008) ont proposé un modèle général des déplacements fondé sur celui de Nakano (1994). La reproduction a lieu au début de l’été entre 20° et 30° de latitude nord et les femelles gravides se déplacent au nord, vers les aires de mise bas, pour l’été suivant. La parturition a lieu au début de l’été, dans les aires de mise bas situées entre 35° et 45° de latitude nord. On trouve des mâles et des femelles âgés de 2 à 5 ans dans les aires de mise bas; les femelles se trouvent plus au nord et les mâles, plus au sud. Les aires de mise bas et les aires de croissance sont situées à la « frontière subarctique » (environ entre 35° et 50° de latitude nord), où les proies sont très abondantes. Les jeunes restent dans cette zone pendant 5 ou 6 ans. On trouve les individus adultes principalement depuis les eaux équatoriales jusqu’au sud des aires de croissance.

Le modèle de Nakano prédit que la majorité des requins bleus qui vivent dans les eaux canadiennes du Pacifique seraient des femelles subadultes. Une étude effectuée sur la côte canadienne du Pacifique soutient cette hypothèse puisque 93 % (n=134) des individus observés étaient des femelles immatures (IEC Collaborative Marine Research and Development Limited, 1992). En 2007 et en 2010, le ministère des Pêches et des Océans du Canada a fait des études de marquage de requins bleus au large de la baie Barkley, sur la côte ouest de l’île de Vancouver, et a découvert que 85 % des 144 requins capturés en 2007 étaient des femelles subadultes. En 2010, 77 % des 244 requins capturés étaient des femelles subadultes (J. King, données non publiées).

Relations interspécifiques

Markaida et Sosa-Nishikazi (2010) ont résumé toutes les études disponibles sur l’alimentation des requins bleus (34 études, incluant leur étude) et ont conclu que cette espèce consomme une grande variété de proies pélagiques et benthiques. L’alimentation des individus capturés en eaux profondes était principalement constituée de calmars et de pieuvres mésopélagiques ainsi que de poissons osseux comme les myctophidés, tandis que les individus capturés dans le secteur du plateau continental se nourrissent de poissons (morue et espèces apparentées, maquereau, hareng et espèces semblables) ainsi que de calmars et de pieuvres du plateau continental. Ces habitudes alimentaires sont adoptées dans une grande variété de régions étudiées et suggèrent une alimentation et des habitudes alimentaires très variables. Au Canada, les requins bleus pêchés lors de tournois de pêche récréative au requin étaient des prédateurs opportunistes, se nourrissant d’une grande variété d’espèces de poissons (McCord and Campana, 2003).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les renseignements disponibles sur l’abondance et les tendances de la population du Pacifique Nord et de celle de l’Atlantique Nord proviennent du Canada et de l’étranger. Étant donné que les individus du Canada font partie de populations océaniques plus grandes, les renseignements provenant de l’extérieur du Canada sont pertinents pour évaluer la situation de l’espèce au Canada. Pour cette raison, des renseignements provenant de plusieurs autres parties de l’aire de répartition de la population sont fournis dans les sections suivantes.

Presque tous les renseignements sur les tendances des populations proviennent des prises par les pêches plutôt que de relevés indépendants des pêches. Les taux de capture de requins bleus par les pêches sont influencés par une grande variété de facteurs, dont la variation liée au chevauchement entre l’empreinte de la pêche et la répartition de la population, l’organisation spatiale de la population en fonction du sexe et du stade biologique, les facteurs environnementaux (comme la température) ainsi que les renseignements (techniques de pêche, emplacement des prises, moment où les prises ont été faites) concernant spécifiquement les pêches ayant recueilli les données utilisées. Ainsi, les indices propres à certaines zones pourraient ne pas bien représenter la population globale et les tendances pourraient varier en fonction des zones. L’approche fondée sur le modèle linéaire général a été utilisée dans plusieurs études pour tenter de corriger certains de ces facteurs en plus de tenter de modéliser la « vraie » tendance liée aux captures par unité d’effort (CPUE).

Atlantique Nord

Dans les eaux canadiennes, le taux de captures de requins bleus dans les pêches à la palangre récréatives et commerciales visant l’espadon (Xiphias gladius) ou le thon sont connus (Campana et al., 2015). Les taux de capture dans les pêches commerciales à l’espadon, fondés sur les données du Programme des observateurs en mer du Canada, sont disponibles pour la période de 1995 à 2013 et ont été modélisés en utilisant l’approche fondée sur le modèle linéaire général (Campana et al., 2015). Une série de données chronologiques (de 2001 à 2016) de l’estimation de la taille moyenne des individus qui ont été remis à l’eau avant d’avoir été montés à bord du bateau est également disponible (Showell, comm. pers., 2014).

Plusieurs indices des taux de capture des pêches commerciales dans certaines parties de l’aire de répartition ont été publiés; les données utilisées ont été recueillies pendant des périodes différentes et parfois limitées (revues par Aires da Silva et al., 2008). Dans sa récente évaluation de la population de requins bleus, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) (2015a) a utilisé les séries de taux de capture considérées comme étant les plus représentatives : deux proviennent des pêches à la palangre du Japon (1971 à 1993 et 1994 à 2013), deux proviennent des pêches à la palangre des États-Unis (1992 à 2013 pour les données des observateurs, 1957 à 2000 pour les relevés de recherche et les données des observateurs des pêches commerciales), et une de chacune des pêches à la palangre suivantes : du Portugal (1997 à 2013), du Venezuela (1994 à 2013), de l’Espagne et du Taïpei chinois (2004 à 2013) (annexe 1).

L’ICCAT (2015a) a utilisé deux approches pour modéliser les données de la population disponibles, soit un modèle bayésien de production excédentaire et un modèle de synthèse du stock. Comme les données exactes des prises n’étaient pas disponibles pour toutes les flottilles de pêche ni pour toutes les années, le nombre de prises a été estimé en utilisant diverses méthodes. Lors de cette évaluation, on a vérifié les résultats des modèles à l’aide de plusieurs combinaisons de paramètres d’entrée ainsi que la sensibilité des modèles aux variations des données d’entrée.

Pacifique Nord

Pour les eaux canadiennes, deux indices d’abondances fondés sur les relevés sont disponibles : le relevé annuel de pêche à la palangre des poissons de fond de la Commission internationale du flétan de l’Amérique (CIFP) (annexe 2) et le relevé de pêche à la palangre du sébaste de la Pacific Halibut Management Association (PHMA) et du ministère des Pêches et des Océans du Canada (Yamanaka et al., 2011) (annexe 3). Les données des captures par unité d’effort provenant des pêches commerciales (King, 2011) sont disponibles, mais montrent d’importantes variations annuelles sans refléter de tendance. Elles ne fournissent donc pas d’information sur les tendances des effectifs.

Le Comité scientifique international pour le thon et les espèces voisines dans le Pacifique Nord (ISC) (2014) a fourni l’évaluation complète la plus récente des effectifs et des tendances pour la totalité de la population du Pacifique Nord. Fondée sur les meilleurs renseignements disponibles sur la biologie de l’espèce et sur ce qu’on considère comme les indices des taux de capture des pêches les plus fiables, cette évaluation a utilisé deux modèles de population (celui sur la synthèse du stock et celui sur la production excédentaire) et a considéré plusieurs énoncés de remplacement pour ces modèles, ce qui a permis de prendre en compte une grande variété d’incertitudes liées aux données utilisées. Les résultats des scénarios de référence (énoncés les plus probables) ont montré des tendances similaires pour les deux approches de modélisation (ISC, 2014).

Abondance fluctuations et tendances

Atlantique Nord

Indices canadiens

Le taux de capture des pêches récréatives canadiennes n’est pas considéré comme un indicateur utile pour déterminer les effectifs de la population puisque ce sont les requins bleus de grande taille que l’on vise et que peu de données sur les requins de petite taille remis à l’eau sont disponibles (Campana et al., 2015).

D’après les données des observateurs de 1995 à 2013, le taux de captures des pêches commerciales à la palangre de l’espadon au Canada n’indique aucune tendance ni aucune variation annuelle importante de 2001 à 2013 (figure 8) (Campana et al., 2015). La variabilité d’une année à l’autre, trop grande pour être attribuée à des changements d’effectifs, était probablement due à des variations annuelles de la disponibilité des données liées aux conditions océanographiques, à la couverture relativement faible des observateurs en mer (environ 5 %) ou à la combinaison de ces deux facteurs. Ainsi, cet indice n’est pas considéré comme une mesure valide des effectifs (Campana et al., 2015).

Les données liées à la longueur des individus remis à l’eau par les pêches à la palangre au Canada n’ont montré aucune tendance significative pendant la période de 2001 à 2016 (figure 9). Le COSEPAC (2006) avait remarqué une diminution substantielle de la longueur moyenne des requins bleus capturés dans les pêches à la palangre pendant une période de 10 ans et avait considéré cet élément comme une indication possible du déclin de la population.

Figure 8. Captures de requins bleus par unité d’effort (kg/hameçon) dans les pêches commerciales d’espadon au Canada, d’après les données des observateurs en mer dans les Maritimes de juin à octobre. Les cercles représentent les valeurs observées et les lignes, les valeurs prévues (modélisées) avec le modèle linéaire général. Source : Campana et al. (2015).
Graphique illustrant les captures de requins bleus (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 8

Graphique illustrant les captures de requins bleus par unité d’effort (kilogramme par hameçon) dans les pêches commerciales d’espadon au Canada, d’après les données des observateurs en mer lors des mouillages effectués de juin à octobre, de 1995 à 2013. Le graphique comprend les valeurs observées ainsi que les valeurs modélisées.

Figure 9. Longueur moyenne des requins bleus remis à l’eau avant d’avoir été montés à bord du bateau selon les estimations faites par les observateurs. Source : M. Showell, comm. pers.
Graphique résumant la longueur moyenne des requins bleus (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 9

Graphique résumant la longueur moyenne des requins bleus remis à l’eau avant d’avoir été montés à bord des bateaux selon les estimations faites par les observateurs en mer des pêches canadiennes à la palangre. Les données sont présentées pour la période de 2001 à 2016.

Indices de l’Atlantique Nord

Les séries de données sur les taux de capture examinées par Aires da Silva et al. (2008) ont montré plusieurs tendances qui varient en fonction de la région, des pêches et de la période. En somme, aucune tendance générale significative n’a été observée. Néanmoins, il y avait des déclins importants dans certains secteurs, notamment dans l’Atlantique Nord Ouest.

L’ICCAT (2015a) a présenté huit séries de données sur le taux de capture dans un seul graphique pour faciliter la comparaison (figure 10). On considère que ces séries sont les meilleures pour résumer les données disponibles sur le taux de capture des requins bleus. Les indices montrent d’importantes fluctuations d’une année à l’autre ainsi que des variations presque cycliques, mais il n’y a aucune tendance générale pour toute la série chronologique. Au cours des dernières années (de la fin des années 1990 à 2013), deux séries (celle du Taipei chinois et celle du Venezuela) peuvent être interprétées comme indiquant un déclin, tandis que deux autres (celles du Portugal et de l’Espagne) indiquent une hausse. Des déclins substantiels dans deux indices de l’Atlantique Nord Ouest (celui fondé sur la recherche et les pêches commerciales des États Unis, du milieu des années 1970 aux années 1980, et celui fondé sur les données des observateurs des États Unis, de la fin des années 1990 au début des années 2000) ont été suivis par des hausses, ce qui fait en sorte qu’il ne semble pas y avoir de tendance à long terme dans les séries.

Figure 10. Séries de données sur les captures par unité d’effort (CPUE) utilisées par l’ICCAT (2015a). Les points sont des valeurs normalisées et les lignes sont lissées à l’aide de la fonction Lowess. Les séries sont les suivantes : CH.TA.LLN, pêches à la palangre du Taipei chinois; ESP.LL.N, pêches à la palangre de l’Espagne; JPLL.N.e, pêches à la palangre du Japon, série antérieure; JPLL.N.l, pêches à la palangre du Japon, série récente; POR.LL, pêches à la palangre du Portugal; US.Obs, pêches à la palangre des États-Unis, données des observateurs; US Obs.cru, combinaison des données des observateurs et des pêches à la palangre; VEN.LL, pêches à la palangre du Venezuela.
Graphiques illustrant huit séries de données sur les captures par unité d’effort (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 10

Graphiques illustrant huit séries de données sur les captures par unité d’effort (CPUE) du requin bleu utilisées par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (2015a). Les séries permettent de comparer les données des CPUE pour les pêches à la palangre du Taïpei chinois, de l’Espagne, du Japon (la série antérieure et la série récente), du Portugal, des États Unis (les données des observateurs et la combinaison des données des observateurs et des pêches à la palangre) et du Venezuela.

Évaluation de la population de l’Atlantique Nord

Le modèle bayésien de production excédentaire a régulièrement estimé que la biomasse se rapprochait de la capacité limite de la population (près du niveau des stocks non exploités), mais on a observé peu de tendances et de faibles taux de mortalité par pêche tout au long de la série chronologique (figure 11) (ICCAT, 2015a). On a aussi remarqué que les modèles de production sont difficilement conformes aux tendances neutres ou à la hausse dans les séries de données combinant les CPUE et l’augmentation des prises (ICCAT, 2015a).

Figure 11. Ratio de l’estimation de la biomasse au seuil du rendement maximum durable (RMD) (lignes pleines supérieures, de couleur rouge) et mortalité par pêche au seuil du RMD (lignes pleines inférieures, de couleur bleue), et intervalles de confiance correspondants (lignes pointillées). Les graphiques N1 à N8 (N8 est le graphique en bas à droite) montrent les résultats de différentes passes du modèle bayésien de production excédentaire de l’ICCAT (2015a).
Graphiques illustrant le ratio de l’estimation de la biomasse (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 11

Graphiques illustrant le ratio de l’estimation de la biomasse au seuil du rendement maximum durable (RMD) et de la mortalité par pêche du requin bleu au seuil du RMD. Ces graphiques comprennent aussi les intervalles de confiance correspondants. Les huit graphiques montrent les résultats de différentes passes du modèle bayésien de production excédentaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (2015a).

On considère que deux passes du modèle de synthèse du stock, soit les passes 4 et 6, sont les plus conformes aux données. La sixième passe est considérée comme la meilleure des deux (ICCAT, 2015a). Elle montre que la biomasse diminue d’environ 65 % du début des années 1980 au milieu des années 1990, puis demeure constante, à une valeur presque égale au seuil du RMDNote4de bas de page. La passe numéro 4 indique que la biomasse reste relativement stable à un niveau supérieur au seuil du RMD pendant toute la période d’évaluation (de 1970 à 2015) (figure 12). Pour la passe numéro 6, la mortalité par pêche était supérieure ou égale au seuil du RMD de 1986 à 1998, mais inférieure à ce seuil dans les années précédant et suivant cette période. Pour la passe numéro 4, la mortalité par pêche était nettement sous le seuil du RMD pendant toute la période évaluée (figure 13).

Figure 12. Taille du stock reproducteur (fécondité du stock reproducteur) selon deux passes du modèle de synthèse du stock de l’ICCAT (2015a) (passe 4 au-dessus et passe 6 en dessous) et écarts-types asymptotiques d’environ 95 %. Les lignes pleines représentent le seuil du RMD.
Deux graphiques illustrant la taille du stock reproducteur (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 12

Deux graphiques illustrant la taille du stock reproducteur (à titre de fécondité du stock reproducteur) pour le requin bleu de 1970 à 2013, selon deux passes du modèle de synthèse du stock de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (2015a) (passe 4 au dessus et passe 6 en dessous). Les écarts types asymptotiques sont d’environ 95 %.

Figure 13. Estimation de la mortalité par pêche annuelle pour l’ensemble des flottilles selon deux passes du modèle de synthèse du stock de l’ICCAT (2015a) (passe 4 en haut et passe 6 en bas). Les lignes pleines représentent le seuil du RMD.
Deux graphiques illustrant les estimations de la mortalité annuelle totale (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 13

Deux graphiques illustrant les estimations de la mortalité annuelle totale par pêche du requin bleu pour l’ensemble des flottilles, selon deux passes du modèle de synthèse du stock de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (2015a) (passe 4 au dessus et passe 6 en dessous).

L’ICCAT (2015b) a conclu que les résultats de l’évaluation sont incertains et qu’ils devraient être interprétés avec prudence. Les résultats obtenus en utilisant les deux modèles indiquent généralement qu’il n’y avait pas surpêche du stock de requins bleus (parce que l’abondance actuelle est au-dessus du seuil du RMD) et que la surpêche n’avait pas lieu (parce que la mortalité par pêche était sous le seuil du RMD); cependant, à cause des incertitudes liées aux données utilisées et aux hypothèses concernant la structure du modèle, on ne peut pas écarter la possibilité qu’il y ait surpêche du stock de requins bleus ni la possibilité que la surpêche ait lieu. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus lors d’une évaluation antérieure (ICCAT, 2009).

L’ICCAT (2015a) n’a pas été en mesure d’estimer les effectifs actuels de requins bleus dans l’Atlantique Nord. Les estimations de l’abondance absolue variaient d’un ordre de grandeur entre les deux modèles (ICCAT, 2015b).

Résumé de la situation dans l’Atlantique Nord

Les indices d’abondance disponibles provenant des différentes parties de l’aire de répartition du requin bleu n’indiquent aucune tendance constante. La qualité et la source des renseignements limitent l’interprétation des données liées aux tendances de la population. Ainsi, les renseignements provenant des journaux de bord sont fondés sur les registres des pêcheurs (qui n’incluent pas les prises remises à l’eau), les renseignements recueillis par les observateurs couvrent une petite partie des pêches et les données sur les prises sont incertaines, spécialement assez tôt dans les périodes évaluées. Les fluctuations observées dans certaines séries ne sont pas conformes avec de plausibles fluctuations de la population, alors elles doivent refléter d’autres facteurs, comme la qualité des données sur les prises, l’influence de l’environnement, les changements des méthodes de pêche ou l’interaction entre la répartition des pêches et la répartition de la population de requins bleus.

En tenant compte de ces mises en garde et en dépit des déclins des indices d’abondance dans certaines régions et pendant certaines périodes, il ne semble pas y avoir de tendance générale dans les indices.

Les résultats de l’évaluation de la population (ICCAT, 2015a) suggèrent qu’il n’y a pas de surpêche de la population et que la surpêche de requins bleus n’a pas lieu. Selon les données utilisées dans les modèles, la population pourrait avoir connu un déclin pendant les années 1980 et 1990, suivi par une période de stabilité, ou bien la population pourrait avoir connu une période de stabilité de 1970 à 2013. On peut considérer que les résultats sont incertains.

Pacifique Nord

Indices canadiens

Les requins bleus étaient rares dans le relevé de la Commission internationale du flétan du Pacifique (CIFP) pour la majorité des années et les tendances de répartition étaient irrégulières pour les séries chronologiques de 16 ans (annexe 2). Le pourcentage des calées positives pour les requins bleus variait entre 0 % (pour deux ans) et 26,2 % (dans une même année). Pour la plupart des années, il y avait moins de 5 % des calées qui contenaient des requins bleus. Le nombre moyen d’individus par calée variait entre 0 et 0,68 et, la plupart des années, il y avait moins de 0,05 individu par calée. Le faible niveau de prises et les données annuelles variables indiquent que cet indice ne représente pas bien l’abondance de la population.

Les requins bleus étaient également rares dans les relevés de la Pacific Halibut Management Association (PHMA) (de 2006 à 2014) (annexe 3). Le pourcentage des prises de requins bleus par calée variait entre 0 % et 8,12 % et le nombre de prises par 100 hameçons était toujours inférieur à 0,02 %. De façon générale, les CPUE ont augmenté de 2006 à 2012, mais aucune prise de requin bleu n’a été faite en 2014. En 2015, il y a eu 12 prises de requins bleus (au nord).

Indices du Pacifique Nord

Pour la population du Pacifique Nord, l’ISC (2014) a considéré que les deux indices de l’abondance provenant des pêches à la palangre du Japon étaient les plus représentatifs des tendances de l’abondance de la population puisqu’ils offrent une couverture spatiale et temporelle étendue, en plus de représenter une grande proportion du total de prises et d’avoir une bonne performance statistique (les diagnostics de normalisation étaient acceptables). Les premiers indices des CPUE des pêches à la palangre du Japon de 1976 à 1993 ont montré un déclin jusqu’à la fin des années 1980 suivi d’une hausse jusqu’au début des années 1990. Par la suite, le plus récent indice de ces pêches a montré une hausse continue des indices d’abondance jusqu’au début des années 2000, suivi d’un déclin (figure 14). D’autres indices d’abondance disponibles pour de plus petites parties de l’aire de répartition des pêches et pour des périodes de temps plus courtes et plus récentes ont montré une variabilité considérable, même si l’indice de la South Pacific Community (SPC) a montré un déclin continu de la fin des années 1990 à l’année 2009 (figure 14).

Figure 14. Normalisation des séries de captures par unité d’effort utilisées comme indices d’abondance par l’ISC (2014). Japon début : industrie japonaise des pêches à la palangre de 1976 à 1993; Japon fin : industrie japonaise des pêches à la palangre de 1994 à 2010; Hawaii deep : industrie des pêches à la palangre en eau profonde de Hawaï de 2000 à 2012; Twn : pêches à la palangre de Taiwan de 2004 à 2012, SPC : pêches à la palangre de tous les membres de la South Pacific Community de 1993 à 2009.
Graphique présentant une normalisation des séries de captures par unité d’effort (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 14

Graphique présentant une normalisation des séries de captures par unité d’effort utilisées comme indices d’abondance par le Comité scientifique international pour le thon et les espèces voisines dans le Pacifique Nord (ISC) (2014). Les données présentées proviennent de cinq types de pêches : industrie japonaise des pêches à la palangre de 1976 à 1993, industrie japonaise des pêches à la palangre de 1994 à 2010, industrie des pêches à la palangre en eau profonde de Hawaï de 2000 à 2012, pêches à la palangre de Taïwan de 2004 à 2012 et pêches à la palangre de tous les membres de la South Pacific Community de 1993 à 2009.

Évaluation de la population du Pacifique Nord

Les deux modèles de population utilisés par l’ISC (2014) ont montré que la biomasse du stock a atteint sa valeur la plus élevée de la série en 1971, puis la biomasse a diminué à sa valeur la plus basse entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. Par la suite, la biomasse a augmenté graduellement jusqu’à atteindre une valeur stable, similaire à la valeur la plus élevée atteinte au début de la série (figures 14 et 15). En 2011, on a estimé la biomasse du stock à 622 000 t en utilisant le modèle de production excédentaire. En utilisant le modèle de synthèse du stock, on a estimé la biomasse du stock de femelles reproductrices à 449 930 t pour la même année. En 2011, la biomasse du stock était plus élevée que le seuil du RMD de 65 % selon le modèle de production excédentaire (figure 15). Pour la même année, la biomasse du stock de femelles reproductrices était plus élevée que le seuil du RMD de 62 % selon le modèle de synthèse du stock (figure 16).

Figure 15. Médiane et écarts-types de 90 % pour l’estimation de l’historique de la dynamique du stock de requins bleus du Pacifique Nord. On a effectué cette estimation avec le scénario de référence du modèle de production excédentaire (ISC, 2014). Le modèle produit une abondance du stock relative à l’estimation de la biomasse au rendement maximal durable (BRMD).
Graphique montrant les tracés de la médiane et des écarts types (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 15

Graphique montrant les tracés de la médiane et des écarts types de 90 % pour l’estimation de l’historique de la dynamique du stock de requins bleus du Pacifique Nord. On a effectué cette estimation en utilisant le scénario de référence du modèle de production excédentaire (ISC, 2014). Le modèle produit une abondance du stock relative à l’estimation de la biomasse au rendement maximal durable (BRMD).

Figure 16. Estimation de la biomasse du stock des femelles reproductrices de la population de requins bleus du Pacifique Nord avec des écarts-types de 90 %. On a effectué cette estimation avec le scénario de référence du modèle de la synthèse du stock (ISC, 2014). Le modèle produit une abondance du stock relative à l’estimation de la biomasse au rendement maximal durable (BRMD).
Graphique traçant une estimation de la biomasse des femelles (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 16

Graphique traçant une estimation de la biomasse des femelles reproductrices de requins bleus du Pacifique Nord en utilisant le scénario de référence du modèle de la synthèse du stock (ISC, 2014) et des écarts types de 90 %. Le modèle produit une abondance du stock relative à l’estimation de la biomasse au rendement maximal durable (BRMD).

Les deux modèles montrent que l’abondance du stock a récemment commencé à augmenter et que la mortalité par pêche a commencé à diminuer (ISC, 2014).

Résumé de la situation dans le Pacifique Nord

Les données suggèrent que la population du Pacifique Nord n’est pas en déclin et qu’elle pourrait avoir commencé à augmenter, même s’il y a peut-être eu des déclins dans des régions précises (comme le montre l’indice du SPC dans l’ouest du Pacifique). Les résultats issus de la modélisation indiquent que les effectifs de requins bleus ont récemment atteint un niveau relativement élevé.

Immigration de source externe

Dans l’Atlantique et le Pacifique, les individus du Canada font partie d’une seule population dans la moitié nord du bassin océanique. Ainsi, la disparition de cette espèce à cause des menaces au Canada est très peu probable. De plus, on peut considérer que l’immigration de source externe provenant de la population plus étendue pourrait fonctionner à moins que la population océanique en entier connaisse un déclin précipité.

Menaces et facteurs limitatifs

Les prises accessoires des pêches à la palangre commerciales visant les thons et les espadons pélagiques sont la principale source de mortalité anthropique pour le requin bleu. Les pêches récréatives visent cette espèce dans certaines régions. Certains individus sont capturés par les pêches commerciales qui visent d’autres espèces, comme les pêches au chalut ou les pêches à la palangre d’espèces pélagiques.

Dans la plupart des régions, les requins bleus ne sont pas visés par les pêches à la palangre commerciales parce que leur chair a une valeur relativement faible. Néanmoins, ils pourraient être conservés à des fins de consommation dans certaines régions. Aussi, la proportion de prises conservées pourrait avoir augmenté récemment dans certaines flottilles (par exemple, les pêches à la palangre de l’Espagne; ICCAT, 2015a). Les nageoires et les ailerons de requins sont prisés et on en fait souvent le commerce. Durant le début et le milieu des années 2000, le requin bleu était de loin l’espèce la plus commune dans le commerce international d’ailerons de requin; d’après les quantités d’ailerons vendus, on a estimé que la quantité de requins capturés à l’échelle mondiale (en équivalent de poids brut) était de l’ordre de 200 000 à 500 000 t/an (Clarke et al., 2006). Plus récemment, Cosandey-Godin et Worm (2010) ont découvert que les prises de grands requins, à l’échelle mondiale, ont augmenté constamment depuis les vingt dernières années, notamment à cause de l’augmentation de la demande d’ailerons de requin dans les marchés asiatiques et des déclins importants de l’effectif des espèces de poissons « traditionnelles ». Ces chercheurs ont estimé qu’on fait le commerce des ailerons de 26 à 73 millions de requins de toutes les espèces annuellement (ces données excèdent de 3 à 4 fois les statistiques officielles).

Étant donné que plusieurs requins bleus sont remis à la mer, le taux de survie des prises rejetées influe sur la mortalité par pêche. La survie des individus remis à la mer dépend des conditions lors de la capture et lors de la remise à l’eau. Ces conditions varient en fonction de la méthode de capture, des techniques de calage des engins de pêche, de la durée entre le moment où le requin est capturé et le moment où il est monté à bord du bateau, de la taille de l’animal, de la façon dont les requins sont traités à bord du bateau ainsi que des conditions environnementales (Musyl et al., 2011; Campana et al., 2015). Musyl et al. (2011) ont résumé quatre études faites avec des étiquettes détachables de collecte de données par satellite. Les résultats de ces études ont montré que la mortalité après la remise à l’eau de 78 individus était faible (environ 15 %), mais la petite taille de l’échantillon étudié et les conditions expérimentales variables auraient pu influencer les résultats. D’après des études sur les conditions des requins bleus pris par les palangriers et d’autres études – s’appuyant sur les données recueillies à l’aide des étiquettes détachables de collecte de données par satellite – sur la survie après la remise à l’eau en fonction des conditions lors du rejet, Campana et al. (2015) ont estimé que la mortalité des requins bleus remis à l’eau après leur capture était de 23 % pour les pêches à la palangre au Canada. La mortalité après la remise à l’eau pour les pêches récréatives a été estimée à environ 10 % (Campana et al., 2015). Étant donné que cette espèce doit nager de façon perpétuelle pour respirer (principe du statoréacteur), la mortalité des requins bleus due aux prises accessoires dans des filets maillants ou des chaluts à panneaux est de 100 %.

La pollution du milieu marin, comme l’accumulation de déchets de microplastique et les morceaux de plastiques flottants en forme d’anneaux (p. ex., les anneaux de plastique qui servent à attacher les ballots de sacs ou de boîtes de nouveaux produits de la mer) est une autre menace anthropique pour les grands requins pélagiques (Depledge et al. 2013). Par contre, il n’existe aucune donnée sur les effets d’autres activités anthropiques (p. ex., les relevés sismiques et les forages pétroliers et gaziers) sur le requin bleu et son habitat. De plus, les répercussions environnementales des changements climatiques (p. ex., la hausse de la température de l’eau et l’acidification des océans) sur les stades de maturité (p. ex., les jeunes et les adultes reproducteurs), l’abondance des proies et l’habitat (p. ex., les aires de mise bas et les aires de croissances) de cette espèce restent inconnues.

Atlantique Nord

De grandes quantités de requins bleus sont pris lors des pêches de poissons pélagiques à la palangre dans de vastes régions de l’Atlantique Nord par des flottilles de l’Union européenne (Espagne, France, Portugal, Royaume-Uni), du Japon, des États-Unis, du Canada, du Venezuela et d’autres pays (ICCAT, 2015a, 2015c).

Pour l’Atlantique Nord, on a estimé que les prises faites par ce type de pêches étaient d’environ 35 000 t/an depuis le début des années 1980 et on observe une tendance stable depuis le début des années 1990 (figure 17) (ICCAT, 2015c). Pour faire ces graphiques, on a pris en considération qu’aucun des individus remis à l’eau ne survit. Des données fiables sur les prises ne sont pas disponibles pour une grande partie de la période de temps évaluée, particulièrement dans les premières années. De plus, certains pays qui remettent les requins bleus à l’eau ne déclarent pas ce type de prises (notamment le Canada). Cependant, l’évaluation du stock la plus récente inclut les prises conservées et rejetées pendant toute la période d’évaluation, même si on considère que ces estimations sont très incertaines. Plusieurs méthodes ont été utilisées pour estimer le nombre de prises lorsque les données n’étaient pas disponibles (ICCAT, 2015c); on a notamment appliqué un ratio de requins bleus (fondé sur les renseignements des observateurs) aux antécédents de capture de cette espèce qui ont été déclarés, de façon à estimer les prises dans les dernières années. Campana et al. (2015) suggèrent que l’augmentation des prises déclarées dans l’Atlantique Nord au cours des dix dernières années est due à une augmentation de la déclaration des prises rejetées, plutôt qu’à une augmentation du nombre de prises.

Figure 17. Estimation des prises de requins bleus dans l’Atlantique Nord (ligne pleine noire, « SA 2015 ») utilisée dans l’évaluation de la population de l’ICCAT (2015a). Dans le graphique, on montre également les prises estimées au cours d’une évaluation précédente, ICCAT (2009) (ligne pointillée noire, « SA 2008 ») et les prises estimées d’après les données provenant du commerce d’ailerons de requins (en utilisant différentes méthodes d’estimation). Source : ICCAT (2015c)
Graphique représentant une estimation des prises de requins bleus (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 17

Graphique représentant une estimation des prises de requins bleus dans l’Atlantique Nord de 1971 à 2013, utilisée dans l’évaluation de la population de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) (2015a). Ce graphique montre également les prises estimées au cours de la précédente évaluation de la population réalisée par l’ICCAT en 2009 et une estimation des prises d’après les données provenant du commerce d’ailerons de requins.

Les estimations de l’ICCAT sur les prises par les pêches à la palangre ne tiennent pas compte des prises faites avec d’autres engins de pêche (pêches récréatives, pêches commerciales au chalut, à la ligne et à l’hameçon, ou d’autres types de pêches), mais la majorité des prises totales de requins bleus sont faites lors des pêches du poisson pélagique à la palangre.

Selon deux approches de modélisation, l’ICCAT (2015a) a estimé que la mortalité par pêche est demeurée sous le seuil du RMD tout au long de la série chronologique disponible (de 1970 à 2013), même si un des modèles suggérait que la mortalité par pêche aurait été près du seuil du RMD pendant les vingt dernières années (figure 13).

Dans les eaux canadiennes, les prises de requins bleus conservées ou les prises nominales sont connues seulement pour les bateaux canadiens qui déclarent leurs débarquements ou pour les bateaux étrangers sur lesquels il y a une couverture totale des observateurs (Campana et al., 2015). Depuis 2004, la moyenne des débarquements est d’environ 10 t/an (Campana et al., 2015).

Campana et al. (2015) ont estimé les prises totales et la mortalité par pêche du requin bleu dans l’Atlantique canadien de 1986 à 2014 à partir des estimations des prises et des rejets tirées des rapports d’observateurs des pêches commerciales de poissons pélagiques à la palangre et des prises par les pêches récréatives ainsi que des estimations du taux de mortalité dû aux hameçons et du taux de mortalité après la remise à l’eau (tableau 2, figure 18). Les palangriers commerciaux du Japon, des îles Féroé et du Canada étaient responsables de 95 % du total des prises de requins bleus. Les données sur les prises des bateaux étrangers sont fondées sur une couverture par les observateurs de 100 %, tandis que les estimations des prises canadiennes sont fondées sur la couverture par les observateurs d’environ 5 %. Au Canada, l’estimation du total des prises a varié entre 1 200 et 1 800 t/an depuis 2002. L’estimation de la mortalité totale (qui représente la survie des individus rejetés) a atteint un sommet au début des années 1990, avant le début de l’interdiction de la pratique d’ablation des ailerons de requin, et s’est maintenue à une moyenne d’environ 400 t/an depuis le milieu des années 1990 (tableau 2, figure 18).

Tableau 2. Prises totales, rejets et mortalité (t) des requins bleus dans l’Atlantique canadien par source. Source : Campana et al. (2015).
Année Tournois Récréativea Débarque-ments pêches commercialesb Prises étrangères observéesc Débarque-ments étrangers observésd Prises et rejets canadiense Estimation de la mortalité par pêche totalef
1986 - - - 13 32 801 446
1987 - - - 28 123 367 345
1988 - - - 6 146 2421 1363
1989 - - - 10 172 2446 1405
1990 - - 8 13 125 1680 986
1991 - - 31 11 207 1857 1178
1992 - - 101 60 285 2940 1916
1993 4 3 21 91 205 4190 2416
1994 5 3 133 116 210 3118 1020
1995 6 4 145 73 100 3505 1054
1996 5 3 18 173 61 852 406
1997 10 7 9 36 0 1133 316
1998 10 7 4 17 17 955 255
1999 15 10 53 11 282 985 372
2000 16 11 19 0 3 881 240
2001 8 13 0 0 0 985 236
2002 19 13 5 0 4 1202 303
2003 12 13 0 - - 1296 311
2004 10 7 0 - - 1512 359
2005 6 4 0 - - 1745 408
2006 10 10 0 - - 1637 387
2007 8 8 0 - - 1461 345
2008 13 13 0 - - 1365 328
2009 10 10 0 - - 1184 284
2010 12 12 0 - - 1451 347
2011 9 9 0 - - 1618 382
2012 13 13 0 - - 1657 395
2013 10 10 0 - - 1700 402
2014 8 8 0 - - 1692 398

a Pêche avec remise à l’eau, excluant les tournois; les données de 2001 à 2005 ont été estimées avec les données de registres et des sondages téléphoniques. Avant 2001, on a présumé que les données étaient 0,66 des prises lors des tournois, d’après les recaptures des individus marqués et les ratios de 2002 à 2003. Après 2006, on a présumé que les données étaient égales aux prises lors des tournois, d’après les recaptures récentes des individus marqués.

b Seulement les débarquements canadiens.

c Le Programme des observateurs de Scotia-Fundy a fait l’estimation de toutes les prises étrangères conservées.

d Le Programme des observateurs de Scotia Fundy a fait l’estimation de toutes les prises étrangères rejetées.

e Somme des prises accessoires estimées pour toutes les pêches canadiennes.

f Somme des débarquements et de la mortalité due aux hameçons et due à la mortalité après la remise à l’eau pour les pêches canadiennes; on présume qu’avant 1994, les prises étrangères rejetées étaient mortes à cause de l’ablation des ailerons de requin.

Figure 18. Mortalité totale par pêche (mt) des requins bleus capturés dans les eaux de l’Atlantique canadien de 1996 à 2014. Les données sont fondées sur les renseignements liés aux débarquements et aux rejets obtenus grâce aux observateurs en mer de la région des Maritimes. Les données sont également fondées sur des estimations de la mortalité due aux hameçons et à la mortalité après la remise à l’eau pour les prises rejetées. Les « tournois » sont les tournois de pêche aux requins de la Nouvelle-Écosse, les « rejets » sont faits par les pêches canadiennes, les « étrangers » représentent les prises conservées et rejetées par les pêches étrangères dans la ZEE du Canada et les « débarquements » représentent les débarquements des pêches commerciales du Canada. Source : Campana et al. (2015).
Graphique illustrant la mortalité totale par pêche  des requins bleus (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 18

Graphique illustrant la mortalité totale par pêche des requins bleus capturés dans les eaux de l’Atlantique canadien de 1996 à 2014. Les barres du graphique sont subdivisées pour montrer les proportions de la mortalité attribuée aux tournois de pêche récréative de la Nouvelle Écosse, aux rejets faits par les pêches canadiennes, aux prises conservées et rejetées par les pêches étrangères dans la zone économique exclusive du Canada, et aux débarquements faits par les pêches commerciales du Canada.

Les prises déclarées dans les pêches canadiennes autres que les pêches de poissons pélagiques à la palangre sont très faibles, généralement moins de 2 t/an au maximum (Campana et al., 2015). Dans le golfe du Saint Laurent, il y a un faible nombre de prises de requins bleus déclarées, soit 10 prises déclarées de 2009 à 2013 dans la région du Québec du MPO (nord du golfe du Saint Laurent, en Gaspésie) (Cormier, comm. pers., 2014), et 6 prises de 2007 à 2013 dans la région du Golfe du MPO (sud du golfe du Saint-Laurent) (Mallet, comm. pers., 2014). Dans la région de Terre Neuve et Labrador du MPO, on a estimé le total de prises de requins bleus dans les pêches de poissons de fond à une moyenne de 10 t de 2002 à 2010 et de 21 t de 2011 à 2012, d’après les données des observateurs en mer et les débarquements notés dans un journal de bord (Campana et al., 2015). Les pêches de la morue (Gadus morhua) au filet maillant et à la palangre sont responsables de la plus grande quantité des prises de requins bleus; les pêches de limande à queue jaune (Limanda ferruginea) au chalut et les pêches de merluches blanches (Urophycis tenuis) au filet maillant sont aussi responsables de prises de requins bleus, bien que dans une moindre mesure. Les prises remises à l’eau ne sont pas déclarées par les pêches commerciales lors de l’absence d’observateurs en mer. Ainsi, avec une couverture des observateurs de 0 à 5 % pour les pêches qui font des prises de requins bleus, les rapports sous estiment la quantité totale annuelle de requins bleus qui sont prélevés dans les eaux de l’Atlantique canadien.

Pacifique Nord

Pour le Pacifique Nord dans son ensemble, les pêches gérées par le Japon, le Taipei chinois, le Mexique et les États-Unis sont responsables de 95 % de l’estimation du nombre de prises depuis 1971, année où on a commencé à faire des estimations raisonnables des prises. Selon les estimations, le nombre de prises a atteint un sommet de 1976 à 1989 et la valeur maximale de 113 000 t a été atteinte en 1981 (figure 19). Durant la dernière décennie, les estimations du nombre de prises sont restées relativement stables, à environ 46 000 t/an en moyenne. L’exactitude des données sur les prises de requins bleus s’est révélée limitée et lorsque c’était nécessaire, on a estimé le nombre de prises en utilisant une variété de sources d’information et de modèles. Les données des prises décrites précédemment font référence au nombre total de requins prélevés morts, ce qui inclut les prises conservées et les individus qui meurent après la remise à l’eau (ISC, 2014).

L’ISC (2014) a estimé que la mortalité par pêche en 2011 était largement sous le seuil de RMD (32 % à 34 % du seuil du RMD, selon le modèle de population). La mortalité par pêche a commencé à diminuer au cours des dernières années. Les projections des futures tendances de la biomasse, effectuées en utilisant les données sur les prises et sur la mortalité par pêche qui sont 20 % supérieures à celles observées récemment, indiquent que la biomasse devrait demeurer au-dessus du seuil du RMD si les niveaux de captures restent les mêmes.

Figure 19. Estimation de la quantité totale des prises de requins bleus dans le Pacifique Nord, selon le type d’engins de pêche, de 1971 à 2012. « Engins mixtes » représente la quantité de prises totale pour la combinaison de tous les engins de pêche (pêche à la palangre, filet maillant, ligne à la canne, cages, senne coulissante). Source : ISC (2014).
Graphique montrant une estimation de la quantité totale de prises de requins bleus (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 19

Graphique montrant une estimation de la quantité totale de prises de requins bleus dans le Pacifique Nord par type d’engin de pêche (combinaison de divers types d’engins de pêche, filet maillant dérivant et pêche à la palangre) de 1971 à 2012.

Au Canada, plusieurs pêches du Pacifique font des prises de requins bleus, notamment les pêches de poissons de fond au chalut et à la palangre, les pêches du saumon à la traîne, au filet maillant et à la senne, les pêches du thon à la traîne et les pêches récréatives (King, 2011). Aucune pêche ne vise directement le requin bleu dans le Pacifique canadien. Les données de prises sont fondées sur les renseignements des observateurs ou sur des journaux de bord, selon la pêche et l’année. Les prises déclarées entre 1996 à 2015 étaient faibles et variables d’une année à l’autre (tableau 3) : en moyenne, 8,29 t/an dans les pêches de poissons de fond à la palangre, 0,15 t/an dans les pêches de poissons de fond au chalut, 0,24 t/an dans toutes les pêches du saumon (pendant l’année 2011). Au total, 11 prises de requins bleus ont été déclarées dans les pêches du thon blanc (Thunnus alalunga) de 2011 à 2013 (Mah, comm. pers., 2014), 43, dans les pêches récréatives du Pacifique de 2007 à 2014 (Collicutt, comm. pers., 2014) et 18 dans les pêches commerciales du saumon de 2012 à 2014 (subséquent aux données du tableau 3) (Patten, comm. pers., 2014).

Tableau 3. Prises de requins bleus dans les pêches commerciales du Pacifique canadien. Source : de 1996 à 2010, King (2011) et de 2011 à 2015, J. King, comm. pers.
Année Prises accessoires (t)
Pêches au chalut de
poissons de fondg
Prises accessoires (t)
Pêches à la palangre de
poissons de fondh
Prises accessoires (t)
Pêches au saumon, tous
les engins de pêchei
1996 0,34    
1997 0,37    
1998 0,46 0,93  
1999 0,26 0,42  
2000 0,44 0,74  
2001 0,09 3,79 0,86
2002 0,09 5,66 0,13
2003 0,04 7,76 0,32
2004 0,05 4,04 0,04
2005 0,01 0,08 0,08
2006 0,26 19,15 0,57
2007 0,13 8,90 0,25
2008 0 5,56 0
2009 0 8,09 0,11
2010 0,12 7,02 0
2011 0,04 11,59 0,25
2012 0,09 8,62 -
2013 0,11 25,37 -
2014 0,08 8,98 -
2015j 0 22,67 -
Moyenne 0,149 8,29 0,24

g À partir des données des observateurs en mer (couverture de 100 %)

h À partir des données des observa en mer (couverture de 100 %) des vérifications par vidéo.

i À partir de données provenant des pêcheurs, non répandues à l’ensemble de la flottille.

j en date du 17 décembre 2015

Nombre de localités

Selon les critères de l’IUCN, les localités sont définies par les menaces. En considérant que les prises de requins bleus sont attribuables à des pêches différentes, ayant des régimes de gestion différents, il y a plusieurs localités pour cette espèce. Le nombre de localités n’a pas été calculé, mais il serait supérieur à 10 pour chaque bassin océanique.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Les stratégies de gestion du requin bleu au Canada sont résumées dans le « Plan d’action national pour la conservation et la gestion des requins du Canada » (DFO, 2007) et dans un rapport d’étapes sur la mise en œuvre de ce plan (DFO, 2012). Au Canada atlantique, le premier plan de gestion pour tous les types de requins a été publié en 1995. On a ensuite procédé à des améliorations et à l’élaboration de plans de gestion des pêches intégrés spécialement pour les requins pélagiques (DFO, 2007). Dans les eaux canadiennes de l’Atlantique et du Pacifique, les mesures de gestion des requins sont incluses dans les plans de gestion pour des pêches précises (p. ex., les pêches de poissons de fond à la palangre).

Au Canada, l’ablation des ailerons de requins (pratique qui consiste à couper les ailerons des requins et à rejeter le reste de la carcasse en mer) a été interdite en 1994. Des mesures obligatoires visant à surveiller les débarquements à quai sont en place pour s’assurer que les ailerons ne représentent pas plus de 5 % du poids des requins débarqués et que le nombre d’ailerons correspond au nombre de carcasses débarquées (DFO, 2012; DFO, 2015).

Dans l’Atlantique canadien, on ne permet aucune pêche commerciale visant directement les requins bleus. Les permis de pêche exploratoires émis au milieu des années 1990 ont tous été retirés avant l’année 2013 (DFO, 2015). Les mesures de gestion des requins pélagiques sont incluses dans le plan de gestion pour les pêches à la palangre des Maritimes visant l’espadon, le thon rouge (Thunnus thynnus) et les autres variétés de thon (DFO, 2013). En vertu de ces plans de gestion, les pêcheurs ont accepté volontairement de remettre les requins vivants à la mer. De plus, les pêcheurs à la palangre des Maritimes qui visent le poisson pélagique ont volontairement commencé à utiliser des hameçons circulaires avant 2012, année où ces hameçons sont devenus obligatoires en vertu du plan de gestion de l’espadon (DFO, 2015). Même si on ne pense pas que cette mesure pourra diminuer le nombre de prises accessoires de requins, elle devrait permettre de réduire les blessures dues à l’hameçonnage et ainsi de réduire la mortalité après la remise à l’eau (S. Campana, comm. pers.). Différentes mesures réglementaires pour contrôler la mortalité des requins ont été mises en place dans d’autres pêches commerciales qui font des prises de requins bleus (notamment les pêches au filet maillant et au chalut à panneau visant les poissons de fond), comme l’obligation de remettre les prises vivantes à la mer (pêches des Maritimes) ou la mise en place d’une quantité limite de débarquements (par exemple, les pêches de Terre-Neuve-et-Labrador permettent de conserver les prises accessoires de requins jusqu’à une quantité équivalente à 10 % du poids des prises pour les espèces de poissons de fond visées). De telles mesures de gestion ne réduisent pas la fréquence des interactions des requins avec les engins de pêche, sachant que la mortalité des prises accessoires est de 100 % dans les pêches au filet maillant et au chalut à panneau. Pour les pêches récréatives, tous les requis bleus capturés doivent être remis à l’eau, à l’exception des individus mesurant plus de 244 cm de longueur totale qui peuvent être conservés. Dans les tournois, la quantité maximale de débarquements est de 20 t pour toutes les espèces.

Au Québec, le requin fait partie de la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. Cette liste est produite en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (RLRQ, c. E-12.01) (LEMV). Liens : Liste des espèces de la faune susceptibles d'être désignées comme menacées ou vulnérables - Poissons et Renseignements taxinomiques.

Dans le Pacifique canadien, il n’est pas permis de conserver des requins bleus dans les pêches commerciales de poissons de fond et du thon ainsi que dans les pêches récréatives (King, 2011; Mah, comm. pers., 2014).

À l’échelle internationale, on a accordé beaucoup d’attention à l’amélioration de la conservation des requins et à la recherche sur cette espèce pendant les dix dernières années, même si des mesures de conservations ciblées et efficaces demeurent relativement rares (Camhi et al., 2008). Les organismes régionaux de gestion des pêches responsables des pêches de poissons de fond qui affectent les requins bleus dans l’Atlantique Nord (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, CICTA) et dans le Pacifique Nord (Commission interaméricaine du thon des tropiques CITT; Commission des pêches du Pacifique Centre-Ouest, CPPCO) ont adopté l’interdiction de l’ablation des ailerons de requin ainsi que des normes quant au ratio du nombre d’ailerons par rapport au nombre de carcasses lors du débarquement. Ces organismes encouragent également l’utilisation du requin en entier ainsi que la remise à l’eau immédiate des individus. Ils requièrent aussi que les débarquements de requins soient déclarés, selon les espèces. Ces mesures doivent être suivies par les bateaux des pays membres des organismes régionaux de gestion des pêches (soit la plupart des pays actifs dans les pêches à la palangre de poissons de fond).

Statuts et classements non juridiques

Un plan d’action pour la conservation de certaines espèces de requins pélagiques de l’Atlantique canadien (DFO, 2015) a été rédigé et soumis pour approbation. Au Canada, le WWF a élaboré un guide intitulé Shark Fishing - Best Catch, Handle and Release Practices, qui est fourni aux participants des tournois de pêche au requin et aux groupes de pêches de la région des Maritimes dans le but de réduire davantage la mortalité des individus capturés, puis remis à l’eau (WWF, sans date).

Dans le Pacifique, on a publié un « code de conduite » pour les pêcheurs rencontrant des requins, qui les encourage à déclarer les contacts entre les requins et les engins de pêche. Ce code de conduite fournit également des recommandations considérables sur les protocoles de manipulation et de remise à l’eau des prises pour maximiser la survie des requins (DFO, sans date).

À l’échelle mondiale, le requin bleu figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en tant qu’espèce « quasi menacée » (IUCN, 2009).

Le Plan d’action international pour la conservation et la gestion des requins (1999) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été établi en réponse aux préoccupations croissantes quant aux effets négatifs de la pêche sur les requins et les espèces apparentées partout dans le monde. Ce plan encourage les états membres de la FAO à élaborer des plans de gestion et de conservation des requins ainsi qu’à faire régulièrement des évaluations du statut des stocks de requins tout en ayant une vision durable.

Protection et propriété de l’habitat

L’habitat marin de la zone économique exclusive (ZEE) du Canada au large des côtes atlantique et pacifique est géré par le ministère des Pêches et des Océans du Canada. Il n’y a aucune mesure de protection spécifique pour l’habitat des requins bleus. Les milieux pélagiques en haute mer au-delà de la ZEE nationale ne sont sous le mandat d’aucune autorité et ne sont pas protégés.

Remerciements et experts contactés

Les personnes suivantes nous ont fourni des contacts, des renseignements et des conseils pertinents pour compléter le présent document. Mille mercis!

Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique
Katrina Stipec

Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique
James Churchill

Secrétariat du COSEPAC
Neil Jones, Bev McBride, Jenny Wu

Ministère des Pêches et des Océans
Administration centrale : Christie Whelan, conseillère scientifique, secteur des sciences
Région du Pacifique : Lorne Collicutt, gestionnaire, données intégrées sur les pêches, gestion des pêches; Jackie King, chercheure scientifique, direction des sciences; Jordan Mah, gestionnaire des ressources de thon; Bruce Patten, biologiste spécialiste du saumon, direction des sciences
Région de Québec : Vincent Cormier, coordonnateur des statistiques, direction des statistiques et permis
Région du Golfe : Pierre Mallet, gestion des pêches
Région des Maritimes : Michael Eagles, conseiller principal, gestion des pêches
Région de Terre-Neuve-et-Labrador : Mark Simpson, direction des sciences

Québec
Isabelle Gauthier, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, coordonnatrice provinciale des espèces fauniques menacées ou vulnérables.

Commission internationale du flétan du Pacifique
Tom Kong, biologiste

WWF Canada
Aurélie Cosandey Godin, Tonya Wimmer

Sources d’information

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Howard Powles a travaillé dans les domaines des sciences halieutiques, de l’évaluation des stocks, et de la conservation et la gestion des ressources halieutiques en tant que chercheur, gestionnaire scientifique, gestionnaire de programme et expert-conseil depuis le milieu des années 1960. De 1998 à 2005, il a été responsable de la coordination des activités liées aux espèces en péril. De 1998 à 2003 et de 2006 à 2010, il a été membre du COSEPAC et, pendant la seconde période, il était coprésident du sous-comité des spécialistes des espèces marines du COSEPAC (SSE). M. Powles est présentement membre du SSE.

Annexe 1. Valeurs des indices d’abondance des requins bleus de l’Atlantique (source : ICCAT, 2015a)

Valeurs des indices d’abondance des requins bleus de l’Atlantique (source : ICCAT, 2015a)
Année Observateurs des États-Unis Pêches à la palangre du Japon, série antérieure Pêches à la palangre du Japon, série récente Pêches à la palangre des États-Unis Pêches à la palangre du Portugal Pêches à la palangre du Venezuela Pêches à la palangre de l’Espagne Pêches à la palangre du Taipei chinois
1957 - - - 0,98 - - - -
1958 - - - 0,48 - - - -
1959 - - - 1,11 - - - -
1960 - - - 1,18 - - - -
1961 - - - 1,13 - - - -
1962 - - - 1,5 - - - -
1963 - - - 0,7 - - - -
1964 - - - 0,87 - - - -
1965 - - - 1,55 - - - -
1966 - - - 1,27 - - - -
1967 - - - 1,43 - - - -
1968 - - - 1,31 - - - -
1969 - - - 1,96 - - - -
1970 - - - 0,97 - - - -
1971 - 0,87 - 1,08 - - - -
1972 - 1,46 - 1,93 - - - -
1973 - 1,12 - - - - - -
1974 - 2,62 - - - - - -
1975 - 1,85 - 0,88 - - - -
1976 - 1,07 - 0,75 - - - -
1977 - 1,89 - 1,82 - - - -
1978 - 1,58 - 1,06 - - - -
1979 - 1,3 - 0,860 - - - -
1980 - 2,21 - 0,830 - - - -
1981 - 2,19 - 1,050 - - - -
1982 - 2,08 - 0,780 - - - -
1983 - 1,81 - 1,010 - - - -
1984 - 1,22 - 0,680 - - - -
1985 - 1,51 - 0,740 - - - -
1986 - 1,52 - 0,480 - - - -
1987 - 2,13 - 0,500 - - - -
1988 - 1,21 - 0,440 - - - -
1989 - 1,51 - 0,800 - - - -
1990 - 1,34 - 0,940 - - - -
1991 - 1,26 - 1,220 - - - -
1992 7,455 1,9 - 0,63 - - - -
1993 11,076 2,43 - 0,95 - - - -
1994 9,717 - 2,33 0,98 - 0,047 - -
1995 10,17 - 2,1 0,73 - 0,073 - -
1996 8,208 - 2,05 0,47 - 0,017 - -
1997 14,439 - 2,05 1,25 158,14 0,154 156,83 -
1998 18,408 - 1,72 1,16 169,02 0,216 154,45 -
1999 6,663 - 1,89 0,76 149,83 0,117 179,91 -
2000 9,541 - 1,58 0,78 201,44 0,151 213,05 -
2001 2,306 - 1,71 - 222,14 0,133 215,63 -
2002 2,277 - 1,37 - 200,86 0,074 183,94 -
2003 1,876 - 1,97 - 238,77 0,044 222,88 -
2004 9,503 - 1,79 - 266,16 0,034 177,27 0,749
2005 3,193 - 1,9 - 218,55 0,006 166,82 2,195
2006 4,674 - 2,16 - 212,63 0,013 177,11 1,308
2007 9,645 - 2,18 - 241,32 0,060 187,06 0,561
2008 8,512 - 2,48 - 225,68 0,088 215,80 0,495
2009 8,322 - 2,46 - 228,30 0,045 196,08 0,570
2010 13,545 - 2,45 - 276,76 0,040 209,03 0,877
2011 21,806 - 2,37 - 233,29 0,044 221,13 0,765
2012 8,128 - 2,6 - 305,53 0,107 238,00 0,668
2013 7,374 - 2,09 - 304,08 0,044 203,49 1,045

Annexe 2. Relevé sur la pêche à la palangre du poisson de fond de la CIFP (Commission internationale du flétan du Pacifique)

Même si ce relevé n’est pas conçu pour les espèces pélagiques, les données ont été recueillies et analysées par souci d’exhaustivité de l’information (source : Tom Kong, CIFP).

Lors de ce relevé, on a utilisé des palangres standards de 100 hameçons (unités) comme engin de pêche à la palangre de fond, installées à des séries de stations selon un quadrillage prédéterminé. Depuis 1998, on a utilisé un plan d’échantillonnage standard pour ce relevé. Pendant la plupart des années, on a échantillonné 183 stations dans les eaux du Canada; en 1998 et en 2000, on a échantillonné 142 stations. Le nombre de raies pêchées à des stations précises varie d’une année à l’autre. Pour utiliser les données afin de calculer un indice d’abondance, il faudrait standardiser les résultats en fonction des stations et des années. Par contre, une telle analyse n’a pas été effectuée puisqu’il y a peu de chances que les estimations de l’abondance fournissent des renseignements sur les tendances dans le cas d’espèces relativement rares comme le requin bleu.

Les renseignements sur la présence de requins bleus recueillis par la CIFP aux stations de relevés de la pêche à la palangre dans les eaux du Canada sont donnés ci dessous. La présence de requin bleu est plutôt rare et il n’y a pas de tendance évidente. Il y a également de grandes fluctuations qui ne représenteraient pas l’abondance de la population.
Année Calage Calage positif Total des prises Pourcentage des calages positifs Moyenne des prises par calage
1998 142 7 7 4,9 0,05
1999 184 8 8 4,3 0,04
2000 142 5 5 3,5 0,04
2001 183 2 2 1,1 0,01
2002 183 1 1 0,5 0,01
2003 183 15 20 8,2 0,11
2004 183 48 125 26,2 0,68
2005 183 10 13 5,5 0,07
2006 183 0 0 0,0 0,00
2007 183 3 3 1,6 0,02
2008 183 1 1 0,5 0,01
2009 183 6 8 3,3 0,04
2010 183 12 15 6,6 0,08
2011 183 0 0 0,0 0,00
2012 183 10 10 5,5 0,05
2013 183 3 3 1,6 0,02

Total Calage positif = 131; Total des prises = 221
Moyenne Calage positif = 8,2; Total des prises = 13,8

Annexe 3. Relevé de la pêche à la palangre visant le sébaste effectué par la PHMA (Pacific Halibut Management Association)

Cette étude a couvert des régions du nord et du sud du plateau continental au large de la Colombie-Britannique tous les deux ans, de 2006 à 2014 (les données de l’analyse de 2015 n’ont pas été complétées). Cette étude, élaborée pour faire l’échantillonnage du sébaste, cible 200 calages par année et couvre des profondeurs variant de 20 m à 260 m. Les détails sur la conception et la réalisation de l’étude sont fournis par Yamanaka et al. (2012).

Les renseignements sur le requin bleu provenant de ces études sont donnés dans le tableau ci-dessous.
Région ANNÉE Requins bleus
(individu)
Pourcentage de calages avec prise de requin bleu CPUE
(individus/100 hameçons)
Nord 2006 9 4,08 0,0097
Nord 2008 4 2,05 0,0048
Nord 2010 8 3,55 0,0082
Nord 2012 18 7,14 0,0194
Sud 2007 6 2,55 0,0069
Sud 2009 9 3,23 0,0108
Sud 2011 17 8,12 0,0193
Sud 2014 0 0 0,0000

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