Aster subulé (Symphyotrichum subulatum) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

L’aster subulé

L’aster subulé
Photo: © Alain G. Belliveau, CDC du Canada atlantique.

Non en péril
2017

Table des matières

Liste des figures

  • Figure 1. Aster subulé (Symphyotrichum subulatum) représentatif de la forme « de Bathurst » (individus de grande et de petite taille; rivière Escuminac, au Québec, en haut à gauche, et ruisseau Teagues, au Nouveau-Brunswick, en haut à droite) et aster subulé représentatif de la forme nominale (ne présentant pas les caractéristiques de « l’aster de Bathurst »), qui est plus haute, compte un plus grand nombre de capitules et possède des feuilles plus pointues et moins charnues, photographié au lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard (en bas).
  • Figure 2. Aire de répartition de l’aster subulé typique (Symphyotrichum subulatumvar.subulatum) dans l’est de l’Amérique du Nord, adaptée de Kartesz (2015).
  • Figure 3. Aire de répartition canadienne de l’aster subulé (Symphyotrichum subulatum) selon le CDC du Canada atlantique (AC CDC, 2016).
  • Figure 4. Activités de recherche ciblant l’aster subulé.
  • Figure 5. Habitat de l’aster subulé comportant un substrat de gravier alluvionnaire à végétation clairsemée, à l’embouchure de la rivière Charlo, au Nouveau-Brunswick, où se trouve la plus grande sous-population canadienne de l’espèce (photo du haut).

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Effectifs des sous-populations canadiennes indigènes d’aster subulé (ac cdc, 2016), arrondis à la centaine près lorsqu’ils sont supérieurs à 100.

Liste des annexes

  • Annexe 1. tableau de classification des menaces pensant sur l’aster subulé

Information sur le document

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur L’aster subulé Symphyotrichum subulatum au Canada, 2017

Évaluation et rapport de situation  du COSEPAC sur L’aster subulé

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante :

COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster subulé (Symphyotrichum subulatum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiv + 60 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEWIC. 1992. COSEWIC assessment and status report on the Annual Saltmarsh Aster Symphyotrichum subulatum in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 13 pp.

Flanders, G. JR., and H. Hinds. 1992. COSEWIC status report on the Annual Saltmarsh Aster Symphyotrichum subulatum in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 13 pp.

Note de production :

Le COSEPAC remercie le Centre de conservation des données du Canada atlantique (Sean Blaney et Alain Belliveau) d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’aster subulé (Symphyotrichum subulatum) au Canada, avec le soutien financier d’Environnement et changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett et Jana Vamosi, coprésidents du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site Web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Annual Saltmarsh Aster Symphyotrichum subulatum in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Aster subulé - Photo : Alain G. Belliveau, CDC du Canada atlantique.

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – avril 2017

Nom commun
Aster subulé
Nom scientifique
Symphyotrichum subulatum
Statut
Non en péril
Justification de la désignation
L’espèce se trouve généralement dans les marais saumâtres et les rives. Elle a été précédemment évaluée comme « espèce préoccupante ». Sur la base d’une révision de la taxinomie, l’espèce est maintenant plus largement répartie au Canada, comportant des sous-populations au Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. De plus, un vaste travail de terrain ciblé a permis la découverte de multiples nouvelles occurrences. Rien n’indique actuellement un déclin ou des fluctuations non naturelles de la population, et aucune menace importante ne semble peser sur l’espèce.
Répartition
Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard
Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en avril 1992. Réexamen du statut et inscription à la catégorie « non en péril » en avril 2017.

COSEPAC - Résume

Aster subulé
Symphyotrichum subulatum

Description et importance de l’espèce sauvage

L’aster subulé (évalué précédemment par le COSEPAC sous le nom anglais de Bathurst Aster) est une petite herbacée annuelle des rivages et des marais saumâtres. Au Canada, l’aster subulé mesure habituellement moins de 30 cm et souvent moins de 10 cm de hauteur, mais sa taille peut être beaucoup plus grande aux États-Unis. Les tiges sont en général fortement ramifiées et portent de 5 à 60 capitules (composés de fleurs ligulées d’un blanc bleuâtre et de fleurs tubuleuses jaunes minuscules) formant une inflorescence pyramidale. Les courtes fleurs ligulées des capitules permettent de distinguer l’aster subulé des autres espèces d’aster qui partagent son habitat.

Les occurrences signalées au Canada sont les sous-populations indigènes les plus septentrionales et se trouvent à 450 km au nord des occurrences les plus proches aux États-Unis. La plupart des sous-populations du Canada atlantique présentent des caractéristiques quelque peu distinctes de celles des autres sous-populations; on considérait auparavant qu’elles appartenaient à une variété endémique canadienne appelée « Bathurst Aster » en anglais (« aster de Bathurst »), qui n’est plus reconnue comme distincte sur le plan taxinomique. L’aster subulé partage l’habitat de nombreuses espèces rares à l’échelle provinciale et de plusieurs espèces côtières méridionales rares à l’échelle nationale, sur les rives relativement chaudes du golfe du Saint-Laurent.

L’espèce a été étudiée pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.

Répartition

L’espèce est largement répartie dans l’est et le sud-ouest des États-Unis, les Caraïbes, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, et a été abondamment introduite à l’échelle mondiale. La variété subulatum pousse dans le sud-est du Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, sur la côte de l’Atlantique, et jusqu’au sud du Texas. On la rencontre aussi plus localement, à l’intérieur des terres, dans l’est de l’Amérique du Nord. Les occurrences observées dans le sud de l’Ontario et dans plusieurs régions intérieures des États-Unis sont introduites.

Habitat

L’aster subulé se rencontre habituellement sur les rives de cours d’eau et dans les marais estuariens saumâtres soumis aux marées. L’habitat est habituellement inondé quotidiennement par les eaux de marée, la salinité y étant modérée par des apports d’eau douce. Les substrats sont composés de gravier, de boue et parfois de tourbe. Les occurrences introduites en Ontario se trouvent en milieu salin, au bord de routes et dans des sols perturbés.

Biologie

L’aster subulé est une annuelle autocompatible qui fleurit de la fin de juillet au début d’octobre. La taille de la plante à maturité et le nombre de capitules et de graines qu’elle produit varient considérablement en fonction des conditions écologiques. Les graines arrivent à maturité de la fin d’août à octobre et sont dispersées par les marées et le vent. Le réservoir de semences du sol joue probablement un rôle important, car des réservoirs de semences denses ont été observés ailleurs. Des taux de salinité élevés peuvent empêcher la germination des graines ainsi que la croissance et la survie initiales des semis.

Taille et tendances des populations

La sous-population du lac Condons est passée de 35 900 en 2013 à plus de 1 000 000 en 2014, lorsque le niveau de l’eau a baissé. Des variations de cette amplitude ne sont pas observées ailleurs. Les 18 sous-populations indigènes du Canada comptent au total 445 000 à 1 410 000 individus, selon que l’on tient compte du dénombrement maximal ou minimal établi pour le lac Condons. Les 5 plus grandes sous-populations d’aster subulé (lac Condons, rivière Charlo, rivière Jacquet, cap Jourimain et rivière Bass) représentent entre 91 % et 97 % de la population canadienne. Selon les estimations établies, 8 sous-populations comptent 1 000 à 8 150 individus chacune, et 4 sous-populations en comptent 200 à 600 chacune. Les tendances sont peu documentées, mais tous les sites répertoriés à ce jour dans l’aire de répartition indigène de l’aster subulé au Canada sont encore existants, et rien n’indique qu’une altération importante de l’habitat ait affecté la taille de la population totale depuis la publication du premier rapport de situation, en 1992.

Menaces et facteurs limitatifs

Le développement résidentiel, les corridors de transport et/ou les activités récréatives associées aux résidences, qui peuvent altérer l’habitat, constituent des menaces mineures potentielles ou réelles pour la plupart des sous-populations. Les sous-populations du havre de Bathurst et presque toutes les sous-populations de la baie Miramichi sont situées immédiatement à côté ou à faible distance d’importantes zones résidentielles. L’ampleur de cette menace est cependant faible, car l’habitat de l’espèce est assez bien protégé par la réglementation provinciale sur les milieux humides. L’élévation du niveau de la mer et les phénomènes météorologiques violents, qui pourraient entraîner la destruction de l’habitat occupé ou un dépassement du taux de salinité estuarienne toléré par l’aster subulé, pourraient constituer des menaces importantes à l’avenir. Les espèces exotiques envahissantes ne représentent pas une menace à l’heure actuelle, mais le roseau commun pourrait gagner du terrain à l’avenir. Un taux élevé de broutage par les cerfs a été observé une année dans une sous-population. L’aster subulé est adapté aux perturbations naturelles et semble être relativement résilient aux perturbations humaines observées, à condition que les sous-populations proches et un substrat appropriés soient maintenus. L’impact global de la menace qui pèse sur l’espèce au Canada est donc assez faible. Les facteurs limitatifs naturels pourraient comprendre la faible probabilité de dispersion vers l’habitat disponible et les besoins très précis de l’espèce en matière de niche.

Protection, statuts et classements

Au Canada et au Nouveau-Brunswick, le statut et la protection juridiques ne s’appliquent actuellement qu’à la sous-population de la rivière Richibucto, au Nouveau-Brunswick, et aux sous-populations plus au nord, c’est-à-dire aux sous-populations présentant les caractéristiques de « l’aster de Bathurst » (« Bathurst Aster »). L’aster subulé, population de Bathurst est inscrit à titre d’espèce préoccupante à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Au Nouveau-Brunswick, l’aster subulé, population de Bathurst est classé en voie de disparition et son habitat est protégé par les interdictions énoncées dans la Loi sur les espèces en péril de la province. L’aster subulé est considéré comme menacé dans le Maine et bénéficie d’une protection en vertu du Natural Resource Protection Act et de la Site Law de l’État. L’aster subulé est également protégé à titre d’espèce menacée en vertu de l’article 9-1503 de l’Environmental Conservation Law de l’État de New York. Il est considéré comme non rare dans la plupart des territoires où il se trouve, mais est gravement en péril (S1) dans le Maine et à l’Île-du-Prince-Édouard, en péril (S2) dans l’État de New York et au Nouveau-Brunswick et vulnérable à apparemment non en péril (S3S4) en Caroline du Nord. L’aster subulé n’est actuellement pas classé (SNR) au Québec, mais finira probablement par y être désigné comme gravement en péril (S1).

Résumé technique

Nom scientifique:
Symphyotrichum subulatum
Nom français:
Aster subulé
Nom anglais:
Annual Saltmarsh Aster
Répartition au Canada:
Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard (les occurrences de l’Ontario sont exclues, car il s’agit d’occurrences introduites à l’extérieur de l’aire de répartition).

Information démographique

Information démographique
Sujet Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN (2011) est utilisée) Un an (sans compter toute année supplémentaire passée sous forme de graines dans le réservoir de semences)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Aucun déclin observé, inféré ou prévu
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou 2 générations] Aucun déclin observé, inféré ou prévu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Aucun déclin observé, estimé, inféré ou présumé
[Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Aucun changement prévu ou présumé
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Aucun déclin observé, estimé, inféré ou présumé
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles, b) comprises et c) ont effectivement cessé? Non applicable
a)
b)
c)
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Possiblement.
Si deux sous-populations ou plus devaient fluctuer dans le même sens, selon un ordre de grandeur semblable à celui observé au lac Condons (de 35 900 à ~1 000 000 en un an), sans qu’il y ait de variation en sens inverse ailleurs, la population canadienne d’individus matures pourrait fluctuer d’un ordre de grandeur. Cette fluctuation serait toutefois atténuée compte tenu du réservoir de semences.

Information sur la répartition

Information sur la répartition
Sujet Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 16 260 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté)
148 km2
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? a. Non – On présume que toutes les parcelles d’habitat occupées sont suffisamment grandes pour soutenir une population viable. b. Cet aspect est peu connu, mais la dispersion entre sous-populations serait peu fréquente.
nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web duCOSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme. (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
Pourrait être de seulement 11, ou se situer entre 205 et 437, selon les différentes interprétations des menaces (voir Nombre de localités)
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Aucun déclin observé, inféré ou prévu
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Aucun déclin observé, inféré ou prévu
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Aucun déclin observé, inféré ou prévu
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web duCOSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.?
Aucun déclin observé, inféré ou prévu
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue et/ou la qualité] de l’habitat? Possibilité de déclin mineur inférée pour l’avenir concernant la superficie et la qualité de l’habitat, mais aucun déclin majeur n’est prévu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Non
nombre de localités?
Voir « Définitions et abréviations » sur le Site Web du site web duCOSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)
Sous-populations Nombre d’individus matures
1. Escuminac (QC) 2015 1 100
2016 26
2. Rivière Jacquet (N.-B.) 55 200
3. Rivière Charlo (N.-B.) 254 400
4. Beresford (N.-B.) 500
5. Rivière Middle / rivière Little (N.-B.) 8 150
6. Rivière Tetagouche (N.-B.) 600
7. Rivière Nepisiguit (N.-B.) 2 100
8. Rivière Bass (N.-B.) 12 100
9. Ruisseau Teagues (N.-B.) 6 600
10. Rivière Bartibog (N.-B.) 200
11. Rivière Napan (N.-B.) 2 500
12. Rivière Black (y compris la rivière Little Black et l’anse Palmer) (N.-B.) 5 000
13. Rivière Bay du Vin (N.-B.) 7 000
14. Rivière Eel (y compris le ruisseau Meadow) (N.-B.) 2 050
15. Rivière Portage (N.-B.) 2 100
16. Rivière Richibucto (y compris les ruisseaux Mill et Childs) (N.-B.) 511
17. Réserve nationale de faune de Cap-Jourimain (N.-B.) 50 000
18. Lac Condons (Î.-P.-É.) max. 2015 ~1 000 000
min. 2013 35 900
Total Max. 1 410 100
Min. 445 000

Les nombres indiqués sont des estimations grossières; voir la section Activités et méthodes d’échantillonnage.

Analyse quantitative

Analyse quantitative
Sujet Information
La probabilité d’extinction de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Non effectuée

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)
Sujet Information
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui (voir l’annexe 1).

Participants : Mary Sabine, Ruben Boles, Jacques Labrecque, Jeannette Whitton, Jennifer Doubt, Bruce Bennett et Sean Blaney.

  • Développement résidentiel et commercial
  • Corridors de transport et de service

Quels facteurs limitatifs supplémentaires sont pertinents?

  • Superficie naturellement limitée de l’habitat présentant une salinité modérée et des conditions climatiques appropriées

Dispersion et établissement limités dans l’habitat convenable non occupé

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. É.-U. – Non en péril (N5). Rare au Maine (S1; 450 km au sud), généralement non en péril dans les territoires côtiers situés plus au sud.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? On ne sait pas. Immigration possible favorisée par l’humain, le long de routes déglacées au moyen de sel (ne contribuant pas nécessairement aux populations naturelles). Immigration possible, mais peu fréquente par l’intermédiaire de la sauvagine.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Probablement, s’ils proviennent du nord des États-Unis.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui, il existe une quantité importante d’habitat apparemment convenable, mais inoccupé.
Les conditions se détériorent-elles au Canada?? Non, on ne croit pas qu’elles se détériorent de manière importante.
Les conditions de la population source se détériorent elles?? Non, on ne croit pas qu’elles se détériorent de manière importante.
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?? Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Nature délicate de l’information sur l’espèce
Sujet Information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut
Sujet Information
COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1992. Réexamen du statut et inscription à la catégorie « non en péril » en avril 2017.

Statut et justification de la désignation

Statut et justification de la désignation
Sujet Information
Statut recommandé Non en péril
Codes alphanumériques Non applicable
Justification de la désignation L’espèce se trouve généralement dans les marais saumâtres et les rives. Elle a été précédemment évaluée comme « espèce préoccupante ». Sur la base d’une révision de la taxinomie, l’espèce est maintenant plus largement répartie au Canada, comportant des sous-populations au Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. De plus, un vaste travail de terrain ciblé a permis la découverte de multiples nouvelles occurrences. Rien n’indique actuellement un déclin ou des fluctuations non naturelles de la population, et aucune menace importante ne semble peser sur l’espèce.

Applicabilité des critères

Applicabilité des critères
Sujet Information
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) Sans objet. Il n’y a pas de déclin.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) Sans objet. Bien que la zone d’occurrence soit inférieure au seuil établi pour les espèces menacées et que l’IZO soit inférieur au seuil établi pour les espèces en voie de disparition, il y a plus de 10 localités de l’espèce, et on n’a constaté aucun déclin ni aucune fluctuation.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) Sans objet.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) Sans objet.
Critère E (analyse quantitative) Non effectuée.

Préface

En 1992, le COSEPAC a désigné l’aster subulé (« Bathurst Aster » en anglais; Aster subulatus var. obtusifolius) comme espèce préoccupante, et ce taxon a subséquemment été ajouté à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril sous le nom d’aster subulé, population de Bathurst (Symphyotrichum subulatum). Depuis 1992, de nombreuses évaluations taxinomiques ont conclu qu’il n’était pas justifié de considérer « l’aster de Bathurst » comme un taxon distinct et que celui-ci devait être assimilé à la variété nominale de l’espèce, maintenant appelée Symphyotrichum subulatum var. subulatum (aster subulé). En conséquence, le présent rapport s’appuie sur le consensus taxinomique actuel et considère que toutes les occurrences canadiennes d’aster subulé appartiennent à la variété Symphyotrichum subulatum var. subulatum, y compris les occurrences du cap Jourimain, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, et du lac Condons, dans l’est de l’Île-du-Prince-Édouard, qui ne présentent pas de façon générale les caractéristiques de la forme de Bathurst (petite taille, feuilles arrondies, texture plus charnue) et qui, si « l’aster de Bathurst » était toujours reconnu d’un point de vue taxinomique, seraient assimilées à la variété nominale subulatum au sens strict.

L’évaluation de 1992 portait sur un taxon que l’on croyait extrêmement rare à l’échelle mondiale, sa répartition se limitant à l’embouchure de deux rivières distantes de 5 km situées dans le havre de Bathurst, au Nouveau-Brunswick. La répartition connue de l’aster subulé a beaucoup augmenté depuis l’évaluation de son statut sous le nom anglais de « Bathurst Aster », en 1992. On compte maintenant 18 sous-populations qui s’étendent sur 210 km depuis la rivière Escuminac, sur la rive sud de la péninsule de la Gaspésie, au Québec, jusqu’à l’estuaire de la rivière Richibucto, au sud. L’inclusion, dans le présent rapport, des sous-populations d’aster subulé typique (n’appartenant pas au morphotype de Bathurst) situées au cap Jourimain, au Nouveau-Brunswick, et au lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard, entraîne une extension de l’aire de répartition de 195 km vers le sud-est. Il en est résulté une augmentation considérable de la zone d’occurrence (qui est passée d’environ 1,4 km2 à 16 260 km2) et de l’indice de zone d’occupation (qui est passé de 8 km2 à 148 km2). La population connue a également augmenté, passant de « plusieurs milliers » à 445 000 à 1,41 million. Aucune menace majeure imminente n’est connue pour l’un ou l’autre des sites; compte tenu de la taille beaucoup plus importante de la population canadienne et de sa répartition plus étendue par rapport à la situation décrite en 1992, le niveau global de la menace est maintenant considéré comme beaucoup plus faible.

La découverte de nombreuses occurrences nouvelles résulte en grande partie des travaux de terrain exhaustifs réalisés pour trouver l’aster subulé et d’autres espèces rares des rivages saumâtres soumis aux marées. Ces travaux, principalement menés par le Centre de données sur la conservation (CDC) du Canada atlantique, l’Écocentre Irving de Bouctouche, le personnel du ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, Rosemary Curley et Frédéric Coursol, ont couvert une bonne partie de l’habitat potentiel se trouvant dans l’aire de répartition actuellement connue (voir Activités de recherche). Ainsi, même s’il est probable que de nouvelles occurrences soient découvertes, la majorité des occurrences canadiennes pourraient maintenant avoir été répertoriées.

Au Canada, des occurrences non indigènes d’aster subulé ont également été répertoriées dans des fossés en bordure de route et dans d’autres milieux anthropiques salins du sud-ouest de l’Ontario. Ces occurrences exotiques se trouvant à l’extérieur de l’aire de répartition ne peuvent être considérées à des fins d’évaluation de la situation et ne sont donc pas prises en compte dans le présent rapport.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Symphyotrichum subulatum (Michx.) G.L. Nesom

Synonymes : Aster subulatus Michx.
Aster subulatus var. subulatus
Aster subulatus Michx. var. obtusifolius Fernald
Aster subulatus Michx. var. euroauster Fernald & Griscom
Seuls les synonymes utilisés dans le nord-est de l’Amérique du Nord sont énumérés ici; voir Tropicos (2016) pour obtenir la liste complète des synonymes.

Nom français : Aster subulé

Noms anglais : Eastern Annual Saltmarsh Aster
Annual Saltmarsh American-aster
Bathurst Aster
Saltmarsh Aster
Small Saltmarsh Aster
Expressway Aster

Famille : Astéracées
Ordre : Astérales
Super-ordre : Astéranées
Classe : Magnoliopsides
Sous-division : Spermatophytines
Division : Trachéophytes

L’aster subulé a été décrit par Michaux (1803) sous le nom d’Aster subulatus, et le taxon a systématiquement été reconnu comme espèce depuis. La vaste aire de répartition de l’espèce et sa morphologie très variable ont entraîné une prolifération de taxons qui sont maintenant considérés comme des synonymes (53 sont énumérés dans Tropicos, 2016). Les cinq variétés de Symphyotrichum subulatum (Sundberg, 2004; Brouillet et al., 2006) qui sont actuellement reconnues en Amérique du Nord sont en partie isolées sur le plan reproductif par des différences touchant le nombre chromosomique (Sundberg, 1986, 2004), et toutes ces variétés ont été traitées comme des espèces par Nesom (1994, 2005). En plus de la variété subulatum (2n = 10), on compte les variétés parviflorum (= Symphyotrichum expansum, 2n = 10), elongatum (= S. bahamense; 2n = 20), squamatum (= S. squamatum; 2n = 20) et ligulatum (= S. divaricatum; 2n = 10) (nombres chromosomiques tirés de Nesom, 2004), dont les occurrences les plus proches du Canada se trouvent en Caroline du Nord (Brouillet et al., 2006).

L’espèce a été récoltée pour la première fois en 1902 dans le havre de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, dans les provinces maritimes canadiennes, par Merritt L. Fernald et Emile F. Williams, botanistes de l’Université Harvard. Fernald (1914) a observé chez ces spécimens certains caractères distinctifs qui, s’ils avaient été constants, auraient clairement indiqué qu’il s’agissait d’une espèce distincte. Un examen approfondi du matériel disponible a toutefois démontré que ces caractères n’étaient pas absolus. Fernald (1914) a donc considéré le taxon comme une variété, qu’il a désignée Aster subulatus var. obtusifolius (en raison de ses feuilles plus spatulées et obtuses), constatant que les caractères de la variété recoupaient ceux de l’Aster subulatus dans d’autres parties de l’aire de répartition, plus particulièrement en Nouvelle-Angleterre. Sundberg (1986) a étudié la variation, à l’échelle de l’aire de répartition, du complexe d’espèces comprenant l’aster subulé, et a conclu que la variété obtusifolius ne devait pas être reconnue, l’établissant comme synonyme de l’Aster subulatus var. subulatus.

Dans le premier rapport de situation du COSEPAC, Hinds et Flanders (1992) ont rejeté la synonymie établie par Sundberg (1986) entre la variété obtusifolius et l’Aster subulatus var. subulatus, en se fondant sur des divergences entre les deux variétés sur le plan morphologique et écologique et sur leurs propres données inédites (qui ne sont plus disponibles), issues d’expériences menées dans des conditions semblables sur des plantes du Nouveau-Brunswick (Hinds, 1989).

Dans les années 1990 et au début des années 2000, des analyses portant sur la morphologie, l’ADN chloroplastique et les caryotypes ont montré que le genre Aster pris au sens large était polyphylétique, et on l’a subdivisé en de multiples genres (Nesom, 1994; Semple et al., 1996; Noyes et Rieseberg, 1999; Brouillet et al., 2001a, b). Nesom (1994) a proposé que l’Aster subulatus soit traité comme Symphyotrichum subulatum selon la nouvelle taxinomie générique, et que l’Aster subulatus var. obtusifolius soit considéré comme un synonyme du Symphyotrichum subulatum var. subulatum, d’après Sundberg (1986). Semple et al. (2002), Nesom (2004), Kartesz (1999, 2015) et Flora of North America (Brouillet et al., 2006) ont tous inclus la variété obtusifolius dans le Symphyotrichum subulatum var. subulatum ou dans le S. subulatum, lesautres variétés étant traitées comme des espèces.

Hughes (2015) a réalisé une expérience en serre à l’aide de spécimens de Symphyotrichum subulatum var. subulatum provenant de dix sites se trouvant dans sept sous-populations du Nouveau-Brunswick, une sous-population de l’Île-du-Prince-Édouard et une sous-population du New Jersey dans le but d’étudier le caractère distinctif possible de la variété obtusifolius. Il a observé certaines différences phénotypiques statistiquement significatives entre les sous-populations ainsi que des tendances géographiques concernant ces variations, les individus poussant dans le nord de l’aire de répartition canadienne étant généralement plus courts et parvenant à maturité plus tôt. Hughes a toutefois noté un recoupement important des caractéristiques de « l’aster de Bathurst » (Bathurst Aster en anglais) (variété obtusifolius) et de l’aster subulé typique et a affirmé que les données recueillies étaient insuffisantes pour justifier la reconnaissance de la variété obtusifolius comme taxon distinct.

Le présent rapport s’appuie sur le consensus taxinomique récent qui est décrit précédemment et considère que toutes les occurrences canadiennes d’aster subulé appartiennent à la variété Symphyotrichum subulatum var. subulatum. De plus, comme il s’agit de la seule variété de l’espèce présente au Canada, le taxon est appelé Symphyotrichum subulatum dans le présent rapport.

Description morphologique

L’aster subulé est une plante annuelle halophile (qui « aime » le sel). L’espèce peut atteindre jusqu’à 150 cm de hauteur dans les parties sud de son aire de répartition (Brouillet et al., 2006), mais les individus composant la population indigène du Canada mesurent habituellement 2 à 30 cm de hauteur à maturité, et souvent moins de 10 cm (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), même lorsqu’ils sont cultivés en serre (Hughes, 2015). La tige est lisse, quelque peu charnue, souvent ramifiée à la base. Les feuilles mesurent 10 à 90 mm de longueur et 6 à 14 mm de largeur, et leur marge est généralement entière. La forme des feuilles est variable; elles peuvent être étroitement lancéolées et pointues à l’extrémité (forme plus typique aux États-Unis; Gleason, 1963) ou spatulées chez certaines feuilles et oblancéolées chez les autres et présenter un sommet arrondi (forme plus typique au Canada atlantique, surtout vers le nord; Hinds et Flanders, 1992; Hughes, 2015). Les feuilles inférieures se flétrissent souvent avant la floraison. Dans les Maritimes, chaque individu produit habituellement 5 à 60 capitules formant une inflorescence pyramidale allongée qui peut être fortement ramifiée chez les individus de grande taille. Les involucres mesurent 6 à 7 mm de longueur et comptent 18 à 30 bractées chevauchantes formant une coupe à la base des capitules. Ces bractées sont étroites, subulées à lancéolées et comportent des zones vertes étroitement à largement lancéolées qui s’étendent sur toute la longueur. Les fleurs ligulées sont d’un blanc presque imperceptiblement teinté de bleu, mesurent 1,5 à 2,6 mm de longueur et sont habituellement au nombre de 16 à 30 par involucre. Les fleurs tubuleuses, au nombre de 4 à 10 par involucre, sont jaunes. La figure 1 présente des photos de la plante.

La variété nominale subulatum se distingue des quatre autres variétés de l’espèce, dont aucune ne pousse au nord de la Caroline du Nord, par ses ligules blanchâtres de 1,3 à 3,0 mm de longueur (plus courts à légèrement plus longs que les aigrettes) et par ses bractées, au nombre de 18 à 30, comportant des zones vertes étroitement à largement lancéolées qui s’étendent sur toute la longueur (Brouillet et al., 2006).

Les fleurs ligulées courtes (< 10 mm) de l’aster subulé permettent de le distinguer facilement, au moment de la floraison, des deux autres asters des marais saumâtres qui poussent dans son aire de répartition canadienne, soit le prolifique aster de New York (Symphyotrichum novi-belgii), dont les fleurs ligulées sont plus longues, et l’aster du golfe du Saint-Laurent (Symphyotrichum laurentianum), une espèce rare dépourvue de fleurs ligulées.

Figure 1. Aster subulé ( Symphyotrichum subulatum) représentatif de la forme « de Bathurst » (individus de grande et de petite taille; rivière Escuminac, au Québec, en haut à gauche, et ruisseau Teagues, au Nouveau-Brunswick, en haut à droite) et aster subulé représentatif de la forme nominale (ne présentant pas les caractéristiques de « l’aster de Bathurst »), qui est plus haute, compte un plus grand nombre de capitules et possède des feuilles plus pointues et moins charnues, photographié au lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard (en bas).
Aster subulé (Symphyotrichum subulatum) représentatif  de la forme « de Bathurst »
Photo: © Photographies prises, dans le sens des aiguilles d'une montre, par David Mazerolle, Alain Belliveau, Karen Samis et Sean Blaney.
Description longue de la figure 1

Quatre photos d’asters subulés. Les deux photos du haut montrent des représentants de la forme Bathurst de l’espèce, tandis que les deux photos du bas montrent des représentants de sa forme nominale, ou non Bathurst. La forme nominale est plus grande et porte plus de capitules et des feuilles moins charnues et plus pointues que la forme Bathurst.

Structure spatiale et variabilité de la population

L’aster subulé (variété subulatum) est présent de manière assez continue le long de la côte de l’Atlantique, depuis le sud du Maine jusqu’au centre de la Floride et le long de la côte du golfe du Mexique, depuis le centre de la Floride jusqu’à l’est du Texas (Kartesz, 2015); l’aster subulé est toutefois absent dans le sud de la Floride, où les variétés elongatum et ligulatum sont présentes. La répartition est plus éparse à l’intérieur des terres dans le sud des États-Unis : on y a observé des événements de colonisation récents de nature adventice et la présence de rares occurrences indigènes dans des sites salins naturels, telles que les occurrences très isolées signalées au Nebraska (à 900 km de l’occurrence indigène la plus proche), en Arkansas et dans le nord de l’État de New York (chacune se trouvant à environ 300 km des occurrences indigènes les plus proches; Kartesz, 2015). La population canadienne est séparée de l’occurrence la plus proche, située dans le comté de Sagadahoc, dans le Maine (GoBotany, 2016), par une distance de 450 km.

Aux fins du présent rapport, les sous-populations sont définies selon les normes sur la délimitation des occurrences d’élément de végétaux fondée sur l’habitat (NatureServe, 2004). Selon ces normes, les occurrences forment une seule sous-population lorsqu’elles sont séparées par moins de 1 km, ou si elles ont séparées par 1 à 3 km sans discontinuité de plus de 1 km de l’habitat convenable, ou si elles ont séparées par 3 à 10 km, mais sont reliées par un écoulement d’eau linéaire, sans discontinuité de plus de 3 km de l’habitat convenable. L’application des critères concernant l’écoulement linéaire et l’habitat non convenable est quelque peu subjective. Quoi qu’il en soit, les occurrences sont regroupées en 18 sous-populations dans le présent rapport : 1 au Québec, 16 au Nouveau-Brunswick et 1 à l’Île-du-Prince-Édouard (tableau 1).

Tableau 1. effectifs des sous-populations canadiennes indigènes d’aster subulé (ac cdc, 2016), arrondis à la centaine près lorsqu’ils sont supérieurs à 100. la colonne « n bre de mentions » indique le nombre de mentions sur lesquelles le dénombrement est fondé. voir activités et méthodes d’échantillonnage pour connaître les contraintes liées aux dénombrements. « date dén. » est l’année au cours de laquelle les données de dénombrement ont été compilées. les sous-populations sont cartographiées à la figure 3. si les localités sont définies en fonction des systèmes de cordons dunaires / systèmes estuariens, les localités correspondent au « no d’estuaire ».
Sous-pop. Prov. Nom de la sous-population Nom du site No d’estuaire Nbre de mentions Nbre d’individus Première obs. Dernière obs. Date dén.
1 QC Rivière Escuminac   [pas de cordon dunaire] 24 (2015) 1 100
(2016) 26
2015 2016 2015
2 N.-B. Rivière Jacquet   1 2 55 200 2013 2013 2013
3 N.-B. Rivière Charlo   2 63 254 400 2013 2013 2013
4 N.-B. Beresford   3 14 500 2013 2013 2013
5 N.-B. Rivière Middle / Rivière Little   4 Havre de Bathurst 46 8 150 1902 2015 2015
6 N.-B. Rivière Tetagouche   4 Havre de Bathurst 9 600 1913 2013 2013
7 N.-B. Rivière Nepisiguit   4 Havre de Bathurst 5 2 100 1902 2015 2015
8 N.-B. Rivière Bass   5 26 12 100 1995 2015 2015
9 N.-B. Ruisseau Teagues   6 10 6 600 1995 2015 2015
10 N.-B. Rivière Bartibog   7 Baie Miramichi 4 200 2003 2013 2003
11 N.-B. Rivière Napan   7 Baie Miramichi 52 2 500 2003 2015 2015
12 N.-B. Rivière Black Rivière Black 7 Baie Miramichi 13 4 000 2003 2015 2003
12 N.-B. Rivière Black Rivière Little Black 7 Baie Miramichi 18 800 2003 2013 2013
12 N.-B. Rivière Black Anse Palmer 7 Baie Miramichi 6 200 2015 2015 2015
13 N.-B. Bay du Vin   7 Baie Miramichi 58 7 000 2003 2015 2015
14 N.-B. Rivière Eel Rivière Eel 7 Baie Miramichi 13 400 2013 2013 2013
14 N.-B. Rivière Eel Ruisseau Meadow 7 Baie Miramichi 13 1 650 2015 2015 2015
15 N.-B. Rivière Portage   7 Baie Miramichi 12 2 100 2015 2015 2015
16 N.-B. Rivière Richibucto Ruisseau Mill 8 Riv. Richibucto 13 500 2007 2013 2013
16 N.-B. Rivière Richibucto Ruisseau Childs 8 Riv. Richibucto 2 11 2013 2013 2013
17 N.-B. RNF de Cap-Jourimain   9 1 50 000 1992 2013 2004
18 Î-P-É Lac Condons   10 1 (2013) 35 900
(2014) 1 000 000
2003 2014 2013-2014
    TOTAL     405 (min.) 445 000
(max.) 1 140 100
     

À l’échelle de l’aire de répartition canadienne indigène, la répartition de l’aster subulé est largement associée à l’embouchure des rivières et est donc discontinue le long de la côte. Le havre de Bathurst (trois sous-populations), la baie Miramichi (six sous-populations dans neuf sites) et la rivière Richibucto (une sous-population dans deux sites) pourraient constituer des métapopulations au sein desquelles un certain degré de dispersion entre les sous-populations ou les sites serait possible (voir Dispersion). Les distances en ligne droite entre les sous-populations situées plus au nord (qui présentent toutes les caractéristiques de « l’aster de Bathurst ») varient de 4 km entre la rivière Black (site de la rivière Little Black) et la rivière Bay du Vin, à 42 km entre la rivière Richibucto et la rivière Eel. Les deux sous-populations ne présentant pas les caractéristiques de « l’aster de Bathurst », soit celle du cap Jourimain, au Nouveau-Brunswick (96 km à l’est de la rivière Richibucto) et celle du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard (105 km à l’est du cap Jourimain), sont les plus isolées.

Sundberg (2004) note que les variétés d’aster subulé sont probablement isolées les unes des autres sur le plan génétique en raison principalement de leur nombre chromosomique différent, et que toutes les variétés, à part la variété ligulatum, sont autocompatibles. Cette caractéristique pourrait favoriser la fixation des mutations, surtout dans le cas des occurrences isolées qui subissent l’effet fondateur, bien que l’autocompatibilité ne signifie pas nécessairement que les croisements éloignés soient limités. Nesom (2004) indique que les variétés maintiennent leurs caractères morphologiques distincts dans les régions comme le Japon où de nombreuses variétés ont été introduites. La diversité génétique de l’aster subulé au Canada ou ailleurs n’a fait l’objet d’aucune étude, mais les tendances concernant les variations morphologiques indiquent la possibilité d’une certaine différenciation génétique de la population canadienne par rapport à la population américaine, d’abord reconnue par Fernald (1914), qui a considéré que la population appartenait à la variété endémique obtusifolius. Fernald a noté que les différences observées chez les individus canadiens recoupaient celles constatées ailleurs, particulièrement en Nouvelle-Angleterre. Hughes (2015) a observé que dans les mêmes conditions, la hauteur des individus diminuait généralement avec la latitude de la sous-population d’origine selon une tendance générale du sud au nord, mais a trouvé des plantes naines dans chaque sous-population examinée. Hughes (2015), dans le cadre d’expériences menées dans des conditions semblables, a constaté que les différences observées entre les sous-populations en termes de hauteur, de degré de ramification et de temps nécessaire pour atteindre la maturité étaient moins importantes et moins variables sur le plan spatial chez la génération F2 (graines issues d’individus cultivés dans des conditions semblables) que chez la génération F1 (graines issues d’individus sauvages), ce qui donne à penser qu’une grande partie de la variation initiale observée pourrait résulter des effets sur les parents et du phénomène de plasticité plutôt que de différences génétiques.

Unités désignables

L’aster subulé se rencontre dans deux aires écologiques nationales du COSEPAC (COSEWIC, 2015). Les sous-populations du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard se trouvent dans l’aire écologique nationale de l’Atlantique, tandis que les sous-populations de l’Ontario se trouvent dans l’aire écologique nationale des plaines des Grands Lacs. Les sous-populations de l’Ontario sont considérées comme exotiques et sont situées à l’extérieur de l’aire de répartition (voir Aire de répartition canadienne); elles ne peuvent donc pas faire l’objet d’une évaluation de situation (COSEWIC, 2010, 2015).

Bien qu’on observe des variations morphologiques présentant certaines tendances au sein de la population canadienne indigène (voir Structure spatiale et variabilité de la population) et qu’on ait déjà considéré qu’une partie de cette population (toutes les sous-populations sauf celles du cap Jourimain et du lac Condons) appartenait à la variété endémique obtusifolius, le consensus taxinomique actuel et les recherches dirigées récentes (Hughes, 2015) ne soutiennent pas la reconnaissance de cette variété (voir Nom et classification). En conséquence, toutes les sous-populations situées dans l’aire écologique nationale de l’Atlantique sont considérées comme une seule unité désignable dans le présent rapport.

Importance de l’espèce

La population canadienne indigène d’aster subulé représente la sous-population la plus septentrionale de l’aire de répartition indigène de cet aster et se trouve à 450 km des sous-populations les plus proches, dans le sud du Maine. La plupart des occurrences présentent des caractéristiques quelque peu distinctes de celles des occurrences américaines, et étaient auparavant considérées comme appartenant à la variété endémique appelée « aster de Bathurst » (Bathurst Aster), ce qui indiquait la possibilité d’un certain degré de distinction génétique. Les populations d’une espèce qui se trouvent en bordure de son aire de répartition géographique occupent souvent des habitats moins favorables, présentent des densités moindres, ont tendance à être fragmentées et sont moins susceptibles de recevoir des individus immigrants provenant d’autres populations (Channel et Lomolino, 2000). Sous l’effet de l’isolement, de la dérive génétique et de la sélection naturelle, les populations périphériques peuvent présenter des divergences sur le plan génétique, écologique et morphologique, ce qui accroît leur importance du point de vue de la conservation, en tant que sources de génotypes ayant une valeur adaptative et en tant que populations sources aux fins de recolonisation ou de migration dans l’aire de répartition (Lesica et Allendorf, 1995; Garcia-Ramos et Kirkpatrick, 1997; Gibson et al., 2009).

L’aster subulé pourrait jouer le rôle d’espèce sentinelle (Beeby, 2001) dans les milieux saumâtres qui l’hébergent. Ces habitats sont souvent situés à l’intérieur ou à proximité de terres humides d’importance provinciale qui sont gérées en vertu de politiques ou de règlements provinciaux (NB DNRE / DELG, 2002); la présence de l’aster subulé pourrait aider les gestionnaires de milieux humides à délimiter les habitats qui sont particulièrement fragiles. L’aster subulé fait partie d’un cortège distinct d’espèces côtières méridionales possédant des populations disjointes le long des côtes relativement chaudes du golfe Saint-Laurent, dont l’ériocaulon de Parker (Eriocaulon parkeri), espèce rare à l’échelle mondiale, le léchéa maritime (Lechea maritima, espèce préoccupante selon le COSEPAC et la LEP du gouvernement fédéral), le liléopsis de l’Est (Lilaeopsis chinensis, espèce préoccupante selon le COSEPAC et la LEP) et la sagittaire spongieuse (Sagittaria montevidensis ssp. Spongiosa, espèce considérée comme rare à l’échelle nationale et menacée au Québec).

Des renseignements sur les composés chimiques de l’espèce ont été publiés dans au moins quatre études réalisées pour trouver des substances ayant des propriétés curatives. On a rapporté que les substances chimiques extraites de l’aster subulé avaient une activité antioxydante (El-Sayed et al., 1987; Ko et al., 2009), une activité antiulcéreuse (Ghedini et al., 2007) et des propriétés anti-inflammatoires (Lee et al., 2012). Dans le sud du Brésil, la variété squamatum de l’aster subulé est utilisée comme antidiarrhéique en médecine traditionnelle populaire (Almeida et al., 1995).

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aster subulé au sens large (comprenant les cinq variétés énumérées à la section Nom et classification) est une espèce très répandue, présente le long du littoral est de l’Amérique du Nord depuis le sud-est du Québec jusqu’au Mexique, mais aussi dans les Antilles, les Bermudes, l’Amérique centrale et depuis l’est et l’ouest de l’Amérique du Sud au moins jusqu’au nord de l’Argentine, vers le sud (Brouillet et al., 2006; Vignolio et Fernandez, 2011; Wiersema et León, 2013). L’espèce a également été signalée à l’intérieur des terres dans le sud-ouest des États-Unis, depuis l’Oklahoma et le Texas jusqu’au Nevada et en Californie. La population canadienne ne comprend que la variété nominale subulatum. En dehors du Canada, cette variété se rencontre uniquement dans l’est des États-Unis. On la trouve depuis le sud-est du Québec jusqu’au Texas, le long de la côte de l’Atlantique, et à l’intérieur des terres en Alabama, au Mississippi, en Arkansas et au Texas (figure 2). Les mentions à l’intérieur des terres comprennent à la fois les occurrences adventices observées en bordure de route ou dans d’autres milieux salins artificiels, et les occurrences présumées indigènes observées dans des milieux humides naturels salins et isolés (Nesom, 2004; Brouillet et al., 2006; Kartesz, 2015).

L’aster subulé a également été introduit à grande échelle dans le monde. La variété subulatum est introduite en Asie et en Afrique (Brouillet et al., 2006). La variété squamatum, originaire d’Amérique du Sud et des Bermudes, est introduite en Californie, au Texas, en Louisiane, en Alabama, en Floride, en Géorgie et en Caroline du Nord de même qu’en Europe, en Asie orientale, en Asie occidentale, en Afrique, en Australie et en Nouvelle-Zélande (Brouillet et al., 2006; Wiersema et León, 2013; Jepson Herbarium, 2016). La variété parviflorum est introduite au Japon et à Hawaii (Brouillet et al., 2006), alors que la variété elongatum est introduite en Californie (Brouillet et al., 2006). En Amérique du Nord, des occurrences introduites de la variété subulatum ont été signalées à l’extrémité sud du lac Michigan, en Illinois [où l’espèce est connue sous le nom de « Expressway Aster » en raison de son association avec les fossés salins bordant les routes (Illinois Wildflowers, 2016)] et en Indiana, ainsi que dans le sud-est du Michigan, dans le nord de l’Ohio et dans le sud de l’Ontario, entre Windsor et Toronto (Kartesz, 2015; Oldham, comm. pers., 2016).

Figure 2. Aire de répartition de l’aster subulé typique ( Symphyotrichum subulatum var. subulatum) dans l’est de l’Amérique du Nord, adaptée de Kartesz (2015). Aux États-Unis, les comtés où au moins une occurrence a été signalée sont colorés en entier. Les comtés en vert représentent les occurrences indigènes ou possiblement indigènes et les comptés en bleu, les occurrences non indigènes. Les occurrences canadiennes sont indiquées par des points verts (occurrences indigènes selon le CDC du Canada atlantique [AC CDC, 2016]) et des points bleus (occurrences introduites selon Oldham, comm. pers., 2016).
Aire de répartition de  l’aster subulé typique dans l’est de  l’Amérique du Nord
Description longue de la figure 2

Carte montrant l’aire de répartition de l’aster subulé (Symphyotrichum subulatum var. subulatum) dans l’est de l’Amérique du Nord. Hors du Canada, cette variété n’est présente que dans l’est des États-Unis le long de la côte atlantique depuis le sud-est du Québec jusqu’au Texas et dans des localités situées à l’intérieur des terres en Alabama, au Mississippi, en Arkansas et au Texas. Au Canada, l’aire de répartition est restreinte à l’aire écologique nationale de l’Atlantique.

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition canadienne indigène de l’aster subulé se limite à l’aire écologique nationale de l’Atlantique, le long de la côte de l’Atlantique, depuis le sud-est du Québec jusqu’au sud-est de l’Île-du-Prince-Édouard, s’étendant en ligne droite sur environ 380 km, ce qui correspond à environ 600 km de côte (figure 3; AC CDC, 2016). L’occurrence la plus septentrionale de l’espèce, qui est également la seule occurrence connue au Québec, est située à 48° de latitude nord, le long de la rivière Escuminac et à l’intérieur de la baie des Chaleurs (municipalité régionale de comté d’Avignon). Au Nouveau-Brunswick, l’aster subulé se rencontre dans la baie des Chaleurs (comté de Restigouche), la baie Nepisiguit (comté de Gloucester) et le long du littoral est, dans la baie Miramichi (comté de Northumberland), dans l’estuaire de la rivière Richibucto (comté de Kent) et au cap Jourimain (comté de Westmorland). À l’Île-du-Prince-Édouard, une seule sous-population a été répertoriée, au lac Condons (comté de Kings), près de l’extrémité sud-est de l’île. La plus grande distance séparant des occurrences connues dans les Maritimes, soit les occurrences du cap Jourimain, au Nouveau-Brunswick, et du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard, est d’environ 105 km en ligne droite (AC CDC, 2016). La population non canadienne la plus proche, située dans le Maine, se trouve à une distance de 450 km.

Figure 3. Aire de répartition canadienne de l’aster subulé ( Symphyotrichum subulatum) selon le CDC du Canada atlantique (AC CDC, 2016). Les sous-populations sont numérotées comme suit : 1) rivière Escuminac, 2) rivière Jacquet, 3) rivière Charlo, 4) Beresford, 5) rivière Middle / rivière Little, 6) Tetagouche, 7) Nepisiguit, 8) rivière Bass, 9) ruisseau Teagues, 10) rivière Bartibog, 11) rivière Napan, 12) rivière Black (y compris la rivière Little Black et l’anse Palmer), 13) Bay du Vin, 14) rivière Eel (y compris le ruisseau Meadow), 15) rivière Portage, 16) rivière Richibucto (y compris le ruisseau Mill et le ruisseau Childs), 17) réserve nationale de faune de Cap-Jourimain, 18) lac Condons.
Aire  de répartition canadienne de l’aster subulé selon le CDC du Canada atlantique (AC  CDC, 2016)
Description longue de la figure 3

Carte montrant l’aire de répartition indigène de l’aster subulé au Canada, où l’espèce est présente le long de la côte atlantique depuis le sud est du Québec jusqu’au sud est de l’Île du Prince Édouard. La carte montre 18 occurrences de l’espèce, une chacune au Québec et à l’Île du Prince Édouard et les autres en Nouveau Brunswick.

L’aster subulé a été signalé en Ontario entre Toronto et Windsor au moins 16 fois depuis 1981, toujours dans des sites perturbés par l’activité humaine, dont la plupart semblaient salins (Oldham, comm. pers., 2016; Reznicek, comm. pers., 2016). Les occurrences d’aster subulé de l’Ontario sont considérées comme des occurrences non indigènes se trouvant à l’extérieur de l’aire de répartition, pour les raisons suivantes : a) la plupart des occurrences de la région des Grands Lacs sont considérées comme non indigènes par des sources faisant autorité (Brouillet et al., 2006; NatureServe, 2016), à l’exception d’une occurrence présumée indigène, trouvée dans une source naturelle saline du comté d’Onondaga, dans l’État de New York (Young, 2010); b) toutes les occurrences sont confinées à des sites très perturbés; c) l’espèce n’a pas été signalée dans la région de Detroit, au Michigan, avant 1914 (Voss, 1996) et n’a pas été signalée en Ontario avant 1980 (Catling et McKay, 1980), soit bien après que la plupart des espèces indigènes de la région ont été répertoriées; et d) étant donné qu’il n’y a vraisemblablement jamais eu de sources salines naturelles dans la région de Windsor à cause de la profondeur des dépôts de sel, il est peu probable que des plantes halophytes comme l’aster subulé puissent s’y établir naturellement (Hewitt, 1962; Catling et McKay, 1980,1981).

Sur les quelque 4 000 km de littoral (estimation établie à l’aide de l’outil de mesure d’ArcMap 10.3.1), représentés selon une échelle grossière de 1:30 000 000, où la répartition de la variété subulatum a été établie à l’échelle des comtés (Kartesz 2015) en Amérique du Nord, environ 3,8 % (150 km de littoral, selon une échelle grossière) se trouvent au Canada.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence de l’aster subulé indigène au Canada est de 16 260 km2 (AC CDC, 2016; calcul effectué à l’aide de l’outil Convex Hull Minimum Bounding Geometry d’ArcMap 10.3.1). La zone d’occurrence calculée pour la population canadienne indigène comprend une superficie considérable d’habitat marin et intérieur non convenable.

L’indice de zone d’occupation (IZO) est de 148 km2, selon les occurrences répertoriées dans 37 carrés de 2 km de côté (AC CDC, 2016) alignés sur la grille de Mercator transverse universelle (UTM) à carrés de 10 km de côté représentée dans les cartes du Système national de référence cartographique (Natural Resources Canada, 2016).

Activités de recherche

Merritt L. Fernald et Emile F. Williams ont signalé pour la première fois une occurrence d’aster subulé dans les Maritimes, « … à l’embouchure de la rivière Nepisiguit (peut-être Middle) Note1, à Bathurst », en 1902, dans le havre de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, au cours d’une exploration botanique générale du littoral sud-ouest du golfe du Saint-Laurent (Fernald, 1914). Les travaux de botanique réalisés avant 1986 dans l’habitat potentiel des Maritimes étaient limités et ne visaient pas spécifiquement l’aster subulé. En 1986, Harold R. Hinds, auteur de Flora of New Brunswick, a effectué des recherches ciblant l’espèce : il a retrouvé les occurrences de la rivière Tetagouche et de la rivière Middle, dans le havre de Bathurst, et a découvert une occurrence de la variété nominale (ne présentant pas les caractéristiques de « l’aster de Bathurst ») au cap Jourimain, à 220 km au sud-est. De 1986 à 2002, la réalisation de divers travaux de recherche ciblés et la visite de sites connus dans les environs du havre de Bathurst ont permis de répertorier des sites additionnels à la rivière Bass et au ruisseau Teagues, juste à l’est du havre de Bathurst (Hoyt, 2003).

Des travaux de terrain exhaustifs sont effectués depuis 2002 dans l’habitat potentiel de l’aster subulé (figure 4). En 2005, dans le cadre de travaux de terrain réalisés par le CDC du Canada atlantique et Frédéric Coursol pour le rapport de situation du COSEPAC sur l’ériocaulon de Parker, 33 sites ont été visités le long de rivières saumâtres soumises aux marées, et 5 sous-populations ont été trouvées dans la baie Miramichi (rivière Bartibog, rivière Bay du Vin, rivière Black, rivière Little Black et rivière Napan; Blaney, 2005; données de Coursol dans AC CDC, 2016). En 2005 et en 2007, le personnel de l’écocentre Irving de la dune de Bouctouche a visité des habitats similaires dans 20 sites du littoral sud de la baie Miramichi, au Nouveau-Brunswick, et n’a répertorié qu’une seule occurrence au ruisseau Mill, dans l’estuaire de la rivière Richibucto (données dans AC CDC, 2016). En 2012 et en 2013, le CDC du Canada atlantique a visité 31 sites (dont 5 sites d’occurrences connues) entre la frontière séparant le Québec du Nouveau-Brunswick et la rivière Richibucto, et a trouvé 4 nouvelles sous-populations (rivière Charlo, rivière Jacquet, Beresford et rivière Eel) ainsi que de nouvelles occurrences dans les sous-populations de la rivière Black et de la rivière Richibucto (Mazerolle et Blaney, 2013, 2014). Dans le cadre des travaux de terrain entrepris en 2015 pour le présent rapport de situation, 26 sites ont été visités au Québec et au Nouveau-Brunswick (dont 7 étaient déjà connus); la première mention provinciale pour le Québec et 3 nouveaux sites se trouvant dans les sous-populations de la baie Miramichi ont été répertoriés, et on a délimité l’étendue de 3 sous-populations de la baie Miramichi où l’aster subulé avait déjà été signalé (Blaney et al., 2015).

Figure 4. Activités de recherche ciblant l’aster subulé. Les points verts représentent les occurrences connues selon le CDC du Canada atlantique (AC CDC, 2016). Les points orange indiquent l’emplacement des activités de recherche visant spécifiquement l’aster subulé et d’autres plantes rares des milieux saumâtres soumis aux marées, et sont fondés principalement sur les données du CDC du Canada atlantique. Les points jaunes indiquent d’autres emplacements d’occurrences de plantes spécialistes des milieux saumâtres soumis aux marées Note2; ces emplacements ont été repérés par des botanistes qui auraient pu détecter des occurrences d’aster subulé (mais les emplacements n’ont généralement pas fait l’objet d’un relevé exhaustif). La zone colorée en vert dans le coin inférieur gauche de la carte est le comté de Sagadahoc, dans le Maine, où se trouve l’occurrence d’aster subulé la plus proche aux États-Unis.
Activités de recherche ciblant l’aster  subulé. Les points verts représentent les occurrences connues selon le CDC du  Canada atlantique (AC CDC, 2016)
Description longue de la figure 4

Carte montrant les sites d’activités de recherche de l’aster subulé au Canada. Les symboles distinguent les occurrences connues des sites d’activités de recherche ciblant l’espèce et d’autres plantes de milieu intertidal saumâtre. La carte montre également le site de l’occurrence la plus proche aux États Unis, soit au Maine.

Figure 5. Habitat de l’aster subulé comportant un substrat de gravier alluvionnaire à végétation clairsemée, à l’embouchure de la rivière Charlo, au Nouveau-Brunswick, où se trouve la plus grande sous-population canadienne de l’espèce (photo du haut). La plus grande partie de la végétation à l’avant-plan est constituée de petits individus de l’espèce. La photo du bas montre un marais salé occupé par l’aster subulé où la végétation est plus dense, au bord de la rivière Jacquet, au Nouveau-Brunswick.
Habitat de l’aster subulé comportant un  substrat de gravier alluvionnaire à végétation clairsemée, à l’embouchure de la  rivière Charlo
Photo: © Photographies : David Mazerolle, CDC du Canada atlantique.
Description longue de la figure 5

Photos montrant a) l’habitat de l’aster subulé sur du gravier alluvial à végétation clairsemée à l’embouchure de la rivière Charlo, au Nouveau Brunswick, site de la plus grande sous population de l’espèce au Canada (photo du haut), et b) l’habitat de marais salé à végétation plus dense occupé par l’aster subulé à la rivière Jacquet, au Nouveau Brunswick (photo du bas).

À l’extérieur du Nouveau-Brunswick, Rosemary Curley et le CDC du Canada atlantique ont visité une bonne proportion des étangs saumâtres de l’Île-du-Prince-Édouard et n’ont trouvé qu’une seule occurrence au lac Condons (AC CDC, 2016). Le CDC a également fait des efforts importants pour explorer l’habitat potentiel de la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, visitant les zones saumâtres soumises aux marées de 18 rivières qui présentaient un fort potentiel dans le cadre de relevés ciblant l’aster subulé et d’autres plantes rares associées au même habitat (Blaney et Boates, 2004, 2005; Blaney et al., 2010). L’occurrence du Québec n’a pas encore été étudiée en détail, mais il est peu probable qu’elle soit étendue, étant donné que le nombre de rivières susceptibles de convenir à l’aster subulé est limité et que les rivières présentant le meilleur potentiel ont déjà été explorées. En outre, il semble probable que l’aster subulé soit limité, à cause de facteurs climatiques, à la région relativement chaude de la baie des Chaleurs, au Québec. Il s’agit en effet d’une espèce généralement méridionale qui se trouve à la limite nord de son aire de répartition, et elle est absente dans la baie de Fundy, plus au sud, dans le sud du Nouveau-Brunswick, et sur la côte est du Maine, où les eaux sont relativement fraîches.

L’augmentation marquée de l’aire de répartition connue au Canada depuis 2000 est probablement le résultat de l’intensification des travaux de terrain plutôt que d’une expansion de l’aire de répartition. La découverte de nouvelles occurrences demeure possible au Québec, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse (où l’espèce n’a pas encore été signalée). Au Nouveau-Brunswick, une grande partie de l’habitat présentant un fort potentiel a cependant déjà été explorée par des botanistes, et la majorité des sous-populations indigènes existantes ont probablement été répertoriées. La répartition et l’abondance, calculées à une échelle plus fine au sein de certaines sous-populations, augmenteraient probablement si d’autres relevés de terrain étaient réalisés, car certaines parcelles d’habitat convenable n’ont pas encore été explorées. De plus, l’espèce pourrait avoir échappé à l’attention des observateurs à certains sites, étant donné qu’elle peut être difficile à trouver lorsque sa densité est faible, et que sa répartition et son abondance à l’échelle locale varient probablement dans une certaine mesure d’une année à l’autre. La probabilité que de nouveaux travaux de terrain entraînent une augmentation de la répartition à l’échelle locale est élevée le long du littoral sud de l’estuaire de la baie Miramichi, surtout le long de la rivière Black, entre les sites connus, et dans des sites en aval de la rivière Little Black et de l’anse Palmer.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L’aster subulé se rencontre dans les marais salins et sur les rives de cours d’eau saumâtres soumis aux marées, et pousse généralement sur un substrat de gravier et de boue, et parfois sur un substrat organique tourbeux (Brouillet et al., 2006; New York Natural Heritage Program, 2015; AC CDC, 2016; GoBotany, 2016; figure 1). Plus au sud, on a noté que de légères différences dans la profondeur de l’eau, l’humidité du sol et sa salinité pouvaient avoir une incidence importante sur la présence de l’espèce, la densité des graines et la levée des semis (Elsey-Quirk et al., 2009a, b). Dans la plupart des sites canadiens, les asters sont submergés quotidiennement par des eaux de marée saumâtres et se rencontrent souvent dans des zones où la concurrence des autres espèces végétales est particulièrement limitée. Lorsque les individus de l’espèce poussent dans la végétation relativement dense de marais salés, leur densité est habituellement bien moindre (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). L’aster subulé est généralement confiné aux milieux qui sont toujours humides, et peut pousser dans des sols minéraux ou organiques à grain fin à moyen. Il peut tolérer les sols peu fertiles et une plage de pH allant de 5,59 à 7 (USDA NRCS, 2016). On dispose de peu d’information précise sur les conditions optimales en termes de salinité moyenne du sol, de période d’inondation ou d’aération du sol, mais des observations du CDC du Canada atlantique (2016) portent à croire que les occurrences canadiennes indigènes de l’espèce sont associées à des conditions de marée assez précises, où la salinité est fortement modérée par les apports d’eau douce des rivières ou des ruisseaux. L’espèce semble être plus abondante sur les rives qui sont submergées par les marées pendant au moins une partie du cycle des marées (AC CDC, obs. pers., 1999-2015). Elsey-Quirk et al. (2009a) ont constaté que l’aster subulé dépendait tout particulièrement de l’ouverture du couvert (absence de compétition) pour s’établir parmi un cortège d’espèces des marais salés étudiées en Louisiane, notant une augmentation de la densité des semis sur le sol dénudé et dans les zones où les espèces végétales concurrentes avaient été coupées.

Les espèces fréquemment associées à l’aster subulé dans les parcelles dégagées de gravier et de boue comprennent le scirpe piquant (Schoenoplectus pungens), la spergulaire des marais salés (Spergularia salina), la spergulaire du Canada (Spergularia canadensis), la potentille du Groenland (Argentina egedii), l’arroche des sables (Atriplex subspicata), le troscart maritime (Triglochin maritima) et le plantain maritime (Plantago maritima) (Hinds et Flanders, 1992; AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015; Hoyt, 2003). Dans les zones à végétation plus dense qui se trouvent en bordure des marais salés, les espèces associées comprennent le scirpe aigu (Schoenoplectus acutus), l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), le glaux maritime (Glaux maritima), la potentille du Groenland, la spartine étalée (Spartina patens), la spartine alterniflore (Spartina alterniflora) et le scirpe piquant (Hinds et Flanders, 1992; Hoyt, 2003; AC CDC, 2016).

À l’extérieur de son aire de répartition indigène du Canada, l’aster subulé se rencontre à l’échelle locale dans des habitats non côtiers, y compris des marais salés (Faust et Roberts, 1983), le long de routes déglacées au moyen de sel et autour de mines de sel et d’autres habitats salins perturbés par l’activité humaine (Reznicek, 1980; Catling et McKay, 1981; Kral et al., 2016; Oldham, comm. pers., 2016). En l’absence de compétition, l’aster subulé pousse bien dans les sols non salins (Hinds et Flanders, 1992; Hughes, 2015) et se rencontre dans certaines régions intérieures non salines, principalement dans le sud des États-Unis (Zomlefer et Giannasi, 2005; Barger et al., 2014; Kral et al., 2016), mais aussi localement en Ontario, où Reznicek (comm. pers., 2016) a signalé la présence de l’aster subulé dans des sites non salins caractérisés par une faible compétition à proximité de grandes occurrences situées en bordure de route, présence attribuable à l’abondance des graines dispersées par le vent.

Tendances en matière d’habitat

Les occurrences d’aster subulé du Canada atlantique ne montrent pas de signes de changement majeur récent (AC CDC, botanistes, obs. pers., 2016). Les travaux de terrain réalisés en 2013 et en 2015 ont permis de confirmer la présence de l’espèce pour l’ensemble des 12 sous-populations déjà répertoriées. Toutes les sous-populations se trouvent dans des secteurs longtemps colonisés par les Européens, et la plupart de ces secteurs sont fortement touchés par les activités humaines, associées entre autres à la présence proche de résidences, de chalets, d’exploitations agricoles, de routes, de ponts, de routes en remblai, de parcs publics et d’aires de mise à l’eau (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015; Google Earth, 2016). L’aster subulé semble généralement capable de persister dans des habitats où les pelouses, les routes, les champs agricoles et les autres types d’aménagement s’étendent jusque dans la zone de marée, à condition que le marais salé et les rives graveleuses ou boueuses soient préservés (AC CDC, botanistes, obs. pers., 2016). Les répercussions de l’activité humaine ont réduit l’étendue des habitats de marais salé au Nouveau-Brunswick depuis l'établissement des colons européens (Roberts, 1993; NB DNRE / DELG, 2002), mais une grande partie de cette perte s’est produite dans des zones de marais salés endigués de la baie de Fundy (perte de 69 %; Bowron et al., 2012) qui n’ont probablement jamais convenu à l’espèce. Certaines occurrences d’aster subulé pourraient avoir disparu il y a longtemps à cause de ces répercussions, surtout aux endroits où des municipalités se sont établies dans de l’habitat qui était autrefois convenable. La présence de marées dans l’habitat de l’espèce limite toutefois les nouveaux aménagements. Cela a été particulièrement vrai au cours des 15 dernières années, avec la mise en place de politiques rigoureuses en matière de protection des milieux humides (NB DNRE / DELG, 2002; PEI DEEF, 2007; National Assembly of Québec, 2012). Les effets directs sur l’habitat occupé par l’aster subulé qui sont manifestes aujourd’hui résultent principalement du remblayage qui a été effectué pour la construction de ponts et de routes en remblai bien avant la période de dix ans visée par la présente évaluation (AC CDC, obs. pers., 1999-2015; Google Earth, 2016). Comme il est indiqué à la rubrique Corridors de transport et de service de la section Menaces, l’espèce peut coloniser ces habitats façonnés par l’humain.

Étant donné que les terrains adjacents appartiennent généralement à des particuliers et que les occurrences se trouvent souvent à proximité de zones où sont établis des humains, des effets très localisés associés au déversement de résidus, au remblayage ou à la construction d’infrastructures (comme des quais ou des rampes de mise à l’eau) se produisent probablement ou peuvent être prévus à l’avenir. Aucune sous-population n’est cependant affectée de manière notable par des menaces connues et réelles pour l’instant (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015).

Aux États-Unis, l’habitat de l’aster subulé subit probablement un lent déclin. Les milieux humides estuariens avec végétation y ont diminué de 2,4 % de 2004 à 2009 (Dahl et Stedman, 2013), ce qui représente une hausse notable de la perte de milieux humides par rapport aux périodes visées par des études antérieures (Dahl, 2006).

Biologie

On possède peu d’information précise sur la biologie de l’aster subulé. La plus grande partie de l’information porte sur le genre ou sur des taxons apparentés. L’information est ici complétée par des observations effectuées au cours des dernières années.

Cycle vital et reproduction

L’aster subulé est une annuelle autocompatible (Sundberg, 2004) monoïque qui fleurit de la fin de juillet au début d’octobre. On ne dispose d’aucune donnée sur son taux d’autofécondation, mais il semblerait que le Symphyotrichum tripolium, une espèce d’aster annuelle halophile étroitement apparentée, serait principalement ou exclusivement xénogame (fécondation par le pollen d’autres individus; Krüger et al., 2002), comme c’est le cas pour plusieurs autres espèces vivaces de Symphyotrichum (Brouillet, 1981; Jones, 1978). Comme chez de nombreuses espèces d’aster, on peut trouver des individus à floraison tardive jusqu’aux premières gelées fortes (Maine Natural Areas Program, 2013). Les graines parviennent à maturité et sont dispersées par les marées et le vent de la fin du mois d’août à octobre, les tiges étant généralement dépourvues de graines à la fin de cette période (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015).

L’aster subulé semble produire des graines qui germent facilement sur le terrain (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). Comme chez de nombreuses annuelles, la taille à la maturité, le nombre de capitules et la production de graines peuvent varier considérablement selon les conditions des sites. Les tout petits individus ne mesurant pas plus de 2 cm de hauteur peuvent n’avoir qu’un capitule ou quelques capitules, alors que les individus les plus grands peuvent en compter 60 ou plus, chaque capitule pouvant produire au moins 4 à 10 graines (Hinds et Flanders, 1992; AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). La période moyenne entre la germination et la première floraison chez 7 sous-populations canadiennes se situait entre 77 et 95 jours dans le cadre d’une expérience où les sujets avaient été multipliés en chambre de culture pendant 28 jours, puis cultivés en serre en hiver avec appoint d’éclairage artificiel (Hughes, 2015). Selon ces résultats, la germination se produirait entre la fin de mai et la fin de juin en milieu naturel. Hughes (2015) a établi trois stades de croissance : le stade de la plantule, au cours duquel des feuilles basilaires rondes et ovées sont produites; le stade végétatif, caractérisé par la production de tiges et le développement de plusieurs grandes feuilles arrondies; et le stade reproducteur, au cours duquel plusieurs grandes feuilles arrondies tombent, de petites feuilles étroitement lancéolées se forment autour des capitules et la pigmentation anthocyanée des tiges augmente, donnant à celles-ci une coloration violet foncé (Brouillet et al., 2006).

Hughes (2015) a constaté que les graines germaient plus facilement sur du papier-filtre mouillé à 4 oC après abrasion de leur tégument au moyen de papier sablé fin (220). Dans les milieux salins, les graines germent souvent lors d’événements de précipitation, lorsque le sol est moins salin et plus propice à la germination (Chapman, 1974; Ungar, 1982). Dans le cadre d’essais sur la germination des graines du réservoir de semences, Nicol et Ward (2010) ont noté une suppression apparente de la germination en présence d’eau ayant une conductivité spécifique supérieure à 5 000 μS/cm (environ 1/10e de la salinité de l’eau de mer), mais ont souvent observé, dans leur site d’étude, la présence de l’espèce dans des zones présentant un taux de salinité deux fois plus élevé, ce qui donne à croire que les individus adultes présentent une meilleure tolérance à la salinité que les juvéniles.

La constitution d’un réservoir de semences est probablement importante pour l’aster subulé, car il s’agit d’une plante annuelle poussant dans des milieux variables et naturellement exposés aux perturbations (p. ex. Kalisz et McPeek, 1992; Thompson, 2000; Nunney, 2002). Le réservoir de semences a vraisemblablement contribué à l’augmentation importante des effectifs (35 900 à ~1 000 000) observée entre 2013 et 2014 dans la sous-population du lac Condons. Aucune étude sur le réservoir de semences de l’espèce n’a été réalisée au Canada, mais dans une ancienne mine de sel de l’Ohio, la densité du réservoir de semences du sol atteignait jusqu’à 2 632 graines/m2 (Egan et Ungar, 2000). En Australie-Méridionale, l’aster subulé, espèce exotique et répandue, comptait parmi les espèces les plus représentées dans le réservoir de semences d’un réseau hydrographique et d’un réservoir intérieur saumâtres, la densité des graines de l’espèce y atteignant 184 graines par m2 (Nicol et Ward, 2010). La longévité des graines de l’aster subulé est inconnue, mais la persistance à court terme est plus fréquente que la persistance à long terme chez les espèces des marais salés tempérés (Thompson et al., 1997; Wolters et Bakker, 2002). Chez l’aster du golfe du Saint-Laurent, une espèce annuelle partiellement sympatrique, la durée de vie du réservoir de semences est relativement courte, et l’on croit qu’un faible nombre de graines survivent dans le sol pendant plus de dix ans (Kemp et Lacroix, 2004; Environment Canada, 2012).

La biologie de la pollinisation de l’aster subulé n’est pas bien connue, mais on sait que l’espèce est autocompatible (Sundberg, 1986, 2004) et fournit une importante source de nectar aux abeilles indigènes des États-Unis (Lady Bird Johnson Wildflower Centre, 2016). Quelques données supplémentaires sur certains pollinisateurs sont fournies plus loin, dans la section Relations interspécifiques.

Physiologie et adaptabilité

L’aster subulé est une espèce halophile qui est physiologiquement adaptée au contact avec de l’eau et des substrats contenant des sels dissous. Les individus matures peuvent tolérer d’être submergés plusieurs heures par jour par plus d’un mètre d’eau saumâtre (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), bien que l’absence de l’espèce dans les marais entièrement salins sans apports d’eau douce donne à penser qu’il existe une limite à sa tolérance au sel (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015).

Des expériences de culture en jardin et en serre ont montré que l’aster subulé pousse facilement dans les milieux non salins (Hinds et Flanders, 1992; Hughes, 2015). Hughes (2015) a également observé que le taux de survie d’individus canadiens de la deuxième génération cultivés en serre dans des conditions de jours courts était plus élevé que le taux de survie d’individus de deuxième génération provenant du New Jersey (taux de mortalité avant la maturité de 7 % comparativement à 30 %). Ce meilleur taux de survie pourrait traduire une plus grande souplesse ou une meilleure adaptation génétique aux conditions plus froides et plus rigoureuses du Canada.

L’aster subulé au sens large se rencontre dans une plage latitudinale exceptionnellement grande pour une espèce de Symphyotrichum (Kartesz, 2015). Cette plage s’étend de l’Amérique du Sud au sud-est du Canada. La variété subulatum est également présente dans une grande plage latitudinale, qui s’étend de l’extrême sud du Texas au sud-est du Québec (Kartesz, 2015; AC CDC, 2016) et où l’on retrouve une vaste gamme de températures annuelles et de précipitations annuelles moyennes. Les températures annuelles moyennes à Brownsville, au Texas, et à Fort Myers, en Floride, sont de 23,6 °C et de 23,95 °C, respectivement (U.S. Climate Data, 2016a, b), tandis que la température annuelle moyenne près du centre géographique de la population canadienne, à Bathurst, au Nouveau-Brunswick, est de 4,61 °C (Environment Canada, 2016). La hauteur des précipitations annuelles varie de 66 cm dans le sud du Texas, à 168 cm près de la frontière séparant l’Alabama de la Floride (Western Regional Climate Center, 2016). Bathurst enregistre des précipitations annuelles moyennes de 108 cm, dont 31 % tombent en dehors de la période de croissance (Environment Canada, 2016). Le nombre de jours sans gel varie de 300 à 365 dans le sud de la Floride et le sud du Texas (Internet Accuracy Project, 2016), à 120 à 140 à l’intérieur de la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick et au Québec (Government of Canada, 1981).

Dispersion

En tant qu’annuelle, l’aster subulé se multiplie à l’échelle locale et se disperse également sur de grandes distances uniquement grâce au transport de ses graines par le vent, les courants de marée et les courants d’eau douce. Les graines sont aussi probablement transportées par la sauvagine et par d’autres espèces d’oiseaux et de mammifères. Le transport des graines par l’eau joue manifestement un rôle important. La plupart des individus sont submergés quotidiennement par les eaux de marée et se trouvent à des endroits où les courants fluviaux sont forts, ou à proximité de tels endroits. En outre, l’espèce produit des graines qui peuvent flotter pendant de longues périodes. La durée de flottaison des graines, mesurée dans le cadre d’une expérience en laboratoire, s’établissait en moyenne à 38 ± 7 jours en eau saumâtre (15 ppm de sels dissous), à 62 ± 6 jours en eau douce (0 ppm de sels dissous) et à 45 ± 8 jours en eau salée (36 ppm de sels dissous) (Elsey-Quirk et al., 2009b). En supposant que la viabilité des graines soit maintenue au cours de cette période (ce dont on n’est pas certain), les courants pourraient donc transporter les graines sur des distances considérables.

L’aigrette poilue des graines favorise leur dispersion par le vent et augmente la probabilité qu’elles soient transportées par des animaux en se fixant à leur fourrure ou à leurs plumes. Vivian-Smith et Stiles (1994) ont trouvé des graines d’une espèce d’aster sympatrique étroitement apparentée poussant aux États-Unis, le Symphyotrichum tenuifolium, sur des Bernaches cravants (Branta bernicla, une espèce d’oie migratrice), ce qui donne à penser que la dispersion des graines sur de grandes distances, bien que probablement peu fréquente, est possible. Aucune occurrence adventice n’a pas encore été signalée au Canada atlantique, mais la dispersion favorisée par les humains a entraîné une propagation continue bien au-delà de l’aire de répartition naturelle dans la région des Grands Lacs (Mohlenbrock, 2002; Oldham, comm. pers., 2016; Reznicek, comm. pers., 2016) et dans le sud des États-Unis (Brouillet et al., 2006), qui pourrait éventuellement atteindre des habitats perturbés au Canada atlantique.

Relations interspécifiques

Peu de relations avec d’autres espèces sont mentionnées dans les publications scientifiques. L’aster subulé se rencontre dans des milieux à végétation clairsemée qui sont submergés deux fois par jour par des eaux saumâtres et où la richesse spécifique et la compétition sont relativement faibles. La compétition avec des espèces vivaces plus robustes formant des colonies dans les marais salés, comme la spartine alterniflore, semble être un facteur limitatif, étant donné qu’on trouve moins d’occurrences d’aster subulé dans les colonies denses que dans les milieux plus dégagés (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). Les asters, y compris les espèces de Symphyotrichum, sont visités par divers insectes pollinisateurs généralistes, y compris des abeilles, des guêpes, des mouches, des papillons de nuit et de jour et des coléoptères (Jones, 1978; Semple et al., 1996; Robson, 2010). Parmi les insectes qui se posent sur les fleurs des espèces de Symphyotrichum, on ignore lesquels agissent réellement comme pollinisateurs Note3. De nombreuses études ont été publiées sur les insectes herbivores et les prédateurs de graines chez les asters, mais aucune donnée détaillée n’a pu être trouvée sur la consommation de graines ou de parties végétatives chez l’aster subulé, à part une mention de sa faible palatabilité pour les animaux brouteurs (USDA NRCS, 2016) et de sa consommation par le daman des rochers (Procavia capensis) en Jordanie (RSCN, 2016). Jacques Labrecque (comm. pers., 2016) a noté que les 26 individus répertoriés dans la petite sous-population de la rivière Escuminac, au Québec, avaient été fortement broutés par des cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus) et étaient réduits à des petites tiges secondaires. Ce n’était pas le cas en 2015 (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), alors que 1 100 individus avaient été répertoriés au même site. La question de la dispersion des graines par les animaux est abordée précédemment, dans la section Dispersion

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les dénombrements de population indiqués dans le présent rapport sont essentiellement tirés de travaux de terrain réalisés par le CDC du Canada atlantique en 2013 et en 2015. Tous les dénombrements doivent être considérés comme des estimations très grossières des effectifs réels. Les travaux de terrain visaient surtout à répertorier les nouvelles occurrences dans des sites jusqu’alors inexplorés et à visiter tous les sites connus. L’accent mis sur la visite de nombreux sites a limité l’échantillonnage systématique pouvant être réalisé pour établir les dénombrements.

Les endroits où réaliser des relevés pour trouver de nouveaux sites potentiels ont été sélectionnés en fonction des critères suivants : absence de relevés botaniques antérieurs, potentiel de conditions de salinité modérée (rivières d’eau douce situées près de la limite de marée ou estuaires bénéficiant de multiples apports d’eau douce), établi d’après l’examen de photographies aériennes, et proximité de sites connus. Les estuaires de la rivière Richibucto et de la baie Miramichi ont fait l’objet d’une attention particulière en 2015, en raison de la grande étendue de l’habitat potentiel associé à de multiples apports d’eau douce et des nombreuses occurrences découvertes en 2013. Les travaux de terrain réalisés en 2013 ont également entraîné une expansion de l’aire de répartition connue vers le nord, ce qui a mené à la visite de sites au Québec en 2015. En raison des efforts infructueux déployés dans le cadre d’études antérieures pour trouver des sites dans la péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick (région nord-est entre le havre de Bathurst et la baie Miramichi), cette région n’a pas fait l’objet d’autres relevés en 2015.

L’habitat disponible aux sites des relevés a été exploré de manière exhaustive, habituellement de la limite de marée en aval jusqu’à la limite de la sous-population, dans le cas des sites le long de cours d’eau. Il existe une seule sous-population pour laquelle une grande étendue d’habitat à fort potentiel n’a pas été explorée : cet habitat correspond au tronçon de 6 km de la rivière Black en aval de sites connus, vers les occurrences de l’anse Palmer et de la rivière Little Black. Les effectifs de cette sous-population pourraient donc être considérablement sous-estimés. La plupart des dénombrements de sous-population résultent de l’addition d’observations réalisées en de nombreux endroits, où les individus ont été comptés (lorsqu’il y en avait peu) ou estimés visuellement (lorsqu’il y en avait beaucoup). Les effectifs élevés des sous-populations du lac Condons, de la rivière Charlo, de la rivière Jacquet et du cap Jourimain ont été déterminés, en grande partie ou entièrement, par extrapolation sur de plus grandes superficies des dénombrements effectués à petite échelle. D’autres dénombrements, obtenus par addition de totaux ponctuels, sous-estiment probablement la population, car ils supposent que tous les individus ont été repérés. Pour l’addition des résultats des relevés de terrain du CDC du Canada atlantique (2016) en vue de l’établissement des effectifs totaux des sous-populations, lorsque les dénombrements étaient exprimés sous forme de plage de valeurs (p. ex. 50-100), la valeur médiane de la plage a été utilisée (75 dans cet exemple). Lorsque le symbole « > » (plus grand que) était utilisé, la valeur indiquée a été arrondie à la hausse de 10 %. Lorsque les valeurs étaient exprimées sur une échelle logarithmique (p. ex. en centaines, en milliers) la valeur médiane de l’unité a été utilisée (p. ex. 500 dans le cas des centaines, 5 000 dans le cas des milliers).

Abondance

L’estimation grossière des effectifs de la population canadienne indigène totale d’aster subulé s’établit entre 1 410 100 et 445 000 (tableau 1), compte tenu de l’incertitude liée à la variation interannuelle importante des sous-populations du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard, et de la rivière Escuminac, au Québec (voir Fluctuations et tendances, ci-après). À l’exception des sites mentionnés ci-dessus, pour lesquels les chiffres ont été fournis par Rosemary Curley (comm. pers., 2016), Karen Samis (comm. pers., 2016) et Jacques Labrecque (comm. pers., 2016), les estimations d’effectifs proviennent du CDC du Canada atlantique (2016) et sont fondées sur les travaux de terrain réalisés entre 2003 et 2015, plus de 95 % des points de données étant concentrés entre 2013 et 2015. Les chiffres indiqués par sous-population, particulièrement dans le cas des sites ayant les effectifs les plus élevés, constituent des estimations grossières, car les travaux de terrain visaient principalement à vérifier la présence de l’espèce et à consigner l’étendue spatiale de l’occurrence à chaque site (voir Activités et méthodes d’échantillonnage).

Les 5 plus grandes populations (lac Condons, rivière Charlo, rivière Jacquet, cap Jourimain et rivière Bass) représentent entre 91 % et 97 % de la population canadienne. Selon les estimations établies, 8 sous-populations comptent 1 000 à 8 150 individus chacune et 4 petites sous-populations en comptent 200 à 600 chacune.

Fluctuations et tendances

L’insuffisance des données disponible sur l’aster subulé limite grandement l’évaluation directe des fluctuations interannuelles et à long terme de la population totale. Cependant, tous les sites répertoriés depuis le début des années 1900 dans l’aire de répartition canadienne indigène de l’aster subulé semblent encore existants (tableau 1), et rien n’indique qu’une altération importante de l’habitat se soit produite depuis la publication du premier rapport de situation, en 1994 (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). Il n’est donc pas possible d’inférer qu’il y a eu un changement dans la population canadienne.

La population canadienne a été estimée à « plusieurs milliers » par Hinds et Flanders (1992; 3 sous-populations) et à 16 550 par Hoyt (2003; 5 sous-populations), ce dernier ayant indiqué qu’il s’agissait d’une estimation très grossière, probablement inférieure aux effectifs réels. La comparaison des dénombrements de population de Hoyt (2003) et des dénombrements actuels s’établit comme suit (dénombrement de Hoyt comparativement au dénombrement actuel) : rivière Tetagouche (100 comp. à 602), rivière Nepisiguit (100 comp. à 2 100), rivière Middle / rivière Little (16 000 comp. à 5 937), ruisseau Teagues (100 comp. à 7 000) et rivière Bass (250 comp. à 13 000). On ne peut établir avec certitude si l’augmentation de certaines estimations est due à un changement réel ou au caractère généralement plus intensif et systématique des relevés récents. Le déclin apparent de la sous-population de la rivière Middle / rivière Little se situe dans la plage de fluctuation annuelle décrite ci-après, et sans doute également à l’intérieur de la marge d’erreur des estimations de sous-populations de 2004 et de 2015 (qualifiées d’estimations grossières dans les deux cas), ce qui signifie qu’il ne s’agit pas nécessairement d’un déclin significatif.

Des preuves directes révèlent une importante variation interannuelle de la sous-population du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard, une hausse des effectifs ayant été enregistrée lors des deux dernières visites. Rosemary Curley (comm. pers., 2013) a observé que les niveaux d’eau étaient beaucoup plus bas et que le nombre d’individus, la densité et la superficie occupée par l’espèce au lac Condons étaient notablement plus élevés en 2013 (population estimée à 35 900 individus) qu’au moment de la découverte du site, en 2003. En 2014, Karen Samis (comm. pers., 2016) a constaté une nouvelle augmentation marquée des effectifs par rapport à 2013; de grandes superficies drainées étaient densément recouvertes d’asters, les effectifs étant grossièrement estimés à environ 1 000 000 d’individus. Les données sont insuffisantes pour qu’on puisse considérer cette augmentation comme permanente; il s’agit plus vraisemblablement d’une fluctuation. Si la sortie de l’étang est de nouveau bloquée par le dépôt naturel de sable, la montée de l’eau réduira considérablement l’habitat disponible. Par ailleurs, si l’eau demeure basse, des espèces vivaces des marais salés plus compétitives s’établiront probablement dans certaines zones, ce qui réduira également l’habitat optimal pour l’aster subulé.

En 2016, Labrecque (comm. pers., 2016) a visité de nouveau la sous-population de la rivière Escuminac découverte en 2015 au Québec et n’y a trouvé que 26 individus, tous fortement broutés par des cerfs de Virginie. Il n’est cependant pas certain que l’ensemble de l’habitat visité en 2015 ait été exploré en 2016. Compte tenu du potentiel d’augmentations interannuelles majeures, qui varie probablement de façon notable en fonction du recrutement à partir des réservoirs de semences constitués sur plusieurs années, d’autres observations seraient nécessaires pour confirmer qu’il s’agit bien d’une diminution importante des effectifs.

Hoyt (2003) a noté que la sous-population de la rivière Nepisiguit comptait environ 100 individus en 2001, mais aucun individu n’a été trouvé au même endroit en 2002. L’aster subulé est une plante annuelle qui pousse dans un habitat dynamique pouvant être modifié par les tempêtes et l’action de la glace. En l’absence de telles perturbations, l’habitat peut héberger des communautés denses de vivaces qui sont moins propices à l’espèce. Il n’est donc pas inhabituel de constater des fluctuations considérables des effectifs à certains sites (Nunney, 2002). Les effectifs d’une autre espèce d’aster rare poussant dans les marais salés des Maritimes (l’aster du golfe du Saint-Laurent) peuvent fluctuer d’au moins un ordre de grandeur. Cet aster peut même disparaître temporairement de la végétation aérienne dans les sites occupés (COSEWIC, 2004). Il semblerait peu probable que la direction et l’ampleur des fluctuations se produisant à court terme sur des centaines de kilomètres de rivage, dans l’aire de répartition canadienne de l’aster subulé, soient uniformes. Cependant, si des changements de l’ampleur de ceux observés au lac Condons (multiplication par environ 28 en un an) devaient se produire simultanément dans deux sous-populations ou plus et qu’aucune fluctuation ne se produisait en sens inverse, la population canadienne pourrait connaître une « fluctuation extrême » d’un ordre de grandeur du nombre d’individus matures. Toutefois, le réservoir de semences ne serait vraisemblablement pas épuisé.

Immigration de source externe

La distance de 450 km qui sépare les occurrences canadiennes, situées dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, des occurrences le plus proches aux États-Unis, situées dans le sud du Maine, rend peu probable une immigration naturelle dans l’aire de répartition canadienne indigène connue de l’aster subulé. Bien qu’aucune occurrence n’ait été signalée en bordure de route au Nouveau-Brunswick ou dans le Maine, la propagation de l’aster subulé observée ailleurs, dans des fossés salins le long de routes (Catling et McKay, 1980, 1981; Voss, 1996; Mohlenbrock, 2002, qui a signalé une propagation rapide dans le nord-est de l’Illinois; Semple et al., 2002), fournit une indication plausible de la façon dont des occurrences des États-Unis pourraient se propager au Canada, et potentiellement dans l’aire de répartition canadienne indigène de l’espèce, sur une courte période. La propagation d’autres halophytes et espèces végétales spécialistes des bords de route sur des centaines de kilomètres sur une période de 10 ou 15 ans a été documentée dans les Maritimes (p. ex. inule fétide [Dittrichia graveolens], chénopode botrys [Chenopodium botrys], aster à rayons courts [Symphyotrichum ciliatum]; AC CDC, 2016), et la propagation rapide d’espèces similaires sur le plan écologique le long de routes importantes est un phénomène bien établi dans les publications scientifiques (Catling et McKay, 1980, 1981; Reznicek et Catling, 1987; Oldham et Klymko, 2011).

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

D’après les données actuelles, il semblerait qu’aucune menace imminente grave ne pèse sur la majorité des sous-populations d’aster subulé au Canada. De plus, la distance qui sépare la plupart des sous-populations réduit grandement la probabilité qu’un seul événement affecte simultanément la majorité des sous-populations. Selon l’évaluation récente des menaces, l’impact des menaces à l’échelle de l’aire de répartition est considéré comme « faible » (voir l’annexe 1).

Lorsque des risques potentiels ont été déterminés, on a établi que les menaces plausibles les plus graves découlaient de la perte ou de l’altération de l’habitat associées a) aux activités récréatives, b) au développement résidentiel et commercial, c) aux corridors de transport et de service et d) aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques violents.

Deux autres menaces plausibles ont été déterminées pour certains sites : l’agriculture et les espèces envahissantes. L’incertitude liée à la gravité et à l’imminence de ces menaces est toutefois relativement élevée. Par conséquent, elles sont plutôt classées dans la catégorie des « menaces dont l’imminence et les incidences sont hypothétiques, mais possibles » (COSEWIC, 2011). Toutes les menaces sont présentées ci-dessous, selon les catégories de menaces correspondantes du système de classification des menaces de l’UICN (IUCN, 2016).

Zones touristiques et récréatives (1.3)

Cette catégorie de menaces comprend les activités récréatives des résidents et les répercussions associées à la présence de résidences et au développement résidentiel futur à proximité d’occurrences d’aster subulé. Ces répercussions liées aux résidences ne découlent généralement pas des résidences elles-mêmes, en raison de la nature inondable de l’habitat de l’espèce et des règlements provinciaux sur les milieux humides, mais découlent plutôt des travaux associés aux activités récréatives, comme l’aménagement et l’utilisation de quais, de sentiers, d’emplacements de feu de camp ou de rampes de mise à l’eau. Les autres activités qui sont souvent réalisées autour des résidences, mais qui ne sont pas associées aux activités récréatives (remblayage, déversement de résidus de jardin, fauchage ou coupe de végétation riveraine) sont abordées à la rubrique Développement résidentiel et commercial ci-dessous.

Il est probable que les travaux habituellement associés aux activités récréatives, comme l’aménagement et l’utilisation de quais, de sentiers, d’emplacements de feu de camp ou de rampes de mise à l’eau, affectent occasionnellement l’aster subulé et continueront de le faire à l’avenir. Le rythme du développement n’est pas rapide, étant donné que la plus grande partie de l’aire de répartition canadienne de l’aster subulé est située dans des zones où la population humaine est en baisse (Statistique Canada, 2016). Par contre, les terrains situés au bord de l’eau sont sans doute relativement prisés pour la construction de nouvelles résidences. Très peu de répercussions directes ont pu être observées (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), mais la majorité des sous-populations s’étendent sur de nombreuses propriétés, et il serait donc peu probable qu’elles puissent être éliminées, même en cas de répercussions graves. De plus, il existe un potentiel de tolérance et de rétablissement lorsque le substrat demeure convenable et que les sous-populations d’aster subulé adjacentes sont maintenues, et la probabilité que ces conditions soient réunies est considérée comme élevée (voir l’analyse présentée à la rubrique Corridors de transport et de service, ci-dessous).

Corridors de transport et de service (4)

Des routes, des ponts et des routes en remblai se trouvent dans l’habitat de l’aster subulé ou à proximité, dans les sous-populations de la rivière Jacquet, de Beresford, du ruisseau Teagues, de la rivière Middle / rivière Little, de la rivière Napan, de la rivière Black (sites de la rivière Black et de la rivière Little Black), de la rivière Bay du Vin et du ruisseau Mill (sous-population de la rivière Richibucto). Des structures similaires sont présentes près de plusieurs autres sites hébergeant l’aster subulé. Des voies ferrées en activité traversent les estuaires des rivières Escuminac, Charlo et Jacquet, à moins de quelques centaines de mètres d’occurrences d’aster subulé, et pourraient avoir causé la perte d’habitat en restreignant l’écoulement de marée du côté de l’intérieur des terres (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). Un chenal a également été dragué sur le site de la sous-population de la rivière Escuminac, probablement pour le flottage du bois (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). Tous ces corridors ont été aménagés bien avant la période de dix ans visée par l’évaluation du statut, et les répercussions continues semblent être faibles (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). On compte sept occurrences où un petit nombre d’individus de l’espèce ont colonisé les rives artificielles ou semi-naturelles le long de routes en remblais ou de culées de pont (Beresford, rivière Little, rivière Little Black, rivière Black, rivière Bay du Vin; AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle les effets directs de la construction de routes sur l’habitat ne constituent pas une menace importante si un bon nombre d’individus de l’espèce subsistent à proximité, mais en dehors de la zone d’impact.

Activités récréatives (6.1)

Les travaux de terrain menés par les botanistes du CDC du Canada atlantique (obs. pers., 1999-2015) ont permis de constater que les activités récréatives avaient des répercussions mineures sur l’habitat de trois sous-populations. À la rivière Black, certains individus de l’espèce poussaient en bordure d’une aire de mise à l’eau publique fréquemment utilisée. Dans la réserve nationale de faune de Cap-Jourimain, plusieurs caches utilisées pour la chasse se trouvent sur une rive occupée par l’aster subulé, et à Beresford la plupart des individus de l’espèce poussent dans un marais salé estuarien situé dans le parc de la plage municipale de Beresford, où se trouvent un grand stationnement pour la plage, un trottoir de bois traversant un marais salé ainsi que des terrains de jeu et des terrains de baseball qui s’étendent jusqu’au bord du marais salé. Un groupe de six chalets se trouve dans un champ abandonné donnant sur le côté aval de la sous-population de la rivière Bass, et il se pourrait que d’autres chalets soient construits à cet endroit. Des véhicules tout-terrain circulent également à marée basse sur des rives occupées par l’aster subulé (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). On croit que ces activités n’ont pas d’effets sur les effectifs de l’une ou l’autre des sous-populations pour l’instant, et qu’elles n’en auront pas dans un avenir rapproché (AC CDC, obs. pers., 1999-2015).

Développement résidentiel et commercial (1)

De nombreuses occurrences d’aster subulé se trouvent sur les rives de propriétés résidentielles, où la pelouse s’étend souvent jusque dans la zone de marée, ou en est séparée par quelques mètres seulement de végétation laissée à l’état sauvage. D’un point de vue technique, la portion de rivage qui se trouve en deçà de la ligne des hautes eaux fait partie des terres de la Couronne, mais il arrive fréquemment que des propriétaires modifient les rives au-delà des limites de leur propriété. Beaucoup d’autres occurrences d’aster subulé poussent sur des rivages plus naturels, mais à moins de quelques centaines de mètres de résidences. On trouve des habitations à moins de 100 m d’occurrences d’aster subulé à la rivière Jacquet, où il n’y a que deux habitations, dans les sous-populations de la baie Miramichi et dans la sous-population de la rivière Middle / rivière Little. La densité des habitations est assez élevée dans les sous-populations des rivières Eel, Portage, Black et Napan, dans la baie Miramichi. À ces sites, on trouve plus de 200 habitations environ par 100 m de route des deux côtés de la rivière, mais la plupart sont situées à plus de 100 m de l’eau. La densité des habitations est encore plus élevée dans une grande partie de la sous-population de la rivière Middle / rivière Little : on compte 14 habitations sur une bande de 800 m de rivage occupé par l’aster subulé, et toutes sont situées à moins de 80 m du bord de l’eau.

Les communications avec les propriétaires concernés ont été très limitées, particulièrement dans le cas des sites éloignés du havre de Bathurst, ce qui signifie que très peu de propriétaires sont au courant de la présence de l’aster subulé ou de son importance. La proximité de nombreuses propriétés par rapport aux occurrences d’aster subulé suscite donc des préoccupations, à cause des répercussions à l’échelle locale d’activités rurales courantes, telles que le déversement de résidus ou les travaux de remblayage (autorisés ou non), qui ont probablement lieu dans une certaine mesure à l’heure actuelle ou auront lieu dans l’avenir. Le processus d’obtention de permis établi au Nouveau-Brunswick pour la modification des cours d’eau et des terres humides (qui s’appliquerait à toute activité légale de remblayage ou de construction de quais) ne prévoit pas la vérification de la présence d’espèces protégées par la loi, et n’assurerait donc pas nécessairement la protection de l’aster subulé.

Le remblayage et le déversement de résidus n’ont toutefois pas été signalés comme des problèmes importants dans le cadre des travaux exhaustifs récemment menés sur le terrain (AC CDC, botanistes, obs. pers.v, 1999-2015). De plus, comme il est mentionné à la section Menaceset plus loin dans le texte, l’aster subulé est relativement résilient par rapport aux perturbations humaines, à condition que des individus subsistent à proximité et qu’un substrat approprié soit maintenu.

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (11)

L’élévation du niveau de la mer et l’augmentation de la fréquence et de la gravité des tempêtes associée aux changements climatiques pourraient avoir des effets directs sur les bandes intertidales de gravier et de boue souvent étroites qui sont utilisées par l’aster subulé (voir Besoins en matière d’habitat) et, ce qui est peut-être plus important encore, pourraient causer la rupture des cordons dunaires, ce qui entraînerait une augmentation de la salinité estuarienne (Hauck et al., 2009; voir les notes sur la sensibilité de l’aster à la salinité dans les sections Physiologie et adaptabilité et Habitat) et la perte de marais salés due à l’impact accru des vagues (Leatherman, 1979; Day et al., 2000). La plupart des occurrences d’aster subulé se trouvent dans des sites estuariens où des cordons dunaires régulent le renouvellement de l’eau par les marées, ce qui a pour effet de modérer la salinité. Toutes les sous-populations d’aster subulé, à l’exception de celle de la rivière Escuminac, au Québec, sont protégées par des systèmes de cordons dunaires ou littoraux. Ces systèmes sont les suivants : les trois grands systèmes dunaires formant les estuaires de la baie de Bathurst (sous-populations des rivières Tetagouche, Middle / Little et Nepisiguit), de la rivière Richibucto et de la baie Miramichi (six sous-populations); le système dunaire formant l’estuaire de Beresford, de taille moyenne (une sous-population), et les cordons littoraux beaucoup plus petits formant les estuaires des rivières Charlo, Jacquet et Bass, du ruisseau Teagues, du cap Jourimain et du lac Condons, qui sont potentiellement les plus menacés. Ces derniers systèmes hébergent chacun une seule sous-population. La rupture de cordons dunaires ainsi que la perte de terrains côtiers ont récemment été observées à grande échelle dans l’aire de répartition de l’aster subulé (p. ex. Turcotte-Lanteigne et Ferguson, 2008) et ont déjà causé la réduction de populations d’une espèce rare spécialiste des milieux côtiers au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard (léchéa maritime, COSEWIC, 2008). Des propriétaires locaux sont préoccupés par le risque de rupture du cordon dunaire bas se trouvant dans la sous-population de la rivière Charlo, qui représente environ 54 % de la population canadienne (Mazerolle, comm. pers., 2016).

Le niveau de la mer dans le détroit de Northumberland, entre l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, devrait augmenter d’au moins 0,50 m à 0,60 m d’ici 2100 (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2013; Craik et al., 2015). L’élévation du niveau de la mer est considérée comme une grave menace pour la persistance des milieux côtiers et des espèces qui y sont associées (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2013; Craik et al., 2015), et pourrait avoir des répercussions importantes là où l’artificialisation des rives ou la présence de pentes abruptes empêchent la migration des communautés riveraines vers l’intérieur des terres. L’aster subulé est toutefois bien adapté aux sites qui subissent de fréquentes perturbations naturelles et est relativement capable de se disperser à l’échelle locale à la faveur du vent et de l’eau (voir Dispersion). La plupart des sous-populations se trouvent dans des zones linéaires relativement étendues d’habitat potentiellement convenable qui comprennent des secteurs riverains non aménagés (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), ce qui signifie qu’un déplacement de l’habitat convenable vers l’intérieur des terres pourrait avoir lieu avec l’élévation du niveau de la mer. De plus, comme l’aster subulé est une espèce méridionale qui se trouve à la limite nord de son aire de répartition, le réchauffement climatique aurait pour effet d’atténuer tout facteur climatique limitatif. Il y a donc lieu de croire que l’aster subulé sera relativement résistant aux effets des changements climatiques dans les secteurs où la salinité n’est pas touchée, bien qu’il soit difficile de prédire les effets précis, sur quelque espèce que ce soit, des multiples facteurs interreliés qui sont associés aux changements climatiques (Pearson et Dawson, 2003; Dawson et al., 2011).

Espèces indigènes problématiques (8.2) – cerf de virginie

Jacques Labrecque (comm. pers., 2016) a indiqué que les 26 individus de l’espèce qu’il avait pu trouver dans la sous-population de la rivière Escuminac, au Québec, avaient été fortement broutés par des cerfs de Virginie et étaient réduits à des petites tiges secondaires. Le broutage par les cerfs n’a été observé dans aucune autre sous-population (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2016), et n’avait pas été observé à la rivière Escuminac en 2015 (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2016). La densité des populations de cerfs dans l’aire de répartition de l’aster subulé, qui dépasse 2 cerfs par km2 uniquement dans de petites zones et n’excède sans doute jamais 10 cerfs par km2, est bien inférieure à la densité mesurée dans les régions où des effets écologiques majeurs sont observés (Kennedy, comm. pers., 2016). La densité de cerfs estimée pour la période précédant l’arrivée des Européens dans « l’habitat le plus favorable » (bien au sud du Nouveau-Brunswick) varie entre 3,1 et 7,7 cerfs par km2 (voir les références dans Horsley et al., 2003). De plus, les marais salés ne sont pas considérés comme des aires d’alimentation de qualité pour les cerfs de Virginie dans les provinces maritimes canadiennes (Kennedy, comm. pers., 2016). Il ne semble donc pas probable que le broutage par les cerfs constitue pour l’instant une menace importante pour l’aster subulé dans son aire de répartition canadienne. Comme l’aster subulé est une annuelle, la production de graines est toutefois essentielle au maintien de ses populations à long terme. Si le degré d’herbivorie était suffisamment élevé pour entraîner une réduction considérable de la production de graines pendant une décennie ou plus (longévité typique présumée des graines du réservoir de semences de l’aster du golfe du Saint-Laurent, une espèce apparentée des marais salés; Kemp et Lacroix, 2004), la menace pourrait être importante pour la sous-population touchée.

Agriculture (2)

On trouve des occurrences d’aster subulé en bordure de terres cultivées le long de plusieurs cours d’eau. Le marais salé hébergeant la sous-population de la rivière Jacquet est contigu à une grande exploitation agricole; un pré de fauche s’étend jusqu’au bord du marais salé, à moins de 40 m d’une occurrence connue d’aster subulé. Plusieurs grandes exploitations agricoles se trouvent aussi le long du tronçon de 5,8 km de la rivière Napan occupé par l’aster subulé, et on compte au moins trois exploitations agricoles en activité dans la zone occupée par l’aster subulé le long de la rivière Little Black (sous-population de la rivière Black). D’autres exploitations plus petites qui ne sont peut-être plus en activité sont présentes le long de ces rivières et dans d’autres sous-populations de la baie Miramichi (Google Earth, 2016). En outre, la plus grande partie de l’occurrence du ruisseau Mill (sous-population de la rivière Richibucto) se trouve en bordure d’une exploitation agricole. Aucun effet significatif n’a été associé aux activités agricoles (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015), mais des exploitants agricoles pourraient être à l’origine d’impacts semblables à ceux dont il est question à la rubrique Développement résidentiel et commercial (déversement de résidus, remblayage ou aménagement de quais, de sentiers ou d’aires de mise à l’eau).

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (8.1)

Les espèces exotiques envahissantes ne constituent pas une menace pour l’aster subulé à l’heure actuelle. La salicaire commune (Lythrum salicaria) a été observée dans la sous-population de la rivière Tetagouche en 2013, près de la limite supérieure de la zone d’eau saumâtre de l’estuaire, mais n’y était pas particulièrement abondante (Mazerolle, comm. pers., 2016) et ne semble pas envahir les habitats saumâtres dans la région (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). La principale plante exotique envahissante qui pourrait nuire à l’aster subulé à l’avenir est la sous-espèce européenne du roseau commun (Phragmites australis ssp. australis), très envahissante dans les marais saumâtres et autres milieux humides du nord-est des États-Unis (Chambers et al., 1999; Vasquez et al., 2005; Buchsbaum et al., 2006; Mozder et Zieman, 2011). Ce taxon est présent, mais encore assez rare au Nouveau-Brunswick (AC CDC, 2016), où il n’affecte pas encore de façon importante les marais salés non perturbés. La tendance de l’aster subulé à pousser dans les parties des marais qui subissent davantage les effets de la glace et des courants (où le régime de perturbations est important) pourrait réduire l’impact du roseau commun et des espèces envahissantes en général, ces perturbations empêchant l’établissement de colonies très denses de ces espèces (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015).

Facteurs limitatifs

Au Canada, l’aster subulé se rencontre presque exclusivement dans la zone relativement restreinte des eaux de marée saumâtres, dont la salinité est réduite par rapport aux concentrations océaniques, mais où les espèces végétales halophiles sont encore prédominantes (voir Habitat). Ces milieux ne sont pas rares, mais ne représentent qu’une très petite proportion du paysage dans le Canada atlantique. La faible étendue de cette zone le long de chaque cours d’eau occupé semble constituer un facteur important qui limite la répartition. L’aster subulé est également spécialiste des milieux caractérisés par une faible biomasse sur pied, un sol dénudé et une faible compétition, ce qui limite encore davantage sa zone d’occurrence dans les sites occupés, où on la retrouve le plus souvent à la limite extérieure de la végétation des marais salés.

À grande échelle, l’habitat disponible ne semble pas être un facteur limitatif important au Canada. En effet, de nombreux sites où l’aster subulé n’a pu être trouvé dans son aire de répartition canadienne (figure 4) comportent de l’habitat apparemment convenable (AC CDC, obs. pers., 1999-2015). Ce fait donne à penser que la dispersion de l’aster subulé au Canada depuis des sous-populations situées plus au sud ainsi que sa dispersion depuis des sous-populations canadiennes vers d’autres sites convenables au pays pourraient constituer des facteurs limitatifs importants. L’habitat présumé convenable d’un point de vue climatique est également assez répandu à l’extérieur de l’aire de répartition connue de l’espèce dans le sud de la Nouvelle-Écosse, dans la région du détroit de Northumberland, au nord de la Nouvelle­Écosse continentale, et au lac Bras d’Or (qui est en fait une grande baie saumâtre soumise aux marées), à l’île du Cap-Breton. Les travaux de terrain exhaustifs réalisés notamment par le CDC du Canada atlantique n’ont toutefois jamais permis de trouver l’aster subulé dans ces régions (AC CDC, 2016), ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle sa capacité de dispersion pourrait être limitée de façon importante.

L’absence de l’aster subulé du littoral de la baie de Fundy et de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse pourrait être due à la fraîcheur des microclimats associés aux eaux littorales, qui sont plus froides et plus profondes que dans les zones occupées par l’espèce dans le golfe du Saint-Laurent. Comme les occurrences canadiennes d’aster subulé sont les plus septentrionales au monde, il est raisonnable de supposer que les facteurs liés aux basses températures pourraient constituer une limite importante au Canada.

Aucun autre facteur limitatif ayant une incidence sur l’établissement des plantes et les taux de fécondité et de mortalité n’est connu actuellement.

Nombre de localités

Aux fins des évaluations du COSEPAC, le terme « localité » désigne une zone dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus présents (COSEWIC, 2015). La détermination du nombre de localités dépend de l’interprétation qui est faite des menaces. Comme il est expliqué en détail à la section Menaces, aucune menace n’est considérée comme étant à la fois de grande ampleur et imminente. Les menaces découlent soit de petites perturbations de l’habitat associées aux résidences, à l’agriculture, aux routes, aux voies ferrées ou aux activités récréatives, qui n’affecteraient généralement que de petites portions de sous-populations et pourraient se produire à court terme, soit de modifications générales de l’habitat (accroissement de la salinité ou perte d’habitat) associées aux changements climatiques, qui pourraient affecter de grandes portions de sous-population, mais dont les effets sont moins connus et plus éloignés dans le temps.

Quatre interprétations possibles concernant le nombre de localités sont présentées ci-dessous, la première étant celle qui est retenue aux fins du présent rapport :

  1. Il n’existe aucune menace dont l’ampleur et/ou l’immédiateté sont suffisantes pour justifier l’établissement de localités. Chacune des 18 sous-populations constitue une localité (18 localités).
  2. Les effets des changements climatiques, notamment le risque de rupture des cordons littoraux qui modèrent actuellement la salinité en régulant le renouvellement de l’eau par les marées et protègent les marais salés de l’impact des fortes vagues, constituent les principales menaces pour chaque site, et :
    • 2a) Chaque sous-population est une localité distincte, car chacune est touchée différemment par les effets des changements climatiques compte tenu des différences existant sur le plan de la topographie et de l’utilisation des terres adjacentes, qui ont une incidence sur la mesure dans laquelle les habitats riverains peuvent se déplacer vers l’intérieur des terres (18 localités, ou davantage, si une analyse approfondie des effets possibles des changements climatiques était réalisée et que les sous-populations étaient divisées en conséquence), ou,
    • 2b) Les sous-populations sont regroupées en localités en fonction des cordons dunaires qui les protègent. Chacun des dix systèmes de cordons dunaires Note4 représente une localité, et la sous-population de la rivière Escuminac, au Québec (qui n’est pas protégée par un cordon dunaire, mais présente une bonne résilience par rapport à l’élévation du niveau de la mer Note5), constitue une autre localité (11 localités; voir le tableau 1).
  3. Les effets des menaces à petite échelle associées aux propriétaires de terrains adjacents (voir Menaces – Activités récréatives et Développement résidentiel et commercial) sont considérés comme plus importants que les effets des menaces associées aux changements climatiques pour toutes les sous-populations (205 localités, ou jusqu’à concurrence de 437 localités). Le nombre de localités pourrait atteindre 437, compte tenu du nombre de propriétés donnant sur des estuaires qui hébergent l’aster subulé, selon les données de Service Nouveau-Brunswick (2016), et en considérant que les sous-populations de la réserve nationale de faune de Cap-Jourimain et du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard (se trouvant toutes deux sur des terres de la Couronne), et la sous-population de la rivière Escuminac (pour laquelle aucune menace importante n’est associée aux propriétaires de résidences) constituent chacune une localité. Les propriétaires de résidences risquent beaucoup moins d’avoir un impact important sur l’habitat de l’aster subulé lorsque les occurrences se trouvent à bonne distance du rivage, et non au bord de l’eau. Il serait donc plus réaliste d’estimer le nombre de localités selon cette menace à 205, ce qui équivaut au nombre de propriétés où des occurrences d’aster subulé sont présentes ou se trouvent à moins de 25 m des limites du terrain.

Le nombre de localités d’aster subulé au Canada est donc estimé à 18, mais pourrait atteindre 437 si les effets des activités humaines à petite échelle étaient considérés comme les plus importants à tous les sites.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Au Canada, le statut et la protection juridiques ne s’appliquent actuellement qu’à l’aster subulé, population de Bathurst (« Bathurst Aster », Aster subulatus var. obtusifolius, voir Nom et classification), et non aux sous-populations du cap Jourimain, au Nouveau-Brunswick, et du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard, qui auraient été assimilées à l’Aster subulatus var. subulatus au sens strict selon la classification taxinomique antérieure. L’aster subulé, population de Bathurst a été désigné comme espèce préoccupante au Canada par le COSEPAC en 1992 et a été inscrit à ce titre à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril depuis sa proclamation en 2003. Une inscription à l’annexe 3 concerne les espèces jugées préoccupantes à l’issue d’évaluations effectuées plus de deux ans avant 2003. Cette inscription ne confère aucune protection aux espèces et à leur habitat (Minister of Justice, 2015). Au Nouveau-Brunswick, l’aster subulé, population de Bathurst (toutes les sous-populations sauf celle du cap Jourimain) est désigné en voie de disparition et son habitat est protégé aux termes du Règlement sur les interdictions (2013-39) pris en vertu de la Loi sur les espèces en péril de la province (Legislative Assembly of New Brunswick, 2012). Ni « l’aster de Bathurst » ni l’aster subulé ne bénéficient d’une protection juridique en vertu des lois de l’Île-du-Prince-Édouard et du Québec. L’aster subulé n’a toutefois été découvert au Québec qu’en 2015 et pourrait éventuellement être désigné comme espèce menacée (la catégorie de menace la plus élevée) en vertu du chapitre E-12.01 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables de la province, ce qui garantirait la protection de l’espèce et de son habitat (Province de Québec, 2016).

L’aster subulé est considéré comme menacé dans le Maine, où il bénéficie d’une protection en vertu du Natural Resource Protection Act et du Site Law de l’État, qui régit l’autorisation des projets de développement (Cameron, comm. pers., 2013). L’aster subulé est aussi protégé à titre d’espèce menacée en vertu de l’article 9-1503 de l’Environmental Conservation Law de l’État de New York (Young, 2010).

Statuts et classements non juridiques

À l’échelle infranationale, NatureServe (2016) a attribué la cote SNR à l’aster subulé (cette cote, qui signifie que l’espèce est non classée, indique souvent une absence de préoccupations sur le plan de la conservation, car la plupart des administrations donnent des cotes numériques uniquement aux espèces considérées comme préoccupantes) au New Hampshire, au Massachusetts, au Rhode Island, au Connecticut, en Pennsylvanie, au New Jersey, au Maryland, en Caroline du Sud, au Tennessee, en Floride, en Alabama, au Mississippi, en Louisiane, en Oklahoma et au Texas. L’aster subulé est également coté SNR en Illinois, en Indiana, au Michigan et en Ohio, où on croit qu’il a été introduit, et est considéré comme introduit (SNA) à Hawaii. L’espèce est manifestement non en péril (S5) en Virginie et apparemment non en péril (S4) en Géorgie et au Delaware. L’aster subulé est gravement en péril (S1) dans le Maine et à l’Île-du-Prince-Édouard, gravement en péril à vulnérable (S1S3) au Nebraska, en péril (S2) dans l’État de New York et au Nouveau-Brunswick et vulnérable à apparemment non en péril (S3S4) en Caroline du Nord. Il n’est pas encore classé (SNR) au Québec, mais satisferait aux critères des espèces gravement en péril (S1; Labrecque , comm. pers., 2016). L’aster subulé est considéré comme une espèce indigène rare en Arkansas par Kartesz (2015), mais NatureServe ne lui a pas attribué de cote dans cet État (NatureServe, 2016; Steinauer , comm. pers., 2016). Les mentions provenant de l’Arkansas sont fondées sur les travaux de Nesom (2004), qui font état de mentions possiblement indigènes associées à des milieux semi-naturels ou gravement perturbés. Les cotes attribuées à l’aster subulé au Nevada (gravement en péril, S1) et au Nouveau-Mexique (espèce non classée, SNR) visent les variétés du sud-ouest parviflorum ou ligulatum (=Symphyotrichum expansum et S. divaricatum). À l’échelle nationale, l’aster subulé s’est vu attribuer les cotes N5 (manifestement non en péril) aux États-Unis et N2 (en péril) au Canada. À l’échelle mondiale, la cote de l’aster subulé est G5 (manifestement non en péril).

Protection et propriété de l’habitat

La plupart des occurrences d’aster subulé au Canada, voire la totalité, se trouvent en deçà de la ligne des hautes eaux ordinaires, qui correspond généralement à la limite supérieure des terres de la Couronne dans le cas des eaux soumises à l’action des marées (East Coast Environmental Law, 2010). Comme l’espèce pousse près de la limite séparant la terre de l’eau et que les propriétaires peuvent modifier les marais salés sous la ligne des hautes eaux comme si cette zone faisait partie de leur propriété, la propriété des terrains adjacents en bordure desquels se trouvent des occurrences constitue un facteur pertinent.

La grande majorité des terrains adjacents aux 18 sous-populations d’aster subulé appartiennent à des particuliers. La Ville de Bathurst possède une grande partie d’un marais situé en bordure de la sous-population du havre de Bathurst, et une proportion d’environ 15 à 20 % des terrains adjacents à cette sous-population appartiennent à la Couronne provinciale, tout comme un tronçon de 620 m bordant la sous-population de la rivière Bay du Vin, qui héberge environ 2 000 individus de l’espèce. La plus grande partie des terrains bordant la sous-population de Beresford fait partie du parc de la plage municipale de Beresford, qui appartient à la Ville de Beresford

Au Nouveau-Brunswick, les marais d’importance provinciale sont protégés en vertu du Règlement sur la modification des cours d’eau et des terres humides, pris en vertu de la Loi sur l’assainissement de l’eau, et du Règlement sur les études d’impact sur l’environnement, pris en vertu de la Loi sur l’assainissement de l’environnement du Nouveau-Brunswick. Les projets d’aménagement dans ces secteurs nécessitent l’obtention de permis spéciaux, mais le Règlement sur la modification des cours d’eau et des terres humides n’assure pas nécessairement la protection de l’aster subulé lorsqu’un projet est autorisé, car les permis sont accordés sans qu’on vérifie si des espèces protégées par la loi sont présentes. Selon la répartition connue de l’aster subulé, les sous-populations suivantes se trouvent entièrement sur des terres humides d’importance provinciale, selon la cartographie établie à l’aide de l’application GeoNB (2016) : cap Jourimain, rivière Napan, Janeville, rivière Bass, rivière Nepisiguit, rivière Tetagouche, Beresford, rivière Jacquet et rivière Charlo. Des portions importantes des sous-populations du ruisseau Mill, de la rivière Black et de la rivière Little / rivière Middle se trouvent sur des terres humides d’importance provinciale. D’autres sous-populations du Nouveau-Brunswick (ruisseau Mill / ruisseau Childs, rivière Portage, rivière Eel / ruisseau Meadow, rivière Bay du Vin, rivière Little Black et rivière Bartibog) sont en grande partie ou entièrement situées à l’extérieur des terres humides d’importance provinciale qui sont actuellement désignées. La sous-population du lac Condons, à l’Île-du-Prince-Édouard, se trouve sur des terres de la Couronne provinciale (Curley, comm. pers., 2016). La sous-population de la rivière Escuminac, au Québec, se trouve aussi sur des terres de la Couronne, mais on ignore s’il s’agit de la Couronne provinciale ou fédérale (Labrecque, comm. pers., 2016). La seule occurrence observée dans une aire protégée désignée se trouve sur des terres de la Couronne fédérale, dans la réserve nationale de faune de Cap-Jourimain. Dans cette réserve, qui héberge environ 11 % de la population canadienne, il est techniquement défendu « d’endommager, de détruire ou d’enlever un végétal » (Department of Justice, 2010), bien que dans les faits, des chasseurs construisent des caches dans l’habitat occupé en bordure des marais (AC CDC, botanistes, obs. pers., 1999-2015). Aucun accord d’intendance connu n’a été conclu avec des propriétaires fonciers privés.

Remerciements et experts contactés

Grâce au financement offert par le Fonds de fiducie de la faune du Nouveau-Brunswick, les travaux de terrain exhaustifs réalisés en 2015 ont permis de dresser un tableau plus complet de la situation de l’espèce au Nouveau-Brunswick que ce qu’aurait permis le seul financement assuré par le COSEPAC pour la production du rapport de situation. Karen Samis, professeure adjointe au département de biologie de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (University of Prince Edward Island), a fourni la thèse de spécialisation de son étudiant Kurt Hughes et a offert des renseignements supplémentaires sur les résultats de cette thèse qui sont mentionnés dans le présent rapport, en plus de fournir une photographie d’aster subulé prise au lac Condons. Rosemary Curley (biologiste retraitée du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et des Forêts de l’Île-du-Prince-Édouard) a pour sa part transmis les résultats du dénombrement de population effectué en 2013 au lac Condons et a formulé des commentaires sur les changements survenus au site depuis 2003 et sur les questions de propriété et les règlements provinciaux applicables. Jacques Labrecque a fourni de l’information sur les questions de propriété et les règlements provinciaux applicables pour la sous-population de la rivière Escuminac, au Québec. Michael Oldham, botaniste au Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, et Anton (Tony) Reznicek, conservateur de la collection de plantes vasculaires de l’herbier de l’Université du Michigan (University of Michigan Herbarium), ont fourni de l’information sur la répartition et la dispersion de l’aster subulé sous forme adventice dans leur territoire.

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Sean Blaney est directeur général et scientifique principal au CDC du Canada atlantique, où il est chargé de tenir à jour les cotes de conservation et la base de données sur les occurrences de plantes rares de chacune des trois provinces maritimes. Depuis ses débuts au CDC en 1999, il a découvert des dizaines de nouvelles mentions provinciales de plantes vasculaires et a répertorié plus de 15 000 occurrences d’espèces végétales rares dans le cadre de travaux de terrain exhaustifs menés dans les Maritimes. Il est membre du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC et de l’Équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière atlantique de la Nouvelle-Écosse, et il a rédigé ou corédigé un grand nombre de rapports de situation du COSEPAC et de rapports de situation provinciaux. Avant de travailler au CDC du Canada atlantique, M. Blaney a obtenu un baccalauréat en biologie (mineure en botanique) de l’Université de Guelph (Guelph University) ainsi qu’une maîtrise en écologie végétale de l’Université de Toronto (Toronto University). Il a participé à des inventaires biologiques en Ontario et a travaillé pendant huit étés au parc Algonquin à titre de naturaliste, où il a corédigé la deuxième édition de la liste des plantes du parc.

Alain Belliveau détient une maîtrise en gestion des ressources et de l’environnement. Il a notamment fait plusieurs cours et un stage sur la flore de la plaine côtière de l’Atlantique et sur la flore de la Nouvelle-Écosse en général. Il a acquis plusieurs années d’expérience auprès du Mersey Tobeatic Research Institute, dans le sud de la Nouvelle-Écosse, où il a collaboré à divers projets de recherche sur les végétaux et les écosystèmes. Depuis 2013, il travaille comme botaniste au CDC du Canada atlantique, poste qui exige des connaissances approfondies de la flore indigène et exotique de la région. Depuis plus de cinq ans, M. Belliveau met son expertise croissante à contribution pour la production de documents du COSEPAC, qu’il s’agisse de programmes de rétablissement, de plans de gestion ou de rapports de situation sur la flore de la plaine côtière de l’Atlantique.

Collections examinées

Tous les spécimens canadiens pertinents ont été consignés dans la base de données du CDC du Canada atlantique (2016); aucune collection n’a donc été examinée pour la préparation du présent rapport de situation.

Annexe 1. Tableau de classification des menaces pensant sur l’aster subulé

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Aster subulé ( Symphyotrichum subulatum)
Identification de l’élément
28/10/2016
Évaluateur(s) :
Mary Sabine, Ruben Boles, Jacques Labrecque, Jeannette Whitton, Jennifer Doubt, Bruce Bennett et Sean Blaney.
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 0 0
D Faible 2 2
- Impact global des menaces calculé : Faible Faible
Impact global des menaces attribué :
D = Faible
Tableau de menaces
Menace Menace Impact (calculé) Impact (calculé) Portée (10 prochaines années) Gravité (10 ans ou 3 générations) Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée - légère
(1-70 %)
Élevée - modérée  
1.1 Zones résidentielles et urbaines   Négligeable Négligeable
(< 1 %)
Négligeable (< 1 %) Non significative / négligeable (effet passé ou non direct) Il est peu probable que les résidences aient des répercussions directes, en raison de l’inondation fréquente de l’habitat et des règlements sur les milieux humides. Les seules répercussions associées aux résidences qui sont considérées ici sont donc liées aux travaux d’entretien (remblayage effectué pour l’agrandissement de terrains et/ou déversement de résidus de jardin).
1.2 Zones commerciales et industrielles            
1.3 Zones touristiques et récréatives D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée - légère
(1-70 %)
Élevée - modérée Des résidences se trouvent sur les propriétés en bordure de nombreuses sous-populations d’aster subulé (qui sont généralement situées sur les terres de la Couronne ou sur des terrains peu aménagés en raison des inondations et des règlements sur les milieux humides). La densité d’habitations la plus élevée a été observée dans la sous-population de la rivière Middle / rivière Little (14 habitations sur 800 m de rivage; plusieurs ont une pelouse qui s’étend jusqu’au rivage) et dans les sous-populations des rivières Eel, Portage, Black et Napan, dans la baie Miramichi (environ 200 habitations, pour une densité moyenne d’environ une habitation par 100 m, mais la plupart des maisons sont situées à bonne distance du rivage). Les effets associés au développement résidentiel existant ne semblent pas avoir été importants jusqu’à présent, mais on peut s’attendre à ce que des pertes mineures se produisent de façon continue en lien avec les activités récréatives (aménagement de quais, d’aires de mise à l’eau et de sentiers). L’espèce semble être relativement résiliente aux perturbations locales de l’habitat, à condition qu’un substrat approprié soit maintenu et que des populations suffisantes subsistent à proximité.
2 Agriculture et aquaculture   Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère
(1-10 %)
Modérée - faible  
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois   Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère
(1-10 %)
Modérée - faible Des activités agricoles (culture de foin, cultures en rangs, exploitation laitière ou autres activités d’élevage) ont lieu juste à côté d’occurrences d’aster subulé dans plusieurs sous-populations de la baie Miramichi ainsi que dans les sous-populations de la rivière Jacquet et du ruisseau Mill. Aucun effet important n’a été observé, mais des effets similaires à ceux notés pour le développement résidentiel sont possibles (déversement de résidus, remblayage et aménagement de quais, d’aires de mise à l’eau et de sentiers).
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte            
2.3 Élevage de bétail            
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce            
3 Production d’énergie et exploitation minière            
3.1 Forage pétrolier et gazier            
3.2 Exploitation de mines et de carrières            
3.3 Énergie renouvelable            
4 Corridors de transport et de service D Faible Petite
(1-10 %)
Modérée - légère
(1-30 %)
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans)  
4.1 Routes et voies ferrées D Faible Petite
(1-10 %)
Modérée - légère
(1-30 %)
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Des routes, des ponts et des routes en remblai se trouvent dans l’habitat de l’aster subulé ou à proximité, dans les sous-populations de la rivière Jacquet, de Beresford, du ruisseau Teagues, de la rivière Middle / rivière Little, de la rivière Napan, de la rivière Black (sites de la rivière Black et de la rivière Little Black), de la rivière Bay du Vin et du ruisseau Mill (sous-population de la rivière Richibucto). Des structures similaires sont présentes près de plusieurs autres sites hébergeant l’aster subulé. Des voies ferrées en activité traversent les estuaires des rivières Escuminac, Charlo et Jacquet, à moins de quelques centaines de mètres d’occurrences d’aster subulé, et pourraient avoir causé la perte d’habitat en restreignant l’écoulement de marée du côté de l’intérieur des terres. Tous ces corridors ont été aménagés bien avant la période de dix ans visée par l’évaluation du statut, et les répercussions continues ne semblent pas être importantes. Les futurs travaux d’entretien et d’amélioration (protection des semelles de pont à l’aide de pierres ou de béton, ou construction de nouvelles semelles pour le remplacement de ponts, ce qui nécessite souvent la construction d’ouvrages de franchissement temporaires à proximité) pourraient avoir des répercussions sur l’habitat. On compte sept occurrences où un petit nombre d’individus de l’espèce ont colonisé les rives artificielles ou semi-naturelles le long de routes en remblais ou de culées de pont (Beresford, rivière Little, rivière Little Black, rivière Black, rivière Bay du Vin), ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle les effets directs de la construction de routes sur l’habitat ne constituent pas une menace importante si un bon nombre d’individus de l’espèce subsistent à proximité, mais en dehors de la zone d’impact.
4.2 Lignes de services publics            
4.3 Voies de transport par eau            
4.4 Corridors aériens            
5 Utilisation des ressources biologiques            
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres            
5.2 Cueillette de plantes terrestres            
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois            
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques            
6 Intrusions et perturbations humaines   Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère
(1-10 %)
Élevée (continue)  
6.1 Activités récréatives   Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère
(1-10 %)
Élevée - modérée Des effets mineurs sur l’habitat découlant des activités récréatives ont été observés à la rivière Black (certains individus poussaient en bordure d’une aire de mise à l’eau publique fréquemment utilisée), dans la réserve nationale de faune de Cap-Jourimain (plusieurs caches utilisées pour la chasse se trouvent sur le rivage occupé par l’aster subulé) et à Beresford (la plupart des individus poussent dans un marais salé estuarien situé dans le parc de la plage municipale de Beresford, où se trouvent un grand stationnement pour la plage, un trottoir de bois traversant un marais salé ainsi que des terrains de jeu et des terrains de baseball qui s’étendent jusqu’au bord du marais salé). Un groupe de six chalets se trouve dans un champ abandonné donnant sur le côté aval de la sous-population de la rivière Bass, et il se pourrait que d’autres chalets soient construits à cet endroit. Des véhicules tout-terrain circulent également à marée basse sur des rives occupées par l’aster subulé. On croit que ces activités n’ont pas d’effets notables sur les effectifs de l’une ou l’autre des sous-populations pour l’instant, et qu’elles n’en auront pas dans un avenir rapproché.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires            
6.3 Travail et autres activités            
7 Modifications des systèmes naturels            
7.1 Incendies et suppression des incendies            
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages            
7.3 Autres modifications de l’écosystème            
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques   Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnue Élevée - modérée  
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes   Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnue Faible (peut-être à long terme, > 10 ans) Aucun problème important n’a encore été observé. Le roseau commun, une espèce envahissante importante des marais salés plus au sud et à l’ouest, pourrait causer des problèmes à l’avenir, mais le régime de perturbations naturelles importantes qui caractérise les sites occupés par l’aster subulé pourrait limiter l’établissement de peuplements très denses d’espèces envahissantes.
8.2 Espèces indigènes problématiques   Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnue Élevée - modérée Un taux élevé d’herbivorie attribuable au cerf de Virginie a été noté par Jacques Labrecque en 2016 au site de la rivière Escuminac, au Québec, mais n’avait pas été observé en 2015 par le CDC du Canada atlantique. Cette sous-population ne représente qu’une toute petite partie de la population totale, et l’herbivorie ne constitue pas nécessairement un problème à long terme. La densité de cerfs n’est pas particulièrement élevée dans l’aire de répartition de l’aster subulé. En outre, on trouve peu de preuves, dans la littérature scientifique, d’effets majeurs du broutage des cerfs sur les plantes herbacées des marais salés, et la capacité de l’aster subulé de constituer un réservoir de semences l’aiderait à subsister au cours des années de broutage intensif. Ceci étant dit, si le broutage intensif se poursuivait pendant une décennie ou plus (longévité moyenne estimée des graines du réservoir de semences), les effets pourraient être importants pour la sous-population touchée.
8.3 Matériel génétique introduit            
9 Pollution            
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines            
9.2 Effluents industriels et militaires            
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles            
9.4 Déchets solides et ordures            
9.5 Polluants atmosphériques            
9.6 Apports excessifs d’énergie            
10 Phénomènes géologiques            
10.1 Volcans            
10.2 Tremblements de terre et tsunamis            
10.3 Avalanches et glissements de terrain            
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents   Inconnu Grande - petite
(1-70 %)
Inconnue Élevée - faible  
11.1 Déplacement et altération de l'habitat   Inconnu Grande - petite
(1-70 %)
Inconnue Élevée - faible Aucun effet n’a encore été observé sur l’aster subulé, mais la perte de reliefs côtiers est déjà bien documentée. Comme le site du lac Condons héberge un nombre élevé d’individus et est déjà affecté par l’ouverture de brèches, la portée potentielle est grande. L’immédiateté n’est toutefois pas considérée comme élevée, car il faudrait, pour que les individus soient affectés de façon importante, l’ouverture de brèche d’un genre différent de celui qui a été observé (rendant l’habitat non convenable). Parmi les effets négatifs hypothétiques des changements climatiques figurent la perte d’habitat et sa modification en raison de l’élévation du niveau de la mer et de l’augmentation de la fréquence et de la gravité des tempêtes, qui entraînent la perte et la rupture de cordons dunaires, l’augmentation de la salinité estuarienne au-delà des niveaux optimaux et l’érosion de l’habitat de marais salé due à une exposition accrue à l’action des vagues. L’aster subulé pourrait être résilient à ces effets pour plusieurs raisons : 1) dans la plupart des sous-populations, on trouve un milieu naturel non aménagé du côté de l’intérieur des terres par rapport aux occurrences d’aster subulé, ce qui fait qu’un déplacement de l’habitat serait possible; 2) de nombreux sites abritent une occurrence linéaire étendue, offrant ainsi un gradient d’exposition aux effets hypothétiques; 3) l’espèce est bien adaptée aux perturbations naturelles et aux déplacements à l’échelle locale; 4) le réchauffement climatique pourrait favoriser les espèces méridionales qui se trouvent près de la limite nord de leur aire de répartition, comme l’aster subulé; 5) à certains sites, la rupture des systèmes de cordons littoraux qui assurent la création d’étangs d’eau douce côtiers pourrait fournir un nouvel habitat convenable.
11.2 Sécheresses            
11.3 Températures extrêmes            
11.4 Tempêtes et inondations            

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

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