Caribou des bois boréal (Rangifer tarandus caribou) : rapport sommaire des connaissances traditionnelles autochtones

Table des matières

Information sur le document

NunatuKavut

Rapport final sur l'atelier de collecte de connaissances traditionnelles autochtones sur le caribou boréal au Labrador

Préparé pour :
Paul MacDonald
Service canadien de la faune

Photo : Rapport final sur l'atelier de collecte de connaissances traditionnelles autochtones sur le caribou boréal au labrador.

Préparé par :
Wayne Russell
NunatuKavut Community Council Inc.
Mars 2011

Téléphone : 709–960–0407
Courriel : wrussell@labradormetis.ca
Site Web : www.labradormetis.ca

Résumé

Le présent rapport met en relief l’étendue des connaissances et les inquiétudes de certains membres du NunatuKavut Community Council (NCC) concernant la situation passée et actuelle du caribou boréal au Labrador. Il présente aussi plusieurs recommandations sur la façon d’aborder le rétablissement des populations de caribou boréal dans cette province.

En particulier, il convient de remarquer le nombre élevé de facteurs qui pourraient contribuer à la diminution des populations de caribou boréal au Labrador. La plupart de ces facteurs sont de nature anthropique, et même si chacun d’entre eux pourrait avoir des conséquences désastreuses, leur effet cumulatif est très inquiétant et montre clairement pourquoi il reste si peu de populations de caribou boréal.

Toutefois, tous les participants à l’atelier sont pour la présence continue du caribou boréal au Labrador et la réintroduction de ces animaux dans les aires de répartition qu’ils occupaient autrefois. En effet, les participants ne souhaitent pas voir disparaître le caribou boréal du paysage labradorien et estiment que cela représenterait une grande perte pour leur culture et leur mode de vie traditionnel au Labrador.

1.0 Introduction

Le caribou boréal est un animal très important pour les peuples autochtones du Labrador. Malheureusement, la demande de caribou boréal des populations autochtones et non autochtones, combinée à d’autres facteurs anthropiques et environnementaux, a entraîné un important déclin des populations restantes dans le Labrador. Ce déclin a été si important que l’existence même de certaines populations de caribou est menacée. Le caribou boréal est inscrit sur la liste des espèces menacées à l’échelle fédérale et provinciale. Cependant, on chasse toujours cet animal malgré les diminutions dans de nombreux segments de ses populations, en grande partie à cause du manque de confiance des groupes autochtones envers le gouvernement provincial et du manque de communication avec celui–ci, du manque de bonne volonté de la part du gouvernement provincial de traiter avec les groupes autochtones de façon équitable, ainsi que de l’absence de mise en commun des connaissances traditionnelles autochtones (CTA) et de la science « occidentale », afin d’avoir une idée plus précise de la façon d’aborder la gestion et le rétablissement des populations de caribou boréal.

La méthodologie et les renseignements présentés ci–dessous sont le fruit d’un effort commun du NunatuKavut Community Council (NCC) et du Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement Canada pour recueillir des CTA sur le caribou boréal au Labrador, lesquelles seront utilisées pour élaborer un programme national de rétablissement et pour appuyer la planification du rétablissement du caribou boréal. Ces renseignements ne doivent pas être considérés comme une consultation, mais ils donnent un aperçu d’une partie des connaissances et des points de vue qu’ont les peuples autochtones à ce sujet.

2.0 Méthodologie

Afin de recueillir les renseignements nécessaires pour ce projet, il a été décidé que la tenue d’un atelier de groupe dans un endroit neutre permettrait d’obtenir plus de renseignements que des rencontres individuelles chez les gens, étant donné le délai et le financement accordés. Afin d’encourager la participation, les invités ont été hébergés dans un hôtel et des indemnités journalières, des indemnités de déplacement et des honoraires leur ont été versés. Un groupe de quatorze membres du NCC a été formé et a reçu des directives sur un questionnaire qui avait été élaboré au préalable et sur un exercice de cartographie. Vous trouverez le Questionnaire utilisé pour orienter la discussion durant l’atelier sur les CTA sur le caribou boréal à l’annexe B.

Le groupe était constitué de gens âgés de la fin de la vingtaine à des septuagénaires, dont les professions variaient de pilote à trappeur. Les questions portaient sur divers sujets, par exemple les sites de feux de forêt passés et récents, les relations entre le prédateur et la proie et les changements climatiques. Les personnes interrogées étaient libres de s’exprimer et de poser des questions non seulement sur le sujet abordé, mais aussi sur d’autres activités du NCC. On a constaté que cette façon de faire les a mis plus à l’aise de demander des renseignements et d’en fournir. L’intervieweur s’est assuré que tous les sujets étaient abordés dans le plus grand respect et que les gens n’étaient pas interrompus, même lorsque leurs propos étaient hors sujet. La durée de l’atelier était suffisante pour offrir une telle liberté d’expression, sans que les participants se sentent limités par le temps. Par conséquent, ils étaient très heureux de partager leurs connaissances et d’en discuter. L’atelier a duré environ deux jours et une mine de renseignements a été recueillie. Tous les participants se sont sentis honorés qu’autant de respect soit manifesté à l’égard de leurs connaissances, et ils ont même demandé la tenue d’autres ateliers similaires.

Afin de diversifier l’atelier et de diviser le temps, l’activité comprenait aussi des présentations effectuées par des organismes comme Conservation de la nature Canada et le Service canadien de la faune. Une présentation spéciale a été effectuée par […] , aîné et membre du NCC. […] a apporté une peau de caribou et un tibia pour montrer comment les peaux étaient traitées et nettoyées dans le passé, avant l’avènement des méthodes de tannage modernes (voir la photographie, en page couverture, de[…] tenant la peau de caribou dans ses mains au cours de l’atelier).

3.0 Connaissances sur le caribou boréal

3.1 Survol des participants

Les participants à cette étude provenaient des quatre coins de la région du NunatuKavut, laquelle fait l’objet d’une revendication territoriale. Les participants étaient des gens âgés de la fin de la vingtaine à des septuagénaires, dont les professions variaient de pilote à trappeur. Cependant, on reconnaît qu’il manquait de représentants de l’ouest du Labrador et du détroit du Labrador, principalement à cause des contraintes budgétaires rencontrées pendant la durée du projet. Vous trouverez la liste complète des participants à l’annexe C : Liste des participants.

3.1.1 Temps sur le territoire

La plupart des participants à cette étude ont passé environ neuf mois par année sur le territoire. En moyenne, les participants y ont passé environ sept mois par année. Seulement deux participants ont passé moins de quatre mois par année sur le territoire.

3.1.2 Période de l’année sur le territoire

La plupart des participants ont passé toute l’année sur le territoire, sauf deux personnes, qui y ont passé les mois d’été et d’automne seulement. Ces deux dernières étaient des personnes âgées aux capacités physiques limitées.

3.1.3 Activités sur le territoire

Les personnes interrogées se sont livrées à un éventail d’activités sur le territoire, y compris, sans toutefois s’y limiter, les suivantes :

  1. Chasse
  2. Pêche
  3. Trappage
  4. Camping
  5. Pêche sur la glace
  6. Exploration
  7. Kayak
  8. Canotage
  9. Repas sur le feu
  10. Tourisme
  11. Coupe de bois de chauffage
  12. Coupe de billots
  13. Chasse au collet
  14. Cueillette de baies

3.1.4 Noms locaux pour le caribou boréal

La plupart des participants utilisaient le terme « chevreuil » pour désigner le caribou boréal et le caribou en général. Selon les personnes présentes, même si le terme « tuktu » était aussi employé, « chevreuil » était le terme le plus couramment utilisé par leurs pères et leurs grands–pères.

3.1.5 Importance du caribou boréal

Les participants ont indiqué que le caribou boréal était très important dans leur culture. Ces animaux n’étaient pas seulement utilisés pour se nourrir, ils permettaient aussi de fabriquer des vêtements, des outils et des matériaux de construction. La peau du caribou était souvent utilisée dans la confection de matelas et de couvertures, tandis que la babiche (lanière de peau) était transformée en fil à coudre. On en faisait aussi des bottes, à l’aide des jarrets (pattes) en particulier. D’une façon intéressante, en ce qui concerne les matelas, les participants ont indiqué qu’il était plus agréable de se coucher sur une peau d’été, car les poils ne se détachent pas aussi facilement que ceux d’une peau de caribou tué en hiver. Le tibia de la patte arrière du caribou était utilisé comme grattoir pour nettoyer la peau du caribou et d’autres animaux. La plupart des peaux étaient tannées à l’aide de la cervelle de l’animal et de diverses méthodes de fumage, un peu comme on fume le poisson.

3.2 Limites de l’aire de répartition du caribou boréal

Veuillez consulter l’annexe A : Cartes établies au cours de l’exercice de cartographie pour savoir dans quelles régions se trouvaient et se trouvent actuellement les caribous et où se trouvent les quartiers d’été et d’hiver importants selon les participants. L’annexe A présente aussi d’importantes aires de mise bas repérées par les participants.

3.2.1 Hardes actuellement connues dans la région

Les participants ont repéré plusieurs groupes d’animaux sur le territoire du NunatuKavut, notamment les suivants :

  1. Harde de Red Wine
  2. Harde des monts Mealy
  3. Harde du lac Joseph
  4. Harde de la rivière George
  5. Harde de la rivière Joir

3.2.2  Différences entre les hardes

Les participants ont remarqué des différences visibles entre le caribou de la rivière George et le caribou boréal au Labrador. Entre autres, ils ont affirmé que le caribou boréal avait tendance à être plus gros en général et à avoir un dos plus long, que leurs bois avaient plus de branches et qu’ils semblaient se déplacer plus rapidement à reculons que les caribous de la harde de la rivière George. Ils ont aussi remarqué que le caribou boréal avait tendance à être plus foncé en général et que son pelage était plutôt brunâtre et d’un gris plus foncé que celui du caribou de la rivière George.

3.2.3  Déplacement des hardes

Lorsqu’on leur a demandé si les hardes de caribou boréal se côtoyaient ou côtoyaient la harde de la rivière George, la plupart des participants ont répondu que « d’après les scientifiques, non ». Cependant, on a mentionné que, dans le passé, les hardes de Red Wine et des monts Mealy côtoyaient la harde de la rivière George, mais que cette dernière semblait toujours remonter vers le Nord.

3.3 Utilisation de l’habitat

De manière générale, les participants ont mentionné que les mâles et les femmes se trouvaient dans différentes régions durant certaines périodes de l’année, en particulier au cours de la période de mise bas, durant laquelle la plupart des femelles mettent bas sur la terre nue à l’écart des mâles. Toutefois, on a remarqué que les jeunes mâles âgés de trois ans ou moins restaient souvent près des femelles pendant la mise bas.

3.3.1  Utilisation actuelle de l’habitat

Les sites et les périodes de l’année où les participants ont vu le caribou boréal au cours des dernières années sont les suivants :

  1. Région à l’ouest de la rivière Cache (décembre)
  2. Rivière Grand (été et automne)
  3. Ruisseau Lower (été et automne)
  4. Ruisseau Diver (août)
  5. Rivière Wilson (août)
  6. Wonderstrand (été)
  7. Kenemich (printemps et été)
  8. Derrière le lac Mud (hiver)
  9. Monts Mealy (hiver)
  10. Black Tickle (hiver)
  11. Montagnes Red Wine (hiver)

3.3.2  Utilisation de l’habitat dans le passé

Les sites où les participants ont vu le caribou boréal dans le passé, autres que ceux énumérés dans les sections précédentes sont les suivants :

  1. Deerhorn Hill
  2. Deer Ridges
  3. White Hills

On a fait remarquer au cours des discussions sur l’utilisation de l’habitat dans le passé que des bois avaient déjà été trouvés à White Hills et à Deer Ridges et que le caribou boréal pouvait être vu de façon périodique sur la plus grande partie de la côte et de l’intérieur du Labrador à diverses périodes de l’année.

3.3.3  Types de territoires utilisés par le caribou boréal

Forêts brûlées

Le caribou a tendance à se déplacer dans les zones brûlées principalement, sauf s’il pousse de la cladonie (lichens à caribous) de bonne qualité dans la région. S’il en trouve, il peut s’y arrêter pour manger. Veuillez consulter l’annexe A : Cartes établies au cours de l’exercice de cartographie pour voir les zones brûlées par les feux de forêt depuis les 50 dernières années et depuis plus de 50 ans.

Zones de toundra

Le caribou a souvent été vu dans ces zones ou près de celles–ci en hiver, probablement à cause du faible enneigement, qui leur facilite l’accès à de la nourriture.

Zones montagneuses

Le caribou a été vu dans ces zones durant l’été pour essayer de fuir les mouches, car le vent y souffle plus fort.

Zones côtières

Le caribou a été vu le long des zones côtières en été en train de manger du varech. On a fait remarquer que c’est surtout en été que l’on peut voir les caribous sur les plages le long de la côte.

3.3.4 Plantes dont se nourrit le caribou boréal

Des participants ont mentionné deux plantes dont se nourrit le caribou boréal :

Cladonie blanche (lichens à caribou)

Le caribou a tendance à préférer la cladonie qui pousse dans des zones qui n’ont pas été touchées par le feu au cours des dernières années. Certaines personnes ont mentionné qu’ils aimaient la partie « verte » de la cladonie plus mature dans certaines zones.

Varech

On a fait remarquer que le caribou boréal est souvent vu en train de manger du varech sur les plages côtières durant l’été, mais le type de varech n’a pas été déterminé.

3.4 Tendances relatives aux populations

Tous les participants ont indiqué que le caribou boréal avait disparu de beaucoup de zones où il se trouvait auparavant et que les populations étaient beaucoup moins nombreuses qu’auparavant. Ils ont fait cette constatation en comparant le nombre de jeunes caribous qu’ils ont vus à différents endroits et les histoires racontées par leurs parents et leurs grands–parents. On a aussi fait remarquer que, même si la plupart des familles ont toujours chassé le caribou, elles ne le chassent plus, principalement pour ne pas aller à l’encontre des règlements fédéraux et provinciaux et parce que le caribou a disparu de beaucoup de zones.

3.4.1 Qu’est–ce qui a causé la diminution des populations du caribou?

Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer la diminution des populations de caribou boréal, et elles semblent toutes être de nature anthropique. Les participants ont indiqué que les trois principales menaces pour le caribou des bois à l’heure actuelle étaient les suivantes :

  1. La chasse illégale (les participants étaient frustrés par le manque de mesures prises contre la chasse du caribou boréal par les Innus au Québec);
  2. La prédation;
  3. La technologie.

Les diverses menaces qui préoccupaient les participants étaient les suivantes :

Chasse excessive

Plusieurs cas de chasse excessive, chez les Innus du Québec en particulier, ont été observés et racontés aux participants par des gens qu’ils ont rencontrés au fil des ans. Un des participants a vu un Innu chasser le caribou la nuit avec des projecteurs. On a fait remarquer que ces chasseurs utilisaient parfois un avion pour repérer le caribou du haut des airs afin que les groupes en communication avec l’avion puissent chercher les hardes sur un territoire plus restreint. On a aussi indiqué que les chasseurs d’Old Fort et de St. Paul ont tué de nombreux caribous de la harde des monts Mealy dans les années 1970.

Technologie

En raison de la technologie utilisée de nos jours, par exemple les motoneiges, les VTT, les camions, les GPS, le repérage par satellite et les avions, et du plus grand nombre de routes, les gens peuvent poursuivre le caribou plus facilement que dans le passé, où qu’il se trouve. Grâce à la technologie, les chasseurs n’ont pas besoin d’être expérimentés pour repérer le caribou. Dans le passé, on chassait surtout le caribou à pied ou avec un attelage de chiens. Bien souvent, le caribou échappait au chasseur et allait se réfugier à l’intérieur des terres. C’est ainsi que de nombreux individus d’une harde ont survécu et se sont reproduits. En revanche, une harde entière peut être assez facilement éliminée grâce à la technologie moderne.

Manque de respect

On a mentionné que de nos jours, de nombreux chasseurs ne respectent pas le caribou comme le faisaient leurs prédécesseurs. À l’époque, les gens respectaient cet animal et tuaient seulement le nombre de caribous dont ils avaient besoin. Leur survie dépendait des animaux et de l’environnement, avec lesquels ils avaient une relation particulière. Aujourd’hui, les chasseurs tuent autant d’animaux qu’ils le peuvent, qu’ils en aient besoin ou non, et la plupart du temps, ils n’utilisent pas l’animal en entier.

Présence militaire au Labrador

On a fait remarquer que lorsque les militaires américains se trouvaient à Goose Bay et à proximité de Cartwright, ils survolaient parfois les monts Mealy en hélicoptère et tuaient des caribous pour le plaisir. À une occasion, un Innu qui se rendait de St. Augustine à Sheshatshiu a trouvé de 20 à 30 caribous morts sur un étang derrière la rivière Kenemich. Il n’y avait aucune trace de présence humaine ou de motoneiges dans les environs, mais des douilles vides se trouvaient sur la neige.

Inondations dans la zone du cours supérieur du Churchill

On a mentionné que les inondations dans la zone du cours supérieur du Churchill nuisaient à la harde de caribous du lac Joseph, de la rivière George ainsi qu’à d’autres populations de caribous qui occupaient cette zone avant qu’elle ne soit inondée.

Contamination

Selon un participant, la contamination par les BPC aux alentours d’anciens sites militaires américains a peut–être nui aux populations de caribous. Même si cette personne a tiré ce renseignement d’un article sur la harde de la rivière George dans une zone près de Makkovik, la pollution a aussi pu nuire aux populations de caribous sur tout le territoire du Labrador. Il est intéressant de remarquer que durant la construction de la route translabradorienne et durant son entretien récemment, des sources sûres ont déclaré qu’elles avaient observé des entreprises de construction et d’entretien des routes décharger et enfouir illégalement des milliers de litres de déchets d’hydrocarbures. Une personne a raconté qu’un camion rempli d’huile usée dont la valve de vidange s’était brisée a déversé tout son contenu le long d’un fossé, sans que des efforts soient déployés pour contenir le combustible ou le nettoyer. L’huile a tout simplement été enterrée et a pénétré dans le sol. Même si elle a signalé l’incident au ministère de l’Environnement et de la Conservation provincial, aucune mesure n’a été prise à sa connaissance.

Feux de forêt

On a fait remarquer que le caribou ne semble jamais être revenu à la suite des importants feux de forêt qui ont ravagé la côte sud du Labrador. Un participant a indiqué qu’il avait fallu 80 ans pour que de la cladonie de bonne qualité pousse à nouveau dans les zones brûlées. Un autre participant qui a déjà participé au repérage du caribou a raconté qu’une biche avait parcouru 90 kilomètres en 24 heures sur un territoire brûlé pour parvenir à une aire d’alimentation située à l’extérieur du brûlis.

Prédation

L’incidence du loup sur le caribou boréal est probablement disproportionnée de nos jours par rapport à ce qu’elle devrait être normalement, étant donné qu’il reste très peu de caribous. On estime que la hausse du nombre d’orignaux au Labrador contribue à une présence du loup plus importante que d’habitude. On a aussi fait remarquer que l’ours noir était susceptible d’être un prédateur plus important qu’il ne l’a déjà été à cause du nombre très élevé d’ours et du faible nombre de caribous. Les lynx sont aussi connus comme étant des traqueurs du caribou adulte et on les trouve en grand nombre au Labrador depuis quelques années. Cependant, aux dires de certains trappeurs, la population de lynx devrait s’éteindre en même temps que sa principale source de nourriture (le lièvre d’Amérique) dans un ou deux ans, selon son cycle naturel. On a mentionné qu’un couguar a été aperçu entre Labrador City et Churchill en 1994 ou 1995 et qu’une panthère noire a été vue près de Paradise River à l’été 2008. Ainsi, de nouveaux prédateurs pourraient se trouver au Labrador à l’insu des scientifiques et des fonctionnaires provinciaux.

Exploitation

Les participants estiment que les exploitations futures suivantes auraient une incidence négative sur le caribou boréal :

  1. Les aménagements hydroélectriques de Nalcoret et la ligne de transport correspondante dans la zone du cours inférieur du Churchill, ainsi que les travaux de construction et d’arpentage associés. Même si on croit que la ligne de transport ne nuira pas beaucoup au caribou, les principaux problèmes soulevés sont l’inondation des terres dans la zone du cours inférieur du Churchill pour augmenter la puissance génératrice et l’accès accru à un territoire de l’intérieur du Labrador qui était auparavant vierge en raison de la construction de la ligne de transport.

  2. Les activités forestières au sud de la rivière Grand.

  3. La possibilité d’exploiter les sables ferrifères de la rivière Grand ainsi que la construction et l’exploitation d’une fonderie dans la région.

Maladies et parasites

En ce qui a trait à la santé du caribou boréal, on a fait remarquer qu’étant donné que ces populations ne font pas beaucoup l’objet d’activités de chasse, du moins de la chasse légale, il y a peu de données à ce sujet. Cependant, il convient de noter certains éléments en lien avec la chasse légale de la population de caribou de la rivière George, qui pourraient aussi s’appliquer au caribou boréal :

  1. Un participant a fait remarquer qu’il n’a pas mangé de foie de caribou de la harde de la rivière George depuis une trentaine d’années, à cause de la présence de parasites et de mercure.

  2. On a fait remarquer que le ver des méninges a nui à certains caribous de la rivière George et que le cerf de Virginie pouvait se mélanger à ces caribous et aux caribous boréaux. En effet, certaines personnes ont affirmé qu’elles avaient vu des cerfs de Virginie au Labrador. Comme ces cerfs sont nombreux sur l’île d’Anticosti, beaucoup croient que certains ont atteint la partie continentale à proximité en traversant sur la glace et qu’ils se sont dispersés au Labrador.

  3. Le nombre de grosses larves chez le caribou ne semble pas avoir changé au cours des années. Par contre, on voit beaucoup de nouveaux insectes dans la région de Goose Bay qui n’avaient jamais été vus auparavant, par exemple, le hanneton. Ces nouveaux insectes pourraient être en contact avec le caribou d’une certaine manière et causer des problèmes à l’animal.

Collisions avec des véhicules

Des rapports font état de caribous boréaux tués par des camions de transport. Un participant a indiqué qu’il était arrivé sur les lieux d’un accident dans lequel de trois à huit caribous avaient été tués.

Changements climatiques

Pour ce qui est des changements climatiques, les participants ont observé que le gel survenait plus tard et que le printemps arrivait plus tôt. Les participants trouvent cette situation plus avantageuse que nuisible pour le caribou boréal, car il pourra trouver de la nourriture plus facilement sans être obligé de creuser profondément dans la neige. De plus, les loups ne pourront pas chasser le caribou aussi facilement sur un sol dur que dans la neige profonde. Il est aussi intéressant de remarquer que les participants ont observé un ruissellement plus important au printemps, des précipitations plus élevées que la normale durant toute l’année, ainsi que des vents plus forts plus fréquents.

Avions

On a indiqué que les avions à réaction circulant à basse altitude semblent moins effrayer les caribous que les hélicoptères circulant aussi à basse altitude, et qu’au passage de ces derniers les caribous interrompent plus longtemps leur repas. Un participant a indiqué qu’au moment du passage d’un avion à réaction, un caribou avait cessé de manger, couru sur une distance d’une centaine de mètres et recommencé à manger. En revanche, au cours du passage d’un hélicoptère, le caribou avait cessé de manger puis couru sur une distance d’un kilomètre avant de recommencer à manger.

En raison des activités de prospection accrues menées dans tout le Labrador, les hélicoptères qui volent à basse altitude pourraient avoir un effet nuisible sur les populations de caribou boréal, car ces engins sont capables de couvrir un vaste territoire et de se rendre dans des secteurs où le caribou ne risquait pas d’être dérangé par l’humain dans le passé.

Migration

On a mentionné que dans les années 1950, environ de 3 000 à 5 000 caribous de la harde des monts Mealy ont été aperçus en train de traverser les monts Mealy en direction du nord du canyon du Fraser, où ils ont rejoint environ 30 000 caribous de la harde de la rivière George. Certaines personnes croient que c’est de cette façon que s’est formée la grande population de la harde de la rivière George au fil des ans et que ce regroupement est peut–être en partie responsable du faible nombre de caribous boréaux restants.

3.5 Mesures d’atténuation

Les mesures d’atténuation ont été divisées en deux catégories :

  1. Les mesures qui ont aidé à maintenir des populations durables de caribou dans le passé.

  2. Les mesures qui pourraient aider au rétablissement des populations de caribou boréal restantes.

D’après les participants, une seule mesure ne sera pas suffisante. Il faudra mettre en place plusieurs mesures, voire toutes les mesures envisagées, pour que les populations de caribou en déclin au Labrador se rétablissent.

3.5.1 Mesures d’atténuation utilisées dans le passé

Les mesures qui ont aidé à maintenir des populations de caribou boréal durables dans le passé sont les suivantes :

  1. Faible population. Dans le passé, lorsqu’il y avait moins de personnes au Labrador, le caribou était moins sollicité comme ressource.

  2. Plus de caribous. Lorsqu’il y avait beaucoup de caribous, la chasse ou les autres causes de mortalité avaient moins d’incidence sur les populations qu’aujourd’hui.

  3. Absence de technologies. Dans le passé, la capacité d’atteindre les hardes de caribou par avion, par véhicule ou par la route était limitée. Par conséquent, il y avait toujours des caribous qui se reproduisaient pour remplacer ceux qui avaient été tués.

  4. Respect pour l’animal. Puisqu’autrefois, il n’y avait pas de magasins où se procurer de la viande, des vêtements et des outils, les gens avaient plus de respect pour les animaux qu’ils chassaient. Lorsque l’animal est nécessaire à la survie, on ne le tue pas inutilement, en prévision de temps difficiles. Dans le passé, les gens faisaient face à des pénuries alimentaires et ils connaissaient les dangers de ces pénuries. De nos jours, nous pouvons aller au magasin et acheter presque tout, et ce, quand nous le désirons. Et si nous ne trouvons pas un article que nous cherchons, nous pouvons le faire expédier de n’importe où dans le monde et le recevoir en l’espace de quelques jours si nécessaire.

3.5.2 Mesures d’atténuation actuelles

Les participants estiment que les mesures suivantes, entre autres, sont nécessaires pour aider le caribou boréal à se rétablir jusqu’à un niveau durable afin de pouvoir servir de ressource à nouveau :

  1. Éliminer des oursons et des louveteaux. Comme de nombreux ours et loups ont été observés à proximité des caribous, on estime qu’ils ont un effet nuisible démesuré sur les populations de caribou boréal.

  2. Protester contre la chasse illégale par les Innus du Québec. Beaucoup de participants trouvent que la chasse du caribou boréal par les Innus du Québec au Labrador est un problème important qu’il faut régler et ils sont frustrés de constater que le gouvernement provincial ne prend aucune mesure pour faire respecter les règlements par les Innus.

  3. Surveiller l’industrie de plus près. Les activités minières et les autres projets industriels doivent être surveillés et évalués par un organisme indépendant, en collaboration avec des groupes autochtones et environnementaux, afin de garantir qu’ils n’ont pas d’incidence négative sur les populations de caribou restantes et qu’ils respectent les lois environnementales.

4.0 Conclusion

Après avoir passé deux jours à recueillir des renseignements pour le présent rapport, nous pouvons extrapoler que les connaissances de l’ensemble des membres du NCC sur le caribou boréal sont assez approfondies. Ce rapport expose les divers problèmes auxquels le caribou boréal fait face aujourd’hui et met en relief un bon nombre d’inquiétudes soulevées par notre peuple relativement à la conservation. Ce rapport fait aussi ressortir beaucoup d’activités qui ont une incidence ou qui pourraient avoir une incidence sur la présence du caribou boréal et auxquelles nous ne pensons pas habituellement, car elles se déroulent dans les zones sauvages vierges du Labrador. Pensons au déversement illégal d’huile usée et à la chasse sportive du caribou par les militaires dans le passé. Bien que ce rapport contienne beaucoup d’éléments négatifs, il présente aussi des solutions très claires pour guider le processus de rétablissement du caribou boréal au Labrador. Une chose est sûre : tous les participants souhaitent que le caribou boréal se rétablisse dans ses aires de répartition antérieures, à un degré qui leur permettra de le chasser à nouveau.

5.0 Recommandations

En ce qui a trait au programme national de rétablissement du caribou boréal, voici un certain nombre de recommandations sur la voie à suivre :

  1. Le traitement du caribou boréal comme une seule population au Canada, selon la Loi sur les espèces en péril et le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, est trop général et ne permettra pas de rétablir le caribou au pays. Les conditions environnementales et socioéconomiques varient beaucoup dans un territoire aussi grand, au même titre que les menaces qui pèsent sur le caribou boréal. À tout le moins, une approche sur mesure pour chaque province est nécessaire.

  2. Les projets de translocation du caribou boréal au Labrador doivent constituer une priorité importante afin que les populations reproductrices du caribou boréal retournent dans leur habitat antérieur. De plus, le gouvernement fédéral doit faire tous les efforts possibles pour réduire au minimum les formalités administratives liées à de tels projets, car nos membres soutiennent ardemment la réintégration du caribou de bois dans ses aires de répartition antérieures.

  3. Comme le caribou boréal est réparti sur tout le territoire du Labrador et qu’il est utilisé par de nombreux groupes autochtones, y compris les Innus du Québec, et étant donné que le gouvernement de Terre–Neuve–et–Labrador ne traite pas toujours de la même façon avec les groupes autochtones et d’un groupe à l’autre, le règlement relatif à la protection du caribou boréal au Labrador doit relever du gouvernement fédéral et prévoir la participation d’un organisme autochtone constitué de représentants de chacun des groupes autochtones concernés. On estime qu’à l’heure actuelle, le nombre de caribous tués par les peuples autochtones en signe de protestation est plus élevé que le nombre de caribous qui seraient tués dans le cadre d’un programme de chasse limitée élaboré avec la participation de chaque groupe autochtone afin de limiter le nombre de prises autorisées et en vertu duquel les peuples autochtones ne seraient pas harcelés et poursuivis en justice par des fonctionnaires provinciaux et des agents de l’autorité pour avoir exercé leurs droits ancestraux.

  4. Environnement Canada doit s’engager à réaliser plus d’activités de surveillance du caribou boréal au Labrador et offrir du financement aux groupes autochtones pour ces activités afin qu’ils puissent systématiquement déceler les menaces au rétablissement et réagir rapidement. De préférence, ces sommes devraient servir à créer des postes à temps plein pour une personne du NunatuKavut Community Council, de la nation Innu, du gouvernement du Nunatsiavut et des Innus du Québec. Ces personnes pourraient aussi agir comme agents de liaison pour d’autres activités d’Environnement Canada en lien avec l’organisation.

Annexes

Annexe A : Cartes établies au cours de l’exercice de cartographie

Figure 1 : Observations du caribou boréal au cours des étés passés (1/2)

Carte - Observations du caribou boréal au cours des étés passés (1/2)

Figure 2 : Observations du caribou boréal au cours des étés passés (2/2)

Carte - Observations du caribou boréal au cours des étés passés (2/2)

Figure 3 : Observations du caribou boréal l’été dernier

Carte - Observations du caribou boréal l’été dernier

Figure 4 : Zones importantes pour le caribou boréal l’été (1/2)

Carte - Zones importantes pour le caribou boréal l’été (1/2)

Figure 5 : Zones importantes pour le caribou boréal l’été (2/2)

Carte - Zones importantes pour le caribou boréal l’été (2/2)

Figure 6 : Observations du caribou boréal au cours des hivers passés (l/2)

Carte - Observations du caribou boréal au cours des hivers passés (l/2)

Figure 7 : Observations du caribou boréal au cours des hivers passés (2/2)

Carte - Observations du caribou boréal au cours des hivers passés (2/2)

Figure 8 : Observations du caribou boréal l’hiver dernier (1/3)

Carte - Observations du caribou boréal l’hiver dernier (1/3)

Figure 9 : Observations du caribou boréal l’hiver dernier (2/3)

Carte - Observations du caribou boréal l’hiver dernier (2/3)

Figure 10 : Observations du caribou boréal l’hiver dernier (3/3)

Carte - Observations du caribou boréal l’hiver dernier (3/3)

Figure 11 : Quartiers d’hiver importants pour le caribou boréal (1/2)

Carte - Quartiers d’hiver importants pour le caribou boréal (1/2)

Figure 12 : Quartiers d’hiver importants pour le caribou boréal (2/2)

Carte -  Quartiers d’hiver importants pour le caribou boréal (2/2)

Figure 13 : Aires de mise bas importantes pour le caribou boréal (1/2)

Carte - Aires de mise bas importantes pour le caribou boréal (1/2)

Figure 14 : Aires de mise bas importantes pour le caribou boréal (2/2)

Carte - Aires de mise bas importantes pour le caribou boréal (2/2)

Figure 15 : Brûlis de plus de 50 ans (1/1)

Carte - Brûlis de plus de 50 ans (1/1)

Figure 16 : Brûlis de moins de 50 ans (1/2)

Carte - Brûlis de moins de 50 ans (1/2)

Figure 17 : Brûlis de moins de 50 ans (2/2)

Carte - Brûlis de moins de 50 ans (2/2)

Annexe B : Questionnaire utilisé pour orienter la discussion durant l’atelier sur les CTA sur le caribou boréal Questionnaire sur les connaissances traditionnelles des autochtones du NunatuKavut sur le caribou boréal

1e partie – Renseignements généraux

  1. Quel est votre nom? (facultatif)
  2. En quelle année êtes–vous né? (facultatif)
  3. Dans quelle collectivité vivez–vous?
  4. Y avez–vous toujours vécu?
  5. Sinon, avez–vous vécu dans d’autres collectivités au Labrador?
  6. Combien de temps passez–vous sur le territoire chaque année? (Chasse, rassemblements, cueillette de baies, chalet, camping, coupe de bois de chauffage, pêche, trappage, etc.)
  7. Durant quels mois passez–vous habituellement du temps sur le territoire?
  8. Quelles activités pratiquez–vous lorsque vous allez sur le territoire? (Chasse, rassemblements, cueillette de baies, chalet, camping, coupe de bois de chauffage, pêche, trappage, etc.)
  9. Quels types d’activités pratiquiez–vous sur le territoire lorsque vous étiez plus jeune?
  10. Connaissez–vous des noms locaux ou des noms argotiques pour désigner le « caribou boréal »?
  11. Comment décririez–vous l’importance du caribou boréal pour vous et votre collectivité?

2e partie – Exercice de cartographie no 1

  1. Pouvez–vous indiquer sur les cartes fournies :
    1. Les zones utilisées par le caribou durant l’hiver à l’heure actuelle et dans le passé OU les zones qui sont importantes pour le caribou durant l’hiver (marqueur de couleur).
    2. Les zones utilisées par le caribou durant l’été à l’heure actuelle et dans le passé OU les zones qui sont importantes pour le caribou durant l’été (marqueur de couleur).
    3. Les zones utilisées par le caribou pour la mise bas à l’heure actuelle et dans le passé OU les zones qui sont importantes pour la mise bas du caribou (marqueur de couleur).

3e partie – Limites de l’aire de répartition

  1. Quels sont les hardes ou les « groupes de caribou » que vous connaissez dans votre région?
  2. Comment différenciez–vous ces hardes ou ces « groupes »?
  3. S’il y a plus d’une harde, est–ce qu’elles se mélangent ou se côtoient?

4e partie – Utilisation de l’habitat

  1. À quelle période de l’année voyez–vous habituellement le caribou boréal et à quel endroit? (Indiquez la période de l’année et les endroits.)
  2. Quels types de plantes et d’éléments du territoire (p. ex., vieux bois, vallées, sommet des collines, lacs gelés) utilisent ces caribous?
  3. Utilisent–ils différentes plantes et différents éléments du territoire selon la période de l’année?

5e partie – Tendances relatives aux populations

  1. Est–ce que la population de caribou boréal a changé dans votre région au fil du temps?
  2. Voyez–vous plus ou moins de caribous que lorsque vous étiez plus jeune?
  3. D’après ce que vous ont raconté vos parents ou vos grands–parents, diriez–vous qu’il y a plus ou moins de caribous aujourd’hui?
  4. Est–ce que le nombre de naissances est plus élevé, plus bas ou le même que dans le passé?
  5. S’il y a plus ou moins de naissances que d’habitude, quelle en est la raison selon vous?
  6. Aviez–vous l’habitude de chasser le caribou boréal?
  7. Chassez–vous toujours le caribou boréal?
  8. Si oui, avez–vous modifié vos pratiques de chasse à la suite du déclin ou de la hausse de la population de caribou boréal?
  9. Si vous chassez toujours le caribou boréal, est–il plus facile ou plus difficile de le chasser aujourd’hui?
  10. Préférez–vous chasser d’autres animaux que le caribou boréal, par exemple, le caribou de la rivière George, l’orignal ou le petit gibier? Lesquels et pourquoi?

6e partie – Facteurs qui ont entraîné l’augmentation ou à la diminution des populations locales (menaces)

Habitat
  1. À votre avis, quels types d’activités modifient ou détruisent l’habitat du caribou dans votre région?
  2. Quels changements observés sur le territoire au cours de votre vie ont peut–être changé la façon dont le caribou l’utilise?
Feux de forêt
  1. En quoi les feux de forêt changent–ils la façon dont le caribou boréal utilise le territoire?
  2. Est–ce que le caribou boréal retourne dans les zones brûlées? Si oui, après combien de temps y retourne–t–il?
  3. Quelles sont leurs activités dans les brûlis où la végétation a repoussé?
Activités industrielles et exploitation
  1. Avez–vous observé le caribou boréal utiliser ou éviter les zones modifiées par des activités industrielles ou des projets d’exploitation? Pouvez–vous donner des exemples précis?
  2. Êtes–vous au courant d’autres projets qui pourraient nuire au caribou dans le futur? Quelle est votre opinion à ce sujet?
Prédation
  1. Y a–t–il plus de prédateurs (comme le loup, l’ours ou le lynx) maintenant que dans le passé dans les régions où se trouve le caribou boréal?
  2. Avez–vous constaté des changements dans l’abondance des espèces proies, comme le castor, l’orignal ou le caribou de la rivière George, dans les régions où se trouve le caribou boréal?
  3. Y a–t–il des espèces proies nouvelles ou différentes dans votre région?
  4. S’il y a eu un changement dans le nombre de prédateurs, croyez–vous que ces changements ont une incidence sur le caribou boréal?
  5. S’il y a eu un changement dans le nombre d’espèces proies, croyez–vous que ces changements ont une incidence sur le caribou boréal?
Maladies et parasites du caribou
  1. Avez–vous observé un changement sur le plan de la santé du caribou dans votre région? Par exemple, état corporel, santé, taille, comportement, parasites ou taux de mortalité plus élevé que d’habitude.
  2. Si oui, quelle en est la cause d’après vous?
  3. Avez–vous remarqué un lien entre la santé du caribou et l’arrivée de nouveaux animaux dans la région?
Perturbations liées au bruit et à la lumière
  1. Avez–vous remarqué des bruits ou des lumières d’avions, de motoneiges, de VTT ou d’industries qui dérangent le caribou boréal dans votre région?
  2. Si oui, en quoi cela dérange–t–il le caribou?
  3. Avez–vous remarqué si cette situation est plus problématique dans certains secteurs?
  4. Avez–vous des suggestions pour régler ce problème?
Chasse excessive
  1. Est–ce que le caribou boréal fait l’objet d’une chasse excessive dans votre région?
  2. Avez–vous remarqué des changements dans la pression de chasse pour le caribou boréal dans votre région?
Collisions avec des véhicules
  1. D’après votre expérience ou vos observations, y a–t–il des collisions avec le caribou boréal dans votre région?
  2. Croyez–vous qu’il pourrait y en avoir davantage dans le futur, à cause des améliorations apportées au réseau routier du Labrador?
  3. Si oui, avez–vous des suggestions pour régler ce problème?
Changements climatiques
  1. Avez–vous observé des changements relatifs au climat, comme l’arrivée des saisons, les conditions d’enneigement, la température ou les précipitations dans votre région?
  2. Si oui, avez–vous remarqué si ces changements ont une incidence sur le caribou boréal ou son habitat dans votre région et quelle en est l’ampleur?
Menaces générales
  1. D’après votre expérience ou vos observations, y a–t–il d’autres facteurs qui pourraient provoquer la diminution de la population de caribou boréal et que nous n’avons pas abordés? Si oui, lesquels?
  2. Selon vous, laquelle de ces menaces pourrait avoir la plus grande incidence sur le caribou boréal au Labrador?
  3. Y a–t–il des solutions ou des mesures d’atténuation potentielles pour ces menaces?
Autres observations ou pratiques utiles
  1. Connaissez–vous des pratiques ou des activités de conservation utilisées par votre population ou par d’autres personnes pour la conservation du caribou boréal à l’heure actuelle ou dans le passé?

7e partie – Exercice de cartographie no 2

  1. Pouvez–vous indiquer sur les cartes fournies :
  2. Les zones qui ont été brûlées par un feu de forêt au cours des 50 dernières années?
  3. Les zones qui ont été brûlées par un feu de forêt il y plus de 50 ans?
  4. Les zones qu’il serait important de protéger pour le caribou boréal selon vous?

Annexe C : Liste des participants

Note: Noms des participants sont expurgés des raisons de confidentialité

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