Érioderme boréal (Erioderma pedicellatum): évaluation et rapport de situation du COSEPAC

Erioderma pedicellatum
Erioderma pedicellatum
Photo : © Robert Ian Goudie, 2015

Population boréale - Préoccupante
Population de l'Atlantique - En voie de disparition
2014

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

Information sur le document

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Cananda

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2014. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiv + 78 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2002. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 1-57 p.

MAASS, W., et D. YETMAN. 2002. Rapport de situation du COSEPAC sur l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) au Canada, in Évaluation et Rapport de situation de COSEPAC sur l’érioderme boréal (Erioderna pedicellatum). Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 1-57 p.

Note de production :

Le COSEPAC remercie Robert Ian Goudie et Robert Cameron d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par David Richardson, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mousses et lichens du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Boreal Felt Lichen Erioderma pedicellatum in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Érioderme boréal -- Photo par Robert Ian Goudie.

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2014

Nom commun
Érioderme boréal - population boréale
Nom scientifique
Erioderma pedicellatum
Statut
Préoccupante
Justification de la désignation
L’espèce est largement répartie à Terre-Neuve et plusieurs menaces à sa survie ont été identifiées incluant la modification de l’habitat causée par les espèces envahissantes, les pluies acides et les phénomènes météorologiques extrêmes. Malgré des déclins dans certaines zones, de nouvelles populations continuent d’être découvertes. Il faudra davantage de recherche et de suivi pour comprendre les tendances démographiques, et l’espèce pourrait devenir menacée si les menaces ne sont pas mieux comprises et gérées.
Répartition
Terre-Neuve-et-Labrador
Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en mai 2002. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2014.

Sommaire de l’évaluation – novembre 2014

Nom commun
Érioderme boréal - population de l'Atlantique
Nom scientifique
Erioderma pedicellatum
Statut
En voie de disparition
Justification de la désignation
On croit que cette espèce serait disparue du Nouveau-Brunswick, et la population restante en Nouvelle-Écosse est petite. Des efforts de suivi intensifs au cours des dix dernières années indiquent que le nombre d’occurrences ainsi que le nombre d’individus sont en déclin. On prévoit que ces déclins pourraient se poursuivre dans l’avenir. Les principales menaces incluent la perte et la détérioration de l’habitat en raison de l’exploitation forestière, de la pollution atmosphérique, des changements climatiques et de la prédation par des limaces introduites.
Répartition
Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2002. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2014.

COSEPAC Résumé

Érioderme boréal
Erioderma pedicellatum
Population boréale
Population de l'Atlantique

Description et importance de l’espèce sauvage

L’érioderme boréal(Erioderma pedicellatum) est un lichen foliacé de couleur verdâtre à l’état humide et gris à l’état sec. Le diamètre du thalle est d’environ 2 à 5 cm et atteint parfois 12 cm. Le dessus du thalle a un aspect feutré, le dessous est blanc, et les bords du thalle sont généralement enroulés vers le haut, ce qui donne l’impression d’une frange blanche. L’E. pedicellatum se distingue des deux autres espèces nord-américaines du genre Erioderma par le fait qu’il produit sur le dessus du thalle de petites apothécies brun rougeâtre, plutôt que des propagules végétatives. Le symbiote photosynthétique de ce lichen est une cyanobactérie. L’érioderme boréal sert d’« espèce parapluie » à toute une communauté d’espèces rares de lichens, de mousses et d’invertébrés vivant dans les forêts de sapin baumier de Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve, dans l’est du Canada.

Répartition

En Amérique du Nord, l’érioderme boréalse rencontre uniquement dans l’est du Canada et en Alaska. On le croit disparu du Nouveau-Brunswick. Une petite population se trouve en Nouvelle-Écosse, tandis qu’une grande population se trouve dans l’île de Terre-Neuve. Les deux populations canadiennes sont isolées par rapport à celles trouvées récemment en Alaska. Une petite population a également été signalée dans la péninsule du Kamtchatka, dans l’est de la Sibérie. La population de Scandinavie est presque disparue; il n’en reste que deux sites connus. Aucune étude moléculaire ne permet encore d’établir les relations existant entre les populations d’Alaska et d’Asie et celles de l’est du Canada. Environ 88 % de la population mondiale connue se trouve au Canada.

Habitat

Au Canada, l’érioderme boréal se rencontre dans des forêts conifériennes côtières humides dominées par le sapin baumier. Le climat de ces forêts se caractérise par des étés frais, des hivers relativement doux et des précipitations abondantes. Le lichen pousse sur le tronc et les branches du sapin baumier, moins fréquemment sur l’épinette noire, rarement sur l’épinette blanche ou l’érable rouge et très rarement sur le bouleau à papier. Il ne se rencontre jamais à grande distance de milieux humides et pousse généralement près de côtes pluvieuses et brumeuses.

Biologie

L’érioderme boréal est un cyanolichen : un des partenaires de la symbiose est un champignon, tandis que l’autre est une cyanobactérie, laquelle est responsable de la photosynthèse et de la fixation de l’azote atmosphérique. Les thalles matures portent des apothécies, organes de reproduction sexuée produisant des ascospores. On ne sait pas exactementq quels sont les vecteurs de dispersion de ces spores, mais elles sont sans doute dispersées par le vent et peut-être aussi transportées par certains arthropodes. Contrairement à de nombreux lichens, l’érioderme boréal ne possède aucun organe spécialisé de multiplication végétative, mais la fragmentation du thalle peut permettre une propagation très localisée sur le tronc de l’arbre hôte.

Taille et tendances de la population

En Nouvelle-Écosse, la population connue d’érioderme boréal comprend 317 thalles, répartis entre 31 occurrences constituant plus de 10 localités et moins de 20. (Note : le « site » est un endroit où le lichen a été trouvé. Si deux sites sont séparés par une distance inférieure à 1 km, ils appartiennent à la même occurrence. La « localité » est une zone géographiquement ou écologiquement distincte où une même menace pourrait rapidement toucher tous les individus se trouvant dans cette zone.) En Nouvelle-Écosse, environ 19 (7 %) des 317 thalles ont été jugés juvéniles, alors que les autres sont adultes. Cette population connaît un déclin depuis 2003. On observe également une diminution générale du nombre d’occurrences. Onze des 41 occurrences découvertes entre 2003 et 2011 sont aujourd’hui disparues, ce qui constitue une diminution de 27 % en 8 ans et équivaut à une diminution de 34 % sur 10 ans.

À Terre-Neuve, la population d’érioderme boréal est relativement grande et comprend environ 12 660 thalles recensés dans la base de données de la Wildlife Division du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Cette taille de population équivaut au double de celle avancée dans le rapport de situation du COSEPAC de 2002. Si tous les milieux pouvant servir d’habitat à l’espèce étaient fouillés, le nombre total de thalles existants connus pourrait atteindre 15 000 à 20 000. Les suivis à long terme menés dans plusieurs des occurrences donnent des résultats contradictoires, et il est d’autant plus difficile de dégager des tendances que de nombreux thalles ont été découverts dans certains secteurs avec l’intensification des activités de recherche. Les occurrences de l’est de Terre-Neuve ont connu des diminutions d’effectif. Cependant, les suivis menés dans le centre-sud de l’île semblent indiquer que le taux de diminution pourrait y être aussi faible que 5 % par année. Dans une des occurrences, une forte augmentation a été constatée, et on croit qu’elle correspond à une poussée de recrutement. Dans le secteur de la baie d’Espoir, où se trouve près de 60 % de la population canadienne de l’espèce, on a également observé quelques augmentations, mais on ne sait pas si celles-ci suffisent à compenser les diminutions observées dans d’autres occurrences.

Menaces et facteurs limitatifs

Les facteurs menaçant la survie de la population de l’Atlantique et de la population boréale de l’érioderme boréal ont été évalués à l’aide du Calculateur des menaces. L’impact global des menaces a été jugé « élevé » dans le cas de la population boréale et « élevé à très élevé » dans le cas de la population de l’Atlantique.

Dans le cas de la population boréale, des diminutions ont été imputées à la dynamique naturelle des forêts. Pour qu’une population soit stable, il faut que les diminutions soient compensées par des augmentations visant d’autres parties du même peuplement, ou d’autres peuplements se trouvant dans le même paysage. Dans la presqu’île d’Avalon, ou à tout le moins dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters et de l’étang Noseworthy’s Gully, une bonne partie de la mortalité du lichen peut être imputée à la mort d’arbres hôtes abattus par le vent. Dans le secteur de la baie d’Espoir, une partie de la mortalité était reliée à une grave nécrose des thalles ou à leur mauvaise fixation au substrat, ou n’était reliée à aucun facteur évident. On ne sait pas jusqu’à quel point l’altération du microclimat, le changement climatique, les pluies acides ou la pollution atmosphérique ont pu jouer un rôle à cet égard.

Dans de nombreuses régions de l’île de Terre-Neuve, le sapin baumier ne se régénère pas jusqu’à un âge permettant un remplacement des vieux arbres constituant le principal habitat de l’érioderme boréal. Ces vieux arbres sont souvent abattus par le vent, ce qui tue rapidement les lichens qui étaient en train de les coloniser. Dans certaines régions, le broutage intense par un mammifère introduit dans l’île, l’orignal, constitue une menace grave et répandue, car il empêche les jeunes sapins baumiers d’atteindre le stade de la croissance autonome, une fois que les arbres autrefois présents ont été récoltés, abattus par le vent ou tués par des insectes. Même si on réussissait à rétablir la régénération du sapin baumier à son niveau naturel d’avant l’introduction de l’orignal, l’habitat potentiel de l’érioderme boréal connaîtrait un goulot d’étranglement d’ici 50 ans dans certaines régions de l’île, particulièrement dans la presqu’île d’Avalon. La construction de chalets et de chemins peut modifier le microclimat et ainsi nuire à la l’érioderme boréal, mais elle permet à des chasseurs d’atteindre des endroits plus éloignés et d’aider à y réduire les populations d’orignal. Les autres menaces auxquelles est exposé l’érioderme boréal comprennent l’exploitation forestière, les sources locales de pollution atmosphérique et les infestations d’insectes tuant les arbres hôtes.

Dans le cas de la population de l’Atlantique, le degré élevé d’exploitation forestière a réduit la superficie d’habitat disponible pour le lichen, qui a diminué de 12 % de 1988 à 2005 et devrait encore diminuer de 25 % d’ici 2050. Le taux élevé de récolte d’arbres à proximité d’occurrences de l’érioderme boréal et à l’intérieur de paysages abritant cette espèce a réduit la qualité de son habitat et ainsi entraîné la mortalité de thalles. Les grandes superficies de coupe à blanc ont réduit l’humidité de secteurs voisins et modifié le rayonnement solaire incident, et on a établi une corrélation entre ces effets et la mortalité de thalles. L’érioderme boréal est extrêmement sensible à la pollution atmosphérique et aux pluies acides. En Nouvelle-Écosse, les concentrations de polluants acidifiants devraient diminuer au cours des 12 prochaines années, mais les concentrations de polluants pourraient augmenter localement en raison de projets de développement industriel ou minier. Le changement climatique fait diminuer la fréquence du brouillard en Nouvelle-Écosse, et le brouillard joue un rôle important dans le maintien de l’humidité dans l’habitat du lichen. La perturbation de l’habitat associée à la construction de chalets ou de chemins, la tordeuse des bourgeons de l’épinette et le broutage par des limaces introduites constituent d’autres menaces.

Protection, statuts et classements

Statuts et classements

Aux termes de la Loi sur les espèces en péril de 2002, la population boréale de l’érioderme boréal est actuellement considérée comme une « espèce préoccupante », alors que la population de l’Atlantique est considérée comme une « espèce en voie de disparition ». L’espèce est également protégée par les législations provinciales, ayant été désignée vulnérable (vulnerable) par la province de Terre-Neuve-et-Labrador et en voie de disparition (endangered) par les provinces de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.

À l’échelle mondiale, la cote G1G2Q (gravement en péril à en péril) a été attribuée à l’érioderme boréal. L’organisme NatureServe a attribué à la population de l’Atlantique la cote S1S2 (gravement en péril à en péril) en Nouvelle-Écosse et la cote SH (peut-être disparue) au Nouveau-Brunswick. À Terre-Neuve, l’espèce est cotée S3.

Protection

En Nouvelle-Écosse, 5 occurrences se trouvent entièrement ou partiellement à l’intérieur de zones sauvages (wilderness areas) protégées par la province. Deux occurrences se trouvent en partie dans la zone sauvage de Tangier Grand Lake, et une se trouve au lac MacDonald, à l’intérieur de la zone sauvage de Middle River Framboise. Ces zones sauvages sont protégées en vertu de la Wilderness Areas Protection Act, qui y interdit toute forme de développement, y compris l’exploitation forestière, l’exploitation minière et la construction.

À Terre-Neuve, 35 (29 %) des occurrences connues de l’érioderme boréal se trouvent au moins en partie à l’intérieur de zones protégées provinciales, soit les réserves sauvages (wilderness reserves) d’Avalon et de Bay-du-Nord et divers parcs provinciaux, dont le parc Jipujijkuei Kuespem, sur la baie d’Espoir. Un petit nombre d’individus ont également été trouvés dans le parc national Terra Nova. En tout, au moins 2 783 thalles (20 % de tous les thalles recensés) sont ainsi protégés. En fait, le nombre de thalles se trouvant à l’intérieur de zones protégées est probablement plus élevé, car moins de 1 % du territoire de ces zones a été fouillé (dont une bonne partie, cependant, ne convient pas au lichen). À Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse, un grand nombre d’occurrences se trouvent sur des terres de la Couronne, où elles ne jouissent d’aucune protection juridique.

Résumé technique 1 - Population boréale

Nom scientifique :
Erioderma pedicellatum
Nom français :
Érioderme boréal (population boréale)
Nom anglais :
Boreal Felt Lichen (Boreal Population)
Répartition au Canada :
Terre-Neuve-et-Labrador

Données démographiques

  • Durée d’une génération (habituellement l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une autre méthode d’estimation de la durée des générations inscrite dans les lignes directrices de l’UICN (2008) est employée).

    L’estimation est fondée sur les taux de croissance des individus juvéniles et matures et concorde avec les modèles démographiques.

    • 20 années
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

    L’accroissement des activités de recherche a permis de relever un plus grand nombre d’individus, mais un déclin a été observé dans la plupart des occurrences ayant fait l’objet d’un suivi au cours des 8 dernières années.

    • Incertain
  • Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq années ou deux générations].

    • Inconnu
  • Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].

    Ce pourcentage inféré ou soupçonné est fondé sur les données de 8 années de suivi.

    • Dans les secteurs ayant fait l’objet d’un suivi, la diminution annuelle a été de 3 à 15 %.
  • Pourcentage [prévu ou soupçonné] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].

    • Inconnu
  • Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.

    Une diminution de 3 à 15 % a été observée au cours des 8 dernières années dans la plupart des occurrences ayant fait l’objet d’un suivi, mais 2 occurrences ont plutôt connu une augmentation.

    • Dans les secteurs ayant fait l’objet d’un suivi, la diminution annuelle a été de 3 à 15 %.
  • Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?

    Les causes sont comprises, mais elles ne sont pas réversibles ou n’ont pas cessé.

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

    • Non

Information sur la répartition

  • Superficie estimée de la zone d’occurrence

    • 74 581 km², soit 66,9 % de la superficie de l’île de Terre-Neuve
  • Indice de zone d’occupation (IZO)
    (Toujours utiliser une grille à carrés de 2 km de côté).

    • 740 km²
  • La population est-elle gravement fragmentée?

    • On ne sait pas.
  • Nombre de localités fondées sur des unités écologiques distinctes

    • Inconnu
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? De nombreuses occurrences du lichen sont disparues.

    • Non
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? De nombreuses occurrences du lichen sont disparues, mais l’accroissement des activités de recherche a permis d’en trouver de nouvelles.

    • Non
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations?

    • On ne sait pas.
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?

    • On ne sait pas.
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

    • Oui
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?

    • On ne sait pas.
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

    • Non

Nombre d’individus matures dans chaque population

  • Population : Nombre d’individus matures

    • Estimation (île de Terre-Neuve) : 15 000 à 20 000
    • Total : 15 000 à 20 000

Analyse quantitative

  • La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].

    • Non effectuée.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

Dans certains secteurs, le broutage par l’orignal introduit empêche la régénération du sapin baumier, principal hôte du lichen, et cette perte de continuité de la forêt réduira la population d’arbres hôtes pouvant être colonisés par l’érioderme boréal. Les travaux d’exploitation forestière, notamment les coupes à blanc avec perte de régénération naturelle des forêts ainsi que l’utilisation de cycles de révolution plus courts que la longévité naturelle du sapin baumier, entraînent une disparition progressive des milieux convenant au lichen. Le changement climatique accroit la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes pouvant causer l’abattage d’arbres par le vent ou la chute d’arbres hôtes. Ce facteur ainsi que les pluies acides et la diminution de l’humidité pourraient nuire à la croissance et à la survie du lichen.

Immigration de source externe (de l’extérieur du Canada)

  • Situation des populations de l’extérieur?

    • Inconnu
  • Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

    • Elle est improbable.
  • Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?

    • Probablement
  • Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

    • Probablement
  • Une immigration à partir de populations externes pourrait-elle vraisemblablement se produire?

    • Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

  • L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate?

    • On ne sait pas.

Historique du statut - population boréale

COSEPAC : Population désignée « espèce préoccupante » en mai 2002. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2014.

Statut et justification de la désignation - population boréale :

Statut :
Espèce préoccupante
Code alphanumérique :
Sans objet
Justification de la désignation :
L’espèce est largement répartie à Terre-Neuve et plusieurs menaces à sa survie ont été identifiées incluant la modification de l’habitat causée par les espèces envahissantes, les pluies acides et les phénomènes météorologiques extrêmes. Malgré des déclins dans certaines zones, de nouvelles populations continuent d’être découvertes. Il faudra davantage de recherche et de suivi pour comprendre les tendances démographiques, et l’espèce pourrait devenir menacée si les menaces ne sont pas mieux comprises et gérées.

Applicabilité des critères

Critère A :
Sans objet. Critère non satisfait.
Critère B :
Sans objet. Critère non satisfait.
Critère C :
Sans objet. Critère non satisfait, car il y a plus de 10 000 individus matures.
Critère D :
Sans objet. Critère non satisfait, car le nombre d’individus et l’IZO sont tous deux supérieurs au seuil fixé.
Critère E :
Analyse quantitative non effectuée.

Résumé technique 2 – Population de l’atlantique

Nom scientifique :
Erioderma pedicellatum
Nom français :
Érioderme boréal (population de l’Atlantique)
Nom anglais :
Boreal Felt Lichen (Atlantic Population)
Répartition au Canada :
Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse

Données démographiques

  • Durée d’une génération (habituellement l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une autre méthode d’estimation de la durée des générations inscrite dans les lignes directrices de l’UICN (2008) est employée).

    L’estimation est fondée sur les taux de croissance des individus juvéniles et matures et concorde avec les modèles démographiques.

    • 20 années
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

    Il y a un déclin continu observé du nombre d’individus matures.

    • Oui
  • Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq années ou deux générations].

    2 générations (40 années) avec déclin annuel de 1,364 %

    • 42 %
  • Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].

    Pourcentage observé de réduction du nombre d’individus matures au cours des dix dernières années.

    • 12 %
  • Pourcentage [prévu ou soupçonné] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Déclin prévu au cours des trois prochaines générations.

    • 56%
  • Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.

    Estimation fondée sur les observations faites au cours des dix dernières années et sur la réduction prévue au cours des 60 prochaines années, ce qui correspond à 3 générations. 1,364 % par an = 56 % pour 3 générations (60 années)

    • 56%
  • Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?

    • Non

Information sur la répartition

  • Superficie estimée de la zone d’occurrence

    • 14 424 km²
  • Indice de zone d’occupation (IZO)
    (Toujours utiliser une grille à carrés de 2 km de côté).

    • 120 km²
  • La population est-elle gravement fragmentée?

    • Peut-être
  • Nombre de localités; incertain, mais inférieur à 10

    • >10 mais <20
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?

    • Oui
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?

    • Oui
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de populations?

    • Oui
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?

    • Oui
  • Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

    • Oui
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?

    • Non
  • Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?

    • Non

Nombre d’individus matures dans chaque population

  • Population : Nombre d’individus matures

    • Population : 317
    • Total : < 500

Analyse quantitative

  • La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].

    • Non effectuée

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat)

Travaux d’exploitation forestière, pollution de l’air, changement climatique, limaces introduites.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

  • Situation des populations de l’extérieur?

    • NA
  • Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

    • Elle est très improbable.
  • Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?

    • Oui
  • Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

    • C’est peu probable - une analyse récente a révélé une diminution prévue de la superficie d’habitat.
  • Une immigration à partir de populations externes pourrait-elle vraisemblablement se produire?

    • Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

  • L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate?

    • Non

Historique du statut

COSEPAC : Population désignée « espèce en voie de disparition » en mai 2002. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2014.

Statut et justification de la désignation :

Statut :
Espèce en voie de disparition
Code alphanumérique :
C1+2a(i)
Justification de la désignation :
On croit que cette espèce serait disparue du Nouveau-Brunswick, et la population restante en Nouvelle-Écosse est petite. Des efforts de suivi intensifs au cours des dix dernières années indiquent que le nombre d’occurrences ainsi que le nombre d’individus sont en déclin. On prévoit que ces déclins pourraient se poursuivre dans l’avenir. Les principales menaces incluent la perte et la détérioration de l’habitat en raison de l’exploitation forestière, de la pollution atmosphérique, des changements climatiques et de la prédation par des limaces introduites.

Applicabilité des critères

Critère A :
Sans objet.
Critère B :
Sans objet.
Critère C :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », C1+2a(i), car le nombre total d’individus matures est inférieur à 500; il y a eu un déclin continu (d’environ 56 %) du nombre d’individus matures, car l’espèce est aujourd’hui disparue de 11 de ses 41 occurrences relevées de 2003 à 2011. Aucune occurrence ne renferme plus de 250 individus matures.
Critère D :
Correspond au critère de la catégorie « menacée », D1, car le nombre total d’individus matures est inférieur à 500.
Critère E :
Analyse quantitative non effectuée.

Préface

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2014)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique :
Erioderma pedicellatum (Hue) P.M. Jørg. (1972).
Synonymes :
Pannaria pedicellata Hue (1911); E. boreale Ahln. (1948).
Nom français :
érioderme boréal
Nom anglais :
boreal felt lichen
Famille :
Pannariacées
Grand groupe :
lichens (ascomycètes lichénisés)

L’Erioderma pedicellatum a été récolté pour la première fois en 1902, à l’île Campobello, dans le comté de Charlotte, au Nouveau-Brunswick, au Canada, par William Gilson Farlow. Il a d’abord été considéré comme une espèce du genre Pannaria et a été appelé P. pedicellata par le botaniste français Auguste-Marie Hue (Jørgensen, 2001). L’espèce a été maintenue dans ce genre jusqu’à ce que Per Magnus Jørgensen, en 1972, réexamine le matériel et place l’espèce dans le genre Erioderma, sous le nom E. pedicellatum (Jørgensen, 1972). L’espèce présente deux caractéristiques inhabituelles : elle produit des apothécies sur la surface du thalle (absentes chez les autres espèces d’Erioderma), et sa répartition est boréale (Jørgensen, 2001). Le nom E. boreale avait été incorrectement appliqué à l’E. pedicellatum (Jørgensen, 1972).

Figure 1. Précipitations annuelles (en mm) dans le Canada atlantique. Source : Environnement Canada.
Précipitations annuelles (en mm) dans le Canada atlantique
Description longue pour la figure 1

Carte de l’est du Canada, avec courbes délimitant sept plages de précipitations annuelles, de 401 - 600 millimètres au nord à 1 601 - 1 800 millimètres au sud, le long de la côte.

Figure 2. Écorégions de l’île de Terre-Neuve, d’après Damman (1983).
Écorégions de l’île de Terre-Neuve, d’après Damman
Description longue pour la figure 2

Carte indiquant les neuf grandes écorégions de l’île de Terre-Neuve. Plus d'information (en anglais).

Description morphologique

L’Erioderma pedicellatum est un cyanolichen, formé d’un champignon et d’une cyanobactérie que l’on croyait d’abord appartenir au genre Scytonema mais qui est aujourd’hui plutôt placée dans le genre Rhizonema (Cornejo et Sheidegger, 2009). Le thalle est foliacé et lobé; son diamètre est normalement de 2 à 5 cm, mais atteint parfois 12 cm. Le dessus du thalle est feutré, de couleur brun grisâtre à l’état sec et vert ardoise à l’état humide. Le dessous est blanc, et les bords du thalle sont généralement enroulés vers le haut, ce qui donne l’impression d’une frange blanche. L’E. pedicellatum se distingue des deux autres espèces nord-américaines du genre Erioderma par le fait qu’il produit sur le dessus du thalle de petites apothécies brun rougeâtre, plutôt que des sorédies. Le lichen pousse sur le tronc et les branches du sapin baumier (Abies balsamea), occasionnellement sur l’épinette noire (Picea mariana), rarement sur l’épinette blanche (P. glauca) ou l’érable rouge (Acer rubrum) et très rarement sur le bouleau à papier (Betula papyrifera).

On ne sait pas exactement si le nom du genre fait allusion à la pubescence du cortex supérieur ou à celle de la face inférieure (le mot grec erion signifie « laine », tandis que le mot grec derma signifie « peau »). Ces deux caractères sont très typiques du genre (COSEWIC, 2002). La pubescence du thalle a fait surnommer l’espèce en anglais « panda bear lichen ».

Structure spatiale et variabilité des populations

Le « site » est ici un endroit où un thalle ou un groupe de thalles de l’E. pedicellatum a réellement été trouvé et dont la position a été consignée sous forme de coordonnées GPS (système de positionnement global). Si deux ou plusieurs sites sont séparés par moins de 1 km, ils forment une seule occurrence. Si deux sites sont séparés par plus de 1 km, ils sont considérés comme des occurrences distinctes. Les occurrences touchées par la ou les mêmes principales menaces sont considérées comme faisant partie de la même localité (selon la définition de l’UICN de ce terme, adoptée par le COSEPAC).

Population de l’Atlantique

En Nouvelle-Écosse, l’Erioderma pedicellatum se rencontre uniquement à moins de 25 km du littoral de l’Atlantique, c’est-à-dire dans la bande de forêt pluviale où les précipitations annuelles sont supérieures à 1 400 mm (Clayden et al., 2011). L’abondance et la fréquence de l’espèce augmentent le long de cette bande depuis le sud-ouest jusqu’au nord-est, ce qui s’explique sans doute par l’augmentation des précipitations le long de ce même isoplèthe. Comme l’espèce est très rare en Nouvelle-Écosse, il est difficile d’évaluer ici la structure spatiale de la population. Cependant, Cameron et Neily (2008) ont avancé que l’E. pedicellatum pourrait former une méta-population en Nouvelle-Écosse. L’habitat de l’E. pedicellatum est réparti en îlots distincts et prévisibles dans le paysage. On a déjà signalé la disparition soudaine (blinking off) de sous-populations dans la province, mais on n’a encore jamais signalé la réapparition soudaine (blinking on) de telles sous-populations.

Population boréale

On en est encore à discuter de la manière dont a pu s’établir la structure spatiale actuelle de la population d’Erioderma pedicellatum dans le paysage de Terre-Neuve. L’E. pedicellatum ne se rencontre jamais ailleurs qu’à proximité de milieux humides. Le lichen pousse généralement près du littoral, mais peut se rencontrer jusqu’à 50 km à l’intérieur des terres dans les régions à climat humide et frais. La répartition des occurrences signalées à Terre-Neuve semble indiquer l’existence de foyers principaux réunissant plusieurs centaines ou quelques milliers de thalles. Cette répartition laisse croire que l’E. pedicellatum, à Terre-Neuve, pourrait constituer une méta-population, bien qu’il soit difficile d’y détecter la réapparition soudaine de sous-populations (phénomène du « blinking on » caractéristique des méta-populations).

L’Erioderma pedicellatum est plus abondant dans certaines régions de Terre-Neuve que dans d’autres. La plupart des occurrences répertoriées dans l’île se trouvent à l’intérieur de la zone où les précipitations annuelles sont de 1401 à 1600 mm (figure 1), ce qui en fait une zone de forêt pluviale boréale (Clayden et al., 2011). La rareté de l’E. pedicellatum dans l’écorégion « Forêt de l’ouest de Terre-Neuve » (figure 2), par exemple, pourrait s’expliquer par un manque d’humidité du sol, particulièrement pendant les sécheresses (Roberts, 2012).

Le personnel de terrain du ministère provincial des Ressources naturelles (Department of Natural Resources) estime que l’espèce est beaucoup plus commune qu’on ne le croyait dans la réserve sauvage d’Avalon (Avalon Wilderness Reserve, dans l’est de Terre-Neuve) et dans la réserve sauvage de Bay-du-Nord (Bay du Nord Wilderness Reserve, dans le centre-est de Terre-Neuve). Ces deux occurrences ne sont pratiquement pas touchées par le développement industriel et comportent des forêts mûres quelles que soient les perturbations cycliques associées aux infestations d’insectes et à l’abattage d’arbres par le vent. Clarke et Roberts (2008) ont signalé que 55 personnes-heures avaient été consacrées à la recherche de l’espèce dans la réserve sauvage d’Avalon, qui a permis de repérer 70 thalles d’E. pedicellatum, répartis en 20 sites, dans moins de 1 % de la superficie de la réserve. Dans la réserve sauvage de Bay-du-Nord, Clarke (2005b) a signalé que moins de 15 personnes-heures de recherches avaient permis de trouver 95 thalles d’E. pedicellatum répartis entre 6 des 11 parcelles étudiées, d’une superficie totale d’environ 4 hectares, et les recherches avaient été menées dans des conditions de neige difficiles. Un total de 3 774 thalles ont été répertoriés dans diverses zones protégées de la province et notamment dans le parc Jipujijkuei Kuespem, dans le secteur de la baie d’Espoir (Roberts, 2012). Cependant, il faut peut-être réduire ce nombre à environ 2 783, car certains des sites ont pu avoir été dénombrés deux fois, et d’autres thalles sont morts. McCarthy (2010) a signalé l’E. pedicellatum dans la réserve de parc provincial Fitzgeralds Pond, dans l’est de Terre-Neuve. Les données extraites de la base de données de la Wildlife Division du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador (et de celle du bureau satellite de Terre-Neuve-et-Labrador du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique) sont présentées dans les tableaux annexes 2 et 3.

Unités désignables

Dans le premier rapport de situation sur l’E. pedicellatum, deux unités désignables ont été reconnues : la population de l’Atlantique, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, et la population boréale, dans l’île de Terre-Neuve (COSEWIC, 2002). Selon les Lignes directrices pour reconnaître les unités désignables, deux critères permettent de déterminer que deux populations sont distinctes :

  1. Disjonction naturelle entre des portions importantes de l’aire de répartition d’une espèce ayant grandement limité les mouvements des individus entre les régions pendant une période prolongée. À cet égard, il faut se rappeler que l’E. pedicellatum se reproduit uniquement par ses ascospores, lesquelles, pour pouvoir produire un lichen, doivent être transportées de Nouvelle-Écosse à Terre-Neuve (ou vice-versa) et atterrir sur un sapin baumier d’âge approprié hébergeant une cyanobactérie compatible. Cette situation est bien différente de celle d’un lichen apparenté, l’E. mollissimum, qui produit une abondance de propagules végétatives renfermant à la fois le champignon et la cyanobactérie, lesquels peuvent ainsi être plus facilement transportés ensemble, sur les pattes ou dans les plumes d’un oiseau migrateur, jusqu’à un nouvel hôte.
  2. Occupation de différentes régions écogéographiques qui sont pertinentes pour l’espèce et qui reflètent une différence historique ou génétique, qui peut être décrite sur une carte appropriée d’écozones ou de zones biogéographiques. Il peut y avoir une certaine dispersion entre les régions, mais elle n’est pas suffisante pour empêcher les adaptations locales. Les deux populations se trouvent dans des aires écologiques nationales du COSEPAC différentes : la population de l’Atlantique, dans l’aire écologique de l’Atlantique, et la population boréale, dans l’aire écologique Boréale.

Les rares travaux moléculaires portant sur l’E. pedicellatum semblent indiquer qu’il n’y a pas de variation génétique entre la population européenne et la population canadienne boréale de cette espèce. Deux génotypes ont été trouvés, un rare et un commun (Yetman, Hermanutz et Scheidegger, données inédites). Cependant, l’étude ne comportait aucun échantillon provenant de la population de l’Atlantique.

Importance de l’espèce

Toutes les occurrences européennes de l’érioderme boréal, sauf deux, sont disparues (Holien, 2006), à cause d’une combinaison de menaces incluant l’exploitation forestière et la perturbation de l’habitat. Il s’agit d’un lichen ancien, dont le champignon serait apparu il y a près de 500 millions d’années (COSEWIC, 2002). À l’intérieur du paysage, l’érioderme boréal est une « espèce parapluie » pour tout un cortège de lichens rares ou peu communs généralement présents avec lui : Coccocarpia palmicola, Collema nigrescens, Degelia plumbea, Erioderma mollissimum Fuscopannaria leucosticta, F. ahlneri, Leptogium laceroides, L. corticola, L. saturninum, Lichinodium sirosiphoideum, Moelleropsis nebulosa, Normandina pulchella, Pannaria lurida, P. rubiginosa, Pseudocyphellaria spp., Sticta fuliginosa et S. limbata (Cameron et Neily, 2008; Cameron, 2009b; Thompson et al., 2003; Claudia Hanel, comm. pers.).

Au moins 15 de ces espèces sont des cyanolichens rares ou en péril (Cameron et Richardson, 2006). Sept de ces espèces sont jugées rares en Amérique du Nord (Brodo et al., 2001) ou à tout le moins au Canada (Goward et al., 1998). Ces cyanolichens, avec l’E. pedicellatum, forment une communauté lichénique en péril propre aux forêts côtières de l’est de l’Amérique du Nord.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’Erioderma pedicellatum est une espèce à répartition circumpolaire disjointe qui était autrefois plus répandue en Norvège et en Suède ainsi que dans trois provinces du Canada atlantique, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve (figure 3). L’espèce est quasiment disparue en Europe, où il n’en reste que deux sites connus, situés en Norvège (Holien, 2006). Très récemment, une grande population réunissant au moins 2 000 individus (et peut-être jusqu’à 100 000) a été découverte dans la région du Denali, en Alaska (Nelson et al., 2009; Stehan et al., 2013), et une petite population a été trouvée dans la péninsule du Kamtchatka, en Sibérie (Scheidegger, comm. pers.). Ces découvertes étendent la répartition connue de l’E. pedicellatum. Jusqu’à présent, on n’a réalisé aucune étude moléculaire permettant de déterminer si la population d’Alaska, où le lichen pousse sur les rameaux et petites branches de l’épinette blanche (Picea glauca), et non sur le tronc du sapin baumier, est génétiquement distincte. Avant ces découvertes, on estimait que plus de 95 % de la population mondiale de l’espèce se trouvait au Canada; pour l’instant, il faut abaisser ce pourcentage à 88 %, mais il se peut que seulement 10 à 20 % de la population mondiale se trouve au Canada, si le lichen se révèle commun dans les milieux potentiellement propices se trouvant en Alaska.

Figure 3. Aire de répartition mondiale connue de l’Erioderma pedicellatum, selon les données disponibles en 2012. Les occurrences sont indiquées par des cercles verts.
Aire de répartition mondiale connue de l’Erioderma pedicellatum
Description longue pour la figure 3

Carte du monde illustrant la répartition mondiale actuelle connue de l’érioderme boréal. Cette espèce à répartition circumpolaire disjointe est signalée en Norvège, dans la région du Denali (en Alaska), dans la péninsule du Kamtchatka (en Sibérie) ainsi que dans deux provinces canadiennes, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador.

Aire de répartition canadienne

L’espèce n’a pas été retrouvée au Nouveau-Brunswick depuis 1902, malgré les activités de recherche de grande envergure menées dans cette province, et on en connaît seulement quelques centaines d’individus en Nouvelle-Écosse (figure 4; COSEWIC, 2002; Cameron et al., 2009). La plus grande population canadienne de l’E. pedicellatum se trouve dans l’île de Terre-Neuve, et cette population est essentielle à la survie de l’espèce au Canada (figure 5).

Figure 4. Occurrences de l’Erioderma pedicellatum en Nouvelle-Écosse. Les cercles verts représentent les occurrences existantes connues de l’E. pedicellatum, tandis que les cercles avec un X représentent les occurrences qui étaient connues dans le passé, mais sont aujourd’hui disparues.
Occurrences de l’Erioderma pedicellatum en Nouvelle-Écosse
Description longue pour la figure 4

Carte indiquant les occurrences actuelles et historiques connues de l’érioderme boréal en Nouvelle-Écosse. Les occurrences actuelles connues sont fondées sur les recherches faites de 2003 à 2010.

Figure 5. Occurrences de l’Erioderma pedicellatum répertoriées dans l’île de Terre-Neuve. Une carte détaillée de chacun des secteurs indiqués sur la carte est disponible auprès du ministère de l’Environnement et de la Conservation de Terre-Neuve-et-Labrador.
Occurrences de l’Erioderma pedicellatum répertoriées
Description longue pour la figure 5

Carte de l’île de Terre-Neuve indiquant les sites où l’érioderme boréal a été signalé de 2003 à 2010. Une série de rectangles délimitent l’indice de zone d’occupation (IZO), qui est de 740 kilomètres carrés.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence de la population de l’Atlantique est estimée à 14 424 km². Cette superficie est celle d’un polygone inclus dans le territoire de la Nouvelle-Écosse, excluant les eaux de l’océan Atlantique, mais incluant les eaux douces des lacs et rivières. La zone d’occurrence chevauche 5 comtés de Nouvelle-Écosse longeant le littoral de l’Atlantique. Aucune occurrence existante n’a été signalée dans l’est du comté de Halifax ni dans les comtés de Lunenburg et de Queens, mais ces secteurs ont été inclus dans le calcul de manière à obtenir un seul polygone d’occurrence.

L’indice de zone d’occupation (IZO) de la population de l’Atlantique a été calculé selon une grille à carrés de 2 km de côté comptant une occurrence. L’IZO est de 120 km².

La zone d’occurrence de la population boréale est d’environ 74 581 km², ce qui correspond à 66,9 % de l’île de Terre-Neuve. L’IZO est de 740 km², selon l’information transmise par la Wildlife Division du ministère de l’Environnement et de la Conservation de Terre-Neuve-et-Labrador et par le ministère des Ressources naturelles de cette province.

Activités de recherche

Population boréale

Le centre de la presqu’île d’Avalon, dans l’est de Terre-Neuve, a été plus étudié que les autres régions de l’île. Comme on n’a pas encore établi la superficie d’habitat potentiel de l’Erioderma pedicellatum existant à Terre-Neuve, on ne sait pas exactement quelle proportion de cette superficie a été fouillée jusqu’à présent. Roberts (2012) a produit une estimation des activités de recherche menées dans diverses régions de l’île (tableau 1), en se fondant sur le nombre de jours passés sur le terrain, y compris le temps consacré à la recherche elle-même et celui consacré à la consignation des données. Les nombres figurant dans le tableau 1 ne sont certainement plus à jour, mais il est certain que dans le secteur de la baie d’Espoir, comme les thalles sont plus densément répartis, il faut moins de temps pour en trouver un plus grand nombre. Dans la presqu’île d’Avalon, il faut plus de temps pour trouver un nombre semblable de thalles.

Tableau 1. Proportion des activités de recherche menées dans diverses régions de l’île de Terre-Neuve et proportion des thalles d’Erioderma pedicellatum trouvés dans chacune de ces régions. Données extraites de Roberts (2012).
Région Proportion des thallesNoteadu tableau 1 Proportion des activités de rechercheNoteadu tableau 1
Presqu’île d’Avalon 39,5 % 77,0 %
Baie d’Espoir 55,8 % 17,5 %
Réserve de Bay-du-Nord 2,6 % 1,5 %
Route de Burgeo 1,0 % 1,5 %
Côte Sud 1,0 % 1,7 %
Péninsule du Nord < 1 % < 1 %

On a plusieurs fois essayé de quantifier la densité des arbres sur lesquels pousse le lichen dans les sapinières étudiées. Par exemple, Goudie et al. (2006) ont consacré environ 300 heures à rechercher l’E. pedicellatum dans un territoire de 20 km² de la région de Long Harbour, sur la baie de Plaisance, dans l’est de Terre-Neuve, au cours d’une période de 3 mois allant du 1er juin au 6 septembre 2006. Le rythme de recherche effective allait de 100 à 300 arbres par heure. Au cours des 300 heures consacrées à ce secteur, les chercheurs ont examiné environ 30 000 arbres, et 66 de ces arbres hébergeaient en tout 105 thalles d’E. pedicellatum, ce qui représente environ 0,22 % des troncs de sapin baumier examinés. Donc, à Long Harbour, il a fallu en moyenne environ une journée de travail pour trouver un arbre hébergeant l’E. pedicellatum.

Une densité similaire a été calculée par McCarthy (2010) dans le cadre de son relevé systématique des forêts de la presqu’île d’Avalon, fondé sur 75 parcelles d’échantillonnage d’environ 25 m de diamètre. L’E. pedicellatum a été détecté dans 13 de ces parcelles, et 21 des 9 141 arbres examinés au cours d’une période de quatre mois et demi étaient hôtes du lichen. Le lichen était donc présent sur 1,1 % des arbres des parcelles où il a été détecté, ce qui donne une densité totale correspondant à 0,24 % des troncs de sapin baumier examinés dans l’ensemble des 75 parcelles. Or, Green et Young (1993) considèrent qu’une espèce est rare si sa densité est inférieure à 1 % et proposent la formule n = 3/m,m représente la densité, pour calculer la taille d’échantillon (n) requise pour obtenir une probabilité de 95 % de détecter l’espèce si elle est présente.

Dans les autres occurrences de l’est de Terre-Neuve, comme celles des étangs Hall’s Gullies et des lacs Lockyer’s Waters, les densités sont beaucoup plus grandes, et un taux plus élevé de détection par personne-heure de recherche a été calculé.

On a aussi mené à Terre-Neuve des relevés ayant pour principal objectif d’accroître le nombre d’occurrences connues de l’E. pedicellatum (McCarthy, 2010). Clarke (2005b), Clarke et Roberts (2008) ainsi que Roberts (2012) ont évalué que l’E. pedicellatum est plus commun que ce qu’indiquait le premier rapport de situation rédigé par Maass et Yetman (COSEWIC, 2002). Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que Clarke et Roberts ont cherché l’espèce dans des milieux qui avaient de bonnes chances de l’abriter (par exemple dans les réserves naturelles d’Avalon et de Bay-du-Nord). Les lichénologues d’expérience arrivent souvent à repérer les lichens rares en se fondant sur leur connaissance intuitive de l’habitat de prédilection de chaque espèce, particulièrement dans les régions où se trouvent les principales populations. Ces relevés permettent d’inférer un accroissement éventuel d’une population, mais le nombre de thalles découverts au moyen des activités de recherche subséquentes diminuera de manière asymptotique.

Population de l’Atlantique

En Nouvelle-Écosse, des activités de recherche visant l’E. pedicellatum sont menées régulièrement chaque année depuis 2003, et environ 3 329 heures ont été consacrées à ces recherches. Les activités se sont intensifiées d’année en année, passant de 244 heures/an de 2003 à 2006 à une moyenne de 649 heures/an de 2007 à 2009.

Les recherches ont été orientées à l’aide d’un modèle d’habitat de l’E. pedicellatum établi par Cameron et Neily (2008) à l’aide d’un système d’information géographique (SIG), ce qui aide à cibler des milieux correspondant à l’habitat ainsi prédit. Le modèle a permis de délimiter 13 852 polygones d’habitat prédit, dont environ 832 ont été fouillés de 2003 à 2012 quant à la présence de l’E. pedicellatum. Seulement environ 5 % des polygones étaient effectivement occupés par l’E. pedicellatum. De 2003 à 2010, ces recherches ont permis de trouver 347 thalles de l’espèce, répartis entre 41 occurrences (figure 4).

Habitat

Besoins de l’espèce

L’Erioderma pedicellatum vit sur le tronc et les branches d’arbres poussant en terrain plat ou incliné, ou dans des dépressions, ou parfois même au sommet de crêtes de moraine peu élevées, à condition que le milieu soit suffisamment humide. Les secteurs où se rencontre le lichen hébergent habituellement une abondance de mousses (Sphagnum spp., Hylocomium splendens, etc.). Le lichen est généralement associé à des hépatiques et tout particulièrement à une hépatique épiphyte, le Frullania tamarisci (COSEWIC, 2002). À Terre-Neuve, dans 4 occurrences de la baie d’Espoir et une de presqu’île d’Avalon, 80 % des thalles vivant sur des troncs étaient accompagnés d’une tige visible de Frullania poussant à moins de 5 mm du thalle. Les autres thalles étaient peut-être à l’origine accompagnés d’une telle tige. Sur les branches, seulement 57 % des thalles présentaient des tiges de Frullania sous le thalle ou à proximité, et des thalles juvéniles ont même été trouvés près de l’extrémité de branches vivantes de sapin baumier, parmi les aiguilles vertes (Hanel, comm. pers.). Voir la section « Cycle vital et reproduction ».

Les peuplements forestiers où se rencontre l’E. pedicellatum sont dominés par le sapin baumier et sont généralement des forêts anciennes ou à tout le moins des peuplements comprenant de très vieux arbres (Cameron et Neily, 2008; COSEWIC, 2002; Maass, 1980). Dans le cas de la population de l’Atlantique, les forêts hébergeant l’E. pedicellatum peuvent être constituées d’arbres de divers âges, mais le couvert forestier s’y maintient depuis longtemps de manière continue, et le régime de perturbation ne produit que de petites ouvertures temporaires (Neily et al., 2004). Dans le cas de nombreuses occurrences, la forêt renferme un pourcentage élevé d’arbres morts encore debout, et il arrive souvent que des arbres soient abattus par le vent. L’E. pedicellatum tend à se détériorer en quelques années sur les arbres morts, ou si la succession végétale modifie la quantité de lumière disponible (COSEWIC, 2002). L’altération des conditions microclimatiques causée par une exploitation forestière menée à proximité peut aussi provoquer une détérioration des thalles (Holien et al., 1995; Clayden, 2010; Clayden et al., 2011; Cameron et al., 2013).

Population boréale

La population boréale de l’E. pedicellatum a besoin d’un climat océanique relativement frais et humide. Le lichen se rencontre à la fois près du littoral et plus loin vers l’intérieur qu’en Nouvelle-Écosse, mais toujours dans des régions à précipitations abondantes et à faible évapotranspiration. Dans les forêts côtières, les hivers sont doux, la température moyenne se situant entre – 4 et – 8 oC, et les étés sont frais, la température moyenne étant inférieure à 16 oC. Les précipitations annuelles sont abondantes et dépassent les 1 200 à 1 400 mm dans de nombreuses régions où l’E. pedicellatum est présent (figure 1). Une proportion importante des précipitations tombe sous forme de pluie, cette proportion étant en moyenne de 88 %. Les pluies abondantes, le brouillard fréquent et la proximité de milieux humides confirment l’importance d’un milieu forestier humide. Dans la presqu’île d’Avalon, l’E. pedicellatum se rencontre principalement sur la partie inférieure des pentes de vastes moraines de Rogen (moraines côtelées) orientées dans le sens est-ouest et alternant avec des tourbières et d’autres milieux humides. Il se peut aussi que l’espèce ait déjà été présente dans les sapinières occupant les parties mieux drainées des moraines, mais cela est incertain.

On ne comprend pas encore bien la dynamique des sapinières de Terre-Neuve. On invoque depuis un certain temps une dynamique de trouées sans état d’équilibre, à titre de paradigme écologique pour décrire la relation existant entre le régime de perturbation et la structure des forêts et des peuplements forestiers de la zone boréale (Pickett et White, 1985; Pickett et al., 1992). Des observations faites sur le terrain semblent indiquer que les perturbations entraînent parfois la formation d’îlots de régénération de moins de 1 ha qui ne sont pas détectés dans le cadre des inventaires forestiers, ce qui est d’une grande importance lorsqu’il s’agit de calculer à quelle distance les spores d’E. pedicellatum doivent se disperser pour renouveler les populations locales. Il faudra étudier plus à fond la superficie, la forme, la disposition et le mode de régénération des trouées forestières résultant du régime de perturbation.

Population de l’Atlantique

En ce qui concerne la population de l’Atlantique, tous les peuplements forestiers de Nouvelle-Écosse où pousse l’Erioderma pedicellatum sont associés à des milieux humides. Souvent, il s’agit de milieux humides non cartographiés, mal drainés, dominés par le sapin baumier et/ou l’érable rouge, avec une forte couverture basse de Sphagnum spp., souvent de Sphagnum girgensohnii. Dans les plus grands de ces milieux humides, l’E. pedicellatum se rencontre souvent en bordure de ces milieux, là où ils viennent en contact avec des terrains plus élevés. La proximité de la côte et de milieux humides semble indiquer que le lichen a besoin de conditions très humides. Toutes les occurrences connues se trouvent à moins de 25 km du littoral de l’Atlantique. Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont répertorié des occurrences sur le littoral de la baie de Fundy, dans le comté de Cumberland, mais les recherches récentes n’ont pas permis d’y retrouver l’E. pedicellatum (Anderson, comm. pers.). Les précipitations annuelles se situent entre 1 200 et 1 600 mm, la température moyenne de juillet est inférieure à 16 oC, et la température moyenne de janvier est d’environ – 6 oC.

Une comparaison des milieux servant d’habitat à l’espèce avec les milieux inoccupés, mais prédits comme étant propices à l’espèce a révélé que l’E. pedicellatum se rencontre dans des peuplements forestiers relativement anciens, à fermeture plutôt faible du couvert, à densité élevée d’arbres, à proportion relativement faible d’épinette noire et à faible couverture arbustive (Powers et al., données inédites). L’E. pedicellatum a aussi été trouvé dans certains micromilieux d’un peuplement où il y avait davantage d’arbres morts. En général, la faible densité de l’E. pedicellatum complique l’élaboration d’un modèle de prédiction qui faciliterait la gestion de l’habitat (Cameron et Neily, 2008; Cameron et al., 2013b). Les modèles de ce type sont plus utiles pour prédire les milieux où l’espèce a peu de chance de se rencontrer (Wiersma et Skinner, 2011). Ces modèles se révéleront sans doute plus utiles lorsque des données spatiales plus détaillées sur les écosites auront été intégrées aux inventaires des ressources forestières.

Tendances en matière d’habitat

Population boréale

Les chercheurs conviennent que la dynamique des peuplements de sapin baumier de Terre-Neuve a un effet déterminant sur la population et les modes de colonisation de l’érioderme boréal. Certains chercheurs estiment que l’érioderme boréal a besoin de peuplements forestiers inéquiennes mûrs à anciens. D’autres chercheurs estiment plutôt que les sapinières ont une dynamique équienne et que l’érioderme boréal les colonise à un certain stade de développement puis voit sa population décliner. La vérité se situe peut-être quelque part entre ces deux hypothèses. Il serait utile d’établir à l’échelle du paysage un nouveau cadre conceptuel de la dynamique des sapinières, en tenant compte de l’hétérogénéité des parcelles quant à leur âge, à leur taille et à la distance les séparant, mais il faudra des recherches à long terme sur la dynamique des forêts et sur les populations de lichens.

Quelle que soit la dynamique des sapinières de Terre-Neuve, il est évident que les pratiques industrielles d’exploitation forestière ont entraîné une diminution des forêts relativement anciennes disponibles, en inversant la structure d’âge des paysages forestiers (Boucher et al., 2009; Cyr et al., 2009), ce qui a un impact sur les organismes associés à ces forêts. Comme l’E. pedicellatum se rencontre habituellement sur des arbres relativement vieux, la disparition des classes d’âge les plus vieilles nuit à ce lichen. Selon l’hypothèse avancée par Thompson et al. (2003), si une forêt de 60 ans de Terre-Neuve se régénère à la suite d’une coupe, elle finira par acquérir les caractéristiques d’une vieille forêt; cependant, aucune forêt régénérée n’est encore assez vieille pour qu’on puisse confirmer cette hypothèse. Aucune donnée publiée ne permet d’établir la présence de l’E. pedicellatum dans des peuplements ayant déjà fait l’objet d’une récolte, mais certaines données inédites et certains relevés de terrain montrent que les peuplements les plus pauvres où se rencontre l’E. pedicellatum dans la presqu’île d’Avalon ont déjà été bûchés ou ont connu un autre type d’événement provoquant le remplacement du peuplement, et cela a été confirmé au moyen de carottes prélevées dans les arbres (Clarke, comm. pers.).

Aucun thalle d’E. pedicellatum n’a jamais été trouvé dans le vaste parterre de coupe à blanc dit « Henders cut-block », qui a été exploité durant les années 1950 à 1970 comme source de fibre pour la société Newfoundland Fibreply Ltd. Cependant, la plupart des secteurs de la région sont plus productifs, et le site le plus proche où a été signalé l’E. pedicellatum se trouve à une distance d’environ 2 km, près du chemin Kirks Ridge, où le milieu est plus humide. Dans la presqu’île d’Avalon, les occurrences existantes (comme celle des lacs Lockyer’s Waters) se trouvent à l’intérieur de secteurs ayant connu une coupe sélective ou de petites coupes à blanc (< 5 hectares). L’exploitation forestière traditionnelle comportait un peu de coupe d’écrémage ou de coupe sélective. La coupe à blanc se pratiquait à proximité des voies de transport telles que le chemin de fer de Terre-Neuve et les rivières qui pouvaient servir au transport du bois (Clarke, comm. pers.). L’éclaircie précommerciale a été pratiquée dans les sites de grande valeur, ce qui a pu accroître la fréquence des hépatiques du genre Frullania auxquelles est associé l’E. pedicellatum, mais a également pu rendre les conditions microclimatiques moins propices au lichen (Cameron, 2002). L’éclaircie peut aussi augmenter la quantité de lumière, et il faudra évaluer de manière plus poussée l’impact de ce facteur sur l’E. pedicellatum. L’éclaircie précommerciale est largement pratiquée dans le secteur de la baie d’Espoir.

À Terre-Neuve, la plus grande partie de l’habitat de l’E. pedicellatum se trouve dans des secteurs non concédés pour la production de bois à pâte. La pression de récolte commerciale dépend aussi fortement du climat économique, qui est très variable pour l’industrie forestière. Dans la presqu’île d’Avalon en particulier, la récolte forestière est pratiquée à des fins domestiques sur de grandes superficies d’habitat potentiel de l’E. pedicellatum; les parterres de coupe sont généralement petits, mais la récolte est probablement excessive à proximité des villages. Ces secteurs ne font l’objet d’aucun relevé à l’égard de l’E. pedicellatum, et on ne connaît pas l’effet des coupes domestiques sur la survie de l’E. pedicellatum ou sur l’étendue et la qualité de son habitat. Cependant, le sapin baumier se régénère assez vite pour remplacer les vieux arbres qui meurent ou les arbres abattus par le vent, mais les jeunes arbres n’atteignent pas le stade de l’autonomie de croissance, à cause du broutage intensif des jeunes sapins par l’orignal introduit à Terre-Neuve. Cette menace est à la fois grave et répandue. Là où le sapin baumier n’arrive pas à se régénérer sur une grande superficie à la suite d’une coupe commerciale, de l’abattage des arbres par le vent ou d’une infestation d’insectes, on plante des espèces non prisées par l’orignal, principalement des épinettes. On a déjà observé par la suite une régénération intercalaire de sapin baumier, mais il est peu probable que ces peuplements, à maturité, soient de densité approchant celle des sapinières naturelles.

Population de l’Atlantique

Certaines observations indiquent que la qualité de l’habitat diminue en Nouvelle-Écosse, à cause de l’exploitation forestière, de la pollution et du changement climatique (voir la section « Menaces »). De 1988 à 2005, l’exploitation forestière a entraîné la coupe à blanc de sapinières fournissant un habitat à l’E. pedicellatum, notamment dans le cas des occurrences d’Aspotogen et de Murchyville. Les données satellitaires du ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse (Bruce, 2002) ont permis de mesurer les récoltes forestières effectuées de 1988 à 2005 et d’y superposer les superficies d’habitat potentiel de l’E. pedicellatum prédites à partir des données de couvert forestier recueillies de 1988 à 1992 (Cameron et Neily, 2008). La perte d’habitat résultant de l’exploitation forestière a dépassé la régénération au cours de la période 1988-2005, et il en est résulté la perte de 11,5 % de la superficie prédite d’habitat potentiel de l’E. pedicellatum. On prévoit que cette diminution se poursuivra durant les 50 prochaines années et que la perte d’habitat sera de 25 % au cours de cette période (Cameron et al., 2013b).

Biologie

Cycle vital et reproduction

L’Erioderma pedicellatum est le produit d’une symbiose entre un champignon ascomycète et une cyanobactérie. On a d’abord cru que cette cyanobactérie appartenait au genre Scytonema, mais Cornejo et Sheidegger (2009) ont établi qu’elle appartient plutôt au genre Rhizonema, possédant également la capacité de fixer l’azote atmosphérique.

On avance que l’E. pedicellatum et sa cyanobactérie symbiotique sont unis par une relation complexe où intervient également une hépatique, le Frullania tamarisci ssp. asagrayana, qui joue en quelque sorte un rôle de « pouponnière ». On croit que cette hépatique joue un rôle essentiel en aidant l’E. pedicellatum à s’établir sur le tronc de son arbre hôte. On avance que les hyphes produits par la germination des ascospores de l’E. pedicellatum envahissent les utricules (organes en forme d’outre, remplis d’eau) du F. tamarisci et y enveloppent les cyanobactéries compatibles (COSEWIC, 2002). On sait que les cyanobactéries peuvent fixer l’azote atmosphérique et coloniser les utricules des hépatiques et ainsi leur fournir de l’azote. Comme des thalles juvéniles du lichen ont été trouvés sur des branches où ils ne semblent pas associés à des hépatiques (Hanel, comm. pers.), il semble que les hyphes produites par la germination des ascospores de l’E. pedicellatum disposent d’autres manières de capturer les cyanobactéries dont elles ont besoin pour synthétiser un nouveau thalle. Manifestement, il faudrait des recherches plus approfondies sur cet aspect du cycle vital.

Chez les lichens, la durée d’une génération varie de 10 ans chez les lichens à colonisation rapide, comme le Xanthoria parietina, à plus de 17 ans chez les espèces des forêts anciennes, comme le Lobaria pulmonaria (Scheidegger et Goward, 2002; Larsson et Gauslaa, 2010). À Terre-Neuve, un thalle sain et mature d’E. pedicellatum peut accroître son rayon de 11 à 14 mm par année, et on estime la durée d’une génération à environ 30 ans dans ces populations du lichen (Goudie, 2009b). En Nouvelle-Écosse, les données recueillies semblent indiquer que les thalles peuvent y croître à un rythme semblable, mais que la durée d’une génération se rapprocherait davantage de 20 ans (Cameron, 2013). Aux fins du présent rapport, nous avons présumé que la durée probable d’une génération est de 20 ans. On ne sait pas exactement combien de temps il faut pour qu’un primordium de thalle, formé lorsqu’une hyphe issue de la germination d’une ascospore s’associe à la cyanobactérie, devienne un petit thalle visible à l’œil nu. Cependant, une fois qu’un thalle juvénile est formé, il lui faut environ un an pour produire des ébauches d’apothécie. Une fois que le thalle atteint un diamètre d’environ 1 cm, il commence à produire une abondance d’apothécies à court stipe qui mesurent jusqu’à 1,5 mm de diamètre. Le thalle mature mesure habituellement de 2 à 5 cm de diamètre et présente jusqu’à plusieurs centaines d’apothécies mûres ou en développement dispersées sur le dessus du thalle. Une forte proportion des thalles porteurs d’apothécies présentent un certain degré de nécrose. La viabilité des populations de l’E. pedicellatum dépend tout particulièrement de la survie de ses individus porteurs d’apothécies, qui libèrent les spores requises pour la génération suivante.

À tous les stades du cycle vital, le thalle de l’E. pedicellatum demeure entièrement dépourvu de propagules végétatives telles que sorédies ou isidies. Cependant, un peu de multiplication végétative peut survenir à la suite de la fragmentation de thalles adultes. Il arrive à l’occasion que le centre d’un thalle devienne nécrosé et meure, ce qui entraîne la séparation des lobes extérieurs, qui persistent à l’état de thalles distincts. Ceux-ci ressemblent parfois à des thalles juvéniles, si toutes les apothécies sont perdues. Ce processus ne contribue pas à la dispersion sur une grande distance, mais il permet au lichen de se propager localement sur une branche ou le tronc d’un arbre hôte (Cameron, 2013).

Physiologie et adaptabilité

L’Erioderma pedicellatum, comme les autres lichens, a besoin d’eau liquide, qu’il obtient en interceptant l’eau des précipitations, du brouillard ou de la rosée, laquelle eau renferme des ions dissous et diverses particules (Nash, 2008).Aucune étude n’a été publiée sur la physiologie de l’E. pedicellatum. Cependant, on peut faire quelques inférences à cet égard en se fondant sur l’habitat et la répartition de l’espèce. Comme l’E. pedicellatum se rencontre rarement sur des arbres à écorce très acide, comme les pins, les épinettes ou le bouleau à papier, il semble être sensible à l’acidité (COSEWIC, 2002).

Dispersion

Les asques se trouvant dans les apothécies de l’E. pedicellatum produisent des spores simples et incolores. Une fois éjectées, ces spores doivent atterrir sur un microhabitat adéquat et trouver un partenaire cyanobactérien compatible pour produire un nouveau thalle. Yetman (1999, 2000) a démontré que les spores de l’E. pedicellatum sont éjectées individuellement ou en groupes de 8. Les spores viables de certaines espèces de lichens, comme le Xanthoria parietina, peuvent être éjectées à tout moment de l’année (Christmas, 1980), tandis que celles d’autres espèces, comme le Rhizocarpon lecanorinum, connaissent des pics de libération de spores à certaines périodes de l’année, souvent au printemps (Clayden, 1997). Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont avancé qu’il était peu probable que l’E. pedicellatum puisse éjecter ses spores durant l’été, alors que le temps est relativement sec, mais aucun travail expérimental n’a été fait à ce sujet.

Dispersion des spores par le vent

Une fois éjectées à quelques centimètres dans les airs, les ascospores peuvent être transportées par les vents forts jusqu’à quelques centaines de mètres dans les forêts adjacentes (Scheidegger, 1996). Dans la presqu’île d’Avalon, à Terre-Neuve, les vents de tempête dominants soufflent soit d’est en ouest (durant l’hiver), soit du sud-ouest au nord-est (durant l’été). Une variation saisonnière de la direction des vents dominants a également été signalée à l’île du Cap-Breton, selon les données de la station météorologique de la pointe Aconi (Maass et Richardson, 1994). Dans la partie continentale de la Nouvelle-Écosse, par exemple dans le comté d’Halifax, les vents soufflent souvent du secteur nord (durant l’hiver) ou du secteur sud (durant l’été et durant la saison des ouragans).

Dispersion des spores par les insectes

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont avancé que certains arthropodes pourraient constituer des vecteurs aidant à la dispersion des ascospores de l’E. pedicellatum. Ceci a été démontré dans le cadre d’expériences réalisées en laboratoire consistant à laisser des larves de drosophile (Drosophila melanogaster) parvenir à maturité et se promener librement pendant 48 heures dans une chambre renfermant un thalle mûr d’E. pedicellatum. Ensuite, les drosophiles ont été anesthésiées et observées sous microscope électronique à balayage, et des spores d’E. pedicellatum ont été trouvées adhérant aux soies des pattes chez plusieurs drosophiles. Ces constatations ont été confirmées ensuite sur le terrain, durant l’été 2001, dans des peuplements mûrs du secteur des lacs Lockyer’s Waters, dans l’est de Terre-Neuve. Des spores d’E. pedicellatum, identifiées au microscope électronique à balayage, ont été trouvées sur les antennes segmentées de l’Anapsis rubis, un petit coléoptère volant (Yetman, comm. pers.). Il est donc possible que des insectes ou des acariens soient d’importants vecteurs pour la dispersion de spores viables vers des peuplements forestiers éloignés (Goudie et al., 2011). Une telle dispersion par des arthropodes pourrait expliquer la répartition souvent disjointe des occurrences de l’E. pedicellatum dans le paysage forestier.

Le succès obtenu jusqu’à présent avec la transplantation de thalles dans l’est de Terre-Neuve (Goudie et Jones, 2012, 2013) appuie l’hypothèse selon laquelle la dispersion constitue un facteur limitatif pour les populations d’E. pedicellatum (Sillett et al., 2000). Ce succès permet également d’avancer que le substrat pourrait être limitatif pour les jeunes hyphes issues de la germination de spores et que cette limite pourrait ne pas s’appliquer aux fragments de thalles plus vieux agrafés à l’écorce d’un arbre.

Relations interspécifiques

Il semble exister une interaction complexe entre l’Erioderma pedicellatum et plusieurs autres organismes. Nous avons déjà mentionné le rôle d’une hépatique du genre Frullania (voir ci-dessus, dans la section « Cycle vital et reproduction »). Cependant, cette hépatique pourrait aussi nuire à l’E. pedicellatum si sa croissance fait en sorte qu’elle recouvre les thalles du lichen. Ainsi, à Terre-Neuve, 64 % des thalles poussant sur des troncs dans le secteur de la baie d’Espoir, et 78 % de ceux poussant sur des troncs dans le secteur des étangs Hall’s Gullies étaient recouverts par cette hépatique et par d’autres lichens (Hanel, comm. pers.). Les thalles poussant sur les branches étaient moins souvent recouverts que ceux poussant sur les troncs. En Nouvelle-Écosse, Cameron et Neily (données inédites) ont examiné les photographies numériques de 31 thalles pour déterminer quelles espèces épiphytes risquent de faire compétition à l’E. pedicellatum sur le tronc des arbres. Ils ont ainsi constaté que 5 espèces de lichens (Parmelia sulcata, Hypogymnia physodes, Platismatia glauca, Cladonia sp. et Bryoria sp.) et 2 espèces de bryophytes (Frullania tamarisci et Porella platyphylloidea) avaient recouvert des lobes d’E. pedicellatum. À Terre-Neuve, on a constaté que les principales espèces à recouvrir des thalles d’E. pedicellatum étaient le Frullania tamarisci ainsi que des lichens des genres Platismatia, Hypogymnia et Parmelia. On a aussi observé que plusieurs espèces de lichens crustacés pouvaient recouvrir ou même parasiter l’E. pedicellatum (Hanel, comm. pers.).

On sait que les lichens peuvent être broutés par des tardigrades et par de nombreux groupes d’arthropodes, dont les thysanoures, les collemboles, les psocoptères, les chenilles de lépidoptères et les acariens oribates (Sharnoff et Rosetreter, 1998). Bon nombre de ces organismes sont endémiques des forêts anciennes (Thompson et al., 2003; Desponts et al., 2004). Parmi les 105 thalles d’E. pedicellatum ayant fait l’objet d’un suivi en Nouvelle-Écosse de 2004 à 2009, 29 % présentaient des signes de broutage. Le broutage semblait caractéristique de petits invertébrés tels qu’acariens oribates ou collemboles. Dans l’est de Terre-Neuve, Goudie (2011a) a noté à la surface des lobes du lichen des taux élevés de broutage dû à des arthropodes, probablement à des acariens. Toujours dans l’est de Terre-Neuve, les expériences récentes de transplantation de thalles ont révélé que les taux de broutage étaient beaucoup plus élevés sur les thalles transplantés dans les secteurs où l’E. pedicellatum n’avait jamais été signalé que dans ceux où l’E. pedicellatum avait déjà été présent (Goudie et Jones, 2012).

Collins (2014) a observé que certains nématodes et certains petits tardigrades se nourrissent directement de l’E. pedicellatum. Les tardigrades de plus grande taille, comme le Macrobiotus hufelandi et le Milnesium eurystomum déjà signalés à Long Harbour, à Terre-Neuve, peuvent limiter les populations de nématodes et de tardigrades herbivores potentiellement nuisibles au lichen, comme l’Echiniscus merokensis et l’E. wendti, qui se nourrissent directement du lichen en utilisant leur stylet. Les forêts de sapin baumier anciennes des régions tempérées pluvieuses possèdent probablement une méiofaune et une méioflore très particulières (Thompson et al., 2003; Collins, 2014), qui pourraient jouer un rôle important dans le cycle vital de l’E. pedicellatum (voir ci-dessus dans la section « Dispersion »).

Les gastropodes sont d’autres animaux qui ont été associés aux lichens (Sharnoff et Rosetreter, 1998). Cameron (2009a) a trouvé 3 espèces de gastropodes qui se nourrissaient de cyanolichens en Nouvelle-Écosse. Le Pallifera dorsalis est une petite limace indigène, tandis que l’Arion subfuscus et le Deroceras reticulatum sont des limaces introduites d’Europe, plus grosses et agressives. Cameron a trouvé ces trois espèces de limaces sur la côte est de la Nouvelle-Écosse, où elles consommaient plusieurs espèces rares de cyanolichens, dont l’E. pedicellatum et le Coccocarpia palmicola. Seulement 20 % des limaces arboricoles trouvées appartenaient à l’espèce indigène P. dorsalis; la plupart des autres (70 %) étaient de l’espèce A. subfuscus, et quelques-unes, de l’espèce D. reticulatum.Ces limaces exotiques pourraient devenir un problème pour l’Erioderma pedicellatum, à mesure que leur répartition s’étendra avec l’accroissement des activités humaines dans les forêts. En Nouvelle-Écosse, parmi les 449 thalles ayant fait l’objet d’un suivi de 2004 à 2013, 24 % présentaient des signes de broutage. La superficie broutée représentait environ 4 à 99 % de la superficie du thalle, la moyenne étant d’environ 24 % (données extraites en 2013 de la base de données de suivi de l’érioderme boréal du Mersey Tobeatic Research Institute).

À Terre-Neuve, dans tous les sites ayant fait l’objet d’un suivi, des thalles d’E. pedicellatum ont été cotés quant aux signes de broutage, selon une échelle de 1 à 3, mais dans la plupart des cas il était difficile de déterminer si les dommages étaient causés par des arthropodes ou des gastropodes. De plus, on ne sait pas si ces gastropodes auraient été des espèces indigènes ou introduites, bien que Moss et Hermanutz (2010) aient constaté que 90 % des limaces qu’ils avaient capturées dans le parc national Terra Nova n’étaient pas des espèces indigènes. Dans le secteur de la baie d’Espoir, des signes de broutage ont été observés sur près de la moitié des thalles, mais seulement une très petite proportion (5,7 %) des thalles avaient été gravement broutés. Les thalles poussant sur des branches semblent relativement à l’abri du broutage, car près de 70 % de ceux-ci n’étaient pas touchés, et seulement 2,8 % étaient gravement broutés. Parmi les thalles poussant sur des troncs, 37 % étaient complètement épargnés par le broutage, et 9,4 % étaient gravement broutés. Dans le secteur des étangs Hall’s Gullies, dans la presqu’île d’Avalon, où presque tous les thalles poussent sur des troncs, la fréquence générale du broutage ainsi que la fréquence du broutage grave étaient encore plus élevées (Hanel, comm. pers., 2014). Même si le broutage intense n’entraîne pas toujours la mort du lichen, il conviendrait d’étudier plus à fond la corrélation pouvant exister entre le broutage et l’accroissement de la nécrose ou de la mortalité.

Taille et tendances de la population

Population de l’Atlantique : Nouveau-Brunswic

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les recherches que des lichénologues ont effectuées au cours des dix dernières années pour retrouver l’E. pedicellatum à l’île Campobello, le long de la côte de la baie de Fundy et dans les îles du sud du Nouveau-Brunswick n’ont donné aucun résultat. L’espèce n’a pas été vue dans la province depuis le début du XXe siècle (Cameron et al., 2009).

Abondance

Une dizaine de thalles d’E. pedicellatum ont été répertoriés en 1902 dans le lieu de récolte initial de l’île Campobello, dans la baie de Passamoquoddy. Aucun thalle n’a été retrouvé dans la localité type depuis les premières récoltes, bien que les recherches aient été de grande envergure, particulièrement lorsque la localité est devenue bien connue, à la suite de la publication de Jørgensen (1972).

Fluctuations et tendances

On estime que l’Erioderma pedicellatum est disparu du Nouveau-Brunswick. Les pluies acides, le brouillard acide et la pollution atmosphérique ont probablement acidifié l’écorce des arbres jusqu’à empêcher la survie du lichen (New Brunswick Department of Natural Resources, 2007).

Immigration de source externe

Comme il n’existe aucune population connue dans le nord-est des États-Unis, il n’y a aucune possibilité d’immigration à partir de cette région. Une immigration serait cependant possible à partir de Nouvelle-Écosse. À cet égard, la source la plus probable serait l’occurrence se trouvant dans le parc provincial Chignecto; cependant, des relevés menés récemment dans ce secteur n’ont pas permis d’y retrouver le lichen. Une immigration à partir d’autres régions de la côte Atlantique de la Nouvelle-Écosse semble improbable, étant donné la grande distance de dispersion requise et l’absence de milieux convenant à l’espèce entre ces régions et le Nouveau-Brunswick.

Population de l’Atlantique : Nouvelle-Écosse

Activités et méthodes d’échantillonnage

Toutes les occurrences signalées en Nouvelle-Écosse depuis 2003 ainsi que l’emplacement d’une occurrence historique ayant compté 10 thalles ont été examinés par T. Neily tous les 12 mois. Les occurrences ont été balisées de manière permanente au moyen de piquets et de rubans signalant tous les arbres hébergeant l’E. pedicellatum, et la position (hauteur et orientation) des thalles sur chaque arbre a été consignée. Des coordonnées GPS précises garantissaient que tout thalle encore présent puisse être retrouvé. Les données consignées chaque année comprenaient la taille (hauteur et diamètre) et l’état (taux de broutage, taux de nécrose, fixation au substrat) de chaque thalle.

Abondance

À l’heure actuelle, la population de Nouvelle-Écosse compte 317 thalles connus, répartis entre 31 occurrences (figure 2). Au moins 19 (6,9 %) des 317 thalles sont juvéniles, et les autres, adultes (tableau annexe 1). Le nombre de localités est inférieur à 20. Ces localités sont soumises à des régimes différents de menaces écologiques et anthropiques (voir ci-dessous, dans les sections « Menaces et facteurs limitatifs » et « Nombre de localités »).

Fluctuations et tendances

Les tendances de la population de Nouvelle-Écosse ont été calculées à partir des données de suivi recueillies depuis 2003 (Cameron et al., 2010). Les nouveaux thalles juvéniles découverts dans le cadre des recherches ont été considérés comme des thalles recrutés dans la population. Les thalles qui n’ont pas pu être retrouvés et ceux dont la plus grande partie était nécrosée ou avait été broutée ont été considérés comme morts. Le taux annuel de changement de chaque année (année t) a été calculé au moyen de l’équation suivante :

At = ((NJt-Dt)/Pt)*100

A t est le taux annuel de changement de la population à la fin de l’année t;
NJt est le nombre de nouveaux juvéniles découverts au cours de l’année t;
Dt est le nombre de thalles morts au cours de l’année t;
Pt est le nombre de thalles connus au début de l’année t.

Le taux de déclin sur 10 ans a été calculé à partir du taux de déclin pour l’ensemble de la période de suivi (2003 à 2011), en divisant ce taux par 8 (nombre d’années de suivi), de manière à obtenir un taux annuel de déclin (r), qui a permis de calculer le taux de déclin sur 10 ans au moyen de la formule suivante :

Taux de déclin sur 10 ans = (100 - r10)*100

De nouveaux thalles sont découverts chaque année depuis 2003, mais on continue de constater la mort de thalles précédemment découverts. Le nombre de nouveaux juvéniles découverts (n = 19) équivalait à moins de la moitié du nombre de thalles morts au cours de la période de suivi (n = 50). Le taux annuel de changement a augmenté en 2006 et en 2007, mais c’est le taux annuel de déclin qui a augmenté par la suite (figure 6). Le taux annuel de déclin est de -1,364 %, et la tendance sur 10 ans de la population de Nouvelle-Écosse a été calculée comme étant de r = 0,1284. On peut donc dire que le pourcentage de réduction du nombre d’individus matures a été de 12,8 % au cours des dix dernières années, alors qu’il a été de 42 % au cours des 2 dernières générations. Si on extrapole ce pourcentage sur 3 générations, ou 60 ans, on obtient un pourcentage prévu de réduction du nombre d’individus matures de 56 %.

Il existe également un déclin du nombre d’occurrences de l’E. pedicellatum, car 11 des 41 occurrences trouvées entre 2003 et 2011 sont aujourd’hui disparues. La plupart de ces 41 nouvelles occurrences existaient sans doute depuis un certain temps, sans avoir été découvertes, puisqu’elles étaient dominées par des thalles adultes qui présentaient une abondance d’apothécies et étaient donc relativement vieux. La seule exception était l’occurrence du lac Melvin, qui comportait une proportion plus élevée de juvéniles que d’adultes. Le pourcentage de déclin du nombre d’occurrences a été de 24 % sur 8 ans et donc de moins de 30 % sur 10 ans. Les emplacements de 18 occurrences historiques qui avaient été répertoriées par Maass (COSEWIC, 2002) ont été visités à nouveau entre 2004 et 2010. Une seule de ces occurrences, celle du lac Jacket, renfermait encore des thalles, lesquels étaient tous déjà morts en octobre 2008.

Cameron et al. (2010) ont signalé que 2 occurrences sont disparues à cause du broutage, 2 à cause de travaux d’exploitation forestière menés à proximité, et au moins une à cause des effets des pluies acides. La moitié des thalles morts entre 2003 et 2009 ont été tués par des facteurs inconnus. Cette mortalité inexpliquée pourrait être reliée à des travaux d’exploitation forestière menés à proximité, car il existait une relation significative entre ces travaux et la mortalité des thalles d’E. pedicellatum qui avaient été suivis pendant plusieurs années (Cameron et al., 2010, 2013a).

En ce qui concerne les thalles nouvellement découverts en Nouvelle-Écosse, on estime que la plupart étaient simplement passés inaperçus au moment des relevés précédents, car seulement une partie des milieux pouvant servir d’habitat à l’espèce avaient alors été examinés. En Nouvelle-Écosse, un modèle heuristique a été utilisé pour faciliter la découverte de nouveaux sites (voir ci-dessous, dans la section « Menaces et facteurs limitatifs », sous « Exploitation forestière commerciale », « Nouvelle-Écosse »).

Immigration de source externe

Une immigration en Nouvelle-Écosse à partir de l’île de Terre-Neuve est improbable, parce qu’elle exigerait une dispersion sur une trop grande distance. Une immigration à partir duNouveau-Brunswick ou d’États du nord-est des États-Unis est impossible, car l’espèce n’y a pas été trouvée malgré les relevés récents.

Figure 6. Taux de changement de la population d’Erioderma pedicellatum de Nouvelle-Écosse.
Taux de changement de la population d’Erioderma pedicellatum
Description longue pour la figure 6

Diagramme illustrant le taux de changement de la population d’érioderme boréal de Nouvelle-Écosse pour les années 2003 à 2011. La population a connu une augmentation de son taux annuel de changement en 2006 et 2007, mais c’est plutôt son taux annuel de déclin qui a augmenté par la suite.

Population boréale : Terre-Neuve

Activités et méthodes d’échantillonnage

Bien des travaux de terrain ont été consacrés à la recherche de l’E. pedicellatum dans l’île de Terre-Neuve depuis la première évaluation de cette espèce (COSEWIC, 2002). Ces travaux ont été menés par deux divisions du ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation, la Wildlife Division et la Parks and Natural Areas Division (McCarthy 2010), par la Forestry Branch du ministère des Ressources naturelles (Clarke, 2005a,b,c; Clarke et Roberts, 2008), par la Première Nation Miawpukek (MFN), par la Memorial University of Newfoundland (Yetman, 2000; Munier; 2008; Siegwart, 2009; Wiersma et Skinner, 2011) et par le Newfoundland Lichen Education and Research Group (Goudie, 2008b; Goudie et Munier, 2007a,b; Goudie, 2009a,b; Goudie, 2011a; Goudie et al., 2010; Goudie et Jones, 2012, 2013). Le nombre de thalles connus ne cesse d’augmenter, à mesure que les recherches se poursuivent. Dans certains secteurs, comme celui des lacs Lockyer’s Waters, ce nombre a suivi une courbe asymptotique au bout de quelques années; par contre, dans le secteur des étangs Hall’s Gullies du centre de la presqu’île d’Avalon et dans le secteur de la baie d’Espoir, de nouveaux thalles sont encore découverts après 5 à 15 ans de recherches. Dans ces deux secteurs, des sites ont fini par se rejoindre et ne laisser qu’un nombre limité de grandes occurrences occupant plusieurs kilomètres carrés. Cette situation contribue beaucoup à la difficulté de dégager les tendances de la population.

Abondance

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) signalaient que près de 6 900 thalles avaient été dénombrés dans l’île de Terre-Neuve. Plus récemment, le ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation a consigné la présence de 12 660 thalles dans la base de données de la Wildlife Division (tableau annexe 3), environ 65 % des occurrences connues se trouvant sur des terres de la Couronne non protégées. Un grand nombre des thalles figurant dans la base de données n’existent probablement plus, car certaines des mentions remontent à une dizaine ou même à une vingtaine d’années. Par contre, une superficie non quantifiée, mais certainement grande de milieux pouvant abriter l’espèce n’a pas encore été fouillée, dans des secteurs peu accessibles du sud de l’île. Le ministère provincial des Ressources naturelles avance que le nombre de thalles pourrait atteindre 20 000 si toute la superficie d’habitat potentiel était explorée (Adams, comm. pers.). Manifestement, il faudra davantage d’études pour que la taille de la population actuelle puisse être précisée.Selon la meilleure estimation prudente pouvant être faite pour le moment, il y aurait actuellement environ 15 000 thalles matures d’E. pedicellatum dans l’île de Terre-Neuve.

Fluctuations et tendances

L’application de modèles de régression écologique a révélé que la diminution moyenne annuelle de l’effectif avait été d’environ 15 % dans l’occurrence des lacs Lockyer’s Waters, de 2005 à 2011, et dans celle de Long Harbour, de 2008 à 2011. Cependant, les suivis effectués par le ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation dans le centre-sud de Terre-Neuve semblent indiquer que le taux annuel de diminution était moins élevé dans cette région et qu’il pourrait être aussi faible que 5 % dans la plupart des occurrences ayant fait l’objet d’un suivi. On trouvera des précisions à ce sujet ci-dessous ainsi que dans le tableau annexe 3.

Occurrences ayant fait l’objet d’un suivi

1. Est de Terre-Neuve : Lockyer’s Waters

D’importantes recherches à long terme se poursuivent dans les occurrences des lacs Lockyer’s Waters, qui constituent un témoin pour le suivi de l’occurrence de Long Harbour, où une usine de traitement du nickel a été construite et devait entrer en service en 2014 (Goudie 2009a; Goudie et Jones, 2012, 2013). Les relevés visant l’E. pedicellatum menés dans divers sites d’une occurrence des lacs Lockyer’s Waters, dans l’est de Terre-Neuve, ont été répétés en 2005, et les résultats ont été comparés aux données recueillies en 1997, 2002 et 2003 (Goudie et Conway, 2005). Les diminutions calculées précédemment pour la période 1997-2003 (C-CORE, 2004) se sont poursuivies en 2005. Goudie et Conway (2005) ont signalé qu’il y avait peu de régénération de l’E. pedicellatum dans les peuplements relevés précédemment, bien que 15 nouveaux arbres hôtes, abritant en tout 18 thalles (1,2 thalle par arbre), se soient ajoutés à la base de données pour un des sites et que 7 nouveaux arbres hôtes, abritant en tout 11 thalles (1,6 thalle par arbre), se soient ajoutés pour un autre site. Comme les thalles ainsi découverts étaient généralement adultes, on a conclu qu’ils avaient été présents auparavant, mais n’avaient pas alors été détectés. Goudie et Conway (2005) n’ont pas réussi à trouver de nouveaux sites à proximité (à moins de 500 m) des occurrences établies.

Un suivi démographique a été entrepris en 2005, au moyen du protocole décrit en détail par Goudie et al. (2011). Dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters, le taux de croissance projeté annuel (d’un automne au suivant) est demeuré négatif (n = 6 années), le taux de déclin annuel moyen étant de 0,1587 avec un écart-type de 0,078. Le taux de croissance annuelle projeté a peu varié d’une année à l’autre au cours des 8 années étudiées (voir Goudie et Jones, 2012, 2013). Le nombre de thalles recrutés par thalle adulte a généralement diminué de l’automne 2005 à l’automne 2011 (figure 7). Cependant, des analyses d’élasticité semblent indiquer que le taux de croissance de la population dépendait principalement du taux de survie des thalles adultes (Goudie et al., 2011).

Figure 7. Nombre de thalles recrutés par thalle adulte d’Erioderma pedicellatum sur les arbres marqués dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters, dans l’est de Terre-Neuve, de l’automne 2005 à l’automne 2011.
Nombre de thalles recrutés par thalle adulte d’Erioderma pedicellatum
Description longue pour la figure 7

Diagramme illustrant la diminution du nombre de thalles recrutés par thalle adulte d’érioderme boréal sur les arbres marqués dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters, dans l’est de Terre-Neuve, de l’automne 2005 à l’automne 2011.

2. Est de Terre-Neuve : Southeast Placentia

Goudie et Conway (2005) ont signalé une petite concentration de thalles dans le secteur de Southeast Placentia, à environ 50 km au sud-ouest des lacs Lockyer’s Waters, ce qui s’ajoute aux découvertes de Maass et Conway (2004). En octobre et novembre 2005, ils ont répertorié 27 arbres abritant en tout 60 thalles (2,14 thalles par arbre). Cependant, au printemps 2006, cette population avait diminué de 33,3 % et ne comptait plus que 40 thalles (Goudie et Conway, 2006). Le déclin s’est poursuivi : de l’automne 2006 au printemps 2007, la diminution a été de 12,7 % (Goudie et Conway, 2007b); du printemps 2007 à l’automne 2007, elle a été de 9,1 % (Goudie et Conway, 2008).

3. Est de Terre-Neuve : Long Harbour

Au printemps 2006, des relevés au sol de grande envergure ont été menés dans le secteur de Long Harbour, sur la baie de Plaisance, à Terre-Neuve. Ces relevés ont permis de découvrir l’E. pedicellatum dans l’emplacement général du projet d’usine de traitement du nickel de la société INCO Ltd (Goudie et al., 2006). À la suite de l’étude d’impact environnemental, le promoteur a entrepris au printemps 2008 un suivi démographique bisannuel de l’E. pedicellatum à Long Harbour. Parmi les 95 thalles visés par le suivi au printemps 2008, trois (4,5 %) n’ont pas été retrouvés et ont été présumés morts à l’automne 2008 (Goudie, 2009a). Des analyses démographiques similaires à celles menées pour les occurrences des lacs Lockyers Waters et de Southeast Placentia ont révélé que le taux de diminution avait été de – 0,113 de l’automne 2008 à l’automne 2009 (Goudie et al., 2010), de – 0,159 de l’automne 2009 à l’automne 2010 (Goudie, 2011a) et de – 0,261 de l’automne 2010 à l’automne 2011 (Goudie et Jones, 2012). Le nombre de thalles recrutés par thalle adulte a été de 0,033 en 2008-2009, de 0,043 en 2009-2010 et de 0,092 en 2010-2011. Ce déclin a été semblable à celui observé dans le site témoin des lacs Lockyer’s Waters (voir ci-dessus). Les autres occurrences d’E. pedicellatum de la presqu’île d’Avalon sont des sites abritant de petits nombres de thalles et sont aussi apparemment en déclin (tableau annexe 2).

4. Est du centre-sud de Terre-Neuve : secteur de la baie d’Espoir

L’application du protocole standard de suivi démographique à 8 sites de la baie d’Espoir a également permis de détecter de faibles proportions de juvéniles et de faibles taux de recrutement, comme aux lacs Lockyer’s Waters. Le taux négatif de croissance projetée de la population, calculé à partir d’un seul cycle annuel par Goudie et al. (2011), a ensuite été confirmé pendant 6 années (du printemps 2007 au printemps 2013) par le ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation, le paramètre lambda (λ) s’établissant en moyenne à 0,9387 par an (Squires, 2014). Dans le cas d’une des occurrences, une poussée de recrutement est survenue, mais sa contribution au maintien de la population devra être évaluée avec le passage du temps. La perspective optimiste avancée dans le premier rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2002) pour l’E. pedicellatum dans le centre-sud de Terre-Neuve reste à confirmer.

Le suivi effectué à la baie d’Espoir semble indiquer que la population est en déclin, mais le ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation estime que le protocole de suivi ne permet peut-être pas de détecter tous les nouveaux thalles recrutés, car ceux-ci ont été recherchés de manière inconstante, le suivi étant dans la plupart des cas minimal, limité aux arbres déjà marqués. C’est pourquoi une recherche intensive a été menée au printemps 2012, après 5 années de suivi. Afin d’obtenir une normalisation approximative par rapport à la taille de la population, on a multiplié par 4 le nombre des arbres marqués de chaque site, et on a cherché le lichen sur ce même nombre d’arbres non marqués, la plupart de ces arbres étant ainsi examinés pour la première fois depuis le début du suivi, 5 ans plus tôt. Dans les 5 premiers sites, l’E. pedicellatum a été trouvé sur 1 à 7 % des arbres examinés. Dans les sixième et septième sites, le lichen a été observé pour la première fois sur 20 à 30 % des arbres examinés, le nombre de nouveaux arbres hôtes s’approchant ou dépassant même le nombre des arbres précédemment marqués. Dans le sixième site, de grands nombres de « nouveaux » thalles ont été trouvés, mais la répartition des stades de développement de ces thalles ressemblait à celle observée dans l’ensemble du site. Il semble donc que ces découvertes constituaient en fait une expansion latérale du site vers des secteurs qui n’avaient pas été explorés. Dans le septième site, 53 % des thalles poussant sur les nouveaux arbres hôtes étaient juvéniles (par rapport à 0 à 39 % dans les autres sites). Il semble donc qu’une poussée de recrutement était survenue dans ce site au cours des 5 années précédentes et que ce recrutement se concentrait sur de nouveaux arbres hôtes. Finalement, dans le huitième site, la recherche n’a pas été terminée. Une forte proportion de la poussée de recrutement n’a pas pu être recensée ni incluse dans le modèle démographique, car les thalles étaient situés trop haut dans les arbres pour qu’on puisse en déterminer sûrement le stade de développement. Squires (2014) a conclu qu’il faut 175 thalles recrutés par année, dans l’ensemble des 8 sites, pour que la population soit stable selon un scénario optimal. Si les thalles manquants étaient morts, le nombre de thalles devant être recrutés pour que la population soit stable doit être haussé à 425. On estime qu’un grand nombre de thalles recrutés apparaissent et meurent avant même d’avoir été détectés (en raison de leur petite taille) et que seulement une partie de ces thalles survivent jusqu’au stade juvénile avancé ou au stade adulte, stades auxquels ils peuvent être recensés.

Les résultats de la recherche intensive récente montrent que des poussées de recrutement peuvent survenir et pourraient être responsables de la plus grande partie du recrutement. Cependant, on ne connaît pas la fréquence, l’amplitude et la répartition de ces poussées. On ne peut pas présumer que la population d’E. pedicellatum est stable avant d’avoir recensé régulièrement de grands nombres de thalles recrutés ayant réussi à survivre. Il faudra donc poursuivre les recherches sur une période beaucoup plus longue et dans un plus grand nombre de sites pour pouvoir surmonter les faiblesses du programme de suivi.

Tendances révélées par les relevés menés subséquemment dans les mêmes sites

De nouveaux relevés ont été effectués de manière non structurée, au bout de divers intervalles de temps, dans un certain nombre d’occurrences terre-neuviennes connues de l’E. pedicellatum. Des diminutions, parfois vertigineuses, ont ainsi été signalées dans la majorité des cas. Les données recueillies dans le cadre des nouveaux relevés menés dans 9 de ces occurrences ont été examinées par le ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation (tableau annexe 2). On a pris en compte uniquement les occurrences où on estimait qu’au moins 90 % des arbres précédemment marqués avaient été retrouvés et où on savait que les premier et dernier relevés avaient tous deux été menés de manière exhaustive, et non limités aux arbres marqués. Certains des sites ont par la suite été inclus dans le programme de suivi, et en pareil cas la tendance indiquée dans le tableau annexe 3 ne vise que la période antérieure au suivi régulier. Dans le cas des sites à tendance historique mixte, on n’a pris en compte que la tendance la plus récente.

Les données du tableau annexe 3 montrent que 6 occurrences ont connu un déclin annuel de -5,8 à -17,4 %, tandis que 3 autres ont connu respectivement des augmentations annuelles de 2,4, 2,8 et 21,9 %. Le taux de croissance le plus élevé (21,9 %) a été observé dans le sous-site 48 du parc provincial Jipujijkuei Kuespem et s’expliquait par l’ajout de 3 fois le nombre initial d’arbres hôtes. Les deux autres occurrences ayant connu des augmentations se trouvaient également dans le parc provincial Jipujijkuei Kuespem, mais 2 autres sous-populations du même parc ont connu des diminutions annuelles respectives de -5,8 et -10,0 %. Dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters, le territoire ayant fait l’objet de nouveaux relevés par le ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation ne chevauchait qu’en partie le territoire étudié par Goudie et al. (2011), mais le taux annuel de diminution calculé pour la période 1997-2005 (17,4 %) était très semblable à celui calculé par Goudie et al. (2011) pour la période 2005-2009 (15,87 %).

Ces nouveaux relevés fournissent une image instantanée d’un petit nombre de sites et ne permettent pas de saisir la dynamique de l’E. pedicellatum dans l’ensemble du paysage. En effet, à mesure que les peuplements forestiers arrivent à maturité, le nombre d’arbres morts augmente, et le nombre de thalles présents dans un peuplement donné devrait diminuer. La plupart des nouveaux relevés ont permis de détecter divers taux de diminution, mais des augmentations ont été observées dans certains cas, particulièrement dans le secteur de la baie d’Espoir. Cependant, ces relevés souffrent des mêmes lacunes que les études de suivi. De nombreux peuplements ayant fait l’objet d’un suivi ou d’un relevé subséquent renfermaient de grandes populations d’E. pedicellatum qui atteignaient presque ou avaient déjà atteint leur maximum au moment de leur découverte. Il est donc impossible, pour le moment, de distinguer les déclins naturels des déclins qui ont été accélérés par les activités humaines. Il faudra mener des études supplémentaires dans de plus petites populations se trouvant dans des sapinières plus jeunes pour pouvoir obtenir une image plus claire de la dynamique des populations d’E. pedicellatum.

Immigration de source externe

L’île de Terre-Neuve est séparée de la Nouvelle-Écosse par le golfe du Saint-Laurent et les Grands Bancs de Terre-Neuve. La dispersion d’ascospores sur de telles distances est extrêmement improbable. De plus, comme la population de Nouvelle-Écosse est jugée en voie de disparition, elle ne doit comporter qu’un petit nombre de thalles pouvant produire des spores qui arriveraient à se disperser vers de nouveaux territoires ou, ce qui est encore plus improbable, jusqu’à Terre-Neuve.

Menaces et facteurs limitatifs

Les facteurs menaçant la survie de la population de l’Atlantique et de la population boréale de l’Erioderma pedicellatum ont été évalués au moyen du Calculateur des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et on trouvera les résultats de ces évaluations à l’annexe 1 du présent rapport. L’impact global des menaces visant la population de l’Atlantique a été jugé « élevé à très élevé », alors que celui des menaces visant la population boréale a été jugé « élevé ». Les principales menaces auxquelles sont exposées les deux populations canadiennes de l’E. pedicellatum sont décrites dans les diverses sous-sections ci-dessous.

Effets du broutage par l’orignal

Dans l’île de Terre-Neuve, plusieurs espèces rares de cyanolichens colonisent le sapin baumier. Or, l’île abrite une population d’environ 117 000 orignaux (Newfoundland and Labrador Dept. of Environment and Conservation, données inédites), et la continuité des sapinières a été compromise par le broutage à grande échelle dû à ce mammifère. Les conséquences du broutage ont été évaluées par Bergerud et al. (1968), Thompson et Curran (1993) ainsi que McLaren et al. (2004). Le broutage a pour effet d’empêcher la régénération des semis de sapin baumier dans les ouvertures du couvert forestier laissées par les arbres morts ou en train de s’effondrer, dont certains abritent des thalles d’E. pedicellatum (Goudie et al., 2011). À cause de l’intensité du broutage, les forêts mélangées de conifères sont en train de se transformer progressivement en forêts dominées par les épinettes, ce qui réduit la continuité des milieux pouvant convenir à l’E. pedicellatum et aux lichens rares qui y sont associés (Goudie, 2011b; voir la section « Importance de l’espèce »). L’effet du broutage intensif du sapin baumier par l’orignal est particulièrement manifeste dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters, mais il a également été observé dans le cas d’autres occurrences d’E. pedicellatum de la presqu’île d’Avalon.

Exploitation forestière commerciale

Terre-Neuve

L’exploitation forestière commerciale se poursuit, mais elle a perdu en intensité depuis la fermeture de deux usines de pâtes et papiers, survenue au cours des 8 dernières années (à Stephenville, en 2006, et à Grand Falls, en 2009). De plus, dans l’espoir d’atténuer l’impact de la récolte commerciale dans les sites où l’E. pedicellatum est présent à Terre-Neuve, des relevés sont effectués avant chaque récolte, depuis 1997, à l’égard de cette espèce. Une zone tampon de 20 m est laissée sans coupe autour des arbres abritant une colonie connue d’E. pedicellatum. Une coupe se pratique également à diverses fins domestiques telles que la récolte de bois de chauffage, mais cette activité est si dispersée et vise un si vaste territoire qu’il n’est pas toujours possible d’effectuer au préalable un relevé à l’égard de l’E. pedicellatum. D’ailleurs, ce relevé n’est pas obligatoire (il n’est pas prescrit par la loi), même s’il est actuellement effectué avant toute coupe commerciale dans les régions comportant une densité élevée d’E. pedicellatum (régions 1 et 7). Il est donc probable que des sites où le lichen est présent disparaissent chaque année (Hanel, comm. pers.).

L’utilisation de modèles de révolution fondés sur la longévité du sapin baumier, dans les sites de haute qualité, fait indirectement cibler les peuplements ayant dépassé le stade de la maturité, ce qui réduit la superficie d’habitat optimal de diverses espèces rares, dont l’E. pedicellatum. La stratégie d’aménagement durable des forêts (Sustainable Forest Management Strategy) de 2013 énonce une politique visant à conserver au moins 20 % des peuplements anciens de sapin baumier ainsi que la biodiversité qui y est associée. Roberts (2012), en passant en revue les occurrences de Terre-Neuve, faisait valoir que l’E. pedicellatum est moins sensible aux effets de l’exploitation forestière que ne l’avançaient Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ainsi que Goudie (2011a). Cependant, les arguments de Roberts ne sont pas convaincants, car les occurrences qu’il a étudiées n’avaient pas fait l’objet de relevés antérieurs aux activités humaines. Les vieilles souches présentes dans plusieurs des occurrences du secteur de la baie d’Espoir semblent indiquer que l’E. pedicellatum peut se régénérer dans les peuplements où une récolte a eu lieu, mais on ne sait pas si c’est la petite superficie des parterres de coupe à blanc ou le fait qu’il se soit agi de coupes partielles qui a permis le maintien d’un couvert forestier et donc d’une source possible de spores au sein du peuplement. Dans les sites à potentiel élevé, au moins 20 % des arbres les plus vieux sont actuellement laissés sur pied, selon une projection fondée sur une période de modélisation de 160 ans (stratégie provinciale d’aménagement forestier et plans d’aménagement forestier des districts).

La où le broutage par l’orignal fait obstacle à la régénération naturelle, on a effectué une plantation d’épinette noire et d’épinette blanche ou d’un mélange de pin rouge, de pin blanc et de mélèze laricin. Des employés du ministère provincial des Ressources naturelles ont observé une certaine croissance intercalaire de sapin baumier dans ces sites, mais il est peu probable que la proportion de sapin baumier, à maturité, sera aussi élevée qu’avant la récolte. Par conséquent, il y aura une réduction de l’habitat potentiel de la communauté de cyanolichens, dont l’E. pedicellatum,puisque les peuplements équiennes relativement jeunes ne fournissent pas des conditions de lumière propices à l’E. pedicellatum (COSEWIC, 2002). La perte d’habitat causée par la plantation d’espèces non hôtes est probablement minime, mais il y aurait lieu de la quantifier.

Nouvelle-Écosse

En Nouvelle-Écosse, Cameron et al. (2013a) ont constaté une relation significative entre la mortalité de l’E. pedicellatum et l’exploitation forestière pratiquée à proximité ou dans l’ensemble du paysage. Les occurrences où des thalles morts ont été trouvés présentaient des superficies cumulatives d’exploitation forestière pratiquée à proximité et d’exploitation forestière pratiquée dans l’ensemble du paysage significativement plus élevées que les occurrences où aucune mortalité n’a été observée. Ces auteurs avancent que la récolte d’arbres poussant à proximité peut accroître le rayonnement solaire, le vent et la température, qui peuvent nuire à la survie de l’E. pedicellatum. Les effets de l’exploitation forestière commerciale sur d’autres lichens ont été bien étudiés dans diverses régions tempérées et boréales (Esseen et Renhorn, 1998; Kuusinen, 1994; Lesica et al., 1991; Pettersson et al., 1995) y compris en Nouvelle-Écosse (Cameron, 2002). On a démontré que les effets de bordure ont une incidence sur les lichens fruticuleux jusqu’à 50 m de cette bordure (Rheault et al., 2003; Esseen et Renhorn, 1998), et des effets sur le microclimat ont été mesurés dans la forêt jusqu’à 240 m de la bordure (Chen et al., 1992). L’abattage d’arbres tout près de la réserve et l’assèchement subséquent du milieu constituent une des causes présumées de la disparition de l’espèce au Värmland, en Suède (Ahlner, 1948; Purvis, 2000). Cameron et al. (2013b) ont constaté que l’habitat du lichen, en Nouvelle-Écosse, est détruit par l’exploitation forestière plus rapidement qu’il ne peut se régénérer. Ils estimaient qu’une diminution de 12 % de la superficie d’habitat disponible était survenue entre 1988 et 2005 et qu’une diminution supplémentaire de 25 % allait survenir de 2005 à 2055 si le régime d’exploitation demeurait le même.

Des relevés à l’égard de l’E. pedicellatum sont effectués avant les récoltes forestières uniquement sur les terres de la Couronne et dans certaines grandes terres privées, comme celles de la société Northern Pulp. De tels relevés sont effectués depuis environ 2005, mais leur mise en œuvre complète ne remonte qu’à environ 2008. Cependant, les zones tampons actuellement requises en Nouvelle-Écosse à l’égard de l’E. pedicellatum sont d’environ 100 m autour de chaque occurrence. De plus, si l’occurrence se trouve dans une tourbière, une zone tampon supplémentaire de 20 m est maintenue autour de la tourbière. Toutes les zones tampons doivent être clairement balisées (Nova Scotia DNR, 2012).

Pollution atmosphérique

Les lichens, et tout particulièrement les cyanolichens, sont un des groupes les plus sensibles à la pollution atmosphérique et aux pluies acides (Geiser et al., 2010; Glavich et Geiser, 2008; Showman et Long, 1992; McCune, 1988; Hawksworth et Rose, 1976; Ammann et al., 1987; Hultengren et Gralen, 2004; Ruisi et al., 2005).

Pluies acides et brouillard acide

La pollution atmosphérique a diminué au cours des deux dernières décennies au Canada atlantique, mais la pollution transfrontalière, sous forme de pluies acides et de brouillard acide, a encore un impact environnemental (Canadian Council of Ministers of the Environment, 2011, 2013; Cox et al., 1989). Les cyanolichens sont extrêmement sensibles aux pluies acides (Richardson, 1992; Richardson et Cameron, 2004). Les substrats qui sont déjà naturellement acides peuvent le devenir encore plus à cause des pluies acides, et la capacité tampon de l’écorce peut ainsi être dépassée (Nieboer et al., 1984). Les autres cyanolichens associés à l’habitat de l’E. pedicellatum, comme le Coccocarpia palmicola et l’Erioderma mollissimum, sont également sensibles à la pollution atmosphérique (Gauslaa, 1995). Les pluies acides pourraient accélérer la nécrose partielle des thalles de l’E. pedicellatum observée par Goudie et al. (2011). Cette nécrose touche d’abord le centre du thalle, puis s’étend dans toutes les directions (Moberg et Holmasen, 1982). Cependant, la relation de cause à effet pouvant exister entre les pluies acides et la nécrose des thalles n’a pas été établie de manière certaine à Terre-Neuve.

Le brouillard acide est une menace encore plus grave que les pluies acides, parce que les plantes restent longtemps enveloppées par le brouillard (Cox et al.,1998; Kouterick et al.,1998). Il pourrait même s’agir du principal facteur responsable de la disparition graduelle des cyanolichens sensibles dans le sud de la Nouvelle-Écosse et dans la région de la baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Dans la région de la baie de Fundy, le pH moyen du brouillard est de 3,6, soit une unité de pH de moins (ou 10 fois plus d’ions H+) que le pH moyen des pluies de la région. La Nouvelle-Écosse est sujette au brouillard acide parce qu’elle se trouve dans la direction du vent dominant par rapport à des villes telles que Boston et New York et aux centres industriels du nord-est des États-Unis et du sud de l’Ontario. À Terre-Neuve, la pollution atmosphérique transportée sur une grande distance est atténuée par les aérosols marins et est beaucoup moins importante que la pollution provenant de sources locales.

Anhydride sulfureux

Les cyanolichens sont particulièrement sensibles à l’anhydride sulfureux (SO2), parce que la nitrogénase, enzyme de fixation de l’azote produite dans les thalles, est remarquablement intolérante à ce composé polluant (James, 1973; Farmer et al., 1992). En Nouvelle-Écosse, l’impactde l’anhydride sulfureux sur l’E. pedicellatum peut être moins grave que celui des pluies acides. Des études menées en Irlande permettent d’avancer un seuil critique de 10 µg/m3 pour les lichens renfermant des cyanobactéries (Richardson, 1992). Cameron et al. (2007) n’ont trouvé aucun cyanolichen poussant dans la région d’Halifax et avancent que le seuil critique serait inférieur à 18,62 µg/m3 pour ces lichens en Nouvelle-Écosse.

À Terre-Neuve, les taux d’anhydride sulfureux sont inférieurs à ceux mesurés en Nouvelle-Écosse. En février 2012, par exemple, la concentration atmosphérique moyenne d’anhydride sulfureux était de 3,7 µg/m3 à Saint-Jean et de 3,2 µg/m3 à Corner Brook (Newfoundland Department of Environment and Conservation, 2012). Cependant, les sources locales d’anhydride sulfureux demeurent préoccupantes pour certaines occurrences de l’E. pedicellatum situées près de la raffinerie de Come By Chance, de la centrale de Holyrood, de l’usine de transformation du nickel de Long Harbour ou de l’usine de gaz naturel liquéfié, dans l’est de Terre-Neuve, ou près des usines de pâtes et papiers de la côte Ouest de l’île (Wadleigh et Blake, 1999; Goudie, 2011c).

Ravageurs forestiers et pulvérisations aériennes

En Nouvelle-Écosse, des infestations de tordeuse des bourgeons de l’épinette devraient bientôt toucher les peuplements de sapin baumier, étant donné le cycle naturel de ce ravageur. Il devrait s’ensuivre un taux élevé de mortalité des arbres, qui accroîtra la pression en faveur de la pulvérisation d’insecticides. Or, comme le cortex supérieur de l’E. pedicellatum semble essentiellement dénué de propriétés hydrofuges, la couche cyanobactérienne du lichen pourrait être facilement atteinte et endommagée par des gouttelettes renfermant ces produits chimiques. Newmaster et al. (1999) ont constaté que deux herbicides communément utilisés en sylviculture avaient réduit l’abondance et la diversité des lichens et des bryophytes dans des parcelles d’Ontario.

À Terre-Neuve, deux pesticides, le trichlorfon et l’azadirachtine (extrait d’un arbre d’Inde, le margousier, ou Azadirachta indica), ne sont plus utilisés et ont été remplacés par un agent de lutte biologique, le Bacillus thuringiensis (BT), qui sert à combattre l’arpenteuse de la pruche et d’autres chenilles. Certaines parties du secteur de la baie d’Espoir ont connu une poussée d’arpenteuse de la pruche et de chenille à houppes en 2013, mais les sites connus de l’E. pedicellatum n’ont pas été touchés. Il pourrait exister une interaction entre la pulvérisation de BT et la microfaune associée à l’E. pedicellatum, mais il est très improbable que le BT ait un effet direct sur le lichen.

Sécheresses et ouragans

Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses et les tempêtes de vent, peuvent aussi nuire aux populations d’E. pedicellatum. Les thalles peuvent être tués par une sécheresse prolongée, en se desséchant à cause de la chaleur. La sensibilité de l’E. pedicellatum à la dessiccation pourrait s’expliquer par l’absence de couche pare-vapeur protégeant son cortex supérieur (Piervittori et al., 1997); donc, par temps sec, le thalle perd son eau plus rapidement que dans le cas d’autres lichens (Fos et al., 1999).L’E. pedicellatum et plusieurs autres cyanolichens qui se rencontrent surtout dans les forêts côtières brumeuses sont très sensibles à la sécheresse (Gauslaa et Solhaug, 1999).

L’Erioderma pedicellatum peut être gravement touché par les forts vents provoquant la chute d’arbres en bordure des forêts (Boyce, 1988). En novembre 1994, une tempête de vent a traversé la presqu’île d’Avalon depuis le nord-est et créé des étendues importantes de chablis dans le parc naturel de Salmonier (Salmonier Nature Park), dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters ainsi que dans le secteur des étangs Hall’s Gullies. Cette tempête a créé environ 2 000 hectares de chablis dans la seule écorégion V. Les ouragans de 2011 et de 2012 ont également laissé des chablis considérables dans ces régions. Un vaste chablis a également été créé par les vents de force ouragan qui ont soufflé sur le territoire étudié situé près de Long Harbour (Goudie et Jones, 2012).

En Nouvelle-Écosse, les forts vents peuvent également constituer une menace. Au moins un des sites ayant déjà hébergé l’E. pedicellatum, celui du lac Jacket, a été détruit par une grave tempête qui a laissé de vastes chablis le long des côtes, près de Wine Harbour, dans le comté de Guysborough.

Changement climatique

Dans l’est du Canada et les régions limitrophes des États-Unis, le dépérissement du bouleau a été considéré comme une conséquence directe du changement climatique associé au réchauffement planétaire (Auclair, 1987; Auclair et al., 1992; synthèse présentée par Braathe, 1995). Il n’est pas aussi facile de mesurer les effets du changement climatique sur les lichens. Il faudrait des recherches pour évaluer dans quelle mesure les déclins subis par l’E. pedicellatum dans la presqu’île d’ Avalon, à Terre-Neuve, sont reliés à des changements survenus dans le climat en général, dans le microclimat où pousse le lichen, ou dans les deux à la fois.Deux analyses préliminaires de la fréquence du brouillard le long de la côte Atlantique semblent indiquer que cette fréquence a significativement diminué au cours des dernières décennies en Nouvelle-Écosse (Beauchamp et al., 1998; Muraca et al., 2001). Cependant, à Terre-Neuve, en ce qui concerne la presqu’île d’Avalon, les données se sont révélées moins concluantes : une augmentation du nombre d’heures de brouillard a été relevée dans le cas de la première étude, alors que c’est une diminution du nombre de jours avec au moins un peu de brouillard qui a été relevée dans le cas de la seconde. Si le nombre de jours avec brouillard continue de diminuer, cela pourrait probablement nuire à l’E. pedicellatum.

Bourque et al. (2010) estiment que la superficie occupée par le sapin baumier pourrait diminuer en Nouvelle-Écosse en raison du réchauffement climatique. Ces auteurs ont employé des modèles spatialement explicites permettant de relier la répartition potentielle des diverses espèces d’arbres et d’arbustes à des variables climatiques modélisées ainsi qu’à la réaction potentielle de ces diverses espèces. Ces modèles semblent indiquer que l’aire de répartition du sapin baumier se contractera vers les secteurs les plus frais de la Nouvelle-Écosse et passera ainsi de 99 % à seulement 7 % du territoire de la province d’ici 2100. Une telle situation limiterait gravement la superficie d’habitat disponible pour l’E. pedicellatum, car le sapin baumier est actuellement son seul hôte en Nouvelle-Écosse et son principal hôte à Terre-Neuve.

Effets de la microfaune herbivore

Il arrive souvent que des acariens et des collemboles se nourrissent de lichens. Le broutage par des gastropodes peut également entraîner une destruction partielle du cortex supérieur et de la couche sous-jacente hébergeant le photobionte. À Terre-Neuve, on observe souvent des traces de broutage sur les thalles d’E. pedicellatum, mais on ne sait pas dans quelle proportion ce broutage peut être imputé à des acariens ou à des limaces. Le broutage par des gastropodes agressifs exotiques pourrait constituer un grave problème en Nouvelle-Écosse(voir la section « Relations interspécifiques »).

Développement foncier et construction routière

À Terre-Neuve, le secteur des lacs Lockyer’s Waters où se rencontre l’E. pedicellatum est entouré par une zone de villégiature comprenant plus de 1 500 chalets. Autour de la plupart des chalets, les arbres ont été abattus ou à tout le moins émondés ou éclaircis. Or, ces activités réduisent l’étendue de forêts anciennes ou de forêts renfermant de vieux arbres, dont l’E. pedicellatum a besoin (Goudie, 2011c). Le développement de la villégiature fait également en sorte que des parties reculées de la forêt deviennent plus accessibles pour l’abattage d’arbres à des fins domestiques, pour l’aménagement de sentiers et pour des activités récréatives telles que l’utilisation de véhicules tout-terrain, en plus d’accroître la circulation de véhicules (Brawn et Ogden, 1977). Ce type de développement peut aussi provoquer l’apparition de pistes de VTT non approuvées traversant l’habitat de l’E. pedicellatum, même si cela n’est pas conforme au processus d’enregistrement des terres de la Couronne. À cet égard, l’E. pedicellatum a été observé sur les terres d’un ancien établissement correctionnel, le Salmonier Correctional Institute, où des chalets sont en construction. Une approche d’intendance a été mise à l’essai auprès des propriétaires des chalets, dans l’espoir de protéger l’habitat et les thalles de l’E. pedicellatum. Dans ce secteur, on évaluera l’effet des chalets situés à proximité (Hanel, comm. pers.).

Le ministère des Ressources naturelles de Terre-Neuve-et-Labrador (Anon., 2006) estime que chaque année, dans la presqu’île d’Avalon, environ 240 ha de forêts sont transformées en terres destinées à d’autres fins (chalets, agriculture, résidences, routes, etc.). Cette tendance s’accélérera probablement au cours des prochaines années, mais on estime que seulement un faible pourcentage de l’habitat de l’E. pedicellatum sera touché. Un autre type de perturbation liée aux activités humaines est la construction de chemins donnant accès à la forêt. La récolte forestière a débuté peu de temps après l’ouverture de la route de Burgeo. Cependant, tous les types de développement, qu’il s’agisse d’un court chemin d’accès ou d’une grande usine comme l’usine de transformation du nickel de Long Harbour, doivent être précédés d’un relevé à l’égard de l’E. pedicellatum si on a des raisons de croire que des milieux convenant à l’espèce risquent d’être touchés. Si le lichen est trouvé, des mesures d’atténuation sont appliquées; sinon, le projet va de l’avant. Cependant, l’effet cumulatif d’un certain nombre de tels projets pourrait avec le temps entraîner une réduction de la superficie d’habitat. Dans le cas de nouveaux corridors de service public, il est impossible d’effectuer un relevé complet de tous les thalles d’E. pedicellatum, et une petite partie de l’habitat de l’espèce est ainsi appelée à disparaître. Le développement constitue beaucoup moins une menace dans le secteur de la baie d’Espoir que dans la presqu’île d’Avalon.

En Nouvelle-Écosse, il se construit également des chalets, mais on ne dispose d’aucune donnée sur les pertes de forêt associées à ce type de développement. La municipalité régionale d’Halifax est l’agglomération qui connaît la croissance la plus rapide en Nouvelle-Écosse, et le nombre de nouveaux quartiers a plus que doublé de 1998 à 2005, passant de 429 à 883, ce qui a entraîné une perte estimative de 700 à 5 000 ha de forêt. La construction routière associée à la création de nouveaux quartiers, à la construction de chalets, à l’aménagement de parcs éoliens ainsi qu’à l’exploitation minière et forestière peut altérer le microclimat des forêts environnantes, en réduisant l’humidité et en modifiant le ruissellement de surface et la circulation des eaux souterraines, qui jouent un rôle vital pour l’E. pedicellatum. La reprise des activités d’extraction d’or dans la province risque également de nuire aux occurrences connues de l’E. pedicellatum situées à proximité (Anon., 2014).

Incendies de forêt et suppression des incendies

En raison du climat humide, les incendies de forêt sont moins communs dans la presqu’île d’Avalon que dans le centre de Terre-Neuve. Le développement du réseau de chemins d’exploitation des ressources a accru le risque d’incendies d’origine humaine, mais cette menace demeure assez secondaire. Cependant, il se pourrait que les incendies gagnent en gravité et se propagent plus facilement avec les vastes superficies de chablis laissées par les grandes tempêtes de vent survenues au cours des dernières décennies et avec la réduction de la proportion de feuillus dans la forêt, due au broutage par l’orignal.

Les produits chimiques ignifuges ne sont pas employés à Terre-Neuve. Une mousse servant à accroître la durée d’humectation de l’eau sur les arbres est employée dans les secteurs où les bombardiers à eau doivent parcourir de longues distances et dans ceux où des maisons ou d’autres infrastructures sont menacées. Dans les secteurs où se trouvent des occurrences de l’E. pedicellatum, il y a beaucoup de lacs, et il n’est généralement pas nécessaire d’utiliser cette mousse (Eric Earle, comm. pers.).

Nombre de localités

Le mot « localité » désigne ici une zone distincte sur le plan écologique ou géographique à l’intérieur de laquelle un même phénomène menaçant peut toucher rapidement tous les individus du taxon étudié.

Population de l’Atlantique

En Nouvelle-Écosse, l’E. pedicellatum compte de 9 à 20 localités, qui sont réparties entre 3 grandes régions et forment des parcelles distinctes d’habitat où les individus sont isolés ou réunis en petits groupes. Les menaces telles que les pluies acides et le changement climatique agissent sur une grande échelle, alors que les menaces telles que l’exploitation forestière et le développement foncier font sentir leurs effets beaucoup plus localement. Les paragraphes qui suivent traitent de neuf régions de la province et fournissent dans chaque cas de l’information sur la population d’E. pedicellatum et sur la principale menace à laquelle elle y est exposée. Selon l’évaluation faite à l’aide du Calculateur des menaces, l’impact global des diverses menaces est jugé « élevé à très élevé ».

Île du Cap-Breton

Dans l’île du Cap-Breton, 142 thalles ont été recensés dans les comtés de Richmond et de Cap-Breton. Cette population est la plus grande et la plus récemment découverte de Nouvelle-Écosse. L’exploitation forestière commerciale est la principale préoccupation pour cette population, car la plupart des thalles signalés dans l’île ont été découverts dans le cadre d’inventaires préalables à la récolte effectués pour la société papetière Port Hawkesbury Paper Ltd. La pollution (SO2) provenant de la zone industrielle de Sydney pourrait aussi avoir un impact, mais les vents dominants soufflent généralement en direction opposée, ce qui peut réduire la menace. Le changement climatique pourrait avoir un impact sur cette population, mais moins que dans le cas des autres populations de Nouvelle-Écosse, parce que celle-ci se trouve dans la région où le climat est le plus frais.

Côte est

Dans la région de la Côte est (Eastern Shore), 154 thalles ont été recensés dans les comtés d’Halifax et de Guysborough. Comme cette population est celle qui est suivie depuis le plus longtemps, on dispose de plus d’information sur les menaces. Cameron et al. (2013a) ont constaté que la mortalité, dans le cas de cette population, est reliée aux taux élevés d’exploitation forestière pratiqués dans le paysage. Cameron (2009a) a observé que des gastropodes exotiques broutaient l’E. pedicellatum dans cette région, mais il n’a pas évalué l’effet que pourrait avoir ce broutage sur l’ensemble de la population. La pollution atmosphérique provenant de sources transfrontalières ou de la ville d’Halifax pourrait être préoccupante pour la population, car la région se trouve dans la direction du vent par rapport à ces sources de pollution. Un projet de mine d’or situé à quelques kilomètres de certains thalles pourrait également constituer une source locale de pollution atmosphérique lorsque la mine entrera en service (EAR, 2007). Étant donné la faible capacité tampon du substratum rocheux, les pluies acides constituent aussi une menace. Le changement climatique est également préoccupant.

Côte sud

Dans la région de la Côte sud (South Shore), 21 thalles ont été recensés, tous dans le comté de Shelburne. Le changement climatique constitue probablement une plus grande menace que dans toute autre région de la province, car l’E. pedicellatum se trouve à la limite sud de son aire de répartition, et la tendance au réchauffement est particulièrement manifeste dans cette région. Les pluies acides sont une menace, en raison de la faible capacité tampon du substratum rocheux, et les précipitations proviennent souvent de masses d’air continentales poussées par les vents dominants. L’exploitation forestière constitue maintenant une menace moins grave que dans les deux autres régions, en raison de la fermeture récente de sa seule usine de pâtes et papiers.

Population boréale

Dans l’île de Terre-Neuve, le nombre de localités est difficile à déterminer, car les menaces agissent à plusieurs échelles spatiales. Aucune des menaces ne touche toutes les occurrences de manière égale ou simultanée. Selon l’évaluation faite à l’aide du Calculateur des menaces, l’impact global des diverses menaces est jugé « élevé ».

Six régions où les occurrences sont exposées à des menaces similaires ont été distinguées, mais le nombre de localités est beaucoup plus grand, parce que l’exploitation forestière, par exemple, est pratiquée dans des secteurs restreints, à diverses époques, dans chacune des régions (voir la section « Menaces »). Certaines menaces, comme l’exploitation forestière et l’abattage d’arbres par le vent, agissent également de manière très locale, voire à l’échelle d’un seul site, tandis que d’autres, comme le changement climatique et le broutage par l’orignal, touchent des superficies beaucoup plus grandes. Les six régions ont en commun un taux variable de broutage par l’orignal et l’effet négatif de ce broutage sur la régénération du sapin baumier. Par conséquent, le nombre de localités de l’E. pedicellatum a été jugé « inconnu » dans le résumé technique. Nous résumons ci-dessous les données existant sur la taille des populations et les diverses menaces auxquelles elles sont exposées dans chacune des six régions de l’île.

Péninsule du Nord
Versant ouest de la péninsule du Nord

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont signalé un total de 23 thalles répertoriés avant 1995, et seulement 3 après 1994, tous sur sapin baumier. Comme il n’y a eu aucune observation récente dans cette région, il se peut que les milieux propices y soient peu fréquents (Hanel, comm. pers.). Aucune des occurrences connues ne comprend plus de 7 thalles (tableau annexe 2). Il y a eu beaucoup de coupe forestière commerciale dans une bonne partie de la région. Les forêts sont fortement touchées par le broutage dû à l’orignal.

Ouest du centre-sud de Terre-Neuve
Route de Burgeo (tronçon nord)

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont signalé 22 thalles sur sapin baumier et 1 thalle sur épinette noire, tous avant 1995, entre la route Transcanadienne et le lac Peter Strides Pond.

Route de Burgeo (bassin supérieur de la rivière Grandy Brook).

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont signalé 88 thalles, sur sapin baumier. Une occurrence ayant déjà compris plus de 40 thalles a été partiellement réexaminée en 2006, et les rares thalles encore existants étaient gravement nécrosés.

Du lac Pincent’s Pond au bassin supérieur de la rivière White Bear

Dans ce secteur, 42 thalles ont été trouvés depuis le dernier rapport de situation (COSEWIC, 2002), mais la région n’a pas été revisitée. En ce moment, un total de 170 thalles figure dans la base de données (tableau annexe 2).

Le vaste territoire comprenant l’écorégion des Landes maritimes et celle des Landes des monts Long Range n’est pas touché par l’exploitation forestière commerciale. Cependant, des arbres sont coupés à des fins domestiques dans les secteurs les plus accessibles, et il arrive souvent que des chalets soient construits dans des lieux isolés. Les forêts sont fortement touchées par le broutage dû à l’orignal. La région demeure peu explorée, et les tendances de la population sont inconnues.

Est du centre-sud de Terre-Neuve

L’est du centre-sud de Terre-Neuve a connu beaucoup d’exploitation forestière commerciale ainsi que des coupes de bois à des fins domestiques. Les forêts sont aussi fortement touchées par le broutage dû à l’orignal et ne se régénèrent pas dans certains secteurs. Malgré tout, il s’agit de la seule région où des occurrences ont connu une augmentation de population au cours des dix dernières années (tableau annexe 3).

Cette région comprend les occurrences situées entre le lac Great Burnt, le secteur de Twin Brooks, le parc provincial Jipujijkuei Kuespem ainsi que les secteurs de la baie Hermitage et de la Belle Baie. La réserve de Bay-du-Nord est également incluse. Quelque 2 671 thalles ont été signalés sur sapin baumier et 5 sur épinette noire (COSEWIC, 2002). Des relevés additionnels ont permis d’augmenter considérablement le nombre de thalles signalés dans le parc, et d’autres ont été découverts dans le secteur de Salt Pit – Twin Brooks. Les gens de la première nation Miawpukek ont aussi découvert des milliers de thalles dans leur zone d’aménagement forestier située près de Conne River. À l’heure actuelle, un total de 7 715 thalles figure dans la base de données de la Wildlife Division pour cette région (tableau annexe 2).

Secteur de Salt Pit – Twin Brooks

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont noté que ce secteur connaissait une exploitation forestière intensive. On estime que les taux annuels de déclin se situent entre 6 et 12 % (tableau annexe 3).

Parc provincial Jipujijkuei Kuespem

La population se trouvant dans le parc est contiguë avec plusieurs grands sites se trouvant à l’extérieur. Parmi les 1 021 thalles examinés dans le secteur, 338 (33,1 %) ont été jugés juvéniles, et ce pourcentage est exceptionnellement élevé par rapport aux autres populations de Terre-Neuve. Une occurrence renfermait 57 % de thalles juvéniles en 1999, mais cette proportion était tombée à 18 % en 2007. Les menaces présentes dans le parc Jipujijkuei Kuespem sont l’abattage d’arbres par le vent et le broutage du sapin baumier par l’orignal. Certaines occurrences ont diminué de jusqu’à 10 % par année, alors que d’autres ont augmenté d’environ 2 %; une occurrence a connu une augmentation de 21 % (tableau annexe 3).

Secteur situé au sud de la route de Conne River

Cette population se trouve dans la zone d’aménagement forestier de la première nation Miawpukek. Des coupes commerciales ont été pratiquées dans le passé, mais la récolte se limite maintenant en grande partie à la production de bois de chauffage, et une zone tampon de 20 m est imposée autour des arbres abritant l’E. pedicellatum.

Réserve sauvage de Bay-du-Nord

On a signalé dans cette réserve 6 occurrences comprenant en tout 16 sites (Clarke, 2005b). La forêt recouvre la moitié de la superficie totale, environ 28 km², où se rencontre l’E. pedicellatum. Ce secteur héberge une population principale comprenant plusieurs milliers de thalles (tableau annexe 2; Adams, comm. pers.). Une bonne partie du territoire est peu accessible et n’est pas touchée par l’exploitation forestière commerciale. Les forêts sont cependant touchées par le broutage dû à l’orignal.

Péninsule de Burin

Cette région comprend la péninsule de Burin et les îles avoisinantes de la baie de Plaisance. On y a signalé en tout 32 thalles, dont 8 se trouvent à l’île Merasheen, dans la baie de Plaisance. Aucune des occurrences n’a fait l’objet d’un suivi ou d’un nouveau relevé. La région ne connaît aucune exploitation forestière commerciale, mais la coupe de bois à des fins domestiques pourrait constituer une menace pour certaines occurrences. Il est fréquent que des chalets soient construits dans des lieux isolés. Les forêts sont touchées par le broutage dû à l’orignal.

Centre-est de Terre-Neuve

Cette région comprend le parc national Terra Nova, le secteur de Come By Chance ainsi que la réserve sauvage de Bay-du-Nord. Avant 1995, 125 thalles ont été signalés sur sapin baumier, la plupart près de Goobies. Aucun des sites n’a été revisité, et on ne dispose d’aucune information sur les tendances. La population totale d’E. pedicellatum de cette région, selon la base de données, compte moins de 100 thalles (tableau annexe 2).

Come By Chance

L’E. pedicellatum a été découvert dans ce secteur dans le cadre des travaux de terrain associés à l’aménagement d’une nouvelle raffinerie de pétrole au cap Southern, près de Come By Chance (Goudie, 2007; Goudie et Munier; 2007 a, b). On y a relevé 35 thalles, répartis entre 20 sapins baumiers, dans le secteur du cap Southern où on propose de construire la raffinerie. La pollution atmosphérique est la principale menace dans cette région; l’absorption de soufre par les lichens est notée et fait l’objet d’un suivi (Wadleigh et Blake, 1999).

Est de Terre-Neuve

L’écorégion de la Forêt d’Avalon a subi beaucoup de travaux d’exploitation forestière commerciale au cours de la dernière quarantaine d’années. Des conflits sont survenus lorsqu’on a proposé de faire des coupes à blanc dans des peuplements de forêt ancienne qui abritaient des nombres relativement grands de thalles d’Erioderma pedicellatum. Une deuxième menace est la pollution atmosphérique. La population d’E. pedicellatum située dans la partie nord du centre de la presqu’île d’Avalon se trouve dans la direction du vent par rapport à la centrale thermique de Holyrood, qui libère dans l’atmosphère de forts volumes d’anhydride sulfureux (Goudie et al., 2011). Les forêts de la presqu’île d’Avalon sont également touchées par le broutage dû à l’orignal, et elles ne se régénèrent pas dans de nombreux secteurs (Goudie, 2008a). La construction de chalets se poursuit à grande échelle. Selon Maass et Yetman (COSEWIC, 2002), le nombre total de thalles signalés après 1995 dans la presqu’île d’Avalon était de 2 148. Depuis, on a découvert plus de 2 000 thalles additionnels dans le secteur des étangs Hall’s Gullies et dans les secteurs voisins. On estime maintenant que la population compte environ 5 000 thalles (tableau annexe 2).

Lacs Lockyer’s Waters

Maass et Yetman (COSEWIC, 2002) ont signalé plus de 900 thalles, répartis entre environ 500 sapins baumiers, dans le secteur des lacs Lockyer’s Waters, à l’intérieur d’une zone étudiée de 20 ha. Un suivi récent a révélé qu’il y avait un déclin continu du nombre de thalles, qui est maintenant inférieur à 300 (Goudie et al., 2011). En 2006, une grande concentration d’E. pedicellatum a été découverte dans le secteur des étangs Hall’s Gullies, au sud du lac Ocean Pond. Plus de 2 000 thalles ont été répertoriés au cours des 8 dernières années dans ce secteur d’environ 15 km de longueur et 7 km de largeur. Cette population pourrait occuper une superficie encore plus grande, mais les relevés ne sont pas terminés dans les secteurs voisins. Les parterres de coupe de la zone d’exploitation de la rivière Clam (Clam River Operating Area) se trouvent à l’intérieur de cette occurrence. Le secteur a fait l’objet d’un relevé avant son exploitation, et une zone tampon de 20 m a été laissée autour des occurrences connues de l’E. pedicellatum, mais on n’a pas encore évalué les effets de la récolte, faite en 1998.

Long Harbour

Le secteur situé au sud-est de Long Harbour a fait l’objet d’un relevé avant la construction de l’usine de traitement du nickel proposée, et 328 thalles ont été trouvés. Les thalles qui se trouvaient à l’emplacement exact du chantier ont été séparés, et les 265 plants ainsi obtenus ont été repiqués dans 8 sites, dont la moitié dans des peuplements où l’E. pedicellatum était déjà présent et la moitié dans des sites non occupés. En 2012, seulement 149 des sujets transplantés étaient encore vivants, et une analyse préliminaire semble indiquer que la mortalité était plus élevée dans les sites où aucun thalle n’était présent auparavant (Goudie et Jones, 2013).

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

La population de l’Atlantique de l’Erioderma pedicellatum est considérée comme une espèce en voie de disparition (Endangered) aux termes de l’Endangered Species Act (1998) de la Nouvelle-Écosse ainsi qu’aux termes de la Loi sur les espèces en péril (2013) du Nouveau-Brunswick. La population est également inscrite à titre d’espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale.

La population boréale de l’Erioderma pedicellatum est considérée comme une espèce vulnérable (Vulnerable) aux termes de l’Endangered Species Act de Terre-Neuve-et-Labrador et est inscrite à titre d’espèce préoccupante à l’annexe 1 de la LEP fédérale. Un plan de gestion de cinq années a été rédigé pour cette population (Keeping et Hanel, 2006).

Statuts et classements non juridiques

L’organisme NatureServe (2013) a attribué à l’Erioderma pedicellatum la cote G1G2Q (gravement en péril à en péril) à l’échelle mondiale. La population de l’Atlantique est cotée S1S2 (gravement en péril à en péril) en Nouvelle-Écosse et SH (peut-être disparue) au Nouveau-Brunswick (http://www.natureserve.org/explorer/ranking.htm).

Population de l’Atlantique.

En Nouvelle-Écosse, 5 occurrences se trouvent entièrement ou partiellement à l’intérieur d’une zone sauvage (wilderness area) protégée par la province. Les 2 occurrences qui se trouvent partiellement dans une telle zone sont celle du lac Bear, dont 5 des 14 thalles sont situés dans la zone sauvage de Tangier Grand Lake, et celle du lac MacDonald, dont 10 des 26 thalles adultes se trouvent dans la zone sauvage de Middle River Framboise. En tout, 15 thalles se trouvent dans de telles zones (tableau annexe 1). Ces zones sauvages sont protégées en vertu de la Wilderness Areas Protection Act (1998), qui y interdit toute forme de développement, y compris l’exploitation forestière, l’exploitation minière et la construction.

Population boréale

À Terre-Neuve, l’E. pedicellatum se rencontre sur divers arbres dans deux réserves naturelles (nature reserves), celle d’Avalon et celle de Bay-du-Nord. L’espèce se rencontre également dans le parc national Terra Nova, et quelques occurrences se trouvent à l’intérieur de parcs provinciaux, notamment le parc Jipujijkuei Kuespem, sur la baie d’Espoir.

Un grand nombre des occurrences canadiennes de l’espèce, tant à Terre-Neuve qu’en Nouvelle-Écosse, se trouvent sur des terres de la Couronne, où elles ne jouissent d’aucune protection juridique.

Remerciements et experts contactés

Les rédacteurs du présent rapport aimeraient souligner la contribution exceptionnelle du regretté Eugene Conway (11 janvier 1946 – 5 décembre 2014), qui a été pendant une quinzaine d’années, par son travail bénévole, un véritable ambassadeur de l’érioderme boréal et des milieux constituant son habitat à Terre-Neuve. M. Conway a personnellement découvert un grand nombre des populations d’érioderme boréal de la province et a su partager avec le monde entier sa passion pour ce lichen.

En Nouvelle-Écosse, les rédacteurs du rapport aimeraient remercier Tom Neily et Brad Toms, du Mersey Tobeatic Research Institute, d’avoir mis à leur disposition leurs données de recherche à long terme. Les rédacteurs tiennent aussi à remercier Frances Anderson, chercheuse associée au Nova Scotia Museum of Natural History, pour l’information qu’elle a fournie. Les rédacteurs tiennent enfin à souligner les travaux antérieurs de Wolfgang Maass, sans lesquels la présente réévaluation aurait été impossible.

À Terre-Neuve, un volume considérable de données ont été fournies par Shelley Pardy et Claudia Hanel, de la Wildlife Division du ministère provincial de l’Environnement et de la Conservation, ainsi que Bill Clarke et Blair Adams, du Centre for Forest Innovation and Science de la Forestry and Agrifoods Agency, faisant partie du ministère des Ressources naturelles. André Arsenault ainsi que le ministère des Ressources naturelles ont transmis de précieuses observations sur une ébauche du présent rapport. David Yetman et Eugene Conway, du Newfoundland Lichen Education and Research Group (NLERG), ainsi que Mac Pitcher ont permis d’élucider divers aspects de la répartition du lichen et des travaux de terrain antérieurs. Finalement, les rédacteurs tiennent à remercier Christoph Scheidegger, qui a supervisé la mise en œuvre du protocole de suivi du lichen dans l’est de Terre-Neuve, avec l’appui constant de la société Vale Newfoundland and Labrador Limited.

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Scheidegger, C. et Goward, T. 2002. Monitoring lichens for conservation: red lists and conservation action plans. Pages 163-181 in Monitoring with lichens – Monitoring lichens (P.L. Nimis, C. Scheidegger et P.A. Walseley eds.) Kluwer Academic, Dordrecht.

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Robert Ian Goudie, Ph.D., est chercheur expérimenté dans les domaines de la démographie, de l’écologie et du comportement et a travaillé dans de nombreuses régions de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Ouest canadien. Au cours des dernières années, il s’est beaucoup intéressé à la surveillance des lichens rares à l’échelle mondiale, comme indicateurs de la santé des forêts boréales anciennes. Il a participé aux activités de diverses organisations non gouvernementales vouées à la conservation et à la défense de l’environnement. Depuis trois ans, il est conseiller en sciences forestières auprès du chapitre de Terre-Neuve-et-Labrador de la Société pour la nature et les parcs du Canada. Il travaille actuellement à promouvoir la planification par écosystème et la mise en œuvre de l’Entente sur la forêt boréale canadienne.

Robert Cameron est écologiste à la Protected Areas Branch du ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse. Il détient une maîtrise de l’Université Acadia, où il a étudié les effets de l’exploitation forestière sur les lichens épiphytes. Il détient également un grade en foresterie de l’Université du Nouveau-Brunswick, avec spécialisation en biologie des espèces sauvages. Ses recherches lichénologiques sont axées sur la conservation des lichens rares ou en péril, particulièrement ceux poussant en forêt. Robert Cameron fait des recherches sur les lichens depuis plus de 15 ans et étudie l’Erioderma pedicellatum depuis près de 10 ans.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée pour la préparation du présent rapport.

Annexe 1. Évaluations obtenues au moyen du Calculateur des menaces

Évaluation de la population boréale de l’Erioderma pedicellatum

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Erioderma pedicellatum – unité désignable constituée par la population boréale
Identification de l’élément
Sans objet
Code de l’élément
Sans objet
Date
09/05/2014
Évaluateur(s) :
David Richardson, Dwayne Lepitzki, Mary Sabine, Julie McKnight, Frances Anderson, Rob Cameron, Shelley Pardy, Ruben Boles, Tom Neily, Claudia Hanel, Julie Perrault
Références :
Sans objet
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de nniveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de nniveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 1 0
C Moyen 1 1
D Faible 5 6
- Impact global des menaces calculé : Élevé Élevé
Impact global des menaces attribué :
Sans objet
Justification de l’ajustement de l’impact :
Sans objet
Commentaires sur l’impact global des menaces
Sans objet
Tableau d’évaluation des menaces. Classification des menaces d’après IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).
# Menace Impact
(calculé)
Critère
Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée - modérée
(11-70 %)
Élevée (constante) -
1.1 Habitations et zones urbaines D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée - modérée
(11-70 %)
Élevée (constante) La construction de chalets est populaire dans la presqu’île d’Avalon et les autres régions de Terre-Neuve. Cette activité entraîne souvent l’élimination ou l’éclaircissement des forêts des environs, ce qui modifie le microclimat et peut ainsi nuire à l’érioderme boréal. On estime que 1 200 ha sont ainsi touchés chaque année dans la presqu’île d’Avalon. La portée de l’impact se situe probablement près du minimum de la catégorie « petite » (1 %). Les mesures d’atténuation actuelles peuvent réduire la menace; sinon, sa gravité peut être élevée.
1.2 Zones commerciales et industrielles - - - - - -
1.3 Tourisme et espaces récréatifs - Négligeable Négligeable (< 1 %) Légère (1-10 %) Élevée (constante) La circulation de véhicules tout-terrain (VTT) et l’aménagement de sentiers ont augmenté dans toute la province, ce qui a entraîné une perturbation de l’habitat. Cependant, l’aménagement de nouveaux sentiers n’est pas autorisé dans les secteurs où l’érioderme boréal est présent (il faudrait un examen environnemental). Cependant, certains ne respectent pas la réglementation, et on voit apparaître de nouveaux sentiers, dont l’impact demeure inconnu.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) D Faible Petite
(1-10 %)
Extrême - élevée (31-100 %) Élevée – modérée -
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois - - - - - Toute expansion agricole exige un examen environnemental. Si l’érioderme boréal est trouvé, l’expansion est refusée.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte D Faible Petite
(1-10 %)
Extrême - élevée (31-100 %) Élevée – modérée La plantation d’épinette noire et d’épinette blanche dans les secteurs où la régénération du sapin baumier est inhibée par le broutage dû à l’orignal entraîne la perte d’arbres qui auraient pu dans l’avenir servir d’hôtes à l’érioderme boréal. Il se peut que ce soit déjà en train de se produire, mais cela se produira certainement à plus grande échelle au cours des 60 prochaines années.
2.3 Élevage et élevage à grande échelle - - - - - -
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce - - - - - -
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) - - - - - -
3.1 Forage pétrolier et gazier - - - - - -
3.2 Exploitation de mines et de carrières - - - - - Ces types d’activités pourraient avoir lieu dans l’avenir et avoir un impact, mais on ne sait pas exactement quelles en seront la portée, la gravité et l’immédiateté.
3.3 Énergie renouvelable - - - - - -
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) D Faible Petite
(1-10 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée – modérée -
4.1 Routes et voies ferrées D Faible Petite
(1-10 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée – modérée La construction de chemins donnant accès aux nouveaux chalets ou aux chantiers d’exploitation forestière commerciale entraîne une modification du microclimat dans les forêts environnantes, et on sait que cela peut endommager ou tuer l’érioderme boréal. Par contre, ces chemins peuvent faciliter l’accès des chasseurs d’orignal et ainsi réduire l’impact du broutage du sapin baumier par ce mammifère.
4.2 Lignes de services publics - Négligeable Négligeable (< 1 %) Grave - légère (1-70 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans / 3 gén.) La construction se fera au cours des deux prochaines années, mais la superficie touchée pourrait être petite, et on ne sait pas exactement quelle sera la gravité de l’impact.
4.3 Transport par eau - - - - - -
4.4 Trajectoires de vol - - - - - -
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) D Faible Petite
(1-10 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) -
5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres - - - - - -
5.2 Cueillette de plantes terrestres - - - - - -
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois D Faible Petite
(1-10 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) La coupe de bois à des fins domestiques est une activité très dispersée qui peut à la fois éliminer des arbres hôtes et créer des ouvertures modifiant le microclimat de la forêt et pouvant ainsi nuire à l’érioderme boréal. L’utilisation de forêts à révolution plus courte peut aussi réduire le nombre des vieux sapins baumiers, hôtes privilégiés du lichen. L’exploitation forestière commerciale pratiquée à proximité des occurrences connues peut également modifier le microclimat de l’habitat du lichen; dans les terres de la Couronne où le lichen est présent, on maintient des zones tampons et on effectue des relevés avant toute récolte forestière, mais cela n’est pas fait, ou n’est pas fait efficacement, dans les terres privées. Aucune coupe n’est autorisée dans les sites dont on sait qu’ils hébergent l’érioderme boréal.
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques - - - - - -
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) -
6.1 Activités récréatives - - - - - -
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires - - - - - -
6.3 Travaux et autres activités - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) Les recherches scientifiques sur l’érioderme boréal se poursuivent. L’impact et les effets de ces recherches sont négligeables. Elles peuvent profiter à l’espèce en permettant une meilleure compréhension de son écologie et d’autres aspects de sa biologie et en améliorant les possibilités de conservation, mais il est peu probable qu’elles entraînent directement une augmentation de la population.
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) BC Modéré-élevé Grande
(31-70 %)
Élevée-modérée
(11-70 %)
Élevée (constante) -
7.1 Incendies et suppression des incendies Incendies et lutte contre les incendies - - - - Les incendies ne constituent pas une menace grave, car l’érioderme boréal pousse à des endroits où il n’y a pas d’incendies ou dans des milieux qui ne sont pas sujets ou propices aux incendies. Il y a un programme de brûlage dirigé dans le parc national Terra Nova, mais il ne vise que des peuplements d’épinette noire, et non des sites abritant l’érioderme boréal.
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau - - - - - -
7.3 Autres modifications de l’écosystème BC Modéré-élevé Grande
(31-70 %)
Élevée-modérée
(11-70 %)
Élevée (constante) La population d’orignal est passée de 25 000 à 150 000 têtes depuis 1980. Cet animal empêche la régénération du sapin baumier dans de nombreux secteurs, ce qui laisse une forêt dominée par les épinettes. Le broutage par l’orignal modifie donc l’écosystème, en ciblant les jeunes arbres, ce qui créera dans l’avenir un manque d’arbres adultes propices pour l’érioderme boréal. Il n’y a aucune régénération du sapin baumier dans le parc national Terra Nova, où l’orignal est présent (sauf dans les îles éloignées de la côte, généralement inaccessibles pour l’orignal). On effectue une gestion active des populations d’orignal, et on recourt à la sylviculture pour que l’érioderme boréal puisse coloniser des sapinières dans l’avenir. La situation est sans doute semblable dans les autres zones protégées de Terre-Neuve. D’ailleurs, l’orignal ne broute pas directement l’érioderme boréal sur les vieux arbres. Le sapin baumier en régénération est également brouté par d’autres espèces non indigènes, comme l’écureuil roux, le lièvre d’Amérique et diverses limaces, qui contribuent ainsi au manque de régénération du sapin baumier.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) - Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (constante) -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes - Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (constante) On effectue actuellement un prélèvement dans la population croissante d’orignal, mais on ne sait pas dans quelle mesure cela atténuera dans l’avenir l’impact du broutage.
8.2 Espèces indigènes problématiques - - - - - La lutte contre les mouches à scie a été pratiquée à l’aide de divers insecticides et du Bacillus thuringiensis (BT). On ne connaît pas l’impact de ces produits sur la microfaune pouvant jouer un rôle dans la dispersion des spores de l’érioderme boréal ou même sur le lichen lui-même.
8.3 Introduction de matériel génétique - - - - - -
9 Pollution (en anglais seulement) CD Moyen-Faible Restreinte-petite (1-30 %) Grave-légère (1-70 %) Élevée (constante) -
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines - - - - - -
9.2 Effluents industriels et militaires - - - - - -
9.3 Effluents agricoles et forestiers - - - - - -
9.4 Détritus et déchets solides - - - - - -
9.5 Polluants atmosphériques CD Moyen-Faible Restreinte-petite (1-30 %) Grave-légère (1-70 %) Élevée (constante) L’érioderme boréal est très sensible aux dommages causés par l’anhydride sulfureux provenant de sources locales ou associé aux pluies acides et au brouillard acide d’origine transfrontalière, mais il y a moins de pluies acides et de brouillard acide à Terre-Neuve qu’en Nouvelle-Écosse. La pollution générée par la raffinerie de Come By Chance, par la centrale de Holyrood, par l’usine de transformation du nickel de Long Harbour et par la ville de Saint-Jean pourrait nuire aux populations voisines d’érioderme boréal.
9.6 Énergie excessive - - - - - -
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - - - -
10.1 Volcans - - - - - -
10.2 Tremblements de terre et tsunamis - - - - - -
10.3 Avalanches et glissements de terrain - - - - - -
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) D Faible Petite
(1 – 10 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) -
11.1 Déplacement et altération de l’habitat - Inconnu Grande - petite (1-70 %) Inconnue Élevée (constante) On prédit des augmentations de la fréquence du brouillard, qui pourraient profiter au lichen.
11.2 Sécheresses - - - - - Un allongement des périodes de sécheresse pourrait constituer une menace pour l’érioderme boréal, mais l’immédiateté et la probabilité d’une telle menace sont incertaines, et il faudrait plus de recherches à ce sujet.
11.3 Températures extrêmes - - - - - Les augmentations prévues de la fréquence, de la durée ou de la gravité des épisodes de température extrême pourraient aussi constituer une menace pour l’érioderme boréal, mais il faudrait plus de recherches à ce sujet.
11.4 Tempêtes et inondations D Faible Petite
(1 – 10 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) La fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les ouragans de 2011 et de 2012, reliée au changement climatique, a eu un impact grave sur les forêts où vit l’érioderme boréal, en causant la chute de vieux sapins baumiers, hôtes privilégiés du lichen, et en créant des ouvertures modifiant le microclimat de la forêt. Les dommages causés par les ouragans (et notamment par Igor) ont accéléré le morcellement des peuplements de sapin baumier dans de nombreux secteurs du parc national Terra Nova, ce qui a pu limiter la superficie de l’habitat de l’érioderme boréal.

Évaluation de la population de l’Atlantique de l’Erioderma pedicellatum

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Erioderma pedicellatum – Unité désignable constituée par la population de l’Atlantique
Identification de l’élément
Sans objet
Code de l’élément
Sans objet
Date
09/05/2014
Évaluateur(s) :
David Richardson, Dwayne Lepitzki, Mary Sabine, Julie McKnight, Frances Anderson, Rob Cameron, Shelley Pardy, Ruben Boles, Tom Neily, Claudia Hanel, Julie Perrault
Références :
Sans objet
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de nniveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de nniveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 3 1
C Moyen 1 1
D Faible 2 4
- Impact global des menaces calculé : Très élevé Élevé
Impact global des menaces attribué :
A = Très élevé
Justification de l’ajustement de l’impact :
Sans objet
Commentaires sur l’impact global des menaces
Sans objet
Tableau d’évaluation des menaces.
# Menace Impact
(calculé)
Critère
Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) D Faible Petite
(1 – 10 %)
Élevée
(31-70 %)
Élevée (constante) -
1.1 Habitations et zones urbaines D Faible Petite
(1 – 10 %)
Élevée
(31-70 %)
Élevée (constante) La construction de chalets près de l’habitat occupé par le lichen peut modifier le microclimat à proximité, entraîner une dégradation de cet habitat et avoir un impact sur l’érioderme boréal. La portée de l’impact se situe probablement près du minimum de la catégorie « petite » (1 %).
1.2 Zones commerciales et industrielles - - - - - -
1.3 Tourisme et espaces récréatifs - - - - - -
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) - - - - - -
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois - - - - - -
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte - - - - - -
2.3 Élevage et élevage à grande échelle - - - - - -
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce - - - - - -
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) - Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême
(71-100 %)
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans/3 gén.) -
3.1 Forage pétrolier et gazier - Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnue Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans/3 gén.) La fracturation hydraulique et le transport du gaz naturel par pipeline risquent de perturber l’habitat et le microclimat. Les pipelines peuvent provoquer dans les eaux souterraines des changements nuisibles à l’habitat occupé par l’érioderme boréal. Des travaux de fracturation seront probablement bientôt entrepris. Des milieux propices à l’érioderme boréal sont présents dans le secteur, bien que l’espèce n’y ait pas été découverte dans le cadre des relevés menés jusqu’à présent.
3.2 Exploitation de mines et de carrières - Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême
(71-100 %)
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans/3 gén.) La perturbation des milieux naturels associée à la reprise de l’extraction de l’or dans le comté d’Halifax peut nuire aux sites où pousse l’érioderme boréal qui se trouvent à moins de 5 km. Ces activités minières pourraient avoir un impact sur 20 à 300 thalles, mais aucun thalle ne se trouve à l’emplacement exact de la mine.
3.3 Énergie renouvelable - Négligeable Négligeable (< 1 %) Extrême
(71-100 %)
Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans/3 gén.) L’aménagement de parcs éoliens nécessite la modification d’une superficie considérable de terrain, et cette activité est en augmentation en Nouvelle-Écosse. Des travaux de construction sont en cours dans des secteurs où l’érioderme boréal a été signalé.
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) D Faible Restreinte
(11-30 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée (constante) -
4.1 Routes et voies ferrées D Faible Restreinte
(11-30 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée (constante) La construction de chemins associée à l’exploitation minière, à la fracturation hydraulique, à l’aménagement de parcs éoliens, à la construction de chalets et à l’exploitation forestière modifie le microclimat des terres boisées voisines, l’écoulement des eaux et la nappe phréatique. De nouveaux chemins d’exploitation forestière s’ajoutent chaque année ou sont proposés pour des secteurs où l’érioderme boréal a été signalé. La fracturation hydraulique et l’aménagement de parcs éoliens exigent également la construction de chemins d’accès.
4.2 Lignes de services publics - - - - - -
4.3 Transport par eau - - - - - -
4.4 Trajectoires de vol - - - - - -
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) B Élevé Grande
(31-70 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) -
5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres - - - - - -
5.2 Cueillette de plantes terrestres - - - - - -
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois B Élevé Grande
(31-70 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) La récolte de bois pour la production d’énergie à partir de la biomasse se chiffre à plus de 500 000 tonnes par année. Cette activité élimine entre autres des peuplements de sapin baumier, hôte principal de l’érioderme boréal. En raison d’une baisse des réserves de bois, on récolte de plus en plus des arbres hôtes sur les terres privées, où aucun relevé visant l’érioderme boréal n’est exigé avant la récolte, ce qui risque de réduire les populations du lichen. L’abattage d’arbres a pour double effet d’éliminer des arbres pouvant être colonisés par l’érioderme boréal et d’éliminer directement une partie de la population de ce lichen, s’il est déjà présent sur l’arbre abattu.
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques - - - - - -
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) -
6.1 Activités récréatives - - - - - -
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires - - - - - -
6.3 Travaux et autres activités - Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (constante) -
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) - - - - - -
7.1 Incendies et suppression des incendies - - - - - -
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau - - - - - -
7.3 Autres modifications de l’écosystème - - - - - -
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) CD Moyen-Faible Généralisée (71-100 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (constante) -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes CD Moyen-Faible Généralisée (71-100 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (constante) Deux espèces envahissantes de limaces sont aujourd’hui répandues en Nouvelle-Écosse et ont endommagé des lichens en les broutant. De tels dommages ont été observés chez l’érioderme boréal. Le broutage a souvent été observé et semble réellement endommager les lichens, mais il faudrait des recherches plus poussées pour évaluer l’impact global de cette menace sur la population.
8.2 Espèces indigènes problématiques - - - - - Des infestations de tordeuse des bourgeons de l’épinette devraient bientôt toucher les peuplements de sapin baumier, étant donné le cycle naturel de ce ravageur. Une mortalité élevée des arbres est prévue en Nouvelle-Écosse. On a constaté que le broutage par des gastropodes indigènes et la consommation du lichen par des arthropodes causent également des dommages à l’érioderme boréal. Il est possible que les limaces indigènes aient moins d’impact sur le lichen, car elles sont en train d’être supplantées par les deux espèces exotiques.
8.3 Introduction de matériel génétique - - - - - -
9 Pollution (en anglais seulement) BC Modéré-élevé Grande
(31-70 %)
Élevée-modérée
(11-70 %)
Élevée (constante) -
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines - - - - - -
9.2 Effluents industriels et militaires - - - - - -
9.3 Effluents agricoles et forestiers - - - - - -
9.4 Détritus et déchets solides - - - - - -
9.5 Polluants atmosphériques BC Modéré-élevé Grande
(31-70 %)
Élevée-modérée
(11-70 %)
Élevée (constante) Les pluies acides, l’anhydride sulfureux et le brouillard acide sont considérés comme la cause de la disparition de l’érioderme boréal au Nouveau-Brunswick. La concentration de ces polluants a diminué, mais l’érioderme boréal appartient au groupe des cyanolichens, qui sont des lichens très sensibles à la pollution atmosphérique. De plus, même une concentration réduite de ces polluants peut surmonter la capacité tampon des arbres hôtes, provoquer l’acidification de leur écorce et faire ainsi en sorte qu’elle ne peut plus être colonisée par le lichen. L’impact du brouillard acide sur le lichen lui-même ainsi que sur l’acidité de l’écorce de ses arbres hôtes nuit sans doute aux populations d’érioderme boréal de Nouvelle-Écosse, mais à un degré moindre.
9.6 Énergie excessive - - - - - -
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - - - -
10.1 Volcans - - - - - -
10.2 Tremblements de terre et tsunamis - - - - - -
10.3 Avalanches et glissements de terrain - - - - - -
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) BD Élevée-faible Grande-petite (1-70 %) Grave-légère (1-70 %) Élevée (constante) -
11.1 Déplacement et altération de l’habitat BD Élevée-faible Grande-petite (1-70 %) Grave-légère (1-70 %) Élevée (constante) On prédit que le changement climatique forcera les populations de sapin baumier à migrer au nord de la Nouvelle-Écosse, ce qui provoquera la disparition d’arbres hôtes à moyen et à long terme. Les hivers plus doux pourraient également accroître les taux de survie et d’activité des limaces broutant le lichen. De plus, les réductions observées et prédites de la fréquence du brouillard côtier en Nouvelle-Écosse devraient faire diminuer l’humidité et ainsi rendre l’habitat de l’érioderme boréal moins capable de lui permettre de prospérer.
11.2 Sécheresses - - - - - -
11.3 Températures extrêmes - - - - - -
11.4 Tempêtes et inondations D Faible Petite
(1 – 10 %)
Extrême
(71-100 %)
Élevée (constante) Les épisodes de vent extrême peuvent provoquer la chute d’arbres, ce qui peut éliminer des arbres hôtes, détruire l’habitat de l’espèce à proximité et modifier le microclimat.

Glossaire

Impact
Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution ou de la dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est insignifiante/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
Portée
Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %).
Gravité
Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible = > 0 %).
Immédiateté
Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); insignifiante/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

Tableau annexe 1. Occurrences connues de l’Erioderma pedicellatum en Nouvelle-Écosse. Tableau disponible auprès du Secrétariat du COSEPAC.

Tableau annexe 2. Position des sites et autres données sur l’érioderme boréal se trouvant dans la base de données de la Wildlife Division du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et dans celle du bureau satellite de Terre-Neuve-et-Labrador du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique. Tableau disponible auprès du Secrétariat du COSEPAC.

Tableau annexe 3. Évaluation des tendances des populations fournie par le ministère de l’Environnement et de la Conservation de Terre-Neuve-et-Labrador. Tableau disponible auprès du Secrétariat du COSEPAC.

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