Rat kangourou d'Ord (Dipodomys ordii) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

Rat kangourou d’Ord

Rat kangourou d’Ord
Photo: © D.L. Gummer, avec la permission du Royal Alberta Museum.

En voie de disparition
2017

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

 

Information sur le document

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le Rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii), 2017

xxx

 

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante :

COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 64 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 37 p.

GUMMER, D.L. 1995. Rapport de situation du COSEPAC sur le rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 1+27 p.

Note de production :

Le COSEPAC remercie Darren Bender et David Gummer d’avoir rédigé le rapport de situation sur le rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Justina Ray, coprésidente du Sous-comité de spécialistes des mammifères terrestres du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site Web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Ord's Kangaroo Rat Dipodomys ordii in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Rat kangourou d’Ord - Photographie : D.L. Gummer, avec la permission du Royal Alberta Museum.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation - avril 2017

Nom commun
Rat kangourou d’Ord
Nom scientifique
Dipodomys ordii
Statut
En voie de disparition
Justification de la désignation
Ce petit rongeur nocturne est confiné à 12 complexes dunaires actifs du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan, et l’occurrence de l’espèce la plus proche se trouve aux États-Unis à environ 270 km. Sa petite population (moins de 1 000 individus matures la plupart des années) varie de manière imprévisible sur de courtes périodes de temps. Elle est menacée par les impacts humains cumulatifs incluant l’aménagement et l’entretien de routes et de corridors de service, la production d’énergie, le changement de l’utilisation des terres, et la pollution lumineuse et sonore. Ces menaces pourraient exacerber d’autres facteurs limitatifs tels que l’empiètement par la végétation et la stabilisation des habitats de dune ouverts. Le suivi annuel normalisé des populations de l’espèce en Alberta révèle un déclin de l’abondance de 72 % entre 2006 et 2015, probablement dû au déclin de l’habitat, ainsi qu’une réduction substantielle de la répartition. Ces constats sont considérés comme représentatifs de la population canadienne entière. L’espèce est inscrite sur la liste de la LEP depuis 2007, et la majeure partie de son habitat n’est pas protégé.
Répartition
Alberta, Saskatchewan
Historique du statut
Espèce désignée « préoccupante » en avril 1995. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Réexamen et confirmation du statut en avril 2017.

COSEPAC résumé

Rat kangourou d’Ord
Dipodomys ordii

Description et importance de l’espèce sauvage

Le rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii; Woodhouse, 1853) est un petit rongeur nocturne (~70 g) qui vit dans des milieux à sol sablonneux meuble, associés généralement à des dunes en érosion. C’est la seule espèce de rat kangourou (du genre Dipodomys) qui est présente au Canada. Le rat kangourou d’Ord n’est pas étroitement apparenté au kangourou ni au rat surmulot, mais partage avec eux certaines caractéristiques, y compris des pattes antérieures de taille réduite ainsi que des pattes et pieds postérieurs longs qu’il utilise pour se déplacer par bonds. Il possède un pelage dorsal brun-orange avec des marques blanches distinctes sur la tête, le ventre et les hanches, et une longue queue touffue représentant plus de la moitié de sa longueur totale.

Le rat kangourou est souvent considéré comme une espèce clé en raison de son comportement de prédation et d’accumulation de graines et de sa façon de couper la végétation et de perturber le sol. Il est aussi une proie commune pour de nombreuses espèces, y compris des espèces préoccupantes sur le plan de la conservation. Les rats kangourous sont sensibles aux changements de l’habitat, particulièrement à la stabilisation des dunes par la végétation, et l’on considère souvent l’espèce comme un indicateur ou une espèce focale pour les écosystèmes dunaires intacts. Les individus de la population canadienne se distinguent de ceux des populations se trouvant aux États-Unis et au Mexique, par rapport auxquelles ils sont géographiquement isolés, par leur plus grande taille, l’état de torpeur dans lequel ils plongent pour survivre aux longues périodes hivernales et par leur reproduction plus rapide durant la période sans neige relativement courte. Il pourrait s’agir d’adaptations résultant de l’isolement à long terme à l’extrême limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce.

Répartition

L’espèce est largement répartie dans les prairies et déserts arides de la région intérieure de l’ouest de l’Amérique du Nord, depuis le sud des Prairies canadiennes jusqu’au centre du Mexique. Au Canada, la répartition de l’espèce est confinée à 12 complexes dunaires actifs du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan. Les rats kangourous d’Ord présents au Canada forment une population isolée, à la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce, la population de la même espèce la plus proche se trouvant à une distance d’environ 270 km, au Montana.

Habitat

Le rat kangourou d’Ord est une espèce qui requiert un habitat précis; il est généralement associé à la périphérie de dunes en érosion et a besoin de milieux sablonneux ouverts à végétation clairsemée pour pouvoir se déplacer par bonds et creuser de vastes terriers. Son habitat primaire se compose de sols sablonneux meubles que l’on retrouve dans les dunes en érosion, les bancs de sable et les pentes sablonneuses en érosion dans les zones de dunes. En deuxième lieu, les rats kangourous peuvent occuper d’autres zones sablonneuses où le sol a été perturbé par les humains (p. ex. les routes et les pare-feux), mais des données révèlent que ces milieux pourraient être associés à des taux de mortalité plus élevés. La superficie de dunes en érosion a diminué dans les Prairies canadiennes au cours des dernières décennies, à cause de changements des régimes climatiques et de l’utilisation des terres et de modifications des régimes de perturbation de la végétation.

Les habitats primaires au Canada sont répartis discrètement dans l’espace et font partie d’une mosaïque de paysages où prédomine l’agriculture. L’habitat existant est donc très fragmenté, les parcelles d’habitat se trouvant à des distances supérieures à la capacité de dispersion habituelle de l’espèce. En raison de cette répartition irrégulière, la population du Canada fonctionne comme une métapopulation avec un fort taux de roulement.

Biologie

Les rats kangourous d’Ord passent la majeure partie de leur vie dans des réseaux de terriers souterrains où ils peuvent s’abriter des conditions hivernales ou d’autres types de mauvais temps et se cacher des prédateurs à la surface, particulièrement durant le jour. L’espèce est active à la surface presque seulement pendant la nuit; la plupart de ses activités sont exclusivement nocturnes lorsque la lumière ambiante est faible, voire nulle (p. ex. les nuits sans clair de lune). L’espèce se nourrit principalement de graines que les individus tenteront de cacher sous la terre en quantité suffisante pour assurer leur survie pendant l’hiver, lorsque les températures basses et la couverture neigeuse empêchent que la quête de nourriture soit efficace. Exception faite des femelles élevant leurs petits, les rats kangourous sont très solitaires; ils défendent agressivement leur territoire, vraisemblablement pour protéger leurs résidences et leurs caches de nourriture souterraines.

En hiver, l’inanition et l’hypothermie semblent être les causes de mortalité les plus communes pour l’espèce; des taux de mortalité hivernale atteignant jusqu’à 90 % ont été documentés. La plupart des rats kangourous d’Ord au Canada vivent moins d’un an. La population canadienne du rat kangourou d’Ord présente des taux de reproduction élevés du printemps à la fin de l’été – ce qui compense la mortalité élevée en hiver. Les femelles qui survivent à l’hiver peuvent avoir jusqu’à quatre portées au cours d’une même période de reproduction, et la taille moyenne d’une portée est d’environ trois petits. Les jeunes peuvent se reproduire dès l’âge précoce de plus ou moins 47 jours. L’espèce peut donc se multiplier rapidement lorsque les conditions sont idéales.

Taille et tendances des populations

Les taux élevés de mortalité en hiver et de reproduction en été font en sorte que la taille des populations est très variable, tant au cours de l’année que d’une année à l’autre. C’est pourquoi il est difficile d’estimer la taille des populations et de dégager les tendances démographiques. Selon l’estimation la plus récente de la taille maximale de la population du rat kangourou d’Ord au Canada, il y avait 4 957 individus matures en 1995. Compte tenu de la perte d’habitat à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce, on suppose que la taille actuelle de la population est beaucoup moins grande. Les estimations du nombre minimal d’individus vivants connus pour l’Alberta (qui correspondrait à environ 50 % de la population) dans la période 2006-2015 donnent fortement à penser que la taille maximale de la population au Canada est inférieure à 1 000 individus la plupart des années. La population canadienne compte le moins d’individus au début du printemps. Le suivi normalisé de la population de l’espèce en Alberta (environ la moitié de la population), dans la période 2006-2015, indique que le nombre de sites occupés a diminué et que la taille de la population a diminué de 72 % au cours des dix dernières années. Des données sur les tendances des populations ne sont pas disponibles pour la Saskatchewan, mais on présume que les tendances en Alberta sont représentatives à l’échelle de la population globale au Canada, parce que des menaces et facteurs limitatifs semblables (ci-dessous) touchent l’entièreté de l’aire de répartition canadienne de l’espèce.

Menaces et facteurs limitatifs

Les menaces directes attribuables à des activités humaines précises ont des impacts relativement faibles à l’échelle de la population si on ne tient compte que d’elles, mais, cumulativement, si on les combine aux facteurs limitatifs naturels, elles ont un impact élevé sur l’espèce au Canada. Les menaces suivantes représentent un risque d’impact direct et indirect et pourraient aggraver les effets des facteurs limitatifs naturels : corridors de transport et de service (routes, sentiers, pipelines), production d’énergie, pollution lumineuse et sonore, espèces envahissantes ou autrement problématiques (prédateurs et parasites), modifications des systèmes naturels (suppression des incendies, absence du bison des prairies, Bison bison bison), changements climatiques et phénomènes météorologiques violents, développement commercial, et agriculture et élevage de bétail. Certaines menaces potentielles, comme l’entraînement militaire et le pâturage par les animaux d’élevage, pourraient aussi avoir des effets positifs dans des conditions particulières.

Le principal facteur limitatif à la persistance du rat kangourou d’Ord au Canada est l’empiètement par la végétation et la stabilisation des dunes ouvertes et sablonneuses. Une tendance à la perte de cet habitat spécialisé se dégage à long terme, causée principalement par la variation des conditions climatiques naturelles, particulièrement l’augmentation des précipitations et la prolongation de la saison de croissance qui favorise la croissance de la végétation et la stabilisation des dunes. De plus, de nombreuses menaces d’origine humaine contribuent à cette tendance et en aggravent les effets. Le fait que la population de l’espèce soit relativement petite et qu’elle soit soumise à d’importantes fluctuations saisonnières place le rat kangourou d’Ord en danger de disparition imminente au Canada.

Protection, statuts et classements

Le rat kangourou d’Ord a été désigné « en voie de disparition » en 2006 par le COSEPAC et inscrit comme tel à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Le COSEPAC a réévalué l’espèce, en avril 2017, et a jugé qu’elle était toujours en voie de disparition. L’espèce est désignée « en voie de disparition » en vertu de l’Alberta Wildlife Act, qui confère une protection juridique aux espèces sauvages et à leurs résidences en Alberta. En Saskatchewan, l’espèce n’est pas protégée à titre d’« espèce désignée » (c.-à-d. comme une espèce menacée de disparition du pays ou de la planète) en vertu du Wildlife Act de la province. La cote mondiale de l’espèce est G5 (non en péril) et sa cote provinciale est S2 (en péril) en Alberta et en Saskatchewan.

Dans le programme de rétablissement national du rat kangourou d’Ord, de l’habitat essentiel est désigné à l’intérieur de 178 quarts de section (environ 115 km2) dans le territoire domanial de la BFC Suffield et les terres provinciales immédiatement adjacentes en Alberta à des fins de protection en vertu de la LEP. La zone ainsi protégée représente probablement le quart environ de l’habitat total de l’espèce au Canada. L’habitat essentiel n’a pas été désigné dans le restant de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta et en Saskatchewan à l’extérieur de la BFC Suffield. En Saskatchewan, une petite partie de l’aire de répartition de l’espèce a été protégée dans les Great Sand Hills en vertu du Representative Areas Ecological Reserves Act. La majeure partie de la portion de l’aire de répartition de l’espèce qui se trouve dans la BFC Suffield est aussi protégée à titre de réserve nationale de faune (RNF) en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada.

Résumé technique

Nom scientifique:
Dipodomys ordii
Nom français:
Rat kangourou d’Ord
Nom anglais:
Ord’s Kangaroo Rat
Répartition au Canada(province/territoire/océan) :
Alberta, Saskatchewan.

Information démographique

Information démographique
Sujet Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) < 1 an
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui, observé (Alb.) et inféré (Sask.). (en supposant que les déclins observés récemment en Alberta ne représentent pas une fluctuation et en inférant qu’ils sont représentatifs de l’aire de répartition en Saskatchewan)
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. Déclin de 51 % sur 5 ans (fondé sur un déclin annuel de 13,2 %)
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Pourcentage de réduction observé/inféré de 72 % au cours des dix dernières années
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations] Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Pourcentage de réduction observé/inféré de 72 % au cours des dix dernières années
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé? a) Non
b) Oui
c) Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Oui

Information sur la répartition

Information sur la répartition
Sujet Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 14 200 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté.) 916 km2 (selon une grille à carrés de 2 km de côté) (Zone d’occupation biologique : 69 km2, fondée sur une grille à carrés de 250 m de côté)
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? a) Oui b) Oui
Nombre de localités (Utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant.) Inconnu, mais > 10
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Oui, observé (Alb.) et inféré (Sask.).
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Pas au cours des dix dernières années
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités? Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui, des déclins sont observés et prévus dans les zones d’habitat naturel
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)
Sujet Information
Sous-populations (Utilisez une fourchette plausible.) Inconnu
Total Ne peut pas être quantifié; très variable, probablement inférieur à 1 000 la plupart des années

Analyse quantitative

Analyse quantitative
Sujet Information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Aucune estimation disponible pour une projection sur 20 ans; probabilité de disparition de 40-74 % sur 100 ans pour la partie de la population qui se trouve en Alberta (~5

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)
Sujet Information
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce?

Oui 24. On estime que les menaces directes suivantes découlant d’activités humaines ont toutes un impact faible ou moyen à faible, mais que, cumulativement, elles ont un impact élevé, particulièrement si on les combine aux facteurs limitatifs naturels.

  • Corridors de transport et de service – routes et sentiers; pipelines
  • Production d’énergie – forage pétrolier et gazier
  • Pollution – Pollution lumineuse et sonore
  • Espèces envahissantes ou problématiques – prédateurs et parasites
  • Modifications des systèmes naturels – suppression des incendies, absence des bisons
  • Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents – déplacement de l’habitat et températures extrêmes
  • Développement résidentiel et commercial – raffineries et stations de compression
  • Agriculture – cultures et production de bétail

Quels facteurs limitatifs supplémentaires sont pertinents?

  • perte d’habitat due à l’empiètement par la végétation et à la stabilisation des milieux sablonneux ouverts;
  • population de petite taille, qui subit des fluctuations extrêmes.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. États-Unis et Mexique : stables; l’espèce y est considérée comme commune et largement répartie
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Aucune immigration possible
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Peu probable
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Non
Les conditions se détériorent-elles au Canada? Oui
Les conditions de la population source se détériorent-elles? Inconnu
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? Non (certaines zones agissent comme des puits pour cette population)
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Nature délicate de l’information sur l’espèce
Sujet Information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non (le rapport ne contient aucune information ne pouvant être divulguée)

Historique du statut

Historique du statut
Sujet Information
COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1995. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Réexamen et confirmation du statut en avril 2017.

Statut et justification de la désignation

Statut et justification de la désignation
Sujet Information
Statut En voie de disparition
Code alphanumérique A2abc+4abc; C2b
Justification de la désignation Ce petit rongeur nocturne est confiné à 12 complexes dunaires actifs du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan, et l’occurrence de l’espèce la plus proche se trouve aux États-Unis à environ 270 km. Sa petite population (moins de 1 000 individus matures la plupart des années) varie de manière imprévisible sur de courtes périodes de temps. Elle est menacée par les impacts humains cumulatifs incluant l’aménagement et l’entretien de routes et de corridors de service, la production d’énergie, le changement de l’utilisation des terres, et la pollution lumineuse et sonore. Ces menaces pourraient exacerber d’autres facteurs limitatifs tels que l’empiètement par la végétation et la stabilisation des habitats de dune ouverts. Le suivi annuel normalisé des populations de l’espèce en Alberta révèle un déclin de l’abondance de 72 % entre 2006 et 2015, probablement dû au déclin de l’habitat, ainsi qu’une réduction substantielle de la répartition. Ces constats sont considérés comme représentatifs de la population canadienne entière. L’espèce est inscrite sur la liste de la LEP depuis 2007, et la majeure partie de son habitat n’est pas protégé.

Applicabilité des critères

Applicabilité des critères
Sujet Information
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », A2, avec un déclin global de ~72 % au cours des dix dernières années, comme inféré d’après les observations directes (a), l’indice d’abondance (b) et la dégradation de la qualité de l’habitat entraînant un déclin des populations. Correspond aussi au critère A4abc (passé et futur), parce qu’un certain déclin continu est prévu, compte tenu de la situation actuelle.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) Correspond au critère de la catégorie « menacée », B2ab, car la zone d’occupation est < 2 000 km2; la superficie, l’habitat et le nombre d’individus matures subissent un déclin continu et présentent des fluctuations extrêmes.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », C2b, parce que la population compte < 2 500 individus matures et présente des fluctuations extrêmes.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) Correspond au critère de la catégorie « menacée », D1, parce que le nombre total d’individus matures est < 1 000 la plupart des années.
Critère E (analyse quantitative) : Pourrait correspondre au critère « en voie de disparition » (car la probabilité de disparition de l’espèce est de 40-74 % sur 100 ans), mais cette estimation n’a été faite que pour la partie de la population se trouvant en Alberta (~50 %).

Préface

Le présent rapport a été mis à jour et contient de nouvelles données recueillies depuis la publication du rapport de situation précédent (mise à jour) sur le rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii) au Canada (COSEWIC, 2006). Un nombre considérable de travaux de recherche ont été menés depuis 2006 pour dégager les tendances des populations de l’espèce dans la partie de l’aire de répartition qui se trouve en Alberta et pour désigner l’habitat et trouver des façons de l’améliorer afin d’atténuer le déclin des populations. Ces travaux ont été guidés par les mesures de rétablissement prioritaires et les besoins en matière de recherche mentionnés dans le programme de rétablissement fédéral (Environment Canada, 2012) et dans le plan de rétablissement en Alberta (Alberta Ord’s Kangaroo Rat Recovery Team, 2005; Alberta Environment and Sustainable Resource Development, 2013).

En 2006, un programme de suivi annuel normalisé des populations a été mis en œuvre en Alberta, programme qui a permis de recueillir des données annuelles sur la répartition et les tendances des populations jusqu’en 2015. On a aussi effectué une évaluation de l’habitat fondée sur les occurrences en Alberta en tenant compte de ces données. Le modèle d’habitat en Saskatchewan n’a pas été validé sur le terrain, mais une évaluation qualitative sur le terrain de l’habitat convenable et des habitats occupés dans l’aire de répartition de l’espèce a été réalisée. Cet effort a permis d’accroître les connaissances sur la répartition de l’espèce à l’échelle du Canada et d’affiner les estimations de la superficie de la zone d’occurrence et de la zone d’occupation. De façon globale, ces travaux ont confirmé que la répartition du rat kangourou d’Ord au Canada est restreinte et fragmentée. Les tendances des populations sont difficiles à évaluer, mais des données directes indiquent que le déclin de l’espèce s’est poursuivi au cours de la dernière décennie.

Une évaluation quantitative des tendances et de la viabilité prévues pour les populations a été mise en œuvre pour l’Alberta; elle démontre que la fragmentation très importante de l’habitat contribue au risque élevé de disparition de l’espèce à l’échelle locale. Pour faire face à cette menace, des travaux de recherche ont aussi été effectués afin d’évaluer le caractère réalisable de la mise en œuvre d’outils de conservation visant à atténuer le déclin des populations et de l’habitat, tels que la remise en état de l’habitat, la création de parcelles d’habitat « relais » pour faciliter la connectivité et la translocation d’individus en liberté pour contribuer à la dispersion.

Même si de nouvelles données sur l’espèce ont été recueillies en Alberta, très peu de nouvelles données ont été recueillies en Saskatchewan en ce qui concerne l’abondance, les tendances des populations, la répartition et la quantité et la qualité de l’habitat. Cependant, la partie de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta s’étend de façon continue en Saskatchewan, et il y a peu de raisons de croire que les facteurs influant sur la taille des populations, les tendances ou les habitats diffèrent de façon significative entre les deux provinces, qui sont censées renfermer des proportions semblables d’habitat convenable pour l’espèce. Par conséquent, dans ce rapport, les données récentes recueillies en Alberta depuis 2006 sont extrapolées à l’aire de répartition qui se trouve en Saskatchewan.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Classe : mammifères; ordre : rongeurs; famille : Hétéromyidés; sous-famille : Dipodomyinés

Nom scientifique : Dipodomys ordii,Woodhouse (1853); sous-espèce : D. o. terrosus, Hoffmeister (1942)

Noms communs : rat kangourou d’Ord (français); Ord’s Kangaroo Rat (anglais)

Le rat kangourou d’Ord est un petit rongeur nocturne endémique aux Amériques. Il est l’une des 19 espèces de rats kangourous (Dipodomys) reconnues actuellement (Patton, 2005) qui sont exclusivement présentes dans les prairies et les déserts arides de l’ouest de l’Amérique du Nord. C’est la seule espèce du genre Dipodomys qui est présente au Canada. Le mot Dipodomys vient du grec et signifie « souris bipède », en référence à la bipédie du rat kangourou. Le nom commun fait référence à sa manière caractéristique de se déplacer par bonds et à sa longue queue.

Dans le genre Dipodomys, le rat kangourou d’Ord appartient au groupe ordii (Grinnell, 1921; Stock, 1974). L’analyse chromosomique suggère que l’espèce est plus étroitement apparentée au rat kangourou du golfe du Mexique (D. compactus) qu’on rencontre au sud du Texas qu’à d’autres congénères (Stock, 1974; Patton et Rogers, 1993). C’est l’une des trois seules espèces de rongeurs hétéromyidés qu’on rencontre au Canada, et l’espèce sympatrique qui lui est le plus étroitement apparentée est la souris à abajoues des Plaines (Perognathus fasciatus), espèce dont l’aire de répartition est semblable.

On reconnaît 32 sous-espèces de rats kangourous d’Ord (Williams et al., 1993). La population canadienne appartient à la sous-espèce D. o. terrosus (Hoffmeister, 1942; Anderson, 1946; Setzer, 1949; Hall, 1981; Williams et al., 1993), dont l’aire de répartition s’étend du nord du Wyoming et du Dakota du Sud au sud de l’Alberta et de la Saskatchewan. La population la plus septentrionale (celle qui se trouve au Canada) est géographiquement isolée et présente un cycle de vie et des caractéristiques physiologiques particuliers (Gummer, 1997, 2005) qui la distinguent des populations de l’espèce se trouvant plus au sud. Il semble que le classement initial de la population canadienne dans la sous-espèce D. o. terrosus soit fondé sur l’examen d’un seul spécimen (Anderson, 1946). La désignation taxinomique de la population canadienne justifie donc une réévaluation.

Description morphologique

Les rats kangourous d’Ord ont des pattes et pieds postérieurs longs qui facilitent leur déplacement bipède par bonds (Bartholomew et Caswell, 1951; voir figure 1). Leur pelage dorsal est principalement brun-orange, mais ils ont le ventre blanc, tout comme le dessus des pieds, les marques au-dessus des yeux et sous les oreilles, les membres antérieurs, les lignes traversant les hanches ainsi que la base et les rayures latérales de la queue. L’espèce possède des abajoues velues et chacun de ses pieds est pourvu de cinq orteils. Sa queue est touffue et longue et représente plus de la moitié de sa longueur totale (tableau 1). À l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce, certaines mensurations squelettiques du mâle sont, de façon générale, légèrement plus grandes que celles de la femelle (Kennedy et Schnell, 1978; Best, 1993). Au Canada, un dimorphisme sexuel de taille n’est pas évident chez le rat kangourou d’Ord (Gummer et Bender, données inédites), mais, pour leur taille, les mâles ont généralement une masse corporelle légèrement plus grande que celle des femelles (Teucher, 2007). Les rats kangourous d’Ord adultes présents au Canada (tableau 1) sont invariablement plus grands (jusqu’à 33 %) que les individus conspécifiques des localités plus au sud (Jones, 1985; Best, 1993). Leur crâne se distingue de celui des autres rongeurs sympatriques au Canada par ses grandes bulles auditives facilement visibles et ses incisives supérieures rainurées.

Figure 1. Photo d’un rat kangourou d’Ord.
Photo d’un rat kangourou d’Ord
Photo: © D.L. Gummer, avec la permission du Royal Alberta Museum.
Description longue de la figure 1

Photo du rat kangourou d’Ord montrant ses pattes antérieures de taille réduite ainsi que ses pattes et pieds postérieurs longs. Il possède un pelage dorsal brun-orange avec des marques blanches distinctes sur la tête, le ventre et les hanches, et une longue queue touffue représentant plus de la moitié de sa longueur totale.

 

Tableau 1. mesures standards effectuées chez 49 rats kangourous d’ord adultes provenant des collections du royal alberta museum, du royal saskatchewan museum et du musée de zoologie de l’université de l’alberta.
Mesure Moyenne ±1 (écart-type)
Masse corporelle (g) 69,2 ±0,9
Longueur totale (mm) 261,4 ±1,7
Longueur de la queue (mm) 143,3 ±1,2
Longueur du pied postérieur (mm) 42,2 ±0,2
Longueur de l’oreille (mm) 12,9 ±0,2

Structure spatiale et variabilité de la population

La population canadienne du rat kangourou d’Ord est présente dans une région du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan, où une grande aridité et des sols sablonneux fournissent un habitat convenable (voir Habitat). Dans cette région, les individus de l’espèce ont une forte tendance à demeurer en groupes répartis de façon éparse et, habituellement, suivant la répartition des dunes actives.

La population est très structurée sur le plan spatial, ce qui accentué par l’utilisation humaine des terres (p. ex. la mise en culture, les routes) qui limite le déplacement des rats kangourous d’Ord entre parcelles d’habitat, et la répartition locale des rats kangourous est dynamique (voir Fluctuations et tendances). Étant donné le caractère épars de l’habitat et le fort taux de roulement, la population canadienne de rats kangourous d’Ord se comporte comme une métapopulation (selon Levins, 1969 et Hanski, 1999). Toutefois, Brands (2016) a étudié la dispersion des rats kangourous en Alberta, et il estime que les distances entre les parcelles dépassent probablement les capacités de déplacement de l’espèce, en particulier à cause du fort degré de modification du paysage par les humains. La structure de la population canadienne pourrait être en train de devenir une structure de métapopulation hors d’équilibre (Harrison, 1991) avec de nombreuses sous-populations isolées, ce qui signifie que le rythme de disparition à l’échelle locale pourrait dépasser les taux de dispersion et de recolonisation à cause de la fragmentation grave.

La génétique des populations du rat kangourou d’Ord du nord n’a pas fait l’objet d’études. Cependant, la population canadienne est probablement isolée des populations les plus rapprochées au sud depuis la période hypsithermale tardive (environ 6 000 ans avant notre ère; Kenny, 1989; Vance et al., 1995; Beaudoin, 1999). L’isolement, la courte durée d’une génération et des fluctuations cycliques annuelles extrêmes auraient favorisé la dérive et des adaptations génétiques aux conditions environnementales à l’échelle régionale (Gummer, 1997, 2005) ainsi que la différenciation génétique par rapport aux autres populations.

Unités désignables

Aucune donnée probante n’appuie l’évaluation de plus d’une unité désignable du rat kangourou d’Ord au Canada.

Importance de l’espèce

Le rat kangourou d’Ord est une espèce focale potentielle pour la conservation des dunes des Prairies – un habitat rare et en déclin dont dépendent de nombreuses espèces (Hugenholtz et al., 2010).

Le rat kangourou est souvent considéré comme une espèce clé en raison de son comportement de prédation et d’accumulation de graines et de sa façon de couper la végétation et de perturber le sol (Brown et Heske, 1990; Heske, et al., 1993; Kerley et al., 1996). Il est aussi une proie précieuse pour de nombreux prédateurs, y compris d’autres espèces préoccupantes sur le plan de la conservation, comme le crotale des Prairies (Crotalus viridis), la Chevêche des terriers (Athene cunicularia) et le blaireau d’Amérique (Taxidea taxus) (Kenny, 1989; Gummer et Robertson, 2003b; Gummer et Bender, données inédites). Les rats kangourous dépendent de milieux ouverts à végétation clairsemée et sont sensibles aux changements de l’habitat, particulièrement à la stabilisation des dunes par la végétation (Bender et al., 2005). Enfin, les rats kangourous d’Ord canadiens présentent des différences clés par rapport aux individus conspécifiques se trouvant aux États-Unis et au Mexique : le corps des individus canadiens est plus grand (Gummer, 1997; Gummer et Bender, données inédites); les individus canadiens plongent dans un état de torpeur pour survivre pendant les longs hivers (Gummer, 2005); et ils se reproduisent plus rapidement durant la période sans neige relativement courte (Gummer, 1997). Ces caractéristiques représentent probablement des adaptations qui résultent de l’isolement à long terme à l’extrême limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce (Gummer, 1997, 2005).

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le rat kangourou d’Ord est largement réparti dans les prairies et déserts arides de la région intérieure de l’ouest de l’Amérique du Nord (figure 2; Hall, 1981; Schmidly et al., 1993; Williams et al., 1993). Son aire de répartition s’étend sur environ 3 370 000 km2 et 31 degrés de latitude, depuis le sud des Prairies, au Canada, jusqu’au centre du Mexique. Rien n’indique que des changements historiques à grande échelle se soient produits dans la répartition mondiale de l’espèce.

Figure 2. Aire de répartition mondiale du rat kangourou d’Ord.
Aire de répartition mondiale du  rat kangourou d’Ord.
Photo: © Modifié d’après COSEWIC (2006)
Description longue de la figure 2

Carte illustrant l’aire de répartition mondiale du rat kangourou d’Ord. L’espèce est largement répartie dans les prairies et déserts arides de la région intérieure de l’ouest de l’Amérique du Nord, depuis le sud des Prairies, au Canada, jusqu’au centre du Mexique.

 

Aire de répartition canadienne

Au Canada, le rat kangourou d’Ord se rencontre dans une région continue du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan, qui représente moins de 1 % de la répartition mondiale de l’espèce. Les rats kangourous d’Ord du Canada forment une population isolée, à la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce (Kenny, 1989; Gummer, 1997). L’occurrence la plus proche de rats kangourous d’Ord au Montana (Montana Natural Heritage Program, 2015) est située environ 270 km au sud.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

L’aire de répartition canadienne du rat kangourou se trouve dans l’écorégion de la prairie mixte de l’écozone des Prairies (Marshall et Shutt, 1999) dans les environs des Great Sand Hills, en Saskatchewan (Nero, 1956; Nero et Fyfe, 1956; Kenagy, 1976; Epp et Waker, 1980; Kenny, 1989) et des Middle Sand Hills, en Alberta (Smith et Hampson, 1969; Gummer et al., 1997; Gummer, 1999; Gummer et Robertson, 2003a, b; Bender et al., 2010a). Cette région est composée de nombreuses zones de dunes séparées par des terres agricoles principalement cultivées et qui sont dépourvues de dunes (Wolf, 2001; voir la figure 3). Toutes les observations confirmées du rat kangourou d’Ord au Canada ont été faites dans des zones de dunes ou juste à côté, exception faite de deux observations d’individus présumés errants : i) une observation anecdotique (Carleton, 1956) près de Ravenscrag, en Saskatchewan (50 km au sud des dunes les plus proches); et ii) un spécimen non daté conservé par le Musée royal de l’Ontario et qui provenait des environs de Val Marie, en Saskatchewan (135 km au sud des dunes les plus proches, dans un habitat non convenable; Bender et Gummer, obs. pers.).

La zone d’occurrence totale du rat kangourou d’Ord au Canada est d’environ 14 200 km2. Il convient de noter que, dans la mise à jour du rapport de situation précédent (COSEWIC, 2006), la zone d’occurrence estimée pour l’espèce était considérablement plus petite (6 030 km2), et ce, pour les raisons suivantes : i) une méthode d’estimation différente a été utilisée (on a utilisé deux plus petits polygones convexes ne comprenant pas une région intérieure d’habitat non convenable plutôt qu’un seul grand polygone); ii) l’espèce a été récemment observée dans les Seward Sand Hills, ce qui repousse la limite est de sa répartition connue au Canada (Bender, données inédites). Par conséquent, l’augmentation de la zone d’occurrence ne représente probablement pas une expansion de l’aire de répartition, parce qu’elle résulte de différences méthodologiques dans l’estimation de la zone d’occurrence et d’une amélioration des connaissances

La superficie réellement occupée par le rat kangourou d’Ord au Canada est extrêmement petite, en raison des besoins spécifiques en matière d’habitat de ce petit mammifère (voir Habitat). En Alberta, Heinrichs et al. (2010) ont estimé que la superficie de l’habitat primaire, associé à des dunes actives, variait entre 0,7 et 6,2 km2. Pour la Saskatchewan, Kenny (1989) a estimé que la superficie totale de milieux sablonneux ouverts disponibles pour le rat kangourou d’Ord était d’environ 6,8 km2 au cours d’une sécheresse survenue au milieu des années 1980 dans les Great Sand Hills, les Cramersburg Sand Hills et les Burstall Sand Hills (qui représentent environ 70 % de l’aire de répartition en Saskatchewan, compte tenu de données provenant de Wolfe, 2010; voir la figure 3). Il convient, toutefois, de noter que, parce que Kenny (1989) n’a pas fait de distinction entre les milieux sablonneux ouverts et les bordures à végétation clairsemée, cela constitue probablement une surestimation de l’habitat primaire dans la province. Une extrapolation à l’ensemble de l’aire de répartition en Saskatchewan permet d’obtenir une superficie d’environ 9,7 km2 pour l’habitat total. Plus récemment, Nielsen (2007) a cependant estimé la superficie totale des milieux dunaires comme étant de 5,2 km2 en Saskatchewan. La superficie totale de l’habitat primaire (milieux dunaires) au Canada varierait donc entre 5,9 et 15,9 km2.

Figure 3. Répartition actuelle du rat kangourou d’Ord dans les zones de dunes du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan. Tous les complexes dunaires reconnus (adapté d’après Wolfe, 2001) à l’intérieur et à proximité de l’aire de répartition de l’espèce qui renferment potentiellement de l’habitat convenable sont indiqués. Le statut connu du rat kangourou d’Ord dans chacune des zones de dunes est aussi indiqué (espèce présente; espèce présente dans le passé, mais présumée disparue à l’échelle locale d’après les relevés; espèce présumée absente d’après les relevés, ou statut indéterminé).
Répartition  actuelle du rat kangourou d’Ord dans les zones de dunes du sud-est de l’Alberta  et du sud-ouest de la Saskatchewan.
Description longue de la figure 3

Carte illustrant la répartition actuelle du rat kangourou d’Ord au Canada. L’espèce se rencontre dans une région continue du sud est de l’Alberta et du sud ouest de la Saskatchewan. La carte montre l’emplacement de tous les complexes dunaires reconnus à l’intérieur et à proximité de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord, qui renferment potentiellement de l’habitat convenable. La carte indique également le statut connu de l’espèce dans chacune des zones de dunes.

 

Récemment, Robbins (2013) a tenté d’estimer la quantité d’habitat primaire disponible pour l’espèce au Canada à l’échelle de l’aire de répartition, en se basant sur une extrapolation d’un modèle d’habitat fondé sur les occurrences (Bender et al., 2010b) élaboré pour l’Alberta. En appliquant une approximation grossière tirée d’images satellites, Robbins a estimé que la quantité d’habitat primaire au Canada variait entre 1,9 et 28,0 km2, cet intervalle comprenant les estimations ci-dessus. Robbins (2013) estime qu’environ 55 à 75 % de l’habitat au Canada se trouve en Alberta selon la méthode d’estimation utilisée; toutefois, ce pourcentage ne concorde pas avec les estimations extrapolées d’après Kenny (1989; voir ci-dessus) et l’opinion de spécialistes (D. Bender, obs. pers.), selon lesquelles la quantité d’habitat en Saskatchewan serait au moins aussi élevée qu’en Alberta. Il est donc probable que les quantités d’habitat primaire en Alberta et en Saskatchewan sont relativement semblables, malgré que cela reste à confirmer.

Les estimations de l’habitat primaire présentées ici ne comprennent pas l’habitat secondaire (c.-à-d. anthropique), comme les routes de sable, les sentiers et les champs en jachère (voir Habitat). Ces endroits ne sont pas occupés de façon constante par les rats kangourous d’Ord et pourraient plutôt constituer des habitats-puits (Teucher, 2007; Heinrichs et al., 2015). Compte tenu de toutes les parcelles d’habitat confirmées, y compris celles qui se trouvent dans les milieux modifiés par les humains, et d’une superficie de bloc de 6,25 ha (carrés de 0,25 km de côté), la superficie totale occupée au Canada ne dépasserait pas environ 69 km2. Bien que cette formule simple de la superficie ne comprenne pas nécessairement tous les sites réellement occupés par les rats kangourous d’Ord au Canada (les observateurs n’auront pas repéré tous les individus, particulièrement en Saskatchewan), elle constitue aussi une estimation très exagérée, car le domaine vital des rats kangourous est généralement inférieur à 1 ha (voir Biologie). Par conséquent, cette estimation représente probablement une limite supérieure raisonnable pour la zone d’occupation biologique estimée. La limite inférieure est plus difficile à obtenir, surtout à cause des fluctuations de la population, mais elle n’est probablement pas importante, étant donné la très faible valeur de la limite supérieure. Au moyen d’une superficie de bloc plus grande (carrés de 2 km de côté), l’indice de zone d’occupation de l’espèce est de 916 km2.

Certaines données indiquent que la zone d’occupation biologique pourrait avoir subi un déclin au cours des dernières décennies, du moins en Alberta. En 1970-1971, des rats kangourous d’Ord étaient présents dans une zone de dunes située 15 km au nord de Hilda, en Alberta, compte tenu de quatre spécimens de musée qui y ont été récoltés (University of Alberta, Museum of Zoology; Smith, 1972). Toutefois, des relevés effectués en 1997 et en 2001 n’ont permis de trouver aucune trace de l’espèce (Gummer et Gummer, 1997; Gummer et Robertson, 2003a). À la Base des Forces canadiennes Suffield et dans les terres adjacentes, les routes de sable, les sentiers et les pare-feux présentaient souvent des taux d’occupation très élevés (> 10 individus par site) par les rats kangourous au milieu des années 1990 (Gummer, 1997) et au début des années 2000 (Gummer, 2007). Depuis 2014, la plupart de ces sites en milieu routier ne sont plus occupés ou n’abritent plus qu’un ou deux individus (Bender, données inédites; voir Taille et tendances des populations).

Des données quantitatives indiquent que la zone d’occupation de l’espèce a subi un déclin dans la dernière décennie (2006-2015) en Alberta (figure 4). Le déclin observé de la zone d’occupation pourrait être une sous-estimation du déclin réel, parce que les habitats stables et productifs sont probablement surreprésentés dans les données de relevés sous-jacentes (voir Activités de recherche et Activités et méthodes d’échantillonnage). Aucun relevé normalisé et répété n’a été effectué en Saskatchewan, et les tendances en matière d’occupation ne peuvent donc pas être évaluées dans cette province. Cependant, les habitats sont semblables et contigus, et ils sont touchés par des facteurs limitatifs semblables (p. ex. le climat et l’empiètement sur l’habitat), et, par conséquent, il est probable que les tendances de la répartition en Alberta sont représentatives de la situation à l’échelle de l’aire de répartition canadienne.

Figure 4. Zone d’occupation biologique au moyen de blocs d’habitat occupé de 0,25 km de côté pour le rat kangourou d’Ord en Alberta, de 2006 à 2016. Les données proviennent du programme de suivi annuel des populations en Alberta, dans le cadre duquel on utilise des méthodes de relevé normalisées chaque année et on effectue un nombre approximativement égal d’activités de recherche. La ligne de tendance est une courbe de décroissance exponentielle ajustée aux données de superficie; elle indique un déclin annuel moyen de 19,7 % ou un déclin moyen d’environ 86 % sur la période de 10 ans.
Zone d’occupation biologique au moyen de blocs d’habitat occupé de  0,25 km de côté pour le rat kangourou d’Ord en Alberta, de 2006 à 2016
Description longue de la figure 4

Graphique illustrant la tendance de la zone d’occupation biologique du rat kangourou d’Ord en Alberta, de 2006 à 2016.

 

Activités de recherche

Le rat kangourou d’Ord se rencontre dans les déserts et les prairies arides ou semi-arides de l’ouest de l’Amérique du Nord, la partie la plus septentrionale de son aire de répartition se trouvant dans le sud-ouest de l’Alberta et le sud-est de la Saskatchewan. Au Canada, les activités de recherche de l’espèce ont été effectuées, en grande partie, seulement dans cette région, en raison surtout des besoins très précis en matière d’habitat de l’espèce, qui ont été observés au Canada, et de la répartition restreinte de ses habitats de prédilection. Gummer et Robertson (2003a) ont effectué des relevés de l’espèce dans toutes les zones de dunes adjacentes aux Middle Sand Hills en Alberta, mais n’ont pas décelé la présence de l’espèce au nord de la rivière Red Deer ou au sud de Medicine Hat. Des relevés menés à l’ouest, dans les Grassy Lake Sand Hills (Gummer et Robertson, 2003a) et les Duchess Sand Hills (D. Bender, données inédites) n’ont pas non plus permis de déceler la présence de l’espèce. D. Bender (données inédites) a fait des relevés dans les complexes dunaires près des Great Sand Hills en 2009, mais n’a pas décelé la présence de l’espèce à l’est des Seward Sand Hills, près de Swift Current, en Saskatchewan. Il n’y a pas d’habitat convenable au nord de la rivière Saskatchewan Sud en Saskatchewan, exception faite d’une petite parcelle (< 100 ha) d’habitat potentiel près de Cramersburg (fait partie des Cramersburg Sand Hills), qui n’a pas fait l’objet de relevés.

On ne compte aucune mention de relevés ciblant les rats kangourous d’Ord ayant été effectués à l’extérieur des prairies semi-arides au Canada (aucun dans les dunes ailleurs en Alberta ou en Saskatchewan ni au Manitoba). Étant donné la spécialisation extrême de l’habitat de l’espèce au Canada, il semble peu probable qu’on la rencontre dans des dunes différentes dans d’autres écotypes. Il n’y a aucune mention d’observation de rats kangourous dans d’autres régions du Canada où des milieux sablonneux existent.

La majorité des observations de rats kangourous d’Ord en Alberta proviennent de relevés ciblés, parce que l’espèce a fait l’objet de recherches et de gestion intensives en Alberta depuis 1994 (voir par exemple Gummer, 1999; Gummer et Robertson, 2003a; Bender et al., 2007). Cependant, peu de recherches sont disponibles concernant l’espèce pour la Saskatchewan, et la plupart des observations dans la province ont été recueillies au gré des occasions, souvent à partir de relevés non ciblés. En supposant que l’habitat est présent à peu près à parts égales en Alberta et en Saskatchewan (voir Zone d’occurrence et zone d’occupation) et que les densités de rats kangourous d’Ord sont semblables dans les deux provinces, on peut supposer que la majorité des activités de recherche au Canada n’ont ciblé que la moitié environ de l’aire de répartition et de la population de l’espèce.

Les renseignements sur les activités de recherche ne sont pas rapportés pour la plupart des sources de données, excluant les estimations directes de l’abondance absolue. Cependant, on compte un nombre suffisant de mentions d’observation, particulièrement pour l’Alberta, pour établir la répartition de l’espèce. Les données d’occurrence provenant d’observations fortuites de résidences ou de pistes d’animaux sont aussi disponibles, mais l’incertitude taxinomique associée à de telles mentions est grande, de sorte que ces données ont été prises en considération seulement lorsqu’elles avaient été soumises par des spécialistes de l’espèce ou si elles renvoyaient à des zones de dunes où la présence de l’espèce est connue; autrement, ces données ont été considérées comme étant non confirmées et ont été exclues de l’analyse.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le rat kangourou d’Ord est une espèce associée à un habitat spécifique; il a besoin de milieux sablonneux ouverts à végétation clairsemée pour pouvoir se déplacer par bonds et creuser de vastes terriers (Bartholomew et Caswell, 1951; Armstrong, 1979; Hallett, 1982; Kenny, 1989; Gummer, 1999). Son mode de déplacement (par bonds) ne lui permet pas d’échapper aux prédateurs dans la végétation dense, et il ne peut pas creuser des terriers étendus dans les sols à texture fine. Son habitat naturel se compose de dunes en érosion, de bancs de sable et de pentes sablonneuses exposées dans les vallées à l’intérieur de zones de dunes (Nero, 1956; Nero et Fyfe, 1956; Epp et Waker, 1980; Kenny, 1989; Gummer, 1999; Reynolds, et al., 1999; Gummer et Robertson, 2003a, c). Ces habitats sont habituellement associés à des zones de dunes où l’érosion active permet de garder le sol nu et les rats kangourous d’Ord sont présents dans les bordures à végétation clairsemée de ces zones dénudées. Les dunes en érosion deviennent de plus en plus rares dans les Prairies canadiennes, fort probablement à cause de changements des régimes climatiques et de changements récents (après l’établissement des colons européens) de l’utilisation des terres et de modifications des régimes de perturbation de la végétation (Hugenholtz et al., 2010; voir la section Tendances en matière d’habitat).

Le rat kangourou utilise également les zones sablonneuses où le sol est perturbé par des activités humaines (Nero et Fyfe, 1956; Smith et Hampson, 1969; Kaufman et Kaufman, 1982; Stangl et al., 1992; Gummer, 1997, 1999; Bender et al., 2005) si elles se trouvent dans des zones de dunes ou à côté de celles-ci. Ces milieux modifiés par les humains comprennent les bords de routes, les sentiers, les pare-feux, les zones dénudées avoisinant les installations pétrolières et gazières, les sentiers ou les pâturages faisant l’objet d’un broutage intensif et les abords de terres cultivées. Il semble que les milieux modifiés par les humains constituent un habitat de faible qualité pouvant jouer le rôle d’un habitat-puits où le taux de mortalité dépasse le taux de reproduction certaines années (Teucher, 2007; Heinrichs et al., 2010, 2015; voir Menaces et facteurs limitatifs). Selon Heinrichs et al. (2010), la persistance de l’occupation de ces milieux secondaires (anthropiques) dépend des populations de source locale présentes dans l’habitat primaire (dunes).

Tendances en matière d’habitat

L’habitat primaire naturel du rat kangourou d’Ord est habituellement associé à des dunes en érosion. Ces dunes sont caractérisées par du sable continuellement balayé par le vent et sont sensibles à la fois aux changements climatiques et à l’utilisation humaine des terres (Wolfe et Nickling, 1997; Wolfe et al., 2001). En particulier, au Canada, l’espèce occupe principalement les bordures à végétation clairsemée de dunes en érosion, mais les étendues de sol sablonneux dénudé, comme celles qu’on retrouve dans les creux de déflation de dunes, ne sont généralement pas occupées (Bender et al., 2010a). La végétation stabilise de plus en plus les dunes du sud des Prairies, la croissance végétale pouvant réduire, voire éliminer l’érosion des dunes. Les facteurs climatiques, en particulier les précipitations, la température et le vent, sont mentionnés comme étant d’importants facteurs qui déterminent l’équilibre entre l’érosion et la stabilisation (David, 1993; Wolfe et al., 1995, 2000; Hugenholtz et al., 2010). La stabilisation accrue des dunes (et, par conséquent, la perte d’habitat primaire) dans cette région a été aggravée par la suppression des régimes de perturbations naturels (incendies, broutage par les bisons) par les humains (Hugenholtz et al., 2010).

En analysant des images de télédétection ainsi que des relevés d’arpentage datant de la fin des années 1800, Wolfe et al. (1995) ont constaté que les dunes se stabilisent depuis la colonisation par les Européens. Récemment, Hugenholtz et Wolfe (2005) et Hugenholtz et al. (2010) ont analysé des photographies aériennes et des images satellites et ont démontré que la zone dunaire des Great Sand Hills et d’autres régions s’est amenuisée depuis le milieu des années 1900. Vance et Wolfe (1996) et Muhs et Wolfe (1999) ont observé une diminution notable des zones de sable dénudé dans les dunes depuis les années 1930, en analysant des photos historiques. Hugenholtz et al. (2010) ont quantifié les changements dans quatre zones de dunes (Middle Sand Hills, Seward Sand Hills, Tunstall Sand Hills et Great Sand Hills) à l’échelle de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord au Canada et ont démontré que les déclins de l’habitat ont atteint jusqu’à 40 % par décennie en moyenne (figure 5). Le déclin pourrait être non linéaire pour certaines dunes, lorsque les conditions locales (p. ex. stress éolien élevé et faible humidité disponible) permettent une plus grande résistance à la stabilisation et établissent des niveaux d’érosion de base. De façon générale, on ne sait pas si de tels niveaux de base pourraient maintenir des populations de rats kangourous d’Ord. Selon les projections du COSEPAC (2006), si la tendance à la stabilisation se poursuit au rythme observé à la BFC Suffield, toutes les dunes actives occupées par le rat kangourou d’Ord dans cette zone seront stabilisées d’ici 2014. Cette tendance projetée s’est réalisée comme prévu jusqu’en 2008-2009, où deux vastes incendies de végétation intenses ont ravagé les dunes, arrêtant ou ralentissant temporairement le processus de stabilisation. Malgré cette amélioration temporaire, les milieux dunaires ouverts des Middle Sand Hills ont continué à se stabiliser, et il ne restait que 11 petites parcelles (< 1 ha) de milieux dunaires ouverts en date de 2015 (D. Bender, données inédites). Il n’existe aucune estimation du déclin de l’habitat causé par la stabilisation des dunes pour la période 2005-2016, mais la tendance s’est probablement poursuivie durant cette période et se poursuivra probablement à l’avenir, parce que les causes principales sont des changements d’échelle décennale des régimes climatiques et de perturbations (Hugenholtz et al. 2010), qui ne sont pas réversibles à court terme.

Figure 5. Historique de la tendance de stabilisation des dunes dans les Prairies canadiennes, notamment dans quatre zones de dunes à l’intérieur de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord : Middle Sand Hills (MSH), Seward Sand Hills, Tunstall Sand Hills et Great Sand Hills (GSH). L’étendue de la superficie de dunes actives n’est pas un indicateur fiable de la quantité d’habitat primaire du rat kangourou d’Ord (c.-à-d. les zones de sol sablonneux à végétation clairsemée associées aux dunes en érosion), mais le déclin des dunes actives indique nécessairement une perte d’habitat primaire.
Historique  de la tendance de stabilisation des dunes dans les Prairies canadiennes
Photo: © Source : Hugenholtz et al. (2010)
Description longue de la figure 5

Graphique illustrant les tendances historiques de la stabilisation des dunes (c’est à dire les tendances concernant la superficie des dunes actives) dans les Prairies canadiennes, notamment dans quatre zones de dunes à l’intérieur de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord : Middle Sand Hills, Seward Sand Hills, Tunstall Sand Hills et Great Sand Hills.

 

Biologie

Notre connaissance de la biologie du rat kangourou d’Ord au Canada repose principalement sur les recherches menées dans les Middle Sand Hills de l’Alberta par D. Gummer et ses collègues. Des données sur les localités plus au sud ou sur d’autres espèces du genre Dipodomys sont fournies, lorsque des données détaillées sur la population canadienne de l’espèce ne sont pas disponibles.

Cycle vital et reproduction

Les rongeurs du désert vivent relativement longtemps et sont lents à se reproduire pour leur taille (Stearns et Crandall, 1981; Kenagy et Bartholomew, 1985; Brown et Harney, 1993), mais les rats kangourous au Canada échappent à cette tendance (Gummer, 1997). La plupart des individus vivent moins d’un an. Compte tenu d’études de marquage-recapture et du nombre minimal d’individus vivants connus sur plus de 3 150 individus pendant une période de 11 ans dans les Middle Sand Hills, la survie hivernale était souvent ≤ 10 %, (plage de 5 à 34 %), selon les conditions hivernales, particulièrement la température et la couverture neigeuse (Kenny, 1989; Gummer, 1997; Gummer et Robertson, 2003b; Teucher, 2007; Gummer et Bender, données inédites). Cela signifie que les effectifs sont à leur plus bas niveau au début du printemps. Les facteurs qui contribuent à la mortalité sont les prédateurs (Gummer et Robertson, 2003c), les macroparasites (larves de cutérèbres, Gummer et al., 1997, malgré qu’il faut aussi voir Robertson, 2007), la circulation de véhicules, l’équipement agricole et industriel qui écrase les individus dans leurs terriers souterrains, le piétinement par les brouteurs de grande taille, comme les bovins et les wapitis (Cervus canadensis), l’hypothermie et l’inanition (Gummer, 1997). En Alberta, des rats kangourous d’Ord ont survécu au moins 4 ans à l’état sauvage (Gummer et Robertson, 2003b, Bender, données inédites), mais il s’agit de cas rares qui représentent moins de 0,1 % de la population. On ne dispose d’aucune estimation comparable de la longévité maximale à l’état sauvage dans d’autres régions, quoique d’autres congénères ont survécu au moins 5 ans à l’état sauvage (French et al., 1974). En captivité, des rats kangourous d’Ord de l’Utah ont survécu jusqu’à 7 ans et 5 mois (Egoscue et al., 1970).

Dans la plupart des régions arides, les rats kangourous peuvent se reproduire à n’importe quelle période de l’année, lorsque les précipitations et la nouvelle croissance de la végétation créent des conditions favorables à la reproduction (Beatley, 1969, 1976; Hoditschek et Best, 1983; Best et Hoditschek, 1986; Kenagy et Bartholomew, 1985; Gummer, 1997). Au Canada, les conditions favorables sont généralement déterminées par les températures à la surface du sol et l’accessibilité de la nourriture. L’accouplement se déroule à la surface (Engstrom et Dowler, 1981), et, chez la population canadienne de rats kangourous d’Ord, la reproduction n’a lieu que pendant la période sans neige, en général du début du printemps (de mars ou avril) au début de l’automne (septembre; Kenny, 1989; Gummer, 1997). Toutefois, des tentatives de reproduction ont été observées au cours d’un hiver doux (Gummer, 2005).

La portée moyenne, selon des dénombrements des embryons ou des cicatrices utérines chez des spécimens de musée, compte trois petits (plage de 1 à 6, n = 16; Royal Alberta Museum, données inédites) et est semblable dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce (Gummer, 1997). La gestation dure environ 29 jours (Duke, 1944; Day et al., 1956; Smith et Jorgensen, 1975; Jones, 1993), et la période de lactation, de 14 à 21 jours (McCulloch et Inglis, 1961). Les femelles en lactation semblent capables de concevoir avant le sevrage de leur portée précédente (Nielson, 1941; Gummer, 1997). Le nombre minimal de juvéniles sevrés parmi 98 portées dans les Middle Sand Hills a varié de 1 à 4 (Gummer, 1997).

Les femelles adultes au Canada peuvent avoir jusqu’à 4 portées par année (Gummer 1997), ce qui est beaucoup plus que les autres populations se trouvant au sud (de 1 à 2 portées par année; Gummer, 1997). Les femelles juvéniles arrivent à maturité sexuelle lorsqu’elles atteignent environ 73 % de la masse corporelle adulte, ce qui correspond à un âge moyen d’environ 47 jours à la première reproduction (Gummer, 1997). Cela est beaucoup plus précoce qu’ailleurs (de 60 à 90 jours; McCulloch et Inglis, 1961; Eisenberg, 1963; Smith et Jorgensen, 1975; Jones, 1985; Best et Hoditschek, 1986). Les mâles peuvent se reproduire lorsqu’ils ont atteint environ 79 % de leur masse corporelle adulte et l’âge de près de 61 jours (Gummer, 1997), malgré que les individus nés à la fin de l’année pourraient ne pas devenir actifs sur le plan reproducteur avant le printemps suivant. Étant donné que la plupart de rats kangourous d’Ord au Canada ne vivent pas une année complète, mais produisent jusqu’à 2 portées au cours de leur première année (Gummer, 1997), la durée d’une génération de cette population est inférieure à un an.

Physiologie et adaptabilité

Les rats kangourous sont adaptés aux milieux désertiques chauds et secs (MacMillen, 1983; French, 1993; Tracy et Walsberg, 2002). Ce sont des animaux nocturnes et fouisseurs, ce qui leur permet d’éviter la chaleur et de conserver l’eau (Mullen, 1971). Les rats kangourous peuvent survivre sans eau exogène : ils satisfont leurs besoins métaboliques en eau en mangeant des graines (Schmidt-Nielsen, 1964; MacMillen et Hinds, 1983). On a constaté qu’ils sélectionnent les graines ayant la plus haute teneur en eau lors d’essais d’alimentation (Frank, 1988). Les graines cachées dans les terriers absorbent l’eau de façon hygroscopique (Reichman et al. 1986; Nagy et Gruchacz, 1994). Les voies nasales du rat kangourou sont formées de sorte que l’humidité se condense au moyen d’un mécanisme d’échange thermique à contre-courant, réduisant la perte d’eau (Jackson et Schmidt-Nielsen, 1964; Schmidt-Nielsen et al., 1970, Collins et al., 1971). En moyenne, les rats kangourous ont un métabolisme plus lent et perdent moins d’eau que d’autres mammifères de taille comparable (Schmidt-Nielsen, 1951; Fairbanks et al., 1983; Hinds et MacMillen, 1985). Kenny (1989) considère ces adaptations comme des signes indiquant que les rats kangourous d’Ord septentrionaux pourraient être vulnérables à la sécheresse, bien que cette hypothèse ne concorde pas avec le fait que l’espèce est adaptée aux conditions sèches et désertiques. Il est plus probable que le froid et la neige soient des facteurs limitatifs pour les rats kangourous d’Ord au Canada, parce qu’ils augmentent les besoins énergétiques et limitent les possibilités d’alimentation (Gummer, 1997, 2005).

Pour conserver leur énergie pendant l’hiver, les rats kangourous d’Ord au Canada entrent dans un état de torpeur quotidien (Gummer, 1997, 2005; Gummer et Robertson, 2003c). Des individus munis de colliers émetteurs ou d’enregistreurs de données de température implantés ne sont entrés en torpeur que durant l’hiver, lorsque le sol était enneigé (Gummer, 1997, 2005; Gummer et Robertson, 2003c). Ils ont plongé dans cet état principalement le jour, les épisodes pouvant durer jusqu’à 17 heures et la température corporelle pouvant chuter à 13,5 ºC. Les individus sortaient de cet état en début de soirée et se nourrissaient vraisemblablement dans les caches de nourriture souterraines pendant la nuit. Les individus ne sortaient généralement pas des terriers lorsqu’il y avait de la neige au sol. Les rats kangourous sont entrés en torpeur jusqu’à 70 jours par hiver (Gummer, 2005), bien que certains individus ne l’aient pas fait lorsque l’hiver était doux (Gummer, 2005).

La population canadienne de rats kangourous d’Ord est la seule population du genre Dipodomys qui entre dans un état de torpeur à l’état sauvage. Des études en laboratoire effectuées sur des congénères révèlent des pertes et une mortalité massives en l’espace de quelques jours si les individus entrent en torpeur forcée pour cause d’inanition ou d’exposition à des températures basses (Dawson, 1955; Carpenter, 1966; Yousef et Dill, 1971; Breyen et al., 1973; MacMillen, 1983). De même, il existe des mentions de captures et d’observations de rats kangourous d’Ord à la surface du sol dans les localités plus au sud, tout au long de l’année (Reynolds, 1958; Kenagy, 1973; O’Farrell, 1974; Nagy et Gruchacz, 1994), et ce, même lorsque la température de l’air s’approche de –19 ºC (Kenagy, 1973; O’Farrell, 1974) et que le pourcentage d’enneigement atteint jusqu’à 40 % (Mullen, 1971; Kenagy, 1973; O’Farrell, 1974). Le cycle vital (p. ex. l’âge à la première reproduction; Gummer, 1997) et les caractéristiques physiologiques particuliers (p. ex. l’état de torpeur; Gummer, 2005) des rats kangourous d’Ord du Canada pourraient témoigner d’une plasticité phénotypique et/ou d’une différenciation génétique entre individus du Canada et individus conspécifiques des États-Unis et du Mexique (Gummer, 1997, 2005).

Les rats kangourous sont des animaux territoriaux qui défendent leurs terriers et leurs caches de nourriture souterraines (Eisenberg 1963). Ils ne vivent pas en colonies : les individus sont solitaires, et ils tolèrent peu les individus conspécifiques dans leur territoire (Bartholomew et Caswell, 1951; Garner, 1974; Daly et al., 1984). Les individus de certaines espèces tambourinent le sol de leurs pattes pour démarquer leur territoire (Ward et Randall, 1987). Le domaine vital principal de rats kangourous d’Ord munis de colliers émetteurs couvrait en moyenne 1 750 ±620 m2 (écart-type de ±1, n = 28; Gummer et Robertson, 2003c). Il arrive toutefois que les rats kangourous d’Ord s’aventurent au-delà de cette limite la nuit, la superficie globale du domaine vital atteignant alors 7 830 ±2 930 m2 (n = 38). La largeur maximale moyenne du domaine vital est de 130 ±35 m (n = 38).

Les rats kangourous ont un certain nombre d’adaptations comportementales et morphologiques qu’ils utilisent pour éviter les prédateurs. Leur bipédie erratique est sans doute une évolution déterminée par la sélection naturelle pour éviter les prédateurs, surtout parce que cela leur permet un déplacement rapide vers la sécurité des terriers et demande peu d’énergie, sur des surfaces ouvertes (Bartholomew et Caswell, 1951; Yousef et al., 1970). L’oreille moyenne du rat kangourou d’Ord peut détecter les bruissements d’ailes des strigidés et le son d’un serpent qui attaque (Webster et Webster, 1971, 1975). Les rats kangourous Dipodomys spectabilis tambourinent le sol de leurs pattes pour donner l’alarme (Randall et Stevens, 1987). Les rats kangourous d’Ord peuvent aussi tambouriner le sol de leurs pattes (Brown, 1989) pour alerter les serpents prédateurs qu’ils ont été détectés et leur faire abandonner leur chasse (Randall et Stevens, 1987). Les rats kangourous évitent ou réduisent les activités à la surface du sol dans les milieux ouverts en présence de lumière ambiante, notamment lorsque la lune est très brillante ou qu’il y a des aurores boréales (aurora borealis), vraisemblablement pour éviter d’être repérés par les prédateurs s’orientant visuellement (O’Farrell, 1974; Rosenzweig, 1974; Kaufman et Kaufman, 1982; Gummer, données inédites).

Dispersion et migration

Les juvéniles sont plus susceptibles de se disperser que les adultes. Les distances de dispersion des juvéniles ne diffèrent pas selon le sexe et sont généralement < 500 m (médiane = 100 m; Gummer,1997). Un mâle juvénile a parcouru environ 10 km le long d’un pare-feu sablonneux (Gummer, données inédites). Il est toutefois peu probable que les rats kangourous d’Ord se dispersent sur d’aussi longues distances dans les prairies où la végétation est dense, parce qu’ils ne peuvent pas se déplacer dans ces zones sans être vus. Le déplacement le plus long enregistré entre dunes à travers des prairies est de 3,2 km (Brands, 2016), malgré que la trajectoire réelle était probablement plus longue et qu’on ne sait pas si l’individu en question a suivi un sentier sur une partie du trajet.

Compte tenu de la capacité de dispersion limitée de l’espèce comparativement aux distances qui séparent les complexes dunaires avoisinants (figure 3), il est peu probable que les individus de l’espèce se dispersent naturellement entre tous les complexes dunaires au Canada. L’agriculture est la principale utilisation des terres dans cette région, et une grande partie des terres se trouvant entre les zones de dunes sont cultivées, ce qui en fait un habitat non convenable pour l’espèce. À plus petite échelle, certaines données indiquent que les parcelles d’habitat à l’intérieur des zones de dunes pourraient aussi être isolées les unes des autres. Brands (2016) a étudié les distances entre parcelles occupées par des rats kangourous d’Ord en Alberta et a constaté que la plupart des parcelles d’habitat primaire se trouvaient à des distances supérieures à la distance de dispersion habituelle observée dans les données de marquage-recapture. De plus, la plupart des parcelles d’habitat en Alberta sont petites (médiane = 5,5 ha, quartiles = 3,1; 8,1 ha) et sont généralement occupées par moins de 50 individus (Bender, données inédites) avec un fort taux de roulement, de sorte qu’il est peu probable qu’elles abritent une population autosuffisante. Brands (2016) a aussi constaté qu’il existe actuellement un petit nombre de groupes de parcelles reliées en Alberta. Le plus grand groupe de parcelles d’habitat moyennes à grandes en Alberta se trouve à proximité de Bindloss, mais il se trouve isolé (> 25 km) de la parcelle avoisinante la plus proche. Heinrichs (2010) a étudié la probabilité de persistance des rats kangourous d’Ord dans ce site isolé et a estimé que la probabilité de disparition de l’espèce à cet endroit est de 100 % sur 100 ans, peu importe l’éventail de paramètres plausibles utilisés dans le modèle démographique. Cela met en évidence la vulnérabilité des parcelles/groupes plus petits en Alberta (c.-à-d. presque tous). Par conséquent, les données disponibles semblent indiquer que la population du rat kangourou d’Ord qui se trouve en Alberta satisfait à la définition de fragmentation grave fournie par l’UICN (IUCN, 2016), ce qui est probablement le cas pour l’ensemble de la population canadienne.

Bender et al. (2010a) et Brands (2016) ont transféré des rats kangourous d’Ord afin d’étudier la faisabilité d’intervenir de cette façon pour améliorer la dispersion naturelle. Les résultats ont été mitigés, en partie, parce qu’il restait un trop petit nombre d’individus en Alberta pour la translocation expérimentale d’un échantillon suffisant à des fins d’analyse statistique (n = 16 sur 3 ans). Les tentatives de translocation d’autres espèces de rats kangourous aux États-Unis se sont généralement soldées par un échec (voir Bender et al., 2010a; Brands, 2016).

Relations interspécifiques

Le régime alimentaire des rats kangourous d’Ord est principalement composé de graines. Ils font des réserves de nourriture dans leurs abajoues, puis ils les stockent dans leurs terriers. Outre les graines, ils ramassent aussi des feuilles (Best et Hoditschek, 1982) et d’autres parties de plantes (silicules, gousses, tiges), des insectes (Johnson, 1961; Alcoze et Zimmerman, 1973; Flake, 1973), des fragments d’os et des graminées sèches pour construire leur nid. Les individus de la population canadienne recueillent les graines d’au moins 71 espèces végétales (Gummer et al., 2005), p. ex. l’hélianthe des prairies (Helianthus couplandii), les cactus (Opuntia spp.) et la psoralée lancéolée (Psoralea lanceolata). Leur régime comprend une proportion élevée de mauvaises herbes non indigènes, comme la renouée des oiseaux (Polygonum aviculare) et la soude kali (Salsola kali), particulièrement dans les milieux modifiés par les humains.

Les rats kangourous ont des effets sur l’écosystème dans les prairies et les communautés désertiques, parce qu’ils mangent les graines et l’herbe et qu’ils perturbent le sol (Brown et Heske, 1990; Heske et al., 1993; Kerley et al., 1997; Curtin et al., 2000; Brock et Kelt, 2004). Le faible taux de survie des rats kangourous d’Ord septentrionaux (Gummer, 1997), combiné à leur activité de récolte et de stockage de graines, fait en sorte qu’un grand nombre de graines cachées sont abandonnées sous le sol, où elles peuvent germer ou profiter à d’autres granivores.

Les prédateurs connus du rat kangourou d’Ord au Canada sont le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus; Schowalter et al., 2002; Teucher, 2007), la Chevêche des terriers (Gummer, données inédites, Poulin et al., comm. pers., 2005), le Hibou des marais (Asio flammeus; Teucher, 2007), le crotale des prairies (Gummer et Robertson, 2003c), et le blaireau d’Amérique (Gummer, données inédites). On a vu des chats domestiques (un prédateur introduit) chassant dans l’habitat du rat kangourou dans les Middle Sand Hills (Gummer, données inédites); à la fois des chats et des chiens ont rapporté des rats kangourous morts à leur propriétaire (Royal Saskatchewan Museum, Gummer, données inédites). Bien que les rapaces diurnes ne soient pas, en général, considérés comme des prédateurs des rats kangourous, ils peuvent s’attaquer à eux à l’occasion en plein jour, lorsque les terriers sont perturbés par des véhicules ou de la machinerie. Parmi les autres prédateurs probables des rats kangourous au Canada, on compte le Hibou moyen-duc (A. otus), le renard roux (Vulpes vulpes), le renard véloce (V. velox), le coyote (Canis latrans), le lynx roux (Lynx rufus), la belette pygmée (Mustela nivalis), la belette à longue queue (M. frenata), la mouffette rayée (Mephitis mephitis), le raton laveur (Procyon lotor), et la couleuvre gaufre de Say (Pituophis catenifer sayi).

La population canadienne de rats kangourous d’Ord est la seule population du genre Dipodomys parasitée par les cutérèbres (Cuterebra polita; Gummer et al., 1997). Le principal hôte du C. polita est probablement le gaufre gris (Capelle, 1970), mais aucun des 86 gaufres gris capturés dans les Middle Sand Hills de 1994 à 2004 n’avait été parasité (Reynolds et al., 1999; Gummer, données inédites). Dans cette région, le C. polita pourrait avoir choisi le rat kangourou d’Ord comme principal hôte, ou alors il pourrait s’agir d’une espèce de cutérèbre qui n’était pas connue auparavant. Le parasitisme par des larves de cutérèbres compromet la survie, la reproduction et la croissance de certains petits mammifères (Boonstra et al., 1980; Burns et al., 2005). Dans le cas des rats kangourous d’Ord du Canada, le parasitisme par les cutérèbres pourrait avoir une incidence négative sur le recrutement de jeunes dans la population (Robertson, 2007; voir Facteurs limitatifs). Selon des données recueillies sur 11 ans (2005-2015) dans le cadre du programme de suivi annuel de la population en Alberta (Bender, données inédites), les rats kangourous d’Ord qui vivent dans des milieux modifiés par les humains affichent une prévalence environ trois fois plus grande de cutérèbres que les rats kangourous vivant dans des milieux naturels (n = 2 366, c2 = 73,9, p < 0,001). Bien que la raison de cette différence ne soit pas entièrement comprise, il se peut que la linéarité et l’interconnexion des milieux modifiés par les humains (p. ex. les chemins et les sentiers) puissent rendre plus facile et plus efficace la recherche de terriers occupés par des rats kangourous par les femelles de cutérèbres pour la ponte, comparativement à la recherche de terriers occupés dans les milieux naturels, qui sont relativement isolés et répartis de façon éparse dans le paysage (Robertson, 2007).

Taille et tendances des populations

Des données sur la taille et les tendances des populations du rat kangourou d’Ord ne sont pas disponibles pour tout le Canada. La plus récente estimation de la population globale provient de Gummer (1997b) pour l’Alberta et de Kenny (1989) pour la Saskatchewan, et une estimation de la population à l’échelle de l’aire de répartition fondée sur ces sources a été mentionnée dans le rapport du COSEPAC de 2006 (COSEWIC, 2006) et le programme de rétablissement de 2012 (Environment Canada, 2012). Les données sur les tendances des populations proviennent du programme de suivi de la population en Alberta qui a été mis en œuvre de 2005 à 2015 et qui a porté sur environ la moitié de la population canadienne.

Activités et méthodes d’échantillonnage

Le programme de suivi en Alberta s’est déroulé sur 10 ans et a consisté en des relevés annuels normalisés, effectués durant une période d’environ quatre mois commençant en mai, ou au début de juin, et se terminant à la fin d’août ou au milieu de septembre. Ce programme a permis de recueillir les données les plus fiables pour l’estimation des changements dans la répartition et des tendances démographiques, parce que les données étaient normalisées pour les activités de recherche afin de faciliter la comparaison d’une année à l’autre.

On a trouvé 22 sites de l’espèce en habitat primaire (c.-à-d. dans les dunes s’érodant naturellement) et 20 autres sites le long de routes de sable, de sentiers et pare-feux ou d’autres éléments anthropiques (p. ex. en bordure de champs cultivés). Les sites dans l’habitat primaire étaient tous des sites naturels importants connus pour la population se trouvant en Alberta. En revanche, les sites secondaires comprenaient les sites anthropiques les plus importants (c.-à-d. les plus persistants) en Alberta et un échantillon des types de sites secondaires (tous les habitats secondaires ne font pas l’objet d’un suivi annuel : jusqu’à 35 % des sites n’ont pas fait l’objet de relevés au cours d’une année donnée, généralement à cause de contraintes de logistique ou de problèmes d’accès auprès des propriétaires fonciers). Étant donné que la population présente en Alberta est petite, dans le cadre du programme de suivi, on a tenté de recenser tous les sites connus dans l’habitat primaire (naturel) chaque année ainsi qu’un sous-ensemble de sites secondaires (anthropiques) de faible qualité. Les relevés étaient biaisés en fonction de sites d’échantillonnage productifs connus, qui ont été considérés en priorité. Cependant, compte tenu des besoins très précis en matière d’habitat de l’espèce et de sa répartition bien connue (Bender et al., 2010b), il est probable que la majorité de la population en Alberta a fait l’objet d’un suivi direct durant cette période de 10 ans.

Le programme de suivi annuel de la population en Alberta a permis de recueillir des données sur l’abondance relative, c.-à-d. le nombre minimal d’individus vivants à tous les sites, en effectuant un nombre à peu près équivalent d’activités de relevé d’une année à l’autre. Étant donné que le suivi était normalisé, le nombre d’individus capturés chaque année (c.-à-d. le nombre minimal d’individus vivants) a fourni à la fois un indice d’abondance relatif d’une année à l’autre ainsi que la taille de la population minimale absolue pour l’Alberta. Les données ont été recueillies durant deux périodes chaque année : printemps/début de l’été (c.-à-d. lorsque la taille de la population est à son plus bas, après la période de mortalité élevée durant l’hiver) et à la fin de l’été/au début de l’automne lorsque la taille de la population est le plus élevée, généralement à la fin d’août et en septembre). Un des objectifs du programme était de visiter chaque site au moins une fois durant chaque période printemps-été et été-automne, mais cela n’a pas été possible tous les ans en raison de restrictions d’accès (p. ex. à cause d’entraînements militaires ou de risques d’incendie sur des terres privées). Les activités de recherche effectuées à chaque site étaient fixes (p. ex. des recherches d’une durée déterminée le long de routes) ou normalisées en fonction de l’activité de relevé (p. ex. en fonction de la durée totale des recherches à pied dans les dunes) afin d’obtenir des indices de l’abondance relative à chacun de sites.

Les relevés ont été effectués les nuits où l’on s’attendait à ce que l’espèce présente un niveau élevé d’activité à la surface du sol. En général, cela limitait les recherches aux moments où le clair de lune était faible ou sans clair de lune, habituellement pendant la période allant d’une semaine avant la nouvelle lune à une semaine après la nouvelle lune. Les individus ont été capturés avec les mains, marqués, examinés, puis relâchés au site même où ils ont été capturés. Les relevés ont été menés aux mêmes sites chaque année, ce qui a permis de faire des comparaisons d’une année à l’autre de la répartition, de l’occupation des parcelles d’habitat, de l’abondance relative, de la structure d’âge, du sex-ratio et de la prévalence des parasites (particulièrement le C. polita), mais aussi des données à l’échelle des individus sur l’état reproducteur, la taille/l’état du corps, les blessures, et l’intensité du parasitisme. Les années où la taille de la population était plus petite, on disposait généralement de plus de temps pour effectuer les relevés (en raison du temps de manipulation réduit), de sorte qu’on est plus confiants en ce qui concerne les dénombrements. En revanche, il se pourrait que les effectifs aient été légèrement sous-estimés les années où la taille relative de la population était élevée. On peut trouver les détails complets concernant les procédures et les renseignements relatifs au protocole de suivi annuel de la population en Alberta dans Bender et al. (2007).

Le suivi effectué n’a pas permis d’obtenir des estimations de la population globale pour l’Alberta, en raison des taux de recapture très faibles, compte tenu du faible taux de survie annuel de l’espèce et de la petite taille de la population. Par ailleurs, l’habitat en Saskatchewan n’a pas fait l’objet d’un suivi systématique au cours des dix dernières années.

Abondance

Aucune évaluation à l’échelle de l’aire de répartition n’a été effectuée concernant la taille de la population du rat kangourou d’Ord au Canada, ni aucune nouvelle estimation de la population depuis le dernier rapport de situation du COSEPAC (COSEWIC, 2006). La taille de la population canadienne de rats kangourous est difficile à estimer en raison d’importantes fluctuations démographiques causées par les forts taux de natalité et de mortalité (Kenny, 1989; Gummer, 1997a). L’abondance a toutefois été estimée de façon indépendante pour certaines parties de la Saskatchewan (Kenny, 1989) et de l’Alberta (Gummer, 1997b). En fonction de ces sources, le COSEPAC (2006) a estimé que la taille maximale de la population au Canada en 1995 était de 4 957 individus (IC : 3 780-6 574). Il convient aussi de noter que, bien qu’on n’ait pas fait de distinction entre individus matures et juvéniles dans ces estimations, la rapidité avec laquelle les individus de l’espèce atteignent la maturité, ce qui se produit, en grande partie, sous la terre, signifie que même les jeunes individus capturés à la surface seront matures sur le plan reproducteur en deçà de quelques jours ou semaines s’ils ne le sont pas déjà. Par conséquent, dans les estimations ci-dessus par Kenny (1989) et Gummer (1997b), le nombre d’individus matures est légèrement surestimé.

Étant donné que la mortalité hivernale est élevée pour cette espèce au Canada, il serait probablement plus approprié de déterminer la taille de la population au printemps lorsqu’on veut déterminer la vulnérabilité de l’espèce. Selon Gummer (1997a), le taux de survie hivernal estimé était de 10 % au cours d’un hiver particulièrement froid avec de longues périodes d’enneigement; une décennie plus tard, selon Teucher (2007), le taux de survie hivernal estimé varierait entre 24 et 34 %, ces valeurs ayant été obtenues au cours d’un hiver exceptionnellement doux. Compte tenu de la plage de 10 à 34 % pour la survie hivernale et de l’hypothèse selon laquelle la population actuelle est probablement bien en deçà de 5 000 individus, il semble que la taille actuelle de la population au printemps soit sans doute bien inférieure à 500 à 1 200 individus matures. Cette conclusion est aussi corroborée par la tendance documentée d’un déclin continu de l’habitat de l’espèce depuis les années 1970 (figure 5; voir Tendances en matière d’habitat).

Des données récentes pour l’Alberta confirment que la taille actuelle de la population dans la province est relativement petite comparativement à l’estimation de 1995 qui s’élevait à 3 000 individus (Gummer, 1997b). Le nombre d’individus observés en Alberta chaque année de 2006 à 2015, représentant la taille minimale de la population à son point culminant chaque année, peut atteindre jusqu’à 549 individus et descendre aussi bas que 129 individus (figure 6). De plus, si la portion albertaine de la population correspond à environ la moitié de la population canadienne, il est peu probable que la taille de la population au Canada à son point culminant (à la fin de l’été) dépasse de beaucoup 1 000 individus. Étant donné que la population est le plus vulnérable chaque printemps suivant le cycle annuel de mortalité hivernale élevée et que la taille de la population au printemps pourrait n’être que de 10 à 34 % de la taille à son point culminant, il est très probable que la population canadienne du rat kangourou d’Ord ait diminué en deçà de 1 000 individus chaque année dans la période 2006-2015, particulièrement au cours des dernières années.

Figure 6. Dénombrements d’individus matures de l’espèce (nombre minimal d’individus vivants) en Alberta au moyen d’un nombre approximativement égal d’activités de recherche chaque année (périodes printemps-été combinées). La ligne de tendance est une courbe de décroissance exponentielle ajustée aux données de dénombrement; elle indique un déclin apparent de 13,2 % par année, en moyenne, ou une réduction de 72 % sur la période de dix ans.
Dénombrements d’individus matures de l’espèce  (nombre minimal d’individus vivants) en Alberta
Description longue de la figure 6

Graphique illustrant la tendance des dénombrements d’individus matures de l’espèce en Alberta, fondés sur un nombre approximativement égal d’activités de recherche effectuées chaque année (périodes printemps-été combinées).

 

Fluctuations et tendances

Aucun suivi de l’espèce à l’échelle de son aire de répartition n’a été effectué au Canada pour évaluer les fluctuations et tendances. Cependant, en Alberta, l’abondance de l’espèce fluctue à la fois dans le temps et dans l’espace, et il existe des données indiquant un déclin démographique apparent au cours des dix dernières années. Étant donné que l’aire de répartition de l’espèce au Canada s’étend, en grande partie, de façon contiguë en Alberta et en Saskatchewan, que le climat est semblable, que les habitats sont semblables et que l’utilisation des terres et les menaces à l’échelle de l’aire de répartition sont généralement semblables, les fluctuations et tendances observées en Alberta sont probablement représentatives de la situation dans l’ensemble de l’aire de répartition canadienne.

Des données indiquent que l’abondance et la répartition des rats kangourous d’Ord en Alberta sont très variables dans l’espace et présentent une structure semblable à celle d’une métapopulation où des individus en grand nombre occupent des parcelles d’habitat certaines années, puis deviennent très peu nombreux dans ces parcelles ou disparaissent localement d’autres années, souvent de manière asynchrone par rapport aux parcelles voisines; il existe aussi des signes de dispersion et de recolonisation (Kenny, 1989; Gummer et Robertson, 2003b; Gummer et Bender, données inédites). L’espèce serait disparue d’un site d’étude (parcelle d’habitat) sur quatre dans les Great Sand Hills en 1985 (Kenny, 1989). Gummer et Robertson (2003b) ont constaté que 7 des 19 sites occupés précédemment dans les Middle Sand Hills ne semblaient plus être occupés en 2002. Plus récemment, le suivi annuel de la population en Alberta (méthodes décrites dans Bender et al., 2007) de 2005 à 2015 a permis de documenter trois disparitions à l’échelle locale et deux quasi-disparitions (c.-à-d. les effectifs ont diminué jusqu’à ne plus comprendre qu’une seule femelle). Il existe toutefois des signes de recolonisation dans au moins quatre de ces sites (Gummer et Bender, données inédites).

La population canadienne du rat kangourou d’Ord subit des fluctuations saisonnières en raison d’une reproduction estivale soutenue et de la perte d’individus durant les mois d’hiver (Kenny, 1989; Gummer, 1997; Gummer et Robertson, 2003b). La taille de la population peut diminuer d’un ordre de grandeur (mortalité ≥ 90 %) durant la période hivernale à elle seule (Gummer, 1997). Il y a aussi de nombreuses disparitions à l’échelle locale (c.-à-d. dans les dunes ou des tronçons de route; Kenny, 1989; Gummer et Robertson, 2003b; Bender, données inédites), ce qui constitue une indication supplémentaire de la gravité des fluctuations de la population, qui satisfont à la définition de « fluctuations extrêmes » de l’UICN (IUCN, 2016).

La population du rat kangourou d’Ord en Alberta présente une tendance globale à la baisse au cours de la période de dix ans (2006-2015; figure 6). Le déclin estimé de 72 % est fondé sur un déclin démographique que l’on suppose proportionnel et ajusté par rapport à une fonction de décroissance exponentielle (R2 = 0,823, n = 10, p < 0,001; décroissance exponentielle est de e-0,142*année), ce qui se traduit par une réduction moyenne estimée de 13,2 % par année. De plus, l’annexe 1 contient des cartes illustrant toutes les occurrences d’individus capturés chaque année dans la période visée, ce qui permet de visualiser le déclin des habitats occupés par l’espèce en Alberta, qui est associé au déclin de la population.

D’autres preuves solides proviennent de la quantité d’habitat primaire perdue au cours des dernières décennies (p. ex. voir la figure 5; voir Tendances en matière d’habitat) à cause de la stabilisation par la végétation, qui a probablement réduit la capacité du paysage à abriter les individus de l’espèce. Il est raisonnable d’inférer que la perte d’habitat a eu une incidence négative sur la population et a contribué au déclin de celle-ci.

Récemment, Heinrichs (2010) et Heinrichs et al. (2010) ont élaboré un modèle démographique spatialement explicite axé sur les individus afin d’explorer les répercussions de la fragmentation de l’habitat et de la qualité de l’habitat sur la dynamique des populations et la persistance du rat kangourou d’Ord en Alberta. Bien que l’objectif n’ait pas été d’effectuer une analyse en tant que telle de la viabilité des populations, le modèle s’est avéré utile pour faire des prévisions sur les tendances démographiques futures concernant les rats kangourous. Ces prévisions ont ensuite été utilisées pour faire des inférences à propos du rôle des éléments de l’habitat en ce qui concerne la croissance et la persistance des populations. Le modèle a aussi servi de fondement pour la désignation de l’habitat essentiel du rat kangourou d’Ord dans le territoire domanial en Alberta (Environment Canada, 2012). Une des principales conclusions tirées grâce à ces recherches est que de nombreux habitats secondaires (p. ex. les routes) semblent jouer le rôle de puits attrayants certaines années (voir les Besoins en matière d’habitat ci-dessus) et, s’ils ont une forme linéaire, qu’ils pourraient intercepter les rats kangourous d’Ord se dispersant entre les parcelles d’habitat primaire (p. ex. des dunes isolées), contribuant à la réduction de la stabilité des populations par la fragmentation de l’habitat. Heinrichs et al. (2010) rapportent que le retrait de ces éléments d’habitat secondaire améliore en fait la stabilité et la persistance de la population dans leur modèle, même si ces éléments représentent une forte proportion de la superficie d’habitat (39 %). En revanche, les rats kangourous d’Ord semblent dépendre fortement des habitats primaires; la perte de seulement 1,7 ha d’habitat primaire produit une augmentation de 1 % de la probabilité de disparition sur 100 ans ou moins, malgré qu’on n’ait pas essayé d’intégrer cette conclusion aux taux actuels de déclin de l’habitat. Heinrichs (2010) indique que son modèle (le même que celui utilisé dans Heinrichs et al., 2010) prévoit une probabilité de disparition supérieure à 10 % en Alberta selon un scénario sans déclin de l’habitat primaire et une probabilité de disparition de 40 à 74 % selon des scénarios de déclin modéré à intense attribuable à la stabilisation par la végétation. Il semble donc que la stabilité et la persistance de la population, du moins en Alberta, soient très sensibles aux changements de la fragmentation et de la qualité de l’habitat (Heinrichs et al., 2010).

Résumé de la taille et des tendances des populations

Selon l’estimation la plus récente de la taille maximale de la population du rat kangourou d’Ord au Canada, il y avait 4 957 individus matures en 1995 (COSEWIC, 2006). Compte tenu de la perte d’habitat à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce (figure 5; voir Tendances en matière d’habitat), on suppose que la taille actuelle de la population est beaucoup moins grande. Les estimations du nombre minimal d’individus vivants connus pour l’Alberta (qui correspondrait à environ 50 % de la population) dans la période 2006-2015 (figure 6) donnent fortement à penser que la taille maximale de la population au Canada est inférieure à 1 000 individus la plupart des années. Étant donné que la population diminue chaque année à cause du taux de mortalité élevé durant l’hiver (jusqu’à 90 %), le nombre d’individus matures chaque printemps pourrait être beaucoup plus petit que cela certaines années. Cependant, ces estimations comportent un degré d’incertitude relativement élevé, parce qu’on ne dispose d’aucune estimation récente de la population en Saskatchewan et qu’on n’a effectué aucune évaluation des erreurs pour les estimations en Alberta.

Bien que les estimations de l’abondance absolue soient incertaines, des signes convaincants indiquent qu’il y a un déclin de la population dans la portion albertaine de l’aire de répartition. Le suivi normalisé de la population de l’espèce en Alberta a révélé une réduction considérable de la répartition (figure 4) et de l’abondance relative (figure 6), probablement causée par le déclin de l’habitat, ce qui indique un déclin de 72 % de l’abondance entre 2006 et 2015, qui serait représentatif de l’ensemble de la population au Canada. Une analyse quantitative appuie la suggestion voulant que la perte d’habitat contribue de façon significative au déclin futur et à la disparition potentielle de l’espèce.

Immigration de source externe

La probabilité d’immigration de source externe est nulle en ce qui concerne la population canadienne du rat kangourou d’Ord. Les individus conspécifiques se trouvant le plus près, à l’extérieur du Canada, sont plus de 270 km au sud, bien au-delà des capacités de dispersion de cette espèce qui requiert un habitat précis. De plus, il est peu probable que l’immigration de source externe atténue le déclin de la population tant que la dégradation et le déclin de l’habitat se poursuivent au Canada.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Les menaces directes touchant le rat kangourou d’Ord prises en compte dans le présent rapport ont été organisées et évaluées d’après le système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership ou CMP) (Master et al., 2009). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats, dont on sait (ou présume) qu’ils ont des effets directs et négatifs sur la population de rat kangourou d’Ord au Canada. Des travaux de recherche considérables ont été faits sur la biologie et les facteurs limitatifs relatifs à l’espèce au Canada, mais peu de recherches ont été effectuées pour évaluer scientifiquement et documenter les menaces liées à l’activité humaine. Par conséquent, bon nombre des menaces mentionnées dans cette section sont considérées comme étant probables ou plausibles, et une courte explication des données justifiant qu’on les prenne en compte est fournie. Les résultats sur l’impact, la portée, la gravité et l’immédiateté des menaces sont présentés sous forme de tableau à l’annexe 2.

Des descriptions des menaces sont présentées ci-après selon les catégories de menaces de l’IUCN-CMP, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible. Chacune des menaces directes ci-dessous a un impact moyen à faible ou faible sur les rats kangourous, mais, cumulativement, elles ont un impact élevé si on les combine aux facteurs limitatifs naturels. Par conséquent, l’impact global des menaces attribué est élevé.

Corridors de transport et de service

Routes

L’aire de répartition du rat kangourou d’Ord au Canada coïncide avec un réseau étendu de sentiers et de routes non pavés reliés entre eux, qui attirent les individus, car il offre des surfaces ouvertes, à végétation clairsemée et des berges en érosion (voir Habitat). Les rats kangourous vivant dans les milieux routiers sont exposés à des risques de mortalité directe causée par la circulation de véhicules et les activités de construction et d’entretien qui peuvent endommager, voire détruire, les terriers, ainsi que perturber, déplacer et tuer des rats kangourous ou mettre en péril leur survie. De plus, les panneaux routiers et les clôtures constituent des perchoirs artificiels pour les strigidés (rapaces nocturnes) qui s’attaquent aux rats kangourous. Des données indiquent que les rats kangourous d’Ord occupant des milieux routiers pourraient faire face à un risque de prédation plus élevé et à des microclimats plus froids et présenter un moins bon état corporel que les individus vivant dans des milieux plus naturels (Teucher, 2007). Les routes et les sentiers pourraient aussi prédisposer les rats kangourous d’Ord au parasitisme par des larves de cutérèbres (voir Relations interspécifiques). Compte tenu de ces nombreux facteurs, les routes pourraient représenter des pièges écologiques pour les rats kangourous d’Ord (Bender et al., 2005). Des simulations démographiques fondées sur des estimations sur le terrain des taux démographiques du rat kangourou d’Ord indiquent que les milieux routiers contribuent relativement peu à la viabilité générale de la population et prévoient qu’ils agiront comme des puits de population à de nombreux endroits (Heinrichs et al., 2010).

Corridors et lignes de services publics

Il y a un dense réseau de gazoducs ainsi que d’autres infrastructures industrielles partout dans l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord au Canada. Dans la majorité des endroits où des gazoducs ont été construits, on a aussi aménagé des sentiers pour véhicules aux fins d’accès aux gazoducs et à l’infrastructure connexe pour les travaux d’installation, d’inspection et d’entretien. Ces activités nécessitent l’utilisation d’équipement lourd et de véhicules ainsi que la réalisation de travaux d’excavation et pourraient donc endommager les terriers ou perturber, déplacer ou tuer des rats kangourous ou autrement réduire leur survie, à proximité des sites de travaux. Les infrastructures à la surface, comme les canalisations, les vannes et les abris constituent probablement des perchoirs artificiels pour les strigidés qui s’attaquent aux rats kangourous. Dans certaines régions, la construction de gazoducs exige des travaux de forage dirigé, des activités de construction nocturnes et de l’éclairage artificiel et cause des perturbations dues au bruit, pouvant engendrer indirectement des effets nuisibles supplémentaires (voir Pollution, ci-dessous). Durant la construction du gazoduc de North Suffield à la fin de l’été 2001, les rats kangourous d’Ord résidents ont réduit leurs activités à la surface, et la taille de leur domaine vital a rapetissé, en raison des activités de construction. De plus, ces individus étaient moins susceptibles de plonger dans un état de torpeur au cours de l’hiver suivant. Toutefois, ces différences ne se sont pas traduites par un taux de survie plus bas comparativement à celui de rats kangourous d’Ord présents dans une région non perturbée (Gummer et Robertson, 2003c). Dans les années qui ont suivi la construction du gazoduc, le nombre de rats kangourous d’Ord a diminué au site du gazoduc à l’étude. L’espèce est finalement disparue de cet endroit en 2010 (Bender et Dzenkiw, 2010). Quoi qu’il en soit, on ne sait pas avec certitude si ce gazoduc et les modifications de l’habitat qui en ont résulté ont contribué au déclin. Les lignes de transport d’électricité et les poteaux constituent aussi des perchoirs artificiels pour les strigidés, et certaines lignes importantes situées dans l’habitat du rat kangourou d’Ord génèrent un bruit audible pouvant avoir une incidence sur le comportement des rats kangourous ou nuire à la détection des prédateurs (voir Pollution).

Production d’énergie

Forages pétroliers et gaziers

Les sites de puits, principalement pour le gaz naturel, sont communs et largement répandus dans l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord au Canada. Les impacts directs sur l’espèce de l’exploration, du forage, de la construction, de l’exploitation, de l’entretien et de la remise en état (future) sont incertains. L’utilisation de véhicules lourds, les essais sismiques et les activités de construction, de forage, de fracturation hydraulique, d’entretien et de remise en état pourraient faire effondrer les terriers et perturber, blesser ou tuer les rats kangourous d’Ord se trouvant à proximité. Cependant, on peut réduire ces impacts directs en adoptant des mesures d’atténuation spécifiques aux rats kangourous dans les endroits où leur présence est connue (Gummer et Robertson, 2003b). Les infrastructures à la surface dans les sites de puits, comme les canalisations, les vannes, les réservoirs de stockage, les abris et toute autre structure, pourraient constituer des perchoirs artificiels pour les strigidés et encourager la prédation dans la zone à proximité immédiate. Les effets spécifiques de l’exploration sismique sur les rats kangourous d’Ord et leurs terriers n’ont pas fait l’objet d’études.

énergie renouvelable

L’aménagement de parcs éoliens ou d’infrastructures d’énergie solaire pourrait représenter une menace dans les dix prochaines années dans l’habitat du rat kangourou d’Ord. La portée potentielle de cette menace est inconnue, mais on présume qu’elle est petite (< 10 % de la population). Les nouveaux projets de parcs éoliens ou d’infrastructures d’énergie solaire auraient probablement des impacts de gravité semblable à ceux résultant d’autres aménagements industriels nécessitant de nouvelles activités d’excavation, de construction et d’entretien. Les projets d’énergie renouvelable pourraient aussi créer une situation favorable à d’autres menaces connexes s’ils requièrent des routes d’accès et de l’éclairage supplémentaires et s’ils produisent davantage de bruit (voir Pollution).

Pollution

Pollution lumineuse

De nombreuses menaces, p. ex. les raffineries industrielles, les stations de compression, les sites de forage de puits et certains exercices d’entraînement militaire créent de l’éclairage artificiel pendant la nuit dans l’habitat du rat kangourou d’Ord. Les impacts spécifiques de l’éclairage artificiel sur les rats kangourous n’ont pas été directement étudiés, mais si on se fie à leur comportement naturel d’évitement des prédateurs, on peut supposer qu’ils risquent de réduire leurs activités à la surface ou changer leur utilisation du microhabitat pour éviter d’être exposés aux prédateurs dans des conditions de lumière relativement vive, comme ils le font au clair de lune (Kaufman et Kaufman, 1982), au crépuscule et pendant les aurores boréales (Gummer et Bender, obs. pers.). Si l’éclairage artificiel intense persiste de façon indéfinie ou coïncide avec d’importantes périodes d’activité à la surface, la pollution lumineuse pourrait mettre fin aux activités à la surface du sol, ce qui pourrait avoir une incidence sur l’alimentation, la recherche de partenaires, la reproduction, la dispersion, etc. Autrement, les rats kangourous pourraient reprendre leurs activités à la surface du sol, malgré le risque de prédation accru, ou se disperser à la recherche d’habitats où le risque de prédation est moins élevé. Quoi qu’il en soit, l’éclairage artificiel nuit probablement au comportement naturel des rats kangourous d’Ord, tout comme le clair de lune, la lumière du crépuscule et les aurores boréales. Les sources d’éclairage artificiel et les torches des raffineries industrielles en Alberta, près de Burstall (Saskatchewan) illuminent souvent le ciel pendant la nuit, à un tel point que cela semble influer sur l’activité des rats kangourous d’Ord jusqu’à 10 à 20 km de la source, selon les conditions du ciel et la taille des torches (Gummer et Bender, obs. pers.).

Pollution sonore

Il y a des raffineries industrielles, des stations de compression, des sites de forage de puits et des lignes de transport d’électricité, qui génèrent d’importantes perturbations auditives et sismiques dans l’habitat du rat kangourou d’Ord, et c’est le cas aussi des levés sismiques et des exercices d’entraînement militaire qui y sont effectués. Par exemple, certaines stations de compression industrielles génèrent un ronronnement de basse fréquence constant, que les humains entendent à des kilomètres de la source. Les exercices de tir réel militaires sont souvent effectués la nuit, lorsque les rats kangourous sont le plus actifs, et ces activités génèrent souvent du bruit et des vibrations sismiques flagrants et détectables par les humains à de longues distances (p. ex. jusqu’à 30 km). Les effets des perturbations auditives sur les rats kangourous n’ont pas fait l’objet d’études spécifiques. Les rats kangourous sont particulièrement sensibles aux sons de basses fréquences, faculté qui leur permet de détecter les prédateurs (Webster et Webster, 1975). Par conséquent, certaines perturbations sonores, y compris les signaux sonores inaudibles par l’oreille humaine, peuvent être suffisamment importantes pour entraîner le déplacement des rats kangourous ou nuire à leur comportement ou à leur capacité de détecter et d’éviter les prédateurs.

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Les espèces végétales envahissantes sont largement réparties dans l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord au Canada, mais leur impact global demeure inconnu. Les rats kangourous d’Ord remplissent communément leurs abajoues de graines d’espèces non indigènes, particulièrement dans les milieux routiers. Sur 71 types de graines reconnus ramassés par les rats kangourous d’Ord de 1994 à 2004 (n = 1 444 échantillons), on comptait 16 espèces végétales non indigènes. De façon générale, les deux espèces les plus fréquemment recueillies étaient toutes les deux des espèces végétales non indigènes envahissantes : la soude kali et la renouée des oiseaux (Gummer et al., 2005). Les effets potentiels de ce régime différent n’ont pas encore été étudiés; il se peut que les différences en valeur nutritive, en temps de manipulation et en taux de détérioration et de germination dans les caches de nourriture souterraines puissent avoir une incidence négative sur l’état corporel des individus. En outre, indépendamment des conséquences alimentaires, ces espèces végétales envahissantes pourraient aggraver la perte d’habitat naturel par la colonisation et la stabilisation des milieux sablonneux ouverts.

Prédateurs et parasites

Les prédateurs et les parasites indigènes représentent une menace directe à la persistance du rat kangourou d’Ord, parce que la prédation et le parasitisme sont exacerbés par les réseaux de routes et de sentiers (voir ci-dessus). Les clôtures et les panneaux routiers pourraient accroître davantage le risque de prédation le long des routes, en offrant des perchoirs artificiels aux strigidés. Outre l’aménagement de routes et de sentiers, d’autres activités humaines pourraient aggraver considérablement, quoique peu fréquemment, l’impact des prédateurs naturels. Les rats kangourous dont les terriers sont excavés ou perturbés par des véhicules, de l’équipement de construction ou des activités agricoles s’enfuiront probablement et seront exposés à un risque de prédation beaucoup plus élevé tant qu’ils n’ont pas trouvé ou construit un autre terrier. Bien que l’ampleur de ces impacts demeure relativement incertaine, on estime que les prédateurs et les parasites ont un impact dont la gravité varie de légère à modérée sur une grande proportion des occurrences du rat kangourou d’Ord, compte tenu de multiples activités et aménagements humains.

Modifications des systèmes naturels

Suppression des incendies

On s’efforce de supprimer les incendies dans le paysage de l’Alberta et de la Saskatchewan afin de protéger les ressources agricoles, les infrastructures et les résidences privées. Le risque d’incendie et la mobilisation rapide de ressources pour combattre les feux d’herbes accidentels préoccupent beaucoup le public. Dans certaines régions, des pare-feux étendus sont aménagés dans le cadre d’une approche proactive visant à arrêter la propagation d’incendies futurs. Outre des expériences effectuées à des fins de recherche (voir ci-dessous), on n’a pas eu recours aux incendies comme mesure de gestion des prairies dans l’aire de répartition canadienne des rats kangourous d’Ord. Dans le passé, le feu était un élément important du régime de perturbations naturel qui contribuait au maintien des milieux sablonneux ouverts nécessaires aux rats kangourous d’Ord. Dans la BFC Suffield, l’entraînement militaire cause des incendies accidentels dans certaines parties de la Base. Bien que des efforts intensifs soient déployés pour circonscrire et supprimer les incendies dans la BFC Suffield, des incendies accidentels se propagent occasionnellement jusqu’aux dunes où des rats kangourous d’Ord sont présents. Il semble que des incendies récents dans les Middle Sand Hills de la BFC Suffield aient temporairement ralenti la stabilisation par la végétation et amélioré l’habitat des rats kangourous d’Ord à court terme (Bender, données inédites). Une expérience de petite échelle réalisée à la BFC Suffield a démontré que des brûlages dirigés, combinés au broutage d’ongulés, rétablissent temporairement l’habitat convenable pour les rats kangourous d’Ord. Toutefois, en l’absence de perturbations supplémentaires, l’habitat est rapidement stabilisé par la végétation et devient non convenable aux rats kangourous d’Ord en deçà de trois à quatre ans (CFB Suffield, 2011).

Autres modifications de l’écosystème

Les bisons des prairies en liberté sont disparus du Canada à la fin des années 1800, en raison de la chasse excessive à l’échelle de la région des grandes plaines (Roe, 1970). Même s’ils ont été rétablis avec succès à plusieurs endroits, les bisons des prairies sauvages sont toujours absents des zones de dunes du Canada, où les rats kangourous d’Ord sont présents (COSEWIC, 2013). Dans le passé, les bisons des prairies auraient contribué au maintien et favorisé l’établissement de milieux sablonneux ouverts, parce qu’ils modifiaient la structure de la végétation et perturbaient le sol en broutant, en piétinant le sol et en se roulant sur les sols sablonneux à grande échelle (Fox et al., 2012). De plus, les bisons étaient probablement attirés vers les régions ayant brûlé récemment et offrant des fourrages de grande qualité; les incendies fréquents et les perturbations importantes créées par les bisons des prairies auraient joué un rôle essentiel dans le maintien de l’hétérogénéité dans les écosystèmes des prairies (Hugenholtz et al., 2010).

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Déplacement et altération de l’habitat

L’empiètement par la végétation et la stabilisation des milieux sablonneux ouverts sont considérés comme des facteurs limitatifs naturels pour les rats kangourous d’Ord (voir Facteurs limitatifs), parce que les principaux catalyseurs sont des variations climatiques à long terme (> 100 ans) des précipitations, de la température et du vent (David, 1993; Wolfe et al., 1995, 2000; Hugenholtz et al., 2010), qui ne sont pas nécessairement d’origine humaine. Cependant, les impacts de ces tendances sur l’habitat du rat kangourou d’Ord ont probablement été exacerbés par la suppression anthropique des régimes de perturbations naturels (p. ex. incendies, bisons; Hugenholtz et al., 2010) qui, autrement, auraient favorisé l’érosion du sol et contré l’empiètement de la végétation. À long terme, il est possible que les changements climatiques d’origine humaine puissent atténuer ou renverser la perte d’habitat de l’espèce en favorisant l’érosion du sol et l’activité dunaire dans cette région (Wolf et Nickling, 1997), en raison des sécheresses fréquentes et des extrêmes climatiques (Sauchyn et Kulshreshtha, 2008; Sauchyn et al., 2009). Dans les dix prochaines années, toutefois, la probabilité et la gravité des changements climatiques d’origine humaine projetés et de leurs impacts sur l’habitat du rat kangourou d’Ord au Canada demeurent entièrement inconnues.

Températures extrêmes

Les conditions hivernales rigoureuses, c.-à-d. le froid extrême et une couverture neigeuse de longue durée, sont considérées comme un facteur limitatif naturel contribuant au faible taux de survie hivernal et à d’importantes fluctuations démographiques des rats kangourous d’Ord au Canada (voir Facteurs limitatifs). Même si les conditions de neige et de froid extrêmes ou de longue durée ne sont pas directement causées par l’humain, leurs impacts sont probablement exacerbés par la tendance des rats kangourous d’Ord à vivre de manière opportuniste dans les milieux modifiés par les humains (routes et sentiers), où ils sont soumis à des microclimats du sol encore plus froids que dans les habitats plus naturels (Teucher, 2007). Les variations en termes de pente, d’orientation, de compactage du sol et d’épaisseur de la neige procurant isolation contribuent probablement à cette différence entre types d’habitats (Teucher, 2007). Dans les années caractérisées par des conditions de neige et de froid extrêmes ou de longue durée, les différences de température du sol ou de profondeur de gel réduisent probablement la survie des rats kangourous d’Ord dans les milieux routiers comparativement aux milieux naturels où la température du sol est plus modérée. Selon les projections des changements climatiques, les températures hivernales et les précipitations en hiver et au printemps seront plus élevées dans cette région (Sauchyn et Kulshreshtha, 2008; Sauchyn et al., 2009). Des hivers plus doux et plus humides pourraient atténuer la menace anthropique que représentent les températures basses extrêmes et la couverture neigeuse de longue durée pour les rats kangourous. Cela dépendra beaucoup de l’immédiateté, de la répartition et de l’ampleur de ces changements du climat.

Développement résidentiel et commercial

Zones commerciales et industrielles

Plusieurs raffineries et stations de compression industrielles sont exploitées dans l’habitat du rat kangourou d’Ord au Canada ou près de celui-ci. Les installations existantes, construites dans le passé, représentent probablement une menace continue pour les rats kangourous d’Ord de façon indirecte par l’intermédiaire : i) des routes d’accès et de la circulation et des activités d’entretien connexes; ii) des perturbations sensorielles résultant du bruit continu et de l’éclairage artificiel du ciel la nuit (voir Pollution). Pour leur part, les nouvelles installations ou les expansions importantes pourraient avoir des impacts directs plus graves sur les rats kangourous se trouvant à proximité immédiate si on construit de nouvelles infrastructures et des routes d’accès et si on crée de la pollution lumineuse et sonore.

Zones d’entraînement militaire

La BFC Suffield est une zone d’entraînement militaire permanente qui comprend environ 13 % de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord au Canada. On estime que l’entraînement militaire n’a que des impacts directs négligeables ou neutres sur l’espèce. La majorité des activités d’entraînement militaire sont concentrées près du centre de la Base, où elles ne coïncident pas physiquement avec la plupart des occurrences du rat kangourou d’Ord, et l’entraînement militaire est interdit dans la réserve nationale de faune, où se trouve la majeure partie de l’habitat primaire du rat kangourou d’Ord dans la Base. Les exercices de tir réel intensifs avec de l’artillerie et des véhicules lourds peuvent à l’occasion faire effondrer les terriers et perturber, déplacer ou tuer des rats kangourous directement dans les zones d’entraînement. Cependant, il y a très peu d’occurrences du rat kangourou d’Ord dans les zones d’entraînement militaire intensif. De plus, l’entraînement militaire pourrait aussi avoir des effets positifs (p. ex. le déclenchement de feux de végétation qui éliminent la végétation dans les zones occupées) dans l’habitat du rat kangourou d’Ord.

Agriculture

Cultures annuelles et pérennes

La production de cultures de céréales et d’oléagineux annuelles ainsi que la production de foin à partir de graminées et d’autres plantes herbacées sont réalisées dans certaines zones restreintes où sont présents des rats kangourous d’Ord ou près de ces zones. On estime que la gravité des impacts directs liés à la production de cultures et de foin est modérée, car les travaux dans les champs et l’utilisation d’équipement lourd risquent d’exposer ou de faire effondrer les terriers et peuvent perturber, déplacer ou tuer des rats kangourous. Le travail du sol dans les zones sablonneuses à proximité de l’habitat des rats kangourous peut créer des puits de population en incitant les rats kangourous à coloniser des champs cultivés, où il est peu probable qu’ils survivent (Gummer et Robertson, 2003a).

élevage de bétail

La production de bétail est commune et largement répartie dans la majeure partie de l’habitat du rat kangourou, exception faite des terrains militaires de la BFC Suffield. On s’attend, toutefois, à ce qu’elle ait un léger impact négatif dans un petit nombre de sites seulement. Dans certaines zones localisées où ils sont présents en forte densité durant de longues périodes, comme les pâturages très fréquentés ou les endroits où on leur donne régulièrement du foin ou de l’eau, les animaux d’élevage peuvent directement piétiner ou faire effondrer les terriers des rats kangourous et sont susceptibles de perturber les rats kangourous et de les faire se déplacer à l’intérieur de leurs réseaux de terriers souterrains. Ces effets potentiels sont corroborés par des observations anecdotiques selon lesquelles les rats kangourous d’Ord sont disparus d’habitats fortement touchés par la présence de bétail. D’autres activités associées à la production de bétail semblent représenter une menace moindre ou indirecte pour les rats kangourous d’Ord, notamment les déplacements en véhicules hors route pour la gestion du bétail, les installations de manutention, l’installation de clôtures, les systèmes d’abreuvement du bétail et les sites d’alimentation ainsi que la suppression des incendies pour protéger les ressources de pâturage. Les clôtures et autres structures construites servent de perchoirs artificiels pour les strigidés qui s’attaquent aux rats kangourous d’Ord. Globalement, les impacts directs de la production de bétail sont probablement neutralisés par les effets positifs à plus long terme du pâturage et de la perturbation de la végétation, qui contribuent à modérer l’empiètement de la végétation dans les milieux sablonneux ouverts. Le pâturage du bétail constitue probablement une source utile de perturbations de la végétation aidant à atténuer le problème posé par l’absence du bison des prairies en liberté (disparu) et le manque d’incendies (suppression) dans l’écosystème.

Facteurs limitatifs

Les principaux facteurs limitatifs à la persistance du rat kangourou d’Ord au Canada sont l’empiètement par la végétation et la stabilisation des milieux dunaires ouverts dont l’espèce a besoin (Hugenholtz et al., 2010; Tendances en matière d’habitat). Cette tendance à long terme causant la perte d’habitat est bien documentée, et elle est principalement attribuable aux variations des conditions climatiques naturelles : les précipitations, la température et le vent (Wolfe et al., 1995; Vance et Wolfe, 1996; Muhs et Wolfe, 1999; Bender et al., 2005; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Hugenholtz et al., 2010). Cependant, de nombreuses menaces d’origine humaine (ci-dessus) favorisent cette tendance et en exacerbent les effets. En particulier, la suppression des perturbations naturelles causées par les incendies fréquents et la disparition du bison des prairies, qui occupait un vaste territoire, ont probablement diminué la résilience de l’écosystème dunaire par rapport à l’empiètement de la végétation, nuisant aux espèces associées à un habitat spécifique, comme le rat kangourou d’Ord.

De plus, le fait que la population du rat kangourou d’Ord soit relativement petite et qu’elle subisse d’importantes fluctuations saisonnières place l’espèce en danger de disparition imminente. Bien que les fluctuations démographiques aient une composante naturelle, de nombreux facteurs anthropiques contribuent probablement à l’ampleur des fluctuations (Menaces). Comme toute petite population dont la taille fluctue, la population canadienne du rat kangourou d’Ord est très susceptible de disparaître à cause d’événements stochastiques, y compris des événements climatiques extrêmes, des perturbations humaines imprévues, des épidémies, la stochasticité démographique, des goulots d’étranglement génétique ou des effets de la consanguinité, et à cause de la difficulté à trouver des partenaires lorsque les effectifs sont faibles. La rigueur de l’hiver, particulièrement les températures basses extrêmes et la couverture neigeuse de longue durée, semble être un facteur limitatif crucial à la survie du rat kangourou d’Ord (Gummer, 1997, 2005; Gummer et Robertson, 2003c).

Nombre de localités

La plus grande menace pesant sur la population canadienne du rat kangourou d’Ord est la perte d’habitat, qui se produit sur une échelle à long terme (10 à 100 ans). Étant donné que les différences en termes de taux de stabilisation et de menaces localisées (présence de nombreuses routes) sont suffisamment nombreuses entre les différentes zones de dunes, il est impossible de quantifier le nombre de localités, mais il y en a sûrement plus de 10.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Le rat kangourou d’Ord est inscrit comme espèce en voie de disparition au Canada dans la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral. Un programme de rétablissement fédéral a été publié en 2012 (Environment Canada, 2012), qui comprenait la désignation de l’habitat essentiel, mais seulement dans le territoire domanial en Alberta (BFC Suffield) et dans les parcelles directement adjacentes de terres provinciales (115 km2), ce qui représenterait environ un quart de l’habitat de l’espèce au Canada. L’habitat essentiel n’a pas été évalué ni désigné en Saskatchewan ni ailleurs dans les terres provinciales en Alberta. Le programme de rétablissement a favorisé les efforts continus relativement au recensement et au suivi des populations ainsi que pour la réalisation de nouvelles recherches dans le but d’évaluer l’efficacité des translocations comme outil de gestion (Bender et al., 2010a; Brands, 2016).

Le rat kangourou d’Ord est désigné en voie de disparition en Alberta en vertu du Alberta Wildlife Act depuis 2002, ce qui signifie qu’il est illégal de récolter des individus de l’espèce ou d’en faire le commerce et qu’il est interdit de perturber leurs résidences, mais n’offre aucune protection à l’habitat. De plus, un plan de rétablissement provincial est en place depuis 2005 (Alberta Ord’s Kangaroo Rat Recovery Team, 2005, 2013). Dans le cadre de sa mise en œuvre, on a réalisé des relevés de la population, le suivi annuel de la population, la désignation de l’habitat, des améliorations de l’habitat ainsi que des recherches sur les menaces, les tendances de la population, les tendances en matière d’habitat, les fonctions des habitats primaires et secondaires, la remise en état de l’habitat et l’utilisation de la translocation comme outil de gestion (voir Gummer et Robertson, 2003a; Bender et al., 2007; Teucher, 2007; Robertson, 2007; Bender et al., 2010a,b; Heinrichs, 2010; Heinrichs et al., 2010). L’Alberta a aussi mis au point une stratégie concernant les pratiques de gestion bénéfiques, comme ligne directrice pour les travaux d’aménagement et les perturbations humaines dans l’aire de répartition de l’espèce (Kissner, 2009).

La Saskatchewan n’a pas désigné le rat kangourou d’Ord à titre d’espèce sauvage en péril en vertu du Wildlife Act, et l’espèce n’est pas non plus considérée comme du gibier. Par conséquent le rat kangourou d’Ord ne bénéficie d’aucune protection juridique explicite et n’est visé par aucun règlement relatif à la récolte d’individus de l’espèce en vertu des lois de la province. Il n’existe aucune mention de l’espèce dans un parc provincial ou dans le territoire domanial en Saskatchewan, ce qui aurait pu lui conférer une protection supplémentaire (p. ex. en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral); la plupart des individus de l’espèce en Saskatchewan sont présents sur des terres publiques cédées à bail ou sur des terres privées utilisées à des fins agricoles et qui ne sont visées par aucune protection spécifique.

Statuts et classements non juridiques

La cote mondiale G5 (manifestement non en péril; NatureServe, 2015) a été attribuée à l’espèce, qui est classée parmi les espèces suscitant une préoccupation mineure par l’UICN. Au Canada, la cote de conservation attribuée à l’espèce par NatureServe est N2 (en péril). Le statut général (General Status) du rat kangourou d’Ord en Alberta est S2 (en péril), et sa cote en Saskatchewan est aussi S2 (attribuée par le Centre de données sur la conservation de la Saskatchewan).

Protection et propriété de l’habitat

Une partie de l’aire de répartition canadienne (811 km2) du rat kangourou d’Ord se trouve dans la BFC Suffield. C’est une zone où l’accès du public est interdit, et le ministère de la Défense nationale s’est engagé à mener les activités militaires de manière durable sur le plan environnemental (DND, 2015). Les Ordres permanents de la Base interdisent actuellement toute activité en deçà de 250 m des terriers du rat kangourou. Un peu moins de la moitié de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord à la BFC Suffield (376 km2) se trouve sur des terres désignées réserve nationale de faune (RNF) en 2003 en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada. Par conséquent, une portion significative de l’aire de répartition de l’espèce au Canada a été relativement à l’abri des perturbations causées par les humains au cours des dix dernières années. Cependant, contre toute attente peut-être, c’est dans cette même région qu’on a enregistré les niveaux les plus élevés de déclin de l’habitat (voir Tendances en matière d’habitat), qui pourraient être liés à la suppression des régimes de perturbations naturels (voir Modifications des systèmes naturels). Comme on l’a démontré en Alberta, la protection de l’habitat du rat kangourou d’Ord requerra probablement l’atténuation de nombreuses menaces et facteurs limitatifs cumulatifs, interagissant peut-être entre eux, comme l’empiètement par la végétation, l’érosion du sol, la suppression des perturbations et les impacts directs attribuables aux humains (p. ex. causés par la production d’énergie et le développement agricole), et les mesures de protection existantes ne ciblent généralement qu’une ou quelques-unes des répercussions qui leur sont associées (voir Menaces et facteurs limitatifs) et n’ont pas atténué le déclin continu de l’habitat et des populations (inféré).

En Saskatchewan, le Wildlife Habitat Protection Act protège l’habitat du rat kangourou d’Ord, car il empêche la préparation et le défrichage des terres de la Couronne. La protection supplémentaire, empêchant les travaux dans les champs et les nouveaux aménagements industriels, d’une superficie de 366 km2 de l’aire de répartition du rat kangourou d’Ord dans les Great Sand Hills est assurée en vertu du Representative Areas Ecological Reserves Act (Saskatchewan Environment, 2015). Toutefois, la proportion de la population canadienne qui est protégée par cette loi demeure inconnue, parce que la répartition de l’espèce en Saskatchewan est en grande partie inconnue.

Remerciements et experts contactés

A. Beaudoin a identifié les graines recueillies par le rat kangourou d’Ord et fourni des données climatiques. Les rédacteurs ont eu la chance d’obtenir des données pertinentes provenant de recherches antérieures financées par la Base des Forces canadiennes Suffield, EnCana Corporation, Cenovus, l’Alberta Conservation Association, la Fish and Wildlife Division de l’Alberta, Conservation de la faune au Canada et le Royal Alberta Museum. Ils remercient sincèrement les autres personnes et organismes nombreux (ci-dessous) qui ont contribué par leur aide au présent rapport. Ils aimeraient également remercier les membres du Sous-comité des mammifères terrestres du COSEPAC (Hugh Broders, Scott Gilbert, Gloria Goulet, Chris Johnson, Christopher Kyle, Stephen Petersen, Martin-Hugues St-Laurent, Ian Thompson), Ruben Boles et Greg Wilson (Service canadien de la faune), Jeff Keith (ministère de l’Environnement de la Saskatchewan), Andy Teucher (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique) et Sandi Robertson (Alberta Environment and Parks), qui ont commenté les ébauches précédentes du rapport et/ou participé à l’évaluation au moyen du calculateur des menaces.

Experts contactés

Anderson, R. Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario)
Benville, A. Data Manager, Saskatchewan Conservation Data Centre, Regina (Saskatchewan)
Court, G. Provincial Wildlife Status Biologist, Fish and Wildlife Division, Alberta Environment and Parks, Edmonton (Alberta)
Keith, J. Biodiversity Biologist, Saskatchewan Environment, Regina (Saskatchewan)
Khidas, K. Conservateur de musée de zoologie des vertébrés, Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario)
Miller, M. Data Assistant, Montana Natural Heritage Program, Helena (Montana)
Nantel, P. Biologiste de la conservation, Agence Parcs Canada, Gatineau (Québec)
Poulin, R. Head of Research and Collections, Royal Saskatchewan Museum, Regina (Saskatchewan)
Rowland. J. Chef de section, Politiques, stratégies et gouvernance (Infrastructure et environnement), ministère de la Défense nationale, Ottawa (Ontario)
Song, S. Gestionnaire intérimaire, Conservation des populations, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Edmonton (Alberta)
Wilson, G. Biologiste de la faune, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Edmonton (Alberta)

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Darren Bender est professeur agrégé au département de géographie à l’Université de Calgary. Sa première rencontre avec le rat kangourou d’Ord remonte à 1995 pendant qu’il travaillait à titre d’adjoint de recherche sur le terrain à l’Université de Calgary sous la supervision de David Gummer. Durant la dernière décennie, son programme de recherche a porté, entre autres, sur l’habitat et l’écologie des populations du rat kangourou d’Ord en Alberta. Il a également effectué des recherches en matière de conservation concernant la remise en état de l’habitat dans les écosystèmes dunaires et les stratégies de translocation pour les rats kangourous d’Ord. Il détient un doctorat en biologie (spécialisation en écologie) de l’Université Carleton.

David Gummer a commencé ses recherches sur le rat kangourou d’Ord en 1994 en vue du premier rapport de situation du COSEPAC et a corédigé par la suite la mise à jour du rapport de situation de 2006 pour le COSEPAC. Il a étudié l’écologie des rats kangourous et d’autres petits mammifères des Prairies de 1994 à 2007, durant ses études de cycle supérieur et ses travaux précédents à titre de conservateur de mammalogie au Royal Alberta Museum (de 2001 à 2007). Il détient une maîtrise ès sciences de l’Université de Calgary et un doctorat de l’Université de la Saskatchewan. Il travaille actuellement à titre d’écologiste de la faune chez Parcs Canada, dans le parc national du Canada Banff, où il applique les leçons apprises au cours de ses travaux précédents sur les rats kangourous à des espèces de grands mammifères préoccupantes.

Collections examinées

Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario), Canada [données des collections]
Royal Alberta Museum, Edmonton (Alberta), Canada
Musée royal de l’Ontario, Toronto (Ontario), Canada [données des collections]
Royal Saskatchewan Museum, Regina (Saskatchewan), Canada [données des collections]
United States National Museum of Natural History (Smithsonian Institution), Washington D.C., États-Unis [données des collections]
Musée de zoologie de l’Université de l’Alberta, Edmonton (Alberta), Canada

Annexe 1. Tableau d’évaluation des menaces

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Dipodomys ordii, rat kangourou d’Ord
Date
2016/08/17
Évaluateur(s) :
Bender, D.; Gummer, D.; Ray, J.; Teucher, A.; Keith, J.; Timm, K.; Roberston, S.
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 6 0
D Faible 2 8
- Impact global des menaces calculé : Élevé Moyen
Impact global des menaces attribué :
B = Élevé
Justification de l’ajustement de l’impact :
La limite supérieure de la plage de valeurs a été sélectionnée à cause des effets cumulatifs des menaces, combinés à la gravité des facteurs limitatifs naturels (perte d’habitat, petite population, importantes fluctuations).
Tableau de menace
Menace Menace Impact (calculé) Impact (calculé) Portée (10 prochaines années) Gravité (10 ans ou 3 générations) Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée
(31-70 %)
Élevée (menace toujours présente) cellule vide
1.1 Zones résidentielles et urbaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
1.2 Zones commerciales et industrielles D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée
(31-70 %)
Élevée (menace toujours présente) Ce sont les raffineries industrielles et les stations de compression qui sont principalement en cause. Cette catégorie comprendrait aussi la zone d’entraînement militaire de la BFC Suffield, une menace dont la gravité estimée est moins élevée (légère ou neutre). Les impacts indirects attribuables aux routes et à la circulation routière, au bruit et à l’éclairage connexes sont estimés séparément, ci-dessous. On présume que les nouveaux aménagements industriels à la BFC Suffield représentent une menace négligeable, compte tenu de la protection en vertu de la LEP des individus, des résidences et de l’habitat essentiel dans le territoire domanial. À noter que la portée pourrait se situer dans la limite inférieure de la catégorie Petite. L’évaluation de la gravité suppose que les individus se déplaceront et éviteront la zone si elle fait l’objet d’aménagements.
1.3 Zones touristiques et récréatives cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2 Agriculture et aquaculture D Faible Petite
(1-10 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée (menace toujours présente) cellule vide
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois D Faible Petite
(1-10 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée (menace toujours présente) Les travaux dans les champs, la rotation des cultures et la production de foin sont susceptibles de causer la destruction des terriers et la mortalité directe, pourraient agir comme des puits de population et pourraient aussi aggraver la menace de prédation 8.2 (p. ex. s’ils détruisent les terriers et causent des perturbations diurnes créant un risque d’exposition aux prédateurs, comme les rapaces diurnes, pendant le jour). La portée de cette menace était probablement plus grande dans le passé, mais, compte tenu des récents déclins du nombre d’occurrences, on estime que la portée sera petite au cours des 10 prochaines années. L’habitat n’est pas entièrement perdu, de sorte que la gravité est modérée et est moins élevée que celle de la menace 1.2. La portée est petite, parce que la majeure partie de l’aire de répartition de l’espèce est consacrée à la production de bétail (menace 2.3) et qu’une petite portion seulement est consacrée à la production de foin, de pâturages artificiels ou de cultures annuelles. Dans le cas des terres cultivées qui sont régulièrement travaillées/perturbées par la machinerie, la gravité serait probablement plus soutenue au fil du temps. Dans certaines régions, les rats kangourous colonisent les zones cultivées à sol sablonneux, mais ces zones pourraient agir comme des puits de population.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
2.3 Élevage de bétail cellule vide Négligeable Grande
(31-70 %)
Négligeable (< 1 %) Élevée (menace toujours présente) La principale utilisation des terres est l’élevage de bétail. Cela comprend surtout des bovins, mais aussi un certain nombre de chevaux et probablement d’autres espèces d’élevage dans de petites zones. Le pâturage et la perturbation de la végétation et du sol par les animaux d’élevage contribuent probablement au maintien des milieux naturels en l’absence de bisons et de feux fréquents dans le paysage. Toutefois, la production de bétail peut avoir de légers effets négatifs dans certaines zones où les animaux d’élevage sont concentrés et pourraient directement écraser les terriers ou les individus sous la terre, ou autrement perturber le caractère convenable de l’habitat à cause de l’alimentation du bétail (foin), l’aménagement de points d’eau, l’installation de clôtures, la circulation de véhicules, etc. La portée est grande, parce que l’élevage de bétail a lieu dans la majeure partie de l’aire de répartition, exception faite d’une grande partie de l’aire de répartition située dans la BFC Suffield. La gravité globale de la menace est jugée négligeable, parce que, même si la gravité est plus élevée (légère à modérée) dans certaines zones, dans la majeure partie de l’aire de répartition, la production de bétail a des effets neutres ou positifs.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3 Production d’énergie et exploitation minière CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
3.1 Forage pétrolier et gazier CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) L’exploration gazière (relevés sismiques), le forage, l’extraction, l’entretien et la remise en état ont des impacts directs. On présume que les nouvelles activités d’exploration ou l’exploitation de puits représentent une menace négligeable à la BFC Suffield, parce que les individus, les résidences et l’habitat essentiel qui s’y trouvent sont protégés en vertu de la LEP. Néanmoins, on suppose que cette menace est potentiellement grave dans la majeure partie de l’aire de répartition, même s’il est impossible de la prévoir dans la situation économique actuelle. Quelques-unes des activités constituant une menace sont de courte durée et irrégulières ou peu fréquentes, mais pourraient tout de même avoir un impact significatif, parce que la population est petite et que des contraintes démographiques existent. Des mesures d’atténuation visant spécifiquement les rats kangourous peuvent réduire les impacts, mais on ne sait pas si ce niveau d’atténuation constitue une pratique standard dans l’aire de répartition. Une grande incertitude subsiste quant à la gravité, de sorte que la fourchette de valeurs légère à modérée lui est attribuée.
3.2 Exploitation de mines et de carrières cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.3 Énergie renouvelable D Faible Petite
(1-10 %)
Élevée-légère (1-70 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans/3 gén.) Les effets de l’aménagement de parcs éoliens sont inconnus, mais sont possibles à court terme.
Il y aura probablement des projets d’exploitation de l’énergie solaire à l’avenir (p. ex. dans les dix prochaines années) dans une petite partie de l’aire de répartition, mais les impacts pourraient être élevés. La portée se situerait dans la limite inférieure de la catégorie Petite. Actuellement, il n’y a pas de sites d’exploitation de l’énergie éolienne ou solaire dans le paysage; il s’agirait donc d’installations futures. Une grande incertitude subsiste quant à la gravité des impacts, qui se situe dans la plage légère à élevée.
4 Corridors de transport et de service CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
4.1 Routes et voies ferrées CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) Les aménagements existants et nouveaux, la circulation de véhicules et l’entretien des routes et des sentiers ont des effets directs, qui se traduisent par la mortalité directe et des dommages aux terriers, et la perte d’habitats naturels. Les effets indirects dus à des impacts sur le microclimat des terriers, l’état corporel, la survie à l’hiver, les prédateurs et les parasites, sont estimés séparément.
Cela comprend les routes secondaires, les routes d’accès à des parcs industriels, les chemins de terre utilisés surtout par les éleveurs et par l’industrie pétrolière et gazière, notamment pour l’entretien de pipelines, et aussi pour l’entretien de lignes de transport d’électricité. La densité de routes et de sentiers de sable pourrait être moins élevée dans l’aire de répartition en Saskatchewan que dans l’aire de répartition en Alberta, mais on ne connaît pas l’ampleur de la différence. Il est relativement rare qu’on construise de nouvelles routes et de nouveaux sentiers, mais les routes et sentiers existants ont des impacts continus. La portée est jugée grande, compte tenu de la proportion d’occurrences qui ont été observées le long des routes et des sentiers. Les rats kangourous sont attirés par les routes et sentiers, où ils sont exposés à des impacts à la fois directs et indirects.
Note : La portée et la gravité de cette menace en Saskatchewan se situent probablement dans la limite inférieure de la plage d’intensité.
4.2 Lignes de services publics D Faible Restreinte
(11-30 %)
Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) Pipelines et lignes de transport d’électricité. Les effets des routes/sentiers connexes sont évalués au point 4.1
La portée est moins grande, et la gravité, moins élevée, que dans le cas des routes. Le niveau d’activité humaine est moins élevé dans ce cas-ci, et les zones perturbées sont remises en état ou se végétalisent graduellement au fil du temps. Ce serait principalement la phase d’installation qui engendrerait des impacts.
4.3 Voies de transport par eau cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4.4 Corridors aériens cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5 Utilisation des ressources biologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.2 Cueillette de plantes terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6 Intrusions et perturbations humaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6.1 Activités récréatives cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6.3 Travail et autres activités cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7 Modifications des systèmes naturels CD Moyen-faible Généralisée (71-100 %) Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
7.1 Incendies et suppression des incendies D Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) Les efforts pour supprimer les incendies dans le but de protéger les habitations et les ressources agricoles sont généralisés; les incendies accidentels sont plus nombreux dans certaines zones de la BFC Suffield (là aussi, les efforts de suppression sont intenses). La suppression des incendies à elle seule est de gravité légère, sauf si on la combine à la perte d’habitat découlant d’autres facteurs. L’effet immédiat de la suppression des incendies est qu’elle exacerbe le déclin de la qualité et de la quantité d’habitat au fil du temps.
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.3 Autres modifications de l’écosystème D Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) L’absence du bison des prairies (disparu), qui était censé contribuer au maintien des milieux ouverts; aussi la lutte contre les mauvaises herbes, la pulvérisation et le fauchage pourraient être des causes de mortalité accidentelle et endommager les terriers; les efforts de lutte contre l’érosion, p. ex. l’utilisation de balles de lin et de barrières pare-neige, contribuent à la stabilisation. Note : Il y a un effet interactif de la suppression des incendies et de la disparition des bisons, et, par conséquent, la fourchette de valeurs légère à modérée est attribuée à la gravité combinée. On s’attend à un effet interactif semblable de ces menaces et de la catégorie de menaces 11.1.

***Au cours de la réunion, on a discuté de la possibilité d’attribuer une valeur plus élevée (c.-à-d. modérée) à la gravité de la menace 7; toutefois, cela surestime la certitude quant aux effets interactifs et ferait de cette catégorie de menaces la catégorie de menaces la plus importante pesant sur l’espèce au Canada, ce qui semble disproportionné comparativement aux autres menaces et compte tenu des connaissances et de l’incertitude actuelles. Par conséquent, la gravité de la catégorie 7 a été corrigée à la fourchette de valeurs légère à modérée.
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
8.1 Espèces ou maladies exotiques (non indigènes) envahissantes cellule vide Inconnu Grande
(31-70 %)
Inconnu Élevée (menace toujours présente) Les espèces végétales non indigènes envahissantes sont répandues dans l’habitat du rat kangourou et font partie de son régime alimentaire, particulièrement dans les milieux modifiés par les humains (les modifications étant exacerbées par les routes et sentiers), mais les effets directs sont inconnus. Cela pourrait avoir une incidence négative sur l’état du corps et la perte d’habitat s’il y a colonisation par les espèces envahissantes et si cela entraîne la stabilisation des milieux sablonneux ouverts.
8.2 Espèces ou maladies indigènes problématiques CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) Les effets des prédateurs et parasites naturels sont exacerbés par les corridors de transport et de service (routes, sentiers, pipelines) et les pratiques agricoles. Les rats kangourous pourraient aussi être affectés, mais dans une moindre mesure, par les perchoirs artificiels sur les clôtures, les lignes de transport d’électricité et les poteaux; la production d’énergie; les zones commerciales et industrielles, la pollution lumineuse et sonore.
Les cutérèbres (parasites) sont considérés comme une espèce indigène, mais ils parasitent généralement les gaufres gris ailleurs en Amérique du Nord. Le rat kangourou pourrait être une espèce hôte secondaire. Conformément à la définition de cette menace, les valeurs attribuées à la portée et à la gravité tiennent compte de la situation dans les zones où les prédateurs et parasites indigènes sont « en déséquilibre » et ne tiennent pas compte des zones où ils sont présents en abondance naturelle.
8.3 Matériel génétique introduit cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8.4 Espèces ou maladies problématiques d’origine inconnue cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8.5 Maladies d’origine virale ou maladies à prions cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8.6 Maladies de cause inconnue cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9 Pollution CD Moyen-faible Restreinte
(11-30 %)
Élevée-modérée
(11-70 %)
Élevée (menace toujours présente) cellule vide
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.2 Effluents industriels et militaires cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.4 Déchets solides et ordures cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.5 Polluants atmosphériques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.6 Apports excessifs d’énergie CD Moyen-faible Restreinte
(11-30 %)
Élevée-modérée
(11-70 %)
Élevée (menace toujours présente) Le déplacement/la perturbation et la dégradation de l’habitat causés par la pollution lumineuse et sonore provenant des raffineries, des stations de compression, de l’entraînement militaire, de la construction/l’exploitation de puits, de l’exploration sismique, etc.
Cette menace pourrait être grave si elle compromet l’alimentation, l’accouplement et le comportement d’évitement des prédateurs chez les rats kangourous et si elle cause leur exclusion de l’habitat. À noter que la fourchette de valeurs modérée à élevée attribuée à la gravité comporte une grande plage d’incertitude, parce que les impacts dus à la lumière et au bruit créés par l’humain n’ont pas été directement étudiés.
10 Phénomènes géologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.1 Volcans cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.2 Tremblements de terre et tsunamis cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10.3 Avalanches et glissements de terrain cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
11.1 Déplacement et altération de l’habitat cellule vide Inconnu Inconnu Inconnu Élevée (menace toujours présente) Empiètement/stabilisation naturels par la végétation dans les milieux sablonneux ouverts, causés par les tendances à long terme du climat (température, humidité, saison de croissance, régimes éoliens). Note : Il s’agit d’un facteur limitatif pris en compte dans l’évaluation des menaces par souci de complétude, en raison de ses effets interactifs probables avec les autres menaces. Un certain degré de stabilisation de l’habitat est généralement considéré comme étant dans la plage naturelle de variation, mais les menaces causées par les humains qui contribuent à cette tendance (p. ex. 7.1 et 7.3) sont jugées comme étant au-delà de cette plage. La portée et la gravité de la composante naturelle de la tendance sont inconnues. À long terme, il est possible que les changements climatiques d’origine humaine puissent atténuer ou renverser la perte d’habitat de l’espèce s’ils favorisent l’érosion du sol et l’activité dunaire dans cette région en raison de sécheresses et d’extrêmes climatiques fréquents. Dans les dix prochaines années, toutefois, la probabilité et la gravité des changements climatiques d’origine humaine et de leurs impacts sur l’habitat du rat kangourou au Canada demeurent entièrement inconnues.
11.2 Sécheresses cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11.3 Températures extrêmes CD Moyen-faible Grande
(31-70 %)
Modérée-légère (1-30 %) Élevée (menace toujours présente) Les conditions hivernales rigoureuses (le froid extrême et une couverture neigeuse de longue durée) constituent un facteur limitatif naturel, et leur impact sur la survie hivernale est probablement exacerbé par la tendance des rats kangourous à coloniser les routes et les sentiers, où le microclimat hivernal est encore plus froid, l’état corporel des individus est plus faible et où l’on présume que le taux de survie hivernal est légèrement ou modérément plus faible que dans les habitats naturels.
Les projections relatives aux changements climatiques révèlent que les températures en hiver et les précipitations en hiver et au printemps seront plus élevées dans cette région. Le temps plus doux et plus humide en hiver pourrait atténuer la menace anthropique que représentent les températures basses extrêmes et la couverture neigeuse de longue durée pour les rats kangourous dans les milieux modifiés par les humains. Toutefois, cela dépendra beaucoup de l’immédiateté, de la répartition et de l’ampleur de ces changements du climat.
Note : Les températures élevées extrêmes et les sécheresses ne devraient pas avoir un impact négatif sur les rats kangourous, qui sont très bien adaptés pour survivre aux conditions arides et aux températures élevées extrêmes.
11.4 Tempêtes et inondations cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11.5 Autres impacts cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

Annexe 2. Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta, dans la période 2006-2015.

Les cartes suivantes montrent la répartition des rats kangourous d’Ord en Alberta compte tenu du suivi normalisé des populations, effectué annuellement aux mêmes sites. Les cercles indiquent les lieux de capture où un individu a été observé la première fois au cours d’une année donnée (les lieux où des individus ont été recapturés au cours de la même année ne sont pas indiqués). Les lignes bleues représentent la rivière Red Deer (ligne le plus au nord) et la rivière Saskatchewan Sud (ligne plus au sud). Les polygones pointillés pâles représentent les milieux sablonneux. La ligne verticale tiretée correspond à la frontière Alberta-Saskatchewan.

La Saskatchewan n’est pas illustrée sur les cartes, parce que des relevés annuels des populations n’ont pas été effectués dans cette province. On présume que le déclin de la répartition en Alberta au fil du temps est représentatif de la situation de l’espèce au Canada.

Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta, dans la période 2006-2007.
Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord  en Alberta, dans la période 2006-2007
Description longue de la 2006-2007 cartes

Série de cartes montrant la répartition annuelle du rat kangourou d’Ord(2006 à 2007; une carte par année). Les données sont fondées sur un suivi normalisé des populations, effectué annuellement aux mêmes sites. Les lieux de capture et les milieux sablonneux sont indiqués.

 

Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta, dans la période 2008-2009.
Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord  en Alberta, dans la période 2008-2009.
Description longue de la 2008-2009 cartes

Série de cartes montrant la répartition annuelle du rat kangourou d’Ord (2008 à 2009; une carte par année). Les données sont fondées sur un suivi normalisé des populations, effectué annuellement aux mêmes sites. Les lieux de capture et les milieux sablonneux sont indiqués.

 

Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta, dans la période 2010-2011.
Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord  en Alberta, dans la période 2010-2011.
Description longue de la 2010-2011 cartes

Série de cartes montrant la répartition annuelle du rat kangourou d’Ord (2010 à 2011; une carte par année). Les données sont fondées sur un suivi normalisé des populations, effectué annuellement aux mêmes sites. Les lieux de capture et les milieux sablonneux sont indiqués.

 

Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta, dans la période 2012-2013.
Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord  en Alberta, dans la période 2012-2013.
Description longue de la 212-2013 cartes

Série de cartes montrant la répartition annuelle du rat kangourou d’Ord (2012 à 2013; une carte par année). Les données sont fondées sur un suivi normalisé des populations, effectué annuellement aux mêmes sites. Les lieux de capture et les milieux sablonneux sont indiqués.

 

Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord en Alberta, dans la période 2014-2015.
Série de cartes illustrant la tendance de la répartition du rat kangourou d’Ord  en Alberta, dans la période 2014-2015.
Description longue de la 2014-2015 cartes

Série de cartes montrant la répartition annuelle du rat kangourou d’Ord (2014 à 2015; une carte par année). Les données sont fondées sur un suivi normalisé des populations, effectué annuellement aux mêmes sites. Les lieux de capture et les milieux sablonneux sont indiqués.

 

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