Iris du Missouri (Iris missouriensis) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

Information sur le document

L'iris du Missouri Iris missouriensis

Photographie d’une fleur d’iris du Missouri (Iris missouriensis).

Préoccupante – 2010

COSEPAC– Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l'iris du Missouri (Iris missouriensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 28 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Sous Press. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’iris du Missouri (Iris missouriensis) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 13 p.

Gould, J., et B. Cornish. 2000. Rapport de situation du COSEPAC sur l’iris du Missouri (Iris missouriensis) au Canada – Mise à jour in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’iris du Missouri (Iris missouriensis) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1–13.

Wallis, C., et C. Bradley. 1990. COSEWIC status report on the western blueflag Iris missouriensis in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 36 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Linda Cerney d’avoir rédigé le rapport de situation provisoire non sollicité sur l’iris du Missouri (Iris missouriensis) au Canada, avec le soutien financier de l’Alberta Sustainable Resource Development. La participation de Mme Cerney à la préparation du rapport de situation a pris fin avec l’adoption du rapport provisoire. Erich Haber, coprésident du Sous–comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, a supervisé toutes les modifications apportées aux rapports intermédiaires de deux et de six mois.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Western Blue Flag Iris missouriensis in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Iris du Missouri-- Photographie de Joyce Gould, reproduite avec sa permission.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/250–2010F–PDF
ISBN 978–1–100–94887–4

COSEPAC - Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2010

Nom commun
Iris du Missouri

Nom scientifique
Iris missouriensis

Statut
Préoccupante

Justification de la désignation
Cette plante vivace remarquable est présente à dix sites indigènes ainsi qu’à quelques sites où elle semble avoir été introduite. Elle se trouve principalement dans les prairies du sud de l’Alberta. Plusieurs nouvelles populations ont été découvertes depuis la dernière évaluation de l’espèce. La superficie occupée et la taille de la population totale des plants indigènes sont maintenant connues comme étant plus grandes que déterminées antérieurement. La population canadienne totale semble stable, mais sa taille fluctue. L’espèce est vulnérable à la compétition constante de plantes envahissantes, mais le piétinement dans les endroits faisant l’objet d’un important pâturage a grandement été atténué par les mesures de rétablissement.

Répartition
Alberta

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 1990. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 2010.

COSEPAC - Résumé

Iris du Missouri Iris missouriensis

Information sur l’espèce

L‘iris du Missouri est une vivace de la famille des Iridacées qui vit longtemps. Ses tiges florifères portent de deux à quatre fleurs voyantes de couleur variant de bleu pâle ou lavande à bleu nuit; on trouve aussi à l’occasion une forme rare de l’espèce aux fleurs blanches. La fleur présente des veines violettes rayonnant à partir d’une tache jaune pubescente sur chacun des trois sépales qui sont recourbés vers l’extérieur et étalés. Les trois pétales et les trois styles sont dressés ou légèrement courbés vers l’extérieur. Les fleurs d’un individu fleurissent l’une après l’autre sur une tige souvent sans feuille ou qui en porte parfois une. Les feuilles gladiées, longitudinalement pliées, d’un bleu–vert pâle, prennent naissance à la base de la tige, qui atteint une hauteur de 30 à 60 cm. Le nom anglais de l’espèce est Western Blue Flag, mais on l’appelle aussi parfois Rocky Mountain Iris.

Répartition

L’iris du Missouri est une espèce nord–américaine très répandue dans l’ouest des États–Unis. Au Canada, les occurrences les plus au nord de l’espèce se trouvent à un site dans le parc national Banff (Alberta) et à quelques sites près de Calgary. Toutefois, ces occurrences sont d’origine inconnue et semblent se trouver à l’extérieur de l’aire de répartition indigène de l’espèce au Canada, laquelle couvre une étroite bande près de la frontière canado–américaine, depuis la partie ouest du chaînon de la rivière Milk jusqu’à l’ouest de Carway (Alberta). Au total, il existe 17 populations documentées, dont seulement 10 sont considérées comme indigènes. On estime que les sept populations suivantes se trouvent à l’extérieur de l’aire de répartition indigène, et elles ne sont donc pas visées par l’évaluation : les populations existantes de Fort Macleod, de l’aéroport de Calgary, du parc national Banff et du lac Park qui sont d’origine inconnue, la population introduite du lac Frank qui persiste et les deux populations disparues à l’Université de Calgary et à Picture Butte. On croyait que l’espèce était présente en Colombie–Britannique, mais on considère maintenant que les spécimens en question appartiennent à une autre espèce, soit l’Iris setosa Pallas ex Link.

Les 17 populations indigènes, introduites ou d’origine inconnue de l’espèce au Canada s’étendent sur une superficie d’environ 22 000 km²qui s’étend de la frontière canado–américaine jusqu’à Calgary et au parc national Banff. Toutefois, l’aire de répartition des 10 populations indigènes près de la frontière canado–américaine ne couvre qu’une superficie d’environ 250 km². La plupart du territoire situé entre les populations indigènes et celles situées plus au nord n’est pas propice à l’espèce, et la superficie d’habitat effectivement occupé par les individus indigènes ne se chiffre qu’à 3 km² environ.

Habitat

Les populations indigènes de l’iris du Missouri se trouvent dans les sous–régions naturelles de la prairie à fétuques du piémont et de la prairie–parc du piémont de l’Alberta. Certaines populations d’origine inconnue se trouvent dans d’autres sous–régions naturelles, notamment la sous–région de la prairie mixte (lac Park et Fort McLeod) et la sous–région montagnarde (Banff). L’habitat de prédilection de l’iris du Missouri consiste en une étroite zone de transition entre des prés humides ou mouillés ou des sources d’infiltration et des pentes plus sèches. Il occupe habituellement un terrain plat ou légèrement en pente contenant beaucoup d’humidité sous la surface. Le sol est humide au printemps, mais il est bien drainé et s’assèche au milieu de l’été. L’iris du Missouri pousse souvent près de fourrés de saules autour de dépressions humides; certaines de ses stations sont situées dans des zones sèches de communautés de fétuques scabres.

Biologie

L’espèce se propage par voies sexuée et asexuée. Ses rhizomes ramifiés à croissance linéaire lui permettent de tolérer le piétinement et de s’étendre rapidement lorsqu’on enlève la végétation concurrente. Ses graines lisses et brun foncé sont contenues dans une capsule triloculaire et peuvent être dispersées par le vent, l’eau et d’autres vecteurs. L’espèce a une période de germination de deux à trois mois et fleurit dans sa deuxième ou troisième année. Les fleurs apparaissent de la mi–juin jusqu’au début de juillet en Alberta et sont adaptées à la pollinisation par les abeilles.

Taille et tendances des populations

On a estimé que la population indigène totale de l’espèce au Canada se chiffrait entre 110 000 et 120 000 tiges en 2009, mais certains sites n’ont pas été visités. Cette estimation constitue une hausse considérable par rapport à l’estimation de 7 500 individus en 1999 dans le dernier rapport du COSEPAC. Depuis 1999, deux populations ont cessé d’exister et deux autres ont peut–être disparu. Par contre, on a découvert un certain nombre de nouvelles populations dans l’aire de répartition indigène connue et à l’extérieur de celles–ci. La hausse de la taille des populations et du nombre de stations occupées par l’espèce est attribuable à l’accroissement de la collaboration et de la participation des gestionnaires et des propriétaires de terres ainsi que des activités de recherche et de l’intérêt du public pour les activités de conservation et de gestion de l’espèce; on peut présumer que les « nouvelles populations » existaient déjà, mais aucune donnée ne le confirme.

La surveillance de ces sites montre que le nombre de tiges et de fleurs fluctue naturellement d’une année à l’autre, mais la population semble stable.

Facteurs limitatifs et menaces

La perte d’habitat (notamment l’altération et la fragmentation des paysages), la concurrence d’espèces introduites ou envahissantes, la pression de pâturage, la modification de l’hydrologie, la cueillette à des fins horticoles ou médicinales et l’utilisation d’herbicides constituent les principaux facteurs limitatifs et menaces pour l’iris du Missouri. L’espèce profite d’un pâturage léger à modéré.

Importance de l’espèce

L’iris du Missouri a une étroite tolérance environnementale et des besoins précis en matière d’habitat. On trouve l’espèce dans certains des paysages les plus menacés de l’Alberta. Aucune information n’a été trouvée sur l’utilisation humaine de l’iris du Missouri au Canada, notamment par des Autochtones, mais on a signalé son utilisation par des Premières nations à des fins médicinales et cérémoniales aux États–Unis.

Protection actuelle

Le COSEPAC a désigné l’iris du Missouri espèce menacée en mai 2000, et l’espèce est actuellement inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. L’Alberta l’avait aussi désigné espèce menacée en 2000, mais en 2005 la province l’a reclassé parmi les espèces préoccupantes.

Résumé technique

Iris missouriensis

Iris du Missouri – Western Blue Flag
Occurrence au Canada (province/territoire/océan) : Alberta

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement âge moyen des parents
dans la population : indiquer si une autre méthode d’estimation
de la durée des générations présentée dans les lignes directrices
de l’UICN [2008] est utilisée).
Les colonies de l’espèce vivraient jusqu’à plusieurs décennies en s’étendant par croissance asexuée des rhizomes. Remarque : la plante commence à fleurir à l’âge de deux ou trois ans.
Inconnue, mais peut–être dix ans ou plus.
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Non
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq années ou deux générations].
Sans objet
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la
réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus
matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières
générations].
Sans objet
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours
des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Sans objet
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé de la
[réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus
matures au cours de toute période de [dix ans ou de trois
générations], couvrant une période antérieure et ultérieure.
Sans objet
Est–ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Sans objet
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
250 km² pour les populations indigènes
(mailles de 2x2 km)
68 km²
(mailles de 1x1 km)
31 km²
La population totale est–elle très fragmentée?
Non
Nombre de « localités » (selon la définition, en lien avec les menaces)
Au total, 15 sites/populations existants sont connus, mais seulement 10 sont considérés comme indigènes et, comme les menaces sont limitées dans une bonne partie de l’aire de répartition indigène de l’espèce en Alberta, il n’est peut–être pas approprié d’appliquer le critère « localités » aux fins d’évaluation.
Critère non appliqué
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice
de la zone d'occupation?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de populations?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de localités?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie ou la qualité] de l’habitat?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de localités (selon
la définition en lien avec les menaces)?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation?
Non

Nombre d’individus matures dans chaque population

Population
Nombre d’individus matures
Énumérez les populations et donnez le nombre d’individus matures dans chacune :
dix populations indigènes, dont neuf persistent
[Données de 2009 si l’année n’est pas indiquée]
Nota : données obtenues de dénombrements du nombre total de tiges et de parcelles de surveillance.
OE  01 (Whiskey Gap)
127
OE  02 (Carway nord A)
6 049 (2000)
OE 04 (Boundary et parc prov. Police Outpost est et ouest)
8 597
OE 05 (au nord–est de Whiskey Gap)
200–250 (1999)
OE Nº 06 (Harrisville est et ouest)
1 027
OE Nº 07 (lac Mary)
0 (2003)
OE Nº 08 (Carway nord B, sud et est)
2 217
OE Nº 20 (douane de Carway)
148
OE Nº 22 (Basin sud, centre et nord)
89 487+
OE Nº 26 (école Boundary)
2 365
Total :
~ 110 000–120 000

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans].
Sans objet

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Menaces générales : destruction, altération et fragmentation de l’habitat; espèces envahissantes (non indigènes); pression de pâturage; altérations hydrologiques.

Immigration de source externe (de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur?
États–Unis : Espèce abondante
Une immigration a–t–elle été constatée ou est–elle possible?
Inconnu
Des individus immigrants seraient–ils adaptés pour survivre au Canada?
Probablement
Y a–t–il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
La possibilité d’une immigration de populations externes
existe–t–elle?
Possible?

Statut actuel

COSEPAC :
espèce préoccupante (avril 2010)

Statut recommandé et justification de la désignation

Statut recommandé : 
Espèce préoccupante
Code alphanumérique : 
Sans objet

Justification de la désignation
Cette plante vivace remarquable est présente à dix sites indigènes ainsi qu’à quelques sites où elle semble avoir été introduite. Elle se trouve principalement dans les prairies du sud de l’Alberta. Plusieurs nouvelles populations ont été découvertes depuis la dernière évaluation de l’espèce. La superficie occupée et la taille de la population totale des plants indigènes sont maintenant connues comme étant plus grandes que déterminées antérieurement. La population canadienne totale semble stable, mais sa taille fluctue. L’espèce est vulnérable à la compétition constante de plantes envahissantes, mais le piétinement dans les endroits faisant l’objet d’un important pâturage a grandement été atténué par les mesures de rétablissement.

Applicabilité des critères

Critère A (Population totale en déclin) : Sans objet. Population sans doute stable.

Critère B (Faible répartition et déclin ou fluctuation) : Sans objet. Population sans doute stable.

Critère C (Petite population totale et déclin) : Sans objet. L’effectif total des populations indigènes dépasse les seuils pour ce critère et est sans doute stable.

Critère D (Très petite population ou répartition limitée) : Sans objet. L’effectif des populations indigènes et leur IZO dépassent les seuils pour ce critère.

Critère E (Analyse quantitative) : Aucune analyse quantitative effectuée.

Préface

Alors qu’on croyait auparavant que l’espèce ne comptait que sept populations totalisant seulement 7 500 tiges, des activités de recensement et de surveillance menées sur un territoire plus vaste ont porté à 17 le nombre de populations connues. Toutefois, seules dix de ces populations, toutes situées près de la frontière canado–américaine, sont considérées comme indigènes, dont neuf persistaient en 2009. Au moins deux et peut–être quatre de ces populations sont disparues du pays. L’estimation du nombre total de tiges des populations indigènes se situe entre 110 000 et 120 000.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2010)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur L'iris du Missouri Iris missouriensis au Canada – 2010

Information sur l'espèce

Nom et classification

Nom scientifique : Iris missouriensis Nutt.
Nom commun : Iris du Missouri.
Noms anglais : Western Blue Flag, Rocky Mountain Iris, Western Iris.
Auteur : Thomas Nuttall, 1834, Journal of the Philadelphia Academy of Natural Sciences 7:58
Synonymes :

  • Iris longipetala Hebert
  • Iris missouriensis Nutt. var. arizonica
  • Iris missouriensis Nutt. var. perlogonus
  • Iris pariensis Welsh
  • Iris tolmieana Hebert

Famille : Iridacées
Grand groupe végétal : Monocotylédones

Description morphologique

L’iris du Missouri est une herbacée vivace longévive qui pousse à partir de gros (de 1 à 1,5 cm) rhizomes souterrains. La plante atteint une hauteur de 30 à 60 cm et a des feuilles gladiées, longitudinalement pliées, d’un bleu–vert pâle, qui poussent à partir de la base (longueur de 10 à 40 cm; largeur de 5 à 10 mm). Les tiges florifères portent chacune de deux à quatre fleurs voyantes de teinte bleu pâle, lavande ou bleu nuit; il existe aussi une forme rare aux fleurs blanches (Canada Western Blue Flag Maintenance/Recovery Team, 2002; Alberta Sustainable Resource Development(ASRD) et Alberta Conservation Association (ACA), 2005; Alberta Fish and Wildlife Division, 2008) (Figure 1).

Figure 1.  Fleur d’iris du Missouri. (Photographie de Joyce Gould, reproduite avec sa permission.)

Photogragraphie d’une fleur d’iris du Missouri.

Les fleurs d’un individu fleurissent l’une après l’autre sur une tige qui est souvent sans feuille ou qui en porte parfois une. La fleur présente des veines violettes rayonnant à partir d’une tache jaune pubescente sur chacun des trois sépales qui sont souvent recourbés vers l’extérieur et étalés. Les trois pétales et les trois styles sont dressés ou légèrement courbés vers l’extérieur (Alberta Sustainable Resource Development, 2002) (Figure 2).

Figure 2.  Illustration des divisions de la fleur de l’iris du Missouri.  (Dessin de John Maywood fourni par le Centre d'information sur le patrimoine naturel de l'Alberta).

Illustration des divisions de la fleur de l’iris du Missouri.

Le fruit est une capsule oblongue triloculaire, d’une longueur de 2 à 5 cm, qui passe du vert au brun et qui se fend au sommet lorsqu’elle est mûre afin de libérer les 20 à 80 graines globulaires brun foncé à peau lisse (Dykes, 1913; Stevens, 2003; Gouvernement du Canada, 2004; ASRD et ACA, 2005; Environnement Canada, 2008). Les feuilles du semis sont semblables à celles de la plante mature, mais beaucoup plus petites.

Structure spatiale et variabilité de la population

Il existe peu de données sur la diversité génétique de l’espèce. Gould et Cornish (1999) mentionnent qu’elle produit des clones, c’est–à–dire des individus génétiquement identiques, par reproduction asexuée et qu’on ignore le nombre de clones par rapport au nombre d’individus génétiquement distincts en Alberta (page 3). Une analyse d’ADN effectuée en 2003 sur des populations de l’espèce dans le sud de l’Alberta et le nord du Montana voisin a montré qu’il y a eu ou qu’il y a encore des échanges de gènes entre ces populations (ASRD et ACA, 2005). L’analyse a aussi révélé une certaine diversité génétique au sein des populations du sud de l’Alberta et que des individus situés à un mètre l’un de l’autre peuvent présenter des différences génétiques appréciables (Romanchuk, Ernst et Quinlan, 2004; ASRD et ACA, 2005).

Unités désignables

On ne reconnaît qu’une seule unité désignable de l’iris du Missouri. L’espèce ne présente aucune division taxinomique (sous–espèce), elle est presque exclusivement présente dans une seule région écologique du COSEPAC (celle des Prairies), et les menaces varient peu dans son aire de répartition en Alberta. La population du parc national Banff (occurrence d’élément [OE] 11) est la seule dans la région écologique montagnarde du sud, mais son origine est inconnue, et elle ne fait peut–être pas partie de son aire de répartition indigène au Canada.

Répartition

Aire de répartition mondiale

On trouve l’iris du Missouri dans l’ouest des États–Unis (Montana, Oregon, Idaho, Dakota du Sud, Californie, Washington, Colorado, Nevada, Arizona, Nouveau–Mexique, Wyoming et Utah) et le nord du Mexique, ainsi qu’au Canada, mais seulement dans le sud–ouest de l’Alberta, où il atteint sa limite nord. L’espèce est également présente mais plutôt rare dans le Nebraska et le Dakota du Nord. On l’a signalée au Minnesota (MacGregor, 1977), mais Ownbey et Morley (2009) ne considèrent pas qu’elle fasse partie de la flore sauvage de l’État. Elle est absente du Wisconsin (ASRD et ACA, 2005) (figure 3). Comme elle n’a pas été documentée au Canada avant 1964, on ne connaît pas son aire de répartition historique au pays.

Figure 3.  Répartition de l’iris du Missouri en Amérique du Nord. (Tiré de l’Alberta Sustainable Resource Development et l’Alberta Conservation Association, 2005.)

Carte de la répartition de l’iris du Missouri en Amérique du Nord.

Aire de répartition canadienne

Moins de 1 % de l’aire de répartition mondiale de l’iris du Missouri se trouve au Canada. Au total, 17 populations sont documentées, soit 15 dont on connaît ou dont on présume l’existence : dix sont indigènes, quatre sont d’origine inconnue et une est introduite. Une des deux populations disparues était introduite, et l’autre était d’origine inconnue, peut–être introduite aussi (annexe 1). Les populations d’origine indigène se trouvent dans une étroite bande de la région écologique des Prairies, plus précisément dans les sous–régions naturelles de la prairie à fétuques du piémont et de la prairie–parc du piémont du sud–ouest de l’Alberta (ASRD et ACA, 2005; ANHIC, 2008; idem, 2010b). Les populations introduites ou d’origine inconnue étendent l’aire de répartition de l’espèce dans la sous–région naturelle de la prairie mixte et la sous–région naturelle montagnarde (qui fait partie de la région naturelle des montagnes Rocheuses). La majeure partie de la population indigène connue se trouve le long de la frontière canado–américaine dans une zone d’environ 25 km sur 10 kmqui s’étend depuis la partie ouest du chaînon de la rivière Milk jusqu’à l’ouest de Carway, en Alberta (ASRD et ACA, 2005) (figure 4). Il existe des milieux propices à l’espèce le long du chaînon de la rivière Milk, mais aucune population n’y a été trouvée (Wallis, 1989).

Figure 4.  Répartition de l’iris du Missouri au Canada. Les populations de l’aire de répartition indigène connue se trouvent le long de la frontière canado–américaine.

Carte de la répartition de l’iris du Missouri au Canada.

On a trouvé un certain nombre d’occurrences isolées de l’espèce, soit dans la ville de Calgary (OE 10, aéroport international de Calgary), dans le parc national Banff (OE 11, secteur du canyon Johnson) et à Fort Macleod (OE 24). Les populations de Calgary et du parc national Banff (qui se trouvent respectivement à quelque 235 et 400 km de la population principale) présentent des signes indiquant qu’elles auraient été introduites, mais on ne peut le confirmer. Le grand nombre de tiges dénombrées et l’âge avancé des individus de la population de Banff (ASRD et ACA, 2005) portent à croire qu’elle existe depuis peut–être plus de 25 ans (Sharp, comm. pers., 2008). La population de Fort Macleod (OE 24, d’origine inconnue, située à environ 65 km de la population principale) a été recensée en 2004; elle occupe un habitat inhabituel pour l’iris du Missouri dans la plaine inondable de la rivière Oldman, peut–être dans un ancien lit de la rivière. Un relevé effectué en 2004 (ASRD et ACA, 2005) a permis d’identifier des milieux propices à l’espèce entre Cardston et Fort Macleod, mais on n’y a pas trouvé de population. On trouve aussi l’iris du Missouri au lac Park (OE 25, à environ 80 km de la population principale), situé au nord de Lethbridge (Alberta), au lac Frank (OE  12, à environ 200 km de la population principale), situé au sud–est de Calgary (Alberta) et à l’Université de Calgary (OE 09, à environ 230 km de la population principale). La population du lac Park est petite (on a présumé qu’elle était disparue parce qu’aucun iris du Missouri n’avait été trouvé dans un relevé, mais on l’a redécouverte en 2006). La population du lac Frank est peut–être disparue, en raison de la concurrence d’espèces non indigènes, et celle de l’Université de Calgary est disparue en raison de l’élimination de la couche arable et de la végétation.

Une occurrence signalée au sud de Grand Prairie, dans le nord de l’Alberta, concernait une variété domestique d’iris. D’autres populations isolées de ce que l’on croyait être des iris du Missouri en Colombie–Britannique ont été identifiées comme des Iris setosa Pallas ex Link (ASRD et ACA, 2005).

La superficie de la zone d’occurrence de l’iris du Missouri a été estimée selon la méthode recommandée par l’UICN et le COSEPAC, soit celle du polygone convexe qui englobe toutes les occurrences de l’espèce. Si l’on inclut toutes les populations actuelles (qu’elles soient indigènes ou d’origine inconnue), cette superficie est estimée à 22 000 km² à l’aide de l’application XTools Pro d’ArcGIS. Si l’on exclut les populations d’origine inconnue (c.–à–d. qu’on ne considère que les 10 populations indigènes existantes), la zone d’occurrence couvre environ 250 km² (T. Kemper, comm. pers., 2010).

L’indice de zone d’occupation (IZO) de toutes les populations actuelles se chiffre à 116 km² d’après le nombre de carrés occupés de la grille recommandée de 2x2 km. L’IZO de toutes les populations actuelles calculé à l’aide d’une grille de 1x1 km se chiffre à 42 km². Si l’on exclut les populations d’origine inconnue (c.–à–d. qu’on n’utilise que les 10 populations indigènes existantes), l’IZO est estimé à 68 km² pour une grille de 2x2 km et à 31 km² pour une grille de 1x1 km (T. Kemper, comm. pers., 2010). La superficie cumulative d’habitat occupé par des populations connues se chiffre à environ 3 km².

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L’iris du Missouri occupe des zones situées entre des dépressions ou prés humides ou des berges de cours d’eau et des terrains surélevés plus secs. Les meilleurs sites sont ceux qui sont humides en début de saison (en raison de la fonte des neiges ou de l’écoulement sous la surface) et où le sol s’assèche et se réchauffe durant l’été et au début de l’automne. L’espèce ne tolère pas l’ombre profonde et les sols mouillés en permanence (ASRD et ACA, 2005).

Les populations occupent des terrains plats ou en pente douce où règnent des conditions hygriques à subhygriques durant une bonne partie de la saison de croissance (Wallis, 1988; Cornish, 1998). Bon nombre de ces populations se trouvent à proximité de fourrés de saules et de communautés d’arbustes et de carex situés près de dépressions ou de cours d’eau (Wallis et Bradley, 1990; Gould, 1999). En Alberta, on trouve l’iris du Missouri à des altitudes variant de 914 à 2 800 m (ANHIC, 2008).

Les espèces associées à l’iris du Missouri sont celles qui occupent les zones de transition entre l’habitat de la potentille frutescente (Potentilla fruticosa) et de la fétuque scabre(Festuca campestris) et l’habitat de la deschampsie cespiteuse (Deschampsia caespitosa) dans le nord du Montana (ASRD et ACA, 2005). Wallis (1989) a identifié les espèces dominantes dans bon nombre des premiers sites : le pâturin des prés (Poa pratensis) et le pâturin continental (Poa interior), accompagnés de la verge d’or du Canada (Solidago canadensis) et du zizia des marais (Zizia aptera) comme plantes couvre–sol. Dans les parcelles de surveillance actuelles en Alberta, les carex (Carex spp.), le pâturin des prés et le brome inerme (Bromus inermis) sont les espèces dominantes, et les espèces associées sont le gaillet boréal (Galium boreale), la smilacine étoilée (Smilacina stellata) et le fraisier sauvage (Fragaria virginiana). La camassie quamash (Camassia quamash), une espèce rare en Alberta, est également souvent présente (Ernst, 2003; ASRD et ACA, 2005).

Les espèces indigènes qui sont dominantes dans la sous–région de la prairie à fétuques du piémont et que l’on trouve dans plusieurs parcelles d’iris du Missouri sont la fétuque scabre (Festuca campestris), la fétuque d’Idaho (Festuca idahoensis), le pâturin des prés, la koelérie à crêtes (Koeleria macrantha), la danthonie de Parry (Danthonia parryi), le stipe du Nord (Stipa curtiseta), le stipe de Nelson (Stipa columbiana), l’Agropyron unilaterale et l’Agropyron dasystachyum. Les plantes herbacées non graminoïdes associées à l’iris du Missouri comprennent le lupin argenté (Lupinus argenteus), la benoîte à trois fleurs (Geum triflorum), l’achillée millefeuille (Achillea millefolium), le gaillet boréal et l’aster éricoïde (Aster ericoides) (ASRD et ACA, 2005).

Selon l’United States Department of Agriculture (2008), l’iris du Missouri croît rapidement et forme des colonies. L’espèce est colonisatrice et, dans certains cas, envahissante (dans divers États de l’ouest des États–Unis).

Tendances en matière d’habitat

Depuis la colonisation par les Européens, le paysage de la prairie indigène a été modifié par le labourage; dans la région naturelle de la prairie du piémont, moins de 100 km² d’habitat potentiel de l’iris du Missouri reste non cultivé1 (Wallis, 1989). Toutefois, la superficie d’habitat potentiel de l’espèce au Canada est stable actuellement en raison de l’accroissement des connaissances, des activités d’identification et de protection de l’espèce (Rangeland Conservation Service Ltd., 2003; ASRD et ACA, 2005).

On considère que l’habitat et la population totale de l’iris du Missouri, qui est très répandu dans l’ouest des États–Unis, sont stables actuellement (ASRD et ACA, 2005).

Protection et propriété

La majorité des populations actuelles d’iris du Missouri au Canada se trouvent sur des terres privées. Deux sites se trouvent dans des parcs provinciaux, un site dans une réserve naturelle municipale, un site sur une propriété fédérale (un aéroport international), et un autre dans un parc national. L’Alberta Provincial Parks Actprotège les populations situées dans des parcs provinciaux. La population située dans un parc national est protégée par la Loi sur les parcs nationaux, et cette population ainsi que celle se trouvant sur une terre fédérale sont également protégées en vertu de la Loi sur les espèces en périldu Canada.

Huit autres sites sont protégés par des initiatives d’intendance bénévole. Le Western Blue Flag Conservation Program, lancé à la suite de la désignation de l’iris du Missouri comme espèce en péril par la province, encourage l’intendance et la gestion bénévoles de terres privées pour favoriser l’iris du Missouri. Le programme, qui a débuté en 2001, a obtenu de plusieurs des propriétaires de terres abritant l’iris du Missouri l’engagement de protéger l’espèce. Des relevés effectués en 2005 et en 2009 montrent une hausse du nombre de tiges de l’espèce, ce qui indique que l’intendance bénévole est efficace pour protéger l’iris du Missouri (Romanchuk et al., 2004; McLeod, 2007; Ernst, 2009). Un autre site privé est protégé par une servitude de conservation établie grâce à l’organisme Conservation de la nature Canada. On a confirmé la disparition de deux populations, tandis que la relocalisation de deux autres a échoué, et on croit qu’elles ont aussi disparu.

Biologie

Il existe peu d’information sur la biologie de l’iris du Missouri, mais beaucoup d’information sur le genre Iris est applicable à l’espèce.

Cycle vital et reproduction

En Alberta, l’iris du Missouri fleurit de la mi–juin au début de juillet (Wallis et Bradley, 1990; Cornish, 1998; Gould, 1999; ASRD et ACA, 2005). L’iris du Missouri se reproduit par les voies sexuée et asexuée. La reproduction asexuée se produit par ramification et croissance linéaire du rhizome.

Les fruits des Iris sont habituellement des capsules triloculaires qui se fendent vers le début d’août pour libérer les graines globulaires brun foncé à peau lisse. Il existe des données sur ce qui déclenche la germination, et on présume que l’enveloppe de la graine s’ouvre et que la germination se produit après l’exposition de la graine au gel et à l’humidité l’hiver et le printemps, car la germination de la graine résulte de sa stratification froide et humide (B. Grieg, comm. pers., cité dans ASRD et ACA, 2005, p. 3; Stevens, 2003). On n’a pas observé la germination de graines d’iris du Missouri en milieu naturel, mais selon des horticulteurs, la période de germination durerait d’un à trois mois, et la plante fleurirait dans sa deuxième ou troisième année (Gould et Cornish, 1999; ASRD et ACA, 2005).

Il n’existe aucune donnée sur la longévité de l’iris du Missouri en milieu contrôlé (horticulture) ou naturel, mais Wallis (1989) a mentionné que George Scotter (Ph.D.) avait observé la survie d’une colonie (sans floraison) durant 25 ans. Des colonies observées récemment au site du parc national Banff (OE 11) ont une taille (diamètre d’environ deux mètres) qui laisse croire qu’elles existent depuis une période de 20 à 30 ans (Sharp, comm. pers., 2008). On ignore l’âge exact de ces individus. Les observations de terrain montrent qu’une tige produit de un à quatre fruits, ce qui laisse croire que plus il y a de fleurs sur une tige, plus elle a de chance de produire un grand nombre de capsules une année donnée. Le climat et les conditions du sol peuvent déterminer la croissance et le nombre de capsules (Clayton, comm. pers., 2009). On ne sait pas comment déterminer l’âge des individus parce qu’on ignore leur date d’établissement et que bon nombre des individus d’origine ont pu mourir, permettant à de nouveaux individus de prendre leur place (Clayton, comm. pers., 2009; Ernst, comm. pers., 2009). Selon le site Web Gardenguides.com (2009), l’iris du Missouri atteint une hauteur d’environ 30 cm à l’âge de 20 ans (on ignore si cela s’applique en conditions indigènes ou horticoles), ce qui porte à croire qu’un individu peut vivre au moins 25 ans.

Comme il n’existe pas de données sur le diamètre moyen des colonies des populations actuelles, il n’est pas possible d’estimer la durée de génération à partir des observations anecdotiques comme les observations effectuées sur les colonies du parc national Banff (OE 11). Étant donné que l’âge maximal d’un genêt (colonie) est sans doute de plusieurs décennies et qu’un individu issu d’une graine fleurit en quelques années, la durée de génération pourrait être de dix ans ou plus.

Herbivorie

Les bovins dédaignent l’iris du Missouri en raison de son goût amer (Wallis, 1989; Wallis et Bradley, 1989; ASRD et ACA, 2005; California Department of Food and Agriculture, 2009). On ignore si cela est vrai aussi pour les autres mammifères. Durant des inspections faites à un certain nombre de sites, on a observé chez quelques iris du Missouri des dommages attribuables au broutage par des bovins ou des ongulés indigènes (Gould et Cornish, 1999; Downey, comm. pers., 2009; Ernst, comm. pers., 2009).

Physiologie

L’iris du Missouri croît activement au printemps lorsque le sol est très humide et tout au long de l’été (Wallis et Bradley, 1989; Gould et Cornish, 1999). Ses feuilles dépérissent durant les périodes de sécheresse et lorsque les températures baissent sous le point de congélation (California Department of Food and Agriculture, 2009). L’espèce préfère les milieux ouverts et ne tolère pas l’ombre (Stevens, 2003).

Dispersion

Les graines des Iris tombent habituellement au sol sous l’individu qui les produit ou à proximité. De forts vents soufflent souvent sur le sud de l’Alberta à toute période de l’année. En raison de la petite taille des capsules de graines et de leur grand nombre, le vent peut disperser les graines sur une grande distance. Les graines peuvent aussi être dispersées par l’eau et les animaux de passage (ASRD et ACA, 2005).

Relations interspécifiques

Des plantes non indigènes envahissantes comme le brome inerme et le pâturin des prés s’établissent souvent dans des communautés de plantes indigènes où le sol contient de l’humidité (Gould et Cornish, 1999; Adams et al., 2003). L’empiètement de plantes concurrentes de ce type dans les populations d’iris du Missouri, qui dépendent aussi de l’humidité pour se reproduire, pourrait menacer la stabilité des rhizomes de l’iris et la survie de ces populations (Adams et al., 2003).

Les Iris sont principalement pollinisés par les abeilles et d’autres insectes, notamment des mouches (ASRD et ACA, 2005). La fleur de l’Iris offre des surfaces idéales permettant à un insecte d’atterrir et de pénétrer dans la fleur pour obtenir du nectar tout en déposant du pollen provenant d’une autre fleur et en ramassant du pollen des anthères. Le style et les stigmates tournent le dos aux anthères, ce qui réduit la possibilité d’autopollinisation (ASRD et ACA, 2005). La structure de la fleur de l’iris est considérée comme très spécialisée et unique (Wallis, 1989).

On sait que plusieurs espèces d’insectes, notamment des fourmis, vivent dans des fleurs d’iris ou s’en nourrissent, mais on ignore la nature et l’ampleur de leur utilisation de l’iris du Missouri. On a observé des colibris et des lépidoptères (papillons diurnes et nocturnes) se nourrissant du nectar de nombreux iris, mais on comprend peu leur utilisation de l’iris du Missouri (ASRD et ACA, 2005).

Adaptabilité

La grande fleur voyante de l’iris du Missouri est une adaptation qui lui permet peut–être de mieux concurrencer d’autres plantes pour attirer des pollinisateurs. En effet, les grands sépales et pétales de l’espèce attirent peut–être les pollinisateurs plus que les espèces voisines à fleurs plus petites.

Les feux étaient courants dans les prairies avant la colonisation européenne, mais depuis un certain temps ils sont absents ou peu fréquents. Les activités comme le pâturage du bétail limitent les graminées envahissantes et constituent une forme de gestion des mauvaises herbes. Les feux d’herbe réduisent la concurrence qui s’exerce sur de nombreuses espèces végétales, et on croit qu’ils aident certaines plantes, en particulier celles qui ont de gros rhizomes comme l’iris du Missouri, à survivre et parfois à prospérer dans leur habitat altéré (Sugihara, 2006).

Cette espèce est sans doute tolérante au feu (United States Department of Agriculture, 2008). Sugihara (2006) a constaté qu’en Californie, le feu stimule la croissance des espèces de sous–étage : il a observé de nombreuses espèces à rhizomes, à stolons ou à corymbes (y compris l’iris du Missouri) produisant des pousses après un feu. On ignore l’effet du feu sur les populations d’iris du Missouri en Alberta.

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Les premières observations de l’iris du Missouri au Canada ont été faites en 1964 à deux sites en Alberta, soit à Carway (OE 02) et à Whiskey Gap (OE 01) (deVries, 1966). On a cherché l’espèce en 1987 et en 1989 (Wallis et Bradley, 1989), ainsi qu’en 1998 (Gould et Cornish, 1999), et on a réalisé des relevés annuels de surveillance et de recherche de l’espèce de 2000 à 2004 (Ernst, 2002 et 2003; ASRD et ACA, 2005). Les inventaires des populations existantes ont été terminés en 2009 (Ernst, 2009).

On a lancé un programme de surveillance pour recenser les individus durant de nombreuses années (Wallis, 1988; Ernst, 2003). Ce programme a été évalué, et on a fixé de nouveaux objectifs de surveillance et protocoles de relevé afin de mieux évaluer les changements au fil du temps. L’évaluation a proposé de nouvelles méthodes d’analyse des tendances des populations en fonction de l’état du paysage. En 2002, on a établi 62 parcelles de surveillance permanentes dans 10 sites (Rangeland Conservation Service Ltd., 2003), et en 2009 on a ajouté des parcelles supplémentaires dans deux sites (Ernst, 2009).

Abondance

De nouvelles données d’inventaire montrent que le nombre de sites et la population totale sont plus élevés que ce l’on avait déterminé auparavant, sans doute en raison de l’accroissement de l’effort de recherche et de la participation des propriétaires et gestionnaires de terres au Programme de conservation de l’iris du Missouri.

Les rapports de situation antérieurs du COSEPACsur l’iris du Missouri (Wallis et Bradley, 1990; Gould et Cornish, 1999) faisaient état de sept populations naturelles, en plus d’une population considérée comme introduite et disparue (Picture Butte – OE 03). Les rapports de situation de l’Alberta (Gould,1999; ASRD et ACA, 2005) ont confirmé l’existence de cinq des six populations naturelles relevées à l’origine. Neuf autres populations ont été découvertes depuis 1999 (total de 17 sites, annexe 1), dont cinq sont situées près de Carway (au sud de Cardston), à proximité des populations naturelles, et les quatre autres sont isolées, se trouvant à Fort Macleod (OE 24), à l’aéroport de Calgary (OE 10), dans le parc national Banff (OE 11) et au lac Park (OE 25). Le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l'Alberta (Alberta Natural Heritage Information Centre, ou ANHIC) a identifié deux autres sites où l’on a observé l’espèce, soit à Picture Butte (OE 03) et à l’Université de Calgary (OE 09), mais elle semble en être disparue. Les populations des lacs Frank (OE 12) et Mary (OE 07) sont toujours considérées comme existantes jusqu’à ce que d’autres relevés confirment leur disparition.

Le nombre de tiges d’iris du Missouri estimé au Canada a augmenté depuis 1999 (tableau 1), passant d’environ 7 500 dans sept sites indigènes en 1999 (Gould et Cornish, 1999) à quelque 83 000 dans 12 sites, pas tous indigènes, en 2004 (ASRD et ACA, 2005). Un inventaire de la population totale réalisé en 2009 semble indiquer qu’elle est stable, se situant entre 110 000 et 120 000 tiges (Ernst, 2009). Il s’agit d’une estimation de la population indigène totale, et la fourchette d’estimation est grande parce qu’elle comprend l’estimation d’une grande population en santé dont on n’a pas obtenu la permission d’effectuer le recensement en 2009. Il est important de remarquer qu’un seul rhizome ou segment de rhizome peut donner naissance à plusieurs tiges et qu’il faut enlever la plante pour mieux estimer le nombre total d’individus (Wallis et Bradley, 1990). Ces chiffres doivent être interprétés avec prudence, car les relevés ont été effectués différentes années à différents sites d’échantillonnage et que les variations des conditions météorologiques d’une année à l’autre pourraient influer sur les résultats. Ces chiffres n’indiquent pas la tendance de la population totale puisqu’ils résultent de l’inclusion de populations qui n’avaient pas été recensées auparavant ainsi que de fluctuations annuelles.

Tableau 1. Estimations du nombre total de tiges d’iris du Missouri de 1999 à 2004 et en 2009

Année Nombre de tiges estimé Nombre de sites dont la population a été dénombrée
1999 7 500 7
2000 9 275 7
2001 14 757 10
2002 69 200 10
2003 73 000 11
2004 83 000 14
2009 110 000 – 120 000 12

Les populations actuelles ne sont pas considérées comme gravement fragmentées. Elles sont toutes bien séparées les unes des autres et semblent viables parce que leur effectif varie d’au moins 100 à plusieurs milliers de tiges et que les individus peuvent facilement se multiplier grâce à leurs rhizomes. Des dix populations considérées comme naturelles, quelques–unes comptent la majorité des tiges et couvrent plus de la moitié de la superficie occupée.

Fluctuations et tendances

Il y a eu des relevés peu fréquents de l’espèce depuis 1964. La plupart des données présentées dans le présent rapport proviennent de ces relevés historiques (ANHIC, 2010a; ASRD et ACA, 2005). Toutefois, étant donné le manque d’uniformité des méthodes d’inventaire et de présentation des résultats, il est difficile de déterminer l’intensité de l’activité de recherche déployée et la population exacte. D’après les données disponibles à la fin des années 1990, on estimait alors la population totale à environ 7 500 tiges réparties sur sept sites (Gould, 1999). Depuis 2001, on se sert d’une méthode de recherche et d’inventaire uniforme pour surveiller les populations connues et chercher de nouvelles occurrences (Ernst, 2002; Romanchuk et al., 2004; Ernst, 2009). Ce protocole de surveillance a été appliqué dans une partie des sites en 2002, 2003, 2004, 2005 et 2008. Chaque site a été visité au moins une fois à chacune de ces années (Romanchuk et al., 2004; ANHIC, 2010a.).

      Il y a eu des inventaires complets en 2002, en 2004 et en 2009 (Ernst, 2002; Romanchuk et al., 2004; Ernst, 2009). Comme le nombre de sites a augmenté à chaque période d’inventaire, il est difficile de dégager des tendances. La population indigène a tout de même augmenté durant cette période, passant d’environ 7 500 tiges à sept sites en 1999 (Gould, 1999) à quelque 110 000 à 120 000 tiges à 12 sites abritant des populations confirmées en 20092 (Ernst, 2009). Cette valeur inclut plusieurs petites populations qui ne sont actuellement pas considérées comme indigènes. D’après les données brutes présentées dans ANHIC (2010a), les populations semblent stables dans tous les sites et ne présentent que des hausses ou des baisses limitées (tableau 2). Les variations du nombre de tiges ou d’individus en fleur au fil des années n’indiquent pas d’important changement dans les populations. Les petites fluctuations peuvent être causées par les variations climatiques. Par exemple, le retard de la floraison et la baisse du nombre de tiges reproductives en 2004 seraient attribuables aux conditions sèches des années 2003 et 2004. L’inventaire de 2009 montre que, depuis le dernier inventaire complet effectué cinq ans auparavant (83 000 tiges en 2004), la population semble stable ou en hausse (Ernst, 2009).

Tableau 2.  Données d’inventaire des populations d’iris du Missouri dans les parcelles de surveillances dans le sud de l’Alberta, de 2002 à 2004 et en 2009. Sources : ASRD et ACA, 2005; Ernst, 2009.
Site (numéro de l’OE) Nombre de parcelles Nombre total de tiges Nombre total de fruits ou de fleurs
2002 2003 2004 2009 2002 2003 2004 2009
04 (Boundary et parc prov. Police Outpost  est et ouest) 4

3**
161

 
168 148
2007–133
131

3 000**
29

 
16 13
2007–17
19

450**
06 (Harrisville est) 8 356 367 432 390 46 40 48 56
08 (Carway nord A) 10 425 417 425 1 024 67 20 14 60
08 (Carway nord B) 6 418 418 388 257 41 26 17 22
08 (Carway sud) 4 96 83 95 33 7 6 3 0
10 (aéroport de Calgary) 4 n.d. 359 n.d. n.d. n.d. 6 n.d. n.d.
20 (douane de Carway) 2 253 219 234 148 3 8 9 0
22 (Basin centre et nord) 26 2 124 2 732 982* 957* 248 354 80* n.d.

*  s. o. : Sans objet (aucune donnée antérieure ou données non recueillies).
** données recueillies au site Boundary, inventaires réalisés seulement en 2001 et en 2009.

Immigration de source externe

Il n’existe pas d’estimation exacte de la population d’iris du Missouri hors de l’Alberta, mais son aire principale se trouve dans l’ouest des États–Unis, et l’espèce est considérée comme abondante dans certains États (ASRD et ACA, 2005). La population dans le nord du Montana qui avoisine la population canadienne est considérée comme abondante à l’échelle locale (Wallis et Bradley, 1989). Le rapport de l’ASRD et de l’ACA(2005, p. 8) mentionne que, selon un rapport d’étudiant sur une analyse d’ADN, la population du Montana la plus rapprochée d’une population canadienne se trouve à un kilomètre de la frontière, à environ 4,5 km d’une population indigène au Canada. Il n’existe pas d’autres données publiées sur les populations au sud de la frontière. On ignore la capacité de l’espèce à se repeupler à partir des populations aux États–Unis, mais les échanges sont probables étant donné la proximité des populations.

Facteurs limitatifs et menaces

Plusieurs facteurs limitatifs et menaces peuvent restreindre la présence de l’iris du Missouri, particulièrement en raison de ses besoins très précis en matière d’habitat. La dégradation de son habitat par des activités humaines et des processus naturels présente une menace pour sa survie dans le paysage.

Fragmentation, altération et perte d’habitat

On ignore l’aire de répartition historique de l’iris du Missouri au Canada. Au moment de sa découverte en 1964, on croyait qu’il était rare en raison de ses besoins précis en matière d’habitat. L’altération de son habitat par la conversion de la prairie indigène en pâturages et en cultures est la cause probable de la perte de certaines populations qui existaient avant la colonisation (ASRD et ACA, 2005).

Concurrence d’espèces introduites

Le brome inerme, qui envahit l’habitat de l’iris du Missouri sans doute à partir de champs cultivés voisins (Cornish, 1998; Ernst, 2003; McLeod, 2007), est une menace préoccupante au parc provincial Police Outpost (OE 04). Dans ce site, plusieurs autres plantes indigènes sont mortes à la suite d’une inondation qui a déposé des sédiments et a donné au brome inerme l’occasion de s’établir.

D’autres espèces non indigènes pourraient menacer l’iris du Missouri, notamment le pâturin des prés et la fléole des prés; ces deux espèces prospèrent en conditions idéales favorables à leur expansion (Adams et al., 2003).

Intensité et moment du pâturage

Le pâturage favorise sans doute le maintien de populations viables d’iris du Missouri. L’intensité et le moment du pâturage influent sur la survie de l’espèce et l’état général de la prairie indigène. Le broutage intense a causé la perte de quelques individus et populations (ASRD et ACA, 2005; Wallis et Bradley, 1990; Cornish, 1998; Wallis, 1989). Les bovins d’élevage sont les principaux brouteurs de l’iris du Missouri, mais on croit qu’ils ne broutent l’espèce que de façon accessoire. Par contre, leur piétinement intense ou soutenu détruit sans doute la plante (Cornish, 1998; Wallis, 1989; Wallis et Bradley, 1990; Ernst, 2002; ASRD et ACA, 2005). Selon Wallis et Bradley (1989), le broutage intense sur certains sites nuirait à la santé des populations d’iris du Missouri; ils ont observé un site où la faible population de l’espèce pourrait être menacée par le pâturage de bovins, des changements hydrologiques ou une combinaison des deux facteurs.

L’absence de broutage peut aussi nuire à une population d’iris du Missouri, comme c’est le cas au parc provincial Police Outpost (OE 04). L’accumulation de débris végétaux et l’empiètement du brome inerme et de graminées non indigènes rendent difficiles la survie et la reproduction de l’iris du Missouri (ASRD et ACA, 2005). Selon Wallis (1989), un broutage modéré réduirait la concurrence de plantes non indigènes ou envahissantes.

Altération hydrologique

Le piétinement intense (pâturage de bovins) peut modifier l’hydrologie, notamment le drainage, d’un site. La capacité du sol à retenir l’humidité est nécessaire au maintien de l’iris du Missouri. La modification de sources d’eau à une certaine distance des plantes est également préoccupante. En effet, Wallis (1989) a constaté que la faible vigueur des individus à un endroit pouvait être attribuable au détournement d’une source vers un autre ruisseau éphémère en raison du piétinement par des bovins.

Les sécheresses et les inondations peuvent aussi nuire aux populations d’iris du Missouri (ASRD et ACA, 2005). Le sud de l’Alberta a un climat semi–aride et peut connaître des conditions météorologiques extrêmes, notamment de longues périodes de sécheresse et de grosses tempêtes de pluie ou de neige. On présume cependant que l’iris du Missouri est adapté à ces phénomènes, si l’on en juge par les variations du nombre de tiges florifères d’une année à l’autre. Les changements dans les températures des couches superficielles du sol sont préoccupants pour les plantes qui ont besoin d’un sol frais et humide. La perte d’habitat ouvert de pré humide et l’envahissement par des arbustes pourraient aussi nuire aux populations d’iris. On a observé des saules qui empiètent sur des sites abritant l’iris du Missouri, particulièrement au parc provincial Police Outpost(Wallis et Bradley, 1989).

La hausse des niveaux d’eau du lac Police Outpost peut saturer le sol durant une bonne partie de la saison de croissance et empêcher les iris du Missouri de croître avant que le sol s’assèche plus tard l’été (ASRD et ACA, 2005). Les individus submergés dans l’eau durant une longue période ont de la difficulté à se rétablir (Clayton, comm. pers., 2009).

Usages horticole et médicinal

L’iris du Missouri est une espèce susceptible d’être recherchée pour orner les jardins domestiques et à des fins médicinales et donc d’être récoltée dans des sites où elle est indigène. La récolte d’individus n’est actuellement pas une menace importante pour cette espèce, contrairement à la situation du yucca glauque (Yucca glauca), une espèce menacée; toutefois, cela pourrait changer à mesure que les sites abritant l’iris du Missouri deviennent plus connus (Downey, 2009). La récolte de graines ou de rhizomes de toute population indigène pourrait en réduire la taille, ce qui pourrait réduire la régénération de l’espèce dans le site en question.

On peut acheter des iris du Missouri, surtout sous forme de graines, auprès de diverses jardineries (Stevens 2003; ASRD et ACA, 2005). On ignore l’origine de ces graines, mais elles proviennent sans doute des États–Unis. Les cultivars introduits pourraient envahir ce qui reste de l’habitat indigène de l’espèce dans la province et contaminer son patrimoine génétique indigène, ce qui pourrait la rendre plus vulnérable aux maladies ou aux températures froides (ASRD et ACA, 2005).

Changement climatique

Aucune recherche précise n’a été effectuée sur les effets que le changement climatique pourrait avoir sur l’iris du Missouri. En général, on prévoit que le changement climatique aura un effet négatif sur toutes les espèces de plantes vasculaires de l’Amérique du Nord, effet qui pourrait avoir une ampleur de 7 à 11 % si la température augmentait de 3 °C (Morse et al., 1993, cité dans ASRD et ACA, 2005). Par contre, Purdy (1998) estime qu’une population qui se retrouve à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce (comme l’iris du Missouri en Alberta) pourrait mieux réagir au changement climatique parce qu’elle serait plus susceptible de s’adapter au climat, au sol et à la photopériode de la nouvelle latitude où elle s’est déplacée. Par conséquent, des milieux qui constituent un habitat marginal de l’espèce pourraient lui devenir favorables à l’avenir.

Ravageurs et maladies

Jusqu’à maintenant, aucun ravageur ou maladie touchant la population d’iris du Missouri au Canada n’a été documenté (voir la section Herbivorie pour obtenir des détails).

Herbicides

Certains comtés aux États–Unis considèrent l’iris du Missouri comme une mauvaise herbe. La lutte contre les mauvaises herbes comprend l’application d’herbicides comme le 2,4–Det le glyphosate (aussi appelé Roundup). Wallis et Bradley (1989) mentionnent que le 2,4–Det le glyphosate éradiquent l’espèce avec une efficacité de 91 à 100 % et de 100 % respectivement. On ignore les effets sur l’iris du Missouri de nouveaux herbicides actuellement utilisés pour lutter contre des mauvaises herbes.  

On décourage l’utilisation d’herbicides aux sites connus en Alberta qui font l’objet d’un programme de gestion particulier (voir programme de gestion). On n’a pas étudié dans quelle mesure les herbicides agricoles menacent la gestion des parcours, et on ignore leur utilisation passée en Alberta, mais le recours aux herbicides est reconnu comme une menace potentielle pour l’espèce (Canada Western Blue Flag Maintenance/Recovery Team, 2001).

Petite population et capacité de dispersion limitée

L’iris du Missouri a des adaptations particulières pour survivre, comme ses fleurs voyantes et son rhizome, mais sa stratégie de survie au moyen de ses graines pourrait constituer un facteur limitatif. En effet, ses graines ne se dispersent pas facilement parce qu’elles sont lourdes : elles ne tombent sans doute que dans une zone relativement petite autour de la plante ou de la population qui les produit (Clayton, comm. pers., 2009). Des graines peuvent être transportées plus loin par des animaux qui les cachent pour s’en faire des réserves ou par des humains. Si une petite population ne se régénère pas (graines non viables ou manque de production de graines), la population peut se détériorer et finir par mourir.

Localités définies selon les menaces

Il n’est peut–être pas approprié d’appliquer le critère de « localité » défini par les lignes directrices de l’UICN et du COSEPAC. Plusieurs populations subissent les effets de la concurrence de graminées envahissantes, mais les menaces sont généralement limitées dans une bonne partie de l’aire de répartition indigène de l’espèce en Alberta.

Importance de l'espèce

Au Canada, l’iris du Missouri n’est présent que dans le sud–ouest de l’Alberta. Il a des besoins précis en matière d’habitat et une étroite tolérance environnementale; ses populations fluctuent selon les conditions climatiques, les pratiques de gestion des parcours et d’autres menaces potentielles. On trouve l’espèce dans un des paysages les plus menacés de l’Alberta. Comme la découverte de nouvelles occurrences de l’espèce depuis 20 ans a permis d’accroître les données la concernant, on considère que sa population au Canada est stable. Aux États–Unis, l’espèce est également considérée comme stable ou même envahissante, et on la cultive pour l’horticulture et l’aménagement paysager.

Des documents imprimés et des sites Internet indiquent que l’iris du Missouri est utilisé à diverses fins médicinales et que ses graines rôties servent de substitut au café  (Stevens, 2003; ASRD et ACA, 2005). Ses feuilles sont généralement amères et non comestibles, mais elles fournissent des fibres solides avec lesquelles on peut faire des cordes, des lignes à pêche et des collets (Stevens, 2003). 

Les membres de la tribu des Pieds–Noirs du sud de l’Alberta n’ont connaissance d’aucune utilisation de l’espèce, ni de la valeur qu’elle aurait pu avoir pour leurs ancêtres (ASRD et ACA, 2005). Il semble n’y avoir aucune documentation de l’utilisation de l’iris du Missouri par les humains, notamment par des Autochtones, au Canada.

La base de données ethnobotaniques de l’University of Michigan (en anglais seulement) contient des renseignements sur les utilisations médicinales et cérémoniales de l’espèce.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le COSEPAC a désigné l’iris du Missouri espèce menacée en mai 2000, et l’espèce est actuellement inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. L’Alberta l’avait aussi désignée espèce menacée en 2000, mais en décembre 2005 la province l’a reclassée espèce préoccupante en raison du nombre accru de ses occurrences, lequel a augmenté l’estimation de sa population totale (Fish and Wildlife Division, 2008).

L’iris du Missouri est coté G5 à l’échelle mondiale, N5? à l’échelle nationale aux États–Unis (cote subnationale de S1au Nebraska, de S2 dans le Dakota du Nord et de S4dans le Montana et le Wyoming; l’espèce n’est pas encore classée dans d’autres États), mais obtient N1 au Canada. En Alberta, sa cote est actuellement S1(Gould, 2006), mais ce classement fait l’objet d’un examen qui a débuté en 2009).

Rermerciements et experts contactés

La rédactrice souhaite remercier les rédacteurs des rapports de situation antérieurs du COSEPAC et de l’Alberta et de leurs mises à jour, soit Cliff Wallis, Cheryl Bradley, Joyce Gould, Beth Cornish et Kathryn Romanchuk. Plusieurs biologistes professionnels ont contribué au présent rapport en mettant à jour la base de données et en produisant des études et des cartes SIG, notamment du personnel du Centre d'information sur le patrimoine naturel de l'Alberta (Lorna Allen, Todd Kemper et Duke Hunter) et du Service canadien de la faune (Dave Duncan et Helen Gaulin), ainsi que l’expert–conseil Reg Ernst (inventaires et rapports passés). Les employés de la Fish and Wildlife Division de l’Alberta Sustainable Resource Development (ASRD) Richard Quinlan, Léo Dubé et Brandy Downey à Lethbridge, ainsi que Gavin Berg et Robin Gutsell à Edmonton, ont également apporté leur soutien, notamment en révisant des versions antérieures du présent rapport. La rédactrice remercie particulièrement Gloria Goulet, coordonnatrice des connaissances traditionnelles autochtones au Secrétariat du COSEPAC, pour ses conseils concernant la réécriture du présent rapport. Le Centre d'information sur le patrimoine naturel de l'Alberta (artiste John Maywood) et l’ASRD (artiste Brian Huffman) ont autorisé la reproduction des dessins dans le présent rapport; le Centre d'information sur le patrimoine naturel de l'Alberta, l’ASRD et l’ACA ont autorisé la reproduction des cartes; la rédactrice a autorisé la reproduction de la photographie. La rédactrice remercie également les membres de l’Équipe de maintien et de rétablissement de l’iris du Missouri et des gestionnaires de terres pour leur dévouement à l’égard de la conservation et de la protection de l’espèce. Le Wildlife Management Branch de la Fish and Wildlife Division de l’Alberta Sustainable Resource Development a financé la préparation du présent rapport.

Sources d'information

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Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Linda Cerney détient de l’Université de Lethbridge, à Lethbridge (Alberta). Elle a été membre et secrétaire de l’Équipe de maintien et de rétablissement de l’iris du Missouri, a aidé les gestionnaires de terres participant au Programme de conservation de l’iris du Missouri de 2001 à 2005 et a participé aux activités de traitement (cueillette manuelle) aux sites du parc provincial Police Outpost, à des inventaires de l’espèce et à des présentations publiques sur l’espèce. Elle travaille comme technicienne de la faune et pigiste depuis plus de dix ans. Depuis sept ans, elle est membre du Alberta Prairie Conservation Forum, dont elle a été présidente en 2004, et elle siège actuellement au comité de l’éducation de cet organisme. Elle est également membre du Alberta Native Plant Council, de la section albertaine de la Wildlife Society, de l’Oldman Watershed Council et d’Interprétation Canada. Membre de la Lethbridge Naturalists Society, elle a occupé diverses fonctions, notamment celle de présidente, au sein du comité exécutif de cet organisme et a coordonné des visites sur le terrain et des dénombrements d’espèces annuels. Elle a agi comme conseillère et arbitre au sein du comité des oiseaux rares du sud de l’Alberta durant la préparation de la deuxième édition de l’atlas des oiseaux de l’Alberta et elle participe à la Southern Alberta Community for Environmental Educators (SACEE).

Collections examinées

Wallis et Bradley (1989) ont examiné les collections botaniques des institutions suivantes :

Ministère de l’Agriculture, Ottawa (Ontario)
Université de Calgary, Calgary (Alberta)
Université de l’Alberta, Edmonton (Alberta)
Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario)
Royal British Columbia Museum, Victoria (Colombie–Britannique).

Annexe 1.  Données de recensement sur toutes les occurrences connues de l’iris du Missouri en Alberta, 1989–2004 et 2007–2009, y compris les occurrences que l’on présume être récemment disparues.
Site (Les numéros sont ceux attribués aux occurrences d’élément par le Centre d'information sur le patrimoine naturel de l'Alberta) Date Nombre total de tiges Nombre de fruits ou de fleurs
01 (Whiskey Gap) 1989 203 0
1998 111 2
2000 171 2
2002 233 10
2003 201 2
2004 153 0
2009 127 0
02 (Carway nord A) 1989 5 000 n.d.
2000 6 049 256
2002 n.d. n.d.
2008 533 34
2009 n.d. n.d.
03 (Picture Butte)1,2 1979 Présence (nbre inconnu) Inconnu
1989 0 n.d.
04 (Boundary, parc provincial Police Outpost est et ouest) 1989 650 6
1998 325 1
2000 219 14
2001 5 376 581
2002 656 85
2003 661 56
2004 660 50
2007 543 45
2009 3 601 600
05 (Au nord–est de Whiskey Gap) 1989 Petit nombre Inconnu
1992 Présence (nbre inconnu) Inconnu
1999 200–250 Inconnu
06 (Harrisville ouest et est) 1989 1 500 n.d.
2000 2 091 304
2002 956 n.d.
2009 1 027 60
07 (Lac Mary) 2000 0 n.d.
2003 0 0
08 (Carway nord B, est et sud) 2002 2 749 309
2008 1 329 116
2009* 384 0
09 (Université de Calgary)1,2 1993 Petit nombre Inconnu
10 (Aéroport de Calgary)3 2003 3 774 55
2008 4 870 256
2009 3 299 147
11 (Parc national Banff)3 2004 7 774 771
2008 7 023 1 188
2009 11 800 108
12 (Lac Frank)1 1995 Inconnu Inconnu
2004 0 n.d.
20 (Douane de Carway) 2002 264 3
2009 148 0
22 (Basin sud, centre et nord) 2002 44 636 6 863
2009 89 487** 7 500
24 (Fort MacLeod)3 2004 101 3
2008 60 8
2009 72 6
25 (Lac Park)3 1998 20 3
2000 0 n.d.
2006 26 Inconnu
2007 277 53
2008 170 12
2009 215 15
26 (École Boundary) 2009 2 365  

* Seul le site de Carway sud a fait l’objet d’un recensement en 2009.
** On estime que 10 000 tiges supplémentaires étaient visibles sur un terrain inaccessible.
1 Population introduite
2 Population disparue
3 Origine inconnue
4 Présumée disparue

1 On estime qu’avant la colonisation européenne, l’habitat potentiel de l’iris du Missouri couvrait quelque 750 km².

2 Des 15 populations actuelles, deux (l’OE 12 au lac Frank et l’OE 07 au lac Mary) n’ont pas été relocalisées et une autre (l’OE 05 au nord–est de Whiskey Gap) n’a pas fait l’objet d’un autre relevé parce qu’on n’y avait pas accès.

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