Programme de rétablissement de la population des montagnes du Sud du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) au Canada - 2014 [Proposition]

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

Caribou des bois, population des montagnes du Sud

Information sur le document

Programme de rétablissement de la population des montagnes du Sud du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) au Canada - 2013 [Proposition]

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2014. Programme de rétablissement de la population des montagnes du Sud du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) au Canada [Proposition], Série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, viii + 83 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril [1].

Photographie de la page couverture : © Mark Bradley

Également disponible en anglais sous le titre :
« Recovery Strategy for the Woodland Caribou, Southern Mountain population (Rangifer tarandus caribou) in Canada [Proposed] »

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2014. Tous droits réservés.
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Le contenu du présent document (à l’exception de la photographie de la page couverture et des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Remarque : Dans le présent document, le caribou des bois de la population des montagnes du Sud est appelé « caribou des montagnes du Sud ».

En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assurent la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP) (Gouvernement du Canada, 2002), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés cinq ans après la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril (Gouvernement du Canada, 2013).

Le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada sont les ministres compétents en vertu de la LEP du caribou des montagnes du Sud. Le ministre de l’Environnement a dirigé l’élaboration de ce programme de rétablissement, conformément à l'article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les provinces de la Colombie-Britannique et de l’Alberta conformément au paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada, ou sur toute autre compétence. Les provinces de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, les Autochtones, l’industrie et d’autres parties jouent un rôle important dans la gestion des ressources naturelles et des espèces sauvages, là où le caribou des montagnes du Sud est présent. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du caribou des montagnes du Sud et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et d'autres compétences et/ou organisations participant au rétablissement de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Une ébauche de programme de rétablissement a été commencée par Lucy Reiss et poursuivie par Greg Ferguson, tous deux d’Environnement Canada. Darcy Peel, d’Environnement Canada, a dirigé la préparation de la version proposée avec l’aide des sous-traitants Deborah Cichowski, Glenn Sutherland et Scott McNay. Les conseils et les renseignements qui ont servi à la préparation du présent programme ont été fournis par le personnel de l’Agence Parcs Canada, des gouvernements de la Colombie-Britannique et de l’Alberta et d’Environnement Canada; de plus, divers spécialistes du caribou ont fourni des données.

Le présent programme de rétablissement vise la population des montagnes du Sud du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou), ci-après appelé « caribou des montagnes du Sud »; en mai 2002, cette espèce a été désignée « menacée » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Le caribou des montagnes du Sud est présent dans les deux tiers sud de la Colombie-Britannique et dans le centre-ouest de l’Alberta; l’aire de répartition d’une de ses sous-populations s’étend jusque dans le nord de l’Idaho et de l’État de Washington, aux États-Unis.

La zone géographique où vit une sous-population (appelée harde ou troupeau) correspond à l’aire de répartition. Les sous-populations de caribous des montagnes du Sud ainsi que leurs aires de répartition ont été définies d’après des études approfondies des déplacements et de l’utilisation saisonnière de l’habitat par des caribous porteurs d’un collier émetteur. Dans certaines régions, les sous-populations ont été organisées en populations locales, ce qui reflète des sous-populations historiques probablement plus grandes qui ont par la suite connu des déclins et ont été fragmentées en sous-populations reconnues actuellement. Les caribous des montagnes du Sud sont actuellement répartis dans 35 sous-populations, dont 24 populations locales. La plupart des sous-populations ont connu des déclins à long terme. La population totale actuelle de caribous des montagnes du Sud est estimée à environ 6 000 individus. Trois groupes de caribous des montagnes du Sud sont reconnus, compte tenu des distinctions sur les plans écologique et évolutif qui existent entre ces groupes, à savoir le groupe du Nord, dans le centre-ouest et le centre-nord de la Colombie-Britannique; le groupe du Centre, dans le centre-est de la Colombie-Britannique et le centre-ouest de l’Alberta; le groupe du Sud, dans le sud-est de la Colombie-Britannique.

Le caribou des montagnes du Sud vit dans des aires de répartition caractérisées par une topographie très variable, différents types de terrain et diverses conditions environnementales. Les caribous ont besoin de vastes étendues d’habitat interreliées assez peu perturbées, où ils peuvent s’isoler (horizontalement et en altitude) des prédateurs et d’autres espèces-proies, modifier l’utilisation qu’ils font de l’habitat en réponse aux diverses perturbations de l’habitat naturelles et anthropiques ainsi qu’aux activités humaines, et avoir accès à leurs sources de nourriture préférées. Durant l’hiver, le caribou des montagnes du Sud a besoin de grandes étendues de forêts adultes et vieilles où les lichens abondent.

Dans le groupe du Sud, où le manteau neigeux est épais, le caribou utilise principalement les forêts subalpines adultes et vieilles en haute altitude au milieu et à la fin de l’hiver; il se nourrit alors de lichens arboricoles. Au début de l’hiver, avant que la neige ne se soit consolidée, et au printemps, le caribou utilise les forêts adultes et vieilles en basse altitude (et certaines sous-populations descendent vers les forêts de cèdres et de pruches des fonds de vallée). Dans les groupes du Centre et du Nord, le caribou vit dans des zones où la neige est assez peu épaisse, où il se nourrit surtout de lichens terrestres, soit dans des forêts de conifères adultes en basse altitude, soit sur les pentes de la zone alpine exposées au vent en hiver. Il se nourrit aussi de lichens arboricoles dans les forêts en basse altitude, les milieux humides boisés et les milieux subalpins. Bon nombre d’individus des sous-populations des groupes du Nord et du Centre parcourent de grandes distances entre les aires d’hivernage et d’estivage, alors que d’autres passent l’hiver et l’été dans la même grande aire de répartition générale. La plupart des caribous des montagnes du Sud mettent bas en haute altitude. Le caribou des montagnes du Sud a besoin de différentes aires de répartition saisonnières reliées par des terres qui facilitent ses déplacements. Ces terres, qui constituent des zones de non-habitat sont appelées « espaces matriciels »; elles doivent fournir de la nourriture et une protection contre les perturbations anthropiques en plus d’être peu exposées à la prédation.

En raison des caractéristiques particulières de son cycle vital, le caribou des montagnes du Sud est limité dans son potentiel de rétablissement à la suite de déclins rapides et marqués de la population. La modification de l’habitat (c.-à-d. la perte, la dégradation et la fragmentation de l’habitat) causée par des sources anthropiques et naturelles ainsi que la prédation accrue résultant de cette modification ont donné lieu au déclin de la population dans l’ensemble de l’aire de répartition. Les menaces sont étroitement interreliées et agissent de façon cumulative pour exercer des effets directs ou indirects sur le caribou des montagnes du Sud et son habitat. Le rétablissement de l’ensemble des populations locales du caribou des montagnes du Sud est jugé réalisable sur les plans technique et biologique.

Le but du rétablissement du caribou des montagnes du Sud est de rendre, dans la mesure du possible, les populations locales autosuffisantes dans l’ensemble de l’actuelle aire de répartition de l’espèce au Canada. Il faudra de nombreuses décennies pour atteindre cet objectif dans l’ensemble des populations locales, surtout dans celles qui sont touchées par une forte proportion d’habitat perturbé.

Pour orienter les mesures de rétablissement, les objectifs en matière de population et de répartition seront, dans la mesure du possible, les suivants :

Les indicateurs de rendement serviront de repère pour évaluer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

L’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition en vue du rétablissement et de la survie du caribou des montagnes du Sud est partiellement désigné dans le présent programme. L’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud est défini comme étant : i) toute la zone de l’aire d’hivernage ou de l’aire d’estivage en haute altitude, dans les limites de chaque population locale; ii) la zone à l’intérieur des limites de chaque population locale des groupes du Nord et du Centre qui contient l’aire d’hivernage de faible altitude offrant les conditions écologiques globales qui permettront d’assurer un cycle continu d’adoption et d’abandon de l’habitat, qui fait en sorte que 65 % de la zone n’est jamais perturbée; iii) la zone à l’intérieur des limites de chaque population locale qui contient un espace matriciel offrant les conditions écologiques globales qui permettront d’assurer de faibles risques de prédation, soit une densité de loups inférieure à 3 loups/1 000 kilomètres carrés (km²); iv) les caractéristiques biophysiques nécessaires aux fonctions vitales du caribou des montagnes du Sud.

Le seuil minimum de 65 % de zone non perturbée dans les aires d’hivernage en basse altitude provient des analyses menées pour les aires de répartition du caribou boréal. Bien qu’on puisse dire que l’approche utilise les meilleures données disponibles, un calendrier des études est présenté dans le présent programme de rétablissement, et ces études permettront d’obtenir des données propres au caribou des montagnes du Sud afin de déterminer la proportion d’habitat non perturbé dans les aires de répartition saisonnières et les espaces matriciels qui sont nécessaires au maintien de l’adoption de l’habitat et à la réduction de la mortalité des adultes.

Le rétablissement du caribou des montagnes du Sud nécessite l’adoption de mesures qui varieront en fonction des conditions de l’habitat et de chaque population locale. Ce programme de rétablissement présente les grandes stratégies et les approches générales en vue de l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition, et ce sont ces stratégies et approches qui guideront l’élaboration des futurs plans d’action.

Comme le demande la LEP, le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada auront réalisé un ou plusieurs plans d’action dans le cadre du présent programme de rétablissement. Ces plans d’action présenteront de l’information détaillée sur les mesures de rétablissement et seront affichés dans le Registre public des espèces en péril dans les trois ans suivant la publication du programme de rétablissement.

Le rétablissement du caribou des montagnes du Sud est jugé réalisable aux plans biologique et technique dans l’ensemble de l’aire de répartition canadienne de l’espèce étant donné qu’il satisfait aux quatre critères ci-dessous, énoncés dans les politiques préliminaires de la LEP (Gouvernement du Canada, 2009).

Les données actuelles appuient la conclusion selon laquelle le rétablissement de toutes les populations locales est techniquement et biologiquement réalisable. Cependant, les petites populations locales, en particulier celles qui sont isolées de l’aire de répartition principale de la population de caribous des montagnes du Sud, présentent un risque accru de ne pas devenir autosuffisantes. Il est donc possible qu’il soit plus difficile pour une population locale de supporter les menaces telles que l’augmentation de la prédation associée à la modification de la dynamique prédateurs-proies causée par les perturbations anthropiques et naturelles, et des phénomènes aléatoires; la population locale pourrait aussi ne pas bénéficier de l’immigration dont elle a besoin pour maintenir sa diversité génétique et, par conséquent, présenterait un risque accru de non-persistance à long terme. Il peut y avoir des cas où le rétablissement d’une population locale donnée se révélera, avec le temps et en raison de circonstances imprévues, biologiquement ou techniquement impossible, ce qui pourrait influer sur la probabilité d’atteindre les objectifs de population et de répartition.

1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

Oui. Selon les meilleures estimations actuelles, il y aurait environ 6 000 caribous des montagnes du Sud en Colombie-Britannique et en Alberta. Ces individus peuvent se reproduire avec succès et sont disponibles pour faire augmenter le taux de croissance et l’abondance des populations locales, qui atteindront ainsi l’autosuffisance.

2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

Oui. Certaines populations locales du caribou des montagnes du Sud disposent d’un habitat convenable suffisant dans leur aire de répartition. D’autres populations locales, par contre, ne disposent actuellement pas d’un habitat convenable suffisant; cependant, cet habitat pourrait être rendu disponible par des mesures de gestion ou de remise en état de l’habitat.

3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

Oui. La principale menace qui affecte la plupart des populations locales du caribou des montagnes du Sud est le taux de prédation anormalement élevé par suite de la perte, de la dégradation et de la fragmentation de l’habitat, qu’elles soient d’origine naturelle ou humaine. Ces modifications de l’habitat favorisent l’augmentation de la densité d’autres proies (p. ex. l’orignal [Alces alces], le cerf [Odocoileus spp.] et le wapiti [Cervus elaphus]), créant ainsi une augmentation des populations de prédateurs (p. ex. le loup [Canis lupus] et les ours [Ursus spp.]), laquelle, à son tour, accroît le risque de prédation pour le caribou des montagnes du Sud. Cette menace peut être atténuée grâce à la planification coordonnée de l’utilisation des terres ou des ressources ainsi qu’à la remise en état et à la gestion de l’habitat, de concert avec la gestion des prédateurs et des autres proies lorsque l’état de la population locale justifie de telles mesures.

4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

Oui. Il existe des techniques de rétablissement (p. ex. la protection et la gestion de l’habitat forestier, la remise en état de l’habitat et la gestion des prédateurs et des autres proies de ces derniers, les règlements sur la chasse, les programmes d’intendance) permettant d’atteindre les objectifs de population et de répartition pour le caribou des montagnes du Sud. Il existe des incertitudes concernant l’efficacité de certaines de ces techniques, car elles n’ont pas encore subi de périodes d’essai suffisamment longues.

Date de l’évaluation :
Mai 2002

Nom commun (population) :
Caribou des bois (population des montagnes du Sud)

Nom scientifique :
Rangifer tarandus caribou

Statut selon le COSEPAC:
Espèce menacée

Justification de la désignation :
Les troupeaux locaux de la population des montagnes du Sud sont généralement petits, de plus en plus isolés et assujettis aux aménagements multiples. Leur aire de répartition a connu une diminution allant jusqu’à 40 %, et 13 des 19 troupeaux sont en déclin. Les troupeaux les plus au sud disparaîtront probablement. De nombreux troupeaux sont menacés par la diminution du nombre d’habitats et de leur qualité, le harcèlement et la prédation.

Présence au Canada :
Colombie-Britannique (C. B.) et Alberta

Historique du statut :
La population des montagnes du Sud a été désignée « menacée » en mai 2000. Cette population était anciennement désignée comme faisant partie de la « population de l’Ouest » (maintenant désactivée). Réexamen et confirmation du statut en mai 2002.

La population des montagnes du Sud du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou), ci-après appelée « caribou des montagnes du Sud »; a été désignée « menacée » (2003) aux termes de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada (Gouvernement du Canada, 2013).

Le caribou des montagnes du Sud est essentiellement endémique au Canada et est présent en Colombie-Britannique et en Alberta, et l’aire de répartition de l’une de ces sous-populations s’étend jusque dans le nord de l’Idaho et de l’État de Washington, aux États-Unis. NatureServe lui a attribué la cote « en péril » à « gravement en péril » à l’échelle nationale (tableau 1), mais ne lui a attribué aucune cote à l’échelle mondiale (NatureServe, 2013). En Alberta, le caribou des montagnes du Sud s’est vu attribuer la cote « gravement en péril » et est désigné comme « menacé » en vertu de la Wildlife Act de l’Alberta. En Colombie-Britannique, l’écotype du Nord est considéré comme vulnérable, et l’écotype des montagnes, comme gravement en péril. L’écotype du Nord figure sur la liste bleue (espèces préoccupantes) du Conservation Data Center (CDC) de la Colombie-Britannique, et l’écotype des montagnes, sur la liste rouge (espèces menacées/en voie de disparition). En Idaho et dans l’État de Washington, le caribou est considéré comme « gravement en péril » et, en 1984, a été désigné « en voie de disparition » par le Fish and Wildlife Service des États-Unis, aux termes de la Endangered Species Act des États-Unis.

Tableau 1. Cotes attribuées au caribou des montagnes du Sud
Cotes de NatureServe
Nationales (N)
Cotes de NatureServe
Infranationales (S)
Situation au Canada Situation à l’échelle provinciale
  • Canada (N1N2)[1]
  • États-Unis (N1N2)
  • Alberta (Alb.) (S1)[2]
  • Colombie-Britannique (C.-B.) (S1 – écotype des montagnes)
  • C.-B. (S3[3] – écotype du Nord)
  • Idaho (S1)
  • État de Washington (S1)
  • LEP – Annexe 1 (espèce menacée)
  • C.-B. (liste rouge – écotype des montagnes)
  • C.-B. (liste bleue – écotype du Nord)
  • Alb. (espèce menacée)

1 N1N2 = en péril à gravement en péril

2 S1 = gravement en péril; S3 = vulnérable

3 S3 = vulnérable

À l’heure actuelle, il y a quatre sous-espèces de caribous au Canada, à savoir le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou), le caribou de Peary (R. t. pearyi), le caribou de la toundra (R. t. groenlandicus) et le caribou de Grant (R. t. granti; Banfield [1961]). Le caribou de Dawson (R. t. dawsoni), qui était présent dans la région d’Haida Gwaii (îles de la Reine-Charlotte, en Colombie-Britannique), a disparu au début du XXe siècle (Spalding, 2000). Bien que la classification des sous-espèces établie par Banfield (1961) soit très utilisée, la taxinomie du caribou doit faire l’objet d’un examen et d’une révision (COSEPAC, 2011).

D’après le système de classification utilisé par le COSEPACdans son évaluation de 2002, il y a six populations géographiquement distinctes du caribou des bois au Canada : la population des montagnes du Nord, la population des montagnes du Sud, la population boréale, la population de la toundra forestière, la population de la Gaspésie-Atlantique et la population de Terre-Neuve (COSEPAC, 2002). Le présent programme porte sur le rétablissement de la population des montagnes du Sud au Canada, qui occupe l’aire écologique nationale des montagnes du Sud (AENMS), en Colombie-Britannique et en Alberta (Thomas et Gray, 2002).

À l’intérieur de l’AENMS, deux écotypes de caribous sont reconnus par les provinces. Ces écotypes correspondent dans une large mesure aux comportements d’adaptation du caribou (p. ex.comportement alimentaire, comportement migratoire) à diverses conditions écologiques (p. ex.quantité de neige et durée de la neige, topographie/terrain). En Colombie-Britannique, les caribous qui vivent dans des zones où le manteau neigeux est peu épais et qui se nourrissent principalement de lichens terrestres sont appelés caribous de l’écotype du Nord, et les caribous qui vivent dans des zones où la neige est épaisse et qui se nourrissent principalement de lichens arboricoles sont appelés caribous de l’écotype des montagnes (Stevenson et Hatler, 1985; Heard et Vagt, 1998). En Alberta, les caribous qui se nourrissent principalement de lichens arboricoles et qui passent au moins une partie de leur cycle annuel dans les montagnes sont semblables aux caribous de l’écotype du Nord, en Colombie-Britannique, mais sont appelés « caribous des montagnes » (ASRD et ACA, 2010).

En 2011, le COSEPACa établi 12 unités désignables (UD) pour le caribou au Canada. Les UD sont des unités distinctes et importantes du point de vue de l’évolution qui sont définies en fonction de la taxinomie et de la classification des écotypes (COSEPAC, 2011). Dans ce rapport, le caribou de l’AENMS se divise en 3 UD : le caribou des montagnes du Nord (UD 7), le caribou des montagnes du Centre (UD 8) et le caribou des montagnes du Sud (UD 9). L’AENMScomprend l’ensemble de l’UD 8 et de l’UD 9, mais seulement la partie sud de l’UD 7. La structure des pour le caribou dans l’ouest du Canada fait actuellement l’objet d’un examen dans le cadre de la mise à jour du rapport de situation du COSEPACet de la réévaluation qui suivra en 2014.

Afin de continuer à faire une distinction sur les plans écologiques et évolutifs entre les 3 UD, et d’éviter toute confusion dans la désignation des écotypes, les sous-populations de caribous des montagnes du Sud dans les montagnes du Nord (UD 7), dans les montagnes du Centre (8) et dans les montagnes du Sud (UD 9) seront respectivement appelées groupe du Nord, groupe du Centre et groupe du Sud (tableau 2) dans le présent programme de rétablissement.

Tableau 2. Relations entre les désignations provinciales, aux termes de la LEP et du COSEPAC, du caribou des montagnes du Sud. Le grisé correspond au caribou des montagnes du Sud
Terrain/stratégie d’alimentation durant l’hiver Nom de l’écotype Emplacement Population importante à l’échelle nationale, par aire écologique nationale (LEP) Unité désignable du COSEPAC Groupes de caribous des montagnes du Sud
Neige peu épaisse/lichens terrestres C.-B. : du Nord Nord de la C.-B. Montagnes du Nord Montagnes du Nord Sans objet (S.O.)
Neige peu épaisse/lichens terrestres C.-B. : du Nord Centre-ouest de la C.-B. Montagnes du Sud Montagnes du Nord Groupe du Nord
Neige peu épaisse/lichens terrestres C.-B. : du Nord Centre-nord de la C.-B. Montagnes du Sud Montagnes du Nord Groupe du Nord
Neige peu épaisse/lichens terrestres C.-B. : du Nord Centre-est de la C.-B. Montagnes du Sud Montagnes du Centre Groupe du Centre
Neige peu épaisse/lichens terrestres Alb. : des montagnes Centre-ouest de l’Alberta Montagnes du Sud Montagnes du Centre Groupe du Centre
Neige épaisse/lichens arboricoles C.-B. : des montagnes Sud-est de la C.-B. Montagnes du Sud Montagnes du Sud Groupe du Sud

Comme tous les caribous des bois, le caribou des montagnes du Sud est un membre de la famille des Cervidés (Cervidae) de taille moyenne (hauteur au garrot de 1,0 à 1,2 mètre et poids de 110 à 210 kilogrammes) (Thomas et Gray, 2002). Les adultes ont un pelage brun foncé, alors que le cou, la crinière, une bande sur l’épaule, le ventre, le dessous de la queue et une tache au-dessus de chaque sabot sont blanc crème (Banfield, 1974). Le caribou a de gros sabots arrondis, dotés de gros ergots très espacés qui l’aident à marcher et à creuser dans la neige pour avoir accès aux lichens, sa principale nourriture en hiver (Thomas et Gray, 2002). Trait caractéristique unique dans la famille des Cervidés, tant le mâle que la femelle portent des bois durant une partie de l’année, bien que certaines femelles n’aient parfois qu’un seul, voire aucun bois (Thomas et Gray, 2002). Les bois sont dressés et étalés, et les mâles portent sur le front un andouiller maître aplati pointant vers le bas (Ministry of Environment, Lands and Parks de la Colombie-Britannique, 2000).

Dans le présent programme de rétablissement, le terme « sous-population » fait référence à une harde, ou troupeau, et le terme « aire de répartition », à la zone géographique occupée par une sous-population. L’aire de répartition est définie aussi selon la saison (p. ex., aire d’hivernage). Les sous-populations de caribous des montagnes du Sud et leurs aires de répartition ont été définies selon des études approfondies des déplacements et de l’utilisation saisonnière de l’aire de répartition par des caribous porteurs d’un collier émetteur (p. ex. Cichowski [1993]; Terry et Wood [1999]; Young et Roorda [1999]; Poole et al. [2000]; Young et al. [2001]; Roberts et al. [2003]; Culling et al. [2005]; Wittmer et al. [2005a]; Jones [2007]; ASRD et ACA [2010]; van Oort et al. [2011]; Williamson-Ehlers [2012]; Seip et Jones [2013]). Bon nombre de ces études radiotélémétriques ont été menées après les années 1980, et certaines n’ont commencé qu’en 2002. Les aires de répartition de ces sous-populations correspondent souvent aux présentes répartition et utilisation de l’habitat, et il se peut qu’elles ne décrivent pas de manière adéquate l’aire de répartition historique et les aires de répartition saisonnières. La sous-population Scott est la seule sous-population pour laquelle on dispose de données limitées sur l’utilisation de l’habitat et la répartition.

Dans certaines régions, les sous-populations ont été organisées en populations locales correspondant vraisemblablement à des sous-populations historiques plus grandes ayant connu des déclins et s’étant fragmentées en sous-populations actuellement reconnues. En ce qui concerne les sous-populations qui ne sont pas regroupées avec d’autres sous-populations dans une population locale plus grande, la population locale équivaut à la sous-population.

Les caribous des montagnes du Sud sont répartis dans environ 35 sous-populations existantes, qui comprennent 24 populations locales dans les deux tiers sud de la Colombie-Britannique et le centre-ouest de l’Alberta (figure 1). L’aire de répartition d’une des sous-populations (South Selkirks) s’étend aussi en partie jusque dans le nord de l’Idaho et de l’État de Washington, aux États-Unis. Par le passé, l’aire de répartition du caribou dans l’AENMSs’étendait vers le sud et occupait une superficie beaucoup plus grande que la superficie actuelle (figures 1et 2). En Colombie-Britannique, la réduction de l’aire de répartition de l’ensemble des types de caribous depuis l’arrivée des Européens est estimée de manière prudente à 20 %, la principale modification dans la répartition s’étant produite dans le sud de la province, dans l’AENMS, au cours des 50 dernières années. Hummel et Ray (2008) mentionnent que le caribou des montagnes du Sud a disparu d’environ 40 % de son aire de répartition historique à cause de la perte d’habitat et de la modification de l’habitat, lesquelles sont principalement liées aux activités humaines. En Alberta, le caribou n’occupe plus que quelque 61 % de son aire de répartition générale historique maximale (Dzus, 2001). Au XIXe siècle, le caribou des montagnes du Sud était présent aussi dans la plupart des États du nord-ouest des États-Unis, mais il y est depuis disparu (la dernière observation confirmée d’un caribou au Montana date de 1958), à l’exception de la sous-population South Selkirk (Fish and Wildlife Service des États-Unis, 1993). Cependant, selon le plus récent recensement, cette sous-population serait de petite taille (estimée à 33 individus en 2013) et en déclin, ce qui suscite des inquiétudes quant à la probabilité d’une occupation future de l’aire de répartition aux États-Unis (Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations de la Colombie-Britannique, données inédites).

Figure 1. Répartition actuelle des sous-populations et des populations locales du caribou des montagnes du Sud

>Figure 1. Répartition actuelle des sous-populations et des populations locales du caribou des montagnes du Sud. (Voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 1

Figure 2. Répartition actuelle et zone d’occurrence historique approximative du caribou des montagnes du Sud; des parties des aires de répartition des populations du caribou boréal et des montagnes du Nord sont également présentées.

Figure 2. Répartition actuelle et zone d’occurrence historique approximative du caribou des montagnes du Sud; des parties des aires de répartition des populations du caribou boréal et des montagnes du Nord sont également présentées. (Voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 2

Il existe des données fiables sur la taille et les tendances de la plupart des sous-populations de caribous des montagnes du Sud. Dans certaines sous-populations, une grande partie des caribous se trouvent néanmoins sous la limite des arbres à longueur d’année, ce qui rend leur recensement difficile.

Dans le groupe du Nord, les recensements visant les sous-populations Itcha-Ilgachuz et Telkwa ont commencé dans les années 1970 et 1960, respectivement. Pour ce qui est des autres sous-populations, on dispose d’un moins grand nombre d’estimations des effectifs. Cependant, des données sur les tendances des populations sont disponibles pour certaines sous-populations; elles sont fondées sur les données des relevés ou sur le taux de mortalité des caribous porteurs d’un collier émetteur et le recrutement des faons.

Dans le groupe du Centre, les recensements visant les sous-populations Kennedy Siding, Burnt Pine, Moberly, Quintette et la partie est de la sous-population Scott sont menés à la fin de l’hiver, lorsque les caribous occupent l’habitat alpin et subalpin de haute altitude (Seip et Jones, 2013). Les recensements visant les sous-populations Tonquin, Brazeau et Maligne sont réalisés à l’automne, lorsque les caribous occupent l’habitat alpin de haute altitude. Aucun recensement fiable des sous-populations Narraway, Redrock-Prairie Creek et A La Peche n’a été effectué parce que bon nombre des individus de ces sous-populations occupent l’habitat forestier de faible altitude en hiver, ce qui rend difficile leur dénombrement. Les tendances des sous-populations du groupe du Centre sont fondées sur le taux de mortalité des caribous porteurs d’un collier émetteur et les dénombrements liés au recrutement des faons à la fin de l’hiver. Dans la plupart des sous-populations, ces individus ont été suivis chaque année depuis au moins 2002-2003 et depuis aussi loin que 1998-1999 en ce qui concerne les sous-populations Redrock Prairie Creek et A La Peche (ASRD et ACA, 2010; Seip et Jones, 2013; données inédites sur l’AENMS).

Dans le groupe du Sud, les relevés des populations sont menés à la fin de l’hiver, lorsque les caribous occupent l’habitat subalpin de haute altitude. Depuis le début des années 1990, bon nombre de relevés ont été réalisés pour l’ensemble des sous-populations.

D’après les meilleurs renseignements disponibles, la population totale actuelle du caribou des montagnes du Sud au Canada compterait environ 6 000 individus (tableau 3). On estime que les sous-populations autres que Itcha-Ilgachuz et Graham sont composées d’au plus 500 individus. La moitié (18 sur 35) des sous-populations existantes sont composées d’au plus 50 individus. Toutes les sous-populations, sauf 2, dont on connaît les tendances à long terme ont connu un déclin, et 3 d’entre elles ont disparu.

Tableau 3. Taille de la population et données sur les tendances des sous-populations de caribous des montagnes du Sud au Canada
Groupe Numéro (No)[1] Province (Prov.) Sous-population Population locale Estimation de l’effectif[2]
Nombre
Estimation de l’effectif[2]
Année
Tendance de l’effectif[3]
Actuelle
Tendance de l’effectif[4]
À long terme
Groupe du Nord 1 C.-B. Chase Chase 475 2009 Inconnue Inconnue
Groupe du Nord 2 C.-B. Graham Graham 708 2009 Stable Inconnue
Groupe du Nord 3 C.-B. Wolverine Wolverine 341 2010 Inconnue Baisse
Groupe du Nord 4 C.-B. Takla Takla 122 2004 Inconnue Inconnue
Groupe du Nord 5 C.-B. Telkwa Telkwa 40 2011 Baisse Baisse
Groupe du Nord 6 C.-B. Tweedsmuir Tweedsmuir 300 2002 Baisse Baisse
Groupe du Nord 7 C.-B. Rainbows Chilcotin 50 2008 Baisse Baisse
Groupe du Nord 8 C.-B. Charlotte Alplands Chilcotin 7 2012 Baisse Baisse
Groupe du Nord 9 C.-B. Itcha-Ilgachuz Chilcotin 1 700 2012 Baisse Baisse[4]
Total-Groupe du Nord 3 743 Inconnue Inconnue
Groupe du Centre 10 C.-B. Scott Pine River 47 2013[5] Inconnue Inconnue
Groupe du Centre 11 C.-B. Moberly Pine River 16 2013 Baisse Baisse
Groupe du Centre 12 C.-B. Kennedy Siding Pine River 41 2012 Baisse Baisse
Groupe du Centre 13 C.-B. Burnt Pine Pine River 1 2013 Baisse Baisse
Groupe du Centre 14 C.-B. Quintette Quintette 129 2013 Baisse Baisse
Groupe du Centre 15 C.-B./Alb. Narraway Narraway 96[6] 2012 Baisse Baisse
Groupe du Centre 16 Alb. Redrock/Prairie Creek Redrock/Prairie Creek 127[6] 2012 Baisse Baisse
Groupe du Centre 17 Alb. A La Peche A La Peche 88[6] 2012 Baisse Baisse
Groupe du Centre 18 Alb. Tonquin Jasper/Banff 38 2013 Baisse Baisse
Groupe du Centre 19 Alb. Maligne Jasper/Banff 5 2013 Baisse Baisse
Groupe du Centre 20 Alb. Brazeau Jasper/Banff 8 2013 Baisse Baisse
Groupe du Centre 21 Alb. Banff[7] Jasper/Banff 0
Total-Groupe du Centre 596 Baisse Baisse
Groupe du Sud 22 C.-B. Hart Ranges Hart Ranges 459 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud 23 C.-B. North Cariboo Mountains Upper Fraser 222 2011 Baisse Baisse
Groupe du Sud 24 C.-B. George Mountain[8] Upper Fraser 0 Baisse
Groupe du Sud 25 C.-B. Narrow Lake Upper Fraser 42 2012 Stable Baisse
Groupe du Sud 26 C.-B. Barkerville Quesnel Highlands 90 2012 Hausse Baisse
Groupe du Sud 27 C.-B. Wells Gray (North)[9] Quesnel Highlands 259 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud 27 C.-B. Wells Gray (South)[9] Wells Gray-Thompson 133 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud 28 C.-B. Groundhog Wells Gray-Thompson 13 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud 29 C.-B. Columbia North Revelstoke-Shuswap 183 2013 Stable Baisse
Groupe du Sud 30 C.-B. Frisby-Boulder Revelstoke-Shuswap 13 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud 31 C.-B. Columbia South Revelstoke-Shuswap 7 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud 32 C.-B. Central Rockies Kinbasket 3 2008 Baisse Baisse
Groupe du Sud 33 C.-B. Monashee South Monashee 4 2011 Baisse Baisse
Groupe du Sud 34 C.-B. Duncan Central Kootenay 2 2012 Baisse Baisse
Groupe du Sud 35 C.-B. Nakusp Central Kootenay 105 2012 Stable Baisse
Groupe du Sud 36 C.-B. Purcells Central[10] Southeast Kootenay 0 Baisse
Groupe du Sud 37 C.-B. Purcells South Southeast Kootenay 21 2013 Stable Baisse
Groupe du Sud 38 C.-B. South Selkirks Southwest Kootenay 33 2013 Baisse Baisse
Groupe du Sud C.-B. Mount Robson[11] 0 S.O. S.O.
Total-Groupe du Sud C.-B. 1 589 Baisse Baisse
Total pour l’AENMS 5 928

1 Le numéro correspond au numéro de la sous-population indiqué à la figure 1.

2 À moins d’indication contraire, les estimations de l’effectif sont fondées sur les données de relevés et comprennent toutes les classes d’âge.

3 Tendance à long terme fondée sur une tendance sur 3 générations (27 ans) établie à partir des données de relevés visant les groupes du Sud et du Nord, et des indices vitaux de la population (mortalité des adultes porteurs d’un collier émetteur, recrutement des faons à la fin de l’hiver) pour le groupe du Centre et la sous-population Tweedsmuir du groupe du Nord; tendance actuelle fondée sur des entrevues menées auprès d’experts compétents.

4 Bien que la tendance à long terme soit une nette augmentation, la population a connu un déclin d’environ 42 % entre le pic atteint en 2003 et 2012 (ébauche du COSEPAC).

5 Un relevé a été mené dans la partie est de la sous-population Scott en 2013, et les effectifs de la partie ouest ont été estimés en 2007 d’après des observations anecdotiques.

6 Estimations de l’effectif fondées sur une estimation de la population en 2009 de 100 individus pour la sous-population Narraway, de 212 individus pour la sous-population Redrock-Prairie Creek et de 135 individus pour la sous-population A La Peche (ASRD et ACA, 2010), puis extrapolées à 2012 au moyen des facteurs lambdas annuels du Ministry of Environment and Sustainable Resource Development de l’Alberta (données inédites).

7 Disparue en 2009.

8 Disparue en 2003; l’aire de répartition n’est plus gérée en fonction du caribou.

9 Bien que la sous-population Wells Gray soit reconnue comme une sous-population distincte, la partie nord est incluse dans la population locale Quesnel Highlands et la partie sud, dans la population locale Wells Gray – Thompson.

10 Disparue en 2005.

11 La population locale Mount Robson englobe seulement de petites parties des aires de répartition des sous-populations Tonquin et A La Peche du groupe du Centre; la taille de l’effectif et les tendances estimées pour ces sous-populations sont incluses dans le groupe du Centre.

Les estimations de la population de caribous pour l’ensemble de la province de la Colombie-Britannique étaient de 30 000 à 40 000 individus au tournant du XXe siècle (Spalding, 2000). Les fluctuations relatives de la population donnent à penser à un déclin général jusqu’à environ les années 1940, suivi dans certains cas d’une augmentation des effectifs jusque dans les années 1960, d’un déclin subséquent à la fin des années 1970, d’une augmentation des effectifs au milieu des années 1990, et d’un déclin jusqu’à aujourd’hui (Thomas et Gray, 2002; Spalding, 2000; Seip et Cichowski, 1996; Stevenson et Hatler, 1985; Bergerud, 1978). Ces fluctuations ont été plus marquées dans le sud et le centre de la province que dans le nord (c.-à-d. dans les limites de l’AENMS).

Des estimations limitées de la population historique permettent de différencier les sous-populations dans le centre-ouest de l’Alberta mais, selon l’Alberta Sustainable Resource Development and Alberta Conservation Association (2010, et références incluses), il y aurait un déclin marqué du nombre de populations de caribous en Alberta et de la taille de ces populations.

Le caribou des montagnes du Sud a besoin de grands territoires composés d’étendues continues d’habitat relativement non perturbé où il peut s’isoler (à l’horizontale et en altitude) de ses prédateurs et des autres proies de ces derniers, modifier son utilisation géographique du territoire en réponse à diverses perturbations naturelles ou anthropiques de son habitat et aux activités humaines, et avoir accès à ses sources de nourriture privilégiées.

Le caribou choisit son habitat à plusieurs échelles. À l’échelle du paysage, l’évitement des prédateurs est le facteur le plus important (Johnson et al., 2002; Gustine et al., 2006a). Les caribous du groupe du Sud choisissent les milieux en haute altitude durant la majeure partie de l’année, tandis que les prédateurs et leurs autres proies se trouvent principalement à basse altitude; on observe le plus grand degré de chevauchement au printemps (Seip, 1992a; Stotyn, 2008; Steenweg, 2011). La séparation spatiale du caribou par rapport à ses prédateurs et aux autres proies de ces derniers est particulièrement cruciale au moment de la mise bas et au début de l’été, moment où les faons sont le plus vulnérables. Lors de la mise bas, les caribous qui se dispersent en altitude dans les milieux alpins et subalpins ou sur des îles lacustres (où les prédateurs sont moins abondants) présentent un taux de survie des nouveau-nés plus élevé que les caribous qui mettent bas en deçà de la limite des arbres (Bergerud et al., 1984; Bergerud, 1985; Seip et Cichowski, 1996). Les femelles ont tendance à retourner au même endroit chaque année pour mettre bas. Aux échelles moyenne (site) et petite (microsite), la couverture de neige et la présence de nourriture sont des facteurs qui contribuent également à la sélection de l’habitat.

Durant l’hiver, le caribou des bois du Sud a besoin de grandes parcelles de forêts adultes ou vieilles où abondent les lichens. Les vieilles forêts abritent moins d’espèces de proies primaires, comme l’orignal (Alces americanus), le wapiti (Cervus elaphus) et le cerf (Odocoileus sp.), ce qui entraîne un moins grand nombre d’interactions avec des prédateurs (p. ex., loup [Canis lupus], cougar [Puma concolor], ours brun [Ursus arctos] et ours noir [Ursus americanus]). Les forêts vieilles ou adultes offrent aussi une bonne visibilité, car les arbres ne sont pas aussi denses que dans les jeunes peuplements, et les lichens y sont plus abondants que dans les jeunes forêts. Les sous-populations qui ont récemment connu d’importantes perturbations et qui vivent dans des forêts très jeunes où la proportion de forêts anciennes est faible présentent de plus faibles taux de survie (Wittmer et al., 2007).

Dans le groupe du Sud, où l’accumulation de neige est importante, le caribou des montagnes du Sud occupe principalement les forêts subalpines adultes ou vieilles en haute altitude de la moitié à la fin de l’hiver, une fois le manteau neigeux durci. Là, ils se nourrissent de lichens arboricoles (principalement de Bryoria spp.), qu’ils sont capables d’atteindre en raison de l’importante accumulation de neige (Seip, 1990, 1992a; Simpson et al., 1997; Hamilton et al., 2000; Terry et al., 2000; Apps et al., 2001). Au début de l’hiver, avant que la neige ne se soit consolidée, l’espèce fréquente les forêts vieilles ou adultes à basse altitude (certaines sous-populations descendent jusque dans les forêts de thuyas et de pruches, au fond des vallées), où elle se nourrit de lichens arboricoles qu’elle trouve sur les arbres tombés ou dans la litière de lichens tombés, et d’arbustes et de plantes herbacées non graminoïdes qui demeurent accessibles par des trous dans la neige (Seip, 1992a; Mowat et al., 1998, Terry et al., 2000). Les caribous du groupe du Sud vivent aussi en basse altitude au printemps, mais ils retournent en haute altitude pour mettre bas et pour y passer l’été (Seip, 1990, 1992a; Simpson et al., 1997; Hamilton et al., 2000).

Le caribou des montagnes du Sud des groupes du Centre et du Nord vit dans des zones où l’accumulation de neige est relativement faible. Il s’y nourrit principalement de lichens terrestres dans des forêts adultes de conifères en basse altitude ou dans des pentes des zones alpines exposées au vent durant l’hiver, et vit en haute altitude dans les montagnes durant l’été (Edmonds et Bloomfield, 1984; Cichowski, 1993; Brown et al., 1994; Terry et Wood, 1999; Wood et Terry, 1999; Young et Roorda, 1999; Backmeyer, 2000; Poole et al., 2000; Stronen, 2000, Johnson et al., 2002; Szkorupa, 2002; Culling et al., 2005; Jones, 2007; Shepherd et al., 2007; Williamson-Ehlers, 2012). Bien que ces caribous creusent habituellement dans la neige (en formant des cratères) pour avoir accès aux lichens terrestres (Cladina spp. [qu’ils préfèrent], Cladonia spp., Cetraria spp. et Stereocaulonspp.), ils se nourrissent aussi de lichens arboricoles dans les forêts en basse altitude, dans les milieux humides forestiers et dans les milieux subalpins, en particulier durant les périodes où les conditions de neige sont moins favorables pour creuser. De nombreuses sous-populations voyagent sur de longues distances entre leurs aires d’hivernage et d’estivage, alors que d’autres passent l’hiver et l’été dans la même zone. En Alberta, certains caribous des sous-populations A La Peche et Redrock/Prairie Creek ne fréquentent plus les portions de leurs aires de répartition se trouvant en basse altitude, au pied des montagnes, là où la perturbation de leur habitat est importante, et vivent plutôt dans les montagnes à longueur d’année (Smith, 2004). À l’heure actuelle, le taux de survie des adultes est plus élevé chez les caribous qui vivent toute l’année dans les montagnes que chez les caribous qui migrent vers le pied des montagnes (Hebblewhite et al., 2010a) mais, globalement, les effectifs des sous-populations sont tout de même en déclin (Alberta Environment and Sustainable Resource Development, données inédites). Lors de la migration du printemps, les caribous empruntent généralement les zones en basse altitude où la neige est rare ou absente (Steventon, 1996).

Durant le printemps et l’été, le caribou des montagnes du Sud se rencontre principalement en haute altitude, mais des portions de certaines sous-populations utilisent aussi les milieux en basse altitude durant l’été. Au printemps et à l’été, le caribou des montagnes du Sud se nourrit d’une grande variété de plantes herbacées non graminoïdes, de graminées, de lichens, de champignons et de feuilles de certains arbustes (Simpson, 1987; Seip, 1990; Cichowski, 1993; Thomas et al., 1996).

Le caribou des montagnes du Sud exige que ses aires d’hivernage et d’estivage soient reliées par des terres afin de faciliter ses déplacements. Ces terres, qui constituent des zones de non-habitat (espaces matriciels; matrix range, en anglais), doivent offrir de la nourriture et protéger les caribous des perturbations humaines, et présenter de faibles risques de prédation. Dans une aire de répartition donnée, la connectivité de l’habitat permet les déplacements saisonniers entre les différents milieux qui présentent les ressources nécessaires pour satisfaire aux exigences du cycle vital de l’espèce, et permet à cette dernière de s’adapter aux perturbations ou au rétablissement de son habitat (Saher et Schmiegelow, 2005). La connectivité entre les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud permet l’immigration et l’émigration entre les sous-populations, ce qui accroît le flux génique, et aide à maintenir la diversité génétique et la résilience de l’espèce aux facteurs de stress environnementaux (p. ex. les maladies, les conditions météorologiques extrêmes). Des études ont montré que l’isolement des sous-populations résultant de la perturbation du paysage (c.-à-d. toute forme de modification de l’habitat, qu’elle soit d’origine naturelle ou humaine) peut entraîner une réduction importante de la diversité génétique (Weckworth et al., 2012). De plus, la connectivité entre les aires d’hivernage et d’estivage maintient la possibilité que des sous-populations immigrent dans les aires d’hivernage et d’estivage du caribou des montagnes du Sud, facilitant ainsi le rétablissement de l’espèce. Enfin, la connectivité au sein des aires d’hivernage et des aires d’estivage du caribou des montagnes du Sud et entre celles-ci permettra les déplacements en réponse aux conditions environnementales changeantes (p. ex. le changement climatique).

Le caribou des montagnes du Sud a besoin d’un espace matriciel (voir le tableau 4) présentant de faibles risques de prédation. Bien que le caribou utilise principalement les milieux se trouvant en haute altitude et/ou les milieux où il est spatialement séparé des autres proies et de ses prédateurs (Seip, 1992a; Stotyn, 2008; Hebblewhite et al., 2010a; Steenweg, 2011; Robinson et al., 2012; Williamson-Ehlers, 2012), la relation habitat-proie-prédateur en basse altitude et dans les zones adjacentes aux aires d’hivernage et d’estivage influe sur la relation proie-prédateur et sur le taux de mortalité du caribou dans ses aires saisonnières. Cela s’explique par le fait que les prédateurs se déplacent au-delà du fond des vallées et qu’ils utilisent aussi les milieux en haute altitude, en particulier à l’été et à l’automne (Whittington et al., 2011). À grande échelle, la prédation des caribous par les loups, dans le groupe du Sud, a lieu principalement en basse altitude (Apps et al., 2013). Bien que Apps et al. (2013) aient été incapables de faire le lien entre la fragmentation localisée de l’habitat due à l’exploitation forestière dans les aires saisonnières avec la prédation exercée sur les caribous, ils croient que les modifications de l’habitat ont des effets à une plus grande échelle englobant les aires d’hivernage des principales proies de ces prédateurs, proies qui vivent en dehors des aires de répartition saisonnières du caribou.

Le tableau 4 résume les principales composantes biophysiques de l’habitat du caribou des montagnes du Sud.

Tableau 4. Composantes de l’habitat du caribou des montagnes du Sud.
Composante de l’habitat Groupe du Sud[1] Groupe du Centre[2] Groupe du Nord[2]
Aire de mise bas printanière/aire d’estivage en haute altitude
  • Zones alpines, forêts-parcs subalpines, et forêts subalpines en haute altitude
  • Zones alpines, forêts-parcs subalpines, et forêts subalpines en haute altitude
  • Zones alpines, forêts-parcs subalpines, et forêts subalpines en haute altitude
Aire de mise bas printanière/aire d’estivage en basse altitude
  • Sans objet
  • Sans objet
  • Îles lacustres (mise bas)
  • Milieux boisés et non boisés en basse altitude
Aire d’hivernage en haute altitude
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines
  • Pentes alpines exposées au vent
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines
  • Pentes alpines exposées au vent
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines
Aire d’hivernage en basse altitude
  • Aires d’hivernage fréquentées au début de l’hiver par les caribous qui vivent dans les zones accidentées et enneigées, lesquelles incluent des forêts vieilles ou adultes de thuyas et de pruches en pente douce (généralement < 45 %)
  • Forêts de pins en basse altitude âgées de 80 à plus de 250 ans et dont le sol est couvert de lichens terrestres
  • Forêts de pins en basse altitude âgées de 80 à plus de 250 ans et dont le sol est couvert de lichens terrestres
Espace matriciel
  • Zones géographiques directement adjacentes à l’habitat désigné du caribou
  • Comprend l’habitat de migration
  • Tous les types d’habitat et toutes les zones géographiques qui sont reliés aux aires saisonnières, les parcelles offrant des sources de nourriture et d’autres caractéristiques importantes de l’habitat (comprend les aires de migration)
  • Tous les types d’habitat et toutes les zones géographiques qui sont reliés aux aires saisonnières, les parcelles offrant des sources de nourriture et d’autres caractéristiques importantes de l’habitat
  • Comprend les aires de migration

1 D’après le Hart and Cariboo Mountains Recovery Implementation Group (2005)

2 D’après le Northern Caribou Technical Advisory Committee (2004)

Le caribou des montagnes du Sud a un faible taux de reproduction par rapport aux autres ongulés, ce qui le prédispose à un taux élevé de mortalité causé par la prédation ou par la surexploitation. Les femelles n’ont habituellement pas de petits avant l’âge de 3 ans, puis n’ont que 1 petit par année (Bergerud, 2000). De plus, bien que toutes les classes d’âge de caribous des montagnes du Sud soient vulnérables à la prédation, le taux de mortalité des faons peut être particulièrement élevé, surtout dans les 30 jours qui suivent leur naissance (Bergerud et Elliot, 1986; Gustine et al., 2006b). Dans la plupart des cas, la prédation est la principale cause immédiate [3] limitant la croissance de la population des montagnes du Sud de caribous des bois, car le taux de survie des faons jusqu’à l’âge de 1 an est habituellement faible et est souvent insuffisant pour compenser le taux de mortalité chez les adultes dans les populations en déclin (Edmonds et Smith, 1991; Seip 1992b; Wittmer et al., 2005b).

Les petites sous-populations ne comptant qu’un petit nombre de femelles adultes (et par conséquent ne donnant lieu qu’à peu de naissances) et présentant un faible taux de survie des faons ont un potentiel de croissance peu élevé (Bergerud, 1980; Bergerud, 2000). En plus de connaître des taux de reproduction et de mortalité liés à la distribution des âges, les petites sous-populations peuvent être touchées de façon disproportionnée par des phénomènes stochastiques tels que des avalanches, des incendies et les maladies (p. ex. les cinq derniers caribous de la sous-population Banff sont morts dans une avalanche en 2009). Par conséquent, il est probable que le taux de croissance soit très variable dans les petites sous-populations et que ces dernières présentent une probabilité accrue de disparition (Caughley, 1994).

Diverses menaces pèsent directement et/ou indirectement sur le caribou des montagnes du Sud et son habitat. Dans le cadre du présent programme de rétablissement, les menaces qui pèsent sur le caribou des montagnes du Sud ont été évaluées à l’aide du calculateur des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN ). Pour la présente évaluation, les effets des menaces ne prennent en considération que les effets directs sur le nombre de populations, et ne tiennent pas compte des effets indirects. Par conséquent, en ce qui concerne les menaces qui entraînent une modification de l’habitat, comme les activités industrielles et les incendies, seuls les effets directs, comme la perte de ressources alimentaires (menant à une moins bonne condition et à une diminution du taux de survie des caribous) ou les déplacements dans des milieux où le taux de mortalité attribuable à des avalanches est élevé, sont pris en considération dans le classement. Les effets indirects de l’altération de l’habitat menant à une modification de la relation prédateurs-proies et à des taux de prédation du caribou plus élevés ne sont considérés que dans la catégorie « Espèces indigènes problématiques ». De plus, le calculateur des menaces ne tient compte que des nouvelles menaces qui seront présentes dans les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud au cours des 10 prochaines années.

Les tableaux 5 à 7 présentent les menaces évaluées pour les groupes du Nord, du Centre et du Sud, respectivement. Nombre des menaces qui pèsent sur le caribou des montagnes du Sud et son habitat sont liées, et peuvent se chevaucher et donc entraîner des effets cumulatifs qui pourraient ne pas être évidents lorsque les menaces sont examinées individuellement. La caractérisation globale des menaces qui pèsent sur le caribou des montagnes du Sud s’appuie sur les effets cumulatifs des menaces calculées à l’aide du calculateur des menaces de l’UICN (« élevé » pour le groupe du Nord, « très élevé » pour le groupe du Centre, et « très élevé » pour le groupe du Sud).

Tableau 5. Menaces évaluées à l’aide du calculateur des menaces de l’UICN pour le groupe du Nord de caribous des montagnes du Sud
Activité Menace Impact[1] Portée[2] Gravité[3] Immédiateté[4] Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial 1.1 Habitations et zones urbaines Négligeable Négligeable Légère Élevée
  • Certains effets de Houston sur la sous-population Telkwa, et de Anahim Lake sur la sous-population Itcha-Ilgachuz
2 Agriculture et aquaculture 2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois Négligeable Négligeable Légère Élevée
  • Principalement du foin
2 Agriculture et aquaculture 2.3 Élevage et élevage à grande échelle Inconnu Petite Inconnue Élevée
  • Pâturages de chevaux appartenant à des guides-pourvoyeurs dans l’arrière-pays
  • Pâturages pour bestiaux et chevaux féraux dans l’aire de répartition de la sous-population Itcha-Ilgachuz
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.1 Forage pétrolier et gazier Faible Petite Légère Élevée
  • Principalement dans l’aire de répartition de la sous-population Graham
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.2 Exploitation de mines et de carrières Faible Petite Légère Élevée
  • Projet(s) minier(s) dans l’aire de répartition de la sous-population Tweedsmuir
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.3 Énergie renouvelable Faible Petite Modérée à légère Élevée
  • Potentiel de parc éolien dans l’aire de répartition de la sous-population Graham
4 Corridors de transport et de service 4.1 Routes et voies ferrées Moyen Généralisée Modérée Élevée
  • Expansion prévue des routes en raison de l’exploitation forestière, en particulier dans l’aire de répartition de la sous-population Itcha-Ilgachuz, et augmentation potentielle du nombre de collisions avec des véhicules
4 Corridors de transport et de service 4.2 Lignes de services publics Négligeable Restreinte Négligeable Élevée
  • Projets de pipelines pétroliers et gaziers dans les aires de répartition des sous-populations Graham, Chase, Wolverine et Telkwa
5 Utilisation des ressources biologiques 5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Négligeable Généralisée Négligeable Élevée
  • Aucune chasse permise, sauf dans les aires de répartition des sous-populations Itcha-Ilgachuz, Chase et Wolverine, où la chasse est limitée aux mâles à cinq andouillers
  • Chasse autochtone
  • Braconnage
5 Utilisation des ressources biologiques 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Moyen à faible Grande Modérée à légère Élevée
  • Hausse prévue de la récolte du bois dans la plupart des aires de répartition pour récupérer le bois endommagé par le dendroctone du pin ponderosa
6 Intrusions et perturbations humaines 6.1 Activités récréatives Faible Généralisée Légère Élevée
  • Comprend l’utilisation de motoneiges et de véhicules tout terrain (VTT), le ski et les randonnées dans l’arrière-pays
  • L’utilisation de motoneiges est préoccupante en ce qui concerne les sous-populations Itcha-Ilgachuz, Telkwa, Rainbow et Charlotte Alplands
6 Intrusions et perturbations humaines 6.3 Travaux et autres activités Négligeable Généralisée Négligeable Élevée
  • Relevés terrestres (p. ex., géologiques, forestiers), relevés aériens, etc.
7 Modifications du système naturel 7.1 Incendies et suppression des incendies Faible Généralisée Légère Élevée
  • Le feu représente une perturbation naturelle dans les aires d’hivernage en basse altitude
7 Modifications du système naturel 7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Négligeable Petite Négligeable Élevée
  • Les caribous de la sous-population Tweedsmuir migrent par le réservoir Nechako, où l’accumulation de débris ligneux peut être importante le long de certaines rives
7 Modifications du système naturel 7.3 Autres modifications de l’écosystème Faible Généralisée Légère Élevée
  • Accroissement de l’effectif des populations d’orignaux et de cerfs, et raison de la modification de l’habitat
  • Perturbation par le dendroctone du pin ponderosa dans la plupart des aires d’hivernage en basse altitude, et perturbation par le dendroctone de l’épinette dans certaines zones
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques 8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue
  • Possibilité que de nouvelles maladies ou de nouveaux parasites touchant les animaux soient introduits par des animaux domestiques, du gibier d’élevage ou des espèces sauvages envahissantes
  • On en connaît très peu sur cette menace
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques 8.2 Espèces indigènes problématiques Élevé Généralisée Grave Élevée
  • Principaux prédateurs : loups, ours, carcajous, cougars
  • Hausse attendue de la prédation en raison des facteurs suivants : altération de l’habitat à l’intérieur des aires de répartition et dans les zones qui y sont adjacentes attribuable aux activités industrielles (exploitation forestière, exploitation minière, parcs éoliens) et aux infrastructures (pipelines, lignes de transport d’énergie) faisant en sorte que l’habitat est privilégié par d’autres proies, comme le cerf et l’orignal, qui à leur tour attirent un plus grand nombre de prédateurs; accès des prédateurs facilité dans les aires de répartition du caribou en raison de l’expansion des routes et des autres infrastructures linéaires, et des pistes de neige compactée par les activités récréatives hivernales
10 Phénomènes géologiques 10.3 Avalanches et glissements de terrain Faible Restreinte Légère Élevée
  • Les avalanches sont un sujet de préoccupation en ce qui concerne les sous-populations Telkwa, Chase, Wolverine et Takla
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents 11.1 Déplacement et altération de l’habitat Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue
  • Hausse de l’élévation de la limite des arbres et modification des milieux en basse altitude attendues, mais aucun changement réel attendu dans la structure de la végétation au cours des dix prochaines années
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents 11.4 Tempêtes et inondations Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue
  • Risque potentiel accru d’épisodes de dégel (ou de pluie) suivis d’un gel entraînant la formation d’une couche de glace de plus en plus importante rendant difficile l’accès à la nourriture se trouvant au niveau du sol durant l’hiver

1 Impact – Fondé sur la portée et la gravité (très élevé, élevé, moyen, faible, inconnu, négligeable).

2 Portée – Proportion de l’effectif de la population qui sera vraisemblablement touchée par la menace au cours des 10 prochaines années (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %, inconnue). Les catégories peuvent aussi être combinées (p. ex. de grande à restreinte = 11-70 %).

3 Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (évalué en % du déclin attendu au cours des 3 prochaines générations [27 ans pour le caribou des montagnes du Sud]) que causera la menace au cours des 10 prochaines années (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %, inconnue). Les catégories peuvent aussi être combinées (p. ex. de modérée à légère = 1-30 %).

4 Immédiateté – Décrit le caractère immédiat de la menace (élevée [continue]; modérée [possiblement à court terme : < 10 ans ou 3 générations]; faible [possiblement à long terme : > 10 ans ou 3 générations]; négligeable [passé ou sans effet direct]; inconnue).

Tableau 6. Menaces évaluées à l’aide du calculateur des menaces de l’UICN pour le groupe du Centre de caribous des montagnes du Sud
Activité Menace Impact[1] Portée[2] Gravité[3] Immédiateté[4] Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial 1.3 Tourisme et espaces récréatifs Faible Petite Légère Élevée
  • Expansion potentielle de la station de ski Marmot Basin à Jasper
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.1 Forage pétrolier et gazier Faible Généralisée Légère Élevée
  • Importante dans les aires de répartition des sous-populations Quintette, Narraway, Redrock/Prairie Creek et A La Peche
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.2 Exploitation de mines et de carrières Moyen Grande Modérée Élevée
  • Fort potentiel d’extraction de charbon; expansion attendue des activités dans les aires de répartition des sous-populations Narraway, Quintette, Redrock/Prairie Creek et A La Peche
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.3 Énergie renouvelable Moyen à faible Grande Modérée à légère Modérée
  • Potentiel éolien dans la plupart des aires de répartition
4 Corridors de transport et de service 4.1 Routes et voies ferrées Faible Généralisée Légère Élevée
  • Expansion attendue des routes en raison de l’exploitation pétrolière, gazière, minière et forestière entraînant potentiellement une augmentation du nombre de collisions avec des véhicules (les collisions avec des véhicules représentent déjà un problème pour la sous-population A La Peche sur l’autoroute 40)
4 Corridors de transport et de service 4.2 Lignes de services publics Négligeable Restreinte Négligeable Élevée
  • Projets de pipelines pétroliers et gaziers dans la plupart des aires de répartition des sous-populations et dans des zones qui leur sont adjacentes
5 Utilisation des ressources biologiques 5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Négligeable Généralisée à grande Négligeable Élevée
  • Aucune chasse permise
  • Chasse autochtone
  • Braconnage
5 Utilisation des ressources biologiques 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Moyen à faible Grande Modérée à légère Élevée
  • Récolte de bois dans la plupart des aires de répartition des sous-populations et dans des zones qui leur sont adjacentes
  • Hausse attendue de la récupération de bois endommagé par le dendroctone du pin ponderosa dans les aires d’hivernage se trouvant en basse altitude
6 Intrusions et perturbations humaines 6.1 Activités récréatives Faible Généralisée Légère Élevée
  • Comprend l’utilisation de motoneiges et de véhicules tout terrain (VTT), le ski, les randonnées dans l’arrière-pays, et l’accès à l’arrière-pays en aéronef à voilure fixe ou en hélicoptère
6 Intrusions et perturbations humaines 6.3 Travaux et autres activités Faible Généralisée Légère Élevée
  • Relevés terrestres (p. ex.géologiques, forestiers), relevés aériens, etc.
7 Modifications du système naturel 7.1 Incendies et suppression des incendies Non calculé Petite Modérée à légère Faible
  • Le feu représente une perturbation naturelle dans les aires d’hivernage en basse altitude
  • Risque faible dans les aires d’hivernage en haute altitude, où la perturbation par le feu est peu fréquente
7 Modifications du système naturel 7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Négligeable Petite Négligeable Élevée
  • Le réservoir Williston divise une grande partie de l’aire de répartition de la sous-population Scott
7 Modifications du système naturel 7.3 Autres modifications de l’écosystème Faible Généralisée Légère Élevée
  • Accroissement de l’effectif des populations d’orignaux et de cerfs en raison de la modification de l’habitat
  • Perturbation par le dendroctone du pin ponderosa dans la plupart des aires d’hivernage se trouvant en basse altitude
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques 8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Inconnu Inconnue Inconnue Modérée
  • Potentiel d’introduction de la maladie débilitante chronique par du gibier d’élevage
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques 8.2 Espèces indigènes problématiques Très élevé Généralisée Extrême Élevée
  • Principaux prédateurs : loups, ours, carcajous
  • Hausse attendue de la prédation en raison des facteurs suivants : modification de l’habitat dans les aires de répartition et dans les zones qui leur sont adjacentes en raison des activités industrielles (exploitation pétrolière, gazière, forestière et minière; parcs éoliens) et de la présence d’infrastructures (pipelines, lignes de transport d’énergie) faisant en sorte que l’habitat est privilégié par d’autres proies, comme le cerf et l’orignal qui, à leur tour, attirent un plus grand nombre de prédateurs; accès facilité des prédateurs dans les aires de répartition du caribou en raison de l’expansion des routes et d’autres infrastructures linéaires, de même que des pistes de neige compactée par les activités récréatives hivernales
9 Pollution 9.6 Énergie excessive Négligeable Généralisée Négligeable Élevée
  • Bruit provenant des exploitations gazières, en particulier dans les aires de répartition des sous-populations Narraway, Quintette, Redrock/Prairie Creek et A La Peche
10 Phénomènes géologiques 10.3 Avalanches et glissements de terrain Faible Petite Légère Élevée
  • Les avalanches sont la cause d’environ 6 % des mortalités dans les sous-populations de la région de Jasper; les 5 derniers caribous de la sous-population de Banff ont été tués lors d’une seule avalanche
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents 11.1 Déplacement et altération de l’habitat Non calculé Inconnue Inconnue Faible
  • Hausse de l’élévation de la limite des arbres et modification des milieux en basse altitude attendus, mais aucun changement réel attendu dans la structure de la végétation au cours des 10 prochaines années

1 Impact – Fondé sur la portée et la gravité (très élevé, élevé, moyen, faible, inconnu, négligeable).

2 Portée – Proportion de l’effectif de la population qui sera vraisemblablement touchée par la menace au cours des 10 prochaines années (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %, inconnue). Les catégories peuvent aussi être combinées (p. ex. de grande à restreinte = 11-70 %).

3 Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (évalué en % du déclin attendu au cours des 3 prochaines générations [27 ans pour le caribou des montagnes du Sud]) que causera la menace au cours des 10 prochaines années (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %, inconnue). Les catégories peuvent aussi être combinées (p. ex. de modérée à légère = 1-30 %).

4 Immédiateté – Décrit le caractère immédiat de la menace (élevée [continue]; modérée [possiblement à court terme : < 10 ans ou 3 générations]; faible [possiblement à long terme : > 10 ans ou 3 générations]; négligeable [passé ou sans effet direct]; inconnue).

Tableau 7. Menaces évaluées à l’aide du calculateur des menaces de l’UICN pour le groupe du Sud de caribous des montagnes du Sud
Activité Menace Impact[1] Portée[2] Gravité[3] Immédiateté[4] Commentaires
2 Agriculture et aquaculture 2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois Négligeable Négligeable Légère Élevée
2 Agriculture et aquaculture 2.3 Élevage et élevage à grande échelle Négligeable Petite Négligeable Élevée
  • Principalement due à la présence de chevaux; pâturages pour bestiaux
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.1 Forage pétrolier et gazier Négligeable Négligeable Inconnue Modérée
  • Potentiel d’exploitation de gaz de schiste dans l’aire de répartition de la sous-population Kootenays à long terme
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.2 Exploitation de mines et de carrières Faible Petite Modérée Élevée
  • Principalement dans les régions de Barkerville, de Kootenay et de Kamloops
3 Production d’énergie et exploitation minière 3.3 Énergie renouvelable Faible Restreinte à petite Modérée Modérée
  • Potentiel de projets de production énergétique indépendants (p. ex., ouvrages au fil de l’eau) dans les aires de répartition des sous-populations Columbia South et Columbia North
4 Corridors de transport et de service 4.1 Routes et voies ferrées Moyen à faible Généralisée Modérée à légère Élevée
  • Plusieurs sous-populations traversent déjà des routes achalandées (p. ex. l’autoroute 3, la route qui mène au barrage Mica)
  • Possibilité d’élargissement de l’autoroute transcanadienne
4 Corridors de transport et de service 4.2 Lignes de services publics Faible Petite Légère Élevée
  • Potentiel d’installation de lignes de transport d’énergie pour des projets indépendants
  • Possibilité d’élargissement de l’oléoduc Kinder-Morgan
5 Utilisation des ressources biologiques 5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Négligeable Généralisée Négligeable Élevée
  • Aucune chasse permise
  • Chasse autochtone possible
  • Braconnage
5 Utilisation des ressources biologiques 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Moyen à faible Grande à restreinte Modérée à légère Élevée
  • Majeure partie de l’exploitation forestière attendue au fond des vallées, mais certains milieux en haute altitude seront également touchés, notamment dans la région de Revelstoke
6 Intrusions et perturbations humaines 6.1 Activités récréatives Faible Généralisée Légère Élevée
  • Comprend la motoneige, l’héliski (y compris les trajectoires de vol vers et depuis les stations de ski), le « cat-ski », les VTT, le ski et la randonnée dans l’arrière-pays
  • Les principaux sujets de préoccupation sont la motoneige et l’héliski
6 Intrusions et perturbations humaines 6.2 Guerres, troubles civils et exercices militaires Négligeable Négligeable Élevée à modérée Élevée
  • Prévention des avalanches menée par les forces armées dans les parcs nationaux du Canada Mont-Revelstoke et des Glaciers
6 Intrusions et perturbations humaines 6.3 Travaux et autres activités Négligeable Grande Négligeable Élevée
  • Relevés terrestres (p. ex.géologiques, forestiers), relevés aériens, prévention des avalanches, etc.
7 Modification du système naturel 7.1 Incendies et suppression des incendies Faible Petite Modérée à légère Élevée
  • Risques généralement plus faibles dans les aires d’hivernage en haute altitude où les perturbations causées par le feu sont peu fréquentes; toutefois, plusieurs incendies importants ont brûlé des aires de répartition en haute altitude dans la région méridionale
7 Modification du système naturel 7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Négligeable Petite Négligeable Élevée
  • Les réservoirs existants pourraient limiter la dispersion de l’espèce
7 Modification du système naturel 7.3 Autres modifications de l’écosystème Faible Généralisée Légère Élevée
  • Accroissement de l’effectif des populations d’orignaux et de cerfs en raison de la modification de l’habitat
  • Préoccupations relatives aux perturbations dues à la présence du dendroctone du pin ponderosa et du dendroctone de l’épinette en basse altitude
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques 8.2 Espèces indigènes problématiques Très élevé Généralisée Extrême Élevée
  • Principaux prédateurs : loups, ours, carcajous, cougars
  • Hausse attendue de la prédation en raison des facteurs suivants : modification de l’habitat dans les aires de répartition et dans les zones qui leur sont adjacentes en raison des activités industrielles (exploitation forestière et minière; parcs éoliens) et de la présence d’infrastructures (pipelines, lignes de transport d’énergie) faisant en sorte que l’habitat est privilégié par d’autres proies, comme le cerf et l’orignal qui, à leur tour, attirent un plus grand nombre de prédateurs; accès facilité des prédateurs dans les aires de répartition du caribou en raison de l’expansion des routes et d’autres infrastructures linéaires, de même que des pistes de neige compactée par les activités récréatives hivernales
10 Phénomènes géologiques 10.3 Avalanches et glissements de terrain Moyen Grande Modérée Élevée
  • Les avalanches sont responsables de 23 % des mortalités dans la région de Revelstoke
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents 11.1 Déplacement et altération de l’habitat Inconnu Généralisée Inconnue Élevée
  • Hausse de l’élévation de la limite des arbres et modification des milieux en basse altitude attendus, mais aucun changement réel attendu dans la structure de la végétation au cours des 10 prochaines années

1 Impact – Fondé sur la portée et la gravité (très élevé, élevé, moyen, faible, inconnu, négligeable).

2 Portée – Proportion de l’effectif de la population qui sera vraisemblablement touchée par la menace au cours des 10 prochaines années (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %, inconnue). Les catégories peuvent aussi être combinées (p. ex. de grande à restreinte = 11-70 %).

3 Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (évalué en % du déclin attendu au cours des 3 prochaines générations [27 ans pour le caribou des montagnes du Sud]) que causera la menace au cours des 10 prochaines années (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %, inconnue). Les catégories peuvent aussi être combinées (p. ex. de modérée à légère = 1-30 %).

4 Immédiateté – Décrit le caractère immédiat de la menace (élevée [continue]; modérée [possiblement à court terme : < 10 ans ou 3 générations]; faible [possiblement à long terme : > 10 ans ou 3 générations]; négligeable [passé ou sans effet direct]; inconnue).

Les menaces décrites ci-dessous sont présentées en ordre décroissant selon les effets directs qu’elles ont sur les tendances de la population des montagnes du Sud de caribous des bois (tableaux 5 à 7).

(Menace de l’UICN no 8.2 Espèces indigènes problématiques)

La menace immédiate la plus importante qui pèse sur les trois groupes de caribous des montagnes du Sud est la prédation croissante résultant de la modification de l’habitat attribuable aux activités industrielles (tableaux 5 à 7). Les activités industrielles telles que l’exploitation forestière et minière, et l’exploration et l’exploitation minérales, pétrolières et gazières entraînent la disparition ou la destruction de l’habitat du caribou des montagnes du Sud (forêts adultes ou vieilles) et créent des milieux de début de succession[4] privilégiés par d’autres proies, notamment l’orignal et le cerf. Comme les populations de loups dépendent des orignaux et des cerfs (Seip, 1992b; Stotyn, 2008; Williamson-Ehlers, 2012), l’accroissement de l’effectif de ces espèces supporte un plus grand nombre de loups qu’il n’y en aurait naturellement dans les écosystèmes dominés par de vieilles forêts. Bien que le caribou des montagnes du Sud puisse ne pas être la cible principale, il est chassé de façon opportuniste quand l’occasion se présente. Dans les aires de répartition où les modifications de l’habitat présentent des conditions favorables à d’autres espèces de proies, le nombre de prédateurs comme le loup peut augmenter, ce qui peut réduire considérablement l’effectif de certaines sous-populations de caribous des montagnes du Sud, ou même éliminer ces dernières (Seip, 1991; Seip, 1992; Wittmer et al., 2005b).

Les risques de prédation sont également liés aux routes et aux caractéristiques linéaires associées aux activités industrielles et récréatives. Dans le groupe du Centre, les taux de rencontre entre les loups et les caribous ont augmenté avec la proximité de caractéristiques linéaires (Whittington et al., 2011). À petite échelle, dans le groupe du Sud, la prédation des caribous par les loups est associée à la présence de routes (Apps et al., 2013).

Les loups sont les principaux prédateurs du caribou des montagnes du Sud (Edmonds, 1988; Seip, 1992b; McNay, 2009; Whittington et al., 2011), mais les ours, les cougars et les carcajous peuvent être des prédateurs importants de façon locale et/ou saisonnière. Les cougars et les ours sont une cause importante de mortalité dans certaines sous-populations du groupe du Sud (Kinley et Apps, 2001; Wittmer et al., 2005b; Stotyn, 2008), et la prédation par les ours et les carcajous est une importante cause de mortalité dans certaines sous-populations du groupe du Nord (Cichowski et MacLean, 2005; McNay, 2009).

(Menaces de l’UICN no 3.1 Forage pétrolier et gazier, 3.2 Exploitation de mines et de carrières, 3.3 Énergie renouvelable, et 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois)

Bien que l’impact des activités industrielles n’entraîne généralement pas de mortalité directe chez le caribou des montagnes du Sud, les effets indirects de ces activités comprennent les déplacements facilités des prédateurs dans les aires de répartition du caribou et la modification de la relation prédateurs-proies attribuable à l’altération de l’habitat, effets indirects qui entraînent une hausse du taux de prédation des caribous. Lorsque des infrastructures sont en jeu (p. ex. des puits de pétrole et de gaz, des routes) ou lorsque l’habitat est converti à d’autres usages (p. ex. à des fins agricoles), la modification de l’habitat est permanente. Même les altérations temporaires attribuables à l’exploitation forestière peuvent prendre de 60 à 80 ans pour les forêts adaptées au feu, et plus de 100 ans, pour les milieux subalpins en haute altitude ou aux forêts de thuyas et de pruches en basse altitude, pour redevenir un habitat favorable au caribou des montagnes du Sud. Les activités industrielles peuvent également nuire directement au caribou en touchant les lichens dont il se nourrit (Kranrod, 1996; Sulyma, 2001; Miège et al., 2001; Stevenson et Coxson, 2007).

On a établi un lien entre l’altération de l’habitat résultant des activités industrielles dans les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud et les éléments suivants : la séparation spatiale limitée entre les caribous et les autres proies ou les prédateurs (Peters, 2010); l’occupation limitée d’une aire de répartition donnée (Smith et al., 2000; Apps et McLellan, 2006; Wittmer et al., 2007); le taux de survie limité des caribous adultes (Smith, 2004; Wittmer et al., 2007); le déclin des populations (Wittmer et al., 2007).

Les effets de l’altération de l’habitat attribuable aux activités industrielles pourraient limiter la viabilité d’une sous-population de caribous des montagnes du Sud donnée en réduisant la qualité et la quantité d’habitat disponible. Ces facteurs pourraient mener à une réduction de la superficie de l’aire de répartition et potentiellement à la disparition de la sous-population. Dans toutes les aires de répartition, la perturbation de l’habitat attribuable aux activités industrielles limite le caractère propice de l’habitat adjacent (Smith et al., 2000; Williamson-Ehlers, 2012). Dans certains cas, le caribou des montagnes du Sud pourrait utiliser des zones d’habitat inadéquat ou dégradé (p. ex. des zones tampons entourant certains types d’aménagements), en particulier dans les aires de répartition très perturbées où les possibilités de se déplacer vers des milieux non perturbés sont limitées ou nulles (Williamson-Ehlers et al., 2013). Dans ces situations, le caribou des montagnes du Sud connaît des risques plus élevés de mortalité. De plus, les perturbations industrielles à l’échelle du paysage (p. ex.l’exploitation forestière étendue) peuvent faire en sorte que le caribou des montagnes du Sud cesse d’utiliser certaines portions d’une aire de répartition donnée (Smith et al., 2000).

L’exploitation forestière ainsi que l’exploration et l’exploitation minérales ont lieu dans l’ensemble de l’aire écologique nationale des montagnes du Sud (AENMS). L’exploration et l’exploitation charbonnières, pétrolières et gazières et les parcs éoliens représentent les principales menaces pour les sous-populations du groupe du Centre. De plus, des projets indépendants de production d’électricité ont été proposés dans des aires de répartition du groupe du Sud. Ces projets auront des répercussions sur les forêts de thuyas et de pruches que fréquentent les caribous au printemps et au début de l’hiver en basse altitude.

(Menaces de l’UICN no 4.1 Routes et voies ferrées, 4.2 Lignes de services publics)

Les routes ont des répercussions directes sur le caribou par les collisions avec des véhicules et l’accès accru à la chasse réglementée et non réglementée (Brown et Ross, 1994). Le taux de mortalité attribuable aux collisions avec des véhicules est un sujet de préoccupation pour la sous-population A La Peche (groupe du Centre), mais la plupart des sous-populations de l’AENMSne connaissent aucune mortalité de ce type, ou très peu.

Les routes et les caractéristiques linéaires telles que les pipelines, les lignes sismiques et les lignes de transport d’énergie hydroélectrique nuisent aussi de manière indirecte au caribou des montagnes du Sud en fragmentant son habitat et potentiellement en améliorant l’efficacité des déplacements de certains prédateurs. Le caribou des montagnes du Sud évite les routes et les autres caractéristiques linéaires (Oberg, 2001; Hebblewhite et al., 2010a; DeCesare et al., 2012; Williamson-Ehlers, 2012), et cet évitement s’étend bien au-delà de la superficie couverte par les développements actuels (Williamson-Ehlers et al., 2013).

(Menace de l’UICN no 6.1 Activités récréatives)

Les activités récréatives qui nuisent au caribou des montagnes du Sud comprennent les suivantes : motoneige, héliski, « cat-ski », ski alpin, ski de fond/raquette dans l’arrière-pays, utilisation de VTT, randonnée et chasse d’autres espèces. Les activités récréatives peuvent nuire au caribou en le forçant à se déplacer (Seip et al., 2007; Wilson et Hamilton, 2003), en lui causant un stress accru (Freeman, 2008) et en créant des pistes de neige compactée durant l’hiver, ce qui facilite l’accès des prédateurs à son habitat. Les déplacements pourraient forcer les caribous à pénétrer dans des zones où les risques de mortalité sont plus élevés, entraînant ainsi une hausse du taux de mortalité. Une hausse de la sécrétion d’hormones de stress a été observée chez des caribous se trouvant dans un rayon de10 km des sites d’activités récréatives hivernales (Freeman, 2008). Un stress continu pourrait mener à une piètre condition physique et, potentiellement, entraîner un déclin des taux de survie et de reproduction (Simpson et Terry, 2000).

La motoneige et l’héliski sont d’importantes activités récréatives dans les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud du groupe du Sud. La motoneige est aussi une activité importante dans de nombreuses aires de répartition de sous-populations des groupes du Centre et du Sud.

(Menaces de l’UICN no 7.1 Incendies et suppression des incendies et 7.3 Autres modifications de l’écosystème)

Les incendies et les insectes sont les principales causes de perturbation dans les aires d’hivernage en basse altitude des caribous des montagnes du Sud des groupes du Nord et du Centre. Le feu peut altérer directement l’habitat en détruisant des peuplements de conifères adultes, des lichens et d’autres plantes dont se nourrit le caribou, et en créant des obstacles aux déplacements. De façon indirecte, le feu convertit les forêts vieilles et adultes en des milieux de début de succession privilégiés par les orignaux et les cerfs. Depuis longtemps, après une perturbation causée par un incendie de forêt, le caribou des montagnes du Sud modifie son utilisation de l’habitat, délaissant les zones brûlées en faveur de zones plus appropriées. Cependant, avec l’augmentation des activités industrielles, les zones convenables vers lesquelles le caribou des montagnes du Sud peut se déplacer sont moins nombreuses, et ce, dans la plupart des aires de répartition. Combinés aux perturbations anthropiques, les incendies de forêt peuvent menacer le rétablissement du caribou des montagnes du Sud, et ce, même s’ils constituent une composante naturelle de l’écosystème forestier.

La récente épidémie de dendroctone du pin ponderosa (Dendroctonus ponderosae) a nui à la plupart des aires d’hivernage en basse altitude de l’AENMS. Bien qu’au départ l’abondance des arbustes nains ait augmenté et que l’abondance des lichens terrestres ait décliné à la suite de l’infestation par le dendroctone du pin ponderosa (Cichowski et al., 2008, 2009; Seip et Jones, 2010; Waterhouse, 2011), l’abondance des arbustes nains a décliné, alors que l’abondance des lichens terrestres a légèrement augmenté depuis. Malgré une abondance des lichens terrestres et une canopée réduites, le caribou des montagnes du Sud continue à utiliser les peuplements détruits par le dendroctone du pin ponderosa pour trouver des lichens terrestres (Cichowski, 2010; Seip et Jones, 2010).

(Menace de l’UICN no 5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres)

La chasse avec permis aux caribous des montagnes du Sud est fermée, sauf en ce qui concerne les trois sous-populations du groupe du Nord (Chase, Wolverine et ItchaIlgachuz). La chasse aux caribous de ces sous-populations est réglementée en fonction de la durée de la saison de chasse, et est limitée aux mâles possédant au moins cinq andouillers. Une chasse de subsistance autochtone est pratiquée dans certaines régions. La portée de la chasse ne faisant pas l’objet de permis n’est pas connue, mais on croit qu’elle est petite pour la plupart des sous-populations.

Les autres menaces dont le degré de préoccupation est bas pour tous les caribous des montagnes du Sud (bien qu’elles puissent être plus préoccupantes dans certaines sous-populations) comprennent, entre autres, les suivantes :

Changements climatiques (menace de l’UICN no 11.1 Déplacement et altération de l’habitat) : Les effets à long terme des changements climatiques sur le caribou des montagnes du Sud et son habitat sont inconnus. Il est probable que la variabilité accrue des conditions météorologiques et les phénomènes météorologiques extrêmes (qui devraient s’accentuer avec les changements climatiques) fassent augmenter la fréquence et la gravité des incendies de forêt et des infestations d’insectes ainsi que le nombre de cycles de gel-dégel, d’épisodes de pluie verglaçante, d’accumulation importante de neige et de températures estivales élevées, et qu’ils entraînent des changements de la composition de la forêt et des sources de nourriture (Vors et Boyce, 2009). On ne s’attend pas à ce que les changements climatiques provoquent des déplacements majeurs de l’habitat à court terme, mais les modifications de l’habitat attribuables au climat devraient favoriser les cerfs et les autres espèces de proies, ce qui fera augmenter l’effectif des populations de prédateurs (et la prédation exercée sur le caribou des montagnes du Sud), et facilitera la propagation de maladies. Les changements climatiques pourraient entraîner une modification de l’habitat du caribou des montagnes du Sud de la même manière qu’il repousse les forêts subboréales vers le nord, et les forêts subalpines, vers de plus hautes altitudes.

Avalanches (menace de l’UICN no 10.3 Avalanches et glissements de terrain) : Les avalanches sont une cause connue de mortalité chez le caribou des montagnes du Sud, en particulier dans le groupe du Sud. Dans le groupe du Centre, les cinq derniers caribous de la sous-population Banff ont été tués dans une avalanche en 2009 (Hebblewhite et al., 2010b), et une avalanche a tué des caribous dans la sous-population Brazeau.

Parasites et maladies (menace de l’UICN no 8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes) : Des maladies d’origine virale, parasitaire ou bactérienne peuvent toucher le caribou des montagnes du Sud et pourraient entraîner des répercussions à l’échelle des sous-populations, mais on ne croit pas qu’il s’agisse d’une menace majeure pour le caribou des montagnes du Sud.

Perturbations par le bruit et la lumière(menace de l’UICN no 9.6 Énergie excessive) : Les perturbations par le bruit et la lumière provoquent des réactions comportementales et physiologiques à court terme chez le caribou des montagnes du Sud, notamment des sursauts, l’augmentation de la fréquence cardiaque ainsi que la sécrétion d’hormones du stress. Les perturbations soutenues ou répétées peuvent causer l’évitement de certaines zones et réduire la fréquentation de l’habitat convenable.

Le but du rétablissement du caribou de montagnes du Sud est de rendre, dans la mesure du possible, toutes les populations locales autosuffisantes dans leur aire de répartition actuelle.

Le but du rétablissement reflète les meilleurs renseignements disponibles et est étayé par les principes scientifiques de conservation. Le rétablissement du caribou des montagnes du Sud se concentre sur les populations locales plutôt que sur les sous-populations, car les populations locales sont touchées par la fragmentation de la répartition des sous-populations actuellement reconnues et par le besoin de connectivité entre les sous-populations. Les données actuelles appuient la conclusion selon laquelle le rétablissement du caribou des montagnes du Sud est techniquement et biologiquement faisable.

Pour orienter les mesures de rétablissement, les objectifs en matière de population et de répartition seront, dans la mesure du possible, les suivants :

Les populations locales sont considérées comme étant autosuffisantes lorsque les conditions suivantes sont remplies :

L’effectif de la plupart des populations locales a récemment décliné. Par conséquent, les aires de répartition des populations présentent une capacité de charge plus grande que ce que reflète la taille actuelle des populations locales. Les cibles démographiques en matière de rétablissement fondées sur les capacités de charge récentes des aires de répartition sont les suivantes : 4 600 caribous dans le groupe du Nord, 2 000 caribous dans le groupe du Centre, et 2 500 caribous dans le groupe du Sud.

Le caribou des montagnes du Sud exploite des écosystèmes forestiers adultes qui ont évolué pendant des siècles et qui vont donc mettre des dizaines d’années à se remettre des perturbations. Pour renverser les processus écologiques nuisibles au caribou des montagnes du Sud (p. ex. dégradation et perte d’habitat, augmentation des populations de prédateurs et de leurs autres proies) et pour modifier les cadres de gestion et les dispositions actuelles d’utilisation des terres, il faut souvent prévoir plus de 50 à 100 ans. Vu ces réalités, bien qu’il soit actuellement biologiquement et techniquement possible de rétablir toutes les populations locales grâce aux efforts de toutes les parties, certaines populations locales pourraient ne pas redevenir autosuffisantes avant plusieurs décennies.

Des mesures immédiates visant à éviter la disparition de plusieurs populations locales doivent être prises de manière à ce que le rétablissement puisse être atteint au fil du temps. Le rétablissement fera l’objet d’une surveillance continue, et des rapports seront présentés tous les cinq ans (voir la section 8).

Toutes les populations locales sont visées par le but du rétablissement du caribou des montagnes du Sud selon leurs contributions respectives en matière de connectivité, de représentativité et de redondance. Chaque population locale est confrontée à ses propres problèmes pour ce qui est de maintenir ou d’atteindre l’autosuffisance. Pour assurer le succès du rétablissement du caribou des montagnes du Sud, il faudra tenir compte de facteurs pratiques et mettre en œuvre des mesures de rétablissement adaptées à chaque population locale. La priorisation des mesures de rétablissement devrait être faite au stade de la planification des mesures, moment où on peut le mieux définir l’attribution des efforts et le taux de réduction des risques pour chaque population locale.

La planification des mesures peut prendre en considération une multitude de données et de facteurs, notamment les conditions écologiques de la région, la taille et la tendance de la population locale, les déplacements des individus entre les aires de répartition, les conditions de l’habitat entre les aires de répartition, la répartition des ressources pour les activités de remise en état, etc. À l’étape de la priorisation des mesures de rétablissement, on devrait prendre en considération les risques actuels de disparition de la population locale concernée, le temps qu’il lui faudra pour revenir à l’autosuffisance, les besoins écologiques en matière de connectivité, de représentativité et de redondance ainsi que l’état de la population et de l’habitat.

En ce qui concerne les populations locales de caribous des montagnes du Sud dont les effectifs sont en déclin, il faudra agir sans attendre pour stabiliser la population locale en stoppant cette tendance. Bien que certaines populations locales de moins de 100 individus puissent être stables et persister à court terme si elles disposent d’un habitat adéquat, leur persistance à long terme est moins assurée. Dans certains cas, il peut être nécessaire de poursuivre l’intervention humaine pour atteindre la cible démographique minimale. Dans les groupes du Sud et du Centre, si une population locale vient à disparaître, le rétablissement de cette dernière devra être atteint en augmentant l’effectif des populations voisines de manière à ce qu’elles puissent étendre leur aire de répartition jusque dans l’aire de répartition de la population disparue, ou alors on devra procéder à une réintroduction. À l’heure actuelle, aucune des populations faisant partie de ces groupes n’est assez viable pour supporter qu’on en retire des individus en vue d’augmenter l’effectif d’autres populations (dans d’autres aires de répartition), mais l’élevage en captivité devrait permettre d’obtenir suffisamment d’individus à cette fin.

Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux visés, des peuples autochtones, des ONG, et certaines industries concernées en Colombie-Britannique et en Alberta ont mis en œuvre diverses mesures visant à gérer et à protéger la population de caribous des montagnes du Sud et son habitat. Les mesures de rétablissement achevées ou en cours comprennent les suivantes :

Prises ensemble, ces mesures ainsi que le degré d’engagement qui les accompagne constituent une base encourageante sur laquelle faire fond. Le tableau 7 présente l’état de la planification du rétablissement du caribou des montagnes du Sud par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux.

Tableau 8. État des activités de planification du rétablissement du caribou des montagnes du Sud dans les zones de compétences provinciales et fédérales que fréquente le caribou des montagnes du Sud
Compétence provinciale / fédérale Document relatif au rétablissement Objectif du rétablissement
Colombie-Britannique
  • A Strategy for the Recovery of Mountain Caribou in British Columbia (2002)
  • Une métapopulation viable de 2 500 à 3 000 caribous des montagnes du Sud distribués dans l’ensemble de leur aire de répartition actuelle en Colombie-Britannique.
Colombie-Britannique
  • Implementation Plan for the Ongoing Management of Southern nountain caribou in British Columbia (2011) (groupe du Sud)
  • Ralentir le rythme du déclin
  • Réduire le risque de disparition de 4 populations au cours des 50 prochaines années
Colombie-Britannique
  • Implementation Plan for the Ongoing Management of South Peace Northern Caribou (Rangifer tarandus caribou pop. 15) in British Columbia, 2013 (groupe du Centre)
  • Accroître l’effectif des populations de caribous des bois de la région de South Peace de sorte qu’il atteigne ≥ 1 200 individus en 21 ans.
Alberta
  • A Woodland Caribou Policy for Alberta (juin 2011) (groupe du Centre)
  • Alberta Woodland Caribou Recovery Plan (mai 2004 – 2013-2014) (groupe du Centre)
  • Avoir des populations autosuffisantes et maintenir la répartition
  • Faire en sorte que les besoins en matière d’habitat à long terme soient assurés dans les aires de répartition des populations locales
Gouvernement fédéral
  • Stratégie de conservation du caribou des montagnes du Sud dans les parcs nationaux du Canada (novembre 2011) (groupes du Centre et du Sud)
  • Atteindre une population locale de caribous des montagnes du Sud qui soit fonctionnelle sur le plan écologique dans les parcs nationaux Banff et Jasper en maintenant des troupeaux de 25 à 40 individus à l’intérieur de l’aire de répartition historique de l’espèce et dans les zones adjacentes aux parcs, et qui soit écologiquement liée aux populations adjacentes.
  • Maintenir la présence du caribou des montagnes du Sud dans le paysage à l’intérieur et autour des parcs nationaux du Mont-Revelstoke et des Glaciers
Gouvernement fédéral
  • Technical Compendium to the Conservation Strategy for Woodland Caribou (Rangifer tarandus caribou), Southern Mountain Population, on Parks Canada Lands (septembre 2011) (groupes du Centre et du Sud)

Jasper :

  • Accroître ou maintenir l’effectif des populations locales de caribous des montagnes du Sud à un degré permettant de rétablir les processus démographiques naturels (p. ex. dispersion, migration).
  • Maintenir la présence d’au moins 500 caribous des montagnes du Sud dans le parc national Jasper au cours des 100 prochaines années, répartis parmi les 4 régions actuellement occupées dans le parc.

Banff :

  • Atteindre un effectif de 25 à 40 caribous des montagnes du Sud à court terme (d’ici 10 à 15 ans) dans les aires de répartition actuelle et historique à l’intérieur du parc national Banff et dans les zones qui y sont adjacentes, y compris le bassin versant de la Saskatchewan Nord au sud de la route Transcanadienne, dans l’aire sauvage de Siffleur et dans les zones adjacentes aux terres provinciales.
  • Maintenir l’effectif de la population locale de 25 à 40 caribous des montagnes du Sud à long terme (sur 15 à 50 ans), avec des échanges d’individus entre les populations locales des parcs nationaux Banff et Jasper (sud).

Mont-Revelstoke et des Glaciers :

  • En collaboration avec des partenaires, maintenir la persistance du caribou.
  • En collaboration avec des partenaires, maintenir et/ou accroître la connectivité de l’habitat du caribou.

Le tableau 9 et l’exposé qui suivent décrivent les stratégies et les approches générales, de même que les activités de recherche et de gestion qui doivent être mises en œuvre pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition pour le caribou des montagnes du Sud. Les stratégies et les approches sont souvent interreliées, et les détails concernant leur mise en œuvre et leur degré de priorité seront différents selon la population locale et les conditions de l’habitat. Le moment de la mise en application de certaines mesures de rétablissement et la priorisation de ces dernières seront présentés et évalués dans les plans d’action subséquents (voir la section 9). L’approche globale vise à prendre des mesures de gestion à court terme des populations, en menant simultanément des activités de remise en état de l’habitat jusqu’à l’atteinte de conditions favorables à l’espèce.

Tableau 9. Tableau de planification du rétablissement du caribou des montagnes du Sud
Objectif Menace ou facteur limitatif Priorité[1] Stratégie générale pour le rétablissement Description générale des travaux de recherche et des approches en matière de gestion
Gestion de la mortalité et des populations Prédation Urgente Gestion des prédateurs et de leurs principales proies
  • Au besoin, appliquer la gestion des prédateurs comme outil de gestion de façon coordonnée avec d’autres approches de gestion (p. ex. remise en état et gestion de l’habitat, gestion des populations des principales proies) de manière à ce que la population locale de caribous des montagnes du Sud visée connaisse une croissance.
  • Au besoin, envisager l’application de techniques efficaces de gestion indirecte des prédateurs comme solution de rechange à la gestion directe de ces derniers (p. ex. en limitant l’accès des prédateurs aux aires saisonnières, en maintenant des femelles gestantes en enclos afin de protéger les faons nouvellement nés dans certaines sous-populations de caribous des montagnes du Sud).
  • Là où des mesures de gestion de la mortalité et/ou des populations sont mises en œuvre, effectuer une surveillance des sous-populations de caribous des montagnes du Sud et envisager une surveillance des effets sur d’autres espèces touchées.
Gestion de la mortalité et des populations Chasse Moyenne Gestion des mortalités de caribous des montagnes du Sud directement attribuables à l’être humain
  • Établir la portée de la chasse actuelle là où elle a lieu, de même que ses effets sur les sous-populations de caribous des montagnes du Sud.
  • En consultation avec les peuples autochtones, élaborer et mettre en œuvre des stratégies de chasse, là où cela est nécessaire, pour assurer le rétablissement du caribou des montagnes du Sud.
  • Évaluer et corriger les incidences de la réglementation de la chasse dans toutes les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud qui chevauchent les aires d’autres écotypes de caribous des bois chassés légalement.
  • Limiter la chasse illégale au moyen de l’intendance, de la sensibilisation et de l’application de la loi.
Gestion de la mortalité et des populations Routes et caractéristiques linéaires Moyenne Gestion du trafic de véhicules et entretien des routes
  • Lorsque applicable, élaborer des lignes directrices en matière de zonage et d’utilisation des routes pour limiter les collisions potentielles entre des caribous et des véhicules.
Gestion de la mortalité et des populations Populations locales de petite taille Moyenne Hausse du nombre de caribous; réintroduction de caribous
  • Envisager l’accroissement de l’effectif des populations locales si des caribous provenant de sous-populations sources viables ou de programmes d’élevage en captivité sont disponibles à ces fins.
  • Envisager la réintroduction de caribous dans des zones inoccupées si les menaces ont été corrigées et si des caribous provenant de sous-populations sources viables ou de programmes d’élevage en captivité sont disponibles à ces fins.
Planification à l’échelle du paysage

Prédation

Activités industrielles (altération de l’habitat)

Routes et caractéristiques linéaires

Perturbations naturelles (altération de l’habitat)

Urgente Protection et planification à l’échelle du paysage prenant en considération les exigences actuelles et futures du caribou des montagnes du Sud en matière d’habitat
  • Élaborer un plan d’action pour chaque groupe mettant l’accent sur la gestion des populations et de l’habitat au moyen d’objectifs mesurables visant à atteindre le but du rétablissement.
  • Entreprendre une planification coordonnée de l’utilisation des territoires et/ou des ressources afin de s’assurer que les activités de développement sont planifiées (type, quantité et répartition) et mises en œuvre aux échelles spatiales et temporelles appropriées (p. ex.prendre en considération les périodes et les zones où l’espèce est vulnérable, par exemple lors des déplacements d’une aire saisonnière à l’autre, lors de la mise bas, etc.).
  • Planifier le maintien de l’habitat à l’intérieur des aires de répartition du caribou des montagnes du Sud et entre celles-ci, de même que le maintien de la connectivité là où c’est nécessaire.
  • Entreprendre une planification coordonnée entre les compétences provinciales, fédérales et internationales qui gèrent conjointement des aires de répartition (c.-à-d. les aires de répartition qui chevauchent des provinces ou des parcs provinciaux et nationaux, et les aires de répartition qui chevauchent la frontière canado-américaine) de manière à faire consensus sur l’orientation stratégique globale du rétablissement des populations locales.
  • Élaborer des approches d’évaluation des effets cumulatifs appropriées pour les aires de répartition. Les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud qui se trouvent du côté ouest des Rocheuses pourraient nécessiter des approches différentes par rapport à celles utilisées pour les aires de répartition qui se trouvent du côté est en raison des caractéristiques différentes des aires saisonnières utilisées par les populations locales.
  • Assurer une bonne communication entre les gouvernements, les collectivités et les organismes autochtones, les organisations non gouvernementales et les autres organismes responsables de la gestion de l’utilisation du territoire et/ou des ressources, et/ou de la conservation dans la forêt des montagnes du Sud afin de s’assurer que la planification et la gestion sont coordonnées, et, lorsque cela s’applique, de faciliter la coopération et la mise en œuvre intergouvernementales.
Gestion de l’habitat

Prédation

Activités industrielles (altération de l’habitat)

Routes et caractéristiques linéaires

Perturbations naturelles (altération de l’habitat)

Urgente Gestion de l’habitat visant à satisfaire aux exigences actuelles et futures du caribou des montagnes du Sud
  • Protéger les principales aires d’estivage et d’hivernage en haute altitude du caribou des montagnes du Sud par une gestion de l’habitat et des mécanismes de protection appropriés (p. ex. aires protégées par la loi, zones sans aménagement, ententes de conservation).
  • Prendre des mesures coordonnées pour reconquérir l’habitat du caribou des montagnes du Sud dans toutes les aires saisonnières utilisées au moyen d’activités de remise en état (p. ex. en restaurant les caractéristiques industrielles d’un paysage, notamment les routes, les anciennes lignes sismiques, les pipelines, les bandes défrichées, les routes temporaires, les zones coupées à blanc, et en rétablissant la connectivité des aires de répartition fragmentées) de manière à rendre ces territoires moins favorables à la présence d’autres espèces de proies.
  • Mesurer et surveiller les perturbations des principales composantes de l’habitat du caribou des montagnes du Sud. Mettre à jour les plans d’action de manière à refléter les changements dans les conditions de l’habitat.
  • Lorsque les aires saisonnières sont hautement perturbées, établir des zones qui seront privilégiées pour le rétablissement du caribou des montagnes du Sud, et ciblées pour y déployer les premiers efforts de remise en état de l’habitat. Intégrer des lignes directrices relatives à la gestion ainsi que des mesures aux conditions d’octroi de permis pour les activités ayant des effets sur le caribou des montagnes du Sud ou son habitat.
  • En ce qui concerne les aires de répartition gérées conjointement (c.-à-d. celles qui chevauchent des provinces ou la frontière canado-américaine), assurer une gestion collaborative de l’habitat entre les compétences fédérales, provinciales et internationales afin de garantir que les efforts sont déployés de façon équitable.
  • Encourager la gérance de l’habitat du caribou des montagnes du Sud par les industries, les groupes d’intérêt et les collectivités et organisations autochtones.
  • Évaluer les effets des perturbations naturelles (p. ex. incendies de forêt, infestations de dendroctone du pin ponderosa) dans le cadre de la gestion à long terme du caribou des montagnes du Sud. Au besoin, intégrer des éléments à prendre en considération à court et à long terme en matière d’habitat du caribou des montagnes du Sud, de même que d’autres éléments à prendre en considération, dans la gestion des feux de forêt et la planification sylvicole.
  • Surveiller l’habitat et utiliser des méthodes de gestion adaptative pour évaluer les progrès et adapter les activités de gestion de façon appropriée.
Activités récréatives

Activités récréatives

Prédation

Urgente Gestion de l’accès à l’habitat du caribou pour y mener des activités récréatives, et gestion du moment où ces activités sont menées afin de limiter la création de pistes et les déplacements des caribous.
  • Évaluer l’efficacité de la réglementation et des lignes directrices actuelles visant à limiter les effets des activités récréatives sur le caribou.
  • Au besoin, en consultation avec les groupes d’intervenants responsables d’activités récréatives et les organismes fédéraux et provinciaux visés, élaborer des plans d’utilisation à des fins récréatives qui permettent de limiter les effets sur le caribou.
Surveillance des populations Lacunes dans les connaissances : dynamique des populations (tendances, taille, structure et répartition) Élevée Mener des études sur les populations afin de mieux comprendre la structure, les tendances et la répartition des populations
  • Au besoin, approfondir les connaissances sur la structure et le fonctionnement des sous-populations et des populations locales de caribous des montagnes du Sud.
  • Recueillir des renseignements sur les populations (taille, tendances, etc.) pendant au moins deux ans dans les populations locales dont les conditions sont inconnues, ou pour lesquelles aucune donnée n’a été recueillie depuis plus de cinq ans.
  • Établir une estimation de base de la taille et des tendances (c.-à-d. de la condition de la population) pour chaque population locale.
  • Surveiller la taille et/ou les tendances des populations, de même que les changements dans la répartition des caribous des montagnes du Sud dans le temps et par rapport aux conditions de l’habitat et aux perturbations.
  • Coordonner la cueillette et le partage des données, de même que la planification entre les compétences fédérales, provinciales et internationales voisines et au sein de celles-ci pour délimiter et préciser les aires de répartition transfrontalières lorsque c’est approprié.
  • Mener des essais opérationnels sur les méthodes de gestion des mortalités (maintien des femelles gestantes en enclos) et, là où c’est possible, sur les méthodes d’amélioration des tendances des populations (augmentation de l’effectif) pour évaluer les risques qu’elles posent, de même que leur efficacité.
Surveillance des populations Lacunes dans les connaissances : changements climatiques Moyenne Surveiller les régimes climatiques et la fréquence des perturbations liées au climat, de même que leurs effets sur les conditions de l’habitat
  • Coordonner la surveillance des événements liés au climat avec la mise en œuvre des programmes provinciaux et fédéraux évaluant la vulnérabilité des écosystèmes aux changements climatiques afin de mieux comprendre les conditions de l’habitat dans chaque aire de répartition.
Surveillance des populations Lacunes dans les connaissances : perturbations sensorielles du caribou des montagnes du Sud Moyenne Surveillance et gestion des perturbations sensorielles du caribou des montagnes du Sud
  • Évaluer la portée, la répartition et les conséquences possibles des perturbations sensorielles (p. ex. trafic aérien, motoneiges, VTT, tourisme, recherche et équipement associé à l’exploration et à l’exploitation industrielles) sur le caribou des montagnes du Sud et, au besoin, atténuer les effets de ces perturbations, en particulier durant les périodes de vulnérabilité (p. ex. durant la migration entre les aires saisonnières et lors de la mise bas).
  • Limiter les perturbations touchant le caribou des montagnes du Sud dans le cadre des programmes de surveillance et de recherche, et choisir des techniques de surveillance et de recherche qui sont le moins intrusives possible.
Surveillance des populations Lacunes dans les connaissances : santé et condition physique des caribous des montagnes du Sud Faible à moyenne Surveillance de la santé et de la condition physique des caribous des montagnes du Sud
  • Recueillir de l’information sur la santé et la condition physique des caribous des montagnes du Sud lorsqu’on les manipule ou lorsqu’on enquête sur les mortalités.

1 Priorité : Reflète le degré de priorité de la stratégie générale visant l’ensemble des caribous des montagnes du Sud. Ce degré de priorité pourrait toutefois différer d’une population locale à l’autre.

Le rétablissement du caribou des montagnes du Sud exigera l’engagement, la collaboration et la coopération des compétences fédérales, provinciales et internationales, des peuples autochtones, des collectivités locales, des propriétaires fonciers, de divers secteurs industriels et d’autres parties intéressées. Il sera important de surveiller les conditions de l’habitat, de même que la répartition, la taille et les tendances des populations locales de caribous des montagnes du Sud, de manière à ce que l’efficacité des plans de gestion de chaque aire de répartition puisse être évaluée et corrigée au besoin. Il faudra du temps pour que les effets des aménagements humains et des perturbations naturelles et/ou pour que les activités de restauration des populations et de l’habitat du caribou des montagnes du Sud deviennent évidents. Par conséquent, les plans d’action doivent prendre en considération la probabilité d’un décalage temporel dans la réaction des populations et des aires de répartition du caribou des montagnes du Sud aux modifications d’origine humaine ou naturelle ou aux activités de remise en état de son habitat, et prévoir des mesures de gestion à court terme pour empêcher les déclins futurs.

6.3.1.1 Gestion des prédateurs et leurs principales proies

Les modifications de l’habitat attribuables à l’humain ont dérangé l’équilibre d’autrefois entre le caribou des montagnes du Sud et ses prédateurs, entraînant des taux de prédation anormalement élevés dans de nombreuses aires de répartition du caribou des montagnes du Sud. Par conséquent, dans certaines aires de répartition, les taux de prédation sont beaucoup plus élevés que ce que la population est capable de soutenir, et il est peu probable que ceux-ci diminuent, à moins que l’habitat ne soit remis en état. Une approche de gestion des populations englobant la gestion d’autres espèces sauvages (c.-à-d. la gestion des prédateurs et de leurs principales proies) est probablement nécessaire à court terme pour stopper le déclin de l’effectif des populations de caribous des montagnes du Sud et pour stabiliser l’effectif de certaines populations locales et empêcher leur disparition. Dans les cas où les conditions d’une population locale justifient la prise de telles mesures, une gestion des prédateurs et de leurs principales proies pourrait être mise en œuvre comme outil de gestion provisoire jusqu’à ce que les conditions de l’habitat soient rétablies dans l’aire de répartition. Lorsque des mesures de gestion des taux de mortalité sont appliquées, l’application simultanée d’autres outils de gestion est nécessaire pour atteindre les objectifs en matière de rétablissement.

Plus particulièrement, la remise en état et la gestion de l’habitat seront nécessaires pour rétablir les conditions des aires saisonnières et les densités de prédateurs requises pour maintenir les effectifs des populations locales de caribous des montagnes du Sud. La gestion des prédateurs et de leurs principales proies devrait être prise en considération de façon simultanée. Une gestion des principales proies mise en œuvre sans une gestion simultanée des prédateurs pourrait nuire à la conservation du caribou des montagnes du Sud. La gestion des prédateurs sans la gestion des principales proies et sans remise en état de l’habitat pourrait aussi ne pas être efficace. Une gestion des prédateurs par l’augmentation des quotas de chasse permis a été mise en œuvre dans certaines aires de répartition du caribou des montagnes du Sud, mais ces mesures pourraient ne pas être suffisantes pour atteindre les objectifs en matière de taille et de tendances de la population des montagnes du Sud de caribous des bois. Des programmes de gestion plus directe des prédateurs pourraient devoir être mis en œuvre à court terme afin de mettre fin aux déclins que connaît le caribou des montagnes du Sud.

6.3.1.2 Gestion des mortalités de caribous des montagnes du Sud directement imputables à l’être humain

La chasse avec permis est fermée pour toutes les sous-populations de caribous des montagnes du Sud, sauf trois. Dans le cadre de la chasse, il est important de surveiller l’ampleur de la chasse dans une aire de répartition donnée de manière à en comprendre l’impact potentiel sur la viabilité d’une population locale. On doit également porter attention aux zones où les aires de répartition du caribou des montagnes du sud chevauchent les aires de répartition des caribous des montagnes du Nord, là où la chasse est permise, et la réglementation visant la chasse du caribou des montagnes du Nord devrait être modifiée en conséquence. Dans les zones où la chasse est permise et où l’on sait qu’elle a des effets négatifs sur la viabilité des populations locales, des stratégies de chasse devraient être élaborées, en consultation avec les peuples autochtones, pour atteindre les objectifs en matière de rétablissement du caribou des montagnes du Sud.

6.3.1.3 Hausse du nombre de caribous/réintroduction de caribous

Pour certaines populations locales dont la taille est petite, un investissement en matière d’options de gestion intensive (p. ex. maintien des femelles gestantes en enclos, accroissement de l’effectif) pourrait être nécessaire pour atteindre les objectifs en matière de rétablissement. Là où les menaces ont été éliminées, dans les zones inoccupées, des réintroductions pourraient être possibles. Un programme d’élevage en captivité pourrait être envisagé là où aucune source viable pour l’augmentation des effectifs ou la réintroduction n’est disponible.

Comme c’est l’échelle de la population locale qui a été choisie comme étant la plus utile pour planifier la conservation du caribou des montagnes du Sud, la planification à l’échelle du paysage devrait être utilisée pour aborder les effets cumulatifs des perturbations de l’habitat et la gestion de ces perturbations. La planification des mesures à prendre concernant le caribou des montagnes du Sud devrait tenir compte des aménagements humains actuels et futurs et déterminer de façon détaillée les activités de gestion qui sont adaptées aux conditions des aires de répartition et aux sous-populations en question. Les plans d’action devraient prendre en considération les perturbations naturelles et les effets cumulatifs des aménagements au sein des populations locales de caribous des montagnes du Sud et entre ces populations.

Il sera important d’entreprendre une planification coordonnée afin de s’assurer que les aménagements planifiés prennent en considération les effets cumulatifs de tous les aménagements actuels et futurs au sein d’une population locale donnée. L’évaluation des effets cumulatifs demandera une approche différente pour les grandes aires de répartition continues et pour les petites aires de répartition plus discrètes, ou dans les endroits où les déplacements saisonniers sont concentrés. Pour les populations plus grandes, le fait de diviser les grands territoires en petites unités de gestion pourrait permettre aux gestionnaires des terres de mieux cerner les endroits où les perturbations ont lieu et d’éviter les rétrécissements irréversibles des aires de répartition et les fragmentations permanentes de la connectivité entre les aires de répartition.

Comme les mesures prises dans une aire de répartition pourraient influer sur les aires de répartition voisines, il sera important que les organismes fédéraux et provinciaux adoptent une approche collaborative pour la planification, en particulier en ce qui concerne les aires de répartition gérées conjointement (p. ex. les aires de répartition transfrontalières).

Les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud devront être gérées de manière à assurer leur capacité actuelle et future de soutenir des populations locales autosuffisantes. L’efficacité des diverses activités de gestion pourrait varier d’une population locale à l’autre et au sein de ces dernières en raison des différentes conditions des populations et des conditions locales.

La gestion de la quantité, du type et de la répartition des aménagements humains sera nécessaire. Les perturbations anthropiques et naturelles devront être surveillées et mesurées. Les méthodes pourraient varier selon l’information et les outils mis à la disposition des organismes provinciaux et fédéraux concernés. Les aires de répartition perturbées pourraient devoir être améliorées ou restaurées de manière à ce qu’elles puissent soutenir les objectifs en matière de population et de répartition dans chaque aire de répartition du caribou des montagnes du Sud. Il sera particulièrement important de maintenir la connectivité entre les parcelles d’habitat et les populations locales, de même qu’à l’intérieur de celles-ci, et ce, dans l’ensemble de l’aire de répartition du caribou des montagnes du Sud. Dans certains cas, il pourrait être nécessaire de recenser et de désigner des aires protégées comportant des caractéristiques biophysiques importantes pour le caribou des montagnes du Sud. En ce qui concerne les populations locales qui sont gérées conjointement par les gouvernements provinciaux et par le gouvernement fédéral (c.-à-d. celles qui chevauchent des frontières), des approches collaboratives de gestion de l’habitat seront requises pour s’assurer que les activités de rétablissement en cours sont compatibles. Bien qu’il soit possible que les aires de répartition chevauchent des frontières provinciales ou internationales, chaque compétence demeure responsable des activités qui sont menées dans la portion de l’aire de répartition d’une population locale donnée se trouvant sur son territoire.

L’augmentation de l’utilisation récréative de l’arrière-pays, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur d’aires protégées, est reconnue par les gouvernements provinciaux et par le gouvernement fédéral comme une importante préoccupation en matière de conservation de l’écosystème et de l’espèce. La randonnée, le ski (ski dans l’arrière-pays, héliski, stations de ski alpin), la raquette, la motoneige, et les VTT accroissent les occasions pour les prédateurs d’avoir accès à l’habitat du caribou, et pourraient aussi forcer les caribous à se déplacer. À l’heure actuelle, il existe des lignes directrices pour les aires protégées visant à gérer le moment et la portée des utilisations récréatives durant les saisons où l’espèce est vulnérable ou dans les zones où les déplacements des caribous sont limités. Pour plusieurs populations locales, on en sait peu sur la durée annuelle de l’utilisation récréative. Comme on s’attend à ce que l’utilisation de régions éloignées aux fins d’activités récréatives augmente, il est nécessaire d’élaborer des lignes directrices et des plans de gestion additionnels pour protéger l’habitat du caribou.

6.3.5.1 Réalisation d’études visant à mieux comprendre la structure, les tendances et la répartition des populations de caribous des montagnes du Sud

Il existe une importante variabilité du degré actuel de compréhension des conditions, de la structure et des tendances des sous-populations de caribous des montagnes du Sud, et ce, dans l’ensemble de leurs aires de répartition. Bien que des estimations précises de la taille et des tendances soient disponibles pour la plupart des sous-populations, pour d’autres, les estimations relatives à la taille et aux tendances sont fondées sur des données limitées ou périmées. En ce qui concerne les sous-populations pour lesquelles on ne possède que peu d’information récente, des études de base de l’écologie des populations (p. ex. pose de colliers émetteurs à des caribous des montagnes du Sud, observations/dénombrements aériens, activités de surveillance sur le terrain) sont requises pour établir des données de référence à partir desquelles on peut planifier et mesurer la progression du rétablissement. Pour toutes les sous-populations, la taille, les tendances et la répartition devraient faire l’objet d’une surveillance sur une période précise pour tester l’efficacité des mesures de gestion et les adapter au besoin.

Les données destinées à évaluer l’efficacité des mesures de gestion de rechange visant à améliorer la dynamique des populations (p. ex. le maintien des femelles gestantes en enclos, la gestion des prédateurs, l’accroissement des effectifs) ne proviennent que de quelques études et, parfois, plusieurs mesures sont combinées dans une même et seule étude (voir par exemple Smith et Pittaway, 2011; Chisana Caribou Recovery Team, 2010). Des examens de l’efficacité des essais ayant fait l’objet d’une surveillance attentive sont essentiels pour déterminer leur utilité dans la cessation des déclins et pour élaborer des plans d’action.

6.3.5.2 Réalisation d’études visant à mieux comprendre les effets des changements climatiques sur le caribou des montagnes du Sud

Les effets des changements climatiques actuellement prévus sur les espèces vivant dans les montagnes comprennent des changements phénologiques parmi les espèces végétales, des changements sur le plan de la disponibilité de l’accès à des sources de nourriture en raison de l’épaisseur et de la dureté changeantes de la couverture de neige, et des changements sur le plan de la gravité et de la fréquence des tempêtes entraînant des dangers tels que des avalanches, des épisodes de pluie sur la neige, des perturbations (p. ex. des feux) ou des tempêtes intenses durant des périodes où l’espèce est vulnérable. Les effets à long terme pourraient comprendre une modification de l’altitude à laquelle les sources de nourriture sont disponibles dans les aires d’hivernage/d’estivage, des changements sur le plan de la répartition des autres espèces animales et végétales, et une modification des modèles de succession pour les communautés végétales à l’échelle de la forêt et des aires de répartition. On ne sait pas vraiment si ces effets sont susceptibles d’interagir avec les déplacements du caribou des montagnes du Sud et avec la dynamique des populations, en particulier lorsqu’il s’agit de petites populations. L’évaluation et la surveillance des régimes climatiques, des effets liés au climat sur l’utilisation de l’habitat par le caribou, et des changements prédits en matière de vulnérabilité aux perturbations induites par le climat et la dynamique de l’habitat, seront importantes dans la planification des mesures et dans la surveillance du rétablissement des populations locales.

6.3.5.3 Suivi et gestion des perturbations sensorielles touchant le caribou des montagnes du Sud

La portée, la répartition et les effets de diverses sources de perturbations sensorielles (p. ex.les avions qui volent à basse altitude, les motoneiges, l’équipement associé à diverses industries et à des activités récréatives) sur les sous-populations de caribous des montagnes du Sud devraient être évalués et gérés de concert avec la réglementation et les lignes directrices provinciales et fédérales. Au besoin, des mesures de gestion additionnelles visant à limiter les effets des perturbations sensorielles sur le caribou des montagnes du Sud devraient être mises en œuvre, et l’efficacité de ces mesures devrait faire l’objet d’un suivi permettant de les adapter.

6.3.5.4 Suivi de la santé et de la condition physique des caribous des montagnes du Sud

Des parasites et des maladies peuvent nuire aux caribous des montagnes du Sud et pourraient entraîner des effets à l’échelle des populations locales dans certaines portions de leur aire de répartition. Les sites pollués par le pétrole et le gaz naturel ont également des effets négatifs sur la santé du caribou des montagnes du Sud et pourraient entraîner la mort d’individus qui consomment des toxines dans les décharges. Toutefois, on en sait peu sur la gravité des effets causés par les parasites, les maladies et la pollution sur les sous-populations de caribous des montagnes du Sud. Par conséquent, les données sur la santé et la condition physique des caribous des montagnes du Sud devraient être évaluées lorsque l’on manipule des animaux. Ces mesures aideront à mieux comprendre les relations entre ces menaces et la viabilité des sous-populations, et permettront de déterminer si la mise en œuvre de mesures de rétablissement additionnelles est nécessaire.

Aux termes de la Loi sur les espèces en péril(LEP), l’habitat des espèces sauvages est défini comme suit :

L’habitat essentiel y est défini de la manière suivante :

Pour le caribou des montagnes du Sud, la détermination de l’habitat essentiel décrit l’habitat nécessaire pour maintenir des populations locales autosuffisantes dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. Dans de nombreuses zones d’habitat essentiel, la qualité de l’habitat devra être améliorée pour que le rétablissement ait lieu.

En général, le caribou des montagnes du Sud a besoin de territoires constitués de caractéristiques très diverses en matière de topographie, de types de terrains et de conditions environnementales. Habituellement, le caribou des montagnes du Sud entreprend des déplacements en altitude et à l’horizontale entre ses aires saisonnières en réponse aux changements de disponibilité de la nourriture et des conditions environnementales (p. ex. épaisseur de la couverture de neige et dureté de la neige). Par conséquent, trois principales composantes des aires saisonnières ont été établies pour le caribou des montagnes du Sud :

Bien que le caribou des montagnes du Sud utilise différemment chacune des composantes de son habitat, l’exigence la plus importante de ces trois composantes est le faible risque de prédation. Dans le groupe du Sud, les caribous passent le plus clair de leur temps dans des aires d’estivage et d’hivernage se trouvant en haute altitude, mais l’espace matriciel à l’intérieur et à l’extérieur de ces aires saisonnières abrite des prédateurs qui se nourrissent d’autres proies, et ces prédateurs s’en prennent également aux caribous. Des forêts de thuyas et de pruches en basse altitude utilisées par certaines sous-populations au début de l’hiver et au printemps sont incluses dans l’espace matriciel. Dans le groupe du Centre, les déclins récents des effectifs ont fait en sorte que l’utilisation des aires de répartition est de plus en plus limitée aux aires d’estivage et d’hivernage se trouvant en haute altitude, et ce, même s’il existe des preuves empiriques et des connaissances traditionnelles autochtones qui indiquent une utilisation historique des aires d’hivernage et de l’espace matriciel en basse altitude. Certaines sous-populations du groupe du Centre utilisent encore à la fois les aires d’estivage et d’hivernage en haute altitude ainsi que les aires d’hivernage en basse altitude. Dans le groupe du Nord, la plupart des sous-populations sont relativement moins touchées par le déclin des effectifs et utilisent donc les trois composantes des aires de répartition; l’espace matriciel est davantage utilisé par ce groupe que par les autres groupes, en particulier durant les périodes de migration.

Les aires de répartition subalpines et alpines en haute altitude sont habituellement des écosystèmes de type climacique qui connaissent des épisodes de perturbation par le feu peu fréquents. Les aires d’hivernage se trouvant à basse altitude dans les groupes du Centre et du Nord sont des écosystèmes plus dynamiques qui connaissent des perturbations naturelles périodiques (par le feu ou par d’autres facteurs de perturbation). On s’attend donc à ce que les aires d’hivernage en basse altitude tolèrent un certain degré d’altération de l’habitat, alors que les aires d’estivage et d’hivernage en haute altitude ne devraient pas être aussi tolérantes.

Se reporter au tableau 4 pour de l’information sur les composantes de l’habitat (aires de répartition), et à l’annexe C, pour de l’information sur les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel.

L’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud est désigné partiellement pour l’ensemble des populations locales comme étant :

L’aire de répartition de chaque population locale qui contient les caractéristiques biophysiques nécessaires aux fonctions vitales du caribou des montagnes du Sud, conformément aux seuils suivants :

Les composantes structurales anthropiques existantes (y compris les routes et les sentiers entretenus et l’infrastructure en place [p. ex. les immeubles] et les champs agricoles) ont été exclues de la désignation de l’habitat essentiel, même lorsqu’elles se trouvent à l’intérieur du polygone.

La perturbation de l’habitat[5] entraîne une augmentation des populations d’orignaux et de cerfs, qui préfèrent l’habitat de début de succession, et une augmentation conséquente du nombre de prédateurs. De plus, les aménagements linéaires associés aux perturbations anthropiques peuvent mener à une efficacité accrue des prédateurs. Le caribou des montagnes du Sud passe une grande partie de son cycle annuel dans l’aire d’estivage ou l’aire d’hivernage en haute altitude, où les perturbations naturelles comme les incendies sont rares. Les risques de prédation y sont généralement faibles parce que les prédateurs passent la majeure partie de leur temps dans les fonds de vallée. Le fait de mettre bas en haute altitude représente donc une importante stratégie permettant au caribou d’échapper aux prédateurs. Par conséquent, les perturbations en haute altitude qui font augmenter les risques de prédation favorisent les déclins des populations de caribous et nuisent à l’atteinte des objectifs de rétablissement. Bien que le seuil de perturbation minimum nécessaire au rétablissement du caribou dans l’habitat en haute altitude n’ait pas encore été déterminé, il apparaît clairement que la gestion de l’habitat essentiel en haute altitude devrait viser à réduire le plus possible les perturbations.

Il a été établi que le seuil de perturbation visé servant à orienter les mesures de rétablissement de l’habitat du caribou boréal devait correspondre à un minimum de 65 % d’habitat non perturbé (Environnement Canada, 2012), d’après la méthode élaborée par Environnement Canada (2011). Le seuil visé était associé à un choix fondé sur une politique selon laquelle il existe une probabilité de 60 % qu’une population de caribou boréal soit autosuffisante si la proportion d’habitat perturbé est de 65 % (Environnement Canada, 2012). Or, une telle analyse n’a pas été effectuée dans le cas du caribou des montagnes du Sud. Cependant, étant donné que l’aire de répartition du caribou boréal et l’aire d’hivernage en basse altitude du caribou des montagnes du Sud des groupes du Nord et du Centre consistent toutes deux en des écosystèmes adaptés au feu, le seuil de 65 % d’habitat non perturbé a été choisi comme seuil de perturbation de référence aux fins de la désignation de l’habitat essentiel dans l’aire d’hivernage en basse altitude du caribou des montagnes du Sud. L’emplacement exact de ces 65 % d’habitat non perturbé dans l’aire d’hivernage en basse altitude variera dans le temps. L’habitat dans l’aire d’hivernage en basse altitude devrait s’inscrire dans une configuration spatiale qui renferme de grandes zones contiguës d’habitat non perturbé, de sorte que le caribou des montagnes du Sud puisse circuler dans l’ensemble de l’aire d’hivernage en basse altitude pour rejoindre l’habitat requis au besoin. L’élément clé de cette désignation de l’habitat essentiel est l’atteinte et le maintien d’un état global courant assurant le système dynamique de disponibilité de l’habitat et des caractéristiques biophysiques dont a besoin le caribou des montagnes du Sud.

Selon le présent programme de rétablissement, une perturbation minimale (0 %) de l’aire d’hivernage et/ou de l’aire d’estivage en haute altitude pour l’ensemble des groupes et au moins un seuil de 65 % d’habitat non perturbé dans l’aire d’hivernage en basse altitude des groupes du Nord et du Centre sont requises pour le rétablissement des populations locales. Cependant, ces proportions de perturbation ne sont pas suffisantes à elles seules pour que soit atteint le rétablissement de la plupart des populations locales. Bien que les individus de certaines populations locales utilisent rarement l’espace matriciel, l’état de l’espace matriciel est également essentiel à la survie et au rétablissement du caribou des montagnes du Sud. La modification de la dynamique prédateurs-proies associée à une augmentation de la proportion de perturbation dans l’espace matriciel peut entraîner une prédation accrue des caribous.

Wilson (2009) a recommandé de gérer la densité de loups dans les populations locales du groupe du Sud de manière à ce qu’elle soit inférieure à 1,5 loup/1 000 km² afin de produire une réaction importante et positive dans la population de caribous des montagnes du Sud. Hebblewhite et al. (2007) ont avancé que les sous-populations de caribous du parc national Jasper seraient susceptibles de persister si la densité des loups était inférieure à 2,1 à 4,3 loups/1 000 km². En l’absence d’études scientifiques définissant une densité maximale de loups dans l’espace matriciel de l’ensemble des populations locales du caribou des montagnes du Sud, l’état de l’habitat nécessaire au rétablissement du caribou des montagnes du Sud dans l’espace matriciel correspond à une densité de loups inférieure à 3 loups/1 000 km², selon les résultats regroupés de Wilson (2009) et de Hebblewhite et al. (2007). Les options relatives à l’atteinte d’un tel résultat comprennent la réduction de la quantité d’habitat perturbé et la réduction de l’abondance des autres proies et/ou des prédateurs.

Trois composantes permettent de décrire l’habitat essentiel des différentes aires de répartition des populations locales du caribou des montagnes du Sud : i) l’emplacement; ii) la quantité; iii) le type.

Emplacement

L’emplacement est l’endroit où se trouve l’habitat essentiel. Pour le caribou des montagnes du Sud, l’échelle spatiale pertinente à la désignation de l’habitat essentiel est l’aire de répartition de la population locale, qui délimite la zone dans laquelle se trouve l’habitat essentiel. Il existe 24 populations locales dans l’actuelle aire de répartition du caribou des montagnes du Sud (voir la figure 1 et le tableau 3).

À ce jour, aucune carte détaillée indiquant l’emplacement de l’habitat essentiel n’a été préparée en raison de la disponibilité de l’information. Les cartes des populations locales, des zones protégées et d’autres désignations de gestion des terres ayant une certaine pertinence pour le caribou sont présentées pour chaque groupe (du Nord, du Centre et du Sud) dans l’annexe B. Les limites des populations locales sont les zones au sein desquelles de l’habitat essentiel est situé. Des cartes détaillées de l’habitat essentiel seront préparées pour chaque population locale au fur et à mesure que l’information deviendra disponible et seront incluses dans un programme de rétablissement modifié ou dans un ou plusieurs plans d’action.

Quantité

La quantité est la proportion d’habitat essentiel au sein de l’aire de répartition d’une population locale qui est nécessaire pour l’autosuffisance de cette population locale.

Le présent programme de rétablissement désigne comme habitat essentiel tout l’habitat de l’aire d’estivage et de l’aire d’hivernage en haute altitude; au moins 65 % d’habitat non perturbé dans les aires d’hivernage en basse altitude des groupes du Nord et du Centre; l’espace matriciel où la densité des prédateurs concorde avec les indicateurs de rendement.

Tel qu’il a été expliqué plus haut, le choix d’un seuil de perturbation minimum de 65 % d’habitat non perturbé dans l’aire d’hivernage en basse altitude des groupes du Nord et du Centre a été établi à partir d’une relation élaborée pour le caribou boréal, ce qui donne une probabilité mesurable (60 %) d’autosuffisance pour une population de caribous boréaux. Ce seuil est un seuil minimum car, à 65 % d’habitat non perturbé, il existe quand même un risque élevé (40 %) que les populations locales ne soient pas autosuffisantes à une telle proportion de perturbation en raison de l’incertitude associée aux phénomènes aléatoires et de leurs effets. Le seuil choisi sera réexaminé lorsque les études portant sur la détermination d’un seuil de perturbation adapté au caribou des montagnes du Sud seront terminées.

La perturbation de l’habitat dans l’aire d’hivernage en basse altitude des groupes du Nord et du Sud doit être gérée par l’instance responsable selon une proportion qui permettra à une population locale d’être autosuffisante. Étant donné l’existence d’une variation de l’état de l’habitat et de la population entre les populations locales de caribous des montagnes du Sud des groupes du Nord et du Centre, il pourrait être nécessaire de gérer certaines aires d’hivernage en basse altitude en fonction d’un seuil supérieur aux 65 % d’habitat non perturbé, alors que, dans d’autres aires de répartition, il pourrait être possible de gérer l’aire de répartition en fonction d’un seuil inférieur aux 65 % d’habitat non perturbé. Cependant avant de faire toute modification à ce seuil dans un programme de rétablissement modifié ou dans un plan d’action il doit y avoir de solides preuves, fondées sur les données démographiques recueillies sur une longue période afin de soutenir la décision en matière de gestion qui porte sur l’établissement d’un seuil plus bas propre à l’aire de répartition. Ainsi, les effets à retardement de la perturbation sur l’état d’une population locale seraient considérés et évalués.

Afin d’atteindre le but du rétablissement, il sera peut-être nécessaire de désigner ou de remettre en état d’autres superficies d’habitat essentiel, selon la proportion de perturbation.

Dans les aires d’hivernage en basse altitude comportant moins de 65 % d’habitat non perturbé, l’habitat essentiel comprend l’habitat qui répond aux exigences de l’espèce ainsi que les milieux adjacents qui, avec le temps, contribueront à l’atteinte du seuil de 65 % d’habitat non perturbé.

Dans les aires d’hivernage en basse altitude comportant au moins 65 % d’habitat non perturbé, l’habitat essentiel comprend au moins 65 % d’habitat non perturbé répondant aux exigences de l’espèce dans une aire de répartition, si l’on reconnaît que l’habitat changera au fil du temps, compte tenu de la dynamique de la forêt dans les aires de répartition en basse altitude.

Dans les aires d’hivernage et/ou d’estivage en haute altitude, l’habitat essentiel comprend l’habitat qui répond aux exigences de l’espèce ainsi que les milieux adjacents qui, avec le temps, répondront aux exigences de l’espèce parce que les perturbations y seront réduites au minimum.

Type

On entend par type les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel.

Les caractéristiques biophysiques de l’habitat sont les caractéristiques nécessaires aux fonctions vitales du caribou des montagnes du Sud. Les données des analyses de la sélection de l’habitat ainsi que les rapports publiés ont servi à résumer les caractéristiques biophysiques nécessaires au caribou des montagnes du Sud (voir l’annexe C).

Comme le requiert la LEP, dans les cas où les données disponibles ne permettent pas de déterminer l’habitat essentiel, il faut prévoir un calendrier des études. Celui-ci présente un aperçu des principales études nécessaires à la désignation de l’habitat essentiel pour satisfaire aux objectifs de population et de répartition du présent programme de rétablissement du caribou des montagnes du Sud.

Tel qu’il a été décrit plus haut, le choix d’un seuil de perturbation minimum de 65 % d’habitat non perturbé dans l’aire d’hivernage en basse altitude des groupes du Nord et du Centre a été établi à partir d’analyses visant le caribou boréal. Bien que cette information fournisse un point de départ utile au rétablissement, une étude approfondie sera requise pour déterminer les seuils de perturbation propres à l’aire de répartition du caribou des montagnes du Sud. D’autres études sont également requises pour établir la proportion d’habitat non perturbé en haute altitude nécessaire à l’atteinte des objectifs du rétablissement.

Les composantes de l’aire de répartition ne sont pas toutes cartographiées, en particulier dans les groupes du Nord et du Centre. Bien qu’une grande partie de l’aire d’estivage et de l’aire d’hivernage en haute altitude du groupe du Sud soit actuellement cartographiée, il reste d’autres superficies d’habitat connu à cartographier.

Les activités présentées dans le calendrier des études qui suit (tableau 10) sont nécessaires pour compléter la désignation de l’habitat essentiel des trois groupes du caribou des montagnes du Sud.

Tableau 10. Calendrier des études nécessaires pour compléter la désignation de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud
Description de l’activité Justification Date visée
Terminer la cartographie de l’aire d’estivage et de l’aire d’hivernage en haute altitude des populations locales des groupes du Nord et du Centre, y compris les perturbations actuelles. Achever la cartographie de l’habitat du caribou des montagnes du Sud dans les parcs nationaux et provinciaux qui affichent encore certaines lacunes. Terminer la cartographie de l’ensemble de l’aire d’estivage et de l’aire d’hivernage en haute altitude des populations locales du groupe du Sud. L’établissement d’une norme commune sur les caractéristiques et la cartographie est essentiel à la planification des activités de gestion aux fins du rétablissement ainsi qu’à l’élaboration des plans d’action. 2014
Évaluer les données disponibles afin d’établir des seuils de perturbation propres aux aires de répartition saisonnières du caribou des montagnes du Sud. Alors que les meilleures données disponibles indiquent que les estimations du seuil de perturbation élaborées pour le caribou boréal sont peut-être pertinentes à l’aire d’hivernage boisée en basse altitude, aucune analyse n’a été menée en ce qui a trait au caribou des montagnes du Sud. Une telle analyse aiderait à l’élaboration de plans d’action. L’examen des données (historiques, actuelles) est nécessaire pour estimer un seuil de perturbation dans l’aire de répartition saisonnière d’ici le milieu de 2014. S’il existe suffisamment de données pour estimer un seuil défendable sur le plan scientifique, l’analyse devra être effectuée d’ici la fin de 2014.

Aux termes de la LEP, un programme de rétablissement doit donner des exemples d’activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel. La destruction de l’habitat est déterminée au cas par cas. Il y a destruction si une partie de l’habitat essentiel est dégradée, de façon permanente ou temporaire, d’une manière telle qu’elle ne pourrait plus remplir sa fonction quand le caribou des montagnes du Sud en aurait besoin. Il peut y avoir destruction soit à un moment donné, à cause d’une activité unique ou d’activités multiples, soit au fil du temps, à cause des effets cumulatifs d’une ou de plusieurs activités (Gouvernement du Canada, 2009). La plupart du temps, le maintien des caractéristiques anthropiques existantes ne sera pas considéré comme une destruction de l’habitat essentiel.

Les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce sont notamment les suivantes :

Pris isolément, une activité ou un projet donné peut ou non entraîner la destruction de l’habitat essentiel; cependant, pris dans le contexte de toutes les activités présentes et futures d’aménagement au sein des populations locales, les effets cumulatifs peuvent avoir ce résultat. L’atténuation des effets nocifs d’activités ou de projets individuels exigera une approche et une gestion coordonnées des effets cumulatifs au sein des populations locales et entre elles. L’évaluation de ces effets cumulatifs est indispensable pour resituer l’activité ou le projet proposé dans le contexte de toutes les activités présentes et futures d’aménagement. L’évaluation des effets cumulatifs comprendra :

Un plan d’action sera utile pour déterminer si une activité occasionnera vraisemblablement la destruction de l’habitat essentiel. Par exemple, il indiquera les activités qui entraîneront probablement une perte directe d’habitat, ou une dégradation ou une fragmentation de l’habitat, selon les circonstances locales spécifiques.

Aux termes de la LEP, le ministre compétent doit, tous les 5 ans, faire rapport sur la mise en œuvre d’un programme de rétablissement et sur les progrès réalisés pour en atteindre les objectifs. Les conditions de la population de caribous des montagnes du Sud et de son habitat évolueront avec le temps, en raison des changements de la démographie, de la dynamique de l’écosystème et de la façon dont l’espèce modifie son utilisation du paysage. La plupart des souspopulations de caribous des montagnes du Sud ont subi des déclins importants au cours des 20 dernières années, et elles risquent d’en subir d’autres. Certaines de ces sous-populations courent un grand risque de disparition au cours des 5 prochaines années. De plus, un des objectifs en matière de population et de répartition est de freiner immédiatement le déclin tant des effectifs que de l’aire de répartition actuelle de toutes les populations locales. À cause de la nécessité de prendre des mesures immédiates pour arrêter le déclin, la surveillance de la mise en œuvre et de l’efficacité doit être faite chaque année et faire l’objet de rapports tous les 5 ans.

Il sera essentiel d’effectuer une surveillance des populations locales de caribous des montagnes du Sud basée sur des indicateurs de rendement pour évaluer l’efficacité des mesures de gestion et y apporter les corrections nécessaires au moyen d’un processus de gestion adaptative.

Avec le processus de planification et de mise en œuvre d’une gestion adaptative, on reconnaît et on facilite l’ajustement des mesures de gestion à la lumière de connaissances acquises nouvelles ou plus précises. La gestion adaptative indique les lacunes dans les connaissances, les incertitudes, les succès et les échecs, qui sont ensuite évalués afin qu’on puisse prioriser les futurs besoins en données en vue d’améliorer les résultats et favoriser un apprentissage continu. Au fur et à mesure de cet apprentissage, les activités de mise en œuvre se poursuivent à l’aide de mesures de gestion révisées et améliorées.

Le défi que représente l’atteinte du but du rétablissement des populations locales de caribous des montagnes du Sud autosuffisantes variera selon la population locale étant donné que les conditions de l’habitat, les conditions démographiques et le contexte de gestion associés à chaque population locale peuvent varier. Pour s’assurer que la gestion adaptative soit appliquée au rétablissement du caribou des montagnes du Sud, il faudra qu’une coopération s’établisse entre les gouvernements fédéral et provinciaux, les peuples autochtones et les autres intervenants œuvrant pour la conservation, la survie et le rétablissement du caribou des montagnes du Sud.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous permettront de définir et de mesurer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

L’ultime indicateur de rendement pour le rétablissement du caribou des montagnes du Sud est la présence de populations locales autosuffisantes dans l’ensemble de l’aire de répartition canadienne. Aux fins du présent programme de rétablissement, les indicateurs de rendement sont l’atteinte des objectifs de population et de répartition au sein de chaque population locale et le fait que l’espèce soit moins en péril. Le rétablissement de toutes les populations locales de caribous des montagnes du Sud est réalisable sur les plans technique et biologique; cependant, étant donné le défi que représente le rétablissement du caribou des montagnes du Sud, certaines populations locales qui ne sont actuellement pas autosuffisantes exigeront vraisemblablement plusieurs décennies pour se rétablir.

Les indicateurs de rendement décrits ci-dessous sont fournis à titre de lignes directrices pour évaluer le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement. Il faudra définir des indicateurs plus détaillés tenant compte des conditions locales (p. ex. état de la population, conditions de l’habitat, relations entre les autres proies et les prédateurs, taux de mortalité) propres à chaque population locale de caribous des montagnes du Sud à l’étape du plan d’action.

Généralités

  1. Achever les plans d’action dans les trois années qui suivent la publication de la version finale du programme de rétablissement du caribou des montagnes du Sud (voir section 9).

État de la population (tendance et taille)

  1. Maintenir la répartition actuelle de toutes les populations locales de caribous des montagnes du Sud.
  2. Atteindre et/ou maintenir une tendance de population stable à croissante pendant la durée d’une génération (sept ans) pour toutes les populations locales, comme l’évaluent les estimations démographiques ou d’autres données empiriques indiquant que la tendance de population est stable ou croissante.
  3. Atteindre un effectif minimum de 100 individus dans les populations locales de caribous des montagnes du Sud dont la population estimée est inférieure à ce nombre, ou montrer des progrès en ce sens tous les 5 ans.

Conditions de l’habitat (superficie et type d’habitat non perturbé)

  1. Dans le cas des groupes du Nord et du Centre dont les aires d’hivernage en basse altitude ont une proportion d’habitat non perturbé d’au moins 65 %, maintenir au moins 65 % de l’aire de répartition totale présentant les caractéristiques biophysiques nécessaires aux fonctions vitales du caribou des montagnes du Sud.
  2. Dans le cas des groupes du Nord et du Centre dont les aires d’hivernage en basse altitude ont une proportion d’habitat non perturbé de moins de 65 %, indiquer dans un plan d’action les zones spécifiques d’habitat existant non perturbé ainsi que les zones où l’habitat doit être rétabli et ramené à un état non perturbé dans un délai de 3 ans.
  3. Dans le cas des aires d’hivernage et d’estivage en haute altitude, maintenir l’habitat non perturbé présentant les caractéristiques biophysiques nécessaires aux fonctions vitales du caribou des montagnes du Sud.
  4. Dans le cas des aires d’hivernage et d’estivage en haute altitude, indiquer dans un plan d’action les zones spécifiques où l’habitat futur sera rétabli et ramené à un état approprié non perturbé dans un délai de 3 ans.
  5. Dans le cas des espaces matriciels dont la densité des populations de loups est inférieure à 3 loups/1 000 km², maintenir les caractéristiques biophysiques et/ou les mesures de gestion nécessaires pour conserver les densités de loups en deçà de ce niveau.
  6. Dans le cas des espaces matriciels dont la densité des populations de loups est supérieure à 3 loups/1 000 km², indiquer dans un plan d’action les mesures de gestion (dont les mesures de rétablissement de l’habitat) requises pour atteindre cette densité dans un délai de 3 ans.
  7. Fournir des mesures de la perturbation pour chaque composante de l’aire de répartition reflétant les meilleures données disponibles, telles qu’elles sont fournies par les provinces, pour mettre à jour le programme de rétablissement en conséquence tous les 5 ans.

Comme l’exige la LEP, le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada auront réalisé un ou plusieurs plans d’action visés par le présent programme de rétablissement. Les plans d’action fournissent au public et aux intervenants des renseignements détaillés sur la façon dont le programme de rétablissement sera mis en œuvre. Ils seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les trois ans suivant la publication de la version finale du programme de rétablissement du caribou des montagnes du Sud.

Remarque : Les termes suivants sont définis selon leur utilisation dans le présent document.

Alberta Sustainable Resource Development and Alberta Conservation Association. 2010. Status of the Woodland Caribou (Rangifer tarandus caribou) in Alberta: Update 2010, Alberta Sustainable Resource Development, Wildlife Status Report No. 30, Edmonton (Alberta), 88 p. Status of the Woodland Caribou (Rangifer tarandus caribou) in Alberta: Update 2010 (PDF, 1,92 Mo) (consulté le 31 novembre 2013; en anglais seulement).

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Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement produits aux termes de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. Le but de cette évaluation est de garantir que seront prises en compte les conséquences pour l’environnement des politiques, plans et programmes publics proposés dès l’étape de leur élaboration, de manière à permettre une prise de décision éclairée.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. On reconnaît toutefois que, outre les avantages attendus, certains programmes peuvent avoir des conséquences imprévues sur l’environnement ou avoir des répercussions négatives sur d’autres espèces. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, tout particulièrement des incidences possibles sur des espèces ou des milieux non ciblés. Les résultats de l’EES sont pris en compte dans le programme de rétablissement lui-même, et son en outre résumés dans le paragraphe ci-dessous.

Le caribou des montagnes du Sud est une espèce parapluie pour les forêts anciennes dans leur ensemble. Il existe de nombreuses espèces qui ont les mêmes exigences que lui en matière d’habitat et qui profiteront des mesures de rétablissement décrites dans le présent programme de rétablissement. Ce programme présentera des avantages pour l’environnement et la biodiversité dans leur ensemble en favorisant le rétablissement de la population des caribous des montagnes du Sud, et en protégeant et en améliorant l’habitat.

Les mesures de gestion décrites dans le présent programme de rétablissement sont celles à mettre en œuvre pour mettre fin au déclin des populations locales de caribous des montagnes du Sud et favoriser la stabilisation et le rétablissement des populations locales. En ce qui a trait aux conséquences environnementales plus vastes, il faudra peut-être recourir à des outils de gestion spécifiques, plus particulièrement la gestion des prédateurs (p. ex. le loup et l’ours) et des autres proies (p. ex.l’orignal et le chevreuil), dans les zones ayant des taux de prédation du caribou des montagnes du Sud anormalement élevés.

Le présent programme de rétablissement reconnaît qu’il faudra gérer les prédateurs et les autres proies dans certaines populations locales du caribou des montagnes du Sud pour aider à mettre fin au déclin de ce dernier et pour stabiliser les populations locales qui risquent de disparaître. Là où elle est appliquée, la gestion des prédateurs et des autres proies devrait servir d’outil de gestion provisoire, avec d’autres outils de gestion (p. ex. le rétablissement et la gestion de l’habitat) pour prévenir la disparition et atteindre une croissance de la population. On devrait envisager des techniques de gestion indirecte des prédateurs (comme des mesures limitant l’accès aux caribous des montagnes du Sud par les prédateurs) avant d’entreprendre une gestion directe des prédateurs et des autres proies. Lorsqu’on planifie un programme de gestion des prédateurs ou des autres proies, il faut tenir compte de la cote de conservation de toutes les espèces touchées. Lorsqu’un tel programme est mis en œuvre, il faut surveiller les effets des activités de gestion de la mortalité sur les populations locales de caribous des montagnes du Sud.

Le présent programme de rétablissement facilitera l’atteinte des buts et des objectifs de la Stratégie fédérale de développement durable pour le Canada. En particulier, il contribue directement au respect de l’engagement du gouvernement du Canada à ramener les populations d’espèces sauvages à des niveaux viables, de protéger les espaces naturels et les espèces sauvages, et de protéger le patrimoine naturel de notre pays.

Annexe B - Figure 1 : Populations locales du caribou des montagnes du Sud dans le groupe du Nord

Figure 1 de l'annexe B : Populations locales du caribou des montagnes du Sud dans le groupe du Nord. (Voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 1 de l'annexe B

Annexe B - Figure 2 : Populations locales du caribou des montagnes du Sud dans le groupe du Centre

Figure 2 de l'annexe B : Populations locales du caribou des montagnes du Sud dans le groupe du Centre. (Voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 2 de l'annexe B

Annexe B - Figure 3 : Populations locales du caribou des montagnes du Sud dans le groupe du Sud

Figure 3 de l'annexe B : Populations locales du caribou des montagnes du Sud dans le groupe du Sud. (Voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 3 de l'annexe B

Caractéristiques biophysiques

On a utilisé des rapports scientifiques publiés pour dresser un sommaire des caractéristiques biophysiques nécessaires aux fonctions vitales requises pour la survie et le rétablissement du caribou des montagnes du Sud. Les caractéristiques sont présentées par groupe de caribous des montagnes du Sud afin de mettre en évidence les variations écologiques dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce.

Description des caractéristiques biophysiques

Les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud sont classées en fonction du type d’habitat utilisé par l’espèce dans le contexte de ses activités saisonnières ou des activités propres à son cycle vital, notamment les aires migratoires printanières, de mise bas, d’estivage, de rut, d’hivernage (début et fin). Cette information est présentée par groupe dans les tableaux suivants.

Les caractéristiques biophysiques varient entre les aires de répartition du caribou des montagnes du Sud, et au sein de celles-ci. Étant donné que les caractéristiques biophysiques indiquées dans le présent programme de rétablissement ont été élaborées à l’échelle du groupe, et non de la sous-population, il est à prévoir que chaque compétence provinciale ou territoriale aura élaboré ou élaborera au fil du temps une description plus précise des caractéristiques biophysiques requises pour chaque aire de répartition.

Tableau E-1. Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud pour le groupe du Nord
Type d’habitat Description
Printanier
  • Habitats de pins adultes, de pins/d’épinettes, d’épinettes et de milieux humides en basse altitude (voies migratoires)
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines en haute altitude
Mise bas
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines avec risque de prédation peu élevé en haute altitude
  • Îles lacustres avec risques de prédation peu élevés
  • On trouve des parties de certaines sous-populations dans des habitats forestiers à faible ou moyenne altitude.
Estival
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines en haute altitude
  • On trouve des parties de certaines sous-populations dans des habitats forestiers à faible ou moyenne altitude durant une partie de l’été ou tout l’été.
Rut/automnal
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines en haute altitude
  • On trouve des parties de certaines sous-populations dans des habitats forestiers à faible ou moyenne altitude durant une partie de l’automne ou tout l’automne.
Début de l’hiver
  • Forêts adultes/vieilles dominées par le pin de 80 ans ou plus comportant une abondance de prés à lichens terrestres, à fétuque/lichen, de milieux humides et de milieux humides boisés
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines
  • Pentes alpines exposées au vent
Fin de l’hiver
  • Forêts adultes/vieilles dominées par le pin de 80 ans ou plus en basse altitude comportant une abondance de lichens terrestres, de milieux humides et de milieux humides boisés
  • Lisières d’épinettes noires autour des milieux humides (lichens terrestres) en basse altitude
  • Peuplements mixtes de pins/épinettes et peuplements d’épinettes adultes/vieilles (lichens arboricoles) en basse altitude
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines (lichens arboricoles)
  • Pentes alpines exposées au vent (lichens terrestres)
Tous
  • Refuge contre les prédateurs
Tableau E-2. Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud pour le groupe du Centre
Type d’habitat Description
Printanier
  • Forêts de pins adultes/vieux loin de l’eau (migration – repos/quête de nourriture) en basse altitude
  • Habitats en terrain moins accidenté et près de l’eau (migration – déplacements)
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines en haute altitude
Mise bas
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines avec risques de prédation peu élevés en haute altitude
Estival
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines en haute altitude
Rut/automnal
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines en haute altitude
Début de l’hiver
  • Forêts de pins ou forêts mixtes de pins/épinettes/sapins adultes/vieilles comportant une abondance de lichens terrestres et d’épinettes noires en basse altitude
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines
  • Pentes alpines exposées au vent
Fin de l’hiver
  • Forêts de pins ou forêts mixtes de pins/épinettes/sapins adultes/vieilles comportant une abondance de lichens terrestres et d’épinettes noires en basse altitude
  • Forêts-parcs subalpines et forêts subalpines
  • Pentes alpines exposées au vent
Tous
  • Refuge contre les prédateurs
Tableau E-3. Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud pour le groupe du Sud
Type d’habitat Description
Printanier
  • Forêts vieilles de cèdres, de pruches et d’épinettes, couloirs d’avalanche, brûlis en basse altitude
  • Forêts-parcs subalpines et forêts vieilles subalpines en moyenne et haute altitude
Mise bas
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts vieilles subalpines en haute altitude (femelles)
  • Forêts anciennes en basse altitude (mâles)
Estival
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines vieilles en haute altitude
Rut/automnal
  • Forêts alpines, forêts-parcs subalpines et forêts subalpines vieilles en haute altitude
Début de l’hiver
  • Terrains de type hautes terres : forêts subalpines vieilles (> 140 ans) pour la quête de nourriture sur les lichens arboricoles en moyenne et haute altitude
  • Terrain montagneux accidenté : forêts vieilles de thuyas/pruches (> 140 ans) à faible altitude pour la quête de nourriture sur le pachitisma myrte, la litière de lichens arboricoles et les lichens arboricoles des arbres tombés au sol; forêts vieilles d’épinettes/de sapin subalpin (> 140 ans) en moyenne altitude pour la quête de nourriture sur les lichens arboricoles
Fin de l’hiver
  • Forêts-parcs subalpines pour la quête de nourriture sur les lichens arboricoles
Tous
  • Refuge contre les prédateurs
Tableau E-4. Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud dans les parcs nationaux du Canada Banff et Jasper
Type d’habitat Saison Description
Subalpin Printanier
  • Certaines zones en haute altitude
  • Certaines larges crêtes
  • Plutôt qu’un terrain accidenté, certains terrains moyennement accidentés
Subalpin Estival
  • Certaines zones en haute altitude
  • Certaines zones orientées vers l’ouest
  • Certaines pentes douces
  • Certaines larges crêtes
  • Certaines zones avec un pourcentage élevé de graminées
  • Certaines zones dans un rayon de 100 m d’un espace ouvert
  • Plutôt que des forêts de conifères, certains prés à herbacées et à arbustes
Subalpin Automnal
  • Certaines zones en haute altitude
  • Certaines zones orientées vers l’ouest
  • Certaines pentes douces
  • Certaines zones proches de la limite des arbres
  • Plutôt qu’une forêt de conifères, certains prés à herbacées
Subalpin Hivernal
  • Certaines zones en haute altitude
  • Certaines zones avec un indice foliaire modéré
  • Certaines forêts de plus de 150 ans
  • Plutôt qu’un terrain accidenté, certains terrains moyennement accidentés
Subalpin Tous
  • Zones offrant un refuge contre les prédateurs
Alpin Printanier
  • Certaines pentes plutôt modérées
  • Certaines larges crêtes
  • Certaines zones proches de la limite des arbres
  • Plutôt que la toundra, certains prés à herbacées et à arbustes
Alpin Mise bas
  • Certaines pentes modérées
Alpin Estival
  • Certaines zones en haute altitude
  • Certaines pentes plutôt modérées
  • Certaines zones avec un pourcentage élevé de plantes herbacées
  • Certaines zones avec un indice foliaire élevé
  • Certaines zones proches de la limite des arbres
  • Plutôt que la toundra, certains prés à herbacées et à arbustes
Alpin Automnal
  • Certaines zones en haute altitude
  • Certaines zones orientées vers l’ouest
  • Certaines pentes plutôt modérées
  • Certaines zones avec un pourcentage élevé de plantes herbacées et d’arbustes
  • Certaines zones proches de la limite des arbres
  • Plutôt que la toundra, certains prés à herbacées et à arbustes
Alpin Hivernal
  • Certaines pentes modérées
  • Certaines zones proches de la limite des arbres
  • Plutôt que la toundra, certains prés à herbacées et à arbustes
Alpin Tous
  • Zones offrant un refuge contre les prédateurs
Tableau E-5. Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel du caribou des montagnes du Sud dans les parcs nationaux du Canada du Mont-Revelstoke et des Glaciers
Saison Description
Printanier
  • Forêts vieilles de cèdres, de pruches et d’épinettes, couloirs d’avalanche et brûlis en basse altitude
  • Forêts-parcs subalpines, forêts subalpines vieilles en moyenne et haute altitude
Mise bas
  • Habitat en terrain accidenté (boisé, subalpin, alpin) en haute altitude (femelles)
  • Forêts vieilles en basse altitude (mâles)
Estival
  • Habitat en terrain accidenté (boisé, subalpin, alpin) et partie supérieure de la zone à épinettes d’Engelman/sapin subalpin et zone alpine en haute altitude
Automnal
  • Habitat en haute altitude
Début de l’hiver
  • Terrain montagneux accidenté : forêts vieilles de cèdres/pruches (> 140 ans) à faible altitude pour la quête de nourriture sur le pachitisma myrte, la litière de lichens arboricoles et les lichens arboricoles des arbres tombés au sol; forêts vieilles d’épinettes/sapins subalpin (> 140 ans) en moyenne altitude pour la quête de nourriture sur les lichens arboricoles
  • Petite échelle – peuplements avec une certaine quantité de douglas
  • Vastes paysages en basse altitude, pentes douces, à forte densité de couvert, orientation vers le sud, vieilles pruches de l’Ouest et vieux cèdres
Hivernal
  • Forêts adultes et anciennes en haute altitude dominées par le sapin subalpin et l’épinette d’Engelmann (forêts-parcs subalpines pour la quête de nourriture sur les lichens arboricoles)
  • Manteau neigeux d’épaisseur régulière
  • Fin de l’hiver – utilisation des zones à épinettes d’Engelman/sapin subalpin (sous la limite des arbres) en cas de température inclémente ou de manteau neigeux peu épais
  • Préférence pour les pentes douces
Tous
  • Petite et grande échelles – certaines forêts vieilles
  • Grande échelle – certains terrains accidentés
  • Petite échelle – certaines pentes douces; utilisation des routes forestières et des bordures de parcelles coupées à blanc
  • Zones offrant un refuge contre les prédateurs

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Caractéristiques biophysiques dans les parcs nationaux du Canada Banff et Jasper :

Whittington, J., M. Bradley et G. Skinner. 2005. South Jasper Woodland Caribou Research Progress Project Report for 2004-2005, Agence Parcs Canada, 30 p.


1http://sararegistry.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=24F7211B-1

2COSEPAC(Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

3 Par cause immédiate, on entend la cause qui est immédiatement responsable d’un événement (dans le cas présent, la prédation est le facteur qui cause la mort des caribous).

4 Par début de succession, on entend la condition de l’habitat que l’on observe immédiatement après une perturbation; l’habitat de début de succession est généralement composé de graminées, d’herbacées non graminoïdes, d’arbustes et de semis.

5 Pour l’habitat essentiel, on entend par perturbation la zone touchée par une perturbation anthropique, y compris une zone tampon de 500 m autour de la perturbation qui tient compte du comportement d’évitement du caribou (voir Environnement Canada [2011]), et la zone touchée par une perturbation causée par un incendie, une avalanche, etc.

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